Heartbeat (Niels)

Aelya aussi ferait n'importe quoi s'il n'était pas là. Dans le sens où elle se serait perdue dans les travers de ses comportements ingérables parce qu'elle n'aurait plus rien à perdre. Ca avait été comme ça il n'y avait pas si longtemps, et elle notait une nette différence depuis que le brun était dans sa vie. On ne pouvait pas franchement parler de stabilité mais c'était le sentiment qu'elle trouvait le plus approprié, comme s'il arrivait à apaiser quelque chose en elle qui se débattait à l'intérieur, comme si pour une fois dans sa vie, elle pouvait avoir un but, celui de tuer le temps avec Niels, espérant un jour l'arrêter pour les accrocher à tout jamais dans leur univers.

- Tu fais pas mieux quand je suis là, le taquina-t-elle.

En vérité, elle avait juste voulu l'entendre dire qu'elle lui était importante dans sa vie, c'était tout, c'était rien, et pourtant ça avait eu le don d'accélérer les battements de son coeur dans sa poitrine. Elle avait donc choisi de livrer sa vulnérabilité sans trop réfléchir, juste pour lui montrer à quel point il ne la laissait pas indifférente et qu'elle pouvait se mentir à elle-même autant qu'elle le désirait que son corps la rappellerait continuellement à l'ordre. Il vint glisser sa main au niveau de sa nuque avant de déposer un baiser sur ses lèvres. Son rythme cardiaque augmenta d'intensité lui donnant soudainement plus chaud. Elle sourit légèrement à sa remarque lorsqu'il vint appuyer contre sa paume contre sa poitrine.

- Tu vas finir par me déclencher un infarctus si ça continue.

Parce qu'à chaque fois que Niels était avec elle, son myocarde s'activait de manière irraisonnée, valsant entre des rythmes effrénés, des contre temps, et des temps anarchiques comme si chaque chose qu'il faisait pouvait l'atteindre d'une manière ou d'une autre, et c'était de pire en pire.

Elle appréciait ses mots, désirant le voir rester jusqu'à ce qu'il en ait tout simplement marre d'elle, et encore, elle espérait que ce moment ne voit jamais le jour parce que malheureusement, elle savait à quel point elle pouvait mettre la patience de quiconque à rude épreuve parfois.

Aelya aurait bien aimé passer à autre chose, arrêter cette vague de jalousie qui noyait son esprit, mais c'était plus fort qu'elle. La torture de l'imaginer avec une autre fille était telle qu'elle ne pouvait juste pas faire comme si ça ne lui faisait rien.

- T'es pas son style de mec ? Alors pourquoi elle aurait décidé de coucher avec toi ? demanda-t-elle en croisant les bras.

Elle avait du mal à songer que Niels ne puisse pas lui plaire de toute façon, c'était une évidence dans sa tête qu'il puisse plaire à beaucoup de filles.

- Je viens si tu me dis c'est qui. Je t'ai jamais menti ou caché quelque chose, moi, ajouta-t-elle, déterminée, l'invitant à se confier.

Elle soupira en regardant le plafond.

- Je m'énerverai pas si c'est ça qui t'inquiète.

Du moins, elle allait essayer, si ça se trouve elle ne la connaissait même pas cette fille qui voulait s'approprier l'homme de ses nuits et de ses rêves. De toute façon, elle n'était pas en position de lui faire une scène alors qu'elle faisait pareil.

Autant elle savait qu'elle pouvait facilement se passer de beaucoup de monde dans sa vie, autant elle savait que se passer de Niels serait du suicide même s'ils se faisaient souvent du mal. C'était lui, c'est tout, il n'y avait rien d'autre à dire, rien à ajouter parce que sa présence était simplement indispensable dans la sienne. Aelya n'était plus Aelya sans Niels, comme si elle avait finalement réussi à se trouver en lui.

- C'est si gentiment dit que je peux pas refuser t'façon.

Elle aimait toujours faire en sorte de prendre un air détaché, comme si sa raison reprenait un peu le contrôle avant que son corps ne vienne faire de l'ombre à sa raison qui essayait toujours de prendre du recul face aux sentiments qu'elle pouvait ressentir. Son cœur ne mentait pas, il s'offrait même à lui. Il pouvait le prendre puisqu'il lui appartenait depuis le début en réalité, depuis que son regard avait croisé le sien. Il avait quelque chose dans ses yeux qui l'avait tout de suite hypnotisée, et ça avait fait des étincelles. Ce genre de choses qu'on ne pouvait pas vivre tous les jours, ce genre de courant électrique qui traversait son corps à chaque fois qu'il daignait poser ses mains sur elle.

- C'est pas désagréable. Dommage que tu puisses pas ressentir la même chose, avoua-t-elle.

Elle était persuadée que c'était impossible qu'il puisse vivre la même chose. Peut être parce qu'elle ne se sentait pas spéciale, et qu'il avait sûrement connu des filles qui lui avait provoqué bien plus. Elle ne put s'empêcher de ressentir une pointe de tristesse à cette pensée. Surtout quand elle pouvait s'imaginer cette personne qui l'avait mordu de manière passionnelle, qui avait effleuré sa peau là où les siennes s'étaient posées. Ça l'a rendait barge. Elle lâcha un petit rire sarcastique suite à sa déclaration.

- Quelqu'un qui mord comme ça peut pas être sage. Tu fais tourner la tête à toutes les filles Niels. Dont moi. Je peux que la comprendre même si je peux pas m'empêcher de la haïr.

Elle avait soupiré. Elle aurait préféré ne pas tomber sous son charme mais c'était trop tard. Bien trop tard. Et la brûlure qui lui parcourait le corps à cause de sa jalousie en était la preuve.

Aelya hocha la tête en levant les yeux au ciel à sa demande. Elle ne savait pas si elle allait tenir cette promesse, elle n'était pas douée pour ça. Elle serra la machoire quand elle entendit le prénom. Elle l'avait déjà vu, cette voisine. Il était vrai qu'elle n'aurait jamais pensé qu'un jour ils échangeraient autre chose que des banalités ou des reproches. Elle avait son visage dans son esprit qui tournait en boucle, lui déclenchant une nouvelle vague de jalousie.

- Tu t'es carrément tapée ta voisine, 'fin cette voisine ?

Elle rigola nerveusement avant d'attraper l'oreiller pour lui envoyer au visage, énervée.

- T'es vraiment irrécupérable ! OK je le suis aussi mais c'est pas pareil c'est pas mon voisin que je me tape ! Alors quoi, tu vas rentrer et recommencer ? Jusqu'à ce que tu te rendes compte que c'est celle qui te faut ? Faut pas que je la croise.

Elle se laissait aller à sa colère, totalement en panique face à cette pensée qui la tétanisait.

Aelya était un électron libre, volage, persuadée d'être indomptable, trop accrochée à sa liberté pour pouvoir s'enchaîner à quelqu'un et pourtant, c'était ce qui arrivait avec Niels. Plus elle le côtoyait, plus ses racines s'inflitraient à l'intérieur de son âme pour faire éclore pleins de fleurs, là où elle pensait posséder une terre malade, infertile à la création de la vie. Fallait croire qu'elle était bien plus humaine que ce qu'elle laissait paraître, et que ce visage ne se montrait qu'avec lui. Elle n'aurait jamais pensé pouvoir trouver ça agréable d'appartenir à quelqu'un.
Elle approcha ses lèvres des siennes avant de murmurer :

- Je me vois appartenir à personne d'autre.

Elle avançait à contre courant alors qu'elle aurait simplement dû suivre le cours de sa vie qui était à la base conçu sans Niels. Après toutes les péripéties qu'ils avaient connus, il fallait se rendre à l'évidence : la vie ne les voulait pas ensemble, et pourtant, elle remonterait tous les courants, même les plus déchaînés pour le retrouver à chaque fois. Elle avait savouré le goût de ses lèvres contre les siennes, c'était doux, intense et elle culpabilisait presque à l'idée d'avoir le droit de vivre quelque chose d'aussi agréable. Ça la changeait.

Pour autant, elle avait du mal à croire que Niels ne se trouve dans la même situation qu'elle. Disons qu'Aelya peinait à penser qu'il existe une deuxième version de ce qu'elle ressentait. Elle se sentit frissonner à ses mots, le laissant poser sa main au niveau de sa poitrine, ressentant à la travers sa paume les vibrations de son cœur qui s'activait à la même allure que le sien.

- Je pensais pas ça possible, souffla-t-elle, fondant littéralement sur place.

Elle attira son visage contre le sien avant de l'embrasser, plus passionnément, simplement pour lui montrer à quel point il la rendait dingue. Ça expliquait sûrement la raison pour laquelle la brune désirait le garder pour sa propre personne et qu'elle se sentait mourir sur place quand il lui disait qu'il n'avait pas refusé. Après tout, pourquoi il l'aurait fait ? Elle le savait pourtant. Mais son bon sens était sur off. Elle avait hoché lentement la tête, le regard perdu sur le mur blanc en face d'elle. Elle n'arrivait plus à ouvrir la bouche, comme si la douleur lui avait cousu les lèvres.

Elle le vit arriver vers elle, ne pouvant faire autrement que de le regarder puisqu'il vint encadrer son visage.

- J'avais dit que je m'énerverai pas parce que je savais pas que c'était ta voisine que tu peux voir tous les jours. Ça change des choses pour moi. T'aimes bien les filles insupportables en plus, soupira-t-elle.

Elle le regarda droit dans les yeux.

- J'ai pas envie que tu m'échappes, que tu m'abandonnes quand tu te lasseras. Je sais pas si je pourrais continuer normalement sans toi. Ça a rien donné en tout cas quand on s'est quittés.

Les yeux presque suppliants, elle ajouta :

- J'ai besoin de toi.

Puis quand il avait blagué sur le fait qu'elle pouvait lui laissé une autre marque, elle pouffa de rire. Il était gonflé, mais elle ne pouvait jamais résisté bien longtemps à son charme.

- Je te ferai plus de suçon c'est tout. Tu diras simplement que t'es tombé dans une eau pleine de sangsues au travail, sourit-elle amusée par l'idée.

Elle enroula ses bras autour de son corps avant de le serrer contre elle.

- Je peux pas m'en empêcher, avoua-t-elle en parlant de sa jalousie.

Le contact contre sa peau apaisait le feu ardent qui avait prit place à l'intérieur.

Elle n'était pas facile à vivre, elle avait tous les défauts du monde même, mais fallait dire qu'elle avait essuyé pas mal d'abandon dans sa vie qui l'avait rendue vide et froide comme de la glace. Elle pouvait donner l'illusion qu'elle s'en fichait, mais elle resterait toujours cette gamine qui avait grandit sans parents, sans chaleur humaine, laissant les larmes brûler ses yeux comme de l'acide lorsque la lumière s'éteignait. Et puis, une lueur d'espoir. Niels. Elle n'en avait certainement pas conscience, mais elle s'accrochait à lui comme à une bouée de sauvetage, ne désirant pour rien au monde se séparer de lui. Il était quelque part le remède à sa douleur, et elle aimait penser qu'elle en faisait de même avec lui. Elle lui sourit de la même manière que lui, permettant à cette tension qui tournait constamment autour d'eux d'augmenter en intensité.

Lorsqu'elle avait posé sa main sur son coeur, c'était comme si les émotions qui la dominaient à l'intérieur s'étaient d'un seul coup déchainés, comprenant qu'en réalité ils étaient deux dans le même bateau. C'était fascinant de se voir autant connectée à une seule personne de cette façon. C'était comme si leurs âmes étaient tout simplement faites pour se lier. Son coeur appelait le sien. Elle lui avait lancer un dernier regard lourd de sens, le genre de regard qui traduisait tout l'attachement qu'elle ressentait pour lui, et s'était laissée happer par ses lèvres. Elle s'était sentie frissonner un peu partout, appréciant la chaleur de son souffle qui savait la ramener à la vie... Avant qu'elle ne se sente finalement mourir de nouveau sous le coup du poison de la jalousie qui rasait tout sur son passage.

Elle n'avait pas envie de comprendre que Niels avait besoin d'une autre qu'elle, parce qu'elle voulait être la seule dans sa tête, dans son coeur, dans son âme. Aelya pouvait entendre qu'il ne s'agissait là que d'une aventure, mais elle craignait que cette fille ne souffre de la même addiction qu'elle, celle amenée par Niels et qui avait tendance à rendre dingue. Elle n'aimait pas partager. Jamais. Son trésor, elle désirait le garder pour sa propre personne.

Son visage près de de celui de Niels, et le regard planté dans le sien, elle finit par sourire légèrement à sa déclaration. Ce n'était peut être pas un compliment comme les autres, mais en réalité ça la touchait vu le contexte de la situation.

- Je tiens à ma première place, je peux me montrer combative d'ailleurs pour la garder, lâcha-t-elle en sous entendant le fait que de toute façon, elle ne laisserait personne atteindre Niels d'une manière plus romantique.

Aelya n'aurait jamais pensé avoir aussi peur de perdre quelqu'un, mais elle avait constamment cette boule dans le ventre qui prenait de l'ampleur à mesure qu'elle pensait, ou s'imaginait voir Niels s'éloigner d'elle. C'était insupportable. Elle avait besoin de tout ce qu'il représentait, il n'y avait personne d'autre qui comptait autant que lui et elle s'était sentie obligée de lui dire, comme dans une volonté de lui faire part de ses craintes les plus profondes, ses blessures qui l'avait détruite et qui avaient laissés des cicatrices qu'on pouvait distinguer à travers son regard humide. Aelya hocha la tête à ses mots, apaisée par son contact si tendre.

- Même si j'avais envie de partir, je pourrais même pas parce que tu me manquerais tellement que ce serait invivable, avoua-t-elle.

Elle finit par hocher doucement la tête, rassurée par ses mots et sa présence, même si la peur de le perdre n'était jamais loin.

- Je te fais confiance, murmura-t-elle sincérement.

Il n'y avait personne d'autre à qui elle faisait confiance de cette manière. Elle pourrait le suivre partout les yeux fermés, sans broncher, sans même hésiter une seule seconde. Aelya rigola légèrement à sa remarque qui répondait à son idée de le couvrir de marques possessives. L'air de rien, elle ne trouvait pas cet acte si mal, valait mieux prévenir que guérir et si elle pouvait prévenir les autres filles, c'était encore mieux.

- Ce jour n'est pas prêt d'arriver même si ça aurait été plus facile, haussa-t-elle les épaules. Mais qu'est-ce que tu veux, t'as qu'à être moins attirant aussi, plaisanta-t-elle.

Elle laissa reposer sa tête contre son torse, évitant au maximum d'approcher son buste contre le sien pour ne pas réveiller la douleur de son hématome, quand elle sentit sa serviette glisser jusqu'au sol. Aelya le regarda d'un air joueur, et choisit de le suivre dans les draps où il caressa délicatement sa peau à l'aide de ses lèvres.

- Niels... Je suis faible quand il s'agit de toi, on sait très bien comment ça va finir, et faut que tu te reposes, souffla-t-elle, sentant le désir grimper en elle.

Elle fit glisser ses doigts sur sa peau, détaillant chaque parcelle, lui volant des baisers quand il s'approchait de ses lèvres.  

Aelya avait peur d'être transparente, qu'on ne la voit plus au travers de la foule. Elle avait toujours eu envie de marquer les esprits, en bien ou en mal, simplement pour laisser sa trace, simplement pour se donner une consistance, une existence qu'elle avait souvent l'impression de ne pas avoir tant elle avait été mise de côté. C'était ce qu'elle avait voulu faire avec Niels. Dès qu'elle l'avait vu, elle avait su intérieurement qu'elle ne pouvait pas le laisser filer comme ça comme avec tous les autres. Alors, elle avait essayé de se frayer un chemin jusqu'à l'atteindre au plus profond de son corps, de n'importe quelle manière tant qu'il pourrait avoir son image gravée dans son esprit. Etre oubliée par Niels revenait vraiment à mourir pour elle d'une certaine façon, parce qu'elle vivait à travers ses yeux et sa vie ne tenait qu'à ça. Ca lui convenait, mais c'était dangereux, parce qu'elle ne serait plus rien si un jour il venait à partir. Cette peur criait en elle comme une alarme.

- Et toi tu resteras le plus gros emmerdeur, ça fait pas de doute, répondit-t-elle sur un ton taquin.

Parce qu'il la cherchait constamment, et qu'il savait très bien où appuyer pour lui déclencher des réactions extrêmes. Il la connaissait que trop bien, surement bien plus qu'elle ne se connaissait. Elle sourit, amusée par sa remarque. Ce n'était pas déplaisant d'être coincée avec lui.

- C'est pas désagréable, lança-t-elle de manière enjôleuse.

Elle comprenait qu'il puisse la trouver attirante quand elle devenait jalouse, parce qu'elle ressentait exactement la même chose quand les rôles étaient inversés. Pour autant, à chaque fois qu'elle sentait cette émotion la dominer, c'était comme si tous ses organes prenaient feu en même temps, lui infligeant une douleur sourde qui la privait de ses moyens, jusqu'à ce que Niels ne vienne à éteindre les braises avec des mots et des gestes doux.

- Tu me trouveras surement moins sexy quand j'aurais poignardé une de tes prétendantes, plaisanta-t-elle.

Même si elle plaisantait, ce n'était pas l'envie qui lui manquait. Simplement, cette jalousie faisait écho à la seule pensée de voir Niels lui filer entre les doigts. Elle était accro à ses mains sur son corps, à son souffle qui caressait chaque parcelle de sa peau, mais son envie de le protéger de la douleur habitait ses pensées. Son coeur loupa un battement lorsqu'elle entendit ses mots, rappelant qu'elle était dans la même situation que lui, qu'ils étaient tous deux fous l'un de l'autre.

Elle rigola lorsqu'elle le vit la couvrir avec le drap pour diminuer son désir.

- Le périmètre de sécurité ne servirait à rien, on n'est pas bon pour respecter les limites, ajouta-t-elle en souriant de manière espiègle.

Elle se redressa avant de dire :

- Je peux mettre un truc sur moi si tu préfères.

Aelya se rendit devant son armoire et choisit une nuisette plutôt courte, ornée de dentelles qui mettait en valeur ses courbes avant de la faire glisser sur son corps pour la porter.

- Tu me préfères comme ça ? Je fais tout pour t'aider parce que je vois à quel point tu souffres, s'amusa-t-elle.

Elle voulait le tester, le tenter par tous les moyens parce que l'interdit était ce qu'il y avait de plus excitant. La brune gagna de nouveau le lit où elle s'approcha de Niels, le regard brulant de désir.

- Je suis folle de toi, souffla-t-elle en faisant courir ses lèvres dans son cou.

Elle n'avait jamais été aussi à l'aise qu'avec Niels, alors qu'il avait dévasté tout son petit monde, les fondations sur lequel il reposait. Elle s'était découverte de nouvelles sensations, comme si finalement elle commençait tout juste à sortir de sa zone de confort au niveau des sentiments. Aelya commençait doucement à se rendre compte qu'il y avait quelque chose de fort entre eux. C'était ce quelque chose qui activait son rythme cardiaque constamment, qui déclenchait des ouragans de jalousie ou même qui l'aidait à se montrer protectrice et tendre avec lui. Elle n'avait jamais été aussi possessive ni jalouse puisqu'elle se fichait de tout et de tout le monde. Fallait croire que Niels échappait encore une fois à cette règle, comme toutes celles qui la dirigeaient de toute façon. Elle sourit à sa remarque, avant de lui répondre :

- Si y'a que moi qui peut voir à quel point t'es épuisant en réalité, ouais, je me sens super flattée, le taquina-t-elle en se laissant embrasser dans le cou.

Si elle était la seule, ça signifiait que personne ne le connaissait comme elle pouvait le faire, et qu'il était naturel avec elle. Aelya ne jouait aucun jeu, enfin, pas d'autre que celui de la séduction. Quand elle s'ouvrait, c'était pour de vrai. Elle n'était jamais arrivée à dire des mots qu'elle ne pensait pas et elle ne se verrait pas mentir à Niels. La brune savait qu'elle pouvait tout lui dire, les bonnes comme les mauvaises choses et qu'elle pouvait le laisser entrer à l'intérieur d'elle par la même occasion parce qu'il savait réparer ce qui était brisé.

Elle sourit avant de se mordre la lèvre inférieure vis à vis de sa remarque sur un potentiel meurtre qu'elle orchestrerait.

- Qui sait, si ça se trouve je te séduis seulement pour que tu deviennes accro à moi et donc que je puisse plus facilement te tuer par la suite.

Elle s'approcha lentement de lui, réduisant d'autant plus l'espace qu'il y avait entre leurs deux corps avant de planter son regard intense dans le sien.

- Ou peut-être que j'essaye de faire ça parce que je veux plus jamais qu'on s'abandonne et que je veux que tu m'appartiennes pendant le restant de tes jours ? En y repensant, c'est vraiment foutu dans les deux cas.

Elle essayait toujours d'inclure des phrases lourdes de sens au milieu de contexte léger, comme si elle cherchait à noyer le poisson, à rendre l'affection qu'elle avait pour lui moins forte, moins réelle, alors que son coeur était sur le point d'imploser. Dans le lit, alors qu'elle avait jugé bon de rappeler qu'ils n'étaient pas les meilleurs pour respecter les limites, elle haussa les sourcils, amusée, avant de lui répondre :

- Ce serait le plus gros challenge de toute ma vie, je crois.

Elle avait rit au fait qu'il essayait à tout prix de cacher son corps pour ne plus rien éveiller en lui, et si Aelya disait vouloir l'aider, c'était uniquement pour qu'il ne vienne à craquer le premier en réalité. Elle avait vraiment envie de le préserver de sa douleur, mais en même temps, c'était plus fort qu'elle. La brune adorait le tenter et égoïstement, voir qu'il était attiré. Elle ne se lasserait jamais de percevoir le regard qu'il arborait quand il détaillait ses courbes. Aelya avait l'impression de se sentir vivre, d'être unique, alors elle ne pouvait pas arrêter ce jeu.

- Avoue que t'aimes bien ce genre de tortures, ajouta-t-elle avec un sourire malicieux sur les lèvres.

Parce que le désir était une délicieuse souffrance, quelque chose qui avait tendance à amener beaucoup de frustration et en même temps beaucoup de passion. Elle s'était amusée à dévorer son cou, tout en lui soufflant qu'elle était folle de lui, mais c'était réellement un euphémisme. Elle perdait la raison quand elle était avec Niels et il emplissait chaque partie de son esprit, à tel point qu'elle était incapable de penser à quelqu'un d'autre. Aelya se laissa caresser par ses mains, prenant soin de profiter de chaque sensation qu'il provoquait en elle quand il touchait sa peau, comme pour vouloir s'en rappeler dans les détails.

- Ca va mieux, et en partie grâce à toi quand même.

Elle caressa son bras avant qu'une question ne vienne à son esprit.

- Dis, t'as déjà connu une fille qui t'as fait ressentir ce que tu ressens avec moi ?

Elle avait besoin de savoir s'il avait déjà connu ça parce qu'elle se voyait démunie face à ce qu'elle avait à l'intérieur, n'ayant jamais expérimenté ce qu'elle ressentait avec quelqu'un d'autre.

C'était une connerie de remettre le couvert avec son ex. Parce que s'il y avait eu rupture, c'était forcément pour une raison. Mais Aelya ne voulait pas apprendre de cette erreur, préférant vivre cette relation comme bon lui semblait parce qu'elle avait besoin de Niels, autant qu'elle avait besoin d'oxygène pour vivre. Ils avaient étouffés ensemble, et Aelya avait suffoqué davantage en s'éloignant de lui. Elle aimait à penser qu'il fallait soit qu'elle entame une sorte de sevrage en restant vraiment loin de lui le plus longtemps possible, ou alors, rester avec lui de manière aussi prolongée pour s'accommoder à ces effets et donc y trouver un certain équilibre. Sauf qu'elle était persuadée que prendre ses distances définitivement était peine perdue et que s'habituer à ce qu'il provoquait en elle était aussi impossible. Elle n'était même pas sûre de le vouloir en plus, car elle se complaisait dans cette intensité qui balayait tout sur son passage. C'était eux.

- C'est clair que j'ai de la chance de t'avoir, je vais pas mentir, répondit-elle en souriant en coin.

Malgré les blessures qu'il avait pu lui infliger, elle avait une réelle adoration pour tout ce qu'il apportait dans sa vie. Il y mettait de la couleur, réalisant des mélanges sûrement improbables de sorte à créer des choses qu'elle n'avait jamais connu auparavant mais sa vie était bien moins morne depuis qu'il était là.

- Cool, j'adorerai t'attacher en plus, lança-t-elle d'un air joueur.

Elle hocha la tête à sa remarque qui faisait suite, en effet ils étaient vraiment mal barrés, ne fonctionnant pas comme la plupart des couples mais Aelya n'avait jamais aimé ressembler à tout le monde. Ce qu'elle avait avec Niels était unique.

- Tu passeras ta convalescence avec moi, ça serait peut être pas arrivé si t'avais pas eu ce coup. Justement, je trouve que te concentrer sur des choses agréables c'est une bonne manière de te changer les idées. Sans te faire mal. Parce que je parle juste du fait de regarder mon corps là.

Elle se faisait des illusions, c'était sûrement pour se donner bonne conscience mais évidemment qu'elle aurait passé ces moments avec Niels s'il n'avait pas eu ce coup dans le ventre. Elle le regarda, un petit sourire satisfait sur les lèvres.

- Est ce que je dois comprendre que t'aimais bien l'idée de venir me voir plus souvent et que je vais te manquer ? De toute façon, tu connais mes horaires, tu sais que tu pourras passer comme tu veux et me faire ce que tu veux aussi après le travail, ajouta-t-elle de manière enjoleuse.

Elle s'était laissée envahir par des questions qui lui avaient traversés l'esprit et avait directement décidé de lui en faire part. Elle vit qu'elle l'avait sûrement un peu pris de court, mais son regard le suivit alors qu'il s'était allongé à côté d'elle. Elle sentit son cœur battre à toute vitesse quand elle entendit ses mots.

- T'as jamais eu envie de retourner avec tes exs ? Je suis la première ? Demanda-t-elle curieuse, en caressant sa main tout près d'elle.

Pour le coup, ce fut maintenant lui qui l'avait pris au dépourvu avec une question pour le moins franche.

- Nan, jamais. Je me demande souvent si ça ressemble pas à ce que je ressentirais pour toi. J'ai pas de comparaison parce que toi aussi tu me fais ressentir des trucs que j'ai jamais ressentie. Alors j'en sais rien.

Et là, c'était elle qui fuyait son regard.

- Ce serait con si c'était le cas parce que je veux pas souffrir, avoua-t-elle en baissant les yeux.