Je ... Pas ... Signer ... Pour ça ?!

L’usine marchant plutôt bien ces derniers temps, tu avais décidé d’engager quelqu’un pour s’occuper de la paperasse, chose que tu détestes et que tu peines à faire. Maxine t’avait aidé dans cette tâche, à une époque, en quelque sorte, mais aujourd’hui elle n’était plus là. Tu lui avais servi de couverture pour son boulot de faussaire et du coup, c’était plus simple de travailler avec elle qu’avec Jim. Jim semblait blanc comme neige, ne se doutant pas du tout de ce que tu tramais dans ce bureau avec ces nombreux clients. C’est peut-être pour ça que tu as décidé de le choisir, finalement, malgré son peu de compétences dans le milieu. Néanmoins, maintenant qu’il travaille pour toi, tu dois admettre que tu n’as pas à te plaindre de son travail. Il s’en sort plutôt bien pour quelqu’un qui n’a pas de connaissances dans ce milieu. Et surtout il ne pose pas tellement de questions quand tu as des rendez-vous un peu douteux comme ce soir. Ce soir, tu es en tête à tête avec un client pour ton second boulot, le boulot de mafieux. Vous discutez d’un trafic d’armes, le but étant d’en faire passer d’un pays à l’autre pour un gros client. Dans un sac non loin de vous, reposent d’ailleurs quelques armes. L’une ou l’autre mitraillette et même un sniper. Ce ne sont que des propositions de ton client pour le genre d’armes à exporter, ce qui fait qu’elles sont peu nombreuses, ces armes. Il y a également une mallette sur le bureau avec de l’argent à l’intérieur, une sorte de promesse de dons. Quelque chose dans ce genre-là. En inspectant la scène de l’extérieur, ça doit paraître totalement suspect mais tu ne t’inquiètes pas vraiment pour Jim qui doit être rentré à l’heure qu’il est. C’est sans doute pour cette raison que tu as laissé la porte entre-ouverte, n’imaginant pas que vous puissiez être écoutés. « Et le transfert ? » Demandes-tu à ton correspond avant d’avoir une réponse. « 10 000 ? Il se fout de ma gueule... » Ajoutes-tu un peu sur les nerfs. « Dis à ton contact que j’attends mieux. Bien mieux. »

Malheureusement pour toi, tous tes rendez-vous ne sont pas des réussites et ce soir c'est loin d'en être une. Tu n'aimes pas ce qu'on te propose, ce n'est pas assez. Tu as l'impression que ton client se fout ouvertement de ta gueule, devant toi. Alors tu hausses un peu le ton mais de toute façon, tu t'en fous, à cette heure-ci, il n'y a plus personne pour vous écouter. Du moins c'est ce que tu imagines. « C'est une Type-92 que je lui propose pas une AK-47. Dites-lui qu'il arrête de se foutre de ma gueule. » Dis-tu à ton client qui est en conversation téléphonique avec son patron. Lui n'est que représentant mais malheureusement, c'est lui qui doit subir tes foudres. « Connard. » Cries-tu en tapant du poing lorsque tu entends la réponse du patron. « J'vais en référer à mon boss, ça ne va pas lui plaire du tout. Il ne sait pas ce qui l'attend. » Tu te lèves finalement, prenant la direction de la porte de ton bureau pour foutre l'homme dehors. Tu arques un sourcil, attendant de voir s'il est prêt à t'affronter ou s'il va prendre la fuite comme tu lui intimes de faire. « Pas la peine d'essayer de reprendre le sac ni la valise. » Autrement dit, tu gardes l'argent et les armes. Faut pas se foutre de ta gueule deux fois. Ton client ne bronche pas et sort du bureau en quelques secondes, tu le suis pour le raccompagner jusqu'à la porte. Lorsque tu sors de ton bureau, tu vois Jim non loin de vous et c'est assez pour te faire froncer les sourcils. Tu ne dis rien sur le moment, ce n'est que quelques secondes plus tard lorsque tu reviens vers lui que tu l'interroges sur sa présence tardive. « Tu es encore là ? Je te croyais déjà parti. » Dis-tu avec un air légèrement suspicieux. Est-ce qu'il vous a entendu ? Sans doute, tu n'as pas vraiment mesuré l'intensité de ta voix. Est-ce qu'il va poser des questions ? Tu ne l'espères pas sinon tu risques de devoir le virer et ce serait vraiment dommage. Sauf si tu parviens à le détourner assez loin de la vérité.

Après avoir raccompagné ton client, tu reviens vers Jim et l'interroges sur sa présence tardive au boulot. Tu le pensais déjà parti depuis bien longtemps et si à un autre moment et dans d'autres circonstances tu l'aurais trouvé plutôt professionnel, aujourd'hui, ça t'agace vraiment qu'il soit encore là. Dans le fond, tu espères qu'il n'a rien entendu et surtout qu'il ne posera pas de questions parce que là tu serais réellement dans la merde. Mais penser ça, c'est être bien trop naïf et tu ne l'es pas. Pas du tout. Sa réponse n'est pas rassurante d'ailleurs, il semble un peu paniqué et ce n'est pas étonnant s'il a entendu toute la conversation échangée dans ton bureau. « Tu n'as pas quelqu'un qui t'attend à la maison ? » Demandes-tu en soupirant légèrement. Tu crois savoir qu'il va bientôt se marier mais tu n'es plus sûr de rien. Il faut dire que tu ne t'intéresses pas tellement à la vie des autres sauf lorsqu'il s'agit de tes proches vraiment proches. Autant dire, peu de personnes. « M'ouais. » Rétorques-tu lorsque Jim ajoute n'avoir rien entendu. Dire ça revient à dire qu'il a tout entendu ou presque et ça ne te plait pas. « Je ne suis pas contre le fait que tu finisses ton travail plus tard mais à l'avenir j'aimerais être prévenu. » Ajoutes-tu un peu plus sèchement que tu ne le voudrais. Tu ne veux pas être trop violent envers lui mais tu n'aimes pas te sentir écouter voire même épier. Jim n'est pas méchant dans le fond mais il pourrait tout aussi bien être un infiltré pour une mafia ennemie de la tienne et là, ce serait vraiment la merde. « Oh et évite de me mentir à l'avenir. » A présent, s'il pensait encore que son mensonge était passé, il n'y a plus de doute. Il sait que tu ne le crois pas une seule seconde.

Sa Grigri, ça te fait sourire rien que d’entendre ce genre de surnom mielleux. Tu n’as jamais donné de surnom à qui que ce soit car tu trouves ça inutile et bien trop enfantin pour toi mais lorsque les autres le font, ça t’amuse beaucoup. Non pas que tu veuilles te moquer de Jim mais c’est juste que… et bien ça ne te ressemble pas du tout. « Oh d’accord. Tu ne devrais pas la faire trop attendre. » Dis-tu en arquant un sourcil. Surtout que si tes souvenirs sont bons, ils vont se marier, ils ont sûrement des tas de trucs à préparer tous les deux. Sauf s’ils préfèrent un mariage simple mais ça, tu n’en sais rien, tu ne poses pas vraiment de questions sur la vie privée des gens sauf quand tu as un réel intérêt à le faire. « Ce n’est pas si grave, Jim. C’est juste qu’à l’avenir je préfère être prévenu, d’accord ? » Demandes-tu en soupirant. C’est fou comme il t’est impossible de t’énerver sur lui, même si tu le voulais. Il a ce petit quelque chose qui fait qu’il gagne l’empathie des gens même avec ceux qui n’en possèdent que très peu comme toi. « Je ne dis pas que tu mens sur ton intention de rester mais plus sur le fait que tu as sans doute entendu des bribes de ma conversation. » Réponds-tu en passant une main dans tes cheveux avant de reprendre la parole : « J’ai haussé la voix, croyant qu’il n’y avait personne d’autre, croyant que tu étais parti, alors non, je n’ai pas été discret et tu as sans doute entendu certaines choses qui ne te concernent pas. » Tu voulais lui faire comprendre qu’il valait mieux pour lui qu’il ne se mêle pas de ton business et que peu importe ce qu’il a entendu, il fallait qu’il oublie tout. « Par contre ouais t’as bien fait de rester ici. » Dis-tu à Jim lorsqu’il t’avoue ne pas avoir osé entrer dans ton bureau. C’est mieux pour lui qu’il ne le fasse pas, c’est certain. Sauf quand tu l’y invites, évidemment. « Je ne sais pas ce que tu crois avoir entendu ou avoir compris mais ce n’est pas important, d’accord ? » Demandes-tu en soutenant son regard pour être sûr que tu peux avoir toute sa confiance et qu’à l’avenir, il ne se mêlera pas de tes affaires.

« Ouais tu as raison. Il faudrait trouver un moyen de m'avertir de ta présence. Un nom de code ? Un bruit sonore ? Ou tout simplement un coup de téléphone ? » Demandes-tu, amusé par la tournure de votre conversation. Tu as un peu l'impression que vous la jouez agents secrets alors qu'un simple sms serait tout aussi simple. Lorsque tu accuses Jim de mentir, tu sais pertinemment que tu as raison. D'ailleurs, le rouge qui parvient jusqu'aux joues du jeune homme te le prouve aisément. Néanmoins, tu gardes ton calme, attendant d'avoir plus d'explications. Ce qu'il ne tarde pas à faire. Il a déjà oublié ? Tu retiens un nouveau sourire amusé au coin de tes lèvres pour ne pas paraître impoli mais rigoles beaucoup intérieurement. Tu sais qu'il n'a pas oublié mais qu'il essaie de se protéger, d'une certaine façon. Aurait-il peur de toi ? S'il a entendu des bribes de ta conversation, sans doute. Avec ce que tu tramais là-dedans, tout le monde appréhenderait ta présence. Du moins en quelque sorte. Mais malgré tout, Jim ne fléchit pas devant toi et pour ça, tu ne veux pas lui manquer de respect en riant. « Bon, ça va. Tu es déjà pardonné. » Réponds-tu en soupirant légèrement et en t'appuyant contre le mur, un pied à terre, un pied contre celui-ci. Dans le fond, Jim n'est pas un mauvais garçon, bien au contraire. C'est sans doute pour cette raison, aussi, que tu as décidé de l'embaucher malgré ces quelques lacunes. Lorsqu'il reprend la parole, tu lèves légèrement les yeux au ciel, agacé qu'il tente de savoir ce que tu faisais réellement dans ce bureau. Tu comprends bien qu'il désire savoir si tout ça est légal ou non mais moins il en sait, mieux c'est. Et puis surtout, tu ne lui fais pas assez confiance pour te confier. Déjà que tu ne te confies à personne, alors, encore moins à lui. « Non ce n'est pas "mal" et non, nous ne faisons rien de grave. Est-ce que classer des papiers, répondre à des appels, c'est mal pour toi? Ton travail est totalement clean, tu n'as pas à t'en inquiéter. » Son travail, oui, le tien, c'est une autre affaire. Mais ça, Jim n'a pas besoin de s'en soucier. Néanmoins, tu sens une certaine réticence chez lui à présent. Tu sais qu'il n'oubliera pas tout ce qu'il a entendu ou pense avoir entendu/vu. Est-ce que tu devrais le virer pour ça ? Tu n'en as pas vraiment envie en tout cas et seul le temps t'apportera une réponse. S'il devient trop curieux ou trop insistant, il faudra bien que tu t'en sépares mais jusqu'ici, ce n'est pas encore nécessaire. « J'aidais simplement un ami pour un autre boulot ce soir. Cela n'avait rien avoir avec mon entreprise. Es-tu rassuré ? » Certainement pas mais tu te dois de lui poser la question. Ce sera une garantie pour toi qu'il n'en parle à personne.

HJ:

Il est plutôt clair que Jim n'est plus du tout à l'aise en ta présence maintenant qu'il a entendu des bribes de ta conversation et qu'il sait - il n'est pas con - qu'un truc se trame. Heureusement pour toi, il est bien trop naïf pour imaginer tous les détails mais il n'a pas l'air d'aimer le fait que tu flirtes avec l'illégal. Même si au fond, tu ne l'as pas dit clairement et qu'il n'en a aucune preuve. « Si tu restes plus tard au bureau, tu n'as qu'à me faire un sms, ce sera bien plus simple. D'accord ? » Demandes-tu, un léger sourire aux lèvres. Tu tentes de le rassurer comme tu peux mais tu vois bien que Jim n'est pas convaincu et qu'il ne croit qu'à moitié à tes paroles. D'ailleurs, il sous-entend clairement qu'il désire savoir si toi, tu ne fais pas des trucs illégaux. Mais au fond, en quoi ça le regarde ? Tu fronces légèrement les sourcils, commençant à être agacé par la curiosité du jeune homme. « Ecoute, ce que je fais moi ne te regarde pas. Mais tu n'as pas à t'en faire à ce niveau-là non plus. » Affirmes-tu afin qu'il arrête de te poser ce genre de questions ou du moins de les sous-entendre. Tu n'aimerais pas qu'il se mêle un peu trop de ton travail et qu'il commence à devenir problématique. Il vaut mieux pour lui comme pour toi, qu'il ne sache rien. Tu soupires en entendant son ton presque condescendant lorsqu'il fait référence à ton ami et croises les bras. « Si tu veux, ne me crois pas Jim. Fais comme bon te chante, prends toi la tête tout seul si t'en as envie ! » Dis-tu un peu plus fort que tu ne le voudrais. Mais il commence vraiment à t'agacer là, avec ce ton de reproches. « Je ne veux pas m'énerver avec toi surtout que ça n'a pas du tout lieu d'être. Pourquoi doutes-tu de moi ? » Demandes-tu finalement, plus calmement, essayant d'arranger les choses comme tu peux.

Tu ne sais pas si, suite à l'événement de soir, ta relation professionnelle avec Jim n'en sera pas affectée. Il est plutôt évident qu'il n'a plus du tout confiance en toi ni en son travail peu importe ce qu'il en dit. Et est-il conseillé de travailler avec quelqu'un qui se pose beaucoup de questions sur toi et ton entreprise ? Certainement pas. Serait-il plus recommandé de mettre un terme à son contrat ? Sans doute mais tu n'es pas certain d'en avoir envie. Malgré sa curiosité de ce soir, Jim fait bien son travail et tu n'as pas à te plaindre de lui. Prendre quelqu'un d'autre c'est devoir à nouveau former une personne, se renseigner sur elle, rester sur la défensive, etc. Et tu n'as pas tellement envie de devoir recommencer ça une énième fois. Mais tu ne peux pas non plus faire comme si la conversation de ce soir n'avait aucun intérêt, aucun impact. « Loin de moi l'envie de t'attirer des problèmes, Jim. » Rétorques-tu, sourcils froncés. Si ton entreprise a des ennuis, Jim ne sera pas concerné, il n'est au courant de rien. Ou plutôt était. Ce soir, il a sans doute entendu des choses qu'il n'aurait jamais dû entendre même s'il prétend le contraire. « C'est vrai qu'on ne se connait pas encore bien mais mon but n'est pas de te mettre mal à l'aise. Au contraire. Je ne veux pas que tu viennes au travail avec les pieds de plombs ou avec la peur au ventre. » Dis-tu avant d'ajouter : « Si tu penses qu'à cause de l'événement de ce soir, tu risques d'être mal au boulot, alors il faut me le dire. » Tu espères qu'il se montrera sincère pour que vous repartiez sur de bonnes bases si Jim décide de rester ton employé. Tu hoches la tête à ton tour en entendant les paroles de Jim, s'il fait son travail il n'y a aucune raison qu'il ait des ennuis ou qu'il s'inquiète de quoi que ce soit. A l'avenir, tu te montreras plus prudent lorsque tu prévoiras des rendez-vous pour la mafia au bureau et de cette façon, vous éviterez pas mal de problèmes ou de questionnements. Par contre, si tu vois que l'ambiance est différente avec Jim, qu'il est suspicieux voire même trop curieux, tu devras t'en séparer et te débrouiller par toi-même le temps de trouver quelqu'un d'autre. Mais tu espères que ça n'ira pas jusque-là. « Bon, il est tard, on t'attend sans doute à la maison ? » Demandes-tu pour alléger un peu l'atmosphère et pour clôturer ce sujet pesant.