how do you run from your own mind ? (louka)

Des dizaines de personnes dansaient sur la piste, d'autres s'accoudaient aux bars en bonne compagnie et la blonde, elle se contentait d'admirer le spectacle, abandonner par deux amies qui avaient été prises dans les hameçons de beaux hommes. Elle n'était pas dans l'humeur de plaire aux autres, de vouloir se défouler, danser jusqu'à ce que ses jambes hurlent de douleur, que son souffle se perde. Sa présence était uniquement faite pour se changer les idées, essayer de surmonter la tristesse qu'elle engouffrait au plus loin d'elle pour que personne ne puisse voir qu'elle souffrait de sa rupture. Vivre trois ans avec une personne qui était finalement inconnue, avoir été trahie de cette manière et aussi longtemps, elle pensait que ça aurait pu être facile de tourner la page en quelques semaines, mais elle se mentait à elle-même. Toujours un sourire aux lèvres, des yeux pétillants, triste ou de bonne humeur, son visage ne changeait pas pour les autres, tout ce passait à l'intérieur, elle se permettait de craquer que lorsqu'elle se retrouvait seule. Ses yeux zigzaguaient entre les corps, cherchant une tête qui lui donnait envie d'aller découvrir plus loin, mais c'était un brun qui retenait son attention. Et pas parce qu'elle était curieuse, simplement parce qu'elle était persuadée de le connaître. Rapidement, elle agrippait son verre, se levait de son banc qui était bien trop large pour elle seule et s'approchait de lui. « Louka ! Dis-moi que je ne rêve pas ! » Andeana avait l'impression de retrouver toutes les personnes qu'elle avait connues au cours de sa vie, ses voyages, ses métiers dans cette petite ville. Preuve qu'elle était encore plus idyllique à ses yeux. « C'est Andeana, tu te souviens ? » Si jamais. Elle retenait les têtes qu'elle croisait, mais ne se posait jamais assez la question de si les autres la reconnaissaient de tête. « Qu'est-ce que tu fais à Bowen ? » Lançait-elle toute enjouée à l'idée de le revoir après tant d'années. Ils s'étaient connus parce qu'Andeana traînait toujours dans les pattes de son père lorsqu'elle était adolescente, qu'elle ne le quittait même pas lorsqu'il voyageait pour les affaires et que ça lui permettait parfois, de créer des amitiés avec des personnes de son âge, dont Louka.

Andeana ne comptait pas boire jusqu'à l'ivresse pour oublier ses problèmes, l'alcool ne lui ferait oublier que le temps d'une soirée le mal qui mettait plusieurs semaines à se soigner. Si elle n'arrivait pas à gravir la montagne de tristesse qui s'était étendue devant elle, il ne lui restait qu'à trouver un moyen de contourner ce mal. Comme elle l'avait déjà fait dans le passé et même si sa solution n'avait rien donné de concluant, ça lui avait permis de se relever. Elle ne voulait pas non plus se perdre dans les bras d'une autre personne sous prétexte de sa nouvelle liberté, ce n'était pas un moyen qui allait la faire passer à autre chose. Elle allait simplement attendre que la solution à son problème lui tombe dans ses bras, elle pouvait prendre des jours comme des mois pour arriver, mais elle savait que son coeur finirait par guérir. Assise seule sur un banc bien trop large pour elle, verre sans alcool dans la main, son regard se perdait dans la foule pour trouver une personne avec qui passer le temps. Cible prise, elle n'arrivait pas à regarder ailleurs. Son sourire s'agrandissait alors qu'elle se levait pour rejoindre le brun, un de ses amis de longue date. Elle pouvait s'estimer être une des personnes les plus chanceuses de Monde rien qu'en estimant le nombre de personne qu'elle avait retrouvée dans cette ville. Comme si tous les chemins guidaient vers Bowen, mais elle n'allait pas s'en plaindre. Elle pensait rêver, des nouvelles retrouvailles, derrière son malheur se cachait plusieurs bonheurs. La blonde se représentait à lui, au cas où son visage s'était effacée de sa mémoire, mais il assurait qu'il ne l'avait pas oublié. « Ça fait une éternité ! » Plusieurs années avaient passé depuis la dernière fois où ils s'étaient parlé, elle s'en voulait un peu de ne pas avoir pris de nouvelle, mais elle était comme ça avec tout le monde. Sociale mais très peu communicative quand il y avait de la distance. Pourtant, ça ne changeait jamais rien de ses relations de son côté. Elle avait toujours un instinct qui lui disait qu'elle finirait par recroiser les visages qu'elle avait connues en voyage, elle ne savait jamais où, mais c'était pour ça qu'elle ne faisait pas d'au revoir. Elle s'installait à ses côtés, posant son verre sur le comptoir. « Un nouveau départ ? Vous avez sauté le pas avec Malia ? » Parce que pour elle, un nouveau départ voulait surtout dire nouveau pays. Ça n'était pas forcément négatif. « Elle n'est pas avec toi ? » Disait-elle en tournant le regard autour d'elle pour essayer de trouver sa tête. « Moi, Bowen c’est un peu la seule ville où j'me suis réellement installée, alors j'y suis revenue et j'y habite. » C'était tout aussi simple. Elle enlevait sa jeunesse où elle avait d'abord vécue au Venezuela avant de vivre comme une vagabonde, elle avait aussi habitée pendant dans quelques mois en Europe mais ce n'était rien comparé aux années vécues ici.