(chelsea) friendship never ends

Ilyana faisait les cent pas dans sa maison, ses fiches de cours à la main telle une étudiante qui révisait ses cours avant de passer un examen. Sauf que ce qu'elle apprenait, Ilyana, c'était ses conjugaisons. Elle était passée à une étape supérieure et cela la faisait paniquer. Beaucoup. Pourtant, elle progressait très bien, mais un rien la stressait. Elle avait préparé des affiches avec tous les verbes qu'elle avait collé un peu partout dans la maison pour pouvoir apprendre un peu à chaque instant. Ce qui était sûr, c'est qu'elle était motivée. Elle voulait encore progresser, même si ça n'allait pas assez vite à son goût, mais elle savait très bien que ça ne pouvait pas se faire en un jour. Bien heureusement, l'australienne pouvait compter sur le soutien de son entourage pour faire face à tout ça, c'était quelque chose d'inestimable que de pouvoir être soi même sans avoir honte devant les autres. Parmi ces personnes, il y avait Chelsea. Les deux filles s'étaient connues totalement par hasard quelques années plus tôt et le courant était tout de suite passé entre elles. Elles avaient un caractère similaire et surtout, elle aimaient s'amuser. C'était tout ce dont Ilyana avait besoin dans sa vie. L'argent, elle en avait. L'amour, elle n'y pensait pas. Le bonheur, elle le trouvait dans des choses simples telles que sortir boire des verres avec sa meilleure amie, par exemple. Avant, il y avait le piano, mais depuis qu'elle s'était blessée, Ilyana n'avait pas touché à son instrument. Elle savait qu'elle ne pouvait plus jouer, ses doigts étaient insensibles, il était impossible de jouer un morceau correct. La sonette de la porte la fit presque sursauter tant elle était concentrée sur ses révisions. Elle afficha un large sourire en ouvrant la porte et en voyant son amie qui se trouvait de l'autre côté de celle-ci. C'était assez fréquent que l'une débarque chez l'autre sans prévenir, elles étaient arrivées à un stade où elles n'avaient plus besoin de prévoir de se voir. « Salut ma belle. » L'australienne lui fit une bise puis se poussa pour la laisser entrer. Elle déposa ses fiches sur le meuble du couloir et invita son amie à la suivre jusqu'à la cuisine. « Quoi de neuf ? » demanda-t-elle en souriant, heureuse de pouvoir faire une pause dans son travail acharné.

Elle avait fait le choix de vivre seule, mais en réalité, elle ne supportait pas vraiment la solitude. Ilyana était débordante d'énergie et elle devait partager cette énergie avec quelqu'un, tout le temps. Si elle avait fait ce choix, c'était en quelque sorte pour se prouver à elle-même qu'elle en était capable, qu'elle pouvait surmonter ce handicap qui la gênait dans son quotidien, mais elle voulait y faire face, seule, pour pouvoir avancer dans la vie sans avoir toujours besoin d'être assistée. Certes, elle avait besoin d'aide, et ses proches étaient bien présents pour l'aider. Ce qu'elle appréciait en revanche parfois, c'était le calme, la tranquillité de sa grande maison silencieuse. C'était ses petits moments à elle et elle ne voulait les échanger pour rien au monde. Mais ces moments étaient plutôt rares puisque l'australienne était rarement chez elle. Les cours lui prenaient beaucoup de temps, et à côté de ça, elle sortait beaucoup car elle aimait s'amuser. Elle était contente que Chelsea soit venue, elle l'avait fait entrer avec plaisir dans sa demeure et elle gloussa lorsque celle-ci lui demanda si elle ne la dérangeait pas. « Tu ne me déranges jamais. » dit-elle avec sincérité. Ce qu'elle faisait était important, mais pas plus que de passer du temps avec l'une de ses meilleures amies. De plus, elle travaillait tellement qu'une petite pause était bien méritée. « Mais non, ne t'en fais pas, je continuerai plus tard. J'ai bien mérité cette petite pause. Je travaille trop. » Elle en était consciente, Ilyana travaillait trop et il lui arrivait parfois d'être dégoûtée de tout ça. Mais c'était une battante et elle ne voulait rien lâcher, c'était aussi pour cela qu'elle en faisait toujours trop. Elle aspirait à évoluer, elle ne supportait pas de stagner et les progrès qu'elle avait faits étaient importants et lui donnaient encore plus de motivation. « Tu veux boire quelque chose ? » demanda-t-elle à la brune.