Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l'Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite.
Sujet: could be the end of her world (swan) Ven 28 Déc 2018 - 18:04
could be the end of her world
En débarquant dans cet hôpital, Clive ne savait pas s’il était sous le choc de la capacité de Babouchka à lui avoir envoyé un message en plein milieu de la nuit afin de s’assurer qu’il était en route pour l’’hôpital ou si c’était l’appréhension de retrouver Swan dans les couloirs de l’hôpital à crier après tout le monde, même après le gobelet de café délaissé par l’un des internes. Il faut dire que sur ce coup, il n’avait pas traîné et sa tenue parlait d’elle-même. A l’image d’un père divorcé des grands films hollywoodiens qui s’accrochait à ce qui lui restait de ses enfants envolés en même temps que son ex-femme, il trainait sur lui ce vieux training sur lequel on pouvait lire «Best Daddy of the Year» en rose fluo dans son dos. C’était qu’en sortant de sa voiture qu’il s’en était rendu compte, seulement vu le nombre de fois où son portable avait vibré durant le trajet jusqu’à l’hôpital, il savait que retourner chez lui pour se changer aurait été une raison suffisante pour Swan de l’engueuler d’avoir mis autant de temps. C’était sans doute le prix à payer d’avoir été là pour elle et son fils à chaque instant, d’être la personne sur laquelle elle pouvait être certaine de compter quoi qu’il puisse arriver. «Bonsoir, je cherche Swan Ka…» Même sans avoir pu terminer la fin de sa phrase, il avait entendu la voix de la blonde s’élever de l’autre côté de la porte, sûrement à faire les cent pas dans le couloir des urgences. «… Je viens calmer la furie d’à côté en fait.» Les yeux ronds de la secrétaire qui se levèrent vers le ciel semblaient en dire long et Clive ne put s’empêcher de sourire en voyant la porte s’ouvrir, prenant aussitôt la direction du couloir dans lequel Swan lui faisait dos. Le pire dans cette histoire, c’est qu’il n’avait pas la moindre idée de ce qu’il s’était passé avec Choura. Babouchka s’était bien gardée de lui donner des détails, préférant lui faire comprendre que son cul, il avait plutôt intérêt à le bouger s’il ne voulait pas subir les foudres de sa terrible petite-fille qu’elle protégeait plus qu’elle n’aimait le faire croire. «Toi… On t’entend depuis l'entrée des urgences, tu le sais ça?» Il avait déposé sa main sur son épaule dans le même temps, avant de déposer la seconde sur la suivante pour qu’elle se retourne vers lui. C’était avec un bref sourire sur les lèvres qu’il la regardait, tentant de l’apaiser avec ce regard qui se voulait rassurant même s’il savait que c’était peine perdue en connaissant la raison de sa venue. «Qu’est-ce qu’il s'est passé? Les médecins ont déjà pu le prendre en charge? » Car si Alexandre se trouvait ici, c’est parce que Swan n’avait pas été capable de régler le problème par elle-même. Ça devait être grave, ou du moins inquiétant, mais la force tranquille dans ce genre de situation, c’était lui. Alors il n’avait pas tardé à la prendre contre lui, ses bras faisant le tour de cette fine silhouette, ne manquant pas de faire glisser une main dans son dos pour tenter de la calmer. «Tout ça, sans oublier de respirer si possible.» Et sans crier? Il ne fallait pas forcer, il le savait.
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Sujet: Re: could be the end of her world (swan) Dim 10 Mar 2019 - 0:51
« VOUS ÊTES DES PUTAINS D’INCOMPÉTENTS ! OUAIS SURTOUT TOI BERNIE ! T'AS VU QUE DANS LE MOT Y A "CON" ? OUI BERNIE TU ES UN CON, T'AS BIEN ENTENDU ! ET TU VAS FAIRE QUOI HEIN ? DIS-MOI CE QUE TU VAS FAIRE ! DIS-MOI ! ME TOURNE PAS LE DOS BERNIE ! ASSUME TA CONNERIE DE GROS IN-CON-PÉTENT ET REVIENS ME DIRE CA EN FACE ! »
Pour comprendre pourquoi Swan Karev-Keynes, médecin urgentiste d'ordinaire capable de fournir le service minimum de contenance devant ses collègues, était actuellement en train de les fustiger tel un général face à des troufions dont le lit n'avait pas été fait au carré, il convenait de revenir environ trente minutes auparavant cette scène dantesque.
Début d'après-midi. La jeune femme terminait sa garde, fêtant ça à grandes bouchées de pizza hawaïenne - oui, beurk - quand son portable avait sonné. Voyant le numéro de l'école de son fils s'afficher, la blonde s'attendait déjà à devoir débarquer là-bas et s'excuser au nom de Choura pour une quelconque connerie - qu'il n'aurait pas faite de son plein gré, car s'il était une chose qu'il détestait, c'était que sa chère maman empiète sur son territoire prépubère, rappelant ainsi au monde de quel trou il sortait, qu'elle lui avait bien donné la vie, donc qu'elle pouvait la lui reprendre si l'envie lui en prenait etc. etc.. Au lieu de ça, elle manqua de s'étouffer avec un morceau d'ananas et l'instant d'après, filait encore en tenue de travail vers sa voiture. Les pneus de la pauvre bagnole transformée en bolide avaient crissé et les amortisseurs gémi à chaque dos d'âne pris bien au-dessus de la vitesse autorisée. Dix minutes plus tard, elle était à l'entrée où la maîtresse de Choura lui annonçait, mi-penaude mi-crispée, que si elle l'avait laissé finir avant de lui raccrocher au nez, elle aurait su que les pompiers étaient en chemin et que du coup ... Elle aurait pu les attendre à l'hôpital, en fait. Demi-tour toute, retour à la case départ sans toucher 20 000 saloperies de dollars. Mais la peur en ventre. Et de la sauce tomate autour des lèvres. Paniquée, mais toujours glamour.
Évidemment, Alexandre avait été pris en charge dès son arrivée à la mine. Si son nom aurait pu à lui seul justifier ce traitement de faveur, n'en déplaise, c'était surtout son état qui avait rendu ses collègues aussi prompts. « Où est-ce qu'il est ? Je veux le voir ! MAINTENANT. » Le non, aussi diplomatique qu'il fut, qu'elle avait essuyé, n'était pas la réponse qu'elle pouvait entendre. On ne disait pas à Swan qu'elle ne pouvait pas être auprès de son fils comme elle voulait, quand elle l'entendait, qu'on comprenait bien son inquiétude, sauf qu'on était en train de le sédater pour le scan, qu'il avait besoin d'un environnement calme. Donc, qu'elle faisait tâche. Non, vraiment, aucun esprit sain ne pouvait lui dire une chose pareille. « Tu pourras y aller dès qu'il sera endormi, Swan. Tu connais le protocole, c'est presque toi qui l'as mis en place ... » « Alors quoi ? C'est ma faute ?! » Sa collègue chir' s'était retenue très fort de lever les yeux au ciel. Ça tombait bien, Swan, elle, se retenait très fort de lui mettre sa main en pleine tronche. « Bien sûr que non, je n'ai jamais dit une chose pareille. » « C'est toi qu'on devrait sédater. » L'insulte avait claqué, soupirée, se voulant inaudible, sur sa gauche. Les deux femmes avaient fait volte face, l'une estomaquée, l'autre rouge de colère. « T'as dit quoi, Bernie ? QU'EST-CE QUE T'AS DIT ?! »
Nous y voilà.
Ledit Bernie s'était empressé de filer comme s'il avait un hippocampe magique collé au derrière. Aucun doute qu'elle lui aurait couru après, certainement pour lui faire regretter son égarement, quand une main secourable - surtout pour sa collègue - s'était posée sur son épaule. Tout autre que l'auteur qu'elle reconnut en pivotant aurait pris une salve d'injures. Toutefois, étonnamment, le contact rassurant des paumes de son meilleur ami sur ses épaules eut pour effet inversement positif de la faire redescendre tout d'un coup. L’œil à la fois noir et humide, elle se força à inspirer profondément avant de répondre : « Il disait qu'il avait mal à la tête sa maîtresse pensait qu'il simulait pour éviter le contrôle d'algèbre et en fait non il a eu des nausées et retapissé leur salle de classe pourrie et après il s'est évanoui alors ils ont appelé les urgences et ils l'ont emmené et il a repris conscience dans l'ambulance mais il disait que la lumière lui faisait mal et ils sont en train de l'endormir pour lui faire passer un scan parce qu'ils soupçonnent une méningite ET JE PEUX PAS LE VOIR PARCE QUE C'EST LE PROTOCOLE ET J'EMMERDE LE PROTOCOLE. » D'une traite. Elle avait oublié de respirer, bien sûr. Elle dut inspirer une nouvelle fois, avant que son front ne vienne cogner contre le torse de Clive. La blonde renifla sans grâce. Défaite. Son petit garçon était malade et jusqu'à nouvel ordre, pour son bien, elle ne pouvait rien faire pour lui.
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Sujet: Re: could be the end of her world (swan) Sam 11 Mai 2019 - 14:38
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Il avait presque pensé qu’elle y arriverait. Après tout cette longue inspiration qu’elle avait prise avait même laissé un espoir à Clive mais au moment où elle avait commencé à parler, son débit de paroles avait été à l’image de la femme qu’il avait contre lui; inarrêtable. Un peu comme sa main qu’il laissait parcourir lentement dans le dos de Swan, cherchant à canaliser les mots qu’elle enchaînait mais sans grande surprise, c’était un échec total, d’autant plus lorsque la voix de sa meilleure amie s’était élevée pour que tout le monde puisse comprendre ce qu’elle pensait de ce protocole. Silencieux, il s’était contenté de resserrer un peu l’étreinte quand elle s’était tue, le menton poser sur la chevelure blonde pendant que son regard avait pris d’assaut celui des infirmiers ou médecins qui s’attardaient un peu trop sur eux à son goût. «C’est bien, tu m’as écouté, je te sens respirer.» ironisa-t-il en reculant son visage afin de chercher le contact des yeux irrités de Swan. Il savait que l’option de l’humour aurait peu de chances de réussir, on ne plaisantait pas avec ce qu’elle avait de plus cher et c’est pour cette raison que ce sourire qu’affichait Clive sur ses lèvres se voulait plus réconfortant qu’autre chose, son regard en était la preuve puisqu’il était incapable de cacher entièrement cette inquiétude qui trainait quelque part dans sa tête en pensant à Choura. Suffisamment inquiet pour ne pas en demander davantage sur l’état d’Alexandre, Swan devait déjà être en train de se poser assez de questions et si Clive était là, c’était pour la rassurer, la calmer, ne pas la laisser seul bref, un peu tout ça à la fois. Car en fin de compte, une méningite n’était pas quelque chose à prendre à la légère, ça pouvait être grave et ça expliquait pourquoi Swan était aussi remontée de ne pas pouvoir être aux côtés de son fils. «T’as tous les droits d’emmerder le protocole, je l’emmerde aussi d’une certaine façon.» Ça ne se voyait pas et ça ne se verrait sûrement pas, parce qu’il savait que si elle voyait en lui l’agacement, elle serait capable de le trouver pour avoir un allié afin de mettre la pression sur ceux qui lui avaient interdit de voir son fils. Il y a quelques années en arrière, sûrement que Clive aurait été prêt à empoigner le premier médecin, c’était dans ce genre de moments qu’il voyait qu’il avait appris à travailler sur lui, à devenir une figure plus stable. «Seulement je ne pense pas que Choura aurait été rassuré de s’endormir en te voyant comme ça, c’est pas dans tes habitudes, pas à ce point.» Car même si Alexandre devait être inquiet, il l’aurait sans doute été encore plus de voir sa mère ainsi. Il avait beau avoir que dix ans, il savait parfaitement quand son ingérable de mère en faisait trop ou non. «Par contre, même si c’est qu’un jogging, j’aimerais bien que tu évites de te moucher dedans…» avait-il osé en soutenant son regard pendant que d’une main, il sortait de sa poche un paquet de mouchoirs qu’il lui tendait pendant que de l’autre, il s’appliquait toujours à tenter de l’apaiser avec de brèves caresses dans le dos. Ça faisait longtemps qu'ils ne s'étaient pas retrouvés dans une telle situation, et ça faisait surtout longtemps que Clive n'avait plus eu à faire face à une Swan aussi abattue.
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Sujet: Re: could be the end of her world (swan) Sam 1 Juin 2019 - 20:11
Etait-elle présentement en train de lui morver sur la veste ? Hypothèse à ne pas négliger, par sécurité. Mais au moins, elle respirait. Un peu vite, de manière un peu hachée et saccadée aussi, mais elle respirait. Un bon début, n'est-ce pas ? Et bien que mille scénarios plus catastrophiques les uns que les autres lui envahissaient l'esprit, sentir la caresse de Clive dans son dos agissait tel un baume apaisant. «T’as tous les droits d’emmerder le protocole, je l’emmerde aussi d’une certaine façon.» Reniflement un brin bruyant qui devait faire office d'assentiment. L'ironie dans cette histoire ? Elle avait largement contribué à le mettre en place, ce protocole à la con ! Débordés, les urgentistes avaient fini par en avoir assez de se trouver avec papa, maman, papy, tonton, cousine Jeannette et compagnie dans les salles de consult'. On n'était pas dans un putain de jeu des sept familles mais dans un hôpital. Le revers de la médaille, tant de péril pour si peu de gloire. Même elle ne faisait pas exception. Pour une raison toute simple que son meilleur ami résuma à la perfection : de tous les proches qui pouvaient passer à la Mine, elle devait être l'une des pires, en témoignait sa crise de furie une minute plus tôt. Son fils avait-il besoin qu'elle s'agite en tout sens pendant que les infirmières devaient essayer de le rassurer au mieux ? Evidemment que non. De là à dire que cela rendait la chose plus facile à accepter, encore une fois, évidemment que non. Car s'il était bien une chose que tout parent, médecin de surcroît, ne supportait pas, c'était de se sentir impuissant. Son regard larmoyant croisa celui de Clive alors qu'il lui relevait le menton. « Depuis quand t'es devenu aussi sage, toi ? C'est ta crise de la quarantaine en avance ? » Piètre tentative d'humour, toutefois, à l'image de l'homme, on pouvait lui reconnaître l'effort. Même au comble du malheur, elle parvenait encore à se foutre de lui. Tout n'était peut-être pas perdu. «Par contre, même si c’est qu’un jogging, j’aimerais bien que tu évites de te moucher dedans…» Un « humf » mi-agacé, mi honteux, franchit ses lèvres. Elle accepta néanmoins les mouchoirs sans se faire prier, consciente que même dans ces circonstances et même au fond du trou, il y avait des limites hygiéniques à ne pas dépasser. Sans compter qu'avec tout ça, elle se sentait un petit peu « encombrée ». « N'empêche que t'es vachement beau comme ça. Ça te donne un petit côté Paris Hilton sur le retour. » ahana-t-elle après un bon coup de trompette dans le papier et un coup d’œil à la magnifique tenue de son meilleur ami. Pas sûr qu'il apprécie la comparaison, m'enfin, là n'était pas le sujet. Il arborait son plus beau cadeau de meilleure amie de toute la terre - non -, laissant supposer qu'il avait filé ventre à terre jusqu'ici sans prendre la peine de se changer. Lui, c'était un vrai. Pas comme tous ces faux-frères des urgences ! « Bon bah, j'crois qu'on n'a plus qu'à s’asseoir et attendre. J'irais bien chercher un bélier pour défoncer la porte, mais je sais d'expérience que Bernie m'attendrait de l'autre côté pour me donner la claque retour. » C'est que « l'in-con-pétent » avait aussi le bon goût d'être rancunier.
Une heure plus tard, ils patientaient toujours dans la salle d'attente. Enfin, autant que Swan puisse patienter. Comprendre qu'elle s'était levée au moins cinquante fois, avait bu trois cafés, fait cinq aller-retours au poste d'accueil et tapoté cinq bras de chaises jusqu'à ce son compagnon lui écrase la main pour la faire arrêter. Entre-temps, Babouchka les avait rejoint, le booty moulé dans un jegging imitation denim, sa poitrine moulée dans un tee-shirt rose fuchsia où était marqué « Granny f**ks u ». Un vieux casque de baladeur sur les oreilles et son tricot alignant les rangs, elle s'avérait bien plus docile que sa petite fille et ce, bien que sa mine déjà ridée soit encore plus plissée que d'ordinaire. Une russe comme on en faisait plus sur cette terre. « Je crois que la dernière fois que je suis venue ici pour lui, c'était quand il avait quatre ans. Tu te souviens, quand il s'était coincé ce Légo dans le nez ? L'interne qui le lui avait enlevé m'a limite accusé de maltraitance. Genre "il faut surveiller votre fils, mademoiselle". » Aujourd'hui, elle en riait, mais à l'époque, elle avait bien failli en venir aux mains. Heureusement, Clive s'était chargé de moucher l'impudente - passion mouchoirs - avant qu'elle ne lui torde le cou. Grand bien lui en avait pris : si elle avait attaqué une de ses futures collègues, on lui aurait probablement refusé son internat ici. « Parfois, je rêve encore la nuit que je lui enfonce son stéthoscope dans le cul, à cette connasse. » Début de phrase poétique, chute mythique.
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Sujet: Re: could be the end of her world (swan) Sam 15 Juin 2019 - 20:56
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Même en paraissant abattue et à bout de nerfs, Swan ne semblait jamais oublier d’en garder un peu sous le coude et Clive le savait pertinemment. A tout moment elle était capable de faire quelque chose et même quand il semblait faire de son mieux pour l’apaiser, ça ne suffisait pas à la blonde pour se taire et de faire durer ce petit moment d’accalmie. Au contraire même, elle préférait s’en prendre à son sauveur, celui qui serait prêt à traverser un torrent de mouillon la bouche ouverte pour elle, et sûrement le seul. «Depuis quand t'es devenu aussi sage, toi? C'est ta crise de la quarantaine en avance?» Une manière de lui dire merci d’être là à sa façon certainement, Clive la connaissait beaucoup trop bien et malgré ça, ça n’avait pas empêché de faire naître dans son regard cette étincelle synonyme qu’elle avait su le toucher. Il en fallait peu pour le faire réagir et rien que l’entente de ce mot qu’il avait décidé de rayer de son vocabulaire était en train de le faire bouillir. «La crise de la quaranquoi? ‘connais pas, désolé.» lâcha-t-il avec un self control qu’il se découvrait de jour en jour, ce même self control qui avait mis ses poings au placard, ou presque. Pourtant ce n’était pas l’envie de les retrouver qui lui manquait, ça faisait partie de lui, de son tempérament, de ce besoin de régler le compte de certains types comme un homme, un vrai, le faisait à l’époque. C’était un homme avec des valeurs Clive, surtout envers les gens qui avaient une importance particulière à ses yeux, comme celle à qui il tendait ce paquet de mouchoirs. Un geste banal mais qui en disait assez quand on connaissait Clive, un peu comme les attaques verbales de Swan à son égard. «N'empêche que t'es vachement beau comme ça. Ça te donne un petit côté Paris Hilton sur le retour.» Ça lui avait arraché un sourire, mais pas un mot pour autant, préférant s’écarter légèrement pour baisser le regard sur ses bras croisés où des bandes roses donnaient tristement raison à celle qu’il considérait comme sa meilleure amie. «Bon bah, j'crois qu'on n'a plus qu'à s’asseoir et attendre. J'irais bien chercher un bélier pour défoncer la porte, mais je sais d'expérience que Bernie m'attendrait de l'autre côté pour me donner la claque retour.» L’espace de quelques secondes, Clive avait pensé que la raison avait su trouver sa place dans le corps de la blonde mais l’incohérence était rapidement venue la rattraper, il n’y avait aucune chance pour qu’elle puisse porter un bélier jusqu’à cette porte, et il y en avait encore moins qu’un mec puisse poser la main sur elle, même dans cette situation. «Viens t’asseoir au lieu de raconter des conneries.» avait-il glissé en attrapant son bras pour l’attirer avec lui, passant son bras autour de ses épaules pour s’assurer qu’elle ne cherche pas à retourner en arrière, on ne savait jamais avec elle. «Bernie aurait aucune chance de te toucher, je lui ferais bouffer ses phalanges avant qu’il les pose sur toi.» Et même si c’était un sourire qu’il laissait apparaître sur ses lèvres, ce n’était pas pour rigoler, mais plutôt pour le plaisir de pouvoir le faire.
Malheureusement pendant une heure, pas de trace de Bernie, ni même d’une infirmière, aucune information, rien. Clive se faisait violence pour ne pas se laisser gagner par l’impatience, encore plus quand il voyait Swan s’agiter dans tous les sens, au point de devoir emprisonner fermement sa main sous la sienne pour qu’elle reste clouée à son siège. L’arrivée de Babouchka avait été le seul moment divertissant, cette femme venait d’un autre monde, d’une génération dont elle devait être l’unique survivante. Ce genre d’espèces qu’on ne pourrait jamais définir et parfois, l’australien craignait que ça ne soit que la projection de ce que deviendrait Swan dans quelques décennies. Le pire dans tout ça, c’est qu’il avait espéré qu’elle s’occupe de sa petite-fille, mais ce fut davantage une totale ignorance qu’elle avait feint face à eux. Le regard balayant le plafond, Clive espérait que quelque chose se passe pour ne pas voir ses nerfs prendre le dessus, seulement l’ouverture de la porte automatique faisait sans cesse débarquer un membre de l’équipe d’infirmer qui se contentait simplement d’amener des dossiers. Ce long soupire qui était sorti de ses lèvres était témoin de son impatience et peut-être que Swan l’avait compris, prenant la parole en le ramenant six ans en arrière. Il s’en souvenait parfaitement et ce regard qu’il avait adressé à Swan ne faisait que le confirmer, avant qu’il ne se mette à en rire avec elle. «Evidemment que je m’en souviens, comment est-ce que je peux oublier? Tu crois que c’est pour quoi que j’ai rappliqué aussi vite que possible tout à l’heure? C’est ce jour-là que j’ai appris qu’on pouvait pas te laisser seule dans un hôpital avec Choura.» Il s’en cache les yeux, secouant la tête en y repensant. Il faut dire que le commentaire qu’elle s’était sentie de rajouter n’avait pas arrangé les choses, le poussant à se redresser sur sa chaise avant de fixer Swan et de refermer sa main sur sa mâchoire pour l’empêcher de parler. «Mais ferme ta gueule avec tes conneries.» Son sourire semblait dire l’inverse mais il pouvait pas la laisser continuer, il savait qu’elle n’aurait aucune peine à en rajouter encore une couche, encore plus en voyant Clive aussi réceptif. Ce dernier était bien trop figé sur Swan au point d'avoir ignoré le médecin qui s’était approché d’eux, même Babouchka avait retiré ses écouteurs. «Et puis tu sais que t’es mal placée pour dire ça? Parce qu’aux dernières nouvelles, tu serais pas contre qu’on t’enfonce un truc dans le cul alors…» Alors rien, juste le silence et son regard qui se dirige vers celui qui s’était raclé la gorge. Les doigts grattant férocement l’arrière de son crâne, Clive avait simplement été capable d’adresser un sourire à l’homme en face d’eux avant qu’il n’arrive à afficher une mine sérieuse qui n’avait rien de naturel. Pas étonnant que ce type en blouse blanche avait décidé de porter son attention sur Swan, bien que c'était aussi parce qu’il la connaissait. «Désolé d’avoir dû te faire attendre mais on a pris toutes les précautions en lui faisant passer des examens. Ça nous a permis d’écarter rapidement la méningite et de nous rendre compte qu’il s’agissait juste d’une migraine avec aura. On vient de le placer en salle de réveil ce qui signifie que tu devrais bientôt pouvoir le voir.» Ça semblait être une bonne nouvelle mais Clive avait décroché au moment où il avait vu la main du médecin se poser sur celle de Swan. Et l’air de rien, Clive avait relevé son regard vers lui, ne se rendant même pas compte qu’il s’était redressé pour faire face à l’homme en face de lui, la main tendue, attendant que celle de ce type la croise pour pouvoir la serrer fermement. «Merci.» Et rien de plus.
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Sujet: Re: could be the end of her world (swan) Dim 16 Juin 2019 - 0:11
«Evidemment que je m’en souviens, comment est-ce que je peux oublier? Tu crois que c’est pour quoi que j’ai rappliqué aussi vite que possible tout à l’heure? C’est ce jour-là que j’ai appris qu’on pouvait pas te laisser seule dans un hôpital avec Choura.» Oui, bon, peut-être qu'effectivement, sans lui, quelques beaux murs jaunes pisse auraient pris une teinte plus pourpre. Mais de là dire qu'on ne pouvait pas l'abandonner sans surveill... D'accord, il exagérait à peine. Elle lui aurait bien tiré la langue pour lui exprimer toute la maturité de sa pensée, sauf que Clive s'était empressé de lui clouer le bec comme l'on ferait taire un roquet un peu trop agressif. Le regard embrasé qu'elle renvoya à son meilleur ami, déjà rivé au sien, valait tous les va te faire foutre, le presque quarantenaire du monde. Autant dire que grâce à ce geste, il venait sans doute de leur épargner une jolie dispute. C'est qu'il n'aurait pas trop fallu se chercher, vues les circonstances. Leurs caractères déjà volcaniques d'ordinaire souffraient de ce mélange d'émotions refluant peur, détresse et impuissance. Seuls leurs sourires réciproques, à demi esquissés, paraissaient décharger l'atmosphère pesante, sans parvenir tout à fait à l'apaiser. Chose de toute façon impossible, au regard de la situation. Quoi que ... Son meilleur ami avait toujours ce qu'il fallait sous le coude pour lui faire oublier ses chagrins. «Et puis tu sais que t’es mal placée pour dire ça? Parce qu’aux dernières nouvelles, tu serais pas contre qu’on t’enfonce un truc dans le cul alors…» La blonde ricana sous les doigts du médiateur, s'apprêtant à se dégager, histoire de lui expliquer tout ce qu'elle pourrait faire rentrer dans son anus à lui, dans le genre « consentement pas nécessaire ». Ahah ! Ce qu'elle était drôle ! Pas vrai, Michael ? Michael. Tel un sketch comique usé et abusé, les têtes des deux copains comme gros cochons qu'ils étaient pivotèrent de concert en direction de son collègue. Lequel dissimulait très mal sa gêne d'avoir surpris leur « échange » gras. Swan aurait voulu être aussi embarrassée que lui, sauf que sa présence ne pouvait avoir qu'une seule et trop espérée signification : des nouvelles de son rejeton adoré, amour de sa vie et lumière éternelle dans ses nuits sans espoir.
Ni une ni deux, Karev était sur ses pieds, le menton en avant, la mine déconfite et dans l'expectative. Crache le morceau, Mikey ! se retint-elle tout juste de le secouer, autant verbalement que physiquement. Parlant de stéthoscope, elle était à deux doigts de s'accrocher à celui de son collègue. «Désolé d’avoir dû te faire attendre mais on a pris toutes les précautions en lui faisant passer des examens. Ça nous a permis d’écarter rapidement la méningite et de nous rendre compte qu’il s’agissait juste d’une migraine avec aura. On vient de le placer en salle de réveil ce qui signifie que tu devrais bientôt pouvoir le voir.» Et soudain, l'étau qui se desserre. Le soupir que lâcha Swan parut s'extirper du plus profond de ses entrailles malmenées alors qu'elle retombait sur son siège, sonnée. Une migraine. C'était une simple putain de saloperie de migraine à la con. « Putain de merde. » lâcha-t-elle, tandis que Babouchka, tout aussi soulagée, la tapotait généreusement dans le dos et que Michael lui prenait la main avec gentillesse. Son soulagement faillit bien lui faire manquer la scène surréaliste qui se joua devant elle. Clive, tel un ressort, avait jailli face au médecin, tendant une paume ferme, sorte de barrage entre sa meilleure amie et son collègue. Ses globes oculaires allèrent d'une silhouette perplexe - Mikey - à l'autre, patibulaire - son BFF, donc. « Serre-lui la main, Mikey. Dépêche. » L'autre s'exécuta, balbutiant un mais euh ... de rien ? abasourdi. Le pauvre n'avait rien compris à ce qu'il lui arrivait. A part qu'il devait lâcher Swan, visiblement. Cette dernière aurait juré voir sa grand-mère sourire derrière son rouge à lèvres violet. Secouant la tête, regard noir pour les deux hommes en sus, elle s'arrêta finalement sur son collègue tout en se levant encore une fois. Pour se mettre entre Clive et le doc'. « Merci. Par contre, quand tu dis 'bientôt', tu veux dire 'maintenant', pas vrai ? Non parce que si je dois attendre cinq minutes de plus, je crois que je vais vraiment défoncer ces portes. » Son interlocuteur acquiesça aussitôt. « Oui, bien sûr, je voulais dire maintenant ! » Le visage de la médecin parut se détendre quelque peu. « Je me disais aussi ! » Faussement guillerette, elle attrapa les doigts du Taylor et l'entraîna à sa suite, Babouchka fermant la marche. « T'as une drôle de façon de montrer ta reconnaissance, toi. Et après, c'est moi qui suis insortable ... » gronda-t-elle à l'adresse de Clive, tandis qu'ils remontaient le couloir, entre humour et réelle hébétude. Elle savait qu'il était ours sur les bords, mais à ce point ? Bon. A mettre le compte des nerfs en pelote, sans doute.
Quelques instants plus tard, le trio infernal intégrait la chambre individuelle dans le service de réanimation où le petit Alex se reposait du sommeil du juste. Il paraissait minuscule dans ce grand lit aux draps blancs et ce, bien qu'il ait pris près de cinq centimètres au cours de l'année écoulée. Au moins, son teint rose montrait qu'il se remettait de ses émotions. Ce qui, évidemment, n'était pas tout à fait le cas de sa génitrice. « Mon bébé dans un lit d'hôpital ... » chouina cette dernière, refoulant à grand-peine un sanglot du plus mauvais effet. Une doctoresse approcha. Bien connue, d'ailleurs, puisqu'ils avaient parlé d'elle un peu plus tôt. La fameuse au stéthoscope. Depuis, elle était devenue une collègue peu appréciée de Swan. Mais compétente. « Il va bien, Karev. Ses constantes sont bonnes et ... » Elle se détourna soudainement de la mère en détresse pour observer son accompagnateur. Babouchka, peu intéressée par ce blabla, était déjà au chevet de son petit-petit-fils. Dommage, elle ratait un sacré battement de cils et le genre de sourire mutin révélant un intérêt lubrique à peine dissimulé. « Bonjour. Je suis le Docteur Fantania, c'est moi qui m'occupe d'Alexandre. Comme je disais, il va se remettre. Suivant comment il se porte à son réveil, il pourra peut-être même sortir ce soir. Vous êtes de la famille ? » La mâchoire de la blonde faillit s'en décrocher. Là, sous ses yeux, l'autre Fantania-nia faisait du gringue à Clive. Dans le plus grand des calmes. Compétente mais la boussole bien rivée sur son nord - au niveau de ses hormones, donc. Poufiasse.
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Sujet: Re: could be the end of her world (swan) Dim 16 Juin 2019 - 4:16
could be the end of her world
«Putain de merde.» Il était complètement ailleurs, il n’avait même pas calculé le soulagement de Swan contrairement à Babouchka qui avait pris le soin de montrer son soutien à sa petite-fille. Transporté par un élan qu’il ne mesurait pas, il tenait fermement cette main dans la sienne. Une main molle, à l’image des couilles de ce type sûrement, à moins que quelqu’un s’était déjà occuper de les lui faire bouffer par le passé, ce qui expliquait sa difficulté à soutenir le regard de Clive qui semblait décider à le faire pisser aux frocs. Il était certain de pouvoir y arriver mais c’était sans compter sur Swan qui était venue se mettre entre eux, l’obligeant à libérer la main du médecin qui s’était alors attardé sur sa collègue. «Merci. Par contre, quand tu dis 'bientôt', tu veux dire 'maintenant', pas vrai ? Non parce que si je dois attendre cinq minutes de plus, je crois que je vais vraiment défoncer ces portes.» Instant que le nettoyeur avait choisi pour croiser les bras contre son torse, se penchant légèrement sur la gauche afin d’attirer l’attention de Mikey la main molle qu’il ne lâchait pas des yeux, l’écoutant finalement répondre positivement à Swan. A peu de chose près et Clive lui balançait un chochotte en passant à côté de lui, mais les doigts de sa meilleure l’avait fait revenir parmi les siens. Son regard était tombé sur leurs mains et c’était presque avec le sourire qu’il avait quitté la salle d’attente en rejoignant le couloir. Un simple contact et l’ours prêt à bouffer sa proie s’était transformé en Winnie l’ourson à qui l’on venait d’offrir un pot de miel. «T'as une drôle de façon de montrer ta reconnaissance, toi. Et après, c'est moi qui suis insortable…» Il n’en fallait pas plus pour que Clive fasse disparaître son sourire. Il voyait pas le problème, ou peut-être que si mais c’était pas comme si c’était la première fois qu’il agissait ainsi, non? Bon, peut-être que si, encore une fois, et c’était presque en bougonnant qu’il avait continué de la suivre, marmonnant des choses que lui-même aurait dû entendre mais le ricanement du dinosaure en denim moulant derrière lui l’avait obligé à tourner la tête, sondant la relique avec les yeux mi-clos, le menton levé comme s’il lui demandait d’exprimer le fond de sa pensée. Mais Babouchka n’y fit rien, pire même, elle avait remis son casque sur les oreilles en reprenant son tricot, laissant volontairement ses lèvres violettes esquisser un sourire qui terra Clive dans un long silence.
A défaut d’être la belle au bois dormant, Choura semblait malgré tout plonger dans un profond sommeil duquel il était certain de ne pas être enlevé, même pas par sa mère qui perdait soudainement toute crédibilité en s’approchant de lui, avec un sanglot en guise d’accompagnant. L’esquisse d’un sourire commun avait démangé les lèvres de Clive et Babouchka avant que l’attention se porte sur une brune dont la silhouette, bien que cachée par une blouse blanche, laissait entrevoir un corps entretenu avec soin et ce, jusqu’au bout des ongles. «Il va bien, Karev. Ses constantes sont bonnes et… » Et son regard s’était arrêté sur Clive en même temps que ses mots, rapidement remplacés par un sourire que les trente-neuf années d’expérience du brun reconnaissaient bien. Il en avait côtoyées des femmes, plus que de raison peut-être, et il avait fini par comprendre leur code, que ce soit en jouant avec leur éventuelle alliance, à se mordiller la lèvre comme des gamines ou encore en rigolant à gorge déployer, prête à avaler autre chose que des belles paroles. «Bonjour. Je suis le Docteur Fantania, c'est moi qui m'occupe d'Alexandre. Comme je disais, il va se remettre. Suivant comment il se porte à son réveil, il pourra peut-être même sortir ce soir. Vous êtes de la famille ? » L’entrée en matière était parfaitement maîtrisée, elle savait attirer l’attention, elle avait même réussi à réduire un peu la distance qui la séparait de Clive qui n’avait pas bougé d’un centimètre. Mieux même, il n’avait pas esquissé le moindre sourire, les sourcils froncés au-dessus d’un regard qui se voulait sévère, les mains figées dans les poches de son training. «En gros, vous êtes la personne qui nous a fait attendre pendant plus d’une heure en salle d’attente sans la moindre information, c’est ça?» Et ce qui devait être qu’une simple boutade avait provoqué un malaise et Clive n’avait pas mis beaucoup de temps à le comprendre. Le second degré ne semblait pas être donné à tout le monde, peut-être que c'était le défaut de traîner autant avec Swan. Alors pour se rattraper mais aussi pour la rassurer, il avait posé une main sur l’épaule de la femme apparemment touchée dans sa fierté. «Perdez pas votre sourire, je plaisantais. Je suis un ami de Swan, je la connais depuis une dizaine d’années et je sais combien ces situations sont difficiles à gérer.» Tout ça avec un sourire à mi-chemin de la compassion et du beauf. Autant dire qu'il ne pensait absolument pas ce qu'il disait, mais il jouait la carte du bon type pour s'assurer qu'Alexandre rentrerait le plus tôt possible Après tout si elle était capable de jeter en partie son dévolu sur Clive alors qu’il portait une tenue pareille, il pouvait bien tenter le coup à fond. «Par contre, quand vous dites peut-être, c’est qu’il pourra rentrer ce soir, hein? Après tout c’était qu’une simple migraine et je pense que plus vite il sera à la maison, mieux ce sera pour tout le monde, non?» glissa-t-il en attendant que sa blonde de meilleure amie surenchérisse derrière, juste pour appuyer ses propos et profiter de l’atout charme indéniable qu’il était pour obtenir ce qu’elle voulait du Dr Stéthodanstoncul. Seulement rien, pas l'ombre d'un mot n'avait suivi, le moulin à paroles qu'était Swan avait décidé de devenir aussi muet qu’une tombe. Elle était beaucoup trop silencieuse à son goût et en voyant Fantania ouvrir la bouche, il la coupa en se tournant vers celle qui avait décidé de perdre sa langue au plus mauvais des moments. «Swan?» Et à peine avait-il eu le temps de poser son regard sur elle qu’une seule chose lui vint à l’esprit. Ça sent le sapin à plein nez, ouloulou…
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Sujet: Re: could be the end of her world (swan) Dim 16 Juin 2019 - 13:22
Quelle espèce de sombre connasse opportuniste de merde. Trente balais passés, l'horloge biologique qui lui titillait l'utérus et forcément, comment se priver de lécher les boules d'un type bien fait de sa personne quand on en voyait un, hein ? Savait-on jamais qu'il se mette à genoux et la demande en mariage, découvrant en la sculpturale brune la nouvelle femme de sa vie. Elle lui aurait baissé le pantalon entre deux rideaux que ça n'aurait pas étonné la blonde, dont, désormais, les mâchoires étaient crispées en une contention très, mais alors très mal retenue. Et si un regard pouvait tuer, autant dire que Fanta-pute serait déjà six pieds sous terre. Bien qu'en premier lieu, Swan crut bien que son meilleur ami était passé à côté de la tentative déplacée de sa collègue. «En gros, vous êtes la personne qui nous a fait attendre pendant plus d’une heure en salle d’attente sans la moindre information, c’est ça?»Ahahah ! Droit dans la raie, cagole ! L'esquisse d'un sourire satisfait eut la mauvaise idée de naître aux coins de ses lèvres. Jusqu'à ce que ... «Perdez pas votre sourire, je plaisantais. Je suis un ami de Swan, je la connais depuis une dizaine d’années et je sais combien ces situations sont difficiles à gérer.» Il ... Était sérieux ?! Mais enfoiré ! L'équivalent le plus proche de ce qui serait sans doute jamais un fils pour lui était à moins d'un mètre, après avoir fait naître les pires angoisses chez l'un des pires duos parentaux d'Australie et ... Il répondait aux avances de cette pouffiasse en chaleur ! En racontant des bobards, en plus ! Et dire que des deux, elle était supposée être la plus en galère sex... sentimentalement parlant ! Comme quoi, on pouvait sortir de table et espérer encore un petit dessert.
En somme, il échappait totalement à la médecin que Clive essayait juste d'amadouer la référente afin d'obtenir gain de cause, à savoir une sortie la plus rapide possible. Parce que comme il l'avait si bien dit, depuis dix ans qu'ils se côtoyaient, il la connaissait suffisamment pour savoir que la Karev ne pourrait respirer qu'une fois son rejeton rentré à la maison. Les sourcils de celle-ci formaient un angle étrange, l'un soulevé, l'autre crispé au-dessus d'un œil d'une infinie noirceur. Sans parler de sa bouche ne formant plus qu'une mince ligne furieuse. «Swan ?» Ainsi interpelé, il fit les frais de ses yeux revolvers. Mais pas un mot. Pas un seul. Swan Karev-Keynes, moulin à paroles au débit dantesque, était muette. Ce qui était sans aucun doute beaucoup plus impressionnant que chaque hurlement qu'elle aurait pu lâcher à l'encontre de quiconque dans cette pièce. « M'man ... Maman ! » Sauvé par le gong Choura, dont les paupières papillonnèrent jusqu'à se fixer sur le visage de sa 'maman' adorée. Tout à coup, plus rien d'autre n'existait, ni Fanta-ragniagnia, ni son traître de bestah. Elle se détendit soudainement, sa main trouvant le front de son tout petit plutôt que le nez de Madame Catin. « Je suis là, mon bébé ! Ça va, tout va bien ... » Facile d'imaginer à quel point elle devait prendre sur elle pour ne pas l'attraper et le serrer contre elle à l'en étouffer. Le gamin semblait perdu, quoi qu'en bonne santé. Le plus important. « On lui a donné un anti-migraineux assez fort, on va te faire une ordonnance et ... » En voilà une qui ne savait pas décidément pas fermer sa boîte à mouille. Même Babouchka comprit l'erreur de Fantania, secouant la tête avec fatalisme comme si son sort était déjà scellé. Et pour cause, le menton de la blonde pivota violemment en direction de sa collègue. « Casse-toi. » « Karev ... » « J'ai dit : casse. toi. T'es pas la seule médecin ici mais t'es la seule de nous deux à être inutile. Alors vire de ma vue. » La concernée leva les yeux au ciel, guère impressionnée par l'attitude farouche de Swan. L'habitude, sans doute. Ou la fierté. Elle s'apprêtait à en revenir à Clive, seulement, Babouchka la devança. Quittant le chevet d'Alexandre, elle s'approcha de leur géant préféré et lui fila derechef un trousseau de clefs dans le poing, qu'elle referma fermement. « Tu vas à la maison changer jogging moche et après, tu vas chez moi, mon beau. Il faudra manger quand on va rentrer, d'accord ? » asséna-t-elle avec un regard entendu - et son éternel accent à couper au couteau. Ah ! Babouchka ! Pas le genre à se mêler des affaires des autres, mais douée pour reconnaître la menace d'une éruption volcanique quand elle en voyait une. Les esprit avaient besoin de s'apaiser et ça ne risquait pas d'arriver s'ils restaient dans la même pièce pour le moment.
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Sujet: Re: could be the end of her world (swan) Lun 17 Juin 2019 - 23:29
could be the end of her world
Etait-ce le tonnerre qui grondait? Y avait-il de l’électricité qui traînait dans l’air? Pas encore et pourtant, Clive pouvait clairement le sentir dans le regard que Swan lui avait adressé, à deux doigts de dégueuler quelque chose de pas très joli. En même temps c’était rare que de la douceur sorte d’entre ses lèvres, seul son fils la méritait et encore, maintenant qu’il était gentiment en âge d’avoir un certain répondant, elle ne cherchait plus vraiment à y aller avec le dos de la cuillère lorsqu’il s’agissait de sa progéniture. C’est à cet instant que l’homme dont le charisme n’était plus à prouver, principalement avec ce training qui semblait avoir agité allègrement les ovaires de Fantania, s’assura que le stéthoscope de cette dernière n’était pas à portée de main de Swan. Elle aurait été capable de s’en saisir, peut-être pas dans le but de lui faire découvrir l’entrée des artistes mais de se faire gober par cette bouche à pipes, il en était persuadé. Seulement, un élément inattendu avait attiré l’attention, ce même bout de gamin qui avait fait hurler sa mère dans les couloirs de l’hôpital et qui désormais arrivait à bazarder d’un simple appel à l’aide toute la colère que le corps de Swan avait été prêt à déverser. «On lui a donné un anti-migraineux assez fort, on va te faire une ordonnance et ... » Des paroles que Clive avait fait mine d’écouter en acquiesçant, son regard quittant peu à peu Fantania pour le morveux encore à moitié conscient dans le lit. «Casse-toi.» C’était sec, tranchant et surtout assez clair. Suffisamment pour qu’il comprenne que cet air qu’avait pris la femme médecin pour calmer Swan n’allait rien arranger, elle allait se faire manger et Clive ne raterait cet échange pour rien au monde, il ne jouerait pas les sauveurs, Ô grand jamais. Raison pour laquelle l’éternel trentenaire s’était effacé en s’approchant du lit pour agripper doucement de sa main la cheville d’Alexandre à travers les draps, encore sous l’effet de ce qu’on lui avait administré. Le temps qu’il croise le regard du gamin, Clive lui avait adressé un petit clin d’œil, plus un sourire au moment de désigner d’un geste discret de la tête la blonde qui était en train de littéralement allumer Fanta-cruche. Il avait beau atteindre la quarantaine dans quelques mois, il y avait des choses dont il ne pouvait pas se passer et voir Swan ainsi l’amusait énormément. Mais c’était sans compter sur la relique en denim. Elle s’était levée vers lui afin de stopper sa petite-fille dans son élan, ou peut-être la marche assurée de Fantania vers lui. Peu importe, Clive n’avait pas compris pourquoi, encore moins en sentant sa main être fermement manipulée par mamie Karev qui y avait glissé ses clés. Depuis quand celle-ci venait interrompre des échanges pareils? Aux dernières nouvelles, c’était la première à en profiter quand Clive et Swan se crachaient saloperies sur saloperies. Du coup c’était presque muet qu’il avait finalement acquiescé de la tête en regardant Swan, Babouchka, Swan, Alexandre puis finalement Babouchla encore une fois en haussant les épaules, les yeux rivés sur la plus âgée du troupeau. «Babouchka, tu es quelqu’un que j’apprécie beaucoup mais tu es la dernière personne à pouvoir me faire une remarque sur la façon dont je m’habille.» qu’il avait dit en se reculant, manquant de percuter Fantania au passage, sentant encore le regard de grand-mère sur lui, comme si elle attendait qu’il accélère le mouvement. «C’est bon, j’y vais… A toute.» lâcha-t-il dans un long soupir, disparaissant derrière la porte qui s’était refermée derrière lui.
Une heure et quart plus tard, dans le même jogging qu’il n’avait pas trouvé utile de changer, il se retrouvait agenouillé devant les toilettes de l’étage. Des gants roses lui recouvraient les mains pendant qu’il frottait assidument l’émail à l’aide d’une brosse. On aurait pu penser que son visage était rouge écarlate dû à l’effort mais c’était surtout dû à la frustration, n’arrêtant pas de bougonner encore et encore. «Mais bordel, que quelqu'un réponde à ce putain de téléphone!» qu’il crie dans le sien juste à côté, en mode haut-parleur qui lui renvoyait toujours le même message: «Vous êtes bien sur la messagerie du zéro bla-bla…». Une heure et quart et pas la moindre réponse de Swan. Ça le rendait fou ce genre d’attitude, elle était incapable de répondre à son téléphone mais l'était par contre complètement lorsqu’il était question de l’appeler en plein milieu de la nuit lorsqu’elle était de garde, juste histoire de sortir l’australien de son sommeil et de lui rire au nez avant de raccrocher. Ouais, une heure et quart pendant laquelle il avait commencé à faire chauffer des lasagnes que Babouchka avait sûrement dû préparer pour le repas du soir dans la journée, laissant la cuisine dans un état déplorable que Mister Proper s’était empressé de nettoyer, avant de s’attaquer au salon en les attendant. Inutile de dire que tout cela avait pris une ampleur plus importante avec ce maniaque de service, forcé de se retrouver à l’étage où il avait changé les draps d’Alexandre qui allait retrouver son lit rapidement… ou alors celui de sa mère, raison pour laquelle Clive avait fait de même avec celui-ci. Et voilà comme il s’en était retrouvé à frotter rageusement le fond des chiottes jusqu’à ce qu’il n’entende finalement la porte d’entrée s’ouvrir, levant les yeux vers le plafond dans un hurlement de soulagement à peine masqué par la chasse d’eau qu’il avait tiré. Quelques secondes plus tard, il dévalait les escaliers, les yeux rivés sur le trio infernal qui venait d’arriver. «Ça vous serait pas venu à l’idée de répondre à mes appels, hein?» qu’il avait balancé, armé des gants rose qu'il avait fait claquer en les retirant, encore muni de cette brosse à chiottes qui aurait très bien pu être une sérieuse menace.
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Sujet: Re: could be the end of her world (swan) Mar 18 Juin 2019 - 20:09
Swan avait tout simplement décidé d'ignorer ce faux-frère qui lui servait de meilleur ami. Ce qui, mine de rien, était vachement plus difficile qu'on pourrait le croire. Déjà, parce qu'il était aussi haut qu'épais - rapport aux muscles, évidemment, rien à voir avec sa bedaine-naissante-dont-il-ne-fallait-surtout-pas-parler-ok-j'ai-pas-de-bide-hein-Karev-je-parle-de-ta-planche-à-pain-moi. Ensuite, parce qu'il trouvait malgré tout le moyen d'être drôle. Elle avait eu un mal certain à retenir un sourire en entendant la réplique faite à Babouchka. Même Alex avait grogné un rire ensommeillé. Pauvre enfant ignorant l'humeur massacrante de sa génitrice à l'encontre de son ultime figure paternelle. Alors, la blonde avait gardé les yeux obstinément tourné vers la chair de sa chair, le sang de son sang, la cause de tous ses maux. Enfin, non, pas tous. Connasse de Fantania. Enfoiré de Taylor. Qu'ils aillent tous les deux bien, mais alors bien, se niquer ! Ensemble ou séparément, pour l'effet que ça lui faisait !
Bref, notre furie fulminait, drapée dans une dignité que tout un chacun savait perdue depuis longtemps.
« Tu devrais répondre appel, Swan. » eut l'outrecuidance de conseiller Babouchka, alors que son téléphone sonnait pour la trouze millième fois, avec toujours la même tête de nœud tirant la langue s'affichant sur son écran. Le temps passait, ils attendaient les derniers résultats d'examens alors que Choura s'était remis à roupiller, blotti en position fœtale contre sa maman. Clive s'inquiétait. Ca lui faisait les pieds. Pour toute réponse, sa grand-mère reçue une œillade électrique. Toujours mieux qu'un tu devrais fermer bouche insolent. Même au comble des nerfs roulé en mille boules acides, elle ne se serait pas permise. Contrairement à d'autres, Babouchka Karev ne goûtait pas à ses gamineries. Cette dernière répliqua d'ailleurs d'un claquement de langue au-dessus de son tricot jaune poussin tout en secouant la tête. Puis, elle jeta un regard en direction d'Alexandre afin d'assurer qu'il était parfaitement endormi. « Peut-être que si vous couchez, moins de problèmes, ma fille. » Alors celle-là, elle ne l'avait pas vu venir ! A l'image d'un peu plus tôt, elle sentit sa mâchoire inférieure céder et ce fut un parfait poisson jeté hors de son bocal qui dévisagea son aînée. « Excuuuuuse-moi ? » Coucher de quoi ? Comment ? Enfin, non, pas comment, mais de quoi ? « Longtemps tension sexuelle, même moi je sens ! Beau garçon, belle fille, quoi difficile ? Arrêtez tout compliquer. Couchez. » La grimace qui agita les traits de la jeune femme, si elle avait été capturée sur l'instant, aurait été digne d'un meme. « Tu ... Putain, t'es dégueu', Babouchka ! Parle plus jamais de ça ! » Coucher ? Et puis quoi, aussi ? Quelle drôle d'idée ! « Moi je dis ça, je dis plus rien après. » Mais la vieille dame souriait crânement. Décidément, ils s'étaient tous ligués pour la faire chier, aujourd'hui !
Sur ces entrefaites, conversation ahurissante coupée courte par notre blonde à l'humeur massacrante, Fantania n'avait heureusement - oui, comme quoi - tardé à revenir avec les résultats et les papiers de sortie dument signés. Que Swan lui avait carrément arraché des mains, avant de prendre son petit tout groggy par la mail et de le reconduire à la voiture. Babouchka ayant pris le bus à l'allée - aucune personne saine d'esprit n'aurait laissé cette femme conduire un jour, elle la ramena également jusqu'à chez eux. Alex oscillait entre éveil et sommeil, ce dernier gagnant le plus souvent la partie. En voilà un qui allait filer directement pioncer en rentrant ! Peut-être même que sa mère ferait de même, dans la mesure où après sa garde additionnée à toutes ses émotions, elle commençait sérieusement à sentir les quarante-huit dernières heures passer. Alors que sa hargne absolument légitime - oui - commençait à s'étioler, elle en vint d'ailleurs à croire que tout rentrait dans l'ordre ... Jusqu'à ce qu'elle retrouve leur homme de ménage, brosse à chiottes à la main, les fustiger depuis l'escalier. Elle soupira bruyamment et ses épaules s'affaissèrent. « Y a pas d'réseau à l'hosto, ducon ! » Douceur et délicatesse, toujours. Et menteuse, en plus. Évidemment, elle ne trompait personne, mais bon, sur le moment, elle n'avait pas trouvé mieux ... Rouge de déception envers elle-même pour cette répartie absolument moisie, elle se dirigea droit sur son comparse, lui prit l'arme des mains et de ses franges encore dégoulinantes d'eau, elle lui désigna son fiston qui dormait debout. « Couche-le, faut que j'appelle ma mère pour la rassurer. » Teigneuse. Aussitôt dit, elle retourna près de son fiston, le gava de baiser et de "dors bien mon petit canard en sucre" et fila dans la cuisine, pensant être suivie par Babouchka. Sauf que mémé avait d'autres projets. « J'ai club de bridge. Il y a George. George bel homme et bon au bridge. Je rentre tard. » Un nez réapparut dans l'encadrement de la porte par laquelle Swan venait de disparaître. « QUOI ?! » « J'ai dit. T'as pas compris ? » « Mais qu'est-ce que vous me soulez tous, là ! Bordel ! » Pouf ! Redisparue ! Plantant là les deux hommes de sa vie avec une mère-grand déjà sur le départ. Laquelle renvoya une mine sentencieuse au nettoyeur. « Merci pour ménage. Très propre, très bien. Bon courage. » Et elle ne parlait bien sûr pas de "courage" pour assumer cet infâme jogging qu'il portait toujours, mais bien pour supporter l'ire de sa petite-fille. Il y avait fort à parier qu'en revenant, il la trouverait en train de se venger sur la vaisselle.
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Sujet: Re: could be the end of her world (swan) Dim 7 Juil 2019 - 23:36
could be the end of her world
Diantre. Venait-il réellement d’entendre cette excuse glisser entre les lèvres de cette blonde? Son visage s’était même avancé comme s’il s’attendait à quelque chose de plus de sa part, mais rien. Seul le ducon avait laissé à Clive l’espoir qu’il y ait encore quelque chose de Swan en cette femme. Il en reste bouche-bée, incapable de répondre quoi que ce soit, l’impression d’avoir une adolescente en face de lui. Qu’avait-on fait à Swan entre le moment où il avait quitté l’hôpital et celui où elle avait retrouvé sa demeure… ou celle de sa grand-mère plutôt? Les sourcils froncés au-dessus de ses yeux, il la regarde s’avancer et lui voler son arme pour la brandir en direction du zombie qui tenait à peine sur ses jambes. Il acquiesce malgré tout face à cet ordre qu’elle lui donne, ne se privant pour autant pas d’y aller de sa petite remarque. «Dis à ta mère qu’elle devrait plutôt s’inquiéter pour sa fille, il y a un truc qui tourne pas rond chez toi.» Et il ne disait pas ça pour les nombreux baisers qu’elle avait déposé sur les joues de son gosse, ni même ses mots doux qu’elle avait l’habitude de lui offrir contre son gré. Non, c’était bien plus grave et comme si ce n’était pas suffisant, il avait fallu qu’il y ait cet échange entre Swan et Babouchka pour affirmer encore un peu plus la chose. S’il avait su qu’une femme qui ne baisait pouvait devenir aussi instable, il lui aurait refilé le numéro de son collègue qu’elle lui avait demandé il y a quelques temps. Heureusement qu’Alex semblait trop groggy pour faire attention à tout ça, Clive le poussant vers les escaliers avant de devoir le rattraper par l’épaule en le voyant vaciller. «Tu vas pas t’y mettre toi aussi…» qu’il grogne alors qu’Alex reste immobile, laissant comprendre à la seule figurine masculine de la maison qu’il allait devoir le porter. Décidément il n’était pas au bout de ses peines même si Babouchka lui avait laissé un peu de répit en le remerciant… et en compatissant même. «C’est moi qui te remercie de me laisser dans la merde. Georges a intérêt d’en valoir la peine, sinon on devra parler toi et moi.» place-t-il avant de lui adresser ce qui semblait être un sourire. Puis rapidement, il fait basculer Chourra en arrière, un bras soutenant son dos et l’autre ses jambes, le portant telle une princesse à l’étage où il finit par l’installer dans son lit qu’il avait pris soin de préparer. «Par contre, compte pas sur moi pour retirer tes vêtements…» dit-il en le recouvrant de la couverture, ébouriffant ses cheveux au passage avant de se diriger vers le porte et d’être interrompu dans son élan par la voix faiblarde de la belle au bois dormant. «Tu pourras dire quelque chose à maman de ma part?» Redressant le menton pour pousser Chourra à parler, il s’appuya contre l’encadrement de la porte dans l’attente du message à transmettre. «Que j’ai tout entendu à l’hôpital et que Babouchka, elle a raison. Moi aussi je sens la tension.» «Quelle tension?» qu’il s’interroge sans avoir de réponse, Alexandre se contentant de lui tourner le dos et de se mettre en boule, prêt à se faire emporter par les bras de Morphée.
C’est alors la mine songeuse qu’il ferme la porte derrière lui et descend les escaliers pour rejoindre Swan dans la cuisine. Il l’observe quelques secondes sans rien dire, préférant voir si elle semblait encore à cran ou non. Seulement le silence, c’est pas quelque chose qui colle avec elle et il le sait que trop bien. Alors évidemment, il n’allait pas manquer de remettre un peu d’huile sur le feu. «T’as eu le temps d’appeler ta mère? Ou bien t’avais pas de réseau ici non plus? Pauvre conne…» Il aurait pu se passer de faire allusion à sa répartie manquée de tout à l’heure, mais c’était bien trop tentant. Le pire dans tout ça, c’est que ça le faisait sourire et il ne s’en cachait pas. Ça aurait au moins le mérite de la faire réagir et dans le pire des cas, elle lui cracherait un truc à la gueule, rien de bien inquiétant… au contraire, ça pourrait même le rassurer. S’abaissant finalement pour atteindre le four, il retira le plat de lasagnes pour le poser devant lui tout en cherchant des assiettes du regard. «Tu manges avec moi?» demande-t-il en commençant à séparer en plusieurs parties les lasagnes, gardant en tête la demande de Chourra qui l’intriguait mine de rien. «Vous avez parlé de quoi avec ta grand-mère à l’hôpital?» qu’il commence avant de se tourner vers Swan. «Car apparemment, ton fils donne raison à Babouchka.» Et sentant le regard de Swan se faire pesant sur lui, il hausse les épaules, l’air détaché, pas vraiment concerné après tout. «Ouais, une histoire de tension, j’ai pas vraiment compris ce qu’il me baragouinait ton morveux.» qu’il conclue en portant son attention sur la lame du couteau contre laquelle il venait de faire glisser son index pour récupérer les restes de lasagnes.
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Sujet: Re: could be the end of her world (swan) Mer 17 Juil 2019 - 19:57
Toute la concentration de Swan était focalisée sur le fait de ne pas, surtout pas faire s'entrechoquer la vaisselle alors qu'elle la rangeait. En même temps que sa mère, Alexandra, lui faisait subir un monologue à l'autre bout du fil, la blonde devait vraiment, mais alors genre vraiment-que-t'imagines-même-pas-gros, faire appel à un self-control digne d'un maître yogi. Premièrement, parce que si elle pétait une assiette, Babouchka allait lui péter ses dents à elle. Deuxièmement, parce que si sa mère soupçonnait son agacement, ce serait un prétexte tout trouver pour élever le ton. Alexandra adorait se disputer. Chez certaines personnes, la passion, c'était le kéno ; chez d'autres, c'était de s'avoiner, de préférence avec leur progéniture, laquelle avait aussi une tendance non négligeable à s'emporter. Or, la jeune femme se sentait déjà suffisamment au bout du rouleau sans se mettre à jouer les poissonnières par 4G interposées. « Il a un bon traitement et j'vais prévenir l'école. Ça ira. » qu'elle s'efforça de ne pas marmonner pour la pénultième fois à la moitié de russe qui soliloquait toujours. Finalement lasse, elle posa son smartphone sur le plan de travail. Maman pouvait bien parler au formica, peu de chances qu'elle sente la différence. «T’as eu le temps d’appeler ta mère? Ou bien t’avais pas de réseau ici non plus? Pauvre conne…» Même pas libérée d'un boulet que le mieux attaché de tous repointait le bout de son nez. Lui tournant le dos, elle souffla profondément de ses narines dilatées, lâchant un : « Va chier. » d'une éloquence toujours indéniable. Et ce serait tout. Et elle ne lui parlerait pas. Parce qu'elle ne voulait pas lui parler. Parce que c'était un con. Voilà. Et puis c'est tout merde fait chier me saoule ok. Maturité puissance mille. Clive s'en rendait-il seulement compte ? En tout cas, il faisait mine de rien. Ça fleurait bon les lasagnes de Babouchka sorties du four, elle salivait mais non, elle ne lui ferait pas le plaisir de ... « Donne ça, j'crève la dalle ! » Pivotement brusque, faucon fondant sur sa proie faite de pâtes et de viande hachée, cuillère à soupe déjà dégainée, son pauvre ami avait à peine séparé les parts qu'elle y fourrait l'ustensile d'un large geste du poignet. Ah douce nourriture bénie du grand R'hlorr ! Elle enfourna une bouchée, mastiquant avec la délicatesse d'un pachyderme au bord du coma. Peut-être que cela allait l'aider à redescendre et ... «Vous avez parlé de quoi avec ta grand-mère à l’hôpital?» Quoi mémé ? Quoi l'hôpital ? Il voulait de qui de quoi ? D'un sourcil haussé, elle l'invita à se montrer plus précis, rapport à sa mémoire-passoire et au fait que mine de rien, elles avaient parlé d'un tas de choses - non. Grand-mère et petite-fille n'étaient pas des habituées des longues conversations ni du badinage aussi, craignait-elle justement que le sujet auquel il faisait allusion soit celui de la gênance absolue. Et nous avions un gagnaaaaaaaaaant ! Elle qui était persuadée que son fiston pionçait lourdement, avait en réalité l'oreille qui trainait. L'oreille de Moscou. Petit merdeux. Il lui revaudrait ça. « J'sais pas, moi. » répliqua-t-elle, à ce point crédible qu'elle vit son meilleur ami la dévisager avec le plus grand scepticisme. La Karev pouvait avoir pléthore de compétences, toutefois, le mensonge n'en faisait pas partie. Mais alors, pas du tout. Genre, Choura savait depuis l'âge de quatre ans comment on "faisait les bébés". Limite si elle ne lui avait pas fait un dessin anatomique de la chose. Compétence éducative là aussi proche de zéro.
Clive insistait. Alors, elle fit ce qu'elle faisait de mieux. S'énerver. « J'sais pas je te dis ! Tu me fais chier, tiens ! Retourne rouler du cul et faire des bisous à Fantapute et lâche-moi le grappin ! » Ca y est, la cuillère avait cogné contre le plat et un verre un peu trop près de son bras voltigeur - comprendre qu'elle avait mouliné des bras de rage - s'écrasa sur le carrelage. « SWAN ? SWAN RÉPOND A TA MÈRE ! » Et merde, elle l'avait oublié celle-là ! S'éloignant de son ami, elle récupéra le téléphone, lâcha un « c'est bon, y a Clive, j'te rappelle OUI JE TE RAPPELLE NON JE SAIS PAS QUAND OH ET C'EST BON ALLEZ SALUT » d'une voix beaucoup trop forte, avant de rejeter rageusement l'appareil. La tornade Swan s'était levée, annonçant des vents force dix. Elle reprit son rangement véhément, assiettes et couverts produisant un ballet sonore des plus irritants. « Des questions, toujours des questions là ! "Comment ça tu savais pas qu'il faisait des migraines ton fils, Swan ?" ! "Pourquoi tu ralentis pas la cadence Swan ? Il a besoin de sa mère cet enfant !" ! " Madame Karev-Keynes, pourquoi le bulletin d'Alexandre n'était-il pas signé à la dernière lune ? Vous ne vérifiez pas ses devoirs ?" ! "Pourquoi t'es en colère qu'il flirte avec l'autre connasse, Swan ?" ! " Pourquoi tu baises pas une bonne fois pour toutes avec Clive, Swan ? Que tu prennes ta pétée et qu'on n'en parle plus ! " ! POURQUOI POURQUOI POURQUOI MAIS JE VOUS EN POSE DES QUESTIONS MOI ?! » Quasi quarante-huit heures sans sommeil. Douze à s'inquiéter pour son mioche. Décompensation complète. Burn-out du cervelet gauche. Moulinage extrême de tous ses membres valides. Et vlan ! Ce fut tout l'égouttoir et ce qu'il restait dessus qui rejoignit les bris de verre, dans un fracas d'une violence inouïe. Oups