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Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l'Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite.

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 Pas besoin du diable quand on a des soeurs! ♦ Raissa

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MessageSujet: Pas besoin du diable quand on a des soeurs! ♦ Raissa   Pas besoin du diable quand on a des soeurs! ♦ Raissa EmptyLun 30 Avr 2018 - 2:45




Once upon a time


Pas besoin du diable quand on a des soeurs!

Nous approchons la fin de l’après-midi, une autre belle journée qui s’achève dans la pâtisserie. Mon père chantonne tout bas une vieille chanson écossaise tout en préparant la garniture pour nos shortbreads. Mon père qui approche l’âge vénérable de 70 ans travaille toujours d’arrache-pied pour la pâtisserie. Une entreprise qui a bâti de ses mains avec ma mère. Mon père, cette force de la nature. J’espère hériter de cette force en vieillissant. Nous voudrions bien qu’il prenne sa retraite, mes sœurs et moi. Nous voudrions qu’il profite de la vie avant de passer l’arme à gauche. Maman lui parle souvent de voyage. Elle aimerait visiter les villes d’Europe, ces villes si riches en histoire. Cependant, nos demandes sont restées sans réponse. Mon père s’est contenté de marmonner dans sa barbe en prétextant qu’il n’était pas prêt à prendre sa retraite. Quand mon père se renfrogne de cette manière, il est préférable de ne pas aller chercher plus loin. À moins, que vous voulez affronter une tempête ! Quand mon père a une idée en tête, il ne l’a pas dans le….enfin vous comprenez ce que je veux dire. « Elliiiiiooooooooootttttttttt. » Mon père hausse un sourcil. Il me donne une tape sur l’épaule ce qui fait voltiger un peu de farine dans l’air. Je retire mes écouteurs de mes oreilles pour me tourner vers l’entrée de la cuisine. Trois de mes sœurs se trouvent là à m’observer en gloussant. « Qu’est-ce qu’il y a? » Quand mes sœurs gloussent de cette manière, ce n’est jamais de bon augure pour moi. « Il y a quelqu’un pour toi. » Je regarde mon père qui me lance le regard : Je-ne-me-mêle-pas-de-ça-tu-te-débrouille-fiston. La solidarité masculine nous fait cruellement défaut dans cette famille. Je me renfrogne tout en suivant mes sœurs qui continuent toujours de glousser. Je les suis à l’avant de la pâtisserie. La clochette de la porte d’entrée sonne tandis qu’un client sort avec ses achats à la main. Il n’y a qu’une seule personne dans la zone salle à manger. C’est cette fille, elle vient régulièrement prendre un café et une petite douceur. Dès les premiers jours que mes sœurs ont posé leurs yeux sur elle et leur choix était fait. Il fallait que leur petit frère fasse sa connaissance. Le concerné n’ayant aucun droit de regard sur la chose. Je me tourne vers mes sœurs en serrant les dents. « Is e joke a th'ann? (C’est une blague?) »  « Bu chòir dhut do chuideachadh. Tha i tlachdmhor. (Tu devrais tenter ta chance. Elle est mignonne.) » Je me pince l’arête du nez pour contenir ma colère. J’ai l’impression de revivre la même scène jour après jour, car non ce n’est pas la première fois que mes sœurs font le coup avec cette dite demoiselle. Qui soit dit en passant n’a jamais rien demandé à personne. Je sais qu’elle a remarqué les petites manigances de mes sœurs. Elle a été témoin à de nombreuses reprises de nos petites prises de bec familiales. « Chan urrainn dhut mo bheatha a cho-dhùnadh mar seo! Cha do dh'iarr i dad idir idir! (Vous ne pouvez pas décider de ma vie comme ça! Elle n'a rien demandé non plus!) » Je pointe la belle inconnue du doigt en disant ses paroles. Un geste que je tente de vouloir discret, mais pas suffisant visiblement. Ma mère me donne un coup sur ma main en maugréant. « Elliot, on ne montre pas du doigt ainsi! C’est impoli. » Mes sœurs éclatent de rire. Mon humiliation est totale. Ma mère dépose dans mes mains une assiette avec deux shortbreads frais et encore chaud. « Nì thu an toileachas dhomh a bhith a 'toirt dha na siùcairean sin. Bi na bhalach math agus tilleadh air ais leis an àireamh fòn agad. (Tu vas me faire le plaisir d'aller lui offrir ces douceurs. Sois un bon garçon et reviens avec son numéro de téléphone.) » C’est un cauchemar ! Ma mère est de mèche avec mes diablotines de sœurs. Vaincu, le visage aussi rouge que mes cheveux, je m’approche de l’inconnue. Elle a la gentillesse de faire semblant de n’avoir rien entendu. C’est mal à l’aise que je lui fais un sourire timide. « Excusez-moi de vous déranger. La maison vous offre des shortbreads. Ils viennent tout juste de sortir du four. » Je dépose l’assiette sur la table. Je suis fin prêt à rebrousser chemin et tant pis pour ce fichu numéro de téléphone. J’entends un raclement de gorge derrière moi. Un regard suffit pour voir les yeux d’aigle de ma mère sur moi. Un regard qui veut dire : Tu-as-intérêt-à-faire-ce-que-je-t’ai-dit-sinon-gare-à-toi ! Je me penche doucement vers la jeune femme pour qu’elle soit la seule à entendre ce que je vais lui dire. « Mes sœurs ainsi que ma mère se sont mis en tête des folies. Alors vous seriez vraiment un ange, si vous acceptiez de me sauver d’elles quelques minutes. »

(c) Miss Pie

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MessageSujet: Re: Pas besoin du diable quand on a des soeurs! ♦ Raissa   Pas besoin du diable quand on a des soeurs! ♦ Raissa EmptyMar 1 Mai 2018 - 18:56

elliot & raissa

Pas besoin du diable quand on a des soeurs !


 « Oui Nick, il faut vraiment revoir toute la stratégie de développement ainsi que la charte graphique. Non… ça ne correspond absolument à l’image que l’on veut donner. Il manque plusieurs éléments comme une signature… oui voilà. Par exemple. Très bien. Revois ça et appelle le photographe… il nous faut absolument faire ce shooting cette semaine. A plus tard. Merci Nick. » dis-je à mon assistant en chuchotant dans mon téléphone. Il n’y a qu’une seule autre personne installée avec moi dans la salle de dégustation de la pâtisserie mais beaucoup de clients qui entrent et sortent une boite à gâteau à la main. Je ne supporte pas de déranger le monde qui m’entoure. Je pourrais tout à fait aisément travailler chez moi, mais ce lieu est tellement chaleureux et accueillant et mon appartement si froid et vide, que je préfère encore travailler dans le bruit et les odeurs de pâtisseries. Cela fait à présent quasiment cinq mois que je suis arrivée à Bowen avec un seul objectif en tête : retrouver Landon. Pourtant, nous ne nous sommes pas encore vus. Suis-je en train de tout faire pour retarder notre entrevue ? Certainement. Mais de toute évidence il était primordial que je trouve un appartement ainsi qu’un travail. Et la recherche d’un directeur artistique de mon agence n’a fait que me décider à venir m’installer à Bowen. Je ne sais pas si je regrette mon choix. Après tout, rien ne me retenait à Londres, si ce n’est pas mère dans un cercueil sous plusieurs kilos de terre. Je replonge la tête dans mon cahier des charges. Je ne dois pas penser à ma mère au risque de fondre en larmes. Surtout que ce lieu abrite une famille complète. Père, mère, enfants, frères et soeurs. Parfois lorsque je relève la tête pour me perdre dans le néant, je capte quelques échanges animés. Je vois la mère couver ses enfants, leur lancer des regards profonds et emplis de tendresse. Puis le père qui semble former son fils à tout instant. Puis il y a les trois fils qui semblent, elles aussi, couver leur frère. Souvent je m’amuse des petites scènes qu’ils offrent aux clients, à leur insu. Et une part de moi les jalouse profondément. Je voudrais avoir une vraie famille, même si je n’en ai jamais parlé, à personne. Ou peut-être une fois ou deux à Landon. Ma mère me suffisait, son amour me suffisait. Pourtant, j’aurais aimé avoir un père qui veille sur moi, des frères et soeurs qui m’auraient appris la vie, une famille aimante. Au lieu de ça, j’ai eu une mère qui a failli me tuer avant même de m’avoir mis au monde, un père disparu sans laisser de traces et un mec que j’aimais plus que tout au monde qui s’est barré en me claquant la porte à la tronche en pensant que je l’avais trahi. Mais on ne choisit pas sa famille pas vrai ?

Tandis que je continue de rédiger mon cahier des charges sur mon ordinateur, une tasse de café surement tiède à l’heure qu’il est, je ne remarque même pas la discussion en gaélique un peu plus loin. C’est devenu monnaie courante pour moi à présent. Il faut dire que je suis ici au minimum deux fois par semaine depuis au moins quatre mois. Je commence à connaitre les habitudes de la famille et j’apprécie de me retrouver dans ce cocon protecteur que représente l’établissement. Mon seul repère dans cette ville pour le moment. Soudain, je sens une présence à mes côtés et relève la tête. Le jeune homme que j’observe souvent à la dérobée se tient debout devant ma table. Je n’avais pas encore eu l’occasion de le voir de si près mais il a une carrure impressionnante. Ses cheveux ont tellement l’air soyeux que j’ai une envie folle de plonger ma main dans sa tignasse rousse. Bien évidemment, je n’en ferai rien. Je ne suis pas ce genre de fille irrespectueuse et impulsive. Même si sur ce dernier point, les avis diverges. « Excusez-moi de vous déranger. La maison vous offre des shortbreads. Ils viennent tout juste de sortir du four. » J’écarquille les yeux en fixant l’assiette qu’il tient. Un grand sourire étire mes lèvres tandis que je reporte mon attention sur l’homme qui me fait face. Le sourire timide qu’il plaque sur son visage finit de m’achever. Alors que je m’apprête à le remercier, je le sens déjà qui tente de se soustraire à ma compagnie. Mais un raclement de gorge bruyant derrière nous le fait changer d’avis. Soudain, il se penche dans ma direction et je perçois son parfum sucré. « Mes sœurs ainsi que ma mère se sont mis en tête des folies. Alors vous seriez vraiment un ange, si vous acceptiez de me sauver d’elles quelques minutes. » il veut que je sois la seule à entendre ses mots. Je pouffe légèrement de rire. Ainsi les femmes de sa vie complotent dans son dos ?  « Bien sûr, je serai ravie de vous sauver des griffes de vos soeurs et de votre mère quelques minutes. Puis, vous allez bien manger ces délicieux shortbreads avec moi n’est-ce-pas ? » lui dis-je, un sourire toujours accroché à mes lèvres tandis que je ferme mon mac pour faire de la place sur la table.  « Installez-vous. Je m’appelle Raissa. » lui dis-je en tendant la main. Cet homme respire la tranquillité et la confiance. D’ordinaire je ne suis pas le genre de femme à baisser ma garde si facilement, mais son regard rieur m’inspire confiance.  
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MessageSujet: Re: Pas besoin du diable quand on a des soeurs! ♦ Raissa   Pas besoin du diable quand on a des soeurs! ♦ Raissa EmptyMar 1 Mai 2018 - 21:58




Once upon a time


Pas besoin du diable quand on a des soeurs!

Dans quel bourbier, je me suis encore foutu ! Ce n’est quand même pas croyable que les femmes de ma famille puissent arriver à faire n’importe quoi de moi. Comment mon père arrive-t-il à naviguer sur ses eaux tumultueuses sans aucun souci? Il est vrai qu’il n’est pas homme à contrarier les désirs de sa femme ainsi que celles de ses filles. Il choisit ses combats si je peux dire. Dans notre famille ce n’est clairement pas les hommes qui portent la culotte (ou le kilt si vous préférez), mais bien les femmes. C’est donc pour ces nombreuses raisons que je me trouve à faire le pied de grue pas du tout à l’aise à côté de la table de notre cliente. Une assiette de pâtisserie dans les mains. Droit comme un « i » je tente de cacher mon mal-être en lui proposant nos douceurs sur le bras de la maison. J’ai bien envie de foutre le camp dans la cuisine ensuite, mais le regard d’aigle de ma mère me ramène à l’ordre. Si je désire que mon calvaire soit abrégé, autant mettre la jeune femme au parfum. En sachant les idées quelque peu tordues qui baignent dans les cerveaux de mes aînés. Elle serait peut-être ma bouée de sauvetage. Elle pouffe légèrement de rire quand je fais allusion à mes sœurs et leurs idées folles. Est-ce que cet ange va m’accorder son aide? « Bien sûr, je serai ravie de vous sauver des griffes de vos soeurs et de votre mère quelques minutes. Puis, vous allez bien manger ces délicieux shortbreads avec moi n’est-ce pas ? » Un ange passe tandis que je la vois fermer son Mac pour faire un peu de place sur la table. Je dépose l’assiette sur cette dernière ensuite. « Installez-vous. Je m’appelle Raissa. » Elle m’indique de la main la chaise libre juste devant elle. J’entends des gloussements derrière le comptoir. Je roule des yeux. Vraiment, elles me rendent chèvres. Si vous voulez une sœur? Je suis prêt à m’en départir de quelques-unes pour pas cher! Je prends la main de Raissa délicatement dans la mienne. Mon regard se plonge dans le sien. « Je suis ravie de faire votre connaissance Raissa. Je m’appelle Elliot. » Je délaisse sa main pour prendre place sur la chaise, tandis que du bout des doigts je pousse doucement l’assiette de douceur dans sa direction. « Ils sont aux citrons et framboises. J’espère que tu vas aimer. » Étant trop absorbé par les pâtisseries ainsi que par Raissa. Je ne remarque pas venir ma mère avec deux tasses de café bien chaude. Je frôle la crise cardiaque quand ma mère glisse une main dans mes cheveux amoureusement. « Mama, cha dèan mi nàire ort. (Maman, je t'en prie, ne me fait pas honte.) » Ma mère me pince doucement la joue pour me réprimander. « Elliot, parle dans une langue que la demoiselle peut comprendre. C’est impoli autrement. » Ma mère détourne son attention de moi pour se concentrer sur Raissa. « Je vous ai apporté du café. N’est-il pas adorable notre Elliot ? Il est également trop modeste. C’est lui qui a fait les pâtisseries. Une recette de famille… » « Maman! » Mes mots ne sont que du vent tombé dans l’oreille de ma mère, car elle continue sur son lancer. Il va falloir que je trouve un moyen de l’arrêter sinon elle va trouver le moyen de sortir les albums photo. Je ne suis pas assez fort émotionnellement pour essuyer ce genre de honte monumentale. Pourtant quand je croyais que tous étaient perdus, une voix masculine appelle ma mère. Mon père vole à ma rescousse. Il appelle sa femme en cuisine. Il y a besoin d’aide, enfin c’est ce qu’il lui fait croire. Ma mère s’excuse auprès de Raissa et va rejoindre son époux. Mon père me fait un clin d’œil furtif avant de disparaître dans la cuisine à son tour. Mon regard se pose sur Raissa. « Je suis vraiment confus. Je te demande sincèrement pardon pour tout ce cirque. » Je porte la tasse de café à mes lèvres pour prendre une gorgée de la boisson chaude. J’observe la jeune femme goûtée au petit gâteau. « Il est bon? » Je n’ai pas une dent sucrée alors il est plutôt rare que je goûte à mes créations.

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