(#17) fuck you thunder !

•• Il ne semble pas avoir remarqué sa gaffe ni rien, d'un côté Panda est soulagée. Mais il ne répond à aucune de ses interrogations, aucun de ses doutes, et elle cesse donc d'en parler, posant simplement sa tête sur son torse pour écouter la pluie qui tombe encore. Elle l'aime bien, Perry. Il lui change toujours les idées en parlant de sujets qui ne viendraient pas même à l'idée d'autres personnes, ça c'est certain. Enfin elle n'a encore jamais croisé un mec qui lui parle de Superman & Loïs quoi. Mais aujourd'hui, elle n'a personne à qui se confier, personne à qui parler de ça, et d'ailleurs... elle ne veut en parler à personne d'autres. Elle est bien trop fière pour avouer à qui que ce soit qu'elle est tombée dans les filets de ce truc complètement stupide – j'ai nommé, l'amour. Elle se mord légèrement la lèvre, silencieuse et pensive, s'égarant dans ses pensées jusqu'à-ce qu'un nouveau coup de tonnerre la fasse sursauter avec un petit cri. Son coeur bat la chamade, elle se décale légèrement pour se remettre sous la couette, se serrant tout contre Perry, profitant de sa chaleur et de sa présence comme il se doit.

•• Si Panda est une bonne comédienne, il faut croire que ça ne fonctionne pas avec Perry ; ça n'a d'ailleurs jamais marché. Là où elle trompe tous les autres, ça bloque avec lui et il arrive toujours à déterminer le vrai du faux. À croire qu'en fait, il a vraiment un pouvoir magique. Parfois, c'est gênant car elle a l'impression d'être impuissante pour cacher ce qui la ronge, et parfois, ça l'arrange quand même un peu, même si elle ne l'avouera pas. À sa proposition, elle se mordille un peu la lèvre puis lève les yeux vers lui, cherchant son regard. Elle a l'impression qu'elle peut tout lui dire, elle a l'impression qu'elle pourrait même lui raconter pourquoi elle s'est enfuie de Paris. Il l'ignore, car elle n'a jamais voulu parler de ça. Viendra bien un jour. Peut-être que l'orage délie les langues, qui sait. Elle considère sa proposition avec une curiosité non feinte – un très gros défaut chez elle. « Toi d'abord alors. » fait-elle avec un sourire enfantin. On dirait deux gosses qui sont sur le point de révéler leurs secrets et qui jugeront après sur qui avait le plus gros et le plus croustillant. Ça donne un côté amusant à des confidences pas forcément très marrantes à la base. Elle se demande bien ce que Perry va lui raconter. Lui parler de quelque chose d'actuel ? Ou bien de quelque chose qui touche à son passé ? Elle a toujours respecté sa part de secret, tout comme il n'a jamais touché à la sienne, mais peut-être est-ce le temps de faire tomber les masques.

•• Elle fronce les sourcils, nullement prête à se jeter à l'eau la première. Elle attend alors, signe qu'elle n'accepte pas qu'il soit galant ce coup-ci et il se lance alors. Attentive, elle s'est redressée et l'écoute, sérieuse. D'ailleurs, c'est une des premières fois qu'elle entend ce ton si sérieux dans la bouche de son colocataire. Elle se sent directement touchée par son récit et camoufle au mieux l'émotion qui la subjugue en l'entendant raconter cette terrible épreuve. Elle garde le silence quelques courtes secondes après, avant de caresser son ventre doucement, posant sur lui un regard attendri. « Tu n'as jamais essayé de la retrouver, ta jumelle ? » Elle ne sait pas trop si elle a vraiment le droit de lui poser des questions en plus, mais sa curiosité est plus forte qu'elle. Et puis, elle veut l'aider, après-tout elle est journaliste... elle peut bien lui être utile, non ? Sachant que c'est à présent à son tour, elle baisse les yeux, cherchant par où commencer. Elle soupire doucement, se rendant compte que son "problème" remonte en fait à bien plus loin. Elle se mord la lèvre et commence alors, d'une voix basse : « Tu sais que mes parents sont morts il y a deux ans. Je... j'ai toujours dis, à tout le monde, que c'était dans un accident de voiture, sauf que c'est faux. » Elle sent sa gorge se nouer légèrement. Ici à Bowen, personne ne sait cet épisode de sa vie. Elle se construit son masque de neutralité avant de poursuivre. « En réalité,... tout le monde à Paris disait de moi que j'étais une "grande journaliste". Parce que j'avais peur de rien, tu vois, j'pouvais tout dire sur tout, je m'en fichais, ça comptait pas si on s'en prenait à moi. Mais une affaire a mal tournée et... c'est mes parents qui ont pris. Par ma faute. Ils ont été tués sous mes yeux pour se venger d'un article assassin que j'avais écrit. » Elle lève des yeux plein de culpabilité sur Perry, se demandant si elle doit attendre un peu qu'il gobe tout ça – peut-être va-t-il la renier et la jeter dehors – pour expliquer ce qui la travaille en ce moment.

•• Plonger dans l'inconnu, Pandore connait assez bien ; elle ne se nourrit que de ça. C'est comme une drogue chez elle, une obsession malsaine et dérangeante que de toujours devoir se mettre en danger. Devoir être près de la mort pour se sentir pleinement vivante. Perry lui répond alors et de nouveau, Panda garde un peu le silence. Mais jamais bien longtemps. « Tu devrais. Si j'étais toi... bon ok, t'es pas du tout comme moi et encore heureux, mais... je pense que je voudrais la retrouver. Ça serait une des seules personnes avec qui je pourrais pleinement partager ce secret, ce fardeau, cette histoire. Mais moi j'suis là hein. » le rassure-t-elle avec un petit sourire, adorable. Après qu'elle ait commencé à raconter son histoire à elle, il la prend dans ses bras. Il ne la juge donc pas ? N'a-t-il pas pour elle que du dégoût ? Elle a quand même tué ses parents – c'est ainsi qu'elle tourne la chose dans son esprit. Elle se blottit contre lui, sans lâcher son regard, rassurée par son étreinte. Sa voix se fendille un peu, et son accent français ressort plus encore ; l'émotion peut-être. « Et là récemment je crois que... je crois que je tombe amoureuse, et ça me fait flipper, parce que c'est la première fois, parce que j'veux pas qu'il devienne comme moi, j'veux pas lui montrer le sale exemple que je suis, et j'veux pas m'attacher, mais je crois que c'est trop tard... » Presque honteuse de délivrer tout ça, elle détourne le regard et serre les dents. Elle a une estime d'elle-même si basse qu'elle s'est déjà dit que, si elle était un mec... elle ne voudrait surtout pas sortir avec elle-même. C'est étrange comme pensée mais que voulez-vous, dans sa tête aussi, ça tourne pas bien rond !

•• À vrai dire, énormément lui tournent autour. Mais c'est bien plus souvent pour l'avoir dans son lit une fois et s'en vanter ensuite, vu la côté d'inaccessibilité qu'elle a, que pour vouloir réellement la connaître. Dans cette ville, c'est lui qui la connait le mieux. Elle se met à sourire en l'entendant la rassurer, réellement touchée. « Il le faut souvent alors. » Attendez, vous en conviendrez qu'elle n'est vraiment pas facile à vivre la Panda, hein ? 'fin j'ai connu des Pandas plus dociles, personnellement. « C'était mon stagiaire mais j'crois que j'ai pas choisi la bonne solution en fait. À croire que j'réagi toujours à l'inverse, parce qu'en m'apercevant que je tenais plus à lui qu'au commun des mortels – mis à part toi hein mon Perry – ben au lieu de me rapprocher de lui.. je l'ai viré. » Voilà une réellement démonstration et interprétation d'un livre qu'on pourrait nommer « Panda, l'histoire des choix dérisoires » en plus ça rime et tout. Il faut toujours qu'elle trouve un moyen de se défendre, qu'elle fasse ce que les autres n'attendent pas. Elle regarde son colocataire et se dit que, si elle n'était pas Panda, elle se serait jetée à l'eau avec lui depuis longtemps et qu'il n'aurait pas été difficile de tomber amoureuse de sa personnalité décalée qu'elle adore. Elle caresse doucement sa joue, pensive. « J'sais pas quoi faire... » Dans le sens qu'il y a deux choix : l'oublier, passer à autre chose, l'écarter de ses priorités et de la menace que ce type représente sur les principes de "non-attaches" de la petite française. Ou bien tenter.

•• Il est légitime d'avouer que leur conversation est pour le moins étrange et inhabituelle (je dirais même ... inopinée). Alors oui, elle est réellement en train de lui demander des conseils, même si elle sait que niveau amour (le véritable amour vous savez ?) il a aussi peu d'expérience qu'elle. Mais elle se dit qu'entre mecs, ils doivent se comprendre, non ? Elle ouvre de grands yeux en l'entendant. Lui dire ? Mais il est fou ou quoi ? Enfin, avec Perry ce n'est plus une question qu'il faut se poser... mais quand même ! Ah, Pandore. La terrible française qui n'a pas peur de tenir tête à des voyous, ou encore pire, à de réels bandits armés jusqu'aux dents... mais alors l'amour, ça la fait fuir la queue entre les jambes ! Elle ne risque pas de s'endormir vu comment, au contraire, le sujet l'a réveillée. « L-Lui.. dire ? Mais ça va pas la tête ? » Elle se met à rire – elle ne lui dit pas ça méchamment, bien sûr – parce que oui, d'après Panda, il y a à rire de sa situation. « Mais le truc, c'est que les deux cas me font flipper. S'il me rejette d'un coup, bah à la limite ça serait mieux mais bon ça m'ferait un peu chier quand même, mais si... mais si il me dit que je sais pas, qu'il m'apprécie bien aussi... j-je.. ça va être encore plus dur, après je vais m'attacher, lui aussi, et au final, je vais le briser. » Persuadée qu'elle ne peut pas rester sentimentalement avec quelqu'un sans le tirer vers le fond. Persuadée que de toute façon, personne ne voudrait d'une épave comme elle. Elle regarde son ami et vient doucement déposer ses lèvres dans son cou, dans un geste tout à fait amical – oui ils ont une relation bizarre. « Merci pour tes conseils, mais de toute façon, je refuse que tu te mettes en danger pour moi. » Même si elle voit mal Emrys lever le poing sur Perry quoi.

•• Ses mots la touchent, mais en fait, elle ne voit tellement pas Perry lui sortir un truc du genre « ouais t'as raison, pauvre garçon je le plaindrais sinon » qu'elle ne sait pas si ses propos sont francs. Quand même... Une déesse ! Puis, elle ne s'appelle pas Pandore pour rien hein, selon elle. « Mais j'ai trop peur... Ahah, tu veux un bisou où ? » Ouais elle avoue qu'elle a peur, c'est bien, un pas de fait. Elle ne pense d'ailleurs même plus à l'orage à ce moment-là. Elle se mordille la lèvre, taquine ce soir. En fait, elle se demande bien comment il réagirait – oui son cerveau a tendance à changer de sujet aussi rapidement – si elle l'embrassait vraiment. C'est pas qu'elle en a envie, 'fin y a rien de sentimental là-dedans, 'fin pas qu'elle en soit consciente en tout cas, mais juste pour voir, pour tester, pour le surprendre et pour s'amuser (oui, tout ça en même temps c'est possible). Elle se met à rire en entendant sa comparaison. « Bon déjà, j'suis pas amoureuse. » Ça y est, elle se contredit toute seule. « Ensuite euh, ben mon stagiaire, il est encore plus sexy que Grant, ok ? Ça s'voit que tu l'as pas vu. » Elle adore plaisanter avec Perry. Avec lui, elle peut même parler des autres filles vu qu'elle a elle aussi son petit côté bi. C'est amusant, elle a l'impression qu'ils peuvent absolument tout partager sans honte, sans tabou.

•• Elle fronce les sourcils, toujours un peu amusé des paroles délirantes de son colocataire. Elle l'aime pour ça, la Pando. « T'as rêvé toi, j'te dirais rien, après tu vas aller fouiner, et chercher et tout, et tu vas me parler de lui tout le temps. » fait-elle avec une moue taquine, bien qu'elle crève d'envie de tout lui dire sur lui (son âge, son adresse, son nom, son prénom, touuut). Mais elle aime bien son côté protecteur comme ça, ça la fait se sentir en sécurité, comme une enfant. Elle se redresse un peu, enroulant ses jambes aux siennes avec tendresse. « Puis il est clair que c'est pas toi, parce que toi j'me poserais pas toutes ces questions, parce que toi, t'es mon Superman c'est tout, t'es encore mieux que Hugh Grant. » Si, et elle le pense vraiment la Panda. Elle caresse doucement son ventre, plongeant dans son regard, sursautant encore une fois en entendant un coup de tonnerre particulièrement violent. « Rooooh j'en ai marre de cet orage là ! » râle-t-elle en soupirant, riant à moitié quand même.