long time no see ; pv.aedan

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Je m'en remets doucement. C'est vraiment pas facile, mais il faut avancer, je n'ai pas le choix. J'ai presque pris ma décision, concernant mon retour définitif à Bowen. Il y a toujours mon appartement que je continue de payer, à New-York. J'ai permis à une copine de vivre dedans à temps partiel en attendant que je signe le bail de sortie, à condition qu'elle commence à faire mes cartons sans me piquer de fringues... Je lui fais confiance, mais étant donné que nous faisons la même taille, j'ai peur qu'elle décide de transvaser quelques uns de mes vêtements parmi les siens.

New-York, j'ai l'impression que c'est à des kilomètres de ma vie actuelle. Je menais une vie à cent à l'heure, je n'avais presque pas de temps pour moi. Et aujourd'hui, ici, c'est bien plus calme... Il y a Sydney, pas loin, et j'y vais souvent, c'est sûr, mais l'activité de la grande grande ville me manque parfois. Et surtout tous les amis que je m'y suis fait, même si, pour la plupart, ne me parlaient que par intérêts communs. Il n'y en a plus beaucoup qui m'envoient régulièrement des textos, ou qui me demandent de mes nouvelles. Ca aussi, je m'y ferai. Bowen m'ouvre les bras, après tout, je m'en relèverai... Ou alors j'y retournerai, je ne sais pas. Si Papa part à son tour, je n'aurai plus aucune raison de rester à Bowen, c'est sûr. Si je reste ici, c'est avant tout pour lui, et pour le soutenir. Moi... Je me soutiens toute seule.

Ce soir d'ailleurs, il m'a proposé d'aller boire un verre à la rhumerie du centre. J'ai pas trouvé ça étrange, c'est Papa, il a souvent un verre à la main depuis que Maman n'est plus là. J'ai accepté, en lui précisant que nous allions y aller en taxi. Je ne voulais pas me priver, et en même temps je ne voulais pas qu'il conduise. Il se met déjà en danger en forçant un peu sur la boisson, alors si on y ajoute la voiture... Si ça dure trop longtemps, je vais devoir faire appel à ses amis les plus proches. Je ne sais pas s'ils ont remarqué ce nouveau trait chez Papa, mais bon.

Nous avons bien bu, bien ri, évoqué beaucoup de souvenirs de Maman. J'ai vu quelques larmes poindre à ses yeux alors qu'il avalait une énième gorgée de son troisième cocktail. Il a fini par me dire qu'il avait envie de rentrer. Je n'étais pas contre, après tout moi aussi j'avais déjà pas mal forcé sur la boisson... Je l'ai laissé aller commander un taxi, en attendant j'attends qu'il revienne, accoudée au comptoir du bar, devant lequel nous nous trouvons depuis le début de la soirée. Les gens passent près de moi, commandent leurs boissons, ne me regardent même pas. Je suis concentrée dans la contemplation de ce qu'il reste dans mon verre, de toute façon...

Puis une voix qui me semble familière me sort de ma rêverie. Je tourne la tête sur ma droite, et voit que cette voix appartient à l'une de mes connaissances, avec laquelle j'ai plus ou moins perdu le contact. Je ne pense pas que la personne m'a remarquée, aussi je l'alpague sans même réfléchir, me levant dans la foulée pour me faire voir.

- Hey ! Mais qu'est-ce que tu fais ici ? je m'exclame en lui sautant au cou.

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Ce soir j'ai envie de boire. Je ne sais pas combien de verres encore. Peut être que je me saoulerai. On me dit que je suis trop dans mon travail. Alors j'ai décidé de sortir. Je prend les transports en commun pour changer d'endroit où je vais d'habitude. Pas loin de chez moi ou de mon lieu de travail. Je reste bien trente minutes dans les transports. En sortant du métro je marche pendant quelques minutes et entre dans une rhumerie. C'est bien la première fois que j'y entre. Je n'aime pas spécialement le rhum mais bon pourquoi pas. Je m'assois au bar et commande un rhum. Deux rhums. Trois rhums. Ma tête commence à tourner. Il faut dire que je ne tiens pas trop l'alcool. Je me lève du siège où je suis assis et me dirige vers la sortie. Mon téléphone portable sonne. Je le prend et décroche. C'est ma soeur. Elle me demande où je suis avec qui je suis et ce que je fais. Je répond péniblement. Elle m'engueule pour ne pas l'avoir invité. Alors que j'allais raccrocher et rentrer rapidement pour me coucher, je sent des bras autour de moi et une voix féminine me demander ce que je fais ici. J'écarquille les yeux et me retourne vers la voix. Je rougis légèrement.

- Heu...je pense que vous faites erreurs. Je pense que vous m'avez confondu avec quelqu'un d'autre. .

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@Victoria J. Montgomery

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Je me demande bien ce que Jake peut faire ici, alors qu'il est censé être à New-York ! Peut-être qu'il a décidé de venir me voir sans me prévenir ? Quoique... Il ne semble pas être là pour moi, au vu de la tête qu'il fait. Et... Ce n'est pas Jake non plus. Un sentiment de honte m'envahit alors que je récupère bien vite mes bras pour les croiser en retenant du mieux que je peux le rougissement qui me prend. Le rhum n'aide pas...

- Oh, excusez-moi, je vous ai confondu avec quelqu'un d'autre... Vous lui ressemblez tellement ! je souffle, tentant de sourire. "Et c'est un compliment, vu que je vous ai confondu avec un mannequin..." je tente.

Décidément, cette soirée est vraiment étrange. Déjà, aller au bar avec mon père, c'est un inédit, mais voir quelqu'un qui ressemble tant à Jake sans que cela soit lui... Je vais devoir rentrer bientôt, l'alcool commence à me monter vraiment au nez. Je me demande d'ailleurs ce que fait Papa avec la commande du taxi, il en met du temps à revenir... J'espère qu'il ne va pas retourner à notre place et paniquer parce qu'il ne me voit plus assise.

(c) charney

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Je vis que la jeune femme retira rapidement ses bras qu'elle croisa. Je la vis alors rougir. Celle-ci s'excusa de m'avoir prit pour quelqu'un d'autre et que je lui ressemblait. C'était bien la première fois qu'on me disait ça ! J'écarquillai les yeux. La jeune femme continua en disant que la personne avec qui elle m'avait confondue était un mannequin. C'est étrange. Si c'était un mannequin et connu, je l'aurai déjà croisé dans les magazines et sur les affiches de publicités. Peut-être me disait-elle ça pour ne pas blesser. Je secouai la tête.

- Non ne vous inquiétez pas, ce n'est pas grave.

J'allais rajouter que cela arrivait sauf que non en 30 ans de vie cela ne m'était jamais arrivé. Je remarquai un verre de rhum sur le bar. Je ne savais pas la jeune femme était à son combien de verre. C'était peut être à cause de l'alcool qu'elle avait fait ce geste. Je remarquai alors que la jeune femme blonde n'était pas très bien. Même si elle tenait encore debout. Peut-être avait-elle bu trop d'alcool ? J'espérai qu'elle ne tombe pas dans les pommes. Je fronçai les sourcils

- Vous allez bien ? Vous êtes accompagnée ou toute seule ?

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Le jeune homme que j'ai pris pour Jake n'a pas l'air plus embêté que ça. Et tant mieux, parce que dans mon état j'ai très moyennement envie d'épiloguer sur mon erreur... Je décroise mes bras et me mets à rechercher Papa du regard quand le jeune homme me demande si je suis venue seule ou accompagnée.

- Oui, ça va... Pourquoi ça ? je demande en retour, toujours le regard fuyant à la recherche de mon paternel.

J'aperçois enfin sa silhouette par la porte d'entrée du bar. Il est de dos, et... est en train de monter dans un taxi. Je sens mon visage se décomposer malgré moi. Il m'a carrément oubliée. Je finis par hausser les sourcils, et répond au jeune homme :

- Je suis venue avec mon père mais il vient visiblement de rentrer... je lâche, en haussant les épaules en plus des sourcils. "Et j'ai un cocktail à finir," je déclare d'autorité en me retournant vers le bar à la recherche de mon verre. Qui n'est plus là, lui non plus. "Mais c'est pas possible, c'est quoi cette soirée ?!" je m'exclame, me retenant clairement de taper du pied par terre. "On m'a débarrassé mon verre alors que j'avais pas fini !" je me plains, la voix emplie de colère.

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La jeune femme autour d'elle. Elle me répond lorsque je lui demande si ça va. Oui elle allait bien. Elle me demandait pourquoi je lui posai cette question. Je voyais qu'elle n'était pas très bien. Je ne savais pas si elle avait bu beaucoup d'alcool ou si au contraire elle ne tenait pas du tout l'alcool.

- Oh pour rien...

Elle ne me regardait pas, regardant autour d'elle. Elle devait attendre quelqu'un. Un ami, un petit ami ou peut être quelqu'un de sa famille. Je vois alors le visage de la jeune femme se décomposer. Qu'avait-elle vu pour réagir comme ça ? Elle me répond alors, me disant qu'elle était venue avec son père mais qu'il venait tout juste de rentrer. Quel père n'attend pas sa fille pour rentrer. La jeune femme hausse les épaules. Apparemment elle s'en foutait. Sinon elle réagirait en courant après son père. Elle continua en disant qu'elle avait un cocktail à terminer. Je fronçais les sourcils. La femme se tourne vers le bar mais elle ne trouve plus le cocktail posé sur le bar. Elle s'énerve. Elle réagissait comme une gamine. Je levai les yeux au ciel.

- Si vous voulez je vous offre un verre. Mais pas plus. Au fait comment vous appelez vous ? Moi c'est Aeddan. Je ne sort pas souvent dans les bars d'habitude.

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Je suis sûre que j'ai l'air on ne peut plus désagréable et prétentieuse, en cet instant. Si je n'avais pas sauté bêtement au cou de cet inconnu, j'aurais peut-être pu courir après Papa pour éviter qu'il ne rentre seul... J'avais prévu de dormir à la maison, en plus, ce soir. Histoire qu'il ait un peu de compagnie. Et surtout de m'assurer qu'il ne fait pas de connerie... Il force vraiment trop sur l'alcool en ce moment. Et... moi aussi. Alors que j'en n'ai plus l'habitude, que je ne m'alimente plus correctement, et que je dors très peu. Pas un bon mélange, honnêtement.

Quand je vois qu'on m'a pris mon verre au bar, je m'énerve clairement sur un fautif que je ne nomme pas. Je n'ai pas vu que l'inconnu m'avait suivie. Il me propose dans la foulée de m'offrir un verre, mais sur un ton qui me plaît moyennement.

- Victoria, je réponds dans un soupir en me rasseyant à ma place. "Je suis désolée, je ne suis pas comme ça d'habitude," je fais en prenant ma tête entre mes mains. "Pas la peine, pour le verre, c'est gentil. Je vais juste appeler un taxi et rentrer également, mon père va m'attendre chez moi... Il a dû penser que j'avais retrouvé un ami et a certainement voulu me laisser tranquille..." je prétends, espérant croire à mon propre mensonge. "Vous ne sortez pas souvent, alors ?" je finis par répéter.

(c) charney

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La jeune femme qui m’avait sauté au cou se présenta avec un soupir. Cela se voyait que je l’embêtai et qu’elle souhaitait rester seule ce soir. Pourtant je voyais qu’elle voulait reprendre de l’alcool mais qu’elle n’était pas en état. En état d’ivresse. Je n’avais pas envie qu’elle tombe sur un homme qui pourrait l’embêter, essayer de la violer alors qu’elle serait en état d’ivresse pour rentrer chez elle. Même si c’était la première fois qu’on se rencontrait (d’une manière assez étrange je l’avoue), je ne souhaitait pas qu’il lui arrive quelque chose de grave. Je la vis soudainement s’excuser en se prenant la tête dans les mains, m’expliquant qu’elle n’était pas comme ça d’habitude. Sûrement l’alcool qui la faisait réagir ainsi. Je ne savais pas trop comment réagir. Je la laissai continuer. Elle n’acceptait pas mon verre, me remerciant. Je commandai alors un verre d’eau au barman. Celui-ci le posa devant moi et je le poussai devant la jeune femme.

- Un verre d’eau alors ?

Elle allait appeler un taxi pour rentrer chez elle. Chez son père. Même avec les taxi je n’avais pas trop confiance on ne sait jamais sur quelle personne on pouvait tomber. Son père pensait que la jeune femme avait retrouvé un ami et qu’il avait souhaité la laisser tranquille. Hum. Je ne trouvai pas cela très sympathique de laisser sa fille sans lui laisser un mot. La prévenir. Je ne dirai rien pour ne pas la vexer. La jeune femme me demanda ensuite si je ne sortais pas souvent. Je commandai un verre d’eau pour moi. Une fois le verre devant moi je bu une gorgée et répondit :

- En effet oui il faut dire que je suis un peu trop occupé avec mon travail. Je fabrique des couteaux. Je travail seul donc j’ai pas mal de boulot. Vous êtes étudiante ?

Je terminai mon verre d’eau et commandai des apéritif au barman.

- Tenez mangez un peu. Je ne pense pas que vous ayez mangé grand-chose ce soir. Et pour le taxi je pourrai vous accompagner. Je ne sais pas où vous habitez, on ne sait jamais sur qui on peut tomber même dans une voiture. Ou alors je peux venir avec vous en taxi, je vous paierai le trajet.

(excuse moi pour le retard de réponse j'étais occupée avec les cours...)

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- Un jus de fruits plutôt, ce serait même très bien... je soupire en repensant à tout le sucre que l'alcool a pompé de mon cerveau, et que je vais payer un peu plus tard dans la soirée jusqu'à demain.

De boire aggraverait clairement mon cas. Et je ne suis plus à New York... Je ne peux plus faire appel à l'interne en chirurgie un peu détraqué du groupe pour avoir une intraveineuse d'hydratation glucosée et venir à bout rapidement de ma gueule de bois. Qu'est-ce que c'était utile, ça, d'ailleurs. Une perfusion deux heures avant un shooting, et c'en était fini des conneries de la veille au soir.

Je commande mon jus de fruits au barman pendant que l'inconnu me raconte qu'il fabrique des couteaux. En voilà un métier bien singulier... Encore plus rare que le mien, je crois bien. Je hausse les sourcils et demande, avant de m'expliquer :

- C'est un héritage ? Je veux dire... Ce n'est pas tous les quatre matins qu'on se réveille en se disant un jour "Tiens, je veux fabriquer des couteaux ! Ça ferait un beau métier !"

S'il me répond que ce n'est pas venu de quelqu'un de sa famille, je vais me poser de sévères questions sur l'état mental de ce mec... Quoique, c'est peut-être une vocation, comme avec les photos, pour moi.

- Moi ? Non, je suis mannequin. Ma tête vous dit peut-être quelque chose... ? Ou peut-être pas, ça fait tellement longtemps que j'ai pas fait de couverture, en fait... je me souviens en me mettant presque à rire nerveusement et en me saisissant d'un petit gâteau apéritif que le jeune homme a commandé au barman. "Merci..." je réponds pour tout ce que vient de me proposer mon acolyte de fortune. "Vous n'êtes pas obligé, vraiment... En plus je vous ai mis mal à l'aise, franchement vous ne me devez rien, on ne se connaît même pas..."

Étrangement, je ne doute pas une seule seconde des intentions de ce mec. Il n'a pas la tête du gars qui va me faire monter dans un taxi et glisser un billet au chauffeur pour qu'il m'amène à son adresse à lui pour faire de moi ce qu'il souhaite. Quoique... On n'est jamais sûr de rien. Dans le doute, je vais quand même envoyer un texto à Jim histoire d'avoir quelqu'un qui saura d'où je suis partie ce soir. Une fois cela fait, je m'occupe de réserver un taxi via l'application sur mon téléphone, tant bien que mal, et je m'assure de bien entrer mon adresse. Au moins, ça sera déjà ça de sûr...

(c) charney

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La jeune femme souhaitait plutôt commander un jus de fruit. Très bien. Je la laissai choisir le jus de fruit de son choix pendant que je terminai mon verre d’eau. Je lui expliquai alors que je fabriquai des couteaux. Je la vis hausser les sourcils. Je sais que mon métier n’est pas courant. Elle commence alors à s’intéresser à moi et commence à me poser des questions alors qu’elle était sur la défensive il y avait de ça quelques minutes. Peut être grâce à l’alcool. Je ne savais pas du tout si elle bavardait ainsi avec des inconnus ou alors si elle évitait de converser avec des personnes qu’elle ne connaissait pas du tout. Victoria me demandai pourquoi j’avais choisi de faire ce métier. Excellente question. Je ne voulais pas forcément faire un métier que tout le monde faisait. Et j’avais commencé à m’intéresser à la confection des couteaux par hasard, comme ça juste en faisant quelques recherches. A partir de ce moment là j’avais trouvé ce métier magnifique. J’avais alors décidé de faire ce métier plus tard et avait commencé à faire les études adéquates. Cela fait maintenant plusieurs années que je suis coutelier à Bowen. «Oh en fait juste je savais que je ne voulais pas faire le même métier que tout le monde et j’avais fais quelques recherches sur le net pour trouver les métiers assez rares. Je suis tombé sur celui de coutelier, j’ai vu des vidéos, posé des questions à des personnes et je m’y suis intéressé. Maintenant c’est plus qu’une passion, je passe pratiquement ma vie à fabriquer des couteaux au point d’oublier de sortir certaines semaines. ». Lorsque je demandai à la jeune femme si celle-ci était mannequin, elle secoua la tête, me disant qu’elle était mannequin et que je l’avais peut être vue dans des magasines. Que cela faisait pas mal de temps qu’on ne la voyait plus dans les magasines. Je souris et secoua la tête. « Hum non je ne m’intéresse pas spécialement aux magasines de modes. Cela fait longtemps que vous êtes mannequin ? Vous paraissez jeune, moins de la trentaine. Vous avez commencé lorsque vous étiez mineure ? Je ne sais pas si cela est très légal ». J’espérai qu’elle n’ait pas commencé aussi jeune. Ou alors à 18 ans. Je sais que le milieu du mannequinat était très compliqué, qu’ils gardaient des jeunes filles assez maigres, portant du 34 voir du 32. Et qu’il y avait très peu de mannequins grande taille. Ce qui était vraiment assez dommage car cela montrerai qu’il n’y avait pas que des femmes minces dans la vie. La jeune femme me remercia lorsque je lui proposai de l’accompagner chez elle à pied ou en taxi. Elle me dit que je n’étais pas obligé et qu’elle m’avait mis mal à l’aise tout à l’heure. Je secouai la tête. « Oh ne vous inquiétez pas j’ai déjà oublié ce petit incident ». Victoria me dit qu’on ne se connaissait pas. Oui je ne la connaissais pas du tout. Mais je m’en voulais s’il lui arrivait quelque chose sur la route pour aller chez elle. « Vous savez si vous voulez appeler un ami à vous pour plutôt venir vous chercher vous pouvez. ». Je la vis envoyer un sms. Je détournai le regard. Je ne souhaitai pas entrer dans sa vie privée en regardant à qui elle venait d’envoyer un message. Je la vis ensuite commander un taxi. Elle souhaitait donc en prendre un. «Oh ne vous inquiétez pas cela ne me dérange pas du tout de vous accompagner. Je vous rassure je ne t’entrai rien. Je ne supporte pas ce genre d’hommes. ». Pourquoi ne pas discuter un peu le temps que le taxi n’arrive. Je commandai un autre verre d’eau. J’avais vraiment soif ce soir. Je bu une gorgée. « Alors. Et vous pourquoi avez vous choisi de devenir mannequin? Et pourquoi n’êtes vous plus en photographie dans les magasines ? Si ma question vous dérange vous n’êtes pas obligé d’y répondre. »

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Je hoche doucement la tête quand le dénommé Aeddan me raconte comment il en est arrivé à devenir coutelier. Nous sommes donc deux à ne pas faire le même métier que tout le monde... Du moins, ce n'est pas aussi commun que commercial ou infirmier !

- Je vois, je réponds simplement, légèrement impressionnée par ce qu'il dégage.

Je souris à la fois à Aeddan et au barman quand ce dernier dépose devant moi le jus de fruits que j'ai commandé. Je fais mine de trinquer avec mon acolyte avant de répondre à sa question.

- Même sans s'y intéresser, vous êtes peut-être passé devant des kiosques à journaux... Ça doit faire quelque chose comme sept ans. J'ai commencé dès que j'ai eu dix-huit ans, et je n'ai mis cela en pause qu'il y a trois ans.

Je dois une gorgée avant d'ajouter :

- Rien d'illégal dans tout ce que j'ai fait, ne vous inquiétez pas ! Ma mère était aussi mannequin, mais d'un renommée plus considérable... je souffle avant de chasser de mon esprits les pensées liées à Maman en croquant dans le petit gâteau apéritif.

Aeddan me propose de me raccompagner mais je décline gentiment, étant donné que j'ai un peu agi comme une imbécile en le prenant pour quelqu'un d'autre. Et de surcroît, je ne suis pas des plus présentables... J'ai l'alcool légèrement triste ce soir. La faute à Papa, en partie... Je me contente de hocher la tête à la réponse d'Aeddan, quand il m'assure qu'il ne veut rien tenter avec moi. Je n'en doute pas une seconde, mais je ne suis tout de même pas en danger si je rentre en taxi. On verra bien quand il arrivera... S'il veut profiter de la course, je rentrerai en première et voilà ! Il s'intéresse encore à mon travail, ce qui ne m'étonne pas le moins du monde. Je suis habituée aux questions de ce genre, quand j'annonce ce que je fais pour gagner ma vie. En revanche, je suis moins habituée à répondre à sa dernière question...

- Non il n'y a pas de soucis, je fais. "Comme je vous l'ai dit, ma mère était mannequin. Je n'ai fait que reprendre son flambeau... C'est aussi à cause d'elle que j'ai arrêté d'ailleurs."

Je reprends mon souffle silencieusement et le plus discrètement possible. Les larmes ne montent pas à mes yeux, mais tout juste.

- Elle est tombée malade, et j'ai arrêté pour passer le plus de temps possible avec elle le temps qu'elle aille mieux, je confie d'une voix douce. "Je suis désolée, ce n'est pas aussi joyeux que ce à quoi vous deviez vous attendre..."

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Le barman pose le verre de jus de fruit devant la jeune femme assise à côté de toi. Celle-ci fait mine de trinquer avec toi et boit une gorgée du jus de fruit. Elle te dit que tu étais forcément passé à côté de marchands de journaux. Oui sûrement penses-tu. Tu n'avais pas spécialement fait attention à la une des journaux. Elle te dit qu'elle est mannequin depuis sept ans. Cela fait pas mal de temps donc. Tu te demandes si elle avait été à l'étranger pour défiler. Tu pensas à Paris. Après tu ne t'intéressai pas spécialement à la mode. Tu achetai tes vêtements dans des magasins pas trop chers. Tu gardais ton argent pour autre chose. Elle avait commencé son travail de mannequin à dix huit ans. Et elle avait mit en pause il y a trois ans. La jeune femme devait avoir une vingtaine d'années. Tu ne sais pas si des jeunes filles devenaient mannequin avant dix huit ans. Tu ne trouvais pas cela très légal. Mais si elle avait commencé à dix huit ans, c'était elle qui choisissait et après tout elle était majeure, celle-ci pouvait faire tout ce qu'elle voulait. Victoria te dit qu'elle n'avait rien fait d'illégal. Tu la croyais. Elle te dit aussi que sa mère était une mannequin. C'était donc de famille. Tu te demandai si son père était aussi mannequin. Peut-être pas. Tu ne voulais pas t'immiscer dans la vie d'une inconnue avec qui tu parlais depuis très peu de temps. Tu remarquai dans la voix de Victoria une pointe de tristesse. Tu penses qu'elle ne souhaitait pas parler de sa mère. Elle était peut être en mauvais fond avec elle. Tu ne dis rien de plus concernant sa mère. Tu voyais bien qu'elle ne souhaitait pas en parler. Lorsque tu avais proposé à la jeune femme de la raccompagner chez elle, celle-ci refusa, même si tu lui dit que tu n'était pas quelqu'un de dangereux. Si elle souhaitait vraiment rentrer seule tu n'allais pas la forcer à rentrer avec toi. Tu allais la laisser seule. Après tout elle pouvait très bien se défendre si il lui arrivait quelque chose même si tu hésitais vu que la jeune femme était légèrement alcoolisée. Victoria reprit le sujet sur son ancien travail et sur sa mère. Elle te dit qu'elle avait arrêté à cause d'elle. Tu pensais de plus en plus qu'elles ne se parlaient plus. La jeune femme fait une petite pause. Tu remarques qu'elle a l'alcool triste. Victoria te dit alors que sa mère était tombée malade et qu'elle a du s'occuper d'elle. Tu t'étais complètement trompé. Elle avait du avoir une maladie assez grave pour que la jeune femme arrête complètement son travail de mannequin. Victoria s'excusa alors. Tu secouas la tête. "Oh ne vous inquiétez pas je suis désolé de vous avoir fait rappeler de mauvais souvenirs.". Il fallait que tu changes de sujet. Tu buvais une gorgée de ta boisson. "Que faites vous maintenant ? Vous avez réussi à trouver un travail ?". Tu ne savais pas si elle avait suffisamment d'argent de son ancien travail. Elle avait peut être fait assez d'économies pour vivre. "Vous avez des frères et soeurs ?"

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- Ce n'est même pas tant le fait que c'est mauvais, c'est juste que c'est récent... j'explique, légèrement gênée d'avoir déballé ma vie comme ça à un inconnu.

Il faut vraiment que j'apprenne à la fermer quand je bois. Ou en tout cas que je modère mes émotions. Là, on dirait certainement que je vais m'écrouler d'une seconde à l'autre... Quelle affaire. Aeddan essaie de changer de sujet, et finalement ça me dérange pas tant que ça. Je parle assez de tout ça avec Papa.

- Je suis toujours mannequin, j'ai juste changé de localisation ! je déclare un peu plus joyeusement. Je laisse un sourire éclairer mon visage, avant de poursuivre. "Vu qu'il n'y a pas énormément d'opportunités ici, il m'arrive de passer quelques jours sur Sidney, depuis quelques mois. Ce n'est pas aussi dynamique qu'à New York, mais ça me suffit pour l'instant. Qui sait, peut-être que j'y retournerai, un jour..."

Je pensais le faire dès que Maman aurait passé l'arme à gauche, mais je ne pensais pas devoir m'occuper de Papa. Mes projets de retourner à New York sont carrément tombés à l'eau. La famille d'abord, hein. Et de toute manière, je n'aurais pas pu le laisser tomber. Il est tout ce qu'il me reste, ou presque.

Aeddan finit par me demander si j'ai des frères et soeurs. Je secoue la tête en répondant :

- Non, je suis fille unique. Et vous, alors ?

Si j'avais eu des frères ou des soeurs, je n'aurais peut-être pas eu besoin de sacrifier une partie de ma carrière, ainsi que ma popularité grandissante... Peut-être que Maman ne serait pas tombée malade, aussi. Tout aurait été différent. En écoutant la réponse de mon acolyte, je bois quelques gorgées salvatrices de jus de fruits.

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La jeune femme t'expliques que ce n'est pas le fait que ce soit un mauvais souvenir mais surtout que ce qui était arrivé à sa mère était récent. Tu te sentais encore plus désolé, tu n'en savais rien. Bien sur que tu n'en savais rien, elle était une inconnue pour toi, vous veniez juste de vous rencontrer ce soir. Tu ne dis rien, portant ton attention sur ton verre. Tu te sentais mal à l'aise de lui avoir rappelé sa mère malade. Tu n'aurais pas du lui en parler. En plus cela se voit bien qu'elle n'est pas du tout à l'aise. Qui serait à l'aise en parlant d'un membre de sa famille malade. Tu espères intérieurement qu'elle ira mieux même si tu ne connaissais rien de sa mère. Tu changes alors de sujet, demandant à la jeune femme ce qu'elle faisait maintenant. Celle-ci t'expliques qu'elle est toujours mannequin mais qu'elle a changé d'endroit. Oh peut être qu'elle travaillait dans une agence à Bowen et qu'elle se trouvait dans un autre endroit en Australie. Tu remarques que son visage à changé. De tristesse, tu remarques de la joie chez la jeune femme. D'alcool triste elle est passée à l'alcool joyeux. Tu es content de la voir ainsi heureuse de parler de son métier. Un sourire apparaît même sur son visage. Elle t'expliques qu'il n'y a pas d’opportunité ici. A Bowen ? Il y avait Sydney si elle souhaitait aller dans une grande ville. Elle doit lire dans tes pensées car elle parle de la ville. Oui elle parlait bien de Bowen lorsqu'elle disait qu'il n'y avait pas d’opportunités. Après tout Bowen n'était pas une très grande ville. Tu ne sais pas trop à combien de kilomètres se trouve Sydney par rapport à Bowen, tu n'y as jamais mit les pieds. Cela ne fait que quelques mois qu'elle travaille à Sydney. Elle continue en parlant de New York. "Oh vous venez de New York ? Depuis combien de temps êtes vous en Australie ? Ce n'est pas trop difficile pour vous le changement ? Je ne connais pas du tout New York, il faut dire que les grattes ciels ne m'intéressent pas particulièrement.". La jeune femme du nom de Victoria pense peut être y retourner un jour. Après tout elle était jeune elle pouvait très bien décider de vivre le reste de sa vie dans un autre endroit. "Si cela vous convient. Après il faudrait tout abandonner, même vos amis, même s'il reste le téléphone ou les réseaux sociaux pour rester en contact.". Tu lui demandes ensuite si elle a des frères et soeurs. Celle-ci secoue la tête en te disant qu'elle était fille unique et te retourne la question. Tu hoches la tête en souriant. "J'ai une grande soeur âgée de quelques années de plus que moi. Elle est elle aussi à Bowen, travaillant à l'université. Nous sommes très soudés tous les deux bien qu'il nous arrive de nous chamailler mais comme tous frères et sœurs après tout.". Tu ne sais pas ce que tu ferais sans Emrys. Elle était là pour toi et tu étais là pour elle. "Vous ne vous sentez pas trop seule, peut être pas maintenant mais quand vous étiez petite ?"

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Je pensais avoir déjà mentionné New York depuis que je converse avec le dénommé Aeddan, mais apparemment non. Je hoche la tête pour répondre à sa question, et ajoute :

- Je suis née ici, donc le changement n'a pas été radical ! Le décalage horaire a été un peu difficile à vivre les premiers temps, mais on se réhabitue vite, quand on est née la tête en bas... je fais en riant légèrement. "Il n'y a pas que des grattes-ciel à New York ! En s'éloignant de Manhattan ça devient presque provincial..." je confie d'un air malicieux.

J'enrobe un peu le truc, mais en gros, ça y ressemble. Abandonner mes amis ? Je les ai déjà un peu abandonnés, en quelque sorte... Et puis, dans mon monde, je ne m'en suis pas fait de très sincères. Presque aucun ne m'a envoyé de message à la mort de Maman. Ça s'est lu dans les magazines people, alors ceux qui me connaissaient un tant soi peu (ou au moins mon nom de famille) ont à coup sûr fait le lien. Mais pas de messages. Qu'est-ce que je rate, finalement, de la vie new yorkaise ? A part des relations par intérêt...

- Je préfère de loin les amis que j'ai pu me faire ici depuis mon retour, ou ceux que j'ai retrouvés de mon enfance ! je réponds en hochant la tête d'un air grave. "Et les réseaux, ça ne fait malheureusement pas tout."

J'écoute Aeddan parler de sa grande soeur, en esquissant un sourire. Non, je n'ai pas connu ça de mon côté, mais on ne peut pas manquer de quelque chose dont on n'a pas idée.

- Non, j'ai toujours été très indépendante, et...

Je m'interrompt dans ma phrase car je sens mon téléphone vibrer dans mon petit sac, contre ma cuisse. Je m'en saisis et vois un texto de la part du chauffeur de taxi qui m'annonce le plus sobrement du monde être arrivé devant le bar.

- Ah, mon taxi vient d'arriver...

Je relève la tête vers le comptoir et termine d'une traite mon verre, avant de demander à Aeddan en me mettant debout :

- Si vous voulez profiter de mon taxi, c'est le moment !

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