L'horizon se dessine au travers les nuages [Feat. Maddie Ryan]

Sans véritablement savoir pour quelle raison, l'italien avait reçu un prospectus dans sa boîte aux lettres il y a de ça quelques jours. Un papier qui annonçait un concours pour élire Mister Bowen 2018. Sur le coup, il avait froissé le papier et l'avait jeté avant de revenir le chercher quelques minutes plus tard. Installé dans le salon, il avait lu et relu ce morceau de feuille. Et s'il y participait ? Pourquoi donnait-il qu'il avait ne serait-ce qu'une chance d'être élu ? Peut-être parce qu'il était dans une meilleure phase depuis quelques jours. Lisandro continuait ses séances de rééducation et il avait fait deux ou trois pas tout seul, sans son fauteuil, mais avec des barres bien évidemment. Et ce simple fait d'avoir posé les pieds par terre et d'avoir fait ne serait-ce qu'un pas lui avait remis du baume au coeur. Dans la foulée, il s'était inscrit au casting. Mais qui dit casting dit aussi qu'il allait devoir demander à quelqu'un de l'emmener et ça le gênait de demander à Maddie. Ça ne semblait pas la gêner mais tout de même, elle n'était pas payé pour lui servir de chauffeur.

Il avait finalement décidé de l'appeler en lui expliquant brièvement les choses et qu'il avait besoin d'elle. Autre que pour seulement la conduire d'ailleurs. Il avait envie de l'avoir à ses côtés. Depuis la dernière nuit qu'ils avaient passé ensemble, Lisandro était vraiment un homme heureux et comblé, peut-être que c'est aussi pour ça qu'il avait trouvé comme un regain d'énergie pour ses séances de rééducation. Qu'est-ce que Woody lui dirait s'il lui annonçait qu'il avait franchi le cap et qu'il avait enfin oser passer aux choses sérieuses avec sa petite amie ? Le connaissant, il chercherait à connaître les détails, parce qu'un Lisandro qui couche avec une petite amie qu'il a rencontré il y a de ça quelques mois, forcément, c'est un exploit !

L'ancien sportif avait donc eu l'accord de Maddie pour qu'elle vienne le chercher et il lui réservait même une petite surprise. Sans doute qu'après le casting ils iraient dîner dans un restaurant ou bien ils commanderaient quelque chose à manger à la maison, mais il voulait lui montrer les progrès qu'il avait fait, c'était important pour lui de lui en faire part. Il n'avait plus qu'à attendre qu'elle passe le chercher. En attendant, il avait revêtu une chemise blanche, laissant apparaître la forme de son torse musclé ainsi qu'un pantalon de costume, mais bon, la classe n'est pas forcément là, le fauteuil gâche un peu cette image qu'il aurait pu avoir s'il s'était mis sur ses deux jambes.

Lisandro ignore encore pourquoi il tient tant à devenir Mister Bowen, ce n'est pas tant d'un point de vue physique. De ce côté, il n'a aucune confiance en lui et la pas conscience qu'il peut facilement faire tourner des têtes. Non. Lui c'est plutôt au niveau du caractère. Bon, il a un caractère bien trempé, il n'est pas italien pour rien après tout ! Mais le plus important à ses yeux, c'est d'en avoir pour ne pas se faire marcher dessus, sinon les gens en profitent et vous écrasent sans le moindre remord. Ceci étant dit, il ne lui manque plus qu'à attendre sa belle pour l'accompagner au casting. Est-ce qu'il sera déçu s'il n'obtient pas quelque chose ? Non. Ou peut-être un peu, mais ça lui permettra aussi d'avancer lui-même dans sa vie, son quotidien, et ça c'est important. Surtout avec les progrès qu'il fait depuis quelques jours, même si Maddie n'en a pas conscience.

En la voyant débarquer chez lui, dans sa nouvelle maison, oui parce que depuis il a trouvé une autre demeure, un endroit où rien ne lui rappelle ce qu'il était avant, et ça aussi, ça pèse dans la balance mine de rien. Un baiser dépose sur ses douces lèvres et ça y est, ils étaient prêt à faire le bout de chemin que lui séparait de ce fameux casting. Malgré le fait qu'il se soit montré volontaire, il était tout de même un peu nerveux à l'idée de sentir les regards sur lui lorsque.. Et bien lorsqu'il entrera dans la pièce avec son fauteuil.

" - Monsieur parfait est prêt !" fit-il en plaisantant en réponse à son commentaire taquin.

Il n'avait pas la prétention d'être parfait et ne l'aura jamais, encore moins devant sa petite amie. Il se contente donc de lui sourire en attendant qu'ils prennent la route ensemble. Ce n'était pas très loin, mais ça faisait tout de même un petit bout de chemin, et il ne souhaitait pas arriver en retard.

" - J'ai passé la nuit à l'écrire donc j'espère qu'il me servira !"

La vérité c'est qu'il n'avait rien écrit du tout, tout viendrait de son coeur, c'est encore la meilleure façon de s'exprimer plutôt que de coucher sur le papier des mots qui n'ont pas de signification à ses yeux mais qui auront forcément un impact auprès du jury. Il préfère être sincère que de devoir mentir pour obtenir un titre qui ne représentait rien au final.

Depuis peu, le jeune homme recommencait à apprendre à vivre, à profiter des petits instants qui avant, n'auraient eu aucune importance à ses yeux. Il était tout simplement sur le chemin de la guérison et sur le point de devenir cet homme qu'il avait été avant. Ce n'était pas sans mal après tout ces longs mois. Le fait qu'il ai pu faire deux ou trois pas avec ses pieds posés à même le sol, ça lui avait redonné une bouffée d'oxygène et c'est de ça dont il avait besoin pour y croire à nouveau. Il avait retrouvé un peu d'espoir, même s'il refusait de s'emballer pour être déçu après.

Maddie était arrivée, ils avaient échangé un baiser et leur relation avait quelque chose de changé depuis que ... Et bien depuis qu'ils avaient partagé ce moment d'intimité entre eux. Ils étaient comme plus soudés, plus proche et ça faisait aussi du bien à Lisandro de ne pas être aussi soucieux. Finalement, ce bonheur qu'il vivait, il le méritait peut-être. Elle lui demanda ensuite s'il était prêt. Elle avait insistée en le taquinant, tout comme lui l'avait fait. Encore une preuve qu'il était en plein changement.

Il ne répondit rien, parce que Maddie savait pertinnement qu'il n'était pas comme ça, au contraire, il avait un énorme manque de confiance en lui, alors forcément, les paroles qu'il avait prononcé n'avaient quasiment aucun sens venant de lui. Elle enchaîne et lui demande s'il a préparé un discours. Une fois de plus, il avait misé sur l'humour pour essayer de dissiper son angoisse.

" - La vérité c'est que je n'ai rien écris. Je trouve ça inutile, au final, il faudrait que je reste les yeux rivés sur ma feuille pour être certain que mon discours ai du sens. Je préfère y aller de manière improvisée, parler avec mes mots, avec mon coeur tout simplement."

C'était important pour lui, même si c'était très certainement un gros risque qu'il prenait, il s'en fichait pas mal au bout du compte. Tout ce concours n'avait pas réellement d'importance à ses yeux. C'était plus pour se prouver à lui-même qu'il en est capable. Ils finissent par quitter sa maison avec la même routine, Lisandro se prend même à imaginer le jour où il pourrait monter dans sa voiture sans l'aide de Maddie, sans ce fauteuil. Ils prennent ensuite la route direction la place de la ville où avait lieu le casting. Dans un des nombreux bâtiments entourant la place.

" - Est-ce que la plus belle femme de Bowen serait-elle jalouse de concurrentes qui n'existent pas ?" demanda-t-il avec un petit sourire collé aux lèvres.

Maddie s'inquiéta ensuite sur la durée du casting. Il la comprenait, elle n'avait très certainement pas envie de perdre son temps ici sans aucun but.

" Normalement ils m'avaient dit qu'ils nous plaçaient par ordre alphabétique, donc ça devrait être assez strict niveau horaire, mais il se peut que ça dure un peu plus longtemps que prévu s'ils ont pris du retard. Mais tu n'es pas obligé de rester ici, au pire, je t'appelerai quand je serai ressorti, comme ça pendant ce temps là, tu peux faire ce que tu veux."

Même si dans l'absolu, tout ce que Lisandro faisait avant était quelque chose d'établit en avance de part sa carrière professionnelle, dans sa vie actuelle, il n'était pas du tout dans le même état d'esprit, il préférait être spontané plutôt que de devoir tout prévoir en avance, c'était quelque chose plus naturel chez lui. C'est la raison pour laquelle il n'avait pas préparé de discours ou même quoique ce soit d'autre. Comme certains humoristes, il allait tout simplement faire preuve d'improvisation, peut-être que ce sera mal vu, mais il s'en fiche, ce qui est important à ses yeux, c'est de faire quelque chose qui lui plaît, quelque chose où il se sentait assez à l'aise pour parler à coeur ouvert, même s'il savait que ce n'était pas forcément non plus la meilleure option à adopter. Et puis de toute manière, si ça ne fonctionne pas, et bien tant pis, espérons au moins que ça aura eu le mérite de le faire avancer encore un peu plus qu'il ne l'a déjà fait.

Il esquissa un sourire quand Maddie lui avoua qu'elle aimait bien lorsqu'il parlait avec son coeur. Même si l'italien avait toujours accordé une certaine importance à ce que pouvait penser les autres, sur certains points, il n'y avait que l'avis de sa belle qui comptait, les autres pouvaient toujours parler, il n'en avait que faire. Et cette confession aussi simple soit elle, lui alla droit au coeur et il ne put réprimander une envie de la serrer dans ses bras. Combien de fois s'était-il imaginé, debout, à ses côtés, en l'enlaçant comme si aucun obstacle entre eux n'existaient ? Un certain nombre de fois, à tel point qu'il avait arrêté de compter.

" - Tu n'as pas à être jalouse, que ce soit de ces femmes là ou de n'importe quelle autre femme."

Ça paraissait comme un discours tout prêt qu'il servait en tant que don juan, mais ce n'était absolument pas ça. Lisandro n'était pas le genre d'homme à blesser volontairement sa copine juste pour se prouver qu'il peut plaire, et jamais il ne ferait volontairement quelque chose qui pourrait faire souffrir Maddie, même s'il est parfois maladroit, il n'espère avoir jamais à la réconforter pour des erreurs qu'il aurait lui-même fait.

" - Et il y a des hommes bien plus beaux que moi aussi. Mais tu sais quoi ? Je m'en fou de ces femmes soit disant plus belles que toi. Je ne dis pas qu'elles ne le sont pas, mais beaucoup misent sur l'apparence en premier, ce qui est important, c'est ce qu'il y a là." dit-il en pointant de son index son coeur.

Oui il y a d'autres femmes qui sont séduisantes, mais aucune qui attirent vraiment l'ancien footballeur, et même si c'était le cas, il n'y porterait aucune importance parce qu'il a une femme exceptionnelle à ses côtés, inutile d'aller voir ailleurs si l'herbe est plus verte. Ce serait prendre le risque de perdre la jeune femme et il n'est pas prêt à encaisser cette déception.

Ça ne dérangeait pas plus que ça d'attendre, même s'il devait rester seul. Il en avait passé des heures à fixer le mur de son ancienne chambre, et ça ne lui avait jamais pesé. Mais il est vrai que dans le cas présent, avec le stress, l'angoisse, il serait ravi de pouvoir se concentrer sur autre chose pour ne pas être trop tétanisé quand son nom sera appelé. Mais si elle voulait partir et revenir que plus tard, il ne pouvait pas la retenir.

" - Me mette la honte ? Écoute si ça ne tenait qu'à moi, j'irai voir chacun des mecs présents dans cette pièce et je leur présenterai ma petite amie, parce que je suis fier de t'avoir, pas comme un objet hein.. Mais.. Et bien je suis content de pouvoir me montrer avec toi, que ce soit dans la rue ou autre. Je n'ai jamais eu honte que tu sois à mes côtés. Jamais."

Même s'il ne dit rien, il le pensait quand même très fort que cette situation était plutôt l'inverse. C'est plutôt elle qui devrait avoir honte en sentant les regards se poser sur leur couple. En entendant les murmures sur leur passage ou même les questions de ce petit enfant qui demande à sa mère pourquoi Lisandro est en fauteuil. Lui est fier de pouvoir dire qu'elle lui appartient d'un point de vue sentimental.

Ils finissent par arriver sur place, la pièce est rempli d'hommes tous plus séduisants que les autres, et Lisandro essaye de faire abstraction de tous les regards qui se sont posés sur sa copine. Pour une raison qu'il ignore mais qui le pousse à agir ainsi, il passe son bras autour de ses hanches et la fait basculer pour qu'elle se retrouve assise sur ses genoux. Une guise d'avertissement pour dire à tout ces mâles qu'elle lui appartient et qu'ils ne peuvent se permettre que de poser les yeux sur elle.

Même si Lisandro avait été valide, jamais il n'irait jusqu'à draguer d'autres femmes juste pour se prouver quelque chose. Il n'en a jamais ressenti le besoin, et ce n'est certainement pas maintenant qu'il va changer, d'autant plus qu'il est plus qu'heureux avec la jolie brune à ses côtés. Même s'il avait la possibilité de changer certaines choses de son accident, il ne le ferait pas, pour la simple et bonne raison que c'est grâce à lui plus ou moins qu'il a rencontré Maddie. Sans cet accident, il n'aurait pas été à l'hôpital et il n'aurait pas rencontré la jeune femme.

Il le savait, mais entendre la jeune femme lui dire qu'elle lui faisait confiance c'était important pour lui. Parce que parfois il en doutait encore, non pas qu'elle ne lui fasse pas confiance, mais que lui-même ne se fasse pas assez confiance pour poursuivre sur cette voie là. Même si c'était un combat au quotidien pour lui, il ne voulait plus lâcher le bout du tunnel où il apercevait toute cette source de lumière, il en avait plus que besoin. Il avait côtoyé les ténèbres pendant trop longtemps.

" - Il y a toujours des gens bien plus beaux que nous, où qu'on aille d'ailleurs. Mais la différence c'est qu'elle ne m'intéressent pas comme toi tu le fais."

Il fallait être réaliste, Lisandro n'était pas non plus un homme exceptionnel doté d'un physique de rêve, enfin en tout cas, pas pour lui. Il y avait des tonnes d'hommes qui étaient nettement plus séduisants que lui, ou des femmes plus attirantes que Maddie, mais il s'en fichait pas mal, d'une part parce que les trois quarts avaient un pot de peinture sur le visage et puis, il ne s'y intéressait pas le moins du monde puisqu'il avait tout ce qu'il fallait pour le combler dans sa vie.

Au fil de la discussion, ils finissent tout de même par arriver sur la place de la ville, dans le bâtiment où se déroule le casting. Elle sort alors le fauteuil pour que l'italien s'y installe puis ils arpentent les couloirs où se trouvent des panneaux pour flècher la salle où se déroulera ce dernier.

Arrivés dans la pièce en question, beaucoup d'hommes. Beaucoup trop d'ailleurs. Qui lorgnent sur Maddie et Lisandro, en parfait petit ami protecteur a besoin de marquer son territoire en leur prouvant qu'elle est déjà prise, même si elle se doute de rien, puisqu'au lieu de l'incendier pour ce geste, plus que démonstratif, elle en rigole et lui offre un baiser.

" - Tu sais ce que j'adore chez toi ? C'est que tu n'as absolument pas conscience de ta beauté. Tu n'as même pas remarqué qu'à partir du moment où tu es entrée dans cette pièce, tous les regards se sont tournés vers toi. Tout ces hommes étaient en train de saliver rien qu'en te voyant."

Il était jaloux ça c'est un fait, mais il avait aussi besoin de se rassurer et de se dire qu'il ne risquait rien de tout ces autres hommes autour de lui. Qu'aucun ne représentait un concurrent dans sa relation amoureuse, bien que dans ce concours, ils l'étaient tous. Est-ce que venir avec Maddie avait été une bonne idée finalement ? Elle était le centre de l'attention sans même s'en rendre compte.

Suite à l'interrogation de sa petite amie, le jeune homme va alors se renseigner, laissant à contre coeur sa belle avec tout ces apollon autour d'elle, certains étant même torse nu. Lorsqu'il revient il fut ravi de la voir à la même place et qu'aucun homme ne semblait l'avoir approché. Sur l'instant, il se demandait pourquoi il avait eu cette idée débile de se battre contre ces hommes alors qu'il n'avait aucune chance, c'était certain. Il avait encore la possibilité de partir maintenant, personne ne remarquerait son absence et ça lui éviterait de se ridiculiser devant toute une ville.

" - Ils en sont à la lettre O. D'après eux, il reste environ entre une dizaine et une quinzaine de personnes avant moi."

Lorsqu'il prononça ces mots, l'homme à côté de lui le dévisagea. Sans doute qu'il ne pensait pas qu'il était là pour la même chose que lui. Lisandro avait presque envie de le confronter, mais pas devant Maddie, et puis, ça ne lui apporterait rien bon, hormis extérioriser la colère qu'il a en lui.

Maddie a raison dans un sens, certains trouve de la beauté là où d'autres ne la verrait pas. C'est un peu comme les goûts et les couleurs, ça ne se discute pas. Certains hommes vont aimer un certain type de fille, tandis que d'autres vont aimer l'exact opposé de ce type. Il en faut pour tous les goûts et c'est tant mieux si personne ne le trouve assez à son goût, tant qu'il a la jolie demoiselle à ses côtés, il s'en fiche pas mal de plaire à personne d'autre.

Une fois sur place, le jeune couple arpente les couloirs jusqu'à tomber dans la salle où tous les hommes attendent pour passer. Lisandro leur jette un rapide coup d'oeil sans s'attarder sur eux, mais s'il y a bien une chose qu'il remarque, c'est qu'ils ont tous le regard braqué sur sa petite amie. Et bien qu'il ne soit pas du genre violent, il supporte assez mal l'idée que d'autres hommes puissent la regarder aussi longuement. C'est sa petite amie après tout, alors oui, il est possessif et jaloux, mais tout le monde l'est non ? Sinon, ça voudrait dire qu'on ne tient pas assez à la personne. Enfin, l'italien l'interprète de cette manière.

Il s'absente quelques minutes, juste l'instant d'aller se renseigner sur le temps qu'il devra attendre. Rapidement, il est de retour auprès de sa belle pour lui annoncer la nouvelle. Il ignore combien de temps ils prennent pour chaque casting, mais sans doute pas plus de cinq minutes comme Maddie vient de le signifier, sinon ce serait beaucoup trop long, surtout qu'il semble y avoir beaucoup de monde. Est-ce qu'il y a autant de femmes que ça pour le concours de Miss Bowen. Lisandro se pose la question juste avant d'être tiré de ses pensées par la jeune femme qui lui tape l'épaule après sa tirade.

" - Je sais que tu es une femme intelligente, mais parfois, tu es bien naïve." fit-il en lui adressant un sourire.

Elle était si mignonne avec cette innocence. Était-ce possible qu'elle n'est réellement rien vu ? Qu'elle ne se rende pas compte qu'en entrant simplement dans une pièce, elle attire tous les regards vers elle ? Au moins, tous les hommes sont unamines sur sa beauté, c'est déjà une bonne chose, d'autant plus que c'est lui qui a la chance de l'avoir auprès d'elle.

" - C'est comme partout, il faut de tout pour faire un monde. Puis bon, ce concours même ce n'est qu'un concours, pour d'autres, leur vie et même leur réputation est en jeu, alors forcément, l'approche n'est pas la même pour tous."

Comment voyait-il ce concours lui ? Comme un moyen de reprendre le cours de sa vie comme il le faisait avant. Mais bon, il ne se pointerait pas à ce concours avec un costume, même si la scène était assez risible, ce n'est pas lui qui aurait ce genre d'idées, le regard des autres étaient beaucoup trop important pour qu'il puisse se permettre de lâcher prise comme cet homme. Mais au fond, il l'enviait de prendre les choses de manière aussi "légère".

Il y a encore certains moments où Lisandro avait des coups de mou, des coups de moins bien où il avait tendance à se renfermer sur lui-même. Cependant, il essayait que ça n'arrive pas trop souvent. Ce casting c'était l'occasion pour lui comme pour Maddie, de lui prouver qu'il pouvait aussi faire des activités extérieures, bien que ça ne lui ressemblait pas le moins du monde, parce qu'il aimait être discret et passer inaperçu. Mais c'était aussi pour se prouver à lui-même qu'il pouvait mener une existence quasi-normale en faisant abstraction de son handicap. Ce n'était pas encore totalement gagné, mais chaque jour qui passait, il progressait lentement mais sûrement. Inutile de foncer pour finalement perdre tous les progrès qu'il avait réalisé jusqu'ici.

" - Ça doit sans doute être ça.."

Le mal, Lisandro le voyait en regardant ces hommes assis à ses côtés. Certains étaient déjà passé tandis que d'autres attendaient encore leur tour, comme l'italien. Mais ce dont il était sûr, c'est que la plupart des hommes avaient regardé sa copine de la tête aux pieds lorsqu'elle était entrée dans la pièce. Alors oui, ils n'avaient peut-être pas de mauvaises intentions mais il n'empêchait qu'il était jaloux et qu'il ne souhaitait pas partager sa copine avec qui que ce soit.

" - C'est dommage pour les folies au lit, parce que je comptais bien te faire vivre ça le jour où je serai sur pieds !"

Coquin ? À peine. C'était la meilleure solution pour détendre l'atmosphère et éviter de dire des choses trop sérieuses alors qu'il était déjà assez stressé comme ça.

" - On peut aller faire un tour si tu veux, je te paierai une glace ou une crêpe comme tu préfères."

Bien qu'ils étaient ensemble déjà depuis quelques mois, l'italien ne connaissait pas encore bien les goûts de sa douce. Est-ce qu'elle était plutôt café ou chocolat ? Vanille ou chocolat ? Toutes les petites choses qui peuvent paraître insignifiantes mais qui au final, étaient importantes dans la vie d'un couple pour anticiper les choses.

Même si Lisandro n'a jamais été un homme à femmes, lorsqu'il était en couple et avait cette célébrité qui lui collait à la peau, il n'était pas réellement serein. Pourtant ça aurait dû être le contraire, il savait que beaucoup de femmes le désiraient et il aurait pu en jouer, mais au lieu de ça, c'est lui qui était jaloux des hommes qui s'approchaient de sa petite amie. Il faut croire que ça n'avait pas changé puisqu'il agissait de la même manière avec Maddie. Et pour cause, même s'il était possessif et jaloux, il n'était pas encore fou, il avait bien vu le regard de ces hommes se tourner vers elle, même si elle n'est pas une femme facile comme elle le mentionne, elle avait tout de même attiré les regards de tout ces mâles.

Décidant de jouer un peu sur son côté humoristique, bien que jusqu'à maintenant il ne pensait pas réellement en posséder un, il osa une petite remarque assez ... coquine. Il ignorait si ce genre de propos pourrait outrer Maddie ou bien, plutôt la faire rire. Il eut rapidement la réponse lorsque ses joues prirent une teinte rougeâtre et qu'elle le tapa sur le bras, comme elle avait souvent l'habitude quand il disait des bêtises.

" - Personne ne nous a entendu si c'est ce qui t'inquiète."

En regardant autant d'eux, tous les regards qui y étaient braqués au moment où ils étaient entrés dans la pièce s'étaient rapidement dissipé pour retourner à leur occupation. Par conséquent, personne n'avait prêté attention à ce que le métisse avait pu dire à sa petite amie, et quand bien même ce sera le cas, tant pis, il avait le droit d'être heureux en ménage non ? Toutefois les propos de Maddie le surprit légèrement, il ne la pensait pas si ... franche ! En tout cas, pas sur ce genre de sujet, mais après tout, c'est lui qui avait lancé ce dernier.

Pour la suite de la journée, Lisandro lui avait proposé d'aller prendre une crêpe ou bien une glace. Au vu de sa réaction, ça semblait être un bon programme pour les deux amoureux. Il s'en félicita intérieurement avant de lever les yeux au ciel face à la remarque de Maddie. Les femmes et leur fichue manie de toujours se trouver trop grosse ! Elle était parfaite ainsi et quelques kilos en plus ne changeraient pas grand chose, mais il n'en fit pas la remarque.

" - J'y veillerai personnellement." fit-il en se moquant gentiemment d'elle.

Qu'avait-il aujourd'hui ? Pourquoi agissait-il ainsi ? Jamais il n'aurait osé faire des blagues de ce genre là avant. Peut-être que c'était le stress ou bien, peut-être qu'il se sentait assez bien pour oser s'avancer sur un terrain qui n'était pas le sien en temps normal.

" - Je dois avouer que je ne suis pas un grand fan de glaces, une de temps en temps je ne dis pas non, mais pour le coup si j'ai le choix, je prendrai une crêpe sans hésiter !"