| | Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l' Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite. |
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| Dust in the wind + Violet (-18) | |
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Auteur | Message |
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Invité | Sujet: Re: Dust in the wind + Violet (-18) Jeu 3 Mai 2018 - 4:12 | |
| Il m'arrivait rarement d'être timide. En réalité, j'avais cette facilité à contrôler ce que je ressentais et à le transformer en énergie positive. La rage, la tristesse, la colère, le malaise, la gêne et toutes ces autres émotions dérangeantes ne l'étaient pas autant pour moi. Et lorsque je n'arrivais pas à les canaliser, l'océan était là. Le surf n'était pas qu'un loisir. En effet, il me servait d'échappatoire. De défouloir. Il m'avait été un parfait allié pour contré plusieurs pensées grises. L'avantage avec cette thérapie, c'est qu'elle fonctionnait à tout coup. Chaque fois que je sortais de l'eau, je me sentais automatiquement détendue. Le sel marin avait des vertus qui méritaient d'être utilisées. Dans les bras de Terrence je me sentais bien. Sa force, sa prestance, mais aussi sa douceur avaient formées une bulle de Cotton autour de mon etre entier. Chaque baiser éveillait en moi ce besoin d'en avoir plus, chaque caresse était consommée par ma peau brulante de désir. Jamais je n'aurais cru que Terrence aurait été ainsi, encore moins qu'il aurait pu faire chavirer tout mon intérieur comme il le faisait. Jamais je l'aurais cru doux ou même gorge d'un désir quelconque à mon égard. Je l'imaginais si loin de ma réalité, loin d'être capable de me toucher ainsi. Je l'imaginais charnel, violent presque. Son tempérament habituel n'était pas caché bien loin, je le sentais, bien qu'il démontrait plus de douceur. Il s'agit sans doute de la raison qui le poussa à m'embrasser de plus belle alors que je lui avais posé une question qui tourmentait mon esprit. Ce baiser plus passionné que les précédents ne me déplaisait pas. Il pardonnait à son évitement, comme s'il préférait laisser parler son corps plutôt que son coeur. Et pour le moment, cela m'était suffisant. La proximité de nos corps ne remplaçait cependant pas celle de l'esprit. Et bien que je tentais de m'abandonner totalement à cette intimité nouvelle, une part de moi me retenait de franchir l'irréparable. C'est une incertitude qui s'empara de moi devant ces paroles. Non, ce n'était pas suffisant. Je commençais à douter de nous, du choix que nous avions fait alors que son visage à li affichait un sourire. Les mains de Terrence parcouraient mon corps. J'avais chaud, mais mon corps ne pouvait se laisser aller comme le sien. J'avais besoin d'être rassurée, histoire de ne pas regretter ce qui semblait pour lui être une aventure. Mon coeur se serra à nouveau comme s'il voulait m'envoyer des signaux que j'avais du mal à déchiffrer lorsque Terrence me déconcentrait avec tendresse. Je réprimandais donc mon esprit essayant de profiter de chaque mouvement. La tendresse laisse place à un désir fougueux. Il fit virevolter mon corps qui se retrouvait maintenant à sa merci. J'avais à nouveau envie de lui, bien que cette envie n'avait jamais vraiment quitté mon bas ventre. Je voulais être dominée par le désir. Je me surpris même à fermer les yeux pour mieux apprécier l'instant présent. Mes mains passèrent de sa nuque à son cuir chevelu, le décoiffant au passage. Mais mon subconscient vient briser l'instant magique que nous partagions, haletant tous deux de désir. Nous laissant, tout deux, chercher notre souffle.
Le vent avait changé. Évidemment, ces mots n'étaient maintenant pas assez pour moi. Je suffoquais. J'avais un point à la poitrine, sans savoir pourquoi. Ces mots, crus, francs, n'avaient pas fait de moi une femme comblée. Évidemment je me posais des questions. Évidemment je pensais trop. J'étais une fille et il était difficile de nous dénaturer. Mais surtout, je ne voulais regretter aucun acte que pourrait être posé ce soir. Et sa réponse n'aidait en rien ma prise de décision. J'avais détesté Terrence pendant des années, mais être forcée à le détester de m'avoir fait succomber à sa personne serait bien pire et différent de l'amertume que je connaissais.Et j'avais peur. Mon coeur et mon corps se refermèrent en même temps. Si je manquais ma chance, je risquais de le regretter, mais pas autant que si je la prenais. L'électricité statique dans l'air baissa d'un cran alors que mes yeux fuyaient les siens. Je savais que le regarder me ferait craquer. Je suis désolée je m'excusais de trop parler, mais aussi de douter. |
| | | Invité | Sujet: Re: Dust in the wind + Violet (-18) Jeu 3 Mai 2018 - 20:05 | |
| S’il avait cru que Violet craquerait si facilement pour lui, Terrence s’était fourré le doigt dans l’oeil jusqu’au coude, elle n’était pas si facile que ça, la jeune américaine. Et bien qu’elle soit tout autant en prise au désir que lui, elle laissait sa conscience prendre le dessus sur le reste, incapable de lâcher prise. Il la savait farouche, elle le lui avait prouvé bien des fois, mais l’espace d’un instant, notre homme avait cru qu’elle finirait par baisser sa garde pour se laisser emporter avec lui. C’était mal la juger, visiblement. Elle n’avait pas tort, de se méfier de lui, parce qu'ils n'attendaient vraisemblablement pas la même chose de cette étreinte et si lui n’avait en tête que d’assouvir ses pulsions sans se poser d’autres questions, Cox, elle, jouait la romantique. Mais romantique, Kelly ne l’était pas, il ne l’avait jamais été, les fleurs, les déclarations d’amour enflammées et les démonstrations de douceur ce n’était pas son truc, ça ne l’avait jamais été. Certes, quand il faisait l’amour à une femme il se montrait étonnamment tendre, par ses gestes, mais surtout parce qu’il aimait prendre son temps. Dans son quotidien la tendresse il la laissait de côté pour une vision de la vie bien plus pragmatique. Plus d’une fille avait été désarçonnée par ces deux facettes chez le barbu et on l’avait souvent traité de mufle parce qu’il n’était pas assez attentionné. Mais à son âge il ne comptait pas se refaire. Peut-être qu’il n’avait simplement pas envie de s’impliquer dans une histoire, peut-être qu’il avait été trop déçu de cette fille qui l’avait quitté alors qu’elle était enceinte de lui quand elle avait appris qu’il s’engageait dans l’armée. Bien que cette histoire datait de bien des années. Heureusement que sa fille ne connaissait pas l’homme qu’il était, il n’était pas le meilleur exemple de la gente masculine dans ce domaine là et il serait mal placé pour juger ses futurs petits amis. Pour sa défense, concernant Violet, il lui était concrètement impossible de concevoir un début de relation avec cette femme, pas après tout ce qu’ils avaient vécu, pas en ayant toujours en tête les vieilles rancoeur qui ne s’effaceraient pas même après quelques baisers. Elle était jeune, elle avait tout le loisir de penser à un avenir avec un homme qui pourrait l’épouser, qui la rendrait heureuse et lui ferait plein de bébés, mais il ne serait pas celui-là, si c’était ce qu’elle avait en tête. Terrence ne serait pas non plus catégorique sur l’idée de la revoir, peut-être qu’à force de se fréquenter ils finiraient par ressentir une réelle tendresse l’un envers l’autre, plus, même, mais pour ça il faudrait probablement du temps, beaucoup de temps. Et puis il n’y pensait pas, pas à cet instant alors que c’était son corps d’homme qui parlait et pas sa conscience. Elle était déçue, c’était flagrant, mais Terrence n’allait pas lui mentir pour enfin la faire taire, il n’était pas aussi malsain. Il était peut-être désagréable et mesquin, mais il n’était pas menteur, donc il lui avait dit la vérité et pas ce qu’elle voulait entendre. Si Cox voulait le prince charmant elle ne le trouverait pas chez lui. La jeune femme ne chercha plus le contact de sa peau, elle fuyait même son regard et Terrence en fut navré. Frustré en comprenant qu’il ne servait à rien de chercher à aller plus loin, ils avaient laissé passer leur chance pour cette fois. Et l’offre qu’il lui avait fait de posséder son corps pour cette nuit n’avait pas servi à grand chose, peut-être juste à l’effrayer encore plus. Dommage, ils étaient pourtant bien parti. Rangeant son désir dans un coin, il soupira doucement alors qu’elle s’excusait. Il s’éloigna alors, récupérant la serviette sur le sol parce qu’il reprenait froid à présent maintenant que toute tension redescendait. Le chien releva la tête et Kelly se réfugia auprès de lui pour un offrir une caresse réconfortante, pour tous les deux. Un sourire en coin se dessina sur ses lèvres alors qu’il avait encore le goût de celles de Violet. On est toujours coincé ici tous les deux, Cox, je ne serais pas surpris que tu finisses par craquer et me sauter dessus quand tu n’en pourras plus. Il l’avisa d’un regard qui la défiait presque de résister à lui, qu’elle semblait avoir eu tant envie de posséder. Bien qu’il se soit adouci, Terrence restait le même, toujours à lancer ses petites piques pour la faire réagir. Finalement je ne suis plus si pressé de quitter ta boutique. Mais malgré tout il avait une envie folle de s’en griller une, la clope pour palier à la frustration, c’était bien connu. Et puis il avait besoin de prendre l’air, de respirer un bon coup. Alors il brava la tempête, rien de bien téméraire, se réfugiant simplement sous le porche de la boutique juste à côté de la porte d’entrée. Il chercha son paquet de cigarettes dans la poche arrière de son jean… avant de se rappeler qu’il avait déjà tenté de s’en allumer une plus tôt et qu’elles étaient toutes détrempées, inutilisables. Il lâcha un lourd soupire avant de jeter rageusement le paquet sur le sol. Il n’avait plus rien sur quoi passer ses nerfs et dehors il pleuvait à verse, le vent lui giflait le visage et il avait froid. Mais il n’avait aucune envie de rentrer à l’intérieur pour l’instant, de retrouver cette fille qui le rendait fou à présent et qui s’était dérobé face à la peur, le laissant seul privé de sa chaleur et de sa peau. Kelly sentit une présence derrière lui alors qu’il fixait l’océan en quête de son énergie apaisante, il aurait tout donner pour fouler le sable et sentir les vagues lui manger les pieds, mais ce serait du suicide de se diriger plus avant vers le rivage. Violet était derrière lui il le savait mais il ne se retourna pas, enfonçant ses poings dans les poches de son jean il pris tout de même la parole. Tu n’as pas de paquet de clopes qui traîne, j’imagine… Il aurait pu ajouter un truc du genre “toi qui est si parfaite”, l’envie était forte, de l’égratigner à nouveau, mais il se retint, parce qu’il ne servait à rien de la blessée simplement parce qu’elle l’avait frustré. Elle avait tous les droits de ne pas accéder à tous les désirs du bel australien et il devait s’y faire.
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| | | Invité | Sujet: Re: Dust in the wind + Violet (-18) Jeu 3 Mai 2018 - 22:42 | |
| Il aurait été bien plus simple de faire abstraction de mes questions et de me laisser abandonner totalement à Terrence. Éviter de résister à la tentation que je luttais depuis plus longtemps que je le croyais. Faire comme toutes les filles dites normales devant une telle situation, sans se poser la moindre question et aviser le lendemain des conséquences de ses actes. La vérité, c'est que je n'étais pas comme toutes ces filles. Et je ne voulais pas que l'Australien qui me chavirait dans tous les sens me perçoive ainsi. J'avais envie d'être unique à ses yeux. De le chavirer comme personne ne l'avait fait avant. Comme lui il le faisait chez moi. À l'habitude, je suivais les vagues là où elles m'amenaient. Je ne forçais jamais les choses. La vie, je ne pouvais la contrôler. Je l'avais appris à mon dépit, car chaque fois que nous essayons de contrôler notre destin, il choisit par lui même de nous jouer de mauvais tour. Pourtant, j'avais ce blocage quand il était question de Terrence. Il venait ébranler chaque parcelle de mon corps. Il brouillait mes pensées et les rendait irrationnelles. Et, avouons-le, il aurait été simple de mettre de côté le rationnel pour succomber au désir comme n'importe qu'elle autre fille. Terrence était beau, séduisant, mais il était aussi mystérieux et tourmenté. Les filles tombaient facilement pour ce genre de caractéristiques. Ce qui m'attirait le plus chez lui, ce n'était cependant pas ces aspects. J'admirais sa douceur. J'avais envie de croire qu'elle m'était unique, bien que de penser ainsi était aussi de me cacher sous un voile de mensonge. J'idolais aussi sa grande bonté, même s'il essayait de me démontrer le contraire. Il s'occupait de son compagnon de vie comme s'il s'agissait d'un humain, le trainant partout où il allait. Plus les minutes passaient, plus mon attirance se cimentait et plus elle m'était effrayante. Il ne fallait pas croire ici que je rêvais déjà du mariage Kelly-Cox ou de futurs enfants. Je demeurais tout de même réaliste dans mes pensées troublées. Je ne crierais pas sur les toits être amoureuse de lui. Mais, car il y a toujours un mais avec les dames, lui dire au revoir sans avoir la chance de profiter à nouveau de ces baisers s'avérait une souffrance pour moi. Je l'avais déçu, Terrence, en refusant de lui donner ce qu'il attendait de moi. Comme il m'avait déçu par sa cruelle honnêteté. Je lui en étais reconnaissante, cependant, car elle m'avait permise d'éviter de m'en vouloir pour le reste de ma vie. Il aurait pu me mentir, mais il ne l'avait pas fait. Je le regardais s'éloigner de moi, peinée. Il ramassa sa serviette sur le sol et la revêtue à nouveau, ce qui semblait une bonne idée. Il prit place près de son compagnon, cherchant probablement le réconfort qu'il n'avait pas eu avec moi. Le regarder était insupportable. Je sentais mon coeur se déchirer dans ma poitrine. Pourquoi n'étais-je pas comme toutes les autres ? J'étais sans doute trop humaine pour une simple baise durant une tempête. Terrence avait raison, tôt ou tard je ne saurais retenir mes sentiments. L'envie finirait pas prendre le dessus et il aurait finalement ce qu'il voulait, un rapport charnel sans aucune attache. Mais, ce qu'il ne comprenait pas, c'est qu'une fois notre désir assouvi, une fois nos corps comblés par le désir retenu, il rentrerait chez lui en retournant à sa routine habituelle alors que je resterais ici hantée par la nuit de tempête que nous aurions partagé. Cet endroit, ma boutique, je la verrais tous les jours et je ne pourrais m'empêcher de voir Terrence partout dans la pièce. De l'imaginer à nouveau me toucher, m'embrasser, me faire du bien. Cela m'arracherait le coeur. Et, à cet instant, je ne pus m'empêcher de penser qu'il s'agissait d'un plan démoniaque de sa part pour me forcer à fermer boutique. Il commençait à me connaitre et il était intelligent. Il m'en voulait d'avoir ouvert ma boutique, d'avoir volé une partie de son rêve. Il avait cherché à me faire ficher le camp depuis notre première rencontre. En voilà une bien bonne solution pour le faire de façon définitive. Et s’il jouait réellement avec moi et mon coeur, je ne lui pardonnerais jamais. Tu as raison, Terrence. J'ai terriblement envie de toi. Plus que tu le penses. Mais si tu crois que m'avoir se fera par le chantage, tu te mets le doigt dans l'oeil. Je n'ai rien à voir avec toutes les autres filles que tu peux trouver dans les bars de la ville et que tu peux ramener chez toi. Ces filles qui ne te veulent que pour ta belle gueule. Si tu me mets au défi de te résister, tu risques d'être déçu. Ce sera peut-être toi qui flancheras avant moi, après tout. s’il n'était plus pressé de s'en aller, moi je l'étais. Je ne pourrais effectivement pas supporter très longtemps la retenue, mais je ne voulais pas y succomber non plus. Je voulais me préserver. J'aimais Bowen. Je ne voulais pas perdre cette ville. Je ne voulais pas perdre Terrence, non plus. À croire que mes pensées n'étaient toujours pas démêlées. Il m'avait énervée. Je bouillais de colère, ce qui n'était pas nouveau avec lui. Cette fois, par contre, j'étais en colère contre moi aussi d'éprouver ne serait-ce qu'un petit quelque chose pour cet homme qui, visiblement, se fichait royalement de moi et de ce que je pouvais ressentir. Pour lui, je n'étais qu'un divertissement pour passer au travers de cet orage. Du moins, c'est ce que j'en comprenais. Il quitta la boutique pour aller fumer. Je pris quelques instants pour vantiller, toujours à l'arrière-boutique. De colère, j'envoyais valser une boite d'article supplémentaire qui s'écrasa sur le sol. Je ne pouvais m'empêcher de l'espionner de loin. Ses cheveux, maintenant secs, qui voilaient au vent et la serviette qui menaçait de le quitter. Je me sentis à nouveau aimanté vers lui. Une fois plus calme, je sortis le rejoindre sur le pas de la porte. Ais-je l'air d'une fumeuse ? lui répondis-je légèrement irritée. Je n'étais pas irritée pas sa question, mais plutôt par la situation. Je soupirais. Rien ne servait de s'énerver, car Kelly pourrait répliquer de plus belle et je n'avais pas l'énergie pour cela. J'en avais marre des piques et des sous-entendus. Je passais une main dans son dos, sous la serviette qui l'habillait, en guise de signe d'affection. Ma main se promenait de haut en bas alors que je fixais, moi aussi, l'océan. Putain que j'aurais tout donné pour aller y canaliser ma frustration. Comment va ta jambe ? ajoutais-je pour détendre l'atmosphère, pressant un peu plus ma main contre sa peau.
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| | | Invité | Sujet: Re: Dust in the wind + Violet (-18) Ven 4 Mai 2018 - 1:06 | |
| Terrence n’aimait pas vraiment qu’on lui trouve des qualités et encore moins qu’on le complimente. Il préférait de loin qu’on lui conte ses défauts, c’était bien plus facile à assumer. Il se savait loin d’être parfait, il savait qu’il avait de nombreux travers et son rapport aux autres en était d’ailleurs affecté. Il n’était pas forcément mauvais, simplement son honnêteté lui jouait parfois des tours, le faisant passer pour un homme qu’il n’était pas vraiment, un peu trop brut de décoffrage comme on dit. Ses amis savaient qu’il valait mieux lui rentrer dedans plutôt que de tenter de l’amadouer avec des gentillesses. Avec Violet il était au paroxysme de son art, incapable d’être ne serait-ce que cordial envers elle durant des années il se trouvait néanmoins ce soir à la chercher comme s’il n’avait toujours voulu qu’elle. Et bien qu’il fasse tout pour cacher qu’il craquait totalement pour cette fille, pas seulement pour son physique ou l’envie qu’il avait de son corps, Kelly savait qu’elle avait eu raison de lui et que plus jamais il ne pourrait la voir comme une rivale. Si elle avait peur de l’après tempête, de ce qu’il adviendrait d’eux, lui, même s’il ne voulait pas y penser, savait que tout avait déjà changé, pas besoin de sexe, le mal était déjà fait. Voilà peut-être pourquoi il était si en colère, il n’avait récolté que les ennuis de toute cette soirée sans pouvoir avoir le meilleur. Cox était une femme vive d’esprit et sensée, comment pouvait-elle penser un seul instant que Terrence se soit joué d’elle de cette manière, heureusement qu’elle ne lui avait pas donné le fond de sa pensée parce qu’il aurait sévèrement pris la mouche. Ils étaient tous les deux dans cette galère en proie à la tempête extérieur et à celle de leurs coeurs, en proie à un désir qu’ils ne contrôlaient pas et qui dévastait tout sur son passage. Il n’y avait pas qu’elle qui se sentait dupée d’une certaine façon, même si lui donnait mieux le change. Jamais Terrence ne se serait abaissé à la séduire pour la faire se sentir mal par la suite, il n’était pas aussi calculateur et au pire il aurait toujours eu d’autres moyens bien plus efficaces de lui faire fermer boutique si tel avait été son but. On avait dit qu’il n’aimait pas les compliments, vous vous souvenez. Et bien la réplique de Violet ne fit pas plaisir à Terrence, il biaisa un regard mauvais envers elle avant de se lever. Elle venait de l’insulter de plusieurs façon mais ça il y était habitué, elle le traitait d’homme à femmes et de maître chanteur, tout ce qu’il n’était pas. Mais par dessus tout elle avait avoué d’une façon détournée qu’elle voulait plus que son physique. Et c’était certainement le pire, pour lui. Parce qu’elle le plaçait bien au dessus de ce qu’il pouvait lui offrir, parce qu’il allait finir par la décevoir si elle mettait trop d’espoir en lui. Sur le coup de la colère il aurait presque préféré qu’elle ne découvre pas l’homme tendre qu’il pouvait être, ça lui aurait mis moins de pression sur les épaules. J’ai déjà flanché une fois, mais tu as refusé mon offre. J’ai besoin d’air. Il n’attendit pas d’autres réponses de sa part avant de sortir en traînant de la patte. Une fois à l’extérieur et malgré les éléments qui se déchaînaient, Terrence se sentit déjà mieux, bien que le manque de nicotine associé à sa frustration le mettait à cran, il était toujours mieux dehors, sans avoir la tentation de Violet sous le nez. Scrutant l’océan, il appréciait le spectacle, même si beaucoup de choses dans sa tête l’empêchaient de s’apaiser totalement. Il ne pouvait se retenir de penser à ce qu’il s’était dit ce soir, à ces regards échangés, à ces baisers qui avaient un goût d’évidence. Il était incapable de se reconnaître, lui, l’homme qui ne tombait pas amoureux, il avait l’impression d’être une midinette en chaleur et il détestait ça. Il détestait quand les choses lui échappaient, quand il perdait le contrôle. Et clairement, ce soir, il perdait totalement pieds. Kelly entendit un bruit de fracas à l’intérieur, se doutant que la blonde (aa) devait elle aussi passer ses nerfs sur quelque chose. Il sourit presque, à bien y penser ils étaient très semblable l’un à l’autre sur bien des points. Très indépendants, amoureux de l’océan, tenaces, voir même bornés, ils allaient au bout de leurs rêves et de leurs envies, enfin presque, là dessus Violet semblait être plus en retrait que lui, cela devait dépendre des envies, évidemment. Malgré tout pour deux personne qui pensaient que tout opposait, il n’y avait pas plus égaux. Elle l’avait finalement rejoint et même si Terrence se renfrognait, au fond de lui il était presque soulagé que la jeune femme soit à nouveau proche de lui. Non… il soupira. T’es une emmerdeuse. Mais dans son ton on sentait presque que ça sonnait comme un compliment, comme s’il aimait qu’elle le bouscule. Elle glissa une main dans son dos qui apaisa totalement notre homme en proie à tant de questions et de colère, Terrence en frissonna légèrement avant de s’habituer à la caresse bienfaitrice. J’donnerais tout pour une clope et un plongeon dans l’océan. Il sourit légèrement. Avant de passer un bras autour des épaules de Violet pour qu’elle vienne se blottir contre lui, comme s'il était à présent incapable de la bouder trop longtemps. Il resta un instant silencieux, appréciant sa chaleur retrouvée, d’une toute autre façon que précédemment, bien plus douce, bien moins prompt à le tourmenter. Il profitait juste de sa présence et du spectacle des vagues qui s’offrait à eux. Ca va. Qu’il répliqua simplement, sa jambe n’irait jamais bien, jamais mieux elle ne le laisserait jamais en paix alors autant ne pas épiloguer sur le sujet.
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| | | Invité | Sujet: Re: Dust in the wind + Violet (-18) Ven 4 Mai 2018 - 3:15 | |
| Je ne cherchais plus à me faire détester par Terrence. Les années passées à se courir l’un après l’autre comme un chat et une souris, à s’envoyer balader, à chercher des blessures où il aurait pu ne pas en avoir me dépassaient. Peut-être que finalement, après toutes ces années de guerres, la trentaine aurait raison de moi et finirait pas m’assagir. Ces histoires de bataille entre les deux boutiques de surfs me semblaient bien futiles tout à coup. Bien loin du réel problème. Il était donc plus simple pour moi de penser que tout ce qui s’était passé ce soir était un coup monté par la concurrence pour me faire rebrousser chemin. Une part de moi savait que cette hypothèse était tirée par les cheveux, tandis qu’une autre aurait aimé qu’elle soit vraie. Il faut avouer que cela m’aurait facilité la vie. J’aurais pu succomber à la passion qui s’était exprimée entre nous deux sans regret. Puis, j’aurais quitté la ville vers un autre bout de pays que j’aurais fait mien. J’aurais pu vendre la boutique, vendre ma propriété et prendre cet argent pour faire une seconde fois le tour du monde à la recherche de mon nouveau chez-moi et de mon nouveau rêve. Que se passait-il de la Violet que j’avais toujours connue ? Celle qui n’avait peur de rien, qui affrontait les grands vents tête première sans se poser de question et qui faisait confiance à la vie. Elle s’était sans doute enfuie avec le soleil, cachée derrière les gros nuages gris qui parsemaient le ciel de l’Australie. Je savais que je fabulais et que mes hypothèses idylliques étaient franchement tirées par les cheveux. Mais je ne pouvais que me demander ce qui pouvait tant attirer Terrence vers une femme comme moi. Je pensais être tout ce qui lui tapait sur le système. Moi et ma joie de vivre, moi et ma bonne humeur, moi et ma positivité. Il n’avait vu en moi que la miss parfaite de Bowen pendant des années et soudainement j’étais la femme qui lui faisait tourner la tête. La colère accumulée depuis des années, mais aussi la frustration de mon désir retenu depuis trop longtemps, m’amena à lui cracher des injures par-dessus la tête. Des mots que je regrettais à moitié une fois qu’ils avaient été dits. D’autant plus lorsque je remarquais le visage de Terrence changer de son air amusé vers une mine colérique. Je l’avais blessé. Je ne pensais pas tous les mots que j’avais dits. Certains étaient vrais, d’autres ne servaient qu’à me défouler. Je pensais que lui cracher ma colère soulagerait mes envies. J’avais eu tort. Maintenant, je me sentais mal. Mal et seule. Il sortit de la pièce en me lâchant des mots qu’il avait mâchés de colère, lui aussi. Il avait besoin d’air et moi de lui. J’aurais pu tout briser sur mon passage, j’aurais pu fracasser les boites les une à la suite des autres, mais rien ne me soulagerait autant que de retrouver sa présence. Je devais apprendre à mettre de l’eau dans mon vin pour profiter ne serait-ce qu’une soirée de la présence de l’Australien. Car il n’aurait probablement aucune envie de me revoir après la tempête d’aujourd’hui, avec ou sans acte.
Je ne connaissais pas Terrence amoureusement parlant. En fait, je ne le connaissais pas intimement non plus. Ni même personnellement. Mais j’avais ce besoin de le sentir près de moi en permanence depuis qu’il s’était réfugié dans ma boutique. Et peut-être qu’au final je devais me laisser glisser dans cette aventure en acceptant que demain puisse être le jour de nos au revoir. C’est l’envie de lui qui me poussa à retourner le voir. Appuyé contre la porte, il scrutait la belle bleue au loin qui se disputait avec le vent. Son profil était renversant. Il était d’une beauté rare. Son visage était parfaitement dessiné. Physiquement, il était tout à fait mon genre d’homme. Mais, ça, je ne lui avouerais pas. C’est dans l’optique de mettre les disputes de côté que je décidais de ne pas répliquer à sa dernière pique. Il avait raison, j’étais une emmerdeuse. Il me rendait mauvaise. Cela venait surtout du fait qu’il y avait cette tension entre nous. Personne ne m’avait traitée d’emmerdeuse avant lui. Venant de Terrence, je décidais de l’accepter. Au moins, il m’adressait à nouveau la parole. Tu as raison, je suis toute une emmerdeuse.. décrétais-je simplement en souriant en coin, tout de même un peu attristée par la tournure que la soirée avait prise. Les vents étaient encore forts, voire même plus forts que précédemment. J’avais bien peur que nous soyons obligés de passer la nuit ici. Et pour être honnête, demain matin je risquais de ne pas ouvrir la boutique. Pour la première fois dans ma vie de commerçante, je prendrais une journée de repos. J’en aurais besoin, de ce repos, histoire de me l’enlever de la tête et de la peau, lui, l’homme qui me tourmentait. La pluie était maintenant plus fine, moins perçante. Le ciel noir s’approchait tout de même encore de la ville. Il s’agissait probablement d’un redoux avant la grande finale du feu d'artifice qu'avait été l’orage. Alors que je caressais doucement le dos de Terrence, il m’adressa à nouveau la parole. Je remerciais le ciel qu’il daigne me parler encore malgré les embuches que je lui avais posé. Et, il me surprit à lire dans mes pensées. Son bras passa à l’entour de mon dos frêle, me réchauffant au passe. J’appuyais ma tête sur son épaule, y déposant un baiser au passage. J’étais sereine, calme et moins explosive. L’air frais et froid de la plage me remettait les idées en place. Je vous avais dit que l’air salé était la meilleure thérapie existante. Les vagues me titillent. Si seulement ce n’était pas si dangereux. La vérité était que je voulais gouter à Terrence avant de me lancer tête première dans le danger de la tempête. Je n’aurais certainement plus la chance de passer ce temps de qualité avec lui, alors que les vagues seraient toujours là, elles. Terrence pouvait disparaitre aussi rapidement qu’il avait fait apparition dans ma vie et je ne voulais pas en courir le risque. J’étais bien. Tout simplement bien. Pour la première fois depuis longtemps. Qu’est-ce que je peux faire pour te faire sentir mieux ? lui lançais-je autant pour soulager la douleur de sa jambe que pour calmer le mal que j’avais laissé dans son cœur en étant désagréable à son égard.
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| | | Invité | Sujet: Re: Dust in the wind + Violet (-18) Sam 5 Mai 2018 - 0:21 | |
| L’image que Terrence avait de Violet avant ce soir n’était pas franchement flatteuse, enfin pas selon lui. Il la voyait comme une arriviste, comme le genre de personne à qui tout sourait sans qu’elle ait besoin de faire grand chose, comme si tout lui était dû. Selon lui elle était bien trop parfaite, bien trop polie, bien trop souriante pour être honnête. Il s’était toujours dit qu’il y avait peut-être un truc louche là dessous. Enfin c’est ce qu’il disait à toutes personnes à qui il en parlait. Comme si tant de perfection était simplement inconcevable. Mais en vrai il se voilait la face, parce qu’il savait bien qu’elle était loin d’être une oie blanche, la preuve, avec lui elle savait être exécrable et montrer les griffe, comme la fois où elle avait tenté de le traîner en justice pour concurrence déloyale. Il savait, oui, qu’elle n’était pas si exemplaire que ça, pas sur tous les points. Et c’est peut-être ce qui l’agaçait le plus, d’une façon parfaitement tordue, qui lui ressemblait bien. Il se rappela soudainement d’une remarque qu’un ami lui avait fait un jour, remarque qu’il n’avait pas pris au sérieux, la balayant du revers de la main. Cet ami lui avait simplement dit que pour s’acharner autant sur une fille pareil c’est que Terrence en était fou, concluant comme ça, l’air de rien, en disant qu’il ne serait pas surpris qu’un jour ils finissent ensemble. Ce soir ces paroles faisaient finalement écho dans la mémoire de Kelly, elles clignotaient même en grosses lettres rouges alors qu’il pensait les avoir oublier. En fin de compte la croyance populaire ne disait-elle pas que de la haine à l’amour il n’y avait qu’un pas… Clairement, si Violet venait à apprendre à Terry qu’elle comptait quitter Bowen après ce qu’elle considérait comme un faux-pas, il en serait abattu, lui qui avait pourtant cherché par tous les moyens à lui faire quitter la ville. Néanmoins il ne chercherait peut-être pas à la retenir, par fierté, par peur de trop se dévoiler face à elle ou simplement parce qu’il avait cette fâcheuse tendance à toujours réagir après la bataille. Visiblement elle pris conscience qu’elle l’avait blessé avec ses mots avant qu’il ne décide de sortir à l’extérieur, mais elle n’avait pas compris que les paroles qui l’avaient le plus mis en colère n’étaient pas les insultes, celles-là il y était habitué, il n’y faisait plus vraiment attention, bien qu’elle soient fausse. Non, ce qui l’avait égratigné c’était ce compliment déguisé, le fait qu’elle en attendait plus de lui que ce qu’il avait à lui offrir à ce moment là. A l’extérieur il prenait une pause, il soufflait, prenant peu à peu conscience que toute cette dispute était disproportionnée, comme toutes celles qu’ils avaient eu, bien qu’elle soit différente. Il avait bien compris qu’il n’obtiendrait rien de Violet s’il ne s’agissait pour lui que d’une partie de jambes en l’air. C’était dommage mais il devait bien l’accepter, il était en mesure de le faire, de toute façon il n’avait pas bien le choix. Il aurait pu pousser un peu, la pousser elle dans ses retranchements et jouer avec son désir, mais il ne voulait pas qu’elle regrette par la suite pour le détester d’avantage, pour qu’elle lui en veuille de l’avoir forcé à faire quelque chose dont elle n’avait pas totalement envie, il n’était pas ce type d’homme là. Et lui ne voulait pas entendre parler d’une histoire d’amour ou de quelconques sentiments, il n’était pas prêt à se dire qu’il se lançait là dedans, même s’il y était pourtant jusqu’au cou. Il tentait de se voiler la face le plus longtemps possible, têtu comme il était ça pouvait durer longtemps avant qu’il n’admette qu’il éprouvait quelque chose pour l’américaine. Alors comme ils étaient tous les deux là, pas vraiment sur la même longueur d’onde mais pourtant totalement attirés l’un vers l’autre, autant se radoucir, autant hisser le drapeau blanc et succomber au moins à l’envie d’être près de l’autre, comme une maigre consolation. Violet se serra contre lui et Terrence s’en sentit tout de suite soulagé, comme libéré d’une pression inutile et désagréable. Si tu veux vivre dangereusement j’ai d’autres solutions moins radicales pour toi que de te jeter dans l’océan par un temps pareil. Et des idées il en avait en stock, comme de se laisser aller au plaisir charnel, qui serait toujours moins suicidaire que de sauter à l’eau, tout était relatif finalement ! Il tourna la tête vers Violet qu’il dominait par sa grandeur, elle semblait si frêle, si fragile dans ses bras et pourtant c’était elle qui cherchait à trouver des solutions pour le soulager, comme pour le préserver, le monde tournait à l’envers. Il déposa un baiser dans sa chevelure en resserrant son bras autour de ses épaule. Je ne me sens pas si mal. Si ta question à pour but de soulager ma jambe il n’y a aucune solution, sauf si tu as une scie et le cœur assez accroché pour me la couper. Il était à moitié sérieux. Les médecins lui avaient dit mainte fois qu’il n’y avait rien à faire, après plusieurs opérations infructueuses ils étaient arrivé au point de ne plus avoir de réponses à son mal, il devait vivre avec, les anti-douleurs comme seul moyen de soulager la douleur mais au risque de le rendre dépendant, ce qu’il évitait au maximum. On lui avait présenté l’idée de l'amputer, une fois, mais il l’avait refusé catégoriquement. Parfois il regrettait son choix, quand la douleur était insupportable, mais le reste du temps il était heureux de pouvoir, malgré sa souffrance, compter sur ses deux membres inférieurs. Sinon on m’a dit que le sexe était un moyen de soigner bien des maux… c’est une étude très sérieuse ! Il souriait à son propre trait d’humour teinté de sarcasme en vue de leur situation actuelle, il se doutait bien qu’elle n’allait pas céder face à cet argument des plus graveleux.
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| | | Invité | Sujet: Re: Dust in the wind + Violet (-18) Sam 5 Mai 2018 - 6:51 | |
| Si auparavant j’avais souhaité que Terrence me déteste, aujourd’hui j’espère que son opinion de moi-même ait changée ne serait-ce qu’un petit peu. Pour enterrer la hache de guerre et essayer de grandir comme les deux adultes que nous étions. Je savais ce qu’il pensait de moi, j’en avais entendu des échos ici et là. Des clients pensant bien faire me racontaient parfois les choses horribles qu’il disait à mon sujet. Avant aujourd’hui, je m’en balançais. Je leur disais, à ces clients qui semblaient être plus affectés que moi par ces propos, que ce Terrence Kelly n’était probablement que simplement jaloux qu’il ne soit pas le seul vendeur de surf en ville. Et pourtant, il le savait en ouvrant sa boutique que j’étais déjà installée, ici, sur Horseshoe Bay. Il avait tout de même eu la délicate attention de choisir un local sur la plage voisine, certes. Il était tout de même près, sans être mon voisin. On avait toujours cherché à lui trouver des excuses, à Terrence. Mais personne ne s’était dit qu’il me détestait tout simplement, sans raison. Comme si cela était impossible. De mon côté, je ne l’aimais pas, puisqu’il ne m’avait pas apprécié en premier lieu et maintenant que j’y repensais, cette dispute était digne d’une courre d’école. Je me souvenais de la première fois que nous nous étions vus comme si c’était hier. J’avais appris l’ouverture d’une boutique concurrente à la mienne par des annonces dans les journaux locaux. J’avais voulu me présenter, par politesse. Je m’étais donc rendu à sa boutique, un peu avant l’heure de la grande ouverture. Terrence m’avait accueilli froidement, comme s’il savait déjà qui j’étais. Moi, je ne le connaissais pas. Je lui avais même apporté une plante, un succulent, en guise de porte-bonheur. Il y avait cette croyance, dans le monde des affaires, qu’offrir de la verdure à un nouveau commerce attirait la chance. Il m’avait regardé de travers, m’envoyant presque balader moi et mon succulent. Dès notre première rencontre, il ne me portait pas dans son coeur. Cela donna le ton pour toutes les rencontres suivantes, malheureusement. Depuis, il s'était découlé des années de disputes, de conflits et de chamailleries un peu sans logique finalement. Et si je ne lui avais jamais offert de porte-bonheur, si j'étais resté dans ma petite boutique sur la plage voisine, est-ce que les choses se seraient aussi passées ainsi ?
Il m'avait blessé, je l'avais blessé. Puis, il m'avait encore fait mal et je l'avais achevé. À croire que nous n'étions bons qu'à se faire souffrir, même lorsque nous essayons d'être gentils. Mais il était encore là, sur le porche, à scruter l'horizon un peu embrouillé par la pluie, alors qu'il aurait pu affronter la tempête et s'en aller. Cela aurait été ridicule et irresponsable, mais il était si entêté qu'il aurait pu le faire. Était-ce normal que même ce défaut me fascinait ? Comme quoi ? lui demandais-je alors qu'il me disait avoir plusieurs autres idées pour combler mon besoin du danger. En fait, poser la question était y répondre. Il était évident qu'il me sortirait une de ces illusions à la tension sexuelle entre nous deux. À force de la ramener sur le sujet, j'allais peut-être finir par y succomber. Et je commençais à croire qu'il faisait exprès, sans mal faire. Excuse-moi pour tout à l'heure. Je ne voulais pas te froisser. cela comptait pour tout ce que j'avais et ce que je n'avais pas dis. Je voulais mettre quelques tracas derrière nous, tant qu'à être coincé ici tous les deux. Terrence me surprit par un baiser tendre sur le dessus de ma tête, presque sur mon front. Je souris, sans le cacher. Ces marques d'attentions me faisaient du bien, autant les accepter. Son étreinte se resserra autour de moi me laissant peu de jeu pour me délivrer de ses bras, bien que je n'en avais aucune envie. Ces gestes si tendres ne s'agençaient pas avec les paroles cauchemardesques qu'il ajouta. Je serais incapable de lui faire volontairement aussi mal. Je lui avais dit des choses déplacées à cet homme, mais jamais aussi blessantes. Et même s'il plaisantait, cette vision me fit frissonner. Un vent se leva au même moment. Je le regardais, ébahi, par la choquante image qu'il venait d'imprégner dans mon cerveau. Un peu radical, non? Des antidouleurs, ça ne te dit pas, à la place ? lui dis-je sérieusement. Il était humeur à la plaisanterie parce qu'il vivait avec ce problème depuis longtemps. Moi, j'étais triste pour lui. Pas qu'il soit défaillant, non, bien au contraire. J'étais peinée par la douleur qu'il devait ressentir jour après jour, sans pouvoir la calmer naturellement. Je fus alors prise par un élan de compassion à son égard. J'avais envie de le soigner, de l'aider, de prendre sa douleur et la garder pour moi. D'ailleurs, tu ne m'as jamais raconté comment tu t'étais blessé., ajoutais-je d'un ton calme. N'oublie pas, nous avons toute une tempête pour en apprendre l'un sur l'autre. car au final, on se détestait depuis des années, mais que connaissait-il réellement de moi ? Je savais qu'il désirait me découvrir autrement, mais pour le moment c'était tout ce que je pouvais lui offrir. Il devait me laisser le temps de m'apprivoiser à la situation. Je n'étais plus complètement fermée à l'idée d'échanger un moment d'intimité avec lui, mais pas maintenant. La tempête était encore jeune.
Le vent se leva de plus belle. Il avait atteint son apogée. La tempête allait finalement frapper ces dernières rafales. Puis, elle nous libèrerait au petit matin. Et si on rentrait, d'abord ? On verra pour la suite. lui dis-je avec une petite inquiétude dans la voix. Je voyais les vagues devenir de plus en plus mauvaises et je ne voulais pas que nous soyons encore à l'extérieur quand la marrée allait devenir de plus en plus haute. Il y avait des parasols des restaurants et commerces voisins qui volaient au vent. Rien de très sécuritaire pour deux humains. Nous nous dirigeons donc dans la boutique. Je fermais la porte derrière nous, la verrouillant même s'il y avait peu de chance que quelqu'un décide d'y entrer alors que la plage était déserte. La tension s'empara à nouveau de moi. J'étais appuyée contre la porte en le fixant dans les yeux. Mon coeur commençait à battre aussi fort que la première fois que nos lèvres s'étaient touchées. Il allait sortir de ma poitrine. Poitrine que je le surpris fixer. Je respirais de façon saccadée. Le désir m'avait frappé à nouveau de plein fouet. C'était automatique lorsque nous nous retrouvions enfermés dans une même pièce, à cette proximité. Encore une fois, les images se bousculèrent dans ma tête. La tempête n'allait durer que quelques heures encore. J'étais peut-être prête à prendre la chance de gouter au fruit interdit qu'était Terrence quitte à ruiner notre relation. Demain, j'aurais le temps de le regretter, mais aujourd'hui j'avais trop repoussé l'envie. Je sentis cette boule de désir dans mon bas ventre. Il me fixait avec ses grands yeux bleus et je pouvais apercevoir, dessiné au travers de sa barbe fournie, un sourire adressé que pour moi. J'ai envie de toi. Très envie. lui annonçait-je sur un ton révélateur. C'était aujourd'hui ou jamais. Je lui souris, lui lançant une invitation qu'il serait fou de refuser. |
| | | Invité | Sujet: Re: Dust in the wind + Violet (-18) Sam 5 Mai 2018 - 19:22 | |
| Aussi fou que cela puisse paraître, cette plante que Violet avait offert à Terrence était toujours en vie ! Même s’il avait presque raillé cette attention pourtant délicate lorsque la jeune femme s’était présenté à lui le jour de l’ouverture, le commerçant n’avait pas jeté le succulent. Mieux, il s’en occupait même régulièrement, autant qu’on puisse s’occuper de ce genre de plantes qui ne demandait pas beaucoup d’attention pour vivre. Elle trônait dans son jardin avec quelques autres de ses semblables. On pouvait croire que c’était parce qu’il avait du respect pour toute chose vivante, même un simple ficus et qu’il n’avait donc pas eu le coeur à le jeter. Ou on pouvait interprété ça comme un signe que déjà dès le départ il n’avait pas été indifférent au charme de celle qu’il prenait pourtant comme une rivale. Peu importe, elle était toujours là même après des années, il en avait même fait des boutures, lui qui avait la main verte, mais ça il ne s’en était jamais vanté auprès de Cox. Peut-être aurait-elle l’occasion de découvrir cet univers bien loin de l’homme froid et bourru qu’elle connaissait, son côté naturel, qui aimait prendre son temps et prendre soin de son entourage, par entourage nous entendons son chien et son petit nid, sa caravane et le bout de jardin qu’il entretenait avec soin, attention et patience. Terrence n’avait pas besoin de beaucoup pour vivre, loin d’être matérialiste il était un homme simple qui aimait les plaisirs sains, marcher sur le rivage ou en forêt avec Stan, cultiver son potager et récolter ses fruits. Lire un bouquin ou gratter sa guitare. Il n’avait pas de télévision, seul un ordinateur, dont il s’était surtout équipé pour faire sa comptabilité et traiter avec ses fournisseurs. Il s’était abonné à Netflix sous les conseils d’un ami mais honnêtement il n’en profitait pas beaucoup, préférant de loin écouter de la musique. Il avait été très sportif à une époque, le surf étant sa passion principale mais il aimait aussi courir, il allait à la salle de sport et il avait pratiqué quelques arts martiaux. Tout ça il avait dû l’abandonner à cause de sa blessure et ça lui manquait énormément. Il travaillait toujours régulièrement sa musculature, ses abdominaux, pectoraux et ses bras, pour garder une certaine force et s’entretenir, la quarantaine approchant, il se rendait bien compte qu’il n’avait plus la même tonicité dans ses muscles et il refusait le relâchement, mais ce n’était rien par rapport ce qu’il avait pu faire par le passé. En effet, si Violet l’avait poussé à bout peut-être que Kelly aurait été capable de braver la tempête à nouveau pour s’éloigner d’elle définitivement. Mais quelque chose le retenait en ce lien, plus que la peur d’affronter vents et averses, il n’arrivait pas à la quitter. Il roula des yeux alors qu’elle lui demandait des exemples, avait-elle vraiment besoin qu’il lui fasse un dessin ? Il ne répondit pas, n’ayant pas envie de passer pour plus lourd que ce qu’il était déjà. Terrence n’était pas forcément connu pour sa subtilité et la jeune femme le savait bien, il avait un humour particulier, toujours teinté d’une certaine ironie qu’on savait apprécier ou non. Le regard fixant l’horizon, notre homme accueillit ses excuses avec un sourire en coin, elle n’avait pas besoin de s’excuser. Lui était tout aussi odieux qu’elle, voir même pire et il ne s’en disculpait pas, c’était leur façon d’être l’un avec l’autre, ils se chamaillaient, ils se cherchaient et se piquaient. Ce n’était pas toujours agréable mais c’était leur mode de fonctionnement. Et Terrence était prêt à parier que même en s’améliorant, leur relation resterait sensiblement la même sur ce point là. C’était aussi ce qui entretenait une certaine forme de désir en soi et il n’avait pas envie de le perdre au profit de paroles mielleuses et doucereuses qui ne leurs ressembleraient pas. Si, tu voulais me froisser, parce que je t’ai froissé avant alors que je n’avais pas à le faire. Ca n’a pas d’importance. Tu n’as pas à t’excuser. C’était sa façon à lui de s’excuser. Et sachez qu’il n’était pas vraiment du genre à faire amende honorable. Il ponctua néanmoins en la serrant d’avantage et en piquant ce baiser bien chaste dans sa chevelure. Loin de la fougue dont il avait pu faire preuve, comme pour prouver qu’il était aussi capable de se tenir. Ce soir avec Violet il était bien loin de celui qu’elle avait connu, il se montrait presque charmant et doux, il ne calculait pas grand chose, incapable de jouer la comédie avec elle, il s’était apaisé. Et doucement ils glissèrent vers un sujet qui était très personnel pour Terrence, elle le poussait à se confier et en même temps ils avaient bien parlé un peu plus tôt d’apprendre à se connaître, le temps était venu, s’ils ne s’apprenaient pas physiquement, elle cherchait un moyen de le comprendre différemment. Il allait certainement la décevoir parce qu’il parlait peu de lui, parce qu’il n’aimait pas s’épancher mais aussi parce qu’il avait des choses à cacher, certaines dont il n’était pas fier et dont il n’aimait pas se vanter, d’autres simplement inavouable sous peine de retourner en prison. Sa blessure, son handicap, il préférait en parler avec légèreté, bien que la douleur l’obsédait parfois, simplement parce qu’il avait horreur de s'apitoyer sur son sort, il devait vivre avec alors il encaissait et même s’il choquait Violet par ses mots, elle ne devait pas s’en offusquer, il avait depuis longtemps fait le deuil de retrouver une vie normal sans douleur. J’en ai. Pas sur moi ce soir malheureusement. Mais j’évite de les prendre, je ne veux pas en être dépendant. C'était presque de la mauvaise foi quand on savait qu’il avait souvent basculé dans l’addiction de ses médicaments et qu’il restait toujours sur la ligne, prêt à tomber du mauvais côté. Mais il préférait déguiser la vérité plutôt qu’avouer qu’il ne pouvait pas vivre sans ses pilules. Ne me regarde pas comme ça, Violet s’il te plait. Pas comme si j’étais infirme. Il détestait lire la compassion ou pire, la pitié, dans les yeux des autres et encore plus dans les siens à présent. Il voulait qu’elle le voit comme un homme fort, un homme dont elle avait envie, pas comme une personne handicapée. Tu ne me l’as jamais demandé. A juste titre, ils avaient passé les dernières années à se détester, pour apprendre à se connaître il y avait mieux comme relation. En vérité ils ne savaient rien l’un de l’autre, ce soir ils partaient donc de zéro. J’ai été militaire dans la marine. Et lors d’une mission qui a mal tourné je me suis fait tirer dessus, deux balles dans la jambe, l’une a atteint un nerf, celui en grande partie responsable de la douleur constante. Et l’autre a éclaté, les chirurgiens n’ont pas réussi à en retirer tous les fragments, c’est à cause de celle-là que je boite de façon si sexy. Il sourit en haussant un sourcil comme si c’était un sujet léger, il ne voulait définitivement pas que Violet le prenne en pitié. Ca a mis fin à ma carrière militaire. Il n’en dirait pas plus, elle ne saurait pas qu’il ne lui disait pas l’exacte vérité, un jour, peut-être, lui parlerait-il de la prison, de la trahison et des armes, mais pas ce soir. C’était déjà bien assez pour l’instant. A ton tour. Pourquoi t’être exilée si loin de New-York ? Il était bien curieux de connaître les raisons qui l’avaient poussé à quitter son Amérique natale. Maintenant qu’il avait passé quelques longues minute dans le vent, seulement vêtu de son jean encore humide et de cette mince serviette qui lui entourait les épaules et malgré la chaleur de Violet, Terrence frissonnait. Le vent se levait rapidement, emportant tout ce qu’il y avait de plus léger sur son passage. Demain la plage ne serait pas jolie à voir. La tempête s’intensifiait alors qu’ils avaient cru qu’elle pouvait se calmer, c’était mal connaître les forts orages de Bowen, celui-ci serait sûrement l’un des plus virulents. Violet proposa de rentrer et Terrence n’y trouva rien à redire. Ils se réfugièrent une nouvelle fois dans sa boutique, l’australien précédant l’américaine qui fermait la porte sur eux. Stan vint rapidement à la rencontre de son maître, le pauvre chien devait tourner en rond seul dans le local. Kelly le gratifia de plusieurs caresses puis l’animal s’en retourna à son coin pour se recoucher, il n’en menait pas large lui non plus. La serviette tomba sur le sol, dévoilant une nouvelle fois le dos nu de notre homme. Il sentit le regard de Cox qui le fixait derrière lui, c’était presque imperceptible, mais la tension était revenue et cette fois-ci il n’en était coupable en rien. Se retournant il ne put que constater qu’elle l’observait, bouche ouverte. Un mince sourire étira les lèvres du garçon alors que son regard tomba sur la poitrine de celle qui était déjà l’objet de tous se fantasmes, le vent avait échancré son haut, dévoilant un bout de sa lingerie, il en fallait peu pour l’émoustiller à ce stade là. Il suffit d’une phrase, d’un mot à peine murmuré, pour que Terrence, oubliant toute jambe boiteuse, fonde sur Violet pour retrouver ses lèvres. L’envie, qu’il avait pourtant presque réussi à faire taire un peu plus tôt, se réveilla, encore plus brutale, plus vive, plus pressante, explosant en lui telle une brûlure. Il avait gagné, elle avait flanché, pourtant il n’y pensait plus, il n’était plus temps de compter les points.
Dernière édition par Terrence Kelly le Sam 5 Mai 2018 - 23:32, édité 1 fois |
| | | Invité | Sujet: Re: Dust in the wind + Violet (-18) Sam 5 Mai 2018 - 22:56 | |
| En entrant dans la boutique de Terrence pour la première fois, je m'étais surprise à examiner tous les étalages en admiration. Il avait du goût en matière de matériel de sport nautique et cela paraissait qu'il s'y connaissait vraiment, pas comme d'autres boutiques que j'avais visitées avant mon arrivée à Bowen, ouverte par des gens plus ou moins pro. Il devait penser que je cherchais à voler ses idées ou à saboter son travail. Au contraire, j'étais impressionnée. Et, s'il n'avait pas été si odieux avec moi, nous aurions pu être amis voir partenaires. Quant à lui, physiquement parlant, il m'avait plu. J'avais même trébuché dans mes paroles en essayant de me présenter à lui. Depuis longtemps, je savais qu'il était mon genre d'homme et qu'il m'attirait. Mais, son attitude et sa personnalité m'avaient refroidie jusqu'à nous faire nous haïr. En sortant de sa boutique, j'étais troublée. Comment une personne aussi spectaculaire pouvait être si méchante ? Et je ne voulais pas dire spectaculaire seulement par son charisme et sa beauté, mais aussi par la façon dont il tenait sa boutique. Il était dans la vente et j'espérais qu'il ne traitait pas ses clients indécis comme il me traitait moi. J'avais pleuré cette journée-là. Pas par tristesse mais de colère, parce que j'avais travaillé si fort pour bâtir ma petite boutique et cette rencontre venait chambouler toute mon existence. Et même plus que simplement l'avenir de ma boutique. Mon existence personnelle également. Car depuis cette journée, Terrence n'avait jamais quitté mon esprit. Depuis, je n'avais plus jamais pleuré à cause de lui. Il m'avait atteint une seule fois et ça était bien suffisant. Avec le temps, ce sentiment avait fini par partir. Les piques étaient devenues en quelque sorte une habitude. Déjà, même si je ne voulais pas vraiment y croire, il s'était développé ce lien spécial entre nous deux. Je cherchais constamment son attention. Et c'était irrationnel. Après toutes ses années à se détester et entretenir cette rivalité qui accaparait beaucoup de mon énergie, je ne m'étais jamais demandé qui il était réellement. Terrence me troublait, c'est d'ailleurs probablement pour cela que je n'avais jamais cherché à comprendre qui se cachait derrière cet homme sarcastique et pourquoi il l'était. Il fallait l'avouer, rare sont les gens qui le sont de nature. Ils ont pour la plupart vécu des choses qui les ont amenés à aborder la vie de cette façon.
Je savais que je n'obtiendrais pas d'excuses de sa part et puis ce n'était pas réellement pour cela que je lui avais présenté les miennes. Il s'acharnait à dire qu'elles n'étaient pas nécessaires, que c'était qui nous étions. Il commençait le bal, je renchérissais, il répliquait et j'explosais. Il avait raison, sur ce point, mais c'était important pour moi de lui dire que j'étais désolée. Pour ce soir mais aussi pour toutes ces années. Que parfois la mesquinerie s’était trop emparée de moi et que j'avais poussée trop loin le bouchon à quelques reprises. Que je ne lui en voulais plus autant qu'avant. Et pour moi, c'était important. Je serais incapable de me rapprocher de lui, physiquement, si je ne faisais pas la paix avec ça. Évidemment, nous ne serions jamais totalement mielleux l'un envers l'autre, car il y avait cette tension exceptionnelle entre nous, mais il était tout de même possible de baisser la garde. Et ça, c'était seulement en imaginant que nous nous revoyions, car cette option n'était pas coulée dans le béton. Il pourrait décider de ne plus m'adresser la parole après ce soir et il serait complètement en droit de le faire. Il ne me devait rien. Comme il pourrait également décider de voir d'autres femmes et même d'avoir des relations intimes avec elles. J'en serais probablement morte de jalousie secrètement, mais il était en règle s'il se laissait tenter par une autre demoiselle.
Ses gestes sur ma peau étaient moins charnels qu'au départ. Il était beaucoup plus doux, plus sage, comme s'il calculait ses mouvements. Je l'appréciais. J'avais l'impression qu'il essayait de ne pas me brusquer en voulant, en même temps, me garder près de lui. J'en avais envie aussi, d'être près de lui, et je ne m'en cachais pas alors que j'appréciais l'étreinte chaleureuse que nous partagions. Soudain, la conversation devient sérieuse. Sa blessure m'intriguait. Il avait raison, je n'avais jamais cherché à comprendre d'où elle venait. Il ne m'avait, non plus, jamais donné l'occasion de lui poser la question. Nous avions tous les deux des torts dans notre ignorance mutuelle. Mon regard se durcit alors qu'il pensait que je le prenais en pitié. Je me fâchais, à moitié puisque l'ambiance sereine me suffisait, à ses propos. Je n'ait jamais dit que tu étais infirme! Et je ne l'ai jamais pensé non plus. et c'était vrai. Je m'étais toujours imaginé que la blessure de Terrence était aussi brave que son tempérament. Il avait peut-être vaincu un dragon ou tombé dans une dangereuse falaise à l'autre bout du monde. Mes questions étaient sur le point d'être répondues alors qu'il se livra à moi comme il ne l'avait jamais fait. J'écoutais attentivement son récit, des étoiles presque dans les yeux. J'avais glissé une main sur son biceps, signe d'affection. S'il voulait se montrer fort face à moi, il l'était encore plus maintenant que je savais d'où venait sa marche boiteuse. C'était une histoire triste, mais il la racontait d'une façon si légère qu'elle ne le paraissait pas. Et, comme il ne pouvait pas s'empêcher, il avait ajouté sa pointe d'humour à sa confession. Il me fit rire. C'était une des premières fois. C'est tout à ton honneur, Terrence. lui dis-je en espérant qu'il ne se braque pas face à mes compliments. Et je trouve que ta démarche est effectivement très sexy. ajoutais-je avec un clin d'oeil. Au fond de moi, je savais qu'il me cachait des éléments, mais je respectais son silence. Je ne voulais probablement pas tout savoir de lui en une seule soirée et si, au final, on ne se revoyait jamais mon imagination pourrait combler les blancs. Son histoire concordait avec certaines rumeurs qui courraient, elle avait confirmé entre autres qu'il avait été militaire jadis. Il voulut savoir, à son tour, pourquoi j'avais quitté mon pays natal. Je soupirais en ne sachant pas comment aborder le sujet. Chaque fois que j'en avais parlé dans mes voyages autour du monde, on avait jugé la situation. Terrence ne me jugerait probablement pas, mais en parler était difficile. Depuis mon arrivée à Bowen, je n'avais pas vraiment parlé de mon ancienne vie. Pratiquement personne n’était au courant de mon passé. Ici, j'avais préféré me taire plutôt que de subir les jugements des autres. Mais Terrence, il méritait de savoir la vérité. D'abord, tu dois te douter que je n'ai pas vraiment le genre de personnalité pour fréquenter une grande ville comme New York. Je savais que je ne passerais pas ma vie là-bas. Tôt ou tard je partirais. Mon départ a simplement été plus rapide que ce que j'avais prévu. En fait, j'ai un frère trois ans plus jeune que moi. Il m'avait confié durant notre adolescence avoir une préférence envers les hommes. Je l'avais soutenu dans tout ça. Finalement, il y a sept ans, il s'est rendu compte que sa vie en tant qu'homme n'était pas vraiment ce qu'il voulait. Ou plutôt, il ne se sentait pas homme. Il a changé de sexe. Elle, en fait. J'ai pris sa défense, devant toute ma famille et on m'a demandé de choisir entre eux et elle. Je ne pouvais pas choisir, je suis donc partie. Vivre loin de ma famille ne me dérangeait pas. J'étais bien de façon solitaire. Je pourrais très bien me voir partager ma vie avec un homme, éventuellement, mais je n'avais pas besoin de compagnie à tout prix. Si je partageais ma vie avec quelqu'un, c'est parce que je l'aimerais vraiment. Je ne m'étais pas rendu compte que j'avais beaucoup parlé.
Nous entrâmes dans la boutique. À peine entré, Terrence se rua sur moi. La passion avait repris entre nous. Son torse, à nouveau dénudé, était pressé contre ma poitrine. Je sentais, dans l'encolure de mon décolleté, sa peau contre la mienne. Ses lèvres avaient repris possession des miennes. Un baiser plus enflammé que les premiers. Je m'y abandonnais, passant ma main dans ses cheveux. Il avait eu raison lorsqu'il avait prédit que je finirais par succomber à la tentation, mais jamais je ne lui avouerais. Je ne voulais que profiter de chaque centimètre de sa peau. J'étais complètement pressée contre la porte que je sentais vibrée avec le vent. Cette envie pressante de le découvrir comme je ne l'avais jamais découvert augmentait. Je l'embrassais à nouveau, passionnément, alors que mes mains avaient glissé le long de sa nuque et se logeaient maintenant sur son torse. Mon baiser s'intensifiant, mes mains descendirent jusqu'à l'arrêt de son short que je tirais pour amener Terrence encore plus près de moi qu'il ne l'était déjà. Je pris une pause de nos baisers remplis de fougue pour le regarder dans les yeux, mon chemisier ne demandant qu'à retrouver la serviette sur le sol.
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| | | Invité | Sujet: Re: Dust in the wind + Violet (-18) Dim 6 Mai 2018 - 2:59 | |
| Il était impossible pour Terrence de se projeter dans ce qu’il arriverait après cette nuit. Ils étaient à présent coincé ici pour des heures et sûrement qu’ils ne pourraient se séparer qu’au petit matin le lendemain. Bien qu’au départ cette idée fut insupportable pour notre homme, il avait depuis fait beaucoup de chemin sur ce sujet. En quelques temps tout avait basculé à une vitesse folle, à en donner le tournis. Mais qu’adviendrait-il demain ? Comment se relèveraient-ils de cette nuit suspendue dans le temps. Le vivraient-t-ils comme un joli rêve, comme un moment magique mais qui devait rester de l’ordre de l'exceptionnel, tout comme cet orage terrible ? Ils ne retourneraient sûrement pas à leurs chamailleries, pas comme avant en tout cas, ce serait impossible de faire comme si de rien n’était. Mais Terrence ne changerait probablement pas autant que ce que Violet semblait espérer. Et même si ce soir il était tendre, même s’il la prenait dans ses bras, il n’avait pas pour autant changé. En vérité il aimait sa vie d’homme indépendant, de célibataire qui ne devait rien à personne, il aimait cette liberté. Jamais il n’avait été capable de vivre avec une femme, même lorsqu’il avait eu des relations plutôt sérieuses, à chaque fois il restait suffisamment détaché pour que chacun fasse son quotidien de son côté. Peut-être parce qu’il avait peur d’être trop insupportable pour vivre avec quelqu’un ou par peur de se lasser, il n’y songeait pas, c’était son fonctionnement. Il n’était bien évidemment pas question de parler d’emménager avec Violet, mais cette vérité illustrait le fait que Kelly aimait avoir ses habitudes et qu’il n’en démordait pas si facilement. Quant au fait que Violet et lui auraient un passé et qu’ils pourraient avoir un avenir, ou bien qu’ils pourraient choisir de tout oublier et de chacun continuer sa vie, de voir d’autres personnes, Terrence voudrait probablement croire que ça ne l’atteindrait pas. Il se dirait, par fierté, que la jeune femme était adulte et libre, elle pouvait bien fréquenter d’autres hommes, ça ne le regarderait pas après tout, qu’il n’était pas jaloux. Même si, en son fort intérieur il haïrait tous les hommes qui oseraient simplement la regarder d’un peu trop près. Quoi qu’il en soit il était encore bien trop tôt pour penser à tout cela, pour l’instant ils restaient sous ce porche, victimes consentante des intempéries qui les giflait sans qu’ils ne bougent, seulement parce qu’ils étaient bien, serrés l’un contre l’autre. Violet s’offusqua des mots de Terrence, mais lui avait bien vu son regard se voiler comme celui de toute personne qui voudrait prendre pitié de lui. Il refusait tout apitoiement, même celui des autres, surtout celui-là d’ailleurs. Encore plus lorsqu’il s’agissait d’une femme qu’il voudrait impressionner, encore plus lorsqu’il s’agissait d’Elle. La jolie fille l’écouta lui conter son histoire, le fixant béatement. Et même si c’était agréable de se sentir admiré, Terrence ne se trouvait pas légitime dans le rôle du héros. Héros il ne l’était pas, on le lui avait bien dit lorsqu’on lui avait arraché sa médaille militaire. Il avait risqué des vies, il avait aidé des hommes mauvais à faire entrer des armes illégalement dans leur pays, dans le simple but de tuer ceux de son propre camp. A l’époque il était jeune et influençable, il n’avait pas compris, il ne prenait pas toute la conscience de ses actes, il s’était laissé entraîner dans quelque chose de bien plus fort que lui et cette manipulation avait causé sa perte et bien d’autres dégâts. Cette expérience l’avait endurcit, il n’était plus le même homme depuis. Il se méfiait des autres, il accordait peu sa confiance et restait toujours sur le qui-vive au cas où on chercherait à se jouer de lui. Il regrettait beaucoup de choses de cette période de sa vie, malheureusement le mal était fait et il en avait payé les conséquences au centuple. Sa blessure était pourtant là pour lui rappeler quotidiennement ses erreurs de sorte qu’il ne soit jamais totalement en paix avec ses actes passés. Alors non, il n’était pas un héros, pas celui que Violet semblait s’imaginer en déposant une main sur son torse, mais il ne pouvait pas lui dire toute l’exacte vérité, celle-là était bien trop moche. Il pouffa d’un rire contenu. Elle fait chavirer toutes les femmes. En vrai il avait plutôt l’impression parfois de les faire fuir avec sa patte folle et sa démarche traînante. Ce fut au tour de la jeune américaine de se confier à son tour sur son histoire et Terrence avait hâte de l’entendre. Il n’avait jamais trop su quoi penser de cette citadine débarqué ici avec ses envies de liberté. Il imaginait les New-Yorkaises comme les filles de Sex and the City, hauts talons et robes ajustées, toujours à courir après un taxi, une fashion week ou un Starbucks. A mille lieux de la vie qu’on pouvait mener ici, rythmée par l’océan et les soirées de monsieur le Maire. Pourtant l’histoire de Violet était tout autre chose que ce à quoi il aurait pu penser, surprenante. Lui était très attaché à sa famille et le fait qu’ils soient en partie brouillés l’attristait beaucoup bien qu’il n’en parlait jamais. Que sa mère lui ait tourné le dos l’avait affligé et que ses frères suivent l’avaient achevé. Son noyau familial était tout pour lui à une époque et il regardait en mémoire les souvenirs de son enfance heureuse. Parce qu’il était trop fier il n’osait faire un pas vers eux mais cette situation le rongeait de l’intérieur. Il resta silencieux un instant, dans le discours de Violet il n’y avait qu’une seule chose qui le dérangeait entre toutes : Et en choisissant de partir tu as tourné le dos à ta sœur alors ? Tu n’as plus aucune nouvelle d’elle ? Kelly était un homme tolérant et ouvert d’esprit, il avait vécu assez de choses pour pouvoir l’être. Alors cette histoire ne le choquait pas, bien qu’elle ne soit pas commune, la différence ne le dérangeait pas, il était pour que chacun soit libre et que tous se respectent. C'est donc avec peine qu'il accueillait tout cela, pour cette famille brisée et ces deux sœurs séparées à cause de l’intolérance de leurs parents. Si Terrence avait fondu si rapidement sur Violet c’est qu’il avait lu l’invitation dans son regard presque plus que celle de ses mots. Il n’avait pas eu besoin de se faire prier pour retrouver sa peau, celle-ci lui manquait affreusement à chaque fois qu’il s’en éloignait. La passion prenait le dessus sur toute raison, bien plus forte que lors de leur première étreinte, sûrement parce qu’ils s’étaient laissé le temps de se manquer et de faire grandir en eux ce besoin de l’autre. Violet jouait avec les parcelles de peau que Terrence avait de dénudé, lui arrachant des frissons de plaisir. Elle l’attira au plus près d’elle avant de reprendre son souffle et de capter son regard fiévreux. Il en profita pour s’éloigner d’elle et terminer de retirer ce chemisier que le vent avait déjà malmené, dévoilant sa poitrine presque nue, mise en valeur par une jolie lingerie. Il descendit alors pour embrasser le haut de ces seins qui se dressaient fièrement face à lui comme une invitation et puis revint se serrer contre Violet pour retrouver ses lèvres. Ses mains découvraient son corps, descendant sur son ventre dans une caresse délicate pour terminer en retirant rapidement le bouton de son pantalon. Tu ne te défiles pas cette fois ? Demanda-t-il dans un souffle, comme pour avoir confirmation qu’elle était bien sûr d’elle et qu’elle ne cherchait pas juste à lui faire plaisir.
Dernière édition par Terrence Kelly le Dim 6 Mai 2018 - 11:26, édité 1 fois |
| | | Invité | Sujet: Re: Dust in the wind + Violet (-18) Dim 6 Mai 2018 - 9:28 | |
| Si on me demandait ce qui arriverait demain matin quand le soleil se lèverait, je serais incapable de répondre. Dans un monde idyllique, notre matinée serait un prolongement de la belle nuit qui se dessinait devant nos yeux. C'était beau de rêver, pensais-je alors que cette folle idée traversa mon esprit. Ce qui était certain c'est que la relation entre lui et moi venait de changer, et ce pour toujours. Elle ne serait plus la même. D'abord parce que nous avions échangé des baisers, mais aussi puisque nous avions décidé de nous ouvrir l'un à l'autre. Il m'avait raconté son périple dans l'armée, sa douleur, son cauchemar. Je me sentais privilégiée. Terrence était un homme solitaire et secret. Il était difficile de percevoir ce qu'il pensait alors qu'il était de glace. Je me rendais compte aujourd'hui que cela avait toujours été une façade. J'acceptais tous les petits pas qu'il faisait vers une confiance en moi. Ce n'était pas parfait, mais c'était lui et c'était suffisant ainsi. L'imperfection était une belle chose au final, surtout quand il s'agissait de lui. Il écouta, à son tour, mon histoire du passé sans parler. Il n'avait pas émis un seul jugement, comme je l'avais prédit. De toute façon, s'il l'avait fait, je ne l'aurais probablement pas supporté. Ma soeur, c'était la perle de mes yeux. Mais elle avait voulu rester dans la grande-ville. Elle s'y plaisait, elle. Elle y avait refait sa vie, elle s'était trouvé un emploi. Elle avait même un petit ami. Je ne lui aurais jamais demandé de me suivre. Quand j'ai pris la décision de quitter la métropole, je ne l'ai pas fait sur un coup de tête. J'avais réfléchi, j'avais posé les pour et les contres et j'étais finalement venu à la conclusion que ma vie n'était pas là-bas, mais bien ailleurs. Je ne savais pas encore où à cet instant, mais je savais que je le trouverais. Et je l'avais fait près de la mer et des kangourous. J'oserais même dire, près de Terrence, mais je me retiendrais pour ne pas précipiter les choses. Je ne voulais pas parler trop vite et sombrer dans le désir qui me tendait peut-être un piège. Je ne le connaissais pas dans la vie de tous les jours. L'Australien un peu indépendant était peut-être infernal à côtoyer. Il ne fallait pas penser que ma famille ne m'était pas chère. Je gardais des bons souvenirs de mon enfance. Ma mère qui cuisinait des biscuits aux brisures de chocolat le samedi après-midi et qui nous demandait, mon frère et moi, de lécher la cuillère jusqu'à ce qu'il n'en restait plus une goute. Nos sorties à vélos en famille dans Central Park près de la réserve les après-midi de juillet. Le shopping de Noël dans les boutiques bien décorées de la 6e avenue et toutes les nouvelles breloques pour le sapin que nous achetions. Mes cours de guitare le dimanche matin, là où j'avais chanté pour la première fois. Et j'en avais d'autres, des milliers de souvenirs qui surgissaient lorsque je pensais à ma famille. Elle me manquant, parfois, mais ma liberté m'était bien plus précieuse. Sentir que mes choix ne décevaient personne sauf moi et que je n'avais de compte à rendre à personne. En fait, c'est un peu plus compliqué que ça. Elle ne voulait pas partir, mais je n'en pouvais plus. Nous nous appelons souvent et il m'est arrivé d'aller la visiter à New York durant les saisons mortes des vagues. Notre famille était brisée, certes, mais j'avais gagné plus à m'installer à Bowen. Je n'aurais jamais été heureuse dans une grande ville comme la Big Apple. Le stress, la performance en permanence, les heures de travail à s'en rendre malade, les troupeaux de gens un peu partout.. Rien qui collait avec ma personnalité. Je n'avais rien de ces filles qui avaient des billets pour la semaine de la mode ou qui étaient invitées aux évènements mondains. J'aimais être jolie, prendre soin de moi et j'avais du gout, mais je ne confondais pas ma vie pour un défilé de mode en permanence. J'aimais la simplicité, le calme et la délivrance de Bowen. Et maintenant, j'aimais les bras de Terrence.
Dans la boutique, le désir était palpable. Sans se faire prier, le barbu s'était rué vers moi pour reconquérir mes lèvres. Mon corps, maintenant démuni de son chemisier, s'offrait à lui. Ses lèvres passèrent de mon cou à ma poitrine presque nue. Je repoussais la tête vers l'arrière laissant s'échapper un léger soupir de plaisir qui donnait le ton pour la suite des choses. Je ne pensais à rien d'autre que l'envie qu'il me fasse l'amour là, ici, maintenant. Je ne pensais plus à Stan qui était affairé non loin de nous ou à la douleur de la jambe de mon partenaire. Je pensais à nous deux, à nos corps qui valsaient dans cette danse intime et à ses lèvres qui me dominaient. Je ne voulais pas que le temps s'écoule, j'aurais tout donné pour qu'il s'arrête et que ses caresses durent toute l'éternité. Mes mains étaient prêtes à passer à l'étape suivante alors que mon corps lui l'était depuis déjà bien trop longtemps. Je frémissais de désir alors que le bouton de mon pantalon s'était défait sous les mains agiles et expérimentées du trentenaire. Sa demande me fit encore plus d'effet que toutes les caresses qu'il ne m'avait déjà offertes. Il était d'une délicatesse que je ne connaissais pas. Je me faisais croire qu'il souhaitait prendre soin de moi. Ne ne me le fait pas répéter deux fois, Terry. sourire moqueur pendu à mes lèvres, le regard encore plus brulant. Il avait encore trop de vêtements et nous n'étions pas encore assez près l'un de l'autre. J'éprouvais déjà un manque de sa peau. J'avais vraiment envie de lui et de sentir sa présence en moi. De sentir le désir, la passion, le plaisir. Mais aussi, j'avais vraiment envie de lui faire plaisir.
Ma boutique était minuscule. Bien assez grande pour vendre des surfs, mais pas assez spacieuse pour un lieu d'intimité. C'était imparfait, encore une fois, mais cela représentait l'essence de notre nouvelle relation. Sans quitter des yeux mon nouvel amant, je détachais à mon tour le bouton de son pantalon. Je plongeais ma main dans ce dernier effleurant les courbes de son corps que je sentis se mobiliser. Mes mains passèrent de l'avant vers ses fesses où elles s'arrêtèrent quelques instants alors que mon regard était toujours plongé dans ses prunelles. Je lui volais un nouveau baiser au même moment que mes caresses longent le bas de son dos, titillant l'élastique de son sous-vêtement. Dans une fougue nouvelle, j'intensifiais mon baiser. Nos langues et nos souffles s'entremêlèrent. Sa barbe fournie chatouillait mon visage. Mes jambes, elles, s'agrippèrent à la taille de l'Australien. Sans quitter mes lèvres, il recula de quelques pas jusqu'au comptoir-caisse où il me déposa pour que je puisse m'y assoir. J'étais maintenant à sa hauteur, nez à nez avec sa beauté. Ce fut à mon tour d'embrasser son cou. Mes baisers étaient plus tout que les siens, l'absence de barbe y contribuait grandement. Je commençais par le haut de sa nuque puis mes lèvres suivirent une trajectoire descendante vers son torse. Chaque baiser était calculé. Puis, je m'arrêtais sec pour faire perdurer le plaisir qui commençait à devenir impatient alors qu'il me regardait, surpris mais aussi sans indices de ma prochaine attaque. Je lui souris en détachant l'agrafe qui retenait mon soutien-gorge de dentelle. Il n'avait qu'à faire un seul petit geste et je me dévoilais presque totalement à lui, rien qu'à lui, pour toute la nuit. Dans ma tête et dans mon coeur, j'espérais tout de même un peu que cela dure plus longtemps que le simple temps d'une tempête de printemps.
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| | | Invité | Sujet: Re: Dust in the wind + Violet (-18) Lun 7 Mai 2018 - 19:31 | |
| Terrence n’était pas vraiment fait pour le milieu militaire, il n’était pas assez patriote pour ce monde. A l’époque, quand il s’était engagé dans l’armée ce n’était pas vraiment par désir de sauver des vies en devenant super soldat, non, loin de là. La raison était bien plus terre à terre, il était jeune, plutôt indiscipliné et pas intéressé le moins du monde par les études, il avait certes quelques idéaux mais il avait surtout besoin d’être cadré. Sans emploi, avec pour passion le surf, déjà, mais pas encore assez d’ambition pour ouvrir une boutique, à vingt-et-un ans, le garçon qu’il était avait bien d’autres préoccupations bien plus futiles. Et puis avec son aîné ils s’étaient mis en tête de reprendre le bar de leur père et cette idée lui plaisait bien. L’armée, finalement ce fut une opportunité, un conseil qu’un vieil ami de la famille lui avait donné quand il l’avait vu prêt à mal tourner. Quelle erreur avait-il fait… ce fut au sein même de cette institution qu’il avait été le plus perverti, qu’il avait basculé du côté de la criminalité, traçant son destin sans même s’en rendre compte. Il gardait un souvenir bien amer de cette époque, elle avait eu pourtant le mérite de faire de lui l’homme droit qu’il était, à sa façon, certes, mais rigoureux et travailleur. Aujourd’hui il aspirait néanmoins à une vie simple et il avait la chance d’avoir pu ouvrir son commerce, il avait trouvé sa voie et ne comptait plus rien changer. Quoi qu’il espérait pouvoir un jour se séparer de son trafic parallèle, celui qui le menaçait encore, tel une épée de Damoclès, de tout gâcher de le faire retourner par la case prison, il espérait avoir assez de poids avec les années pour tenir tête à ces hommes à qui il était redevable, le proposer un marché honnête pour pouvoir travailler dignement tout en ayant la conscience tranquille. Mais sa boutique n’avait que quatre ans, ce qui était bien jeune pour pouvoir faire encore quoi que ce soit. L’histoire de Violet avait un côté déchirant elle aussi, d’une toute autre façon, pourtant il était là aussi question d’une certaine forme de loyauté et de choix, des choix qui avaient bouleversé bien des vies et qui semblaient l’affecter aujourd’hui encore. Il semblait à Terrence que Violet avait été bien courageuse de tout quitter, il n’était pas sûr d’avoir cette sorte de courage là, lui qui avait besoin de ses repères, tout recommencer loin des siens lui semblait impossible. Pourtant elle l’avait fait et elle avait bien fait. Puisqu’elle se trouvait ici aujourd’hui. Il n’aurait jamais pensé une chose pareille avant ce soir, pourtant Kelly remerciait presque ses parents à l’avoir poussé à tout plaquer pour que lui ait la chance de la connaître. Il avait hâte d’en savoir davantage. Peut-être qu’un jour c’est elle qui viendra à Bowen… Et il se surprit à avoir envie de la rencontrer, si toutefois cela arrivait, cette sœur dont il ne savait rien mais qu’il trouvait si courageuse et sans qui il se serait retrouvé seul en pleine tempête. Mais ça il le garderait pour lui, il n’oserait jamais le lui avouer. Stan n’avait que faire des actes de son propriétaire, il était déjà retourné au pays des rêves, aucun oeil voyeur ne les observerait ce soir, il n’y avait qu’eux. La violence du désir qui s’emparait de Terrence était surprenante, il avait rarement autant de fougue à l’idée de coucher avec une femme, rarement autant l’envie de découvrir chaque parcelle de son corps. Non pas qu’il ne soit pas amateur des plaisirs de la chair, il n’était pas en reste à ce niveau là et même s’il comptait bien moins de conquêtes dans sa trentaine que dans sa folle jeunesse, il était bien loin de la chasteté. Mais il avait l’impression que chaque rencontre qu’il faisait, en soirée la plupart du temps, avait ce goût de déjà vu qui ne lui donnait pas envie de s’attarder ni de connaître la personne derrière le physique. On savait qu’il n’était pas un grand romantique, ni un grand parleur, alors quand il n’y avait pas ce petit quelque chose, Terrence ne prenait pas vraiment la peine d’être charmant, il offrait une partie de sexe douce, agréable, sans vraiment se presser, parce que c’était ainsi qu’il l’aimait le mieux, mais il ne demandait rien de plus et une fois l’acte consommé il s’éclipsait rapidement, trouvant une excuse, avec l’expérience il avait toujours d’excellentes excuses. Ce soir ce ne serait pas la même chose avec Cox, il avait cette impression étrange que tout son être la réclamait, comme s’il avait besoin d’elle, un besoin physique, un besoin bien trop fort qui le dépassait et qui balayait tout. Cette fille l’attirait bien plus que les autres, elle l’intriguait et elle le rendait fou comme aucune n’avait pu le faire. Elle lui donnait le tournis. S’il ne savait pas encore si c’était une bonne chose ou non, il savait que ce serait différent, voilà tout. Et puis de toute façon il aurait beau avoir la meilleure excuse au monde, cette fois-ci il ne pourrait pas s’enfuir après l’amour, ils étaient coincé ensemble, de quoi discuter encore de longues heures ou bien s’épuiser davantage, les deux, qui sait. Pour l’heure il avait tout le temps d’y penser, ils n’en étaient qu’au prémices et Terrence découvrait encore tout de Violet. Ses mains savaient parfaitement ce qu’elles faisaient, tout comme ses lèvres, arrachant parfois quelques soupires à la belle américaine, lui donnant encore plus envie de lui faire plaisir. Pourtant il osa formuler sa question, bien qu’il se doute de la réponse, mais, arrivant presque au point de non retour, il voulait être sûr qu’elle prenait toute la mesure de leurs actes, comme si cela changerait quelque chose, au point où ils en étaient… Disons que notre homme était attentionné. Il lui offrit alors un sourire entendu tandis que Violet jouait à son tour avec sa patience, déboutonnant son jean elle laissa ses mains s’aventurer là où elle n’aurait plus aucun doute qu’il avait envie d’elle et les yeux de Terrence se fermèrent furtivement sous sa caresse. Il les rouvrit pour constater qu’elle le fixait toujours d’un regard fiévreux, il lui répondit par un sourire avant qu’elle ne s’empare à nouveau de sa bouche pour un baiser qui ressemblait presque à une morsure. Alors qu’elle était assise sur le comptoir, c’était le barbu qui avait le plus de contrôle sur la situation et il en profita, retirant le bas de la jeune femme, il laissa ensuite ses mains s’aventurer sur ses jambes nues puis rapidement entre ses cuisses pour lui arracher quelques nouveaux soupires qui entretenaient d’autant plus l’envie qui le consumait. Violet n’était pas avare de baisers brûlants et plus d’une fois il eut l’envie de tout accélérer pour enfin la posséder, mais ils prenaient le temps qu’il fallait pour se découvrir et surtout se donner envie de recommencer. Avec un sourire mutin elle dégrafa son soutient-gorge et ce fut l’invitation ultime, d’un geste vif Terrence l’envoya valser quelque part dans la pièce, ainsi que sa petite culotte. Lui retira ce qu’il lui restait de tissu et enfin il entra en elle pour lui faire l’amour avec autant de fougue que ces préliminaires. Il l’aurait su dire combien de temps leur étreinte dura, il avait perdu la notion du temps mais ils finirent par se séparer, épuisés, sur le sol de la petite boutique de Violet. Rompus, ils s’allongèrent sur une couverture de fortune, qui devait probablement servir à protéger des planches habituellement mais qui ce soir leur servirait de lit d’appoint. Terrence serra Violet contre lui, restant un instant silencieux pour se remettre de ses émotions. Evidemment sa jambe le rappellerait à l’ordre, une fois qu’il se serait refroidi, l’amour debout n’étant pas la meilleure des idées, mais il ne regrettait pas un instant de ne pas l’avoir écouté. Après un moment, alors qu’il laissait sa main se perdre dans les cheveux de Violet, il sourit. J’aurais pu passer ma vie à côté de toi sans jamais que ça n’arrive. Rester borné et ne pas écouter ce qui était pourtant flagrant à chaque fois que te voyais. Il parlait comme pour lui-même, dans cette confession qui avouait à demi-mot qu’il avait toujours été attiré par elle. Sans savoir pourquoi il le lui confiait ni quelles conséquences cela pourrait avoir.
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| | | Invité | Sujet: Re: Dust in the wind + Violet (-18) Lun 7 Mai 2018 - 20:53 | |
| Je ne me considérais pas plus courageuse que Terrence. Alors que je n'avais eu qu'à tourner le dos à ma famille qui n'acceptait pas que la différence entre dans notre nid familial, il avait dû se conformer à un mode de vie qui demandait de la solidité. La vie militaire n'avait rien de facile et une fois enrôlé dans celle-ci, toute le reste de sa vie avait dû changer. La façon dont il faisait les choses sans parler de la façon dont il les voyait. Les entrainements dans le but d'aller au front étaient rudes, sans parler des missions militaires qui auraient glacé le sang de plusieurs habitants de la ville. Je n'en aurais jamais été capable. Terrence était admirable, mais je ne lui en dirais pas plus. Il avait refusé toutes tentatives de compliments que je lui avais offerts ce soir. Un de plus ne serait alors absolument pas admis. Pour ma part, je n'avais que pris la bonne décision de partir pour voir où le vent me mènerait. Elle avait été ardue, certes, je ne pouvais me mentir, mais elle m'avait permis de venir m'installer à Bowen et de la rencontre, elle, l'Australien au coeur de pierre qui m'avait méprisé toutes ces années. Aujourd'hui, alors que la tempête faisait ses ravages, il semblait apprécier ma présence tout autant que moi. Il serait d'éviter d'admettre la vérité si je me disais ne plus être troublée par mon départ. New York ne me manquait pas, mais bien ma soeur et ma meilleure amie. J'avais toujours voulu avoir une soeur. À sa naissance, en homme, on m'a raconté avoir demandé à mes parents si on pouvait avoir un bébé fille la prochaine fois. Mes parents s'étaient étouffés de rire devant l'innocence de leur enfant. Finalement, ma soeur, j'avais fini par l'avoir des années plus tard. Et je n'avais pu réellement profiter du privilège d'en avoir une. Aussitôt son changement de sexe officiel fait, aussitôt j'avais quitté la ville n'étant plus en mesure d'absorber les coups des remarques que mes parents m'infligeaient. Et même si j'en souffrais encore un peu, ce soir la douleur s'était complètement évaporée grâce à la présence de Terrence qui, rempli de compassion, s'intéressait réellement à mon histoire. Il pouvait dire ce qu'il voulait et nier les faits, mais en réalité il l'était, affectueux. Simplement, il l'était à sa façon. Peut-être, mais elle aime la grande ville. Et peut-être avait-elle été déchirée elle aussi de mon départ sans vouloir me l'avouer. Cette pensée, je la chassais de mon esprit. Trop y penser me faisait mal et la tempête était propice qu'à d'autres sensations que la tristesse.
Je n'étais pas douée avec les hommes, enfin c'était ce que je pensais peut-être à tort. Je ne savais être désireuse volontairement comme certains pouvaient l'être. Je n'avais pas cette habileté à former des moues invitantes ou à dire les bonnes choses pour faire augmenter le désir. Je me laissais, la plupart du temps, guider où je me sentais à l'aise d'aller fidèle à mes habitudes. Avec Terrence, rien de tout cela n'était comparable. Je ne me sentais point forcer à agir désireuse pour l'allumer. Le simple fait de le regarder dans les yeux dictait nos envies. Il était clair que le désir s'y écrivait sans avoir à déchiffrer la traduction des gestes que nous avions posés. Dans mon passé de jeunesse, pas si lointain que cela, j'avais eu quelques aventures. Je les avais acceptés sans trop m'y attacher, me disant qu'une aventure n'était qu'un moment de détente où mutuellement nous rendions service à l'autre. Le désir et l'envie sont quelque chose d'humain et il arrive parfois que nous eussions besoin d'y succomber. Je n'étais pas douée à ces histoires, elles ne me convenaient d'ailleurs plus vraiment, mais je m'y étais laissé tenté quelques fois. Généralement seule au lendemain matin, ou alors que très peu longtemps accompagnée, je vivais surprennamment bien la post relation n'y étant pas vraiment attachée. Ce soir, il s'agissait d'une tout autre histoire. Ce que nous étions sur le point de faire changerait pour de bon notre vision des choses, n'étant pas qu'une simple partie de plaisir, et me réveiller seul aux côtés des planches bien cirées me transpercerait le coeur. Je ne voulais pas penser à la possibilité que l'idylle de notre soirée se transforme en cauchemar dès le soleil revenu, car les baisers de Terrence me transportaient dans des endroits que je n'avais jamais visités. Je ressentais des frissons que je n'avais jamais connus. Ils n'avaient rien à voir au désir que j'avais déjà consommé. Mon corps était en manque du sien, sans même y avoir déjà gouté alors que ses mains brulantes touchaient chaque parcelle dénudée de ma peau. Je m'abandonnais, moi aussi, à découvrir les centimètres d'épidermes de mon amant. Il était doux et prenait son temps alors que, pour ma part, j'aurais eu envie de lui arracher tous les vêtements qu'il portait encore. Le désir ne cessait d'augmenter de par ces petites attentions. Il n'était en rien le genre d'homme que j'avais rencontré. Attentionné et voulant me procurer du plaisir avant tout, il n'oubliait aucun recoin de mon corps. Aussi rapidement que je me retrouvais sur le comptoir-caisse, mon soutien-gorge alla retrouver le reste des vêtements qui gisait sur le sol. Ses mains fortes appuyaient légèrement sur ma peau où il le fallait pour faire montrer le plaisir m'arrachant par moment des gémissements de confort. Mes mains, plus délicates, étaient posées sur son corps lui donnant également à mon tour le plaisir qu'il méritait. Aucun mot n'aurait été suffisant pour dire combien il me faisait de l'effet. Seuls nos soupirs s'entremêlant les uns avec les autres étaient nécessaires. Il me contrôlait à présent, contrôle qui me plaisait. Il prit en charge la situation envoyant valser le reste de nos vêtements sur le parquet, près des étalages de produits. Nous retrouvant complètement nus l'un devant l'autre pour la première fois, il ne prit pas une seconde de plus avant d'entrer en moi dans une explosion de sensation. Des mouvements lents commencèrent le bal jusqu'à leur ascension rapide et plus vigoureuse vers une grande finale nous arrachant chacun des cris de plaisirs. Notre étreinte dura de longues minutes, pour moi elle n'aurait dû jamais se terminer. Tous deux épuisés par l'amour que nous venions de partager, nous avions trouvés réconfort dans une grande toile servant parfois de montre pour les planches l'un collé à l'autre comme s'il nous était impossible de se séparer. Appuyée sur sa poitrine toujours dénudée, je tentais de reprendre mon souffre alors que les images de notre aventure ne cessaient de recenser mon esprit. Nous venions de faire l'amour contre toute attente. Comment deux êtres pouvant se détester autant que nous deux avaient pu être aussi tendre l'instant d'une tempête ? Et pourquoi avais-je l'envie de retenter l'expérience une fois la tempête terminée ? Terrence caressait mes cheveux et ma main se posa sur sa jambe blessée, me disant que j'aurais dû insister pour changer de position. Nos ébats n'avaient sans doute eu aucun effet positif pour son douloureux membre inférieur. Ma main effleurait sa jambe espérant apaiser d'une quelconque façon la torture qu'elle lui apportait. Sans crier garde, Terrence ouvrit son coeur à nouveau cette fois exprimant des mots que je n'aurais cru un jour entendre de sa bouche. Involontairement, il avait sous-entendu m'avoir toujours désiré contre toute espérance. Je le regardais ébahi de la confession qu'il venait de me faire. Ma main glissa le long de sa jambe vers sa main que je serrais dans la mienne. Je crois qu'une partie de moi a toujours espéré me retrouver dans cette situation avec toi. lui confiais-je à mon tour, loin des sous-entendus. Il pouvait prendre peur et prendre ses jambes à son cou, cela m'était bien égal. Je ne pouvais me voiler plus longtemps derrière mes sentiments. Qu'adviendrait-il de nous deux alors que la nuit était déjà tombée ?
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| | | Invité | Sujet: Re: Dust in the wind + Violet (-18) Mer 9 Mai 2018 - 20:38 | |
| Clairement Terrence ne savait pas ce que c’était que de ne pas se sentir bien dans son propre corps, pire, dans sa propre identité. Il aimait le fait d’être un homme, bien qu’il n’y pensait pas vraiment, il ne se serait jamais vu devenir femme. C’était certainement quelque chose qui ne se commandait pas. Il aurait bien voulu changer certaines choses, comme tout le monde, pour lui ce serait surtout sa jambe défaillante, bien qu’on lui ait proposé de l'amputer, lui promettant une prothèse qui serait tout aussi performante qu’un vrai membre et qui ne lui procurerait aucune douleur. Mais il s’y refusait fermement. Pour le reste il n’avait jamais songé à changer quoi que ce soit, ni du point de vu esthétique ou autre, certes il travaillait son corps pour qu’il soit plus performant, avec la musculation notamment, mais ce n’était pas dans le but de devenir bodybuildé, pas du tout, autrement il s’acceptait comme la nature l’avait fait, avec ses imperfections mais au moins ça lui causait moins de tracas. Il n’avait jamais rencontré de personne qui voulait changer de sexe ou qui se travestissait, bien qu’il sache que cela arrivait et qu’il n’avait rien contre, il n’en avait simplement pas eu l’occasion. Cependant il ignorait comment sa famille aurait réagit si l’un des frères Kelly avait été de ces personnes, après tout on lui avait bien tourné le dos à cause de ses erreurs dans l’armée, sans chercher à le comprendre ou à lui pardonner, simplement parce que ce n’était pas bien, ça ne se faisait pas de transgresser la loi ou de trahir son pays. Il aurait tout donné pour avoir une chance de faire entendre sa voix auprès de sa mère, de plaider pour sa cause au lieu d’être jugé si durement par celle qui lui avait donné la vie, entraînant avec elle ses deux frères qui ne lui parlaient plus non plus. Terrence les comprenait, il avait fait du mal à cette famille malgré lui, il leur avait fait honte, tout simplement, eux qui avaient toujours été si droits, ceux qui ne faisaient jamais de vagues. Sa mère lui avait craché une fois que son père se retournerait dans sa tombe en apprenant ce qu’il avait fait. Ce furent les dernières parole qu’elle avait eu envers son fils. En fin de compte c’était toujours un peu pareil dans chaque famille, celui qui ne marchait pas droit, celui qui n’entrait pas dans les rangs, dérangeait et était laissé de côté tel le vilain petit canard. Kelly voyait bien que la décision que Violet avait pris, bien qu’elle soit mûrement réfléchie et assumée, lui pesait sur les épaules, en quittant son pays elle avait quitté sa sœur, on ne pouvait jamais être totalement satisfait, il y avait toujours des sacrifices à faire. Que la jeune femme se rassure, elle était parfaitement douée avec les hommes. Du moins elle l’était avec lui, elle savait lui faire comprendre d’un regard ce qu’elle attendait de lui et Terrence n’avait pas hésité longtemps à répondre à son invitation. Leur corps à corps le laissa éreinté, bien que satisfait et prêt à en demander davantage une fois qu’il se serait remis quelques temps. Il apprécia pourtant la simple présence de Violet qui reposait sur son torse. Apaisés, ils auraient tout aussi bien pu se lasser l’un de l’autre après l’amour, comme si leur seul but avait été l’acte en lui même et que celui-ci, une fois consommé, invitait à ce qu’ils se séparent ou qu’ils soient gênés de la présence de l’autre. Pourtant il n’y avait rien de tel entre eux, seulement la douceur de cet instant où chacun songeait encore à ce qu’il venait de se passer, surpris, certainement mais pas mécontent. Terrence sentait la main de sa maîtresse glisser le long de sa jambe, il haussa un sourcil se demandant si c’était une invitation à recommencer, il ne serait pas contre mais ne pensait pas qu’elle en redemanderait si vite. Et très honnêtement, il n’était pas certain d’en être capable. Pourtant il se trompait, voilà qu’elle caressait cette jambe qui lui causait tant de soucis et il comprenait qu’elle s'inquiétait pour lui. Il en avait vu d’autre et le jeu en méritait la douleur, ce n’était qu’un dommage collatéral. Il disait toujours qu’il ne voulait pas s’écouter, qu’il n’allait pas s’arrêter de vivre à cause de cette jambe sinon il serait le plus malheureux des hommes, déjà qu’il avait dû renoncer à sa passion pour le surf et les vagues, c’était largement suffisant comme prix à payer. Ce fut sans trop savoir pourquoi, sans vraiment y réfléchir, qu’il osa cette confidence du bout des lèvres. Il se risquait à une confession sur l’oreiller, c’était assez risqué, surtout pour un homme comme lui qui disait ne jamais s’attacher, ne jamais faire de grandes déclarations enflammées, de s’ouvrir de cette façon à cette fille qui semblait en attendre un peu trop de lui. Alors nous étions loin d’une déclaration d’amour, bien loin, pourtant il osait concéder qu’en vérité il ne l’avait jamais totalement détesté, pire, qu’il était capable d’éprouver quelque chose. Le mythe de l’homme sans cœur et sans attaches s’effondrait. Mais Violet ne releva pas, elle ne le raillait pas, bien que son regard appuyé montrait toute sa surprise. Ne me regarde pas comme ça ! Qu'il lâcha presque par honte, avant de lui sourit doucement. Et puis son sourire s’élargit encore plus alors qu’elle se lançait dans une confidence à son tour. Ce n’était pas un grand sourire triomphant, il était même plutôt timide, mais il ne prenait pas la fuite non plus. Le sujet était clôt, il n’irait pas plus loin, qu’elle ne s’attende pas à mieux, c’était déjà beaucoup. Il l’attira vers lui pour l’embrasser tendrement. Enfin alors que le silence s’installait à nouveau, Kelly finit par sombrer dans un sommeil sans rêve, il s’y abandonna pour quelques instant. Cette sieste était méritée après toutes les émotions provoquées par la tempête et par leur rapprochement. Quand il se réveilla il était perdu, il lui fallut un instant pour comprendre où il se trouvait et ce qu’il s’était passé. Il avait froid, parce qu’il était seul étendu sur le sol. Se levant douloureusement il rejoint Violet qui s’affairait dans un coin. Tu n’as rien à manger dans cette boutique ? Il lui offrit un mince sourire. La tempête grondait toujours, il était hors de question de sortir encore pour aller chercher quelque chose, mais il avait faim.
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| | | Invité | Sujet: Re: Dust in the wind + Violet (-18) Mer 9 Mai 2018 - 22:49 | |
| Depuis notre rencontre, plusieurs choses s'étaient produites. Plusieurs piques avaient été lancées, plusieurs coups bas avaient été commis, mais aucun de nous deux n'avait franchis la ligne à ne pas franchir. Personne n'avait causé l'irréparable. Les tempêtes qui avaient été provoquées par notre ambigüité étaient de celles qui laissaient des marques, certes, mais qui pouvaient s'effacer une fois que l'eau aurait coulée sous les ponts. Et, d'ailleurs, elles commençaient déjà leur processus envers le pardon. Pour ma part, en réalité. La tempête présente, réelle tempête, avait amené avec elle un apaisement sur le passé qui, j'espérais, était là pour rester. Je ne forcerais jamais quiconque à faire ce qu'il ne voulait pas, encore moins Terrence, je ne lui imposerais jamais une décision qu'il n'était pas la sienne. Je ne forcerais pas les choses. Mon tempérament était bien contre, de toute façon, à ce genre de réaction. Alors, si Terrence exprimait le désir d'effacer cette nuit de ses souvenirs, j'accepterais cette option. Il va sans dire que j'éprouverais une peine indescriptible. Mes sentiments étaient présents. Il était impossible de dire ce qu'ils représentaient, trop tôt pour être de l'amour, mais trop tard pour n'être qu'une simple attirance. Je m'étais peut-être embarquée dans une histoire bien plus compliquée que celle je m'étais imaginée en succombant à notre désir mutuel. Seul l'avenir en connaissait la réponse.
Allongée contre son torse, le battement du coeur de Terrence était une douce mélodie dans le silence de la pièce. Nous étions restés là, de longues minutes, à profiter encore des bras l'un de l'autre avant que la réalité vienne nous dérober cette étreinte. Mes mains tentaient d'apaiser ses maux du mieux qu'elles le pouvaient, même si au fond de moi j'étais bien au courant que la brulante douleur ne cesserait point. Du moins, cette caresse moins charnelle que les précédentes me donnait encore accès à sa peau. Mon corps, quant à lui, était satisfait de l'acte d'union que nous avions partagé. Satisfait de ce qu'il nous avait fait vivre, il en redemandait toujours plus maintenant qu'il y avait gouté. Mais pas ce soir. La magie qui résultait des dernières heures était encore bien trop fraiche. Dans un souffle et presque murmure, entre nos confessions, j'avais envie de lui dire de ne pas partir. De laisser une chance à nos deux personnes. Mais je ne le fis pas. Il devait le réaliser par lui-même. Ces simples aveux étaient déjà un grand pas vers l'ouverture de son coeur et rien ne servait de brusquer celui qui avait toujours dit avoir un coeur de pierre. Aujourd'hui, j'avais sans doute réussi à percer une légère faille dans ce rocher endurci. Je pus même apercevoir un léger sourire presque timide se dessiner sur ses lèvres avant de m'embrasser tendrement, d'une façon différente. Tout était différent à présent que la tension sexuelle s'était dissipée.
Il finit par s'endormir sous mes caresses qui passaient parfois de sa jambe à son torse, apaisé et calme. Je l'observais dormir, analysant toutes les parties de son visage. J'étais incapable de me laisser bercer vers les bras de Morphée. Je les laissais à Terrence qui en profitait déjà. Après quelques minutes à le regarder dormir et à recenser sans cesse les mêmes images dans ma tête, je m'échappais de ses bras. Ses paroles résonnaient encore dans ma tête, m'empêchant de fermer les yeux. Je fis donc le bilan de la soirée en m'installant devant la grande vitrine de la boutique qui donnait sur le grand spectacle de l'océan en colère contre le temps vêtu simplement du chandail maintenant sec de Terrence. Une fois réveillé de sa sieste, il finit par me rejoindre réclamant quelque chose à se mettre sous la dent. Je n'ai qu'un sac de croustilles à l'arrière-boutique. C'est mieux que rien.
Après avoir mangé ce qui restait de mes provisions, nous nous étions installés à nouveau sur la bâche qui nous servirait de lit pour la nuit. La tempête n'étant toujours pas disparue, nous étions forcés de passer la nuit à la boutique. Néanmoins, je ne m'en plaignais pas. Je ne pus compter les minutes qu'il nous prit pour trouver le sommeil. Après s'être logé l'un contre l'autre et s'être échangé de nouveaux baisers, nos deux corps épuisés finirent par tomber endormis sous les bruits de la tempête qui voyageait maintenant vers les régions voisines. À mon réveil le lendemain matin, le soleil était revenu. Terrence et Stan étaient encore là, mais il ne fut pas très long avant qu'il quitte la boutique s'affairant à ses occupations. Un dernier baiser s'échangea avant que je ne le laisse me quitter. Il traversa la plage jusqu'à disparaitre définitivement de mon champ de vision. Je fermais boutique, attrapais une planche et décidais donc de guérir mes propres maux avec la meilleure thérapie : affronter les vagues.
RP TERMINÉ |
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