Seeing you again ∞ Anton

« Et merde. » Je me redressais doucement tout en me grattant la tête. J'avais les cheveux en bataille, j'étais à moitié habillé et j'avais une haleine qui puait l'alcool. Et pour couronner le tout, j'venais de tomber de mon lit. Bon c'est de ma faute, on va dire qu'hier soir, j'ai pas du me coucher comme il faut. Enfin hier soir, c'était plutôt aujourd'hui à 5h du mat', si mes souvenirs sont bons. J'avais la tête de l'cul. Hier soir, j'avais bien bu. Et mon corps n'en était pas habitué. J'avais une migraine atroce. Après m'être mis debout, je me dirigeais vers la salle de bain, je retirai le peu de vêtements que j'avais encore sur moi puis me laissa glisser dans la baignoire, en posant le jet d'eau sur le sommet de mon crâne. Je restais comme ça au moins 5 bonnes minutes, le temps de retrouver les idées claires. Hier soir j'suis allé à une fête où je ne connaissais personne, enfin persque. Il y avait cette Tanya, avec qui j'avais couché une fois, qui commençait à me coller. Pour m'en débarasser, j'ai demandé à une fille d'être ma copine. Sur le coup, ça avait l'air d'une demande d'un garçon désespéré, un peu con comme approche. Mais cette situation nous a rapprochés. Elle était petite et brune, des yeux marrons, et un sourire à faire rompre. Elle m'a rappelé Juliane sur le coup, j'ai même cru que c'était elle. Mais elle s'appelait autrement, Emilia, ou Elena, un truc dans le genre. Elena. On a passé le reste de la soirée ensemble, à boire, à raconter des histoires débiles, dans le genre des blagues carambars, et à rire avant même de finir, qu'on ne pouvait pas raconter la chute à l'autre, qui finissait par rire en oubliant qu'on avait pas la chute. Une drôle de soirée, je dois l'admettre. Une fois sorti de la douche, je me dirigeais vers la cuisine. J'étais seul aujourd'hui, ma colocataire, que j'ai enfin trouvé et qui est une fille finalement, est partie pour le week-end. On était samedi et par chance, je n'avais pas de client aujourd'hui. En espérant que ça ne change pas. L’inconvénient, c'est qu'on pouvait être appelé à n'importe quel moment de la journée. Et donc pour bâtir des projets cela pour être embêtant, seulement j'vis au moment présent, donc moi ça me dérange pas. J'ouvris un placard et trouva un pot de nutella. Super, ça ferait l'affaire. Mais y avait plus de pain. Il fallait donc aller à la boulangerie. C'est d'un pas très motivé que je m'y rendis. Motivé peut-être mais maladroit aussi. Parce qu'une fois devant la boulangerie, je percutais quelqu'un. La jeune femme s'arrêta et leva les yeux vers moi. Je plissais les yeux, j'avais le soleil en plein visage. Et je la reconnu. La jeune femme d'hier : Elena. Je me sens content de la revoir, surtout que je ne lui avais même pas demandé son numéro.. « Oh… Pardon, excuse-moi ! Anton, c’est bien ça… ? » J'hochais la tête pour répondre à sa question, tout en la regardant me sourire.

Après avoir hoché la tête, je pu ouvrir les yeux, le soleil était caché par un nuage, j'avais quelques instants de répit. Quelques instants pour la regarder. Et rester admiratif. Par rapport à hier, j'avais l'impression qu'il y avait à présent un mur entre nous. C'était peut-être mon imagination, et le fait que j'suis peut-être pas totalement sobre. J'avais l'air d'un zombie à l'intérieur. Un silence s'était installé, elle tenta de le rompre. « Alors, tu t'es bien remis d'hier soir... Enfin de tout à l'heure ? » Je fis un petit sourire. Que dire, pas vraiment en fait. J'aurais du prendre un doliprane et j'ai oublier, la douche c'est bien mais si pratique, et puis j'ai faim. « C'est pas tout à fait ça mais ça peut aller. Et toi ? » Je lui souris à mon tour. Une chose avait été étrange hier soir. J'vais pas dire que j'suis amoureux, ni attirée. Mais quand j'ai vu Elena, j'ai pas eu envie de coucher avec elle et de la jeter comme je l'ai fait avec Tanya. Entre nous hier soir, il y avait eu une vraie complicité. Et je pense que c'est une fille à découvrir. Elle pourrait devenir mon amie. J'ai eu comme un sentiment de protection hier. Comme une petite soeur.

J'étais long à la détente parfois, fallait pas me presser, j'aimais pas ça, surtout pas quand ma tête va exploser après une soirée comme celle d'hier. Je ne devais pas lui faire bonne impression, peut-être même que je lui donnais l'impression de me souvenir à peine d'elle, ou de regretter notre soirée mais ce n'étais pas mon cas. Il me fallait du temps. Je sais aborder une fille, la draguer pour coucher avec, mais là c'est différent. J'ai jamais eu l'impression d'avoir eu le contact facile avec les filles quand ce n'est pas pour la mettre dans mon lit. Elle m'avoua qu'elle allait mieux qu'à la sortie du lit, ce qui me fit sourire. Une petite brise fraîche souffla, et je la vis qui refermait sa veste plus étroitement, ce qui me fit sourire. Puis elle repris la parole. « Bon, et bien je crois que je vais te laisser… Tu as sans doute des trucs à faire… » Dans ma tête une tonne de chose se bouscula, mais une phrase s'arrêta nette : ne la laisse pas partir idiot ! Je me mis alors devant elle, comme une statut, pour lui boucher le chemin, passant ma main dans mes cheveux en souriant bêtement, parce que c'est tout ce que je savais faire. « A vrai dire, je n'ai rien à faire, mais si tu as le temps.. Ça te dirait de prendre un café ? » Je crois que c'était la plus mauvaises de mes répliques. On dirait un enfant de 5 ans, qui drague sa maîtresse d'école. Décidément, c'était pas trop mon jour.

ps : désolée du petit retard