Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l'Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite.
Sujet: ft Landon > sanctify my body with pain Sam 25 Aoû 2018 - 17:50
Les rires qui surpassent la musique, qui tintent à mon oreille comme une clochette qui me rappelle dans quel endroit je me trouve. Je tourne la tête sur ma gauche pour regarder la fille qui s’esclaffe non loin de moi, une main posée sur l’avant-bras d’un homme penché vers elle. Dans son autre main, un verre d’alcool quasiment vide. Je viens souvent dans ce bar, non seulement leurs cocktails sont extrêmement bien dosés mais en plus les groupes qui s’y produisent sont assez bons - assez bons pour me donner envie de me trémousser sur la piste de danse. Je fais de nouveau face à mon amie Hannah. Une amie de classe. Nous sortions régulièrement boire des coups ensemble, les vendredis et samedis soirs. D’ordinaire Landon nous aurait accompagné. Mais ce soir il n’était pas là. Il n’avait pas été là de la journée, ne m’avait quasiment pas contactée et cette pensée me serra la poitrine. C’était rare. C’était aussi surtout très rare que l’on s’engueule. Pourtant c’est ce qui était arrivé la veille. Nous en étions venus à parler du futur, de ce que nous allions faire puis les choses en emmenant une autre, nous en étions venus à parler de mes relations. Il était vrai que j’avais tendance à beaucoup sortir, et je savais que ça ne plaisait pas à Landon. Les mots avaient dépassés ses pensées, les miens aussi. La conversation avait quelque peu dégénérée, et pour tout dire je ne me souvenais pas vraiment des détails, mais le résultat était là. Nous étions partis chacun de notre côté en claquant nos portes de chambre et nous ne nous étions pas adressé la parole de la journée. En réalité, même si je riais aux paroles de mon amie, je n’avais pas du tout la tête à ça. Tout mon esprit était occupé par Landon et notre prise de bec. Bordel, ce que je détestais ça. C’est inhabituel et ça me foutait en l’air. Je ne supportais pas élever la voix avec lui ni que mes propos prennent dimensions de dingue. Landon était la personne la plus importante de ma vie. Avec ma mère. A vrai dire ils se disputaient constamment la première place. Hannah se penchant vers le bar, son énorme décolleté plongeant appuyé dessus. Son geste attira mon attention et coupa mes pensées sombres. Visiblement elle n’attirait pas que mon attention, mais surtout celles du barman qui plongea tête la première dans son bonnet D. Cette fille était incroyable. Je ris en secouant la tête. A l’entente de mon rire, elle tourna la tête, affichant un petit air surpris, presque angélique « Bha quoi ? » me demanda-t-elle innocemment. Je bus une nouvelle longue gorgée de mon verre. J’allais bientôt le terminer. Il m’en faudrait un nouveau. Le peu d’alcool que je venais d’ingurgiter n’allait pas suffire à me faire oublier la douleur sourde qui pulsait dans mes entrailles.
Le groupe sur scène jouait de la musique cubaine. Tout ce que j’aimais. Ça me donnait toujours envie de bouger mon corps en rythme. Je savais aussi qu’en allant sur la piste de danse en remuant des hanches, je ne resterai pas longtemps seule. D’ordinaire, lorsque Landon m’accompagnait, je n’étais jamais seule sur la piste, son corps massif près du mien. Mais ce soir, où était-il ? Que faisait-il ? Avec qui était-il ? Je chassais ces pensées nocives de ma tête. Je terminais mon verre avant de descendre de mon tabouret. J’avais déjà remarqué quelques regards jetés dans ma direction. Je replaçais une mèche de cheveux derrière mon oreille. Puis me dirigeais vers la piste, chaque pas que je faisais en rythme avec la musique. Voilà ce qui allait m’empêcher de me noyer dans mes réflexions, m’empêcher de songer à Landon.
Doucement, je me mis en mouvements, fermant les yeux, laissant la musique m’envahir et faire vibrer chaque petite parcelle de mon être. J’adorais vraiment danser. Très souvent je mettais en route les enceintes de l’appartement pour faire le ménage en rythme. En réalité, rares étaient les moments où je n’écoutais pas de musique. Sous la douche, en marchant, dans les transports en communs, dans mon lit, en bossant mes cours... la musique me rendait vivante. Voilà pourquoi ce soir j’étais dans ce bar. Parce que je n’avais pas envie de me laisser engloutir par mes pensées noires. Mes mains caressaient mon corps. Sûrement un message clair pour les hommes qui m’entouraient, je ne faisais pas l’innocente, je savais parfaitement ce que je faisais, car soudain je sentis une présence un peu plus proche de moi. Un bassin se collant au mien. Je fis volte-face pour me retrouver face à face avec un grand brun au regard ténébreux, une mâchoire volontaire et une carrure qui pourrait faire baver la plus part des nanas de la boîte. Il était séduisant, mais pas autant que L... j’inspirais un grand coup. Ne pas penser à lui. Je laissais l’homme poser ses mains sur mes hanches tandis que les miennes se plaquaient sur mes pectoraux. Nous dansâmes ainsi durant plusieurs minutes avant qu’il ne m’entraîne vers le bar. Visiblement nous étions tous deux assoiffés. Il me demanda ce que je buvais tandis que nous rejoignions Hannah - qui était en grande conversation... buccale avec son partenaire. Visiblement le mien m’avait déjà jeté quelques coups d’œil dans la soirée étant donné qu’il savait que j’accompagnais Hannah. On s’accouda au bar en attendant nos boissons. Il me posa plusieurs questions, nous discutâmes quelques instants avant de boire nos verres presque d’une traite, pressés de retourner sur la piste de danse. Visiblement Lucas aimait autant que moi danser - peut être aimait-Il aussi coller son corps au mien. Je souris lorsque ses mains agrippèrent mes hanches pour me tirer jusqu’à lui. Puis mes pensées dérivèrent de nouveau, et soudain, je n’en plus envie que d’une chose, que Landon se trouve à la place de Lucas.
Invité
Sujet: Re: ft Landon > sanctify my body with pain Dim 16 Sep 2018 - 12:18
sanctify my body with pain
«Je te vole Raissa ce soir, histoire de lui changer un peu les idées. Mais t’es le bienvenu si tu veux apporter ta contribution Henderson, car t’as vraiment merdé hier.» Digne d’Hannah tu te dis. Elle a toujours ce besoin de finaliser ses messages en te reprochant quelque chose et tu préfères en sourire plutôt que de chercher à ressasser dans ta tête ce qu’il s’est passé hier avec Raissa. Avant même de recevoir le message, tu t’étais douté que la brésilienne était de sortie car en ouvrant la porte de l’appartement, t’avais senti l’odeur de son parfum flotter dans l’air, trop à ton goût d’ailleurs. L’idée de la savoir de sortie sans toi te provoquait toujours cette sensation désagréable qui te poussait souvent à la rejoindre. T’as toujours été trop fier pour avouer que c’était parce que tu ne souhaitais pas qu’elle finisse la soirée avec un type qu’elle avait croisé le soir-même. C’était d’ailleurs aussi pour une raison proche de celle-ci que votre conversation d’hier avait pris des allures d’engueulade, parce qu’elle t’avait reproché des choses et que t’avais pas cherché à te défendre. Pire tu lui avais donné raison comme pour lui faire comprendre que t’en avais rien à foutre, qu’elle pouvait te reprocher tout ce qu’elle voulait, tu n’avais pas à en tenir compte car tu n’avais pas à te remettre en question pour elle. Des paroles qui en disaient assez long et qui ne lui avaient pas plu car il y a quelque chose entre vous que tu empêches de prendre forme. T’en soupires tout en déposant ton téléphone sur la table basse du salon, ne prenant pas la peine de répondre à Hannah, ça attendrait. T’avais besoin d’une douche après avoir passé ta journée allongé dans le gazon de Regent’s Park, ta peau exposée au soleil, c’est qu’en te regardant dans le miroir de la salle de bain après être sorti de la douche que tu remarques que ton teint est hâlé. Ça se voyait souvent à un détail bien précis, celui de tes yeux qui semblaient d’un bleu plus clair qu’à l’accoutumée. C’est avec la serviette autour de ton bassin que tu te balades dans l’appartement, un appartement beaucoup trop calme quand elle n’est pas là. Il n’y a pas de musique qui résonne contre les murs, ni même sa silhouette féminine qui est allongée sur le canap à te faire la liste des films qu’elle aimerait voir sur Netflix un de ces soirs. Tu respires profondément et reprends ton téléphone en voyant le nouveau message d’Hannah qui est accompagné d’une photo de Raissa, seule au bar, un verre à la main, l’air absente. «Bouge ton cul Henderson, t’as quand même pas envie qu’elle rentre à moitié ivre? Elle a pas bougé depuis qu’on est arrivées, même la musique ne semble pas la motiver à danser.» Tu soupires à nouveau, commençant à lui répondre pour finalement balancer ton téléphone sur le canapé. Elle fait chier… Ça t’agace mais tu sais que tu vas les rejoindre. T’attrapes un jean qui traine dans ton armoire ainsi qu’une chemise, il te faut dix minutes pour te retrouver hors de l’appartement, dévalant les escaliers un à un en espérant que Raissa saura faire l’impasse sur ce qu’il s’est passé hier soir pour que tu ne regrettes pas la décision que tu viens de prendre.
C’est après une quinzaine de minutes de trajet et des discussions tournant autour du ballon rond avec le chauffeur de taxi que tu te retrouves devant le bar en question. A peine le pied dans le bar qu’une main se pose sur ton épaule pour t’attirer vers l’extérieur alors que tu viens à peine d’entrer. C’est Aaron, un de tes potes d’université qui a le défaut de bégayer lorsqu’il est enrôlé pour remplir une mission. Ça te fait rire et tu lui demandes ce qu’il se passe. Rien du tout qu’il te dit sans même te regarder dans les yeux. Ton premier réflexe est de regarder autour de vous et tu finis par lui demander où est Raissa. Le simple fait de prononcer son prénom fait pâlir ton pote qui rigole nerveusement et ton visage se ferme. T’as pas besoin d’en entendre beaucoup plus pour comprendre qu’il se passe quelque chose et tu retires cette main qu’il avait sur toi, te retournant en passant en revue les gens qui dansaient. Il ne te faut pas beaucoup de temps pour que ton regard tombe sur celle qui semblait s’ennuyer sur la photo que l’on t’avait envoyée, le corps collé à celui d’un autre, ses mains sur son buste, à échanger des regards. Ta mâchoire se referme vivement pendant que tes mains forment des poings dans tes poches. Tu sens ton corps qui s’enflamme, ton pouls qui violente frénétiquement ta cage thoracique pendant que ton regard les observe se diriger vers le bar. Ce mec la bouffe littéralement des yeux, ses mains ne sont jamais trop loin de son corps pour s’assurer qu’elle ne se défile pas. En toi, t’entends la voix de Raissa qui te reproche de lui faire la morale quand elle rentre de ses soirées, que t’as aucun droit de lui faire de remarques sur ses fréquentations quand tu refuses d’imaginer les choses différemment entre vous. Tu sens la voix de ton pote derrière toi mais tu t’en fous et te diriges vers le bar, ton regard ne lâche pas la brésilienne, t’espères qu’elle détourne le sien vers toi mais ça n’arrive pas. Au lieu de ça c’est celui d’Hannah qui se pose sur toi, tu sens dans son regard qu’elle a dû rater un épisode de la soirée de Raissa, elle semble autant étonnée de te voir ici que Raissa en compagnie d’un autre type. Réduisant finalement la distance qui te sépare de ta colocataire, tu bouscules volontairement celui qui viens de poser ses mains sur ses hanches, l’obligeant à les retirer pour se retourner vers toi, vos regards se croisent, suffisant pour sentir la tension dans ton regard et celui de ce mec, ne manquant pas de lui sourire sans rien dire. Une tension qui semble encore plus forte lorsque tu portes ton attention sur Raissa qui semble surprise de te voir ici. Tu vois le type se mettre entre vous, te poussant en arrière à l’aide de ses deux mains «Il y a un problème?» Tu lui demandes, le sourire sur tes lèvres. T’es loin d’être du genre à répondre aux attaques physiques, tu préfères le côté verbal, les provocations sournoises qui font passer les autres pour des cons. Mais tes poings te démangent ce soir et le fait de savoir que ce type a réussi à attirer l’attention de Raissa en rajoute une petite couche. «Il va y en avoir un si tu la regardes comme tu le fais» qu’il te retourne, se rapprochant de toi en te poussant encore une fois, faisant monter encore un peu plus cette tension qui s’installe plus sérieusement. Ce mec bavait presque en la regardant tout à l’heure, la matait comme un ado qui louchait sur le premier cul qu’il voyait et il se permettait de te faire une remarque. T’en souriais forcément, t’écartant légèrement sur le côté pour regarder Raissa et reporter ton attention sur le type en t’approchant de lui, ton front venant presque rencontré le sien. «Je comptais pas faire que la regarder en fait, tu vois…» Et en l’espace de deux secondes, tu retrouves les deux mains de cet enfoiré sur ta chemise, t’empoignant pour te repousser encore une fois, t’obligeant à sortir les mains de tes poches pour garder ton équilibre et ajuster le col de ta chemise qu’il a foutu en l’air en te balançant en arrière. «Désolé mec mais c’est pas en me poussant que tu vas m’empêcher de rentrer avec elle. En fait pour tout te dire, il y a peu de chances que je rentre sans elle et il y en a encore moins pour qu’elle rentre avec toi» En gros, Raissa repartirait seule ou avec toi et tu t’en assurerais. Seulement il fallait l'avouer, le type qui te faisait face était une belle pièce mais t'étais pas du genre à te laisser impressionner. Au contraire, tu n'attendais qu'une chose, qu'il porte le premier coup pour que tu puisses lui éclater le nez, au moins ça.
Invité
Sujet: Re: ft Landon > sanctify my body with pain Mar 25 Sep 2018 - 23:33
sanctify my body with pain
Les corps se meuvent en rythme, ils se bousculent, se collent les uns aux autres. Je ressens toute la puissance de la musique, elle me fait vibrer les entrailles comme un millier de serpents fichés dans mon ventre. Ce n’est plus mon cerveau qui ordonne à mes membres de bouger, mais l’inverse. Comme si la musique, la chaleur des corps agglutinés sur la piste de danse donnaient vie à mon corps tout entier. Je mets de côté ma raison, mes pensées et tout ce que je trimbale avec. Même mon coeur je le fous au placard. Il n’a pas besoin d’intervenir maintenant alors que tout ce dont j’ai besoin c’est de sentir que quelqu’un s’occupe de moi lorsque je voudrais que ce soit une personne en particulier. Une personne qui rayonne par son absence. L’homme qui me fait face fait pale figurine à côté… mais je m’en contente. Je pourrais faire demi tour et aller me réfugier sous ma couette, pleurer tout mon soûl et me jeter au cou de Landon lorsqu’il franchirait enfin le pas de la porte. Mais mince, je ne suis pas cette fille pathétique. Surtout lorsque mes foutus sentiments ne semblent aller que dans un sens. Je ferme les yeux et me laisse transporter par les rythmes langoureux de la musique latina. Je ne pense pas au parfum de Landon qui semble s’insinuer dans mes narines, ni à la sensation de son corps près du mien que j’ai l’impression de ressentir. Mon corps refuse de m’obéir là aussi. Alors je me laisse à rêver que toute cette dispute n’a jamais eu lieu. Que les mots blessants qu’il m’a balancé au visage n’étaient pas réels. Les mains de l’homme qui me fait face agrippent fermement mes hanches. Il pense que je lui appartiens. S’il savait… s’il savait à quel point tout ceci n’était qu’illusion, mon être tout entier appartenant déjà à un autre. Cependant, je le laisse faire. Approchant mon corps un peu plus près du sien, ondulant des hanches comme un serpent s’enroulant autour de sa proie. Il pense que je suis la biche effarée qu’il vient de tomber dans la gueule du loup. Mais c’est tout le contraire. Il est mon jouet. Je me sers de lui outrageusement pour tenter d’oublier ce qui me fait souffrir. Une petite voix dans ma tête me traite de trainée, la même que celle de Landon, juste pour me faire comprendre que finalement ses paroles ne sont pas si fausses. J’en ai rien à faire. Il n’est pas là. Et je ne vois pas pourquoi je devrais rester sage à attendre quelque chose qui ne viendra jamais. Je me retourne entre les bras du Lucas, mon bassin frottant contre le sien. Je peux presque sentir son désir à travers son jean. Je lève les bras, passe les mains dans mes cheveux. Ce désir… soudain Lucas s’écarte de moi. Quelque chose vient de se passer. Surement une petite bousculade sans importance. Pourtant, ce parfum que je connais par coeur vient encore me chatouiller les narines… «Il y a un problème?» Cette voix. Je rouvre les yeux d’un coup avant de faire volte-face. Non! et pourtant… Landon est là, face à moi, indéchiffrable. Mes lèvres s’entrouvrent, je voudrais dire quelque chose, n’importe quoi, mais rien ne sort. Mon coeur bat si fort dans ma poitrine que j’ai l’impression qu’il va exploser. Les battements sont si forts dans ma tête qu’ils surpassent la musique. J’ai l’impression que le monde s’est arrêté autour de nous, mais je sais que tout le monde continue de vivre. Temps qu’ils n’en seront pas venus aux mains, les gens ne remarqueront rien. Le regard de Landon se pose sur moi, il me détaille et moi je reste silencieuse face à lui, immobile, stupéfaite. Il est venu. j’humidifie mes lèvres. Il me regarde. Moi.
Un sourire étire les lèvres de Landon, me faisant froncer les sourcils. Que cherche-t-il à faire ? Il vient marquer son territoire comme un clébard ? Je m’apprête à faire un pas dans sa direction pour l’attraper et lui demander ce qu’il est venu faire, mais visiblement le regard que pose Landon sur ma personne ne semble pas plaire à mon partenaire. Ce dernier fait un pas de côté pour empêcher Landon de poser ses yeux sur moi. «Il va y en avoir un si tu la regardes comme tu le fais». Il défend son beefteak. Je devrais me sentir ravie d’être au centre de l’attention de deux hommes. Pourtant, je suis agacée au possible. Mets un peu ton ego de côté Raissa, n’est-ce-pas ce que tu souhaitais depuis le début ? Que Landon vienne te récupérer et te sortir de cette soirée, qu’il t’emporte sur son épaule s’il le faut ? me chuchote une petite voix dans ma tête. Lucas pose ses deux mains sur le torse de Landon pour l’envoyer balader en arrière. J’écarquille les yeux, prête à me jeter sur Lucas pour l’empêcher d’agresser Landon. Ce dernier me jette un nouveau regard, narguant ouvertement mon partenaire. Putain de merde. Lorsque son front est à quelques millimètres du sien, je sais qu’on est partis pour un vrai combat de coq. Les gens semblent s’être un peu écartés de nous. Les corps continuent d’onduler en rythme, mais tous sont conscients qu’il se passe enfin quelque chose. «Je comptais pas faire que la regarder en fait, tu vois…» je serre les mâchoires. De quel droit ? Ses mots résonnent en moi. Et la Raissa complètement éprise que je tente de faire taire depuis hier, semble se réveiller à nouveau. Je devrais me sentir heureuse de venir défendre ce qui lui appartient entièrement. Mais… je ne veux pas que ce soit si facile. Je ne veux pas céder si rapidement. Il n’a pas le droit de me traiter comme ça. Les poings de Lucas attrapent la chemise de Landon pour l’envoyer une nouvelle fois en arrière. Je lève les yeux au ciel, les bras croisés sur ma poitrine. «Désolé mec mais c’est pas en me poussant que tu vas m’empêcher de rentrer avec elle. En fait pour tout te dire, il y a peu de chances que je rentre sans elle et il y en a encore moins pour qu’elle rentre avec toi.» Je me mords la lèvre pour m’empêcher de sourire puis baisse la tête vers le sol, tiraillée entre l’envie de me jeter à son cou - comme la foutue groupie que je suis - et l’envie de tous les envoyer se faire voir. Non. Mieux, l’envie d’attraper Lucas et de l’entrainer à ma suite, loin de Landon. Les paroles de Landon ne semblent pas lui plaire. Il pense qu’il me manque de respect, ça devrait être tout à son honneur de vouloir me défendre mais… soudain son poing part avec force et heurte le visage de Landon. C’est une blague ? Je me précipite sur les deux hommes, pousse Lucas avec toute la force dont je suis capable avant d’attraper la main de Landon et de l’entrainer rapidement à ma suite. Il serait capable d’éclater la tronche de ce mec. Et je n’ai aucune envie de devoir attendre de pouvoir sortir Landon de garde à vue.
En quelques secondes nous nous retrouvons sur le trottoir. L’air frais caresse ma peau humide et me fait frissonner. Je lâche la main de Landon violemment pour me retourner et lui faire face avant de le pousser, les deux mains plaquées sur ses pectoraux : « Pour qui tu te prends putain ? » je fulmine, mon regard meurtrier planté dans le sien. Puis mes yeux dérivent jusqu’à sa lèvre fendue de laquelle coule une perle de sang : « Merde, tu saignes… » dis-je en m’approchant de lui, profitant de l’aura de chaleur que son corps dégage. Je voudrais me lover entre ses bras, plaquer ma joue au creux de son épaule et respirer son odeur pendant des heures. Je porte ma main à sa joue, caresser l’ourlet de sa lèvre du pouce. Puis, comme si je me souvenais que j’étais en colère contre lui, je m’écarte rapidement : « Pourquoi t’es venu Landon ? Pour marquer ton territoire ? Me prouver que ce que tu m’as balancé au visage hier était vrai ? » Je lui demande en serrant les bras sur ma poitrine, tentant vainement de me protéger du froid.