Take me into your loving arms (Carter)

Que dire de ces moments partagé avec elle ? Tu savais très bien que ça continuerais pendant un petit moment et tu savourais chaque instant qui se présentait devant vous. Et ce week-end n’était que le début d’une belle partie de vos vies que vous alliez partager ensemble. Tu n’étais pas l’homme le plus agréable, le plus facile à vivre, certes. Mais avec la brune a tes côtés, la vie te semblait plus simple et plus douce, comme si elle était plus facile à vivre, en soi. Qui aurait cru que ça t’arriverais un jour, de retomber dans les méandres de l’amour ? Pas toi, ça c’est certain. D’ailleurs, la brune évoqua une souvenir douloureux de ton passé. Mais comme tu l’avais mentionné, c’était du passé, et cela ne t’affectait en rien. « Ne perds pas ton temps à ça, tu sais » finis-tu par dire avant de lui lancer un sourire. Lorsqu’elle te dit que vous alliez vous en créer de nouveaux, ton sourire s’élargit. C’est vrai que tu es entrain de commencer une nouvelle vie, et tu ne peux t’empêcher de penser qu’elle sera mieux que la précédente. « J’ai hâte de voir ça » avouas-tu légèrement. Une fois les maillots de bains enfilés, quelques regards discrets échangés, vous vous dirigiez vers la plage, fin prêt à gouter l’eau de la mer que tu n’avais pas touché depuis des lustres. Etrange pour un homme qui habite près de l’eau en Australie. Quelques chamailleries t’avais fait aller dans l’eau plus rapidement que tu ne l’aurais cru. Mais tu n’allais pas la laisser s’en sortir comme ça. Alors tel un bon enfant, tu avais répliqué. Normal en même temps ! « Oui, bien sûr. C’est pas bien de mentir, mademoiselle Wates » répondis-tu à la jeune femme avant de rire légèrement. Alors tu avais encore répliqué à ces enfantillages et tu l’avais fais aller dans l’eau avec toi. En remontant à la surface, tu riais après avoir repris ton souffle. « Là, j’avoue, je plaide coupable » dis-tu en mettant les deux bras en l’air. Agrippé sur toi, la jeune femme embrassa tes lèvres, vous donnant un baiser doux et plein de passion. Sa réflexion te fit sourire, tout contre ses lèvres. Mais cela n’empêchait pas votre baiser de se prolonger encore. Une main dans le creux de son dos, l’autre tenant une de ses jambes qui était attachée à ton corps, tu continuais d’échanger cet instant avec la brune. Mais lorsqu’elle se détacha de toi, tu arquais un sourcil. « C’est mesquin de faire ça » dis-tu avec un sourire malicieux. Elle venait de faire monter en toi une envie, non commune. Le soleil commençait à tomber sur la mer, donnant un spectacle époustouflant. Mais lorsque la jeune femme te proposa de sortir, tu acquiesçais d’un signe de la tête en suivant ta belle vers la plage. Ton chien était trempé, entrain de se rouler dans le sable. A cette vue là, tu riais légèrement. Il était aussi heureux que toi. « A croire qu’on est pareil, il semble aussi heureux que je le suis actuellement » finis-tu par avouer à la policière. « Allons nous mettre au chaud » dis-tu en prenant ta serviette pour te sécher. Reprenant le trajet vers la maison, tu sifflais entre tes doigts et ton chien vint en courant vers vous. Une fois à la maison, tu posais ta serviette sur la terrasse pour qu’elle sèche et ton chien vint se frotter à cette dernière.

Des gaffes, Tahlia allait sûrement en faire au sein de leur relation. Elle savait que le sujet de sa femme perdue planait sur eux et qu'ils allaient sûrement avoir une réelle conversation pour ne plus avoir cette crainte de blesser Carter, en évoquant de mauvais souvenirs. Etrangement, c'était Tahlia qui se sentait la plus mal-à-l'aise dans l'histoire. Elle craignait peut-être de n'être qu'une transition. Alors, elle se sentait coupable quand il devait se justifier de ne pas avoir vécu ces derniers temps. Et elle s'en inquiétait, même s'il disait qu'elle n'avait pas à perdre son temps avec cela. « Ce n'est pas perdre mon temps, c'est normal de s'inquiéter. Je tiens à toi, c'est tout. » Si elle s'en fichait, c'était peut-être qu'elle n'en avait rien à faire de lui. Et c'était loin d'être le cas. Mais elle retrouva son sourire quand il évoqua l'envie de créer de nouveaux souvenirs en commun. C'était comme s'il voulait la rassurer, lui montrer que oui, il était prêt à passer à autre chose.

Ce week-end et cette virée dans l'eau étaient les prémisses de ces nouveaux souvenirs créés à deux. Tels deux enfants, ils se chamaillaient, se poussaient à l'eau en affichant un air innocent. Et ils se taquinaient encore et encore :« Je ne mens jamais, Monsieur Hamilton. Sans moi, tu serais encore là à essayer de rentrer dans l'eau, en avançant d'un centimètre toutes les cinq minutes. » Son regard complice croisa celui de Carter alors qu'ils rirent ensemble. Mais revanchard, le jeune homme ne tarda pas à répliquer, face à une Tahlia qui ne s'était pas attendue à finir sous l'eau. Quand elle remonta à sa surface et qu'elle le vit plaider coupable, les mains en l'air, elle se mit de nouveau à rire : « Fais attention, ne plaide jamais coupable devant une policière, je vais être obligée de te passer les menottes, par pure déformation professionnelle. » Mais elle opta pour une sanction plus douce. Elle se rapprocha de son petit ami et s'agrippa à lui, son corps se collant au sien sans aucune gêne. Ils partagèrent un baiser d'abord en douceur, qui se fit plus passionné par la suite. Elle ne le disait pas, Tahlia, mais elle aimait ses lèvres contre les siennes, elle aimait ses mains qu'il posait sur elle. C'était tentant, si tentant. Mais elle s'éloigna malgré tout de lui, sous le sourcil arqué de Carter et ses paroles qui évoquaient son geste mesquin. « Arrête, tu vas me faire regretter de m'être éloignée de toi. » répondit-elle malicieuse. Ils finirent quand même par sortir de l'eau, s'arrêtant pour observer Snow qui s'amusait comme un fou dans le sable. Carter avoua alors qu'il était sûrement aussi heureux que lui. Des paroles qui firent un bien fou à la brune. Elle s'en doutait, vu les sourires qu'il avait désormais mais l'entendre de sa bouche était plus agréable. « Dans ce cas, nous sommes tous les trois pareils. » répondit-elle en souriant. Mais c'était important de le préciser, de lui faire comprendre qu'elle était une femme heureuse à ses côtés. Elle mit sa serviette autour d'elle, hochant la tête quand il l'invita à se mettre au chaud. Ils retournèrent à la maison, posèrent leurs serviettes, en profitant du spectacle que les derniers rayons du soleil leur offraient et de Snow qui continuait ses sketchs, sous le rire de Tahlia qui s'était blottie tout contre Carter. Elle releva la tête vers lui et plongea son regard dans ces yeux si clairs qu'elle aimait sonder : « Qu'est-ce que tu veux qu'on fasse ? Soit on se prépare et on va au petit restaurant à côté, soit on joue les flemmards et on se fait une soirée pizza ? »

Parler de ton ancienne relation serait surement quelque chose à aborder avec la brune. Mais tu t'en avais pas forcément envie. Car d'un côté, tu avais peur qu'elle se sente à part et rejeter par rapport à ce que tu avais vécu auparavant. Alors que c'était totalement le contraire. Certes, tu n'oublierais jamais cette histoire, cette relation, mais tu voulais changer tes souvenirs pour en créer de nouveaux avec elle. Et tu étais prêt à tout pour ça. Tu ne voulais qu'une chose, qu'elle se sente bien avec toi et qu'elle soit heureuse dans votre relation. « Ne t'inquiètes pas » dis-tu pour clore la conversation. Non pas que tu voulais avoir le dernier mot, mais tu voulais lui faire comprendre que tu étais passé à autre chose depuis le temps et que tu étais fin prêt à t'engager dans quelque chose de nouveau.

Dans l'eau avec ta petite-amie, tu te sentais bien. Heureux. Et c'était rare que tu ressentes ce sentiment. Prêt à te créer des souvenirs avec la policière, tu faisais tout pour. Vous vous chamailliez, comme des enfants. Et c'était la chose la plus belle dans votre relation. Cette complicité sans faille n'avait pas disparu. « Hé, tu me prends pour qui ? J'ai plongé dans des eaux plus froides que ça, tu sais » dis-tu en fronçant les sourcils et les bras. Mais ton côté sérieux ne resta pas longtemps sur ton visage, il s'éclipsait dans un rire qui s'envolait dans les airs, rendant tes paroles plus légères. Tu avais plus d'un tour dans ton sac, alors tu te permis de retourner la jeune femme dans l'eau à son tour, pour montrer que tu n'étais pas facile à avoir. « Essayes pour voir, tiens » dis-tu à la jeune femme en la regardant malicieusement lorsqu'elle te menaça de te passer les menottes. Tahlia vint s'agripper à toi et vous échangiez un baiser plein de passion, qui montrait les sentiments que vous évoquiez l'un envers l'autre. La brune était entrain de te changer, en bien évidemment. Grâce à elle tu n'avais plus peur de parler de tes sentiments, d'être la personne que tu étais auparavant. Elle te faisait te sentir vrai, vivant. Et c'est ce que tu avais perdu après tes années de service pour la couronne anglaise. Cette fille avait un quelque chose que tu ne pouvais décrire, et tu ne voulais pas le décrire. Tu étais heureux. A ce moment précis, dans cette position. « Alors reviens » répondis-tu simplement à la jeune femme. Les yeux remplis d'étoiles, tu continuais à détailler la jeune femme de haut en bas. Vous sortiez alors de l'eau, avec Snow qui était prêt de vous pou retourner vers la maison. Lorsque la voix de Tahlia retentit dans l'air, ses paroles te donnèrent du baume au coeur. Un joli portrait de famille que vous faisiez là. Sur la terrasse, vous vous étiez posé en admirant le couché du soleil qui donnait une couleur rosée au ciel se mêlant en même temps à la mer. Dans tes bras, l'australienne plongea son regard dans le tien et te donna deux choix pour votre soirée de ce soir. « Et si on sortait un peu ? Comme ça tu peux me faire découvrir les environs » répondis-tu à la jeune femme avant de poser tes lèvres sur son front. La maison était belle, la vue magnifique. Mais tu voulais que Tahlia te fasse découvrir ce petit coin de paradis, moins du quotidien de Bowen.

Tahlia n'avait plus rien dit concernant les mauvais souvenirs et la relation passée de Carter, mais ce n'était pas pour autant qu'elle abdiquait. Si cela fonctionnait entre eux, s'ils voulaient aller plus loin, elle savait que ce sujet reviendrait sur la table. Cela faisait presque deux ans que Tahlia connaissait Carter, mais elle n'avait appris la vérité sur la mort de sa femme que très récemment. Pas étonnant que cela ait chamboulé la brune, qui ne savait pas comment agir auprès du jeune britannique. Déjà qu'elle n'était pas très forte pour les relations sentimentales, il était certain qu'elle n'allait pas arranger son cas en se posant de telles questions. Mais il était trop tôt, bien trop tôt pour aborder de tels sujets, pour s'ouvrir l'un à l'autre. Ils avaient été amis, certes, ils avaient appris à se connaître, mais ils avaient l'un et l'autre leur jardin secret à dévoiler quand leur relation se renforcera. En attendant, ils n'avaient qu'à profiter de ces premiers jours insouciants, où l'envie d'être avec l'autre primait sur tout le reste. Cette virée dans l'eau marquait à merveille ces instants qu'ils évoqueront plus tard, quand ils se rappelleront le début de leur relation. Taquineries et plaisanteries se mêlaient aux regards lourds de sens et aux sourires heureux. Pour rien au monde, elle ne voulait changer cette complicité qui avait toujours rythmé leur relation. Alors qu'il évoqua les eaux froides dans lesquelles il avait plongé, la brune le regarda, souriant malicieusement en le voyant si sérieux :  « Oui, pas faux. L'Angleterre, ça forge de ce côté-là ! » C'était amusant de voir l'Angleterre comme un pays pluvieux, où il faisait toujours froid. C'était cliché. Tahlia serait la première à dire, qu'en bonne australienne qu'elle était, elle ne mettrait même pas un orteil dans les eaux anglaises. Elle aimait le taquiner sur tous ces préjugés sur l'Angleterre, et elle aimait quand il rétorquait sur la part australienne de la brune. Mais au fond, elle aimait ce mélange de culture, elle aimait le fait que le jeune britannique qu'il était, était venu se perdre en Australie. Sans cela, Tahlia et Carter ne se seraient sûrement jamais rencontrés. La vie était décidément bien faite. Quoiqu'il en soit, Carter avait réussi à retourner la situation en sa faveur en terminant sous l'eau avec elle. Et il en était fier ! Alors qu'elle parlait de menottes à lui passer, il la provoqua gentiment : « Tu risquerais d'être surpris. Je suis plutôt forte au corps-à-corps. » Elle se mit à rire, en hochant la tête pour approuver ses paroles. Mais soyons honnête, elle serait sûrement la première à finir à terre, face à un espion du MI6 qui devait être bien plus entraîné que la petite policière qu'elle était. Elle opta donc pour la sanction plus douce, plus provocatrice. Un corps-à-corps plus sensuel, différent de celui qu'elle évoquait plus tôt dans la conversation. Partager ce baiser, corps contre corps, ses mains sur elle et ses mains sur lui, avait complétement retourné notre brune qui s'échappa de son étreinte, à contre cœur. Même quand il lui intima de revenir, la jeune femme sembla hésiter. « Ne me tente pas... » souffla-t-elle, prête à abdiquer en voyant ce regard qu'il avait sur elle. Mais son frisson lui rappela qu'elle était surtout prête à tomber malade si elle restait dans l'eau. Ils sortirent alors de l'eau, s'enroulant dans leurs serviettes et se blottissant l'un contre l'autre, jusqu'à retourner à la maison. La vue qui s'offrait à eux, ce coucher de soleil incroyable, rendait l'instant plus intense. Alors qu'elle lui demanda ce qu'il voulait faire de la soirée, la réponse du jeune homme apporta satisfaction sa petite amie, qui hocha la tête, fermant brièvement les yeux quand il posa ses lèvres sur son front. « Ce sera un plaisir d'être ton guide attitré. » répondit-elle avec un sourire, rentrant à l'intérieur de la maison pour se préparer, optant pour une robe longue fluide et des sandales, afin d'allier parfaitement ce restaurant et cette balade programmée. C'était une soirée parfaite qui se profilait, dans son petit coin de paradis, avec l'homme qui avait toute son attention. Bien loin des tracas de Bowen...

Fin