#455 chi sei?, aisling+gisella

Elle remettait l'accent dessus, sur le fait qu'ils avaient couché ensemble, que Ciàran lui avait menti. Elle n'arrivait pas à atténuer sa colère, pas encore, et sans doute que ça passerait seulement quand il sera en face d'elle et qu'elle pourrait lui hurler dessus, voire le frapper ou tout du moins essayer.

-Des années de confiance et d'affection... Laissez moi rire, ce n'est pas comme si vous vous connaissiez depuis 10 ans.

Ni cinq d'ailleurs, en réalité, Ciàran et cette femme se connaissaient depuis moins longtemps qu'Aisling et lui. Donc la donneuse de leçon pourrait repasser un autre jour. La blonde leva les yeux au ciel face à ce discours. Elle avait bien remarqué qu'elle n'était pas marqué avec Ciàran, et heureusement d'ailleurs. Elle n'avait pas l'intention d'être celle qui lui passerait la bague aux doigts, et elle ne la passerait d'ailleurs à personne.

-Fort heureusement, parce que je n'envie pas votre place. Être un objet politique au sein de la mafia, très peu pour moi.

N'était-ce pas la seule raison de leur mariage après tout ?
Ce fut au tour de l'ex madame Adriani de poser les questions. On pouvait dire que c'était de bonne guerre. Aisling arqua un sourcil cependant.

-Pourquoi supposer que cette relation est terminée ?

Après tout, qu'ils couchent encore ensemble ou non, cette femme ne pouvait pas le savoir. Et même si ce n'était plus le cas, ils n'entretenaient pas moins une relation, d'un autre genre seulement. Aisling était toujours proche de Ciàran, et c'était bien la raison pour laquelle ce mensonge l'emmerdait profondément.

Elle choisit de ne pas répondre à ses propos. Des années, oui, il y en avait passé. Pas 10, pas cinq, mais les deux initiés de la mafia italienne se connaissait depuis quelque temps déjà. Par l'entremise d'autres, puis par leur mariage forcé. Mariage forcé qui, selon la blonde, était un calvaire insupportable. Aisling n'avait pas tort, il fallait l'avouer, la situation n'était pas envieuse. Elle marquait des points, chose que l'Italienne ne lui avouerait pas. Mais, au-delà de l'enjeu de cette union, au-delà des avantages pour tous les partis, excepté celui de Gisella, il y avait eu autre chose sous cette union. Gisella avait connu Ciàran, et de cette rencontre s'était découlée de vrais sentiments. Non partagés, certes, mais pour la brune c'était bien suffisant. Elle avait apprécié chaque couture de leur union, chaque partie de leur mariage, malgré les mensonges et les cachettes, parce qu'au final elle avait pu y grandir et découvrir que derrière cette carapace, il était possible pour l'homme d'être attentif et affectueux, à sa façon. Elle ne plaisait pas à toutes, elle sortait de l'ordinaire, oui, mais elle était propre à elle. Et chanceuse serait la femme qui saurait finalement briser la coquille écorchée de l'homme. Les gens me feront toujours rire. C'est drôle comment tout le monde se permet d'avoir une opinion sur tout, même sur les choses qu'ils ne connaissent pas. Comme s'il était possible de juger une situation dans laquelle on est même pas un semblant impliqué. Dit-elle simplement alors que la blonde jugeait ses choix de vie. C'était facile de parler alors que tout son être était extérieur à cette décision, comme si Gisella en avait vraiment eu le choix d'ailleurs. La blonde répondit à ses questionnements par une nouvelle interrogative, ce à quoi Gisella sourit en coin. Alors, je reprends ma question, quelle est la nature de votre relation ?

Blablabla, c'était à peu prés tout ce qui arrivait aux oreilles d'Aisling. Oh, elle n'allait pas faire comme si elle s'était montré correcte avec Gisella, ce n'était clairement pas le cas. Mais elle ne se montrait correcte avec personne, elle haïssait tout le monde, et ceux qu'elle aimait finissait inexorablement par l'abandonner. Sans doute que c'était elle le problème, mais il n'était pas question qu'elle montre une quelconque brèche devant l'ex-femme de Ciàran.

-Sans doute que, contrairement à ce que vous pensez, j'y suis impliquée.

Peut-être pas directement, pais clairement, cette situation la concernait. Enfin, elle l'avait concernée pour être exacte, à présent elle devrait plutôt tirer un trait sur tout ça, et sur Ciàran, puisqu'il ne semblait pas être capable d'être honnête avec elle. Alors qu'elle renouvelait sa question, un sourire apparu sur les lèvres de la jeune blonde.

-Vous ne pourriez pas comprendre, vous n'y êtes même pas un semblant impliquée.

Et à ses mots, elle tourna les talons. Elle avait eu les informations qu'elle voulait, c'était tout ce qui comptait, pour aujourd'hui en tout cas.