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Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l'Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite.

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 La SAE est à l'escalade ce que le cheval d'arçon est à l'équitation. FT. Maxim

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MessageSujet: La SAE est à l'escalade ce que le cheval d'arçon est à l'équitation. FT. Maxim   La SAE est à l'escalade ce que le cheval d'arçon est à l'équitation. FT. Maxim EmptyJeu 9 Aoû 2018 - 4:14

La SAE est à l'escalade
ce que le cheval d'arçon est à l'équitation.
C’est l’une de mes journées de congé, mais cela ne m’empêche pas de me lever à l’heure des poules. Mon réveil-matin me chante sa musique en ce moment même. Mes yeux sont encore embrumés par le sommeil. Il est 4 h 30 du matin. Je bâille un bon coup avant de m’extirper du lit. Khéops pousse un feulement, non content de me voir quitter le lit aussi tôt. Avant toute chose, je me rends dans la salle de bain pour commencer ma routine de réveil. L’eau tiède de ma douche m’aide à chasser les derniers signes de ma longue nuit de sommeil. Pourquoi diable est-ce que je me lève aussi tôt un jour de congé? Réponse plutôt simple, j’ai prévu une excursion dans le parc national des montagnes bleues. C’est à quelques kilomètres de la ville, suffisamment loin pour se sentir dépayser. Bien sûr, je n’y vais pas seul. La personne qui m’accompagne est tout aussi mordue que moi du plein air. C’est un jeune adolescent qui se prénomme Maxim. Il a été sérieusement blessé dans la fusillade, c’est aussi sa première tentative d’escalade depuis cet incident. Les médecins lui ont suggéré de ne pas faire d’effort inutile, mais je n’ai pas eu le courage de lui dire non quand je lui ai parlé de mon intention d’escalader les montagnes bleues. Je connais le gamin depuis plus d’un mois, dû moins face à face, car la vérité est bien différente. Ce qu’il ne sait pas, c’est que j’ai appris à le connaître à travers les mots d’Eibell. Je suis tombée de bien haut quand j’ai appris l’existence de son fils. La jolie blonde allait de surprise en surprise. Les surprises n’étant pas toujours des plus agréables. La relation entre le fils et la mère n’étant pas au beau fixe, j’ai décidé d’aller voir à la source. Simple curiosité, tout d’abord, je ne voulais que l’observer de loin. Juste le voir, essayer de déterminer s’il y retenait plus de son père ou d’Eibell. Bref, je ne désirais pas m’en mêler, même si voir mon amie souffrir de ne pas être acceptée par son fils me bouffait légèrement de l’intérieur. Non, leur vie était bien assez compliquée sans que j’en vienne à mettre mon grain de sel. Ce n’était pas mon rôle, mais le destin en a décidé autrement. Maxim possède un chien qui est toujours à ses côtés. Étant propriétaire de chat, j’ai dû attirer ledit chien, enfin ça ou les gâteries pour chien dans mon sac à dos. Je vous jure que je n’ai pas fait exprès. Je garde souvent le chien de mes parents. C’est ainsi que je me suis retrouvé bien malgré moi à parler avec Maxim. En faire beaucoup plus que je désirais au départ. Est-ce que j’ai parlé avec l’adolescent de ce qui me lie à sa mère? Bien sûr que non! Je n’ai pas envie qu’il me considère comme un ennemi. J’en ai d’ailleurs, jamais discuter avec Eibell. Elle ne peut m’en vouloir d’avoir des secrets. Ça serait l’hôpital qui se fout de la charité! Non, pour le moment, il est préférable de ne rien dévoiler aux deux concernés. Ce serait contre-productif. Soyons honnêtes, ce n’est pas réellement un mensonge, je fais simplement éviter le sujet. Après ma douche, j’enfile des vêtements légers qui ne nuiront pas pendant mon ascension. Je récupère mon équipement d’escalade dans l’armoire avant de gagner la cuisine. Le panier-repas que j’ai préparé la veille m’attend dans le frigo. Mon regard se pose sur l’horloge de la cuisine. Il est presque l’heure, j’ai demandé à Maxim de me rejoindre à 5 h 30 devant chez moi. Je ne crois pas qu’il va être en retard puisqu’il attend cette excursion avec impatience. Je verse du café dans deux thermos rapidement avant de sortir de chez moi avec tout mon équipement. Je verrouille la porte d’entrée avant de rejoindre ma voiture dans l’entrée de garage. Je perçois une ombre près de la voiture. Aucun doute sur l’identité de mon visiteur. « Salut Max. Tu es piles à l’heure! » Je dépose le matériel dans le coffre et le referme. « Tu veux du café? » Je lui présente un thermos qui contient la boisson chaude.
L'imagination escalade sans cesse le ciel, l'homme reste engourdi dans son limon. Le cerveau enfante, les actions avortent. Le cœur promet, la main refuse.
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MessageSujet: Re: La SAE est à l'escalade ce que le cheval d'arçon est à l'équitation. FT. Maxim   La SAE est à l'escalade ce que le cheval d'arçon est à l'équitation. FT. Maxim EmptyLun 13 Aoû 2018 - 15:14

4:45 am.
La porte grince légèrement et je passe la tête dans le couloir afin de m’assurer que la maison dort encore. Le silence et l’obscurité règnent dans le couloir. Par chance, mon réveil n’a pas sorti Alek de son sommeil, ni Jeremy. Je me faufile jusqu’à la salle de bain avec mon change pour une douche rapide. Je dois retrouver Shiloh à cinq heure trente pour une journée escalade dans les montagnes bleues. Dire que je suis surexcité est un euphémisme ! J’ai grandi dans les montagnes et depuis mon arrivée à Bowen, je dois dire qu’elles me manquent particulièrement. Et puis, ce n’est pas avec Jeremy que je vais partager l’escalade, bizarrement, je doute qu’il sache grimper à un arbre, alors un flanc de falaise, c’était même pas la peine d’y penser.
 
Une fois lavé et habillé, je retourne dans ma chambre ou je prends mon sac à dos déjà prêt pour le nécessaire de la journée. Je descends alors et après un saut par la cuisine histoire de prendre un truc à bouffer, je quitte la maison à pas de loup, prenant bien soin de ne pas faire de bruit. La veille, j’ai prévenu Jeremy que je partais tôt pour passer la journée avec un ami. C’est pas vraiment un mensonge, c’est juste une déformation de la réalité. Shiloh est cool, mais c’est plus une connaissance qu’un ami, et puis il est bien plus vieux que moi. Mais si je lui dis la vérité, que je pars faire de l’escalade, ça va être la fin du monde et il me laissera jamais y aller. Depuis ma rechute et mon second tour à l’hôpital, je fais l’objet d’une surveillance un peu exagérée je trouve.
 
J’ai sorti Lokhen avant de partir, je préfère le laisser à la maison ne connaissant pas les montagnes dans lesquelles je m’aventure aujourd’hui, et avoir un chien lorsqu’on fait de l’escalade, c’est pas simple. Je finis par partir en marchant vite jusqu’au lieu de domicile de Shiloh. J’arrive quelques secondes avant qu’il ne sorte de chez lui. Nous avons prévu d’y aller avec sa voiture, c’est plus pratique que les navettes de bus qui ne vont pas forcément là ou on veut. Comme j’ai pas le permis, je peux pas conduire alors Shiloh s’en charge.
 
« Salut Shiloh ! » l’accueillis-je en souriant, « Pas trop dur le réveil ? » m’enquis-je en mettant mon sac à dos avec le reste de ses affaires dans le coffre de la voiture. «  Non merci, » souris-je doucement. Je ne buvais pas encore de café, et je n’en avais pour le moment, pas l’envie. « T’es motivé j’espère ! » commentais-je en rentrant dans la voiture du côté passager. « Tu connais bien le coin ou on va ? » l’interrogeais-je curieux, toujours autant surexcité à la perspective de passer une journée dans les montagnes.
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MessageSujet: Re: La SAE est à l'escalade ce que le cheval d'arçon est à l'équitation. FT. Maxim   La SAE est à l'escalade ce que le cheval d'arçon est à l'équitation. FT. Maxim EmptyLun 13 Aoû 2018 - 22:54

La SAE est à l'escalade
ce que le cheval d'arçon est à l'équitation.
Je ne suis pas étonné de voir Maxim tout près de ma voiture. Il est à l’heure le gamin. C’est vrai que depuis que je lui ai parlé des montagnes bleues. Il me presse de l’y emmener. J’ai attendu à ce que ses blessures se referment bien avant de lui donner une date. Je sais que les médecins lui on dit qu’il devait encore se reposer, mais une falaise ne va pas le tuer, si ? De toute façon, je connais plutôt bien l’endroit alors on va escalader la façade de la montagne la plus facile. Je me frotte les yeux pour effacer définitivement les parcelles de sommeil qui me reste.  « Le réveil n’a pas été très difficile. J’ai l’habitude. » Avec mon métier, je dois me lever à l’heure des poules presque tous les matins. Je lui propose un thermos de café qui refuse poliment. J’en prends une gorgée, une douce chaleur descend dans mon gosier. Je referme le coffre de la voiture laissant le jeune homme se diriger vers le côté passager. Je rigole tandis qu’il me demande si je suis motivé.  « Je lui suis tout aussi que toi. » Quoique niveau énergie le gamin doit en avoir beaucoup plus que moi. Je vais devoir être prudent et tempérer ses ardeurs. Je me glisse derrière le volant et glisse la clé dans le contact. Je baisse un peu le son de la radio. Il est encore trop tôt pour s’écorcher les oreilles avec de la musique populaire. Je fais reculer la voiture pour que cette dernière quitte mon entrée de garage. Direction l’autoroute, nous avons un petit voyage de quarante-cinq minutes à faire.  « Oui, je connais bien les montagnes bleues. J’y vais depuis que j’ai 15 ans. Mes parents nous emmenaient faire du camping là-bas. » C’est un endroit magnifique, il me rappelle parfois l’Écosse, sans la température glaciale.  « J’ai commencé l’escalade à cet endroit. C’est mon oncle qui m’a initié à l’alpiniste et à l’escalade. » Je mets mon clignotant pour changer de voie en toute sécurité. Il n’a pas beaucoup de trafic à cette heure due moins pas encore.  « Je connais ses montagnes comme le fond de ma poche. Je crois que ça va être un bon départ pour toi. Reprendre l’escalade petit à petit. » Je marque une pause avant de poursuivre.  « C’est toujours mieux de passer une journée en nature que coincé en ville. » C’est une chose dont j’ai horreur. Si je le pouvais, je vivrais en pleine forêt, mais bon en Australie, ce n’est pas une bonne idée de vivre loin des grands centres. La raison est fort simple. La population d’animaux venimeux. Je tourne la tête en direction de Maxim.  « Sinon, tu as passé une bonne semaine ? » On a encore de la route à faire autant entamer une conversation.
L'imagination escalade sans cesse le ciel, l'homme reste engourdi dans son limon. Le cerveau enfante, les actions avortent. Le cœur promet, la main refuse.
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MessageSujet: Re: La SAE est à l'escalade ce que le cheval d'arçon est à l'équitation. FT. Maxim   La SAE est à l'escalade ce que le cheval d'arçon est à l'équitation. FT. Maxim EmptyMar 14 Aoû 2018 - 1:03

J’ai tendance à traîné lorsque je dois faire des choses que j’ai pas envie, mais rien que le mot ‘montagne’ me fait pousser des ailes. S’il avait fallu partir à deux heures du matin, j’aurai été à l’heure devant son garage. Je trépigne d’impatience de découvrir une nouvelle facette de ce continent dont je commence déjà à me lasser. La plage, la ville… C’est d’un ennui. C’est comme un plat sans saveur et je plains ceux qui s’en contentent grassement. Je pense que ceux qui aime à ce point la ville n’ont jamais goûté aux plaisirs montagnards, c’est triste.  Je souris, me rappelant que Shiloh n’est pas du genre grasse mat’, faut dire qu’avec son boulot, c’est difficile de dormir jusqu’à midi. «  C’est vrai que tu as de l’entraînement » fis-je remarqué avec amusement. Nous ne nous connaissons que depuis environ un mois, nous nous sommes vus quelques fois et nous avons un peu parler, nous avons appris à nous connaitre en abordant des sujets simples, comme son travail ou mes études, comme nos  passions communes pour les sports, l’air pur et les lieux sauvages.
 
Un petit éclat de rire sort de ma bouche à sa remarque alors que je rentre dans la voiture de Shiloh. C’est sur que vu mon impatience, j’ai du mal à tenir en place. Je déborde littéralement d’énergie. Pourtant, j’essaie de me contenir de mon mieux, histoire de ne pas la gâcher pour rien et finir lessiver avant d’avoir réussi à escalader. J’ai aucune idée du niveau de difficulté, même si je me doute bien que Shiloh ne prendra pas trop de risque à m’amener dans un endroit trop dangereux.  J’apprends d’ailleurs qu’il y va depuis ses quinze ans, un lieu qu’il semble bien connaître. J’imagine que s’il a débuté là-bas, c’est que ça doit pas être trop difficile. Ce sera parfait pour me remettre en selle sans trop forcer, même si j’ai peur de m’ennuyer du coup. «  Tu fais encore du camping ? » lui demandais-je curieux. J’avoue que depuis que j’ai vécu pendant quelques mois en SDF, j’ai moins de motivation pour le camping, mais j’en garde d’excellents souvenirs quand même lors des différents trecks que j’ai fait avec mes parents. La voiture a quitté son emplacement, et nous roulons en direction de l’autoroute. Je n’aime pas la lumière des lampadaires au dessus de nous, c’est aveuglant. Alors je me tasse au fond de mon siège et je ferme deux minutes les yeux. « Tu as commencé l’escalade assez tard du coup » fis-je remarqué alors que Shiloh prends la bretelle menant à l’autoroute. « Tu t’es fixé des objectifs ? ou tu fais ça juste pour t’amuser ? » l’interroges-tu sur la même continuité. Si je demande, c’est que je suis bien placé pour savoir quelle place peut prendre une passion dans l’avenir, j’ai fixé le mien par rapport à ce que j’aime.
 
Il semble avoir lu dans mes pensées quand au niveau de difficulté, pour autant, je préfère qu’on évite de me considérait comme un handicapé. Je ne dis rien me contentant d’acquiescer d’un signe de tête, même s’il ne le voit pas forcément puisqu’il conduit. « La ville est entrain de me rendre fou. Je dois dire que… cette escapade tombe à point nommé. » affirmais-je en souriant alors que la voiture filait à tout allure sur la route presque déserte. A cette heure-ci, nous ne croisons pas des centaines de voitures, quelques unes, mais trois fois rien par rapport à une journée normale. « Dans l’ensemble, ça va » lui répondis-je avant de pousser un soupir de dépit. « Je me suis fais collé que deux heures cette semaine ! » annonçais-je fièrement. Pas de quoi faire péter le champagne, mais pourtant, j’ai fais un exploit. J’ai tendance à répondre avec sarcasme à mes profs, du coup, les heures de colles et les convocations ont tendances à pleuvoir. La seule chose qui, pour le moment m’a sauvé un pue la mise, c’est mon bulletin de note qui lui est exemplaire. J’ai toujours eu d’excellentes notes et de grandes facilités, le gros problème depuis mon arrivée à Bowen, c’est mon comportement. J’en suis conscient, mais j’arrive pas à me comporter différemment. Inconsciemment, je crois que j’espère que mal me conduire fera que je verrais mon père surgir de de nulle part pour me passer un savon. Je sais que c’est pas possible, pourtant… je peux pas m’en empêcher. «  Et, je pense que je vais commencé à chercher du travail à nouveau. Quelque chose de moins lourd que mon ancien job, mais qui puisse me permettre de me faire un peu d’argent de poche, m’en reste encore pas mal de mon ancien boulot, mais je veux pas me reposer sur ça.   Et puis, je dois m’occuper de Lokhen, et il est hors de question que je demande de l’aide à Jeremy. » lui expliquais-je rapidement. Bien que ma relation avec mon père s’était grandement amélioré, je refuse qu’il m’aide à subvenir au soin de Lokhen. C’est mon chien et il est la dernière chose que j’ai de mon ancienne vie, la dernière chose qui me raccroche encore à mon père adoptif. Je n’étais jamais rentrer dans les détails de ma situation familiale compliquée. Shiloh ne savait que le strict nécessaire sur ça. J’avais été adopté et j’avais passé la plus grande partie de ma vie en France, et depuis l’année dernière, je vivais en Australie, ma mère biologique m’ayant ramené ici à la mort de mes parents adoptifs. Je lui avais aussi avoué que je n’avais su que quelques jours avant la mort de mes parents que j’avais été adopté. Pour le reste, je gardais le silence, le sujet était plutôt tabou à mes yeux et avait tendance à me rendre d’humeur massacrante.
 
 « Et toi t’as semaine ? bien passé ? » l’interrogeais-je à mon tour. S’il y avait quelque chose qui me laissait pantois avec Shiloh, c’est que je l’avais pas entendu parler de sa femme ou de sa petite amie. Pourtant, il n’était clairement plus tout jeune, c’était étrange. Etait-il gay ? « Dis Shiloh…. A ton âge, T’es pas marié ? comment ça se fait? » lui demandais-je finalement après un moment de silence en quittant la route des yeux pour les poser sur l'homme au volant.
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MessageSujet: Re: La SAE est à l'escalade ce que le cheval d'arçon est à l'équitation. FT. Maxim   La SAE est à l'escalade ce que le cheval d'arçon est à l'équitation. FT. Maxim EmptyMer 15 Aoû 2018 - 4:54

La SAE est à l'escalade
ce que le cheval d'arçon est à l'équitation.
La remarque de Maxim me fait sourire. Il est vrai qu’avec mon travail, j’ai des années de pratique derrière la cravate. J’ai appris le métier de pâtissier très jeune. Je devais avoir environ l’âge de l’adolescent qui se trouve assis à mes côtés. Mes parents m’ont appris le métier. Mon avenir professionnel était déjà tout tracé. Je suis d’ailleurs allé à l’université pour me perfectionner en affaire. Question, de pouvoir bien gérer l’entreprise familiale quand je vais devoir prendre la relève. Je décris à Maxim l’endroit où nous allons aujourd’hui. Le fait que j’ai découvert l’endroit étant enfant. « Oui, je fais encore du camping. Ma mère n’aime pas trop ça, car je vais vraiment dans des endroits sauvages. » Je marque une pause avant de rajouter. « J’aime me lancer des défis. » Le jeune homme semble incommodé par la lumière artificielle des lampadaires. Il se tasse un peu plus dans le siège confortable de la voiture. Il me questionne sur mon passé dans l’escalade. « Oui, j’ai commencé un peu sur le tard. J’étais plutôt taciturne étant gamin. Mes sœurs m’utilisaient comme une poupée. » Des souvenirs plutôt cocasses me reviennent en mémoire. « Mon oncle a voulu m’offrir de pratiquer une activité plus masculine. C’est donc pour cette raison que j’ai été initié à l’escalade. » Je fronce les sourcils quand une voiture me dépasse sur la droite et me coupe la voie sans autre forme de procès. Ah ! Ces chauffeurs du dimanche. « Il y a eu d’autres sports qui se sont greffés par la suite. » Un monde nouveau s’est ouvert à moi. « Un objectif ? » Je jette un rapide coup d’œil à Maxim avant de poser à nouveau les yeux sur la route. « L’ascension du Kilimandjaro me tente bien. Sinon, dans un avenir plus proche, je m’entraîne pour un Ironman. » Une première pour moi, cela va me demander à me dépasser. À pousser mes limites plus loin encore. « Je le fais pour m’amuser principalement. Tu sais Maxim, il faut faire les choses avant tout pour soi et non pour les autres. Sinon cela nous mène à vivre notre vie à travers le regard des autres. » Je me trouve un petit peu trop sérieux, mais ce que je dis est vrai. Quand on se met à vivre pour autrui, on finit par disparaître petit à petit. Là notre santé mentale en prend un coup. Maxim me confie que la ville commence à le rendre fou. J’éclate de rire bien malgré moi. « Je ressens ce sentiment toutes les fins de semaine. » Je me console en me disant que Bowen n’est pas aussi populeuse que Sydney ou Brisbane pour nommer que celles-là. Je le questionne sur comment c’est dérouler sa semaine. Il n’a été collé que deux heures, ce n’est pas trop mal. Il veut également trouver un nouvel emploi. Cela ne m’inquiète pas plus que ça. Les jeunes de son âge collectionnent les petits boulots. Il se découvre, donc, rien d’alarmant non plus. Maxim a les sens des responsabilités, enfin quand il s’agit de son chien, je ne peux pas dire le contraire. « Ma semaine, plutôt la routine. Je suis sortie quelques fois… » Je tais le nom d’Eibell, la mère du garçon. Je commence tout juste à développer le lien de confiance entre nous. Ça serait idiot de tout foutre en l’air maintenant. « Mais rien de concluant. » Un silence s’installe entre nous quand Maxim brise le silence en disant mon nom. Sa question me laisse patois, c’est bien la première fois qu’il aborde un sujet aussi personnel. Je prends en même temps un coup de vieux. Merci, gamin. « Le mariage n’est pas une obligation, même si mes parents voudraient bien que je convole un jour. » Je ne parle même pas des enfants ! « Je n’ai pas toujours été célibataire. Je le suis depuis 3 ans. Je suis tombé amoureux de ma meilleure amie Rose. » Une situation plutôt classique. Je réalise avec du recul que l’amitié entre un homme et une femme est rare ou carrément impossible. « On s’est mis ensemble, peu de temps après, les médecins ont découvert qu’elle avait la leucémie. » Je souffle un bon coup avant de poursuivre. « Elle voulait que je la laisse, mais je suis restée. Je me suis occupée d’elle et je l’ai aimé jusqu’à son dernier souffle. Je l’aime encore et je l’aimerais probablement toujours. » La perte d’un être cher laisse des cicatrices qui ne guérissent jamais totalement. « L’engagement est encore difficile pour moi, mais j’y travaille. Il suffit de trouver la bonne personne pour moi. » Je ne perds pas espoir de trouver une femme que je vais aimer autant sinon plus que Rose pour partager ma vie.
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MessageSujet: Re: La SAE est à l'escalade ce que le cheval d'arçon est à l'équitation. FT. Maxim   La SAE est à l'escalade ce que le cheval d'arçon est à l'équitation. FT. Maxim EmptyMer 22 Aoû 2018 - 19:43

Déjà, la ville de Bowen s’efface derrière nous, comme si elle n’avait été qu’un mirage. L’Autoroute traverse des paysages désertiques, que nous n’arrivons pas à percevoir avec la nuit. Prendre le large. J’ai l’impression de respirer à nouveau, comme si j’avais été en apnée durant un temps interminable. Est-ce parce que je m’éloigne de cette ville que je déteste pour ce qu’elle représente ? Ou est-ce simplement par les bienfaits que me procure l’idée d’une journée à la montagne à faire de l’escalade ? Shiloh n’a pas la moindre idée à quel point ce qu’il fait pour moi est important à mes yeux.
Nous discutons tranquillement durant le trajet, le rendant plus agréable. Il me parle de ses activités et visiblement sa mère veille au grain. Je laisse un sourire triste apparaître sur mon visage alors que je regarde dehors un point invisible. « T’as de la chance que ta mère veille encore sur toi. Quoique à ton âge… c’est assez… marrant » On va dire ça. J’aurais surtout dit flippant, mais quand j’y pense, j’aurai aimé que ma mère soit toujours vivante pour s’inquiéter pour moi à trente ans. C’est sûr que c’est pas avec Eibell que ça risque d’arriver.
 
Un éclat de rire franchi mes lèvres lorsqu’il me parle de ses sœurs et de comment il était traité par elles lorsqu’il était enfant. Je l’imagine avec une robe à fleur, maquillé comme un camion volé… « Et t’avais les cheveux longs aussi ? » lui demandais-je histoire de bien visualiser le résultat. Enfin, je devrais p’tre pas me moquer, parce que ma meilleure amie faisait de moi ce qu’elle voulait aussi alors bon. « activité masculine ? » m’étonnais-je. J’avais du mal avec les inégalités hommes/femmes, « Ouais, enfin… L’escalade, c’est pas réservé aux mecs hein. » dis-je en roulant des yeux. «  Et tu as fait quoi d’autre comme sport ? » l’interrogeais-je avec curiosité.
 
L’hoche la tête lorsqu’il répète ‘objectif’. Il semble surpris que je lui parle d’objectif. Et lorsqu’il me dit le sien, je souris. Le Kilimanjaro, un grand souvenir. « Je l’ai fait y a quelques années avec mes parents » lui dis-je en souriant, « c’est… la sensation quand t’arrive en haut du toit de l’Afrique… C’est indescriptible » Me souvins-je rêveur. « On a fait les trois volcans et on est allé au pic Uhuru, franchement, si t’aimes l’alpinisme, fonce. » lui conseillais-je avec entrain. La difficulté était loin d’égaler les monts de l’Himalaya ou de la Cordillère des Andes, mais mes parents avaient jugés plus judicieux de commencer par celui-là avant d’aller tenter le diable sur un beaucoup plus difficile.
 
Je m’attends pas à ce qu’il me face la morale, a vrai dire, je me sens pas tellement concerné par ce qu’il dit, parce que je ne fais pas ma vie en fonction des autres. Mais j’avoue que j’ai un peu du mal avec ce discours paternaliste. J’ai déjà du mal à supporter ceux de mon père biologique alors ceux de quelqu’un d’autre… « Tu crois que je me soucis de ce que pense les autres de moi ? » lui demandais-je en fronçant les sourcils, « Toi, tu te lances des défis, n’est-ce pas ? » dis-je en me rappelant ce qu’il m’avait dit tantôt, « et bien moi, je me fixe des objectifs. » fis-je en haussant les épaules « En quoi est-ce différent ? » finis-je par lui demander. Je soupire en me demandant si je ne fais pas parfois des mauvaises traductions. Peut-être qu’au final, j’ai des lacunes en anglais ?
 
Nous parlons alors de sa semaine, et je le regarde avec un sourire moqueur. « Rien de concluant hein ? » lui dis-je avec un sourire en coin. Il a du se prendre des râteaux le pauvre. Je garde mon sourire figé sur mon visage, mais je n’ajoute rien. Je pense que ce qui me traverse l’esprit et suffisamment clair. « Waw, trois ans que t’es célibataire ? Mon pauvre… » dis-je avec compassion, « Attends… t’es tombé amoureux de ta meilleure amie ? » lui demandais-je éberlué, «  c’est possible ça ?! » m’étonnais-je en écarquillant les yeux. « Mais… comment tu as fait ? » lui demandais-je stupidement. Je suis à vrai dire, un peu sous le choc. Je me demande surtout comment il s’est rendu compte que ses sentiments avaient évolués, c’est assez étonnant. Enfin, je me vois pas voir Laura autrement que comme ma meilleure amie, c’est pas possible. Mais il me raconte la fin tragique de leur histoire, et toutes mes questions s’évaporent comme par magie. J’ai de la peine pour lui. «  Je suis navré » lui dis-je en me passant une main dans mes cheveux. Foutu toc. « Ah ouais, je comprends mieux ton célibat… Désolé. » lui fis-je gêné d’avoir remuer le couteau dans la plaie.



( HJ: je suis vraiment navré du temps de réponse en ce moment qui est anormalement long pour moi, j'espère que tu m'en veux pas trop :/ )
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