| | Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l' Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite. |
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| Give me shelter, or show me heart + Violence | |
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Invité | Sujet: Give me shelter, or show me heart + Violence 10/5/2018, 18:36 | |
| La tempête était passée depuis quelques jours déjà. Elle avait balayé toute la ville et fait quelques dégâts sur les plages de Bowen, rien de bien grave, la végétation avait été secouée, un peu de matériel envolé, surtout des parasols oubliés mais le plus gros travail de nettoyage avait été de balayer tout le sable qui avait volé un peu partout. La bicoque de Terrence en avait subi beaucoup et il avait passé quelques jours à s’en occuper, sans la fermer parce qu’il voulait servir ses clients malgré tout. Cette agitation lui avait été bénéfique, elle lui avait permit de ne pas trop réfléchir. Pourtant on lui avait plusieurs fois demandé où il avait la tête, lui faisant remarquer qu’il paraissait ailleurs, dans la lune, rêveur, tant de descriptifs qui ne lui ressemblaient pas vraiment en temps normal. Il avait quitté Violet après que les intempérie se soient calmés cette fameuse nuit, ou plutôt, au petit matin, un peu mal à l’aise, le cœur un peu lourd et surtout totalement confus. Depuis ce jour il serait mentir de dire qu’il n’avait pas pensé à elle, en vérité, s’il ne s’était pas occupé comme il l’avait fait, se lançant à corps perdu dans son travail, il n’aurait pensé qu’à la belle américaine, à ses lèvres douces, son corps chaud et ses formes incendiaires. Souvent lui revenait quelques sensations qui lui collaient des frissons dans le bas ventre des mots de leurs confidences qui le laissaient songeur. Il était rarement retourné par une femme, lui vous dirait que ça ne lui arrivait même jamais. Mais il fallait croire que cette fois était différente, sans qu’il ne saisisse pourquoi ni jusqu’à quel point. A plusieurs reprises il avait pensé à retourner vers Horsehoe bay ou bien même à l’appeler, mais il secouait la tête, s’affairant de plus belle à tenter d’oublier cette sensation qui le réchauffait. Il ne tombait pas amoureux, il n’avait pas de coup de cœur, il n’était pas de ces hommes là. Cox l’avait touché, une soirée, elle avait profité de sa faiblesse, il ne lui en voulait pas, il avait passé un très bon moment avec elle, l’un de ces moments suspendus dans le temps, rares et précieux, il en était conscient. Mais comme beaucoup de ces moments, ils devaient rester exceptionnels alors autant ne pas pousser le vice. Autant ne pas tenter le diable au risque de s’habituer à la douceur de sa peau et à la tendresse de ses regards, au risque de ne plus pouvoir s’en passer. Ce soir il était sorti avec l’un des ses plus vieux amis, celui qui avait dit un jour que Violet et lui finiraient ensemble à force de se chamailler comme ils le faisaient, celui que Kelly n’avait pas voulu croire. Ils s’étaient donné rendez-vous au bar, comme souvent et la conversation allait bon train, les deux amis passaient toujours de bons moments ensemble, ils savaient se parler en toute transparence et en toute franchise. Au fur et à mesure la discussion en vint au sujet de la tempête, l’autre lui demandant s’il n’avait pas trop essuyé de dégâts sur sa plage. Ce à quoi il lui répondit qu’il avait eu de la chance. Je t’ai vu sortir du magasin de Violet Cox, le lendemain matin, tu étais aller constater qu’elle pouvait malheureusement ouvrir elle aussi ? Il avait eu un petit rire moqueur. Terrence avait roulé des yeux. En fait, on s’est retrouvé coincé ensemble cette nuit là, à cause de la tempête. L’autre avait alors braqué un regard inquisiteur sur son ami. Toi et Cox, une nuit entière ? Noooon ! Vous avez réussi à ne pas vous entre-tuer ?! Heureusement que Terrence n’était pas une jeune fille timide sinon il aurait rougit en pensant qu’ils avaient fait bien mieux que entre-tuer. Oh non, j’le savais ! J’te l’avais dit !! T’as couché avec elle ! Baissant les yeux, le barbu savait qu’il avait déjà perdu contre son pote. Qu’est ce qui te fait dire ça ? L’autre n’avait rien répondu, buvant une gorgée de sa bière avant de sourire avec une moustache de mousse au dessus des lèvres, lui donnant un air idiot. C’qui me fait dire ça c'est que t'es mon pote depuis bien trop d'années. Et surtout le simple fait que tu ne l’ais même pas insulté une seule fois depuis qu’on a commencé à parler d’elle. Bordel mec, Terry, t’es foutu. Elle est douée au moins ? Froncement de sourcils mine renfrognée, Terrence n’aimait plus vraiment la tournure que prenait la conversation. Arrête, tu deviens lourd. Sourire triomphant de la part de l’autre. Merde. Tu prends sa défense. Terrence avait roulé des yeux avant de finir sa bière. Je rentre, t’es con. Nouveau sourire de son pote. Allez, c’est moi qui paye, moi aussi je t’aime Kelly. Et puis ils s’était levés, l’autre se dirigeant vers le comptoir pour régler les consommations, Terrence quittant le bar. Il ne regardait pas vraiment où il allait, marchant vite, pressé de sortir. A tel point qu’il ne remarqua pas que la porte s’ouvrait et qu’une jeune femme entrait face à lui. A peine eut-il le temps de se retourner qu’il se cogna à elle de plein fouet. Excusez-moi j’... Violet ? Elle était là, face à lui, celle qui hantait ses pensées depuis ces quelques jours. Elle était belle, maquillée pour sortir, un peu différente de celle qu’il avait l’habitude de voir sur la plage. Depuis le temps qu’elle vivait à Bowen, jamais ils ne s’étaient croisé dans un lieu comme celui-ci, il fallait croire que le destin leur forçait la main pour qu’ils se revoient. Tu as rendez-vous ? C’était sorti tout seul, comme s’il avait le droit de lui poser ce genre de question totalement orientée. Parce que rendez-vous, dans la tête de l’australien, ça voulait dire avec un homme, un autre que lui. Il serrait les mâchoires, piqué par une jalousie autant mal placée qu’inattendue.
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| | | Invité | Sujet: Re: Give me shelter, or show me heart + Violence 10/5/2018, 21:14 | |
| - ”HJ”:
j’ai répondu à temps perdu dans les temps morts de mon cours. Il se peut qu’il y ait des erreurs que je n’ai pas pu corrigées / pas vues. Désolée J’ai aussi décidé de retourner à la troisième personne, parce que chaque fois je commence à la première personne et je finis à la troisième
Plusieurs jours s’étaient écoulés depuis la tempête. Plusieurs jours où Violet s’était repassée les évènements sans cesse. Plusieurs jours où Terrence avait été le centre de ses pensées. L’Américaine n’avait pas passé un jour sans se surprendre à rêvasser de lui. Et cela l’effrayait. Depuis cette tempête qui avait tant créé des ravages sur la plage ainsi que dans son coeur, Violet n’avait pas revu Terrence. Ils ne s’étaient ni croisés ni donné un coup de fil. Et en réalité, c’était probablement mieux ainsi. Moins elle le voyait, moins elle avait à gérer le manque qu’il avait créé en elle. Depuis leur séparation, le matin venu et le soleil retrouvé, la surfeuse était à la recherche d’un élément pour combler le trou que l’ancien militaire avait laissé derrière lui. Elle avait ouvert sa boutique, tous les jours, travaillant d’arrache pied et ce même le weekend alors qu’elle avait un employé pour combler ces heures. En vain, elle ne s’était pas sorti l’homme de la tête. Il lui avait jeté un sort, ensorcelée par son être même si elle savait pertinemment que ce charme causerait sa perte. Terrence n’était pas un homme fait pour l’amour, du moins c’est ce qu’il lui avait laissé comprendre. Oui, il avait dit tenir à elle d’une quelconque façon et avoir toujours éprouvé une certaine attirance, pourtant il était évident que son coeur ne s’était pas complètement ouvert à elle. Souvent elle avait eu envie de s’évader de l’autre côté de la plage, vers Grays Bay, pour au moins simplement croiser son regard sans pour autant s’adresser la parole. Elle ne l’avait pas fait, respectant le silence de son amant. La jolie blonde s’était donc affairée à ses occupations, surfant plus qu’à son habitude pour tenter de se vider la tête.
Violet avait accepté de sortir s’accordant une nouvelle tentative de passer à autre chose. Il fallait être honnête et arrêter de se voiler la face derrière des mensonges et des espoirs. La nuit qu’avaient partagée les deux commerçants avait été magique, tirée d’un rêve, mais elle s’était arrêtée au moment où Terrence avait quitté sa boutique. Il n’avait pas cherché à maintenir un semblant de relation avec Violet. Elle méritait de se donner la chance d’être bien. Ce soir, Violet sortait, oui, mais elle n’allait pas dans un rendez-vous galant. Elle n’en aurait pas été capable, pas maintenant du moins. C’était bien trop tôt. Mais, elle avait le droit de s’amuser et de passer à autre chose à son rythme sans être retenue dans l’espoir que quelque chose naisse, peut-être, un jour, de leurs ébats. Bartholomew, un ami avec qui Violet avait eu un début de relation qui s’était résultée vers l’amitié, l’avait invité à sortir pour se changer les idées. Leur relation était claire, pour tous deux, ils étaient amis. Oui, parfois, ils se laissaient tenter par la drague, mais ils ne repoussaient jamais les limites de l’amitié. Donc, c’est chez Wojna’s, une rhumerie locale de Bowen, qu’ils s’étaient donné rendez-vous. Pour l’occasion, l’Américaine s’était mise tout en beauté, maquillée et vêtue d’une robe ajustée, ce qu’elle ne se permettait pas de faire de jour en jour. Pour aller à la boutique, Violet optait pour le naturel. Légèrement maquillée, cela était bien suffisant pour vendre des planches.
Arrivée chez Wojna’s, elle ouvrit la porte pressée de commander une bière fraiche. Dans son élan, elle se retrouva face à face avec un client qui quittait, bien tôt, l’endroit de prédilection des habitants de la ville. Leurs deux corps entrèrent en collision. Violet leva les yeux pour savoir à qui elle devait des excuses. C’est étonné qu’elle reconnut Terrence, là devant elle, lui qui s’était volatilisée avec les grands vents. Il prononça son nom avec autant de surprise. Violet ne savait pas quoi répondre. Bonsoir répondit simplement la jeune femme, alors que tout son corps était en état de choc. Le voir, là devant ses yeux avaient provoqué en elle un raz-de-marré d’émotions. Tout ce qu’elle essayait d’oublier venait de refaire surface en l’espace d’une fraction de seconde. C’était bon de le voir, certes, mais Violet savait que la séparation allait être douloureuse. Encore une fois. Elle sonda l’endroit pour repérer son ami qui n’était pas encore arrivé, par chance. S’il fallait que Terrence le voit. Oui, enfin si on veut. Je devais retrouver un ami pour prendre un verre. dit-elle alors qu’elle appuya vaguement sur la connotation masculine de sa phrase. Tu partais déjà ? s’empressa-t-elle de demander. Elle cachait sa déception, alors qu’elle aurait espéré lui voler encore quelques minutes.
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| | | Invité | Sujet: Re: Give me shelter, or show me heart + Violence 11/5/2018, 23:56 | |
| Beaucoup de pensées hantaient continuellement l’esprit de celui que tout le monde pensait si calme, tant de tempêtes qui grondaient en lui et le faisaient bouillir de colère. Il avait appris à canaliser cette colère, à en faire une force, un moteur dans la vie, à la transformer en une énergie presque positive. Ce n’était pas chose facile, ça lui avait pris pas mal de temps et de patience pour qu’aujourd’hui il soit cet homme impassible et posé. Pourtant en lui il y avait les images de guerre, de cruauté et de misère sans nom, mélangées à celles de l’océan, immense étendue d’eau si paisible dans laquelle le navire de la Marine se frayait un chemin durant les longues traversées, les dispute avec ses camarades, son insubordination envers ses supérieurs, lui qui avait tant de mal à se contenir. Il revivait souvent ses années d’engagement comme une souffrance qui se répétait sans cesse et qui ne le laissait jamais en paix. Sans parler des ses années de prison mais qui, en comparaison n’avaient pas été si terribles, simplement d’un ennuie sévère. Et puis il y avait la mort de son père, soudaine, violente, ravageant toute une famille qui pourtant ne montrait rien de sa peine. Et enfin sa fille, cette gamine qu’il n’avait pas eu la chance de connaître et qu’il ne rencontrerait peut-être jamais alors qu’elle vivait si près de lui. Il pourrait prendre son courage à deux mains et la retrouver, mais la simple idée qu’elle le rejette l’effrayait encore plus. La vie de Terrence était jalonnée de peines et d’épreuves, comme tant d’autres me direz-vous, c’était le lot de l’espèce humaine et il ne se considérait pas comme plus malheureux que d’autres. Alors dans ses heures de solitudes il pensait et repensait, il se torturait l’esprit de ces souvenirs peu joyeux, souvent la nuit, jusqu’à ce que le sommeil l’emporte, un sommeil lourd et peuplé de rêves. En ce moment pourtant ses pensées étaient bien ailleurs, à mille lieues de tout ça, pour une torture bien différente, une torture presque agréable. Dans sa tête il y avait des caresses et des soupires, des mots susurrés et des mèches blondies par le soleil. L’odeur d’un parfum vanillé qui se mêlait au sel de l’océan et un rire qui lui collait le frisson. Cette torture là était douce, oui. Et elle apaisait son esprit tourmenté. Terrence avait fini par se faire à l’idée qu’il ne se sortirait pas Violet si facilement de la tête et il s’était presque décidé à la revoir, pour mettre un mot sur les sentiments nouveaux qu’il éprouvait envers elle, pour clarifier les choses entre sa tête et son cœur qui semblait s’emballer un peu trop à son goût. Après tout il pouvait tout aussi bien se tromper et sublimer cet instant de tempête suspendu alors qu’en vérité il n’y avait aucune alchimie entre eux. Ce pouvait tout aussi bien avoir été un incident de parcours, un mélange de peur et d’abandon face à l’inconnu et cette proximité que la tempête leur avait imposé. Probablement qu’en vrai, dans une situation normale, il n’aurait pas flanché si facilement pour celle qu’il considérait jusqu’alors comme sa rivale. De toute façon il ne saurait jamais, ce qui était fait ne pouvait plus être défait et il ne pouvait nier qu’il y pensait, sûrement trop souvent d’ailleurs. Et puis il y avait ce soir, devant son ami Terrence avait perdu la face, il n’avait pas supporté le ton que prenait ce dernier pour se moquer gentiment de ce qu’il s’était passé entre les deux commerçants, préférant quitter le bar plutôt de l’écouter une seconde de plus, n’acceptant pas les remarques osées sur Violet. C’est ce moment précis que le destin choisit de frapper, pile à l’heure, parfaitement synchro, comme un parfait pied de nez à toute tentative qu’avait eu Terrence de s’éloigner de cette nuit. Il percuta Violet de plein fouet et puis lorsqu’il croisa son regard ce fut tout son être qui en fut secoué. IL la fixa interdit alors qu’elle le salua. Il marmonna un salut qui avait tout d’un ‘lut’ presque bougon. Kelly sous son meilleur jour, celui qu’elle connaissait trop bien et qu’elle n’appréciait pas forcément, l’homme froid et distant qu’il montrait habituellement. Elle lui répondit tout en cherchant quelque chose des yeux au dessus de l’épaule de Terrence, visiblement elle aussi gardait ses distances, elle n’était pas là pour lui. Et ce mur qui se dressait entre eux le mit dans une rage intérieur qu’il n’aurait su expliquer, le simple fait que ce soir il ne fut plus l’objet de ses désirs lui fit serrer les mâchoires alors qu’elle lui apprenait qu’elle avait rendez-vous avec un ami. Terrence sortit un grognement en baissant les yeux, il avait envie de se barrer. Il releva une mine peu glorieuse face à celle qui lui demandait s’il partait déjà. Il se haïssait de réagir de cette façon si peu contrôlée et de voir à quel point Violet avait tant d’emprise sur lui. Il se montrait sous son pire jour face à elle et il se sentait vulnérable. La magie du premier soir était passée, à présent il ne savait plus comment se comporter, d’autant plus qu’ils n’étaient plus seuls. Ouais. Je rentre chez moi. Il mourait d’envie de l’inviter à le suivre, mais il ne le ferait pas, il était bien trop fier. J’voudrais pas te déranger avec ton ami. C’était plutôt bas, même carrément puéril mais elle l’y avait poussé. Et puis il n'avait réellement aucune envie de croiser celui avec qui la belle américaine allait passer sa soirée, réel ami ou futur amant, cela ne ferait que l'irriter davantage.
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| | | Invité | Sujet: Re: Give me shelter, or show me heart + Violence 12/5/2018, 04:42 | |
| Il fallait se rendre à l'évidence, cette relation n’allait nulle part pour le moment au plus grand désarroi de Violet. Rien n'avait été dit, rien n'avait été mis au clair. Ils s'étaient laissés tout simplement emportant avec eux leurs visions de cette nuit de tempête, sans avoir la conversation ultime : qu'est-ce que cette nuit représentait vraiment? Pour Violet, leurs rapprochements avaient voulu dire bien plus que ce qu'elle essayait de laisser paraitre. Bien plus que pour Terrence, qui avait joué la carte de l'ignorance pendant plusieurs jours. Aujourd'hui, face à elle, Terrence semblait irrité comme si elle l'avait trahi, voir pire même, comme si elle l'avait trompé alors qu'ils ne s'étaient rien promis et, qui plus est, qu'elle n'avait rien fait de mal. Un rendez-vous avec un ami, un vrai ami, c'était tout ce qu'elle avait accepté. Elle ne s'était pas jetée dans les bras d'un autre, elle n'avait pas envie de se rapprocher d'un autre, elle n'avait pensé qu'à lui et ses baisers. Violet était là, face à Terrence, désemparée et vidée de parole.
Le lendemain de la tempête, elle l'avait regardé partir et disparaitre vers le sud. Seul avec son chien, Stan. Il l'avait laissé là, sans se faire prier. Dès son départ, l'Américaine avait senti un vide s'installer dans son bas ventre, au même endroit où quelques heures plutôt elle avait ressenti du désir. Ces deux sentiments, totalement à l'opposé, étaient nouveaux à son égard. Elle qui n'avait toujours ressenti que de l'amertume. Il n'avait pas cherché à prendre de ses nouvelles, laissant Violet à elle-même. Les premiers jours avaient été plus simples, le retour à la routine l'obligeait. Puis, plus les heures avançaient, plus le vide s'était manifesté. Violet s'était simplement dit que cette histoire ne valait rien aux yeux de son rival, qu'il l'avait oublié et qu'il était passé à autre chose. Qu'il s'agissait d'une erreur de parcours qui ne se reproduirait plus, que le temps avait joué sur les circonstances. Bien qu'elle essayait de croire, elle aussi à ces faits, elle n'y arrivait pas. En vérité, son coeur s'était déchiré devant l'absence de réaction la laissant faire face seule à la douloureuse réalité. Elle décidait donc d'accepter et de respecter la décision de Terrence qui semblait définitive. Alors, il ne lui restait qu'à oublier. Sa thérapie des vagues, jusqu'à présent qui s'était montré plus qu'efficace, ne faisait pas le poids contre la douleur d'avoir perdu Terrence.
Et maintenant qu'il était face à elle, il cherchait encore à fuir la laissant là, seul avec cette déchirante sensation qui était remontée à la surface. Il sentait bon, une odeur qui lui avait manqué. Une odeur qu'elle aurait aimé sentir de plus près. Sentir sa peau contre la sienne alors qu'ils se feraient la bise. Sentir à nouveau les frissons traverser son corps alors qu'il la frôlerait. Le regarder ne faisait que ramener les images de cette nuit, les caresses et les douceurs qui s'étaient échangées. Alors que Violet affichait une expression détendue et invitante, le saluant avec un soulagement de le revoir enfin, Terrence lui répondit avec l'agressivité qu'il avait l'habitude d'utiliser. Cette mince salutation refroidit la jeune femme. Être tombée sur lui était une belle surprise, jusqu'à ce qu'il se comporte avec son caractère hostile d'antan, celui qui représentait le vrai Terrence. Rien à voir avec l'homme qu'elle avait connu lorsque la pluie s'était emparée de la ville. Ils n'étaient plus seuls, maintenant entourés de gens qui avaient des yeux pour voir, des gens qui les avaient vu se disputer si souvent, mais Violet aurait eu envie de le serrer dans ses bras sans se soucier des regards. Elle aurait voulu apaiser sa colère, lui expliquer sans paroles qu'elle ne voulait que lui et qu'avec une simple invitation elle aurait annulé son rendez-vous pour le rejoindre. Mais, au contraire, Terrence renchérit de son hostilité en confirmant son départ, sans l'inviter. Ah.. avait été répondu, suivi d'une moue de déception sans subtilité. Elle était déçue et blessée par ses agissements. Il avait joué de ses sentiments et de son désir, l'utilisant pour assouvir ses pulsions et maintenant qu'il avait la chance d'avoir une conversation sérieuse, il préférait la laisser en plan avec ces pensées malsaines. À défaut de lui accorder des explications, le barbu renchéri avec son habituel comportement l'attaquant d'une de ses puériles piques, démontrant d'où sa colère provenait. Il était visiblement vexé par sa décision, elle qui n'avait accepté qu'un verre innocent avec un ami. Attends, tu m'en veux vraiment parce que j'ai accepté de venir prendre un verre avec un ami ? Elle l'avait presque crié, mais elle s'était retenue contenant sa colère. Comment pouvait-il oser lui en vouloir alors qu'elle avait passé les derniers jours à l'attendre et à respecter ses besoins à lui jusqu'à se rendre à l'évidence qu'il ne reviendrait pas vers elle. Ce fut au tour de Violet de bouillonner de colère. Elle leva les yeux au ciel laissant s'échapper un soupir d'exaspération. Il l'énervait à rendre les choses compliquées alors qu'elles auraient pu être simples. Un coup de fil, juste un, et la situation n'auraient pas été la même. Il ne pouvait lui en vouloir, elle n'avait rien fait de mal. J'ai passé les derniers jours à espérer que tu daignes me donner de tes nouvelles, ne serait-ce que pour m'énerver comme tu as l'habitude de le faire. J'ai passé les derniers jours à m'imaginer tous les scénarios possibles et, toi, tu m'en veux parce que je sors avec un ami ? Un ami avec qui il ne passera rien parce que ma tête est bien trop occupée à me rappeler ton existence, soit dit en passant !? Vraiment, tu as du culot Kelly! Elle lui avait craché le fond de sa pensée, blessée et vexée. Je ne t'ai rien demandé, j'ai respecté ton silence... avait-elle ajouté, reprenant un peu son calme. Elle avait été honnête, voire même trop, mais ça lui était égal. T’es con! T’es vraiment con! Vas te faire voir. Et elle était repartie, aussi rapidement qu'elle était arrivée, emportant avec elle toute sa rage. Les poings serrés et les yeux embrouillés, Violet s'empressa de sortir de la rhumerie alors que sa tête tournait, elle était fatiguée et son coeur battait à en rompre sa poitrine. Elle était hors d'elle, vexée du comportement de son amant qui l'avait jugée, lui, la seule personne qui pouvait atteindre sa dignité et ce pour un rendez-vous qui ne voulait rien dire aux yeux de l'Américaine. La blonde prit sa tête entre ses mains, retenant ses larmes de rage qui menaçaient de montrer le bout de leur nez. On peut remettre notre soirée à plus tard ? Je ne suis pas trop d'humeur à sortir. J'espère que tu me pardonnes. envoya-t-elle à Bartholomew, alors que Terrence avait remué trop d'émotions pour lui permettre d'apprécier la compagnie de qui conque ce soir. Elle jeta son portable dans le fond de son sac à main, loin d'elle où elle n'y avait plus accès. Être déconnectée du monde, s'était tout ce qui lui fallait pour reprendre son souffle. Elle avait probablement sur réagis démontrant bien plus ses sentiments pour Terrence qu'elle l'aurait voulu, mais la pression des derniers jours l'avait poussée à bout de nerf, incapable de retenir plus longtemps la vérité. Un retour à l'arrière était impossible maintenant qu'elle avait franchi la ligne de l'honnêteté. Maintenant, il ne restait plus qu'à l'oublier et, ça, seul le temps l'aiderait. Violet, beaucoup trop habillé pour errer dans les rues de Bowen, fit quelques pas avant de se poser sur un banc à quelques mètres de chez Wojna's, où reposait l'électricité qui était née le soir de la tempête. Pour elle, toute cette histoire était bien plus qu'une simple partie de jambe en l'air pour passer le temps, malheureusement pour Terrence.
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| | | Invité | Sujet: Re: Give me shelter, or show me heart + Violence 13/5/2018, 19:02 | |
| Si Terrence avait été capable de se montrer tendre et attentionné envers Violet il fallait admettre que ce n’était pas ces qualités qui qualifiaient le mieux cet homme. D’un naturel plutôt peu démonstratif en matière de sentiments il passait pour une personne taiseuse et ça lui convenait bien. On ne pouvait pas dire qu’il n’était pas amical, avec ses connaissances, dans le milieu du surf comme ses proches on le savait sympathique et même plutôt avenant. En clientèle on le découvrait intéressant, en amitié il était ouvert et capable de traits d’humour. C’était plutôt avec les femmes qui les choses fonctionnaient moins bien. Il n’était pas doué pour la drague, disons qu’il n’était pas forcément subtil et qu’on comprenait bien vite où il voulait en venir, pas forcément non plus doué pour complimenter ces demoiselles. Disons clairement que si ça fonctionnait pour lui c’était en grande partie parce qu’il avait un physique avantageux sinon il n’aurait aucune chance. Et lorsqu’une fille lui plaisait c’était pire encore, il se fermait comme une huître, comme s’il se sentait trop gauche pour tenter quoi que ce soit, préférant mettre une distance entre eux. C’était peut-être une des raisons inconscientes qui avaient poussé Terry à tant rejeter Violet depuis le début. Et ce qui le rendait, ce soir, si hostile face à elle. Pour sa seule défense… et bien piètre défense, il fallait dire que Cox savait porter les coups là où ça faisait mal. Dès le départ elle avait blessé sa fierté d’homme en s’attaquant à sa passion pour le surf, en le reléguant au rang de concurrent alors qu’il rêvait d’ouvrir sa boutique depuis si longtemps et que ce n’était un secret pour personne ici à Bowen, elle était arrivée en vrai outsider, elle qui n’était pas d’ici et avait réussi seule, de qui le faire douter de sa réussite future. Et durant des années elle avait fait preuve d’une ténacité sans limite, lui tenant tête malgré ses coups bas et son caractère de cochon, avec toute sa superbe et son féminisme assumé, l’accueillant toujours avec ce sourire désarmant qui le rendait fou, de rage et d’autre chose bien qu’il n’en soit pas encore conscient à cette époque. Puis ce soir, enfin, elle était là, belle à tomber dans sa robe du soir, prête à embrasser le monde et à essuyer les bien des regards masculins, libre, puisqu’elle l’était après tout. Elle le narguait, sans même s’en rendre compte, de toute sa beauté, parce qu’un soir il avait osé franchir une limite qui avait tout changé, surtout sa façon de la regarder et depuis, il ne pouvait plus nier qu’elle l’attirait bien plus que de raison. Si Violet pensait qu’il s’était joué d’elle cette nuit là elle était bien loin de la vérité, c’est de lui-même qu’il s’était joué, se pensant insensible, se disant que cela ne changerait rien. Pourtant dès le départ il l’avait vue bien différemment qu’une conquête comme les autres, il avait rapidement compris que cette nuit ne ressemblerait à aucune autre mais au petit matin il avait été plus difficile d’assumer ces sentiments qui s’étaient emparés de lui et dont il ne comprenait pas grand chose. Il était depuis comme un gamin qui découvrait l’amour et qui ne savait pas quoi faire de ce cœur qui se gonflait en pensant à l’autre. Pourtant il n’avait plus rien d’un gamin, à l’aube de la quarantaine il devrait être capable d’assumer ses actes et ses émois sans les fuir. Il devrait surtout comprendre qu’il n’y avait pas que lui dans le tableau et qu’en agissant comme il le faisait ce soir, il passait pour un homme égoïste et sans cœur, pour celui qu’elle avait toujours pensé qu’il était. Il était malheureusement trop tôt encore pour Kelly d’accepter que tout son être la réclamait elle, pas que son corps mais toute la femme fantastique qu’il avait découvert et dont il avait tant apprécié la présence ce soir de tempête. Il n’assumait pas encore cette jalousie qui s’emparait de lui quand elle lui disait avoir rendez-vous, une jalousie totalement irrationnelle alors qu’il ne savait rien de la personne avec laquelle elle allait passer la soirée. Et surtout une jalousie injuste parce qu’encore une fois, Violet était une femme libre et qu’ils ne s’étaient rien promis. Elle lui montrait d’ailleurs rapidement qu’elle était déçue qu’il ne s’attarde pas ce soir, preuve que pour Violet les choses étaient bien plus claires que pour Terrence. Il enfonça ses mains dans ses poches quand elle haussa le ton après sa première pique. Encore une fois il se renfermait, lui offrant une mine sombre. Non, je ne t’en veux pas. Tu fais c'que tu veux. Il ne lui en voulait pas, c’était bien pire que ça, il était jaloux. Il avait mis le feu aux poudres et il n’en fallut pas plus pour que la jeune femme allume le brasier. Elle lui déversa alors tout ce qu’elle pensait, sur un ton tranchant et mauvais, preuve de toute la rancœur qu’elle avait accumulé contre lui durant ces derniers jours. Elle aurait voulu des nouvelles, qu’il la rappelle. Mais elle n’avait pas compris à qui elle avait à faire. Néanmoins Terrence lui avait bien dit qu’il la décevrait et il constatait qu’il ne s’était pas trompé sur ce point. Il ne pouvait pas rendre cette fille heureuse, ils avaient seulement partagé une nuit et déjà il faisait les choses de travers. Pourtant ce n’était pas faute de ne pas avoir pensé à elle, d’avoir hésité à faire un pas vers elle… peut-être aurait-il dû laisser sa fierté et ses doutes de côté, l’appeler ou venir la voir pour lui montrer, au moins, qu’il ne regrettait rien de leur moment partagé. A présent c’était trop tard, elle était déçue et blessée et lui n’aimait pas le ton qu’elle employait pour lui donner la somme de toute sa lâcheté. Il ne restait donc au bel australien qu’à serrer les dents en ravalant son amour-propre alors qu’il se faisait incendier devant tous les clients du bar, son ami compris, qui ne manquait rien du spectacle. Et puis elle s’en alla, le plantant là sur le pas de la porte, comme un con qu’il était, elle venait de le lui dire, fixant cette porte qui se refermait. Terrence sentit son cœur se serrer et la colère monter en lui. Il ne lui en voulait pas à elle, mais c’était bien contre lui qu’il en avait, de ne toujours pas savoir s’y prendre avec les seules femmes qui l’intéressaient vraiment. Son pote arriva dans son dos et posa une main sur son épaule. Y’a pas de doute, vous vous êtes bien trouvés tous les deux. Il lui adressa un sourire encourageant. Il est encore temps de lui courir après, Roméo. Terrence le fixa le regard vide avant de soupirer lourdement. Il n’avait plus grand chose à perdre après tout. Il sortit alors enfin du bar pour y re-rentrer tel un courant d’air. Il se dirigea rapidement vers le bar, déposant un billet sur le comptoirs, il commanda deux verres de rhum et quitta enfin définitivement les lieux avec ses consommations. Il ne mit pas longtemps à trouver Violet sur son banc, encore seule et surtout abattue. Il aurait tout aussi bien se rendre jusque chez elle avec ses verres à la main mais heureusement il n’eut pas à aller jusque là. Sans demander la permission, le barbu s’installa à côté de la blonde, sans trop oser la regarder. Il lui tendit un verre. Je n’voulais pas te foutre ta soirée en l’air. Ce serait bien plus simple pour toi si tu ignorais le con que je suis, tu sais. Parce que ça fait parti du package, j’y peux rien. C’était une piètre façon de s’excuser, il savait qu’il s’y prenait mal. Et puis ce verre comme drapeau blanc n’était pas terrible non plus. Mais il avait rarement eu l’occasion de devoir se racheter auprès d’une fille, généralement il s’en foutait, tout simplement.
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| | | Invité | Sujet: Re: Give me shelter, or show me heart + Violence 13/5/2018, 22:15 | |
| L'amour se cultive et s'apprend. Il n'est jamais facile d'aimer quelqu'un. Il faut d'abord apprendre à s'aimer soi-même. Puis, aimer les défauts des autres. Accepter les différences de pensées, les différentes façons de faire de l'autre. L'aimer jusqu'à aimer les petites choses de la vie qui peuvent en énerver plus d'un. Mais avant d'être en mesure de pouvoir seulement décréter qu'il y a de l'amour, il faut être capable d'en recevoir. D'être prêt à assumer que quelqu'un puisse tenir à nous. L'amour est un drôle de phénomène qui arrive quand on s'y attend le moins, quand on espère qu'il ne frappera pas. Il arrive sans crier garder, s'installe quelque part au fond du coeur et grandit jour après jour, heure après heure, minute après minute. Et, alors qu'on ne pensait pas les sentiments possibles, ils finissent par être si grand qu'on a envie de le crier sur tous les toits. L'amour, Violet y croyait, comme la plupart des femmes d'ailleurs. Elle ne se disait tout de même pas amoureuse de Terrence, après n'avoir passé qu'une nuit à ses côtés, mais elle commençait à sentir cette petite flamme naitre au fond de son coeur. cette flemme qui menaçait de grandir et de venir tout détruire sur son passage, défricher toutes les barrières qu'elle s'était créées entre elle et Terrence. Et qui grondait, jusqu'à causer sa perte, car au fond d'elle, elle savait que ce sentiment était peu probable. Il ne se concrétiserait en rien. Elle en avait la preuve, d'ailleurs, alors qu'elle se serait attendue à un minimum de galanterie de la part de la personne avec qui elle avait consommé la nuit de tempête. Elle était furieuse, déçue, attristée, blessée, évidemment, mais pas parce qu'il ne ressentait pas les mêmes choses pour elle, non. Mais bien parce qu'il ne prenait pas la situation en main, comme un homme, pour lui dire ce qui en était réellement. Elle aurait compris, très bien même, s'il l'avait appelé pour lui dire que cette soirée était une erreur de parcours et, bien qu'elle fût plaisante, elle ne se reproduirait plus. Violet aurait eu mal, mal de le perdre, mais elle aurait fini par s'y faire, comprenant que le coeur de pierre dans lequel une faille avait commencé à se ficeler n'était toujours pas prêt à recevoir de l'affection. Elle n'aurait pas cherché à corrompre ses sentiments, à le convaincre ou à lui faire changer d'avis. Elle aurait simplement accepté la situation et elle aurait pu passer à autre chose. Ce qui lui faisait mal c'était d'être ignorée. Alors ce soir elle s'était abandonnée à être heureuse et sortir pour oublier un peu le mal que Terrence avait laissé dans son coeur, celui d'avoir l'impression de n'être rien de plus spécial que les autres filles. Celui d'être ordinaire. Mais, il était là, face à elle, à bouder sa venue pour voir un autre que lui. Une jalousie inexplicable qui n'avait pas lieu d'être, qu'il n'était même pas prêt à avouer. Terrence se contenta de lâcher des paroles vides de sens, expliquant que la jeune femme pouvait faire ce qu'elle voulait. Alors, pourquoi lui en vouloir ? Pourquoi démontrer son irritation, les poings fermés et le sourire serré entre les dents presque prêt à sauter sur son rancard comme un lion qui voulait défendre sa femelle ?
Elle lui en voulait. D'abord, parce qu'il n'avait pas eu le courage de lui avouer la vérité, aussi douloureuse qu'elle aurait pu l'être, mais aussi parce qu'il tentait de la posséder visiblement irrité par la présence future d'un autre homme dans sa vie. Elle lui en voulait de la faire sentir mal d'avoir accepté le rendez-vous. Elle lui en voulait d'avoir tant d'emprise sur lui. Tous les clients les regardaient, eux, les deux rivaux les plus connus de Bowen, à s'engueuler pour des histoires de couchette et de confidence sur l'oreiller. Ça lui était bien égal. Plus rien ne comptait à ses yeux, sauf de lui dire la vérité. Une vérité qu'il n'était pas capable d'assumer, lui, homme bien trop fier pour éprouver des sentiments pour quelqu'un d'autre ne faisant pas partie de son monde. Car elle le savait, Violet, qu'il était capable de ressentir quelque chose. Il avait rescapé un chien de la noyade et l'avait gardé à ses côtés comme un acolyte fidèle, il avait des amis de longue date avec qui il sortait parfois, il avait des clients réguliers qui vantaient sa sympathie. Il était capable d'éprouver ses sentiments, mais il ne le voulait pas. Pas pour elle, Violet, la jeune femme débarquée de nulle part avec ses rêves et ses grandes ambitions qui avait décidé de vivre sa vie comme bonne lui semblait et qui avait secrètement volé les projets de l'Australien. Elle n'avait pas fait exprès et si elle l'avait su avant, elle se serait abstenue de lui mettre des bâtons dans les roues. Elle n'avait jamais voulu le froisser ou dérober ce qui lui appartenait. Maintenant qu'elle était établie, elle ne voulait pas retourner en arrière, bien que cela aurait probablement été bien plus simple pour les deux amants. Elle aimait ce qu'elle avait bâti avec sa boutique, elle aimait son quotidien et sa routine et elle ne voulait pas tout abandonné pour lui faire plaisir. Ils auraient pu être partenaires, s'il l'avait approché quatre ans plus tôt, elle l'aurait accepté sans problème. Mais, au lieu de tout cela, ils s'étaient tous deux livrés à des années de mesquineries qui ne cessaient pas depuis. Après avoir craché sa haine et sa douleur, Violet quitta les lieux furieuse. Un peu contre lui, beaucoup contre elle-même d'avoir cru qu'elle serait différente des autres et qu'elle méritait des explications quelconques. C'était tout ce qu'elle voulait, des explications.
Elle s'était réfugiée sur un banc, non loin de la brasserie, juste assez pour que la musique soit étouffée dans la nuit. La tête entre les mains, elle tentait aussi bien que mal se remettre les idées en ordre. D'oublier et d'accepter que, tout ce qu'elle méritait, était ces paroles intentionnellement blessantes. Les larmes menaçaient à nouveau de monter à la surface. Elle se concentrait pour les contrôler ayant du mal à pleurer en public, même si elle se trouvait seule sur le banc. Terrence arriva et prit place à ses côtés. Il semblait plus calme. Violet leva les yeux vers lui. Tu as tout de même su te montrer moins con, il y a quelques jours... Et c'était vrai. Il avait été tout sauf con la soirée de la tempête alors qu'il était affectueux, tendre et qu'il s'était ouvert à elle. Ce Terrence existait, même s'il ne voulait pas le montrer. Violet savait qu'il ne s'était pas forcé à être ce genre d'homme et qu'il l'avait été de façon automatique. Elle accepta le verre qu'il lui tendait, comme un signe de paix. Il fallait dire qu'elle en avait besoin, elle qui avait les pensées en désordre. Sa présence la rassurait et lui faisait plaisir, même si elle savait qu'il n'était là que pour réparer les semblants de pots casser. Ils fracassèrent leurs verres l'un contre l'autre en guise de trinque et elle s'empressa de prendre une grande gorgée de rhum qui traversa oesophage en laissant une sensation de chaleur. Je n'ai pas besoin que tu me dises de belles choses pour me rassurer ou me faire plaisir, j'avais juste besoin d'entendre la vérité de ta bouche pour me permettre de faire le point sur la soirée que nous avons passée ensemble. J'ai compris ce qui en était et je ne t'en veux pas. J'aurais simplement apprécié que tu me le dises et non que j'ai à le deviner. ajouta-t-elle, les yeux rivés dans son verre qui était encore à moitié plein. Incapable de le regarder, d'une part par la gêne de l'avoir engueulé comme du poisson pourri, d'une autre par la douleur qu'elle allait ressentir si ses yeux entraient en contact avec les siens. Je vais rentrer.. merci pour le verre.
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| | | Invité | Sujet: Re: Give me shelter, or show me heart + Violence 15/5/2018, 21:24 | |
| Violet n’avait rien d’ordinaire aux yeux de Terrence, elle ne l’avait jamais été. Dès leur rencontre il avait ressenti quelque chose de différent pour elle, quelque chose qui allait le marquer à vie. Et bien que ce fut une sorte d’animosité au départ, il avait ressenti quelque chose, en bien ou en mal elle ne l’avait pas laissé indifférent. Et ce soir tout criait en lui qu’il devait se battre, aller contre sa nature et lui montrer qu’elle comptait, d’une façon comme une autre il devait faire quelque chose. Mais ce n’était pas aisé de bousculer le fondement même de sa personnalité. D’un naturel taiseux et peu prompt à la confidence, Kelly ne donnait jamais vraiment le fond de sa pensée, ce qu’il ressentait vraiment. Il refusait le mensonge et passait pour un homme honnête, mais quand il s’agissait de parler de sentiments il était mauvais et plutôt que de s’ouvrir, il prenait la fuite. Et c’était exactement ce qu’il faisait ce soir en faisant preuve d’une jalousie mal placée envers Violet. Il agissait tel un parfait misogyne qui ne supportait pas d’être dépassé par un autre homme, pourtant il n’avait rien de tel dans son caractère, il avait bien des défauts mais la misogynie n’en faisait habituellement pas parti. Il n’avait aucun droit de réagir de cette façon et elle le lui fit bien comprendre, mais il restait lui-même en toute circonstance, préférant l’attaque frontale plutôt que la douceur d’une confidence, plutôt que lui avouer qu’il était heureux de la revoir et qu’elle lui avait manqué. Ce n’aurait pas été cette fille-là, il l’aurait probablement laissé partir sans chercher à la retrouver mais comme nous l’avons déjà dit, elle n’était pas une fille ordinaire et si à présent il ne ressentait plus aucune animosité envers elle, c’était encore plus difficile pour Terrence de se dire qu’il commençait à avoir de la tendresse pour elle en plus de sentiments qu’il n’arrivait pas à déchiffrer mais qui l’attirait toujours vers elle, qui le faisait courir et tourner en bourrique. Alors il allait lui courir après, il forcerait sa nature pour tenter de lui montrer qu’il n’était pas seulement un homme arrogant et macho, quand bien même il la retrouverait dans les bras d’un autre, ce serait bien fait pour lui mais au moins il aurait sa conscience tranquille. Il n’en pouvait plus de ce foutoir dans sa tête qui lui disait de se laisser aller tout en lui disant de se méfier, de faire attention à lui. Etait-ce dû à ses histoires passées qu’il se méfiait des femmes ? Parce qu’il avait souvent été déçu, laissé de côté ou mal jugé ? C’était un mécanisme de défense comme un autre mais malheureusement la pauvre Violet en faisait les frais. Seule sur son banc elle semblait bien vulnérable, cette simple vision retourna le cœur de celui par qui tout était arrivé. S’il n’avait pas tenté de braver la tempête l’autre jour ils n’en seraient pas là ce soir, elle vivrait sa vie comme bon lui semblerait, elle prendrait un verre avec son ami en buvant à la santé du concurrent le plus détestable de la ville tout en riant de lui, ou bien elle n’y penserait pas, tout simplement. Dans tous les cas elle ne serait pas ici, à la porte du bar où elle était sensé passer une bonne soirée, à se ronger les sangs pour un homme qui n’en valait pas la peine. Il s’installa près d’elle sans lui demander l’autorisation, tendant son verre en guise de piètre excuse. Il grimaça, en effet il avait été moins con l’autre soir. Parfois il pouvait être agréable, quand on savait voir au delà du masque qu’il portait. La question étant, pourquoi en avait-il encore besoin face à celle qui avait déjà rencontré ce Terrence doux et sensible, à qui il avait même réussi à s’ouvrir, au delà de toute espérance. Et c’était arrivé le plus naturellement du monde, sans qu’il ait à se forcer, sans que ce soit juste l’envie de coucher avec elle qui en soit la cause, simplement parce qu’il se sentait bien ce soir là, avec elle, assez bien pour lui montrer son vrai visage. Violet pris le verre après avoir trinqué sans même jeter un regard à Terrence, elle avala la moitié de sa portion. Il la regardait faire avant de l’imiter en grimaçant, il avait horreur du rhum en vérité mais il pensait cette boisson assez forte pour lui remettre les idées en place rapidement. Je n’suis pas doué pour dire de belles choses. Ni pour faire plaisir juste pour faire plaisir. Je suis franc, je croyais que tu le savais. Il soupira, ça partait plutôt mal, il se sentait sur une pente bien savonneuse. Kelly repris une gorgée de son verre. Il lui jeta un regard surpris, ne comprenant pas vraiment là où Violet voulait en venir. Qu’avait-elle donc compris, il serait curieux de le savoir puisqu’il n’avait fait que lui donner une mauvaise image de lui-même. Mais visiblement elle ne voulait pas en dire plus, se cachant derrière un mutisme qu’il ne lui connaissait pas, Cox termina son verre en le remerciant puis s'apprêtait à le planter, encore, sans jamais avoir osé le regarder. Il baissa les yeux et sans se relever il éleva juste la voix, un ton sec, grondant presque comme un ordre. Ne pars pas. Reste, Violet. Il avait relevé la tête pour la voir se retourner doucement. Et puis enfin fit les quelques pas qui les séparaient Cette mine toujours aussi grave comme s’il savait qu’il n’allait pas réussir à la faire rester auprès de lui, comme s’il se préparait à la perdre pour de bon. Qu’est ce que tu voulais que je te dise au juste ? Que j’ai pensé à toi, tous les jours, bien trop souvent pour pouvoir l’assumer ? Que j’ai voulu t’appeler, plusieurs fois, mais que j’ai trop la frousse pour faire quoi que ce soit. Tu veux que j’te dise que j’suis jaloux de la simple idée que tu puisses voir un autre homme alors que moi je n’ai plus que toi en tête et que ça me bouffe, ça m’effraie et ça me rend con. Mais ce soir j'veux pas que tu me tournes le dos, j'aime pas te rendre triste, je t'ai déjà fait assez de mal comme ça. Ses paroles n’étaient pas belles, elles n’étaient pas faites pour la faire rester parce que Terrence était mauvais avec les mots, il ne connaissait pas les beaux discours ni les déclarations enflammées. Il était maladroit mais au moins il avait eu le mérite, cette fois, d’être enfin honnête envers Violet. Quoi que ça lui coûte.
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| | | Invité | Sujet: Re: Give me shelter, or show me heart + Violence 15/5/2018, 22:48 | |
| Terrence avait une drôle d'opinion de lui même. Dès la première rencontre, on pouvait apercevoir un homme fort, solide et froid qui ne se laissait jamais impressionner. Il était franc, décidé - voire même obstiné - et solitaire. On ne le voyait que rarement errer dans la ville en compagnie de quelqu'un d'autre que son chien, Stan. Violet l'avait vu, quelques fois avec des amis ou des femmes, mais pas aussi souvent qu'elle l'avait rencontré dans son état typique d'homme solitaire endurci. Les forces armées australienne l'avaient probablement conditionné à ne dépendre que de personne, exceptée lui. À vivre dans un monde où il valait mieux être servi par soi-même que d'être déçu par les autres. Sur ce point, les deux amants étaient sur la même longueur d'onde. Violet faisait ses petites affaires, sans attendre que quelqu'un soit libre pour lui venir en aide. Elle avait entrepris la grande majorité des travaux de sa boutique d'elle-même, du moins ceux qui étaient possible d'être réalisés avec sa force. Tout comme Terrence, elle était obstinée. Mais, elle savait que derrière le masque de l'homme mauvais et peu fréquentable se cachait quelqu'un d'autre. Pas si différent, mais pas si mauvais. Quelqu'un, solitaire à la base, mais capable de ressentir de la douceur et de la tendresse. Et pour ça, elle lui en voulait. Il avait été capable, soir où tout avait été différent, de lui présenter cet homme. Maintenant qu'ils avaient franchi cette ligne entre l'amour et la haine, il s'était refermé comme une tombe laissant à l'américaine la croyance qu'il l'avait fait uniquement pour l'amadouer assez pour avoir ce qu'il voulait. Elle lui en voulait d'être incapable de mettre cette attitude macho de côté et d'enfin se donner le droit de ressentir quelque chose. Peut-être que pour lui, cette soirée ne voulait rien dire de plus qu'une simple réaction chimique causée par l'air salé et électrisé de l'orage tropical. Et si tel en était la cause, Violet méritait de le savoir, et ce de la part de Terrence. Pas que par ses propres suppositions. Elle envie d'y croire à un Terrence moins tourmenté et plus ouvert, pourtant rien ne démontrait qu'il en était capable, aujourd'hui froidement renfermé sur lui-même et condescendant à propos des choix de Violet. La commerçante avait songé plier bagage et repartir autour du monde, vers un endroit où une nouvelle vie se dessinerait jour après jour. Pourtant, elle ne l'avait pas fait. Bien qu'il ne le voulait pas, Terrence contrôlait ses pensées et elle serait incapable de quitter la ville sans au moins avoir mis au point la situation dans laquelle ils étaient. Je croyais que tu l'étais, honnête, et que tu ne te gênerais pas pour me dire que cette nuit-là c'était une erreur de parcours. Que tu mettrais au moins les pendules à l'heure avec moi au lieu de me laisser sans nouvelles à devoir déchiffrer ton silence. Je pensais que tu me devais au moins cette honnêteté là. Elle l'avait incendié, encore une fois, de ses paroles crues et pleines de vérité. Elle se sentait comme ça, impuissante devant les agissements de l'homme qui lui faisait battre le coeur. Incapable de le regarder dans les yeux, elle fixait le liquide teinté d'ambre qui restait encore dans son verre. L'alcool avait brûler sa gorge, mais pas autant que son coeur l'était. Elle aurait préféré croiser Terrence et une autre femme pendue à son bras, plutôt que d'attendre avec encore un espoir que leur histoire mène quelque part. Exaspérée par la tournure de la discussion, elle termina ce qu'il lui restait de mon verre, d'un trait. Il valait mieux pour eux deux que Violet quitte les lieux, le laissant librement réfléchir à ce qu'il voulait. Car, ce soir, la conversation n'allait nulle part. Elle déposa donc son verre sur le banc le remerciant sous une forme de politesse détachée, sans même le regarder. Elle l'abandonnait, oui, parce qu'elle était incapable de contrôler la flamme qui s'était allumée dans son bas ventre quand elle avait fait son face à face avec lui. Incapable de comprendre pourquoi il lui procurait autant d'émotions et incapable de supporter sa présence qui lui rappelait que ses espérances ne les mèneraient que vers leur perte. En déposant le verre sur les planches de bois, la main de l'Américaine frôla légèrement la cuisse de Terrence. Elle figea un instant, traversée par un courant électrique lui rappelant ce qu'ils avaient vécu la nuit de la tempête. En une fraction de seconde, des images se bousculèrent dans sa tête alors qu'elle entrevoyait des baisers échangés et des corps à corps. Brusquement, elle se leva essayant d'effacer les dernières images de son esprit. Elles s'y étaient incrustées dans le but de l'amadouer et lui donner envie de rester près de lui. Mais, elle se montra plus froide qu'à l'habitude et maintenant en tête à son idée de départ : partir pour mieux se retrouver. Lui laisser le temps d'assimiler ce qu'il se passait. Alors qu'elle s'était levée et avait fait quelques pas, Terrence avait pris la parole. D'un ton sec et autoritaire, il lui demanda de rester. De ne pas le quitter. Violet se retourna, lui faisant maintenant face et ne puissant pas éviter son regard poignant. Il la commandait. Il l'implorait de ne pas lui faire volteface encore une fois et d'écouter ce que Terrence avait à dire. L'Australien s'avança, arrivant près de Violet. Il avait brisé les quelques centimètres qui causaient leur séparation. Et il s'ouvrit, enfin, à elle. Violet soupira, mine de tristesse s'affichant sur son visage. Ce n'est pas ce que je veux que tu me dises qui est important, c'est ce que tu ressens réellement. Qu'est-ce que je t'ai fais pour que tu aies si peur de moi ? Peur de me dire ce qui en est en réalité ? Elle secoua la tête, baissant les yeux sentant ses larmes monter. Si tu penses que je serais capable de t'oublier en me jetant dans les bras du premier homme venu, tu ne te mets pas seulement le doigt dans l'oeil mais alors tout le coude. Alors que les larmes étaient maintenant contrôlées, Violet releva le regard pour trouver celui de son interlocuteur. Je ne partirai pas. Pas parce que tu me le demandes, parce que j'ai envie de rester. Mais, cette fois, je pense que l'on mérite de mettre les points sur les « i » Elle avait ajouté la dernière phrase avec une voix tremblante. |
| | | Invité | Sujet: Re: Give me shelter, or show me heart + Violence 16/5/2018, 13:57 | |
| Il y avait souvent deux catégories de personnes, celles qui avaient un haute opinion d’elles-mêmes et celles qui, au contraire, se dévalorisaient, rares étaient celles qui savaient trouver l’équilibre. Et Terrence faisait en effet parti de la seconde classe. Il fallait bien admettre qu’avec la somme de toutes ses erreurs durant son parcours de vie il était difficile de le juger comme quelqu’un de bien, lui-même assumait mal ses erreurs et se reprochait beaucoup de choses. On pouvait peut-être accuser ses parents de ne jamais l’avoir valorisé, lui, le cadet, qui n’avait rien de brillant aux études, aucun talent à part celui du surf, mais évidemment, pour une famille travailleuse comme la sienne, le surf on n’en faisait pas son métier. Ses parents avaient toujours travaillé d’arrache pied pour donner une vie confortable à leurs fils, ils ne gâchaient pas leur temps libre, ils ne laissaient pas de place aux loisirs et, bien qu’aimants, ils étaient durs dans l’éducation de leurs enfants. On ne parlait pas beaucoup de sentiments chez les Kelly, on parlait peu, tout simplement. Mais peut-être que le jeune Terry avait manqué d’encouragements, quelque part il avait toujours ressenti ce besoin d’exister, de lire une sorte de fierté dans leurs yeux comme celle qu’il voyait quand ils admiraient son aîné. Alors il s’était engagé dans l’armée, la marine ça avait quelque chose de prestigieux, de qui forcer le respect et le jour de sa cérémonie d’engagement il avait enfin vu sa mère le regarder avec des yeux brillants. Dommage qu’il ait tout gâché par la suite, comme s’il demeurait incapable de suivre le droit chemin trop longtemps. Depuis lors il n’avait plus de soutien ni même de contact avec sa famille, rien de ce qu’il pouvait faire ne rendrait plus fière sa mère et toutes ces épreuves l’avaient enfermé dans cette forteresse de solitude ou, au moins, il avait le mérite de ne plus avoir de peine ni d’en causer. Jusqu’à ce soir de tempête où il avait osé s’ouvrir à Violet et aujourd’hui il comprenait qu’il avait encore une fois fait les choses de travers. Quand allait-il comprendre qu’il ne pouvait pas changer, qu’il détruisait tout ce qu’il touchait… Quand elle lui donna enfin le fond de sa pensée, Terrence comprit qu’elle avait tout interprété de travers. En même temps comment comprendre que s’il n’osait pas l’appeler c’était parce qu’il n’assumait pas ses propres sentiments. Elle faisait fausse route et il la laissa l’incendier encore une fois comme si ces mots qu’elle crachait pouvaient lui faire du bien, la soulager d’un poids qu’elle portait depuis des jours, enfin elle avait l’occasion de lui déverser toute son amertume, même si elle se trompait sur toute la ligne. Il finit par baisser la tête, penaud, en terminant son verre d’une traite. Tu es bien loin du compte… Il laissa cette phrase en suspens et Cox en eut marre de ses silences énigmatiques, elle allait partir si lui ne la retenait pas. Il voyait là sa seule chance de lui faire comprendre qu’elle avait tort à son sujet, qu’il ne la voyait pas comme une erreur de parcours ni une fille de passage. Si elle le quittait sans qu’il ne dise rien alors il n’aurait plus l’occasion de lui parler, il aurait laissé passer son tour, la laissant croire qu’il était l’un des pires salops de Bowen et qu’il avait juste profité d’elle. En se levant elle frôla sa jambe, il n’aurait fallu qu’un geste de Terrence pour qu’il n’attrape sa main et qu’elle reste auprès de lui, il la sentit hésiter une seconde et lui resta figé sur place, tête baissée. Ce ne fut qu’après avoir rassemblé tout son maigre courage qu’il gronda ces mots qui la stoppèrent dans sa course. Elle se retourna au moment alors même qu’il avait fait les quelques pas qui les séparaient, plongeant son regard dur dans le sien il savait qu’il avait toute son attention, il ne devait pas se louper cette fois, c’était maintenant ou jamais. Pourtant il se perdait dans ses mots, il l’engueulait presque alors qu’il aurait pu lui parler avec douceur. Mais la douceur, quand il était en colère, il ne connaissait pas. Et de la colère il en avait beaucoup trop en lui pour rester calme, tout son être tempêtait contre son fichu manque de confiance, contre cette fille qui le mettait hors de lui et dont il ne pouvait pourtant plus s’éloigner. Pouvait-on détester et aimer une même personne, tout ça en même temps ? Il se perdait mais il devait garder la tête hors de l’eau. Ses paroles eurent au moins l’effet de la décider à rester, ce n’était pas si mauvais. Il serra les dents. Ta simple présence me rend gauche. Et quand tu me regardes j’en perds mes mots, moi qui ne suis déjà pas bon dans cet exercice. Il était bourru et rustre, se sentant comme un éléphant dans un magasin de porcelaine alors qu’elle posait son regard sur lui prête à tout entendre. Il écrasa un rire nerveux à son trait d’humour, ils étaient tous les deux comme deux idiots qui marchaient sur des œufs, pas si différents l’un que l’autre et surtout ressentant les mêmes choses, sauf que Violet osait les affirmer, haut et fort, elle. C’était toute la beauté féminine, elles étaient toujours prêtes à prendre les armes, à se battre pour des causes qui les touchait et il semblait que pour la blonde, Terrence en soit une, même si désespérée, il restait une cause pour laquelle elle s’affirmait. J’vois pas trop la différence entre l’envie de rester et le fait que je te le demande… Il l’avisa d’un rictus provocateur, parce qu’il savait qu’il avait déjà gagné le fait qu’elle resta auprès de lui. Puis il hocha la tête, toujours plus prompt à l’écouter qu’à parler. Mais il n’était pas contre, mettre les points sur les “I”, même s’il ne savait pas bien à quoi s’attendre. Il s’éloigna un peu d’elle, regagna ce banc qui les avait accueilli un peu plus tôt, les coudes sur les genoux, il l’observait du coin de l’oeil avec toute la désinvolture qui le caractérisait. Allons-y, mettons les choses au clair.
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| | | Invité | Sujet: Re: Give me shelter, or show me heart + Violence 16/5/2018, 16:19 | |
| Violet ne s'était jamais arrêté aux commentaires des autres, pensant que ceux n'ayant rien de bon à dire étaient jaloux de la vie qu'ils s'empêchaient d'avoir. Le bonheur, pour elle, était accessible pour tout le monde. Il dépendait de comment on acceptait de passer au travers de la vie. De la façon que nous acceptons les choses. Elle, elle essayait toujours de trouver le bien dans une situation même si elle semblait être totalement catastrophique. Elle avait accepté l'homosexualité de son frère alors qu'autour d'elle les gens s'en moquaient. Puis, elle avait embrassé l'arrivée de sa nouvellement soeur avec le plus grand bonheur qu'il soit. Pourtant, ce changement de vie a tendance à attirer plus de jugement et de blocage. Violet, elle, n'en voyait aucun. Vivre et laisser vivre, une devise qui l'habitait depuis toujours. Son tour du monde y était pour beaucoup, aussi, alors qu'elle avait appris à vivre avec plusieurs cultures différentes et à se débrouiller dans des endroits insolites pour vivre sa vie. Mais, avec Terrence, c'était différent. Bien qu'elle essayait de retourner la situation dans tous les sens, il s'agissait de la première fois qu'elle rencontrait une impasse à son positivisme habituel. Comme si tout son être, à celui qui faisait battre son coeur à en rompre sa poitrine, la désemparait de ses moyens de défense. Il était celui qui lui faisait perdre ses moyens, dans tous les sens du terme. Elle perdait ses repères, elle qui pourtant était si droite à son habitude. Elle perdait sa fidélité à soi-même, celle de la fille toujours prête à foncer dans le tas sans que personne ne l'arrête. Les jugements de Terrence étaient assez pour freiner sa propulsion, même s'ils s'avéraient positifs au final. Dotée d'une facilité avec les sentiments, elle avait toujours su dire ce qui en était facilement. C'était blanc, c'était noir, c'était jaune ou vert, elle le disait. Lorsque quelque chose ne faisait pas son affaire, elle le disait. Alors, l'absence de parole de Terrence lui était perçue comme une sorte d'échappatoire lorsque la vérité était trop dure à dire. Lorsqu'elle était trop laide pour être entendre. Mais cette laide et véridique discussion, Violet aurait préféré l'avoir pour enfin être en mesure de le laisser se sortir de la tête. Pour qu'enfin elle arrête de se lever le matin avec le bleu de ses yeux dans son esprit. Pour que chaque fois que le vent se lève sur la plage les souvenirs de la tempête finissent par s'envoler. Elle aurait pu l'appeler, foncer et en avoir le coeur net, mais comme elle l'avait expliqué plus tôt Terrence l'avait démunie de toutes ses habitudes. Il était différent, pas comme tous les autres hommes à qui elle pouvait en vouloir sans problème et accepter leur perte. Ces hommes-là ne comptaient pas à ses yeux, alors que l'Australien un peu mystérieux, lui, comptait bien plus que ce qu'elle croyait. Et la douleur de le perdre simplement parce qu'elle avait brusqué cet homme qui ne croyait pas que les sentiments puissent exister lui arrachait le coeur. Elle avait donc préféré attendre jusqu'à exploser, incapable de supporter la situation plus longtemps. Il fallait que ça se règle, quitte à devoir accepter de le perdre indéfiniment. Alors, elle exprima ses pensées le plus cruellement qu'elle le pouvait. Non pas par exprès, bien évidemment, mais plutôt par la conséquence de la rage qui s'était accumulée en elle. Violet, la douce Violet, qui s'énervait de plus belle, plus qu'à son habitude envers lui. Elle lui avait craché toutes les bêtises qu'elle pensait, tout ce qu'elle avait retenu depuis le matin de la tempête. Toute la peine qui résultait d'avoir été laissé seule à elle-même avec les souvenirs des douceurs qu'ils avaient partagés. Tu es bien loin du compte… qu'il avait répliqué, la tête baissée entre ses jambes comme un chien coupable. Les silences et les phrases laissées en suspend étaient trop. Elle n'en pouvait plus. Elle se leva en coup de vent, après avoir frôlé la cuisse de celui qui avait été son amant pour qu'une seule nuit. Si pour elle son touché l'avait fait replongé dans le paradis des souvenirs, il ne semblait pas avoir eu le même effet chez Terrence qui demeurait froid. Elle allait partir et en le laissant là, ce soir, elle prononçait une promesse non écrite qu'elle le laisserait tranquille à vivre sa vie comme bon lui semblait, sans le déranger. Parce que, la beauté de l'amour, c'est d'accepter que l'autre soit heureux même s'il faut que cela soit sans sa propre présence. Alors qu'elle avait tourné les talons, déterminée à partir et emmener avec elle tout ce qui restait de cette soirée, il éleva le ton. Un ton qu'il n'avait jamais employé avec elle. Il avait déjà été en colère contre elle, mais jamais aussi autoritaire. Elle se retourna, obligée de rester à ses côtés. La proximité de Terrence lui rappela celles qu'ils avaient échangées des jours plus tôt. Alors que ses yeux commandaient déjà la blonde de l'écouter, ses paroles, elles, vinrent l'achever. Ne dis pas ça.. J'ai l'impression d'être la raison de tes maux. Elle aurait eu envie de le prendre par la main, de lui montrer comment il était plus doué que ce qu'il croyait. Les lèvres de la jeune femme affichèrent, en coin, ce qui paraissait un sourire penaud déchirer entre la joie et la tristesse. Jusqu'à ce qu'il prononce sa prochaine phrase où le naturel revient forcément au galop, sous-entendant qu'il avait encore une fois gagné. Même bataille que ce soir de tempête où il l'avait défié, avec raison, qu'elle ne résisterait pas à son charme. Elle marqua une expression exaspérée. Tu redeviens con, Kelly. l'avait-elle avisé alors qu'il recommençait à utiliser son mécanisme de défense propre à lui : la provocation. Ils prirent place sur le banc qu'ils avaient délaissé pour mieux se retrouver. Terrence, fin prêt à discuter. Enfin prêt à recenser les enjeux. Elle regardait l'horizon, cherchant les mots pour lui dire ce qu'elle avait sur le coeur, plus calme que précédemment. Elle ne voulait pas l'effrayer. Elle ne voulait pas le faire fuir. Il n'y a pas une nuit où je n'ai pas rêvé de toi depuis la dernière fois. J'ai besoin de savoir, de comprendre, qu'est-ce que ça représente pour toi. J'ai besoin de l'entendre pour faire le deuil, pour accepter. Je n'ai pas besoin que tu me répètes ta vraie nature, je sais, je pense que je te connais avec les années. Rien n'est pareil, tout a changé. Ses yeux n'avaient pas quitté l'horizon, incapable de le regarder en face. Mais, pas plus que par courage, mais plutôt par respect, elle détourna le regard vers lui plongeant enfin ses yeux dans les siens. On pouvait y lire toute la tristesse qu'ils contenaient, ses deux perles vertes qui avaient cherché à fuir l'océan.
Dernière édition par J. Violet Cox le 18/5/2018, 02:18, édité 1 fois |
| | | Invité | Sujet: Re: Give me shelter, or show me heart + Violence 18/5/2018, 00:02 | |
| Terrence n’était pas réellement conscient de l’emprise qu’il avait sur Violet. Lorsqu’il éleva la voix pour lui intimer l’ordre de rester il ne pensait pas avoir assez de poids pour qu’elle lui obéisse. Il n’avait rien d’un homme autoritaire qui demandant qu’on se plie à sa volonté, surtout pas envers les femmes. Mais sa voix était forte et tranchante, presque impressionnante. Il ne souhaitait pas que la jeune femme le craigne et il espérait bien qu’elle avait tout autant de caractère qu’avant pour toujours lui tenir tête comme elle le faisait par le passé. Le fait d’avoir plié à sa volonté le soir de la tempête, d’avoir fini dans ses bras ne voulait pas dire qu’il l’avait asservie, surtout pas. Mais comme dans toute relation conflictuelle qu’il pouvait avoir, Kelly ne savait répondre que par la force, de n’importe quelle façon. La belle resta donc figée sur place et il ne fallut que quelques secondes pour qu’il la rejoigne, incapable de rester trop longtemps loin de sa chaleur. Et puis ses mots vinrent prouver à Cox que malgré ce ton autoritaire qu’il employait, il n’en menait réellement pas large derrière la façade qu’il affichait. Il paraissait sûr de lui mais il ne l’était pas, il ne l’avait jamais été, en rien. Peut-être dans le domaine du surf, mais c’était tout. En tout cas lorsqu’il s’agissait d’amour il était vulnérable, il l’avait toujours été. Et ce soir, à la mercie de sentiments dont il ne savait pas quoi faire, face à une Violet qui voulait des réponses, il se sentait particulièrement mauvais. Pourtant maintenant qu’il avait réussi à la retenir il devait parler. Il s’exprima donc, de façon timide et maladroite, il se montrait une nouvelle fois avec toutes ses imperfections et ses mots semblèrent toucher la blonde qui lui répondit par un sourire timide. Il fallait qu’elle l’apprécie beaucoup pour rester malgré tout. Et cette affection qu’elle semblait lui porter restait un mystère pour notre homme qui ne comprenait pas ce qu’elle pouvait bien lui trouver. Il s’était toujours jugé comme un homme que l’on ne pouvait pas aimer, dont on ne pouvait pas vraiment tomber amoureux, il pensait avoir bien trop sale caractère, être bien trop difficile, fermé ou simplement désagréable pour éveiller un réel intérêt. Il se jugeait bon pour une nuit, à ça il n’était pas si mauvais et puis avec sa gueule de mec mystérieux il savait que ça marchait plutôt bien, mais pour le reste, pour plus qu’une nuit, il ne se faisait pas beaucoup d’illusions. Malgré ça Violet semblait voir meilleur en lui que ce qu’il voyait. Elle pourrait tomber de haut, à lui accorder tant de mérite. Alors comme pour lui prouver qu’elle ne devait pas trop en attendre de lui il rappela à sa mémoire qu’il pouvait être réellement insolent et la provoquant gentiment. En effet c’était également sa meilleure défense quand il se sentait faible, il était doué pour ça, pour appuyer là où ça dérangeait, juste pour faire pester l’autre, le faire enrager. Et il savait que Cox réagissait toujours au quart de tour face à lui. Il pouffa en baissant les yeux sur la pointe de ses chaussures. Avoue-le, ça t’avait manqué ! Cet trait de légèreté retrouvé c’était le signe qu’ils étaient tous deux un peu apaisés, qu’ils enterraient partiellement la hache de guerre, tout du moins qu’ils étaient prêts à discuter sans se hurler dessus. Visiblement ils avaient passé les derniers jours à penser à l’autre, tous les deux aussi mal en point l’un que l’autre, pestant dans leur coin tout en se faisant mille scénarios. A présent les choses devaient être dites clairement et pour Terrence ça n’allait pas être simple de s’ouvrir sincèrement face à cette fille qui l’impressionnait. Alors il laissa Violet commencer, pour elle c’était simple, elle avait l’habitude de dire les choses, de les mettre à plat. Et en effet elle ne mit pas bien longtemps à parler, Terrence l’écouta en la regardant à la dérobée. Jusqu’à ce qu’elle se taise, laisse passer un silence et vienne plonger son regard dans le sien. Il ne se déroba pas, soutenant ce regard qui avait tant de questions. Il eut l’envie folle de l’embrasser et cette simple idée était la preuve du pétrin dans lequel il s’était mis. Peut-être bien qu’il faudrait que tu fasses ton deuil, oui. Parce que moi j’y connais rien en à l’amour et à tout ça. La seule chose que je sais c’est que pense à toi, Mais je n’ai aucune idée de c’que ça veut dire. Et je ne veux pas te donner de faux espoirs si on n’attend pas la même chose. Moi je n’attends rien alors que toi tu sembles vouloir tellement, sûrement bien plus que ce que j’ai réellement à t’offrir Violet. Il haussa les épaules de façon résignée. Pourtant je penses à toi, c’est vrai j’peux pas le nier. Et là j’ai envie de t’embrasser. tu vois, c’est bête, j’sais pas quoi faire avec tout ça. Il lui sourit timidement. Il était si malhabile, si empoté, comme un gamin à qui il fallait tout apprendre. Mais Cox n’avait pas le temps de le prendre par la main, elle devait avoir besoin d’un homme qui savait ce qu’il voulait, pas d’un indécis qui ne lui offrait aucune sécurité, surtout pas de lui.
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| | | Invité | Sujet: Re: Give me shelter, or show me heart + Violence 18/5/2018, 02:11 | |
| - HJ:
ce n'est vraiment pas ma meilleure, sorry tu me pardonnes ? ps : tu as le droit de dire que je suis méchante, cette fois c'est vrai :oliver:
Violet était une militante. Elle se levait et défendait ce en quoi elle croyait : ses idées, ses envies, ses sentiments. Elle ne mâchait jamais réellement ses mots. Libre comme l’air, rien y personne ne pouvait l’en empêcher. Une partie d’elle le devait à ses parents qui lui avaient appris à jamais se laisser marcher sur les pieds. Ils avaient élevé une femme forte, droite pour qui il était important de défendre ses convictions. Elle faisait peur aux hommes, plus souvent qu’autrement. Parce qu’elle leur tenait tête, parce qu’elle avait des idées fortes, parce qu’elle ne se laissait pas marcher sur les pieds, parce qu’elle savait où elle voulait aller dans la vie et que personne ne pouvait lui en empêcher, parce qu’elle n’avait pas réellement besoin d’un homme pour être heureuse. Elle bâtissait son bonheur là où elle allait, avec ce qu’elle avait. Et tant mieux si un homme faisait parti du tableau. Elle n’était pas à la recherche désespérément d’amour et de compagnie. L’Américaine n’avait jamais dépendu de quelqu’un. Jusqu’à aujourd’hui. Aujourd’hui où sans le son de la voix de Terrence elle cherchait son chemin, perdue dans ce qui lui restait de souvenirs. Aujourd’hui où sans le toucher de Terrence elle était incapable de surmonter les heures qui s’écoulaient. Il l’avait ensorcelé. Il lui avait jeté un sort, la gardant captivé entre ses mains. Celle qui n’avait jamais été domptée ne comprenait pas ce qui lui arrivait. Elle l’appréciait, ça c’était certain. L’amertume d’autre fois s’était rapidement estompée. Mais, rien de plus. Il était trop tôt pour crier à l’amour. Crier à l’envie de former un couple. Crier sur tous les toits que c’était lui et lui seul qui faisait battre son cœur. Violet croyait en l’amour, oui, mais elle croyait aussi qu’il se développait au fil du temps. Alors, que son cœur batte la chamaille dans sa poitrine aussi rapidement pour un homme, elle ne le comprenait pas. Un homme, qui plus ait, était l’inaccessible. Un homme qui pourrait briser son cœur en un claquement de doigts, s’il le voulait. Et pourtant il ne l’avait pas fait, pas même après les idioties que Violet avait pu lui cracher au visage. Il avait demandé à ce qu’elle reste, à ce qu’elle ne l’abandonne pas. Il la retenait par ses mots, par le début de ses confidences. Violet n’avait demandé que la vérité. Pure et dure. Pas de flafla ou d’artifices. La vérité absolue, celle qui ne se cachait pas derrière des bouquets de papillons et des arc-en-ciel de bonheur. Et elle l’avait. Il ne manqua pas, d’ailleurs, de sortir à nouveau ses pointes de provocations qui teintaient leur relation. T’enfles pas trop la tête. Tu t’accordes beaucoup d’importance. C’était leur nature, à eux deux, de se chercher et de se trouver par la provocation. Il l’exaspérait, elle l’énervait, mais c’était leur façon d’être. Pas même leur nuit qui avait figée le temps n’avait pu effacer complètement la façon dont ils se traitaient mutuellement. Même si au fond d’elle même, Violet aurait voulu lu dire que ce qui lui manquait c’était lui et ses baisers rassurants.
Elle avait vidé son sac et elle l’avait écouté à son tour. Rien dans ses paroles l’a rassurait. Rien ne lui faisait du bien. Même s’il pensait à elle. Même s’il avouait ne pas être capable de voir autre chose qu’elle lorsqu’il fermait les yeux. Il lui disait de faire son deuil, que c’était mieux ainsi. Qu’elle lui en demandait trop, alors qu’elle ne lui avait demandé que la vérité. Elle voulait savoir où Terrence en était dans sa tête et elle l’avait su. Au fond d’elle, probablement, elle aurait aimé qu’il lui dise qu’elle était celle qui changeait les choses. Celle qui lui donnait envie de laisser tomber les précautions. Je vois.. C’était ce qu’elle avait trouvé à dire, de prime abord. Elle encaissait le choc. D’abord, il lui confirmait qu’elle devait passer l’éponge sur ce qui s’était passé. Mais, il ajoutait aussi qu’il pensait à elle, sans savoir ce que cela signifiait réellement. Rien pour aider Violet à déchiffrer ses intentions et ses ressentiments. Le deuil. C’était ce qui lui demandait de faire. Et si c’était vrai, s’il ne répondait pas seulement par peur de paraitre trop engagé, lui, l’homme solitaire, elle le ferait. Elle tâcherait de l’oublier. Qui a parlé d’amour, d’ailleurs ? Parce que je pense que j’ai loupé ce passage. Ajouta-t-elle sur la défensive. Évidemment qu’elle y avait pensé, même si elle n’était pas prête à se décréter amoureuse. Évidemment que dans ses propos ce vaste sentiment avait été sous-entendu. Elle n’était pas amoureuse, mais elle avait des sentiments. Et pas de ces sentiments qui pouvaient se volatiliser après quelques jours. Ceux qui étaient là, bien ancrés, et qui menaçaient de faire mal. Qu’est-ce que tu aurais à m’offrir au juste ? Une dernière nuit et puis c’est tout ? Et, ensuite, tu te croirais permis de faire le jaloux quand je sortirais avec un autre homme ? Renchérit-elle, alors que son cœur se rompait plus qu’elle ne l’aurait cru. Les mots de Terrence avaient été blessants et tranchants comme un couteau, sans même qu’il ne le sache. Il ne pouvait pas savoir comment la vérité pouvait l’atteindre et il n’était pas à blâmer. Violet l’avait réclamé cette vérité, aussi laide qu’elle pouvait être. Elle lui avait demandé d’être honnêteté, sans mâcher ses mots pour lui faire plaisir. Il l’avait écouté, sans lui faire de faveur. Elle maintenait son sang froid, ne démontrant pas pour autant au militaire au cœur froid qu’elle était affectée par ses propos. Tu sais pas ce que tu veux, Terrence et c’est moi qui en paie le prix. Tu ne veux pas m’voir avec quelqu’un d’autre, mais tu ne veux pas que je m’accroche à toi. Tu m’exaspères et je ne me battrai pas pour toi. Je ne te ferai pas changer d’avis. J’te courrai pas derrière. Mais tu ne peux pas me monopoliser. Elle avait ajouté la dernière phrase en fronçant les sourcils, le regard sérieux. Puis, elle avait lâché un soupir d’exaspération. Il l’énervait, mais pas autant qu’elle se détestait d’avoir cru, le soir de la tempête, qu’elle avait finalement créé une brèche dans ce qui lui servait de coeur. L’Américaine ne l’avait pas quitté des yeux. Trop intriguée par les réactions qu’il pouvait avoir. On est au moins du même avis pour quelque chose. Moi aussi, j’ai envie de t’embrasser en ce moment. C’est mal et ce serait bête oui, et ça ne m’aidera pas à t’oublier. Bien trop forte pour laisser paraitre quoi que ce soit devant celui qui l’avait brisé, elle détacha son regard du sien. Le discours de Terrence était loin d’être sans espoir, mais Violet savait trop bien que de s’y accrocher serait de changer la nature de l’Australien. Et cette simple pensée était inconcevable. À sa dernière question, quoi faire avec tout cela, Violet n’avait qu’une réponse. Tu fais comme tu as toujours fait : tu continues à me détester de ton côté de la plage et je fais de même du mien. Comme avant la tempête. Tous deux savaient pourtant que plus rien ne serait comme avant. Que tout avait changé dès le premier baiser. Au fond d’elle-même, elle le savait. Mais, elle n’allait pas lui avouer à lui qui semblait déjà déterminer à tout effacer. Parfois, il ne suffit que d’être certain des sentiments de l’autre pour oser les avouer à son tour, cependant pour les deux amants c’était bien plus compliqué que ça. Il fallait d’abord faire fondre les icebergs qui enfermaient le cœur de Terrence avant tout chose.
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| | | Invité | Sujet: Re: Give me shelter, or show me heart + Violence 19/5/2018, 00:25 | |
| Le but de Terrence ce soir n’était pas de se faire mal voir de la part de Violet, pour ça il savait déjà s’y prendre, il n’avait pas besoin d’une mise au point. Et puis d’ailleurs il n’était pas sensé la croiser. En refermant la porte de sa caravane sur un Stan avec son regard abattu, un pincement au cœur d’abandonner son chien alors que celui-ci n’était pas totalement remis de la tempête et qu’il ne supportait plus tellement d’être laissé seul trop longtemps, le barbu n’avait pas songé un seul instant tomber sur la jeune femme au cour de la soirée. Il avait été pris au dépourvu, lui qui était déjà totalement perdu. Alors le fait qu’elle lui demande des explications le laissait chancelant, incapable de savoir qui lui répondre et donc sur la défensive parce qu’il était plus simple pour lui de se retrancher sur lui-même que d’aller au devant des autres, surtout d’une femme. Pourtant si Cox s’était ouverte, bien trop facilement comme si c’était chose aisée de parler de sentiments, Kelly devait donc se plier à l’exercice, il avait accepté de le faire un peu plus tôt. Il se lança alors, avec tout son manque de compétence dans ce domaine, avec aussi des paroles inélégantes et totalement gauches mais il avait le mérite de ne pas se dégonfler. La première réponse de Violet ne se fit pas attendre, acerbe et tranchante, elle fut comme un choc pour Terrence qui fixa la blonde, atterré par ses mots. J’sais pas, j’ai pas… c’est un grand mot, oui mais… Il bégayait presque, une nouvelle fois elle lui faisait perdre ses moyens et il ponctua donc sur un soupir pour toute conclusion. Employer le mot amour était sûrement bien trop fort mais c’était surtout une façon de parler, parce qu’il s’agissait bien d’une histoire de sentiments qui se jouait entre eux. Et elle continua, elle tempêtait, reprenant toute les paroles de Terrence et les retournant contre lui comme s’il lui avait fait l’affront de la rejeter et qu’elle se sentait trahie. Visiblement déçue, Violet déversait à notre homme toute cette rage qu’elle avait contre lui, cet homme qui osait lui refuser ce qu’elle voulait. Très vite il la vit comme une petite fille gâtée à qui on refusait une faveur, comme si tout lui était dû et que son ultime caprice n’avait pas été exaucé. Sauf qu’il n’était pas là pour lui faire plaisir, si elle était prête à lui ouvrir son cœur bien plus que ses cuisses, elle voulait qu’il en fasse de même et quand il le faisait, de la mauvaise façon, certes, mais se pliant malgré tout à cet exercice périlleux, elle n’était tout de même pas satisfaite. Et elle pensait encore et toujours qu’il n’attendait qu’une chose d’elle, une partie de sexe et rien de plus. En vérité elle n’avait rien écouté de ce cris du cœur qu’il avait poussé, d’un cœur qui s’éveillait à peine et qui avait tout à apprendre. Elle voulait d’un homme qui aurait les mots justes alors que lui en manquait cruellement. Et cette simple idée le décevait énormément, lui qui avait pourtant tenté de s’ouvrir. Il se referma donc totalement dans sa coquille, mine renfrognée et l’oeil mauvais. C’est ça, tu as raison, je ne sais pas ce que je veux mais toi tu le sais parfaitement pour moi. Tu n’as pas tort, j’imagine, la seule chose dont j’ai envie c’est qu’on baise à nouveau et rien de plus, c’est bien ça Violet, toi qui me connais si bien ?! Il leva les yeux au ciel, bien plus énervé que ce qu’il aurait voulu montrer. Il se leva sans attendre sa réponse pour faire les cents pas, tout plutôt que de rester trop près de cette fille qui le rendait fou de rage et à qui il aurait pourtant tellement voulu prouver sa bonne foi. Cette discussion tournait en règlement de compte, une dispute idiote et de plus en plus violente entre deux personnes qui souhaitaient pourtant si désespérément la même chose mais qui n’arrivaient pas à se comprendre. Comme s’il était inconcevable pour chacun que l’autre puisse ressentir la même chose, comme s’il leur était impossible d’imaginer pouvoir trouver un semblant de bonheur dans les bras de l’autre. Et au lieu de s’expliquer, de chercher à se comprendre, ils haussaient graduellement le ton sans chercher à prendre un instant pour comprendre qu’ils étaient aussi stupides l’un que l’autre. Oui, restons chacun sur notre plage, on a qu’à s’ignorer proprement comme on l’a toujours fait, c’est certainement la seule chose sur laquelle on sera toujours d’accord en fait. Il sourit de façon mauvaise. Bien plus que le fait qu’on veuille s’embrasser. Ca, malheur, il ne faudrait surtout pas, tu risquerais de craquer pour celui qui ne cherche qu’à te pervertir. Il se moquait d’elle, la singeant comme si elle le prenait réellement pour le diable tentateur. De toute façon je ne suis pas capable de faire autre chose que te détester selon toi. Alors déteste-moi sur ton maudit bout de plage. Et moi j’ferais bien ce qui me chantera puisque ça ne te concernera plus. Il lui lança un dernier regard avant de tourner les talons. Il s’éloignait pour cacher sa déception et sa peine, il cherchait l’ombre pour se cacher d’elle. Parce qu’il ne voulait pas qu’elle remarque qu’au delà de ses yeux brillants de colère, son regard s’était voilé d’une tristesse soudaine et follement douloureuse lorsqu’il avait compris que tout était gâché et piétiné, tout espoir même infime, toute douceur réduite en un tas d’aigreur que chacun ressentait à nouveau pour l’autre. Ils le savaient, après cette nuit de tempête tout serait différent mais Terrence n’aurait pas imaginé un seul instant se sentir si démuni à l’idée d’avoir gaspillé cette chance de se rapprocher de Violet pour qu’il en ressorte quelque chose de bien. Alors il préférait repartir chez lui, son chagrin sous le bras comme pour lui prouver que définitivement, les histoires de filles et de sentiments ce n’était pas pour lui.
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| | | Invité | Sujet: Re: Give me shelter, or show me heart + Violence 19/5/2018, 02:03 | |
| Violet paraissait souvent trop sage, trop droite, trop parfaite. Elle semblait avoir réponse à tout, sans jamais se tromper. Ce genre de commentaires lui faisait plutôt mal. C’était d’ailleurs la meilleure chose à lui dire pour l’énervée ou pour la blessée volontairement. La jeune femme américaine n’y pouvait rien. Elle avait une joie de vivre naturelle et elle savait où elle allait dans la vie. Pourtant, il ne fallait pas croire que rien n’était difficile pour elle, que tout lui était dû. Elle ne venait pas d’une famille si fortunée. Évidemment, elle n’avait manqué de rien étant petite, mais elle avait toujours dû travailler fort pour avoir ce qu’elle voulait : ses parents l’avaient élevée ainsi. Et, bien que parler de ses sentiments semblait être une chose plus aisée pour elle que pour l’Australien, la peur d’être rejetée et qu’il comprenne de travers ses paroles l’animait tout de même. Elle n’avait pas le sentiment d’être exigeante, pourtant elle comprenait bien à en voir les réactions de son amant qu’elle le sonnait bien plus que ce qu’elle aurait pensé. Violet ne savait même pas elle-même ce qu’elle attendait de Terrence, elle n’avait pas d’idée précise de ce que leur relation pourrait être. Elle avait envie de leur laisser la chance d’être, de lui dire qu’elle n’avait pensé qu’à ses bras depuis la tempête et qu’elle était prête à accepter d’attendre et de voir où cela pouvait les mener. Faute de dialogue compréhensible, la discussion prit une tout autre allure. Tout ce qu’elle voulait lui dire s’était envolé, laissant place à la rage et à la colère qu’elle avait ressentie. On aurait pu croire qu’il s’agissait d’une crisette enfantine, mais il s’agissait bien plus d’une réaction face à l’incertitude de l’avenir que la blonde semblait éprouver. Alors, elle lui avait dit maladroitement, elle aussi, ce qu’elle avait sur le cœur. Ce qui ne plaisait pas à Terrence, visiblement. Et, rapidement, son caractère explosif reprit le contrôle de l’homme qui essayait de fuir toutes les ouvertures de tendresse. Le mot amour était fort, certes, mais c’était lui qui l’avait employé. Jamais Violet ne l’avait utilisé. Non pas pour éviter d’effrayer l’Australien, mais bien parce qu’il était trop tôt pour parler de ce sentiment. Oui, il s’agissait d’une histoire de ressentiment. Oui, ils étaient pris au piège dans une boucle de sentiments forts que l’ont pouvait confondre avec l’amour. Mais, pour le moment, il était impossible de mettre un nom sur ce qu’ils ressentaient. T’es qu’un enfoiré, Kelly. Mais t’as raison, j’te connais pas.. c'est que tu m’laisses pas la chance de te connaître ! C’est une voix douce et clame qui prononça la dernière phrase, presque pour effacer l’insulte qui avait été prononcée au départ. Cette bêtise, elle avait été dite pour canaliser sa frustration. Le reste de son monologue, lui, venait du cœur. Le regard de Terrence était mauvais, rempli de colère, alors que celui de Violet s’était adouci comprenant que cette fois elle l’avait véritablement irrité. Et elle ne cherchait pas à le faire, bien au contraire. Tout ce qu’elle voulait c’était de lui faire comprendre comment elle se sentait dans cette situation un peu trop ambigüe. Comment il l’avait fait sentir et comment elle voyait la suite des choses. Il avait commencé, Terrence, en jouant la carte de la jalousie quelques minutes plus tôt et maintenant il lui en voulait de s’ouvrir à lui. Comme si Violet n’y avait pas le droit. Comme si elle devait garder ses sentiments cachés dans une boîte de pandore qu’il fallait éviter d’ouvrir. Comme s’il fallait empêcher la vérité de s’ébruiter parce que si elle venait au grand jour, alors là quel malheur cela serait. Que penseraient les habitants de Bowen ? Et les proches de Terrence ? Lui qui n’avait jamais été apprivoisé à l’amour avait-il peur du regard que les autres pouvaient poser sur lui ? Ou, alors, il avait peur ce qu’il pouvait ressentir pour Violet ? Et pourtant, les sentiments naissants qui menaient vers l’amour n’avaient rien d’effrayant en temps normal. Il fallait donc que ce soit autre chose, non pas de l’amour mais plutôt une simple soif de son corps. Il s’était levé et le cœur de la jeune femme s’était resserré, croyant qu’il la quittait pour de bon. Il faisait preuve d’une distance, froid, comme il l’avait toujours été avec elle et pourtant Violet lui aurait crié de revenir auprès d’elle. Que tout allait bien aller. Qu’elle attendrait, qu’elle lui donnerait tout le temps dont il avait besoin. Elle était là, à regarder l’océan que l’on pouvait apercevoir au loin, dans l’horizon, plutôt que de l’implorer de revenir auprès d’elle.
Il fallait être stupide pour croire que Terrence ouvrirait son cœur aussi facilement. Violet aurait pu prédire sa réaction, comme si elle l’avait scénarisée. C’était à croire que leur dispute avait été dirigée digne d’un soap américain de mauvais gout. Les deux antagonistes étaient sur une pente glissante les menant vers un fossé abrupt, vers un cul-de-sac sans issues. Ils étaient arrivés au bout de leur histoire, malgré eux. Une histoire qui n’avait pas encore commencé. Une histoire qui aurait pu fonctionner, s’ils s’étaient un peu plus compris dès le départ. Les histoires de couchettes, Violet n’y connaissait rien. Elle n’était pas douée pour décoder les signaux. Elle ne savait pas quand il fallait s’accrocher ou quand il valait mieux laisser tomber le morceau. Ce n’était pas pour rien qu’elle ne s’accordait pas ce genre d’écarts de parcours aussi souvent. Les mots, aussi tranchants que le regard de Terrence, raisonnaient encore dans sa tête. Il se moquait d’elle, la rabaissait à une parfaite sainte-nitouche incapable d’encaisser ses décisions. Elle voulait lui répondre, mais la rage était trop poignante. Cette fois, elle ne pouvait plus contrôler ce qu’elle ressentait, la fierté s’était envolée. Ses yeux s’étaient remplis e larmes mélangées de plusieurs émotions différentes : la rage, la colère, la déception et la tristesse. Comme si ça m’avait déjà regardé… Avait-elle prononcé d’une voix fragile, menaçant de se briser, au même moment qu’il tourna les talons. Elle l’avait perdu pour de bon. Terrence c’était éloigné, prêt à partir. Les conséquences qu’elle avait prédit à la suite de cette tempête remplie de bien plus que de simples désirs lui revenaient droit au visage, bien plus fort que ce qu’elle avait prédit. Elle tremblait, habitée par le trop-plein d’émotions, mais elle n’avait plus la force de continuer à l’engueuler. Ils s’étaient laissé prendre trop longtemps au piège des ennemis qui s’injuriaient dans des concours du plus cruel. Elle soupira, en se levant et en faisant quelques pas vers lui sans pour autant briser la distance qu’il avait souhaité prendre. Elle pleurait en silence, incapable de retenir ses larmes. La femme qu’elle était à cet instant n’avait rien de la forte et caractérielle Violet habituelle. Elle était désemparée. J’ai pas voulu te pousser à bout. J’ai pas voulu que tu me déteste à ce point… Je sais pas quoi te dire, Terry, je sais pas. Tu vois, là, c’est moi qui suis malhabile avec les mots. C’est moi qui n’est pas douée avec les hommes. Tout ce que je voulais, c’était te faire comprendre que tu importais à mes yeux. J’voulais croire qu’on pouvait se donner une chance de voir où ça pouvait nous mener, sans pression. Sans promesse. Juste… laisser la vie nous guider. Violet marqua une pause, essuyant les larmes qui martelaient son visage maquillé. Elle serrait ses mains l’une contre l’autre nerveusement. Depuis cette nuit-là, je n’arrive pas à te sortir de ma tête. Ça me rend malade.. J’espère qu’un jour tu me pardonneras.. Tu m’as demandé de ne pas partir, de rester, mais.. je pense que la dernière chose que tu veux présentement ce soit de me regarder. Un long soupir s’était échappé, suivi de deux mains moites qui s’étaient balancées le long du corps de la jeune femme. Voilà, c’était dit. Avec toute la douceur dont elle était capable. Et, pour lui donner le temps d’encaisser la soirée, Violet se retira. Elle lui tourna les talons, incapable de rester plantée là à le regarder. |
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