(hot) still it's a real good bet that the best is yet to come (isling)

Aisling acquiesça d'un signe de tête, bien sûr qu'elle le tiendrait au courant de tout, dans la mesure du possible de la vulgarisation scientifique dont elle était capable. Elle savait que sur ce qui était protection de la Nature, Isaiah et elle étaient sur la même longueur d'onde. Même s'il était bien plus drastique qu'elle sur le choix de son mode de vie.

-Bien sûr, tu seras le premier à qui j'enverrais ma thèse une fois qu'elle sera publiée.

Elle lui sourit tendrement, elle n'était pas certaine qu'il comprenne tout à ce qu'elle pourra écrire dedans, comme les tests statistiques ou encore tout ce qui pouvait se rapporter à la biologie cellulaire. Pas qu'il était stupide, ce n'était seulement pas son domaine d'expertise. Mais elle serait là pour lui expliquer.

S'il y avait bien une chose qui différenciait Isaiah de tous les autres hommes qui avaient pu avoir une place dans le cœur d'Aisling, c'est qu'elle avait apprit à l'aimer bien avant de partager son lit. Leur relation charnelle n'en était que plus forte, plus importante pour la blonde. C'était sans doute pour cela qu'elle avait aussi mal vécu son blocage, malgré toute la tendresse d'Isaiah. Mais elle se rattraperait, et elle n'avait pas besoin de lui dire pour qu'il le sache, surtout s'il venait habiter chez elle et qu'il partage chacune de ses nuits.

Elle eut un sourire amusé alors qu'il qualifiait de trop élevé le défi qu'Aisling proposait. Mais l'idée du château de sable lui plaisait beaucoup. La blonde hocha la tête avant de prendre sa fille contre elle pour sortir de la caravane. Ça faisait bien longtemps qu'elle-même ne s'était pas amusé à construire avec du sable, sur le rebord d'une plage. Elle déposa Siobhan sur la plage, à une distance raisonnable de l'eau.

-Alors ma puce qu'est-ce que tu veux faire ? Une grande muraille pour arrêter la mer ?

Elle releva son regard vers Isaiah.

-Je suis sûre que Tonton Isaiah est très doué et pourra t'aider, même avec le sable.

Isaiah sourit, fronçant légèrement les sourcils. « Une fois publiée ? D’accord, Madame-je-n’ai-pas-besoin-des-critiques-et-du-second-regard-de-mon-copain-avant-de-soumettre-ma-thèse. » Il rigola, après avoir repris son souffle. Il pensait qu’avec ce travail de longue haleine, les gens demandaient généralement à leur entourage proche de lire et relire, mais peut-être aussi qu’à ce niveau-là, ce n’était plus nécessaire. Sans doute que l’opinion de son directeur de thèse serait largement suffisant pour l’orienter jusqu’à la publication. Isaiah n’était pas réellement vexé ou déçu de ne pas être en avant-première, et puis, il se connaissait, il poserait de toute façon un tas de questions quotidiennes à Aisling sur sa progression. Elle passerait presque autant de temps à lui expliquer les notions qu’à rédiger, si elle ne l’arrêtait pas. Du coup, il ne serait pas d’une très grande aide, au contraire. Bref, après ce court mais délicieux repas, Isaiah décida de proposer une activité afin de s’amuser un peu en attendant le passage à la nouvelle année. Il faisait encore beau et chaud dehors, le soleil illuminait juste assez la plage de ses chaudes couleurs de sommeil. C’était le décor idéal pour aller construire quelques châteaux de sable de leurs mains. Aisling et Siobhan semblèrent aimer l’idée, et les trois ensembles se rendirent quelques mètres plus loin, au bord de l’eau, à la limite de là où les vagues s’épuisaient. Leur construction serait sans doute emportée pendant la nuit, mais ce n’était pas bien grave. Les souvenirs, eux, resteraient. Isaiah sourit quand les grands yeux de la petite blonde se posèrent sur lui. « Oui, une grande muraille ! Comme ça, ni la mer ni ses pirates ne vont venir briser notre château ! » Château qui, pour le moment, ne ressemblait qu’à une bute de sable ramené par les mains de l’ébéniste. Isaiah avait pris avec lui quelques pots pour contenir l’eau et réaliser des formes avec le sable. « Tiens, devant ça, on va faire un mur. Tu m’aides ? » Demanda-t-il à Sio en lui montrant comme faire. Il érigea un mur de sable de trois pouces de haut, aidé d’Aisling, et de Siobhan qui reproduisait ses mouvements et ajoutait à la structure, dans sa longueur.

Elle se mit à rire alors qu'Isaiah faisait le vexé. Elle savait très bien que ce n'était pas réellement le cas. Il n'était pas susceptible, et avec elle, c'était une bonne chose parce qu'elle ne débordait pas de tact.

-Disons que tu pourrais corriger mes fautes d'orthographe, mais no offense sur le fond de l'article, je suis pas sûre que tu sois totalement compétent.

Et ce, même s'il avait un esprit affûté.
Ils sortirent sur la plage, se rapprochant de la mer pour entamer la construction d'un château de sable. Isaiah expliqua à Siobhan qu'ils allaient faire une grande muraille pour protéger leur construction. En le voyant ainsi se prêter au jeu, un large sourire orna le visage de la jeune femme. Il était incroyable, avec sa fille, avec les enfants en général sans aucun doute, avec les êtres humains en général, aussi. Elle ne pouvait rien faire Aisling, sauf les regarder, admirer leur complicité. L'admirer lui. Sortant de sa douce torpeur, elle l'aida à modeler un petit mur de sable, se rapprochant de lui, elle vint lui voler un baiser, posant ses lèvres contre les siennes, au possible, à l'abri du regard de Siobhan.

-Tu as un diplôme en construction de château de sable, monsieur le roi Isaiah ?

« None taken. » Déclara Isaiah avec un sourire lorsqu’Aisling le prévenait de ne pas s’offenser, alors qu’elle lui disait qu’il n’avait sans doute pas les compétences pour se montrer critique face à ses recherches. « Même pour les fautes d’orthographe, tu sais … c’pas trop ma tasse de thé non plus. J’crois que je me contenterai de lire tes conclusions, normalement ça devrait être assez vulgarisé pour l’ignorant que je suis, non ? » Demanda-t-il avec une pointe d’humour. Il ne se rabaissait pas avec sérieux, il était juste bien à l’aise d’admettre ses limites. On ne pouvait pas tout savoir, ni tout comprendre. Ils avaient chacun leurs forces, Aisling et lui, dans des champs d’expertise complètement différents et ça ne posait jamais de problème. Justement parce qu’ils ne cherchaient pas à se croire supérieur. Bref, tous les trois se rendirent finalement sur la plage pour profiter un peu de l’extérieur – puisque l’intérieur n’avait franchement rien d’amusant ou de confortable. Ayant apporté tout le nécessaire improvisé pour construire un château de sable, Isaiah s’attela sans plus tarder à la tâche, intégrant le plus possible Siobhan à ses gestes, malgré son jeune âge qui ne lui permettait pas de contribuer autant qu’elle l’aurait sans doute désiré. Aisling passa les premières minutes à les regarder, un sourire aux lèvres, mais Isaiah était bien trop concentré dans ses plans mentaux et son exécution de la chose pour le remarquer. C’est lorsqu’elle déposa un baiser sur ses lèvres qu’il se mit enfin en pause, pour profiter de ce contact chaleureux, un sourire sur ses lèvres pincées alors qu’il l’embrassait trop brièvement. « Si c’est un diplôme qu’on peut obtenir après des années de vacances à la mer, entre les âges de 3 à 10 ans, alors oui, j’étais même premier de classe. » Il rit. Isaiah ne parlait pas souvent de son enfance, parce qu’à ses yeux les moments marquants de sa vie avaient commencé lorsqu’il avait acquis sa liberté vis-à-vis de ses parents, mais ça ne l’empêchait pas d’avoir quelques beaux souvenirs à se remémorer. « Ne me dis pas que tu n’as jamais fait de château de sable, Lingling. » Releva-t-il alors qu’il voyait bien qu’elle participait un peu moins.

Elle esquissa un léger sourire quand il lui dit que l'orthographe ce n'était pas sa tasse de thé. Pourquoi est-ce que ça ne l'étonnait pas ? Tel qu'il était, elle était certaine pour toutes les réformes orthographiques et grammaticales qui simplifiaient la langue anglaise. Et elle n'était pas spécialement contre ce genre de choses à vrai dire. Elle n'était pas plus élitiste que ça.

-Je pense que oui, tu devrais t'en sortir.

Les lèvres d'Isaiah lui manquait, beaucoup d'autres choses de lui, lui manquaient. Mais, malgré son impulsivité, elle avait apprit à se tenir devant sa fille. Elle se mit à rire alors qu'il disait qu'il avait obtenu ce diplôme après innombrables années de vacances à la mer enfant. Ça lui plaisait d'imaginer un petit Isaiah faire des châteaux de sable. Il était sans aucun doute un enfant adorable. Mais connaissant Isaiah, il ne devait avoir aucun film de lui enfant à porter de main.

-Tu sais, mes parents habitent à Wellington, la plage c'est un peu ma deuxième maison.

Les heures passèrent, ils élevèrent une grande muraille pour protéger le château de sable de la mer. Ils eurent une lutte acharnée avec l'océan pendant laquelle Siobhan riait aux éclats alors que les vagues montaient au-dessus de leurs barrières. Aisling se roula dans le sable avec sa fille, réellement heureuse. Mais l'heure tournait et il était temps de coucher la petite tête blonde. Ils abandonnèrent donc leur construction. La Néo-Zélandaise glissa sa fille dans le petit lit mis au point par Isaiah après le rituel habituel du coucher. Il n'était plus très loin de minuit. Ils s'installèrent donc sur la banquette de la caravane en attendant le décompte. La blonde dans les bras de son amoureux, à parler de tout et de rien, lui racontant ses souvenirs de plage. Elle se sentait rarement aussi bien que contre lui. Puis, l'heure du crime.

-Bonne année !

Elle sourit, nouant les bras autour de son cou avant de l'embrasser. Un nouveau chiffre dans la date ne changerait sans doute pas grand chose à sa vie, mais c'était tout de même une bonne raison de passer une soirée agréable avec ceux qu'on aime.

-Tu sais, j'ai toujours eu envie d'essayer quelque chose sur la plage...

Elle le regardait, un sourire légèrement coupable sur les lèvres alors que ses doigts enlaçaient les siens.

Le monde tout entier était la deuxième maison d’Isaiah, la plage y comprise. Enfant, comme adulte, il avait fait de cette terre son terrain de jeu, toujours dans le plus grand respect de ce qui l’entourait. Il sourit à Aisling en l’entendant lui dire que le sable et la mer avaient aussi été, pour elle, un endroit significatif dans son enfance. Il l’imaginait, cette belle tête blonde, plus jeune, jouant avec Aslander comme eux deux le faisaient actuellement. Deux grands enfants, et Siobhan, qui mettait tout son cœur dans la réalisation de ce mur, même si la contribution n’était que minime. « Tu devais avoir une deuxième maison plutôt envahie de touristes. » Fit-il remarquer à la blague. Il était vrai que les plages de Paraparaumu devaient être plus tranquilles. Il avait tout l’espace nécessaire pour y construire ses châteaux et y inventer ses histoires, peut-être même avait-on trop laissé libre cours à l’imagination d’Isaiah, dans ces contextes. Ça avait fait de lui le grand rêveur qu’il était aujourd’hui. Les heures filèrent et sans même les voir s’écouler, ils avaient érigé une grande muraille de sable devant leur château. Malgré les efforts, l’eau qui montait de plus en plus vers la plage se déversait par vagues sur leur création, la détruisant un peu plus à chaque passage. Tous les trois riaient, à voir les murs s’écrouler, à voir l’eau s’infiltrer. Isaiah imitait les habitants du royaume en train de sonner l’alarme, ils riaient de bon cœur à chaque fois, et puis lorsque les bâillements de Siobhan se firent trop fréquents, ils décidèrent de regagner la caravane. Ils reviendraient demain matin constater ce qu’il resterait de leur construction, Isaiah l’avait promis à la petite. Une fois cette dernière endormie, ils posèrent le téléphone d’Aisling sur le rebord de la fenêtre au même niveau que la banquette sur laquelle ils s’étaient assis, et attendirent de voir les chiffres changer. Au 00 :00, Isaiah plongea son regard dans celui de la blonde et sourit. « Bonne année ! » Dit-il à voix basse avant de l’embrasser. Quand Aisling mentionna avoir toujours voulu essayer quelque chose sur la plage, Isaiah arqua un sourcil, amusé mais aussi tenté, parce que leurs corps ne se retrouvaient pas aussi souvent qu’avant et elle lui manquait terriblement. Il jeta un coup à Siobhan endormie. « Tu crois qu’on peut la laisser dormir ici pendant qu’on va à l’extérieur ? » Demanda-t-il en chuchotant, reportant son attention sur la jeune femme. Elle dormait à poings fermés et puis, ils ne seraient pas bien loin …  

Aisling se mit à rire à sa remarque. Effectivement, la capitale était une ville plutôt touristique, même si elle n'égalait sans doute pas Paris. Elle ne savait pas quelle place occupait la Nouvelle-Zélande dans le classement des villes les plus touristiques. Elle savait très bien qu'Isaiah n'était pas très friand des touristes. Lui, il était plutôt du genre à fuir dans l'endroit le plus paumé du monde pour pouvoir profiter de la culture du pays.

-Effectivement, mais je ne crois pas que ça m'ait traumatisé. Il faut dire que je parle pas mal de langues.

Elle ne disait pas ça pour se vanter, c'était seulement un fait. Sa mère était traductrice, et elle avait mis un point d'honneur à lui apprendre les langues qu'elle savait elle-même parler.
Ils restèrent un moment encore sur la plage, à jouer entre le sable et l'océan. C'était le genre de moments qui restaient gravés dans la mémoire d'Aisling, le genre de moments qu'elle ne voulait jamais oublier. Mais il fallait tout de même y mettre fin, parce que c'était l'heure pour petit Siobhan de se coucher. La mère, elle, n'avait pas l'intention de s'endormir tout de suite.

Minuit passée, Aisling avait, en quelque sorte, décidé de fêter la nouvelle année comme il se doit. C'était sûrement moins pire pour Siobhan qu'ils s'éloignent un peu d'elle, plutôt que de faire ça sous son nez, même si elle dormait. Sans doute que les grands moralisateurs leur auraient dit qu'ils n'avaient qu'à se retenir, surtout si ce n'était pas pour procréer. Mais elle les emmerdait bien cordialement.

-J'ai toujours les babyphones avec moi.

Elle lui sourit, attrapant le sac qu'elle avait apporté, retirant les babyphone avant de se glisser prés du lit de Siobhan pour le poser tout prés, gardant le second dans sa main avant d'attraper une couverture et de la tendre à son amoureux avec un large sourire sur les lèvres. Subitement impatiente, elle attrapa le poignet d'Isaiah pour le tirer derrière elle jusqu'à la plage, passant ses bras autour de son cou pour l'embrasser une fois qu'ils furent à quelques mètres de la caravane.

À la réplique d’Aisling, concernant les touristes et toutes les langues qu’elle parlait, Isaiah fronça les sourcils en souriant. « Alors tu espionnais les touristes en faisant mine de ne pas comprendre ce qu’ils disaient ? Ah, ouais, je vois mieux maintenant pourquoi ça ne te dérangeait pas. » Elle pouvait alors s’amuser, gamine, à s’immiscer dans la vie des gens, peut-être même les juger sur ce qu’ils disaient, sans que ça ne paraisse. Bien sûr, il la taquinait, il savait qu’elle n’était probablement autant machiavélique, ou alors peut-être que si, mais on s’en foutait un peu au fond. Lui-même était de nature assez curieuse, même s’il prônait le vivre et laisser-vivre. Ça ne l’empêchait pas s’intéresser énormément aux autres, parfois un peu trop. Bref, les deux amoureux continuèrent à jouer les mains dans le sable avec Siobhan, comme la petite famille parfaite et typique qu’ils n’étaient pourtant pas du tout. C’était tout de même à s’y méprendre, par moment. Ce magnifique moment tira toutefois à sa fin lorsque l’heure avancée obligea les deux adultes à aller coucher la plus jeune pour sa nuit. Eux n’avaient toutefois pas dit leur dernier mot concernant cette nouvelle année. Si Siobhan allait rentrer dans l’année 2019 assoupie et paisible, eux débuteraient cette première journée yeux dans les yeux, leurs lèvres scellées dès la première seconde de la nouvelle heure. Sans plus attendre, l’attente ayant assez durée, Aisling proposa qu’ils s’éclipsent vers la plage afin de se retrouver, se retrouver complètement. S’étant senti physiquement trop éloigné d’Aisling depuis quelques semaines, Isaiah fut excité rien qu’à cette idée se dessinant dans ses pensées, mais il se ramena lui-même sur terre en pensant à Siobhan. Heureusement, la jeune maman avait la solution qui leur permettrait de la laisser seule le temps de cet instant magique. Isaiah suivit donc sa petite amie jusqu’à la plage, où il étendit la couverture sur le sable avant d’embrasser Aisling avec ardeur. Les orteils enfoncés dans le sable, l’homme sentait ses genoux faiblir sous le poids de la tentation, il allait bientôt céder et allonger Aisling sur la couverture pour l’aimer comme il savait si bien le faire, connaissant ses envies et ses préférences sur le bout de ses doigts – et c’était le cas de le dire. Au-dessus d’eux, les feux d’artifices de minuit explosaient en une pluie de confettis, projetés à des kilomètres de là, sans doute en provenance de bateaux. Il esquissa un sourire en les regardant, détachant momentanément ses lèvres de celles de la blonde pour admirer le spectacle. Il leur épargnerait les commentaires sur la pollution. Il tenait quand même un peu à la magie, Isaiah. Il retrouva finalement les lèvres d’Aisling, l’enlaçant de ses longs bras qui auraient voulu ne jamais la laisser partir. Avec elle, la notion d’éternité effrayait un peu moins l’artiste.

Aisling se mit à rire quand Isaiah l'accusait d'espionner les conversations des touristes. Elle n'allait pas nier, ça lui arrivait. Enfin, quand les conversations semblaient intéressantes évidemment. Généralement, comme les touristes étaient convaincus que personnes ne parlaient leur langue et donc les comprenaient, ils se mettaient à parler de choses parfois cocasses.

Minuit avait sonné, et les idées d'Aisling avaient gentiment suivi leur cours, sans ne souffrir d'aucune objection. Les pieds dans le sable, la couverture était déjà étendue au sol alors que leurs lèvres se retrouvaient une nouvelle fois. La Aisling autrefois débridée avait doucement laissé place à la jeune maman, responsable, et amoureuse. Avant Isaiah, la blonde ne s'était jamais senti capable d'être exclusive. Mais avec lui, c'était comme une évidence.
Au creux de ses bras, les feux d'artifice leur fit lever la tête. Un large sourire apparu sur les lèvres de la jeune femme. Elle plongea de nouveau son regard dans celui d'Isaiah avait de répondre à son baiser.

-Je trouve le cadre idyllique.

Elle l'entraîna avec elle sur la couverture. Elle se glissa au-dessus de lui, parcourant son cou de ses lèvres alors que ses doigts caressaient doucement le bas de son ventre. Elle se sentait s'enflammer juste à son contact, ce contact qui lui avait manqué.

Ils n’étaient pourtant pas de ceux à baigner dans la romance, Aisling et Isaiah. C’était même tout le contraire ; ils s’éloignaient du couple typique et niais qu’on peut s’imaginer quand on s’imagine l’amour avec le grand A. Pourtant, leur A était grand, bien plus grand qu’eux-mêmes, bien plus grand que la raison. Ça ne les empêchait toutefois pas de rester fidèles à eux-mêmes et de ne pas se laisser emporter par les amours idéaux des autres. Cette nuit toutefois, alors que les douze coups avaient sonné et que la nouvelle année faisait son entrée grandiose avec les feux d’artifices de toutes les couleurs au-dessus de leurs têtes, ils s’autorisaient à apprécier ce moment magique, aussi cliché soit-il. Ils savaient fort bien qu’ils n’avaient pas à se comparer à qui que ce soit, ils étaient qui ils étaient et c’était suffisant. Nul besoin de se poser mille et une questions. Alors, quand Aisling souligna le cadre idyllique de ce moment, et qu’elle l’entraîna avec elle sur la couverture, il la contempla avec un sourire et des étoiles dans les yeux, rivalisant avec les lumières dans le ciel. Il s’allongea à ses côtés avant de la laisser se glisser par-dessus lui, posant ses mains contre ses fesses sur lesquelles ses doigts dessinaient des ronds de caresses. Il utilisa le peu d’abdominaux qu’il avait pour élever légèrement son corps, juste assez pour s’emparer des lèvres de la blonde qu’il rejoignit pour une énième étreinte, avant de laisser ses épaules retrouver le sable. Dans ce même mouvement, Isaiah avait agrippé le tissu du chandail d’Aisling afin de le faire passer par-dessus sa tête, entraînant le vêtement avec lui et loin d’elle. Il avait beau s’endormir si souvent contre son corps, sa peau complètement mise à nue lui avait terriblement manqué. Sans doute était-ce pour cette raison que l’empressement de l’homme se faisait davantage sentir qu’à l’habitude.

Si on lui demandait, elle ne saurait sans doute pas mettre des mots sur ce qu'elle aimait chez Isaiah. Mais cette façon qu'il avait de la regarder la rendait un peu plus amoureuse à chaque fois. Depuis qu'elle était avec lui, les choses semblaient si simples... Elle pouvait se laisser aller au bonheur sans se dire qu'elle se prendrait bientôt un retour de manivelle en pleine figure. Elle avait l'impression que le bon karma d'Isaiah pouvait compenser le sien.

Son regard perdu dans le sien, elle sourit avant qu'il ne l'embrasse, glissant sa main dans ses cheveux en lui rendant son baiser. Elle leva les bras, l'aidant à retirer son haut avant d'en faire de même avec le sien. Alors que le dos d'Isaiah retombait sur le sable, elle laissa ses doigts caresser sa peau, effleurant son ventre, remontant sur son torse avant que ses lèvres ne viennent se perdre dans son cou. Peut-être qu'en temps normal ils auraient prit un peu plus leur temps, ou même, qu'ils auraient attendu un autre moment pour ne pas laisser Siobhan seule dans la caravane. Mais ça faisait beaucoup trop longtemps qu'ils ne s'étaient pas retrouvés l'un contre l'autre de cette façon. La blonde se redressa, faisant glisser son jeans au sol, le laissant dans le sable. Le bruit de la mer derrière eux faisait un doux fond sonore. Alors que le vent effleurait la peau d'Aisling, lui donnant la chaire de poule, la jeune femme se recoucha prés de lui, pressant sa peau contre la sienne, ses lèvres contre les siennes.

Isaiah n’avait jamais forcément cherché l’amour, pour lui ce n’était pas l’unique source de bonheur, ce n’était pas ça l’objectif ultime de sa vie contrairement à certaines personnes qui passaient leur existence à chercher puis à désespérer de ne pas vivre le conte de fées promis aux enfants. Lui, c’était plutôt l’amour qui l’avait trouvé, à deux reprises seulement. Et il comprenait aujourd’hui que l’amour était vaste, que l’amour n’existait pas d’une seule et unique manière. Ses deux relations avaient été totalement différentes, deux extrêmes, et au bout du compte c’est Aisling qui avait le plus appris à Isaiah, parce qu’elle lui avait ouvert d’autres horizons. Surtout, surtout, elle lui avait offert une maison, un endroit où il se sentait chez lui plus qu’ailleurs dans le monde, une place vers laquelle il reviendrait sans doute toujours, maintenant. Lui qui s’était toujours qualifié de nomade avait maintenant un chemin à reprendre pour revenir à quelque part, pour revenir vers elle. C’était sans doute la plus belle découverte qu’un homme n’appartenant à nulle part pouvait faire. Et s’il aimait Aisling pour toutes sortes de raisons, celle-ci en était une toute particulièrement magique. Aussi magique que ce moment durant lequel il retrouvait sa peau nue, doucement éclairée par la lune et colorée par intermittences de rouge, de bleu, de mauve, selon les feux d’artifices qui explosaient à l’horizon. Ces seuls instants de lumière lui permettaient de discerner les traits de son visage et son cœur explosait à chaque fois plus fort encore que les artifices. L’artiste la contempla alors qu’elle s’était redressée afin de retirer le bas de ses vêtements, et dans l’empressement il en fit de même avant qu’elle ne revienne s’allonger à ses côtés. Leurs deux corps à présent nus tressaillaient tantôt en raison du vent frais contre leur peau, tantôt en raison des caresses qu’ils s’offraient après une trop longue attente. Il l’embrassait, pressant ses lèvres contre les siennes avec la même ardeur qu’il pressait le bas de son corps contre le sien. Ses jambes jouaient avec celles d’Aisling, s’emmêlant dans une douce dance irrégulière. Puis, il bascula par-dessus elle, ses avant-bras posés de chaque côté de la tête de la blonde pour maintenir son poids. Une de ses mains glissa ensuite lentement le long de la cuisse gauche de sa copine pour l’écarter légèrement et la relever contre lui, entrouvrant les jambes de l’étudiante. Jamais il ne cessa de la couvrir de baisers, peu importe où ses lèvres se posaient, il l’aimait toute entière.

Les lèvres d'Aisling harcelaient sans répit celles d'Isaiah, les pressant contre les siennes, les mordillant avec envie. Leurs langues dansaient doucement tandis que bassins se pressaient l'un contre l'autre, presque instinctivement. Leurs jambes s'emmêlant, s'appelant dans le silence le plus totale, elle se laissa glisser sous lui. D'ordinaire, ils étaient plus doués en préliminaire, mais aujourd'hui ils semblaient s'accorder sur le fait qu'ils avaient été séparés bien trop longtemps. A ce niveau-là en tout cas. Aisling, qui avait toujours eu l'habitude d'être sexuellement très active, s'était parfaitement faite à l'exclusivité d'Isaiah. Elle était bien, avec lui. Il lui suffisait, même si leurs moments se faisaient beaucoup trop rares. Elle laissa ses doigts s'insinuer dans ses cheveux, bien décidée à ne pas perdre le contact de son amoureux. Son regard, lui, c'était déjà perdu dans le sien. Son cœur battait de plus en plus vite alors qu'il écartait ses cuisses. Elle frissonnait de plus en plus alors que ses lèvres parcouraient son corps. De légers soupirs s'échappaient de ses lèvres alors que sa peau semblait devenir de plus en plus brûlante. Ses doigts finirent par glisser de ses cheveux jusque sur son torse, remontant dans son dos, le serrant contre elle. Doucement, son bassin commença à onduler contre le sien, lui signifiant sans un seul mot qu'elle n'avait qu'une envie, la même que la sienne.

Ce n’était pas que le bassin d’Isaiah qui semblait vouloir ne faire qu’un avec le corps d’Aisling, c’était aussi le bas-ventre de cette dernière qui l’attirait contre elle. Ses mains posées de chaque côté de son dos le serrait un peu plus contre son corps, et Isaiah se laissa volontiers blottir contre la jeune femme, redoublant d’ardeur dans ses baisers mal calculés qui visaient tantôt ses lèvres, tantôt ses joues. Dans la pénombre, le jeune homme ne prenait pas vraiment de temps pour les détails, d’autant plus que l’impatience grandissait en lui. C’est pourquoi, lorsque le bassin d’Aisling commença à onduler contre le sien, Isaiah n’attendit pas de se faire réclamer davantage. Il posa sa main autour de son membre qu’il guida jusqu’à l’entre-jambes de sa petite amie, et dans un soupir de soulagement, il la pénétra avec toute la passion qu’il éprouvait à son égard. Une fois bien en place en elle, il débuta de doux vas-et-viens, lents et prudents en raison des dernières tentatives qu’ils avaient pu avoir, et des quelques hésitations d’Aisling. « Ça va comme ça ? » S’inquiéta-t-il. Il avait peut-être passé rapidement les préliminaires, mais il n’avait pas à se précipiter outre-mesure. Isaiah étant ce qu’il était, il se soucierait constamment du bien-être de la blonde. Parce qu’il l’aimait et parce qu’il ne voulait que son bonheur, sous tous ses aspects.  

Il était toujours attentionné, Isaiah. Il pensait à elle avant de penser à lui. Il avait toujours été ainsi. Il se serait damné s'il lui avait fait du mal. Elle ferma les yeux, se cambrant naturellement alors qu'il la pénétrait, laissant un gémissement s'échapper de ses lèvres. Elle vint nouer ses jambes autour des hanches de son amoureux, son regard dans le sien. Elle glissa une main contre sa joue tandis qu'il entamait de lents va-et-viens alors que l'autre se glissait dans son dos, montant, redescendant dans de douces caresses.

-C'est parfait.

Être avec lui de la sorte lui avait réellement manqué. Ses jambes se serrèrent légèrement autour de lui alors que ses lèvres retrouvaient les siennes, son bassin ondulant au rythme du sien. Elle gémissait contre ses lèvres, le bonheur de le retrouver.