give back the faith in me you had - wooja (hot)

Son esprit s’était perdu dans un brouillard de plaisir, il avait tout d’un coup le vertige d’avoir été si haut, d’avoir été si loin, porté par les vas-et-viens de Freja. Maintenant, il ne voulait plus qu’elle aille et qu’elle revienne, il voulait qu’elle reste là, collée à lui. Il l’aurait gardée blottie contre lui pendant des heures, à doucement caresser sa peau, à demeurer en elle malgré leurs corps fatigués, à la regarder dans les yeux pendant encore de longues minutes. Il ne se lasserait jamais de ce regard perçant, de ces yeux en amande, de ces iris foncées qui semblaient voir au plus profond de son être. Voyait-elle, alors, à quel point il l’aimait ? Après ce dernier baiser marquant la fin de leurs premières retrouvailles – parce que leurs corps s’épouseraient à nouveau, ils n’en avaient pas fini de se redécouvrir, de se réapprivoiser -, un sourire se dessina sur les lèvres de Freja. Automatiquement, le visage de Woody s’illumina d’une semblable lumière. Il avala difficilement lorsque la jeune femme lui dit ces mots qu’ils ne s’étaient que trop rarement dits malgré l’amour si puissant qui les habitait depuis toutes ces années. Il avait la gorgée nouée, le cœur serré, parce que c’était un moment qu’il avait attendu et repoussé tout en même temps. Aujourd’hui, il l’accueillait à bras ouverts, sans songer au futur. Il ne voulait plus penser à l’inévitable. « Je t’aime aussi, Freja Ivanova. » Il l’embrassa sur la joue. « So much. » Puis dans le cou. « So much. » Pour revenir à ses lèvres. « So much. » Ils demeurèrent ainsi, dans cette bulle d’amour, pendant de longues minutes encore, avant que la norvégienne ne se laisse glisser sur le côté. Elle s’allongea sur les draps, son corps nu doucement éclairé par les couleurs chaudes du soleil qui s’apprêtait à entamer sa descente à l’horizon. Il la contempla un moment avant de s’allonger à son tour à ses côtés. Il ouvrit son bras afin qu’elle puisse venir poser sa tête sur son épaule. Ses doigts caressaient l’avant-bras de sa petite amie. Le jeune homme tourna la tête vers la grande fenêtre devant eux, regardant le paysage encore plus unique sous cette lumière. « Let’s stay here for a while. J’suis trop bien. J’serai peut-être prêt à bouger lorsque le soleil aura terminé de se coucher. » Il esquissa un sourire amusé, ils avaient encore un petit moment puisque le soleil n’avait pas encore touché la ligne de l’océan. Mais les couleurs du ciel étaient belles et le temps était en suspens. « Après, on ira prendre un bain, puis on se mettra sur notre trente-et-un, et je t’emmène au restaurant ? » Proposa-t-il. Ils avaient peut-être de quoi se faire à manger eux-mêmes dans cette cabane toute équipée, mais le but de leur escapade était de prendre du temps pour eux. S’ils désiraient cuisiner demain, comme activité ensemble, alors soit. Mais pour ce soir, Woody avait envie non seulement qu’ils se gâtent entre eux-mêmes, mais qu’ils laissent aussi les autres le faire.

Ces trois petits mots représentent beaucoup pour toi, comme pour Woody. Ce n'est pas des mots que tu balances sur un coup de tête au contraire et avant lui, par amour, ils n'ont jamais été prononcé. Rares sont les personnes à qui tu as déjà dit je t'aime, elles se comptent facilement sur les doigts d'une main. Mais avec Woody ça semble si évident. Si facile à dire. Bien plus facile qu'avec n'importe qui d'autres. Parce que l'australien t'a fait connaitre tant de sentiments et d'émotions que tu ne connaissais pas jusqu'ici. Il t'a fait découvrir l'amour, le vrai et même si votre relation a été parsemée de hauts et de bas, aujourd'hui, tout ce qui compte c'est que vous êtes ensemble. Ensemble. Ton sourire s'élargit alors que le jeune Rutkowski dépose un baiser sur ta joue, puis dans ton cou et enfin sur tes lèvres. Tu passes une main dans ses cheveux avant d'accrocher ton regard au sien et de rester comme ça, perdue dans ses yeux, pendant quelques secondes voire même quelques minutes. Puis, naturellement, vous admirez le soleil qui se couche et qui vous offre un spectacle des plus magnifiques. Tu hoches la tête quand Woody ajoute que vous pouvez rester là un moment pour contempler la vue et pour profiter de cet instant tout simplement. Alors c'est ce que tu fais, tu te blottis dans ses bras, un sourire trônant sur tes lèvres, tes yeux se régalant et s'enivrant du spectacle. « C'est un programme qui me plait beaucoup. » Dis-tu en relevant légèrement la tête pour capter son regard. Vous restez comme ça pendant un petit moment encore, jusqu'à ce que le soleil soit finalement couché. Puis, vous vous dirigez vers la salle-de-bains pour prendre un bain, accompagné de deux coupes de champagne. Evidemment, ce bain se transforme bien vite en moment plus intime mais c'est parce qu'à présent, tu te sens incapable de t'éloigner trop longtemps de Woody. Tu as ce besoin de le sentir au plus profond de ton corps, au plus profond de ton être. Après environ trente minutes de préparation, tu sors finalement de la salle-de-bains habillée d'une longue robe noire, prête à profiter de ce restaurant en tête à tête avec Woody pour votre première soirée en tant que couple. « J'en ai sûrement trop fait avec cette robe mais j'ai pas encore eu l'occasion de la porter et puis je voulais marquer le coup pour notre première soirée. » Dis-tu en haussant doucement les épaules et en t'approchant de l'australien, posant tes deux mains sur son torse. Avec tes talons, tu es presque aussi grande que lui. « Tu es bien trop beau. J'vais en faire des jalouses ce soir. » Ajoutes-tu avec un sourire au coin des lèvres avant d'attraper ton sac-à-mains, prête à partir. « Alors tu m'emmènes où ? » Demandes-tu quand vous quittez votre cabane vers un lieu encore inconnu pour toi.

Il aurait pu laisser son être tout entier s’assoupir, lové contre Freja, dans ce décor irréprochable. Il aurait pu passer chacune des prochaines heures à l’aimer de cette manière, à l’aimer avec son cœur mais aussi avec son corps, quitte à jeter son argent par les fenêtres pour être venu jusqu’ici sans pour autant profiter de ce qui les entourait. La seule personne qui importait, actuellement, c’était elle. Malheureusement, ou peut-être heureusement au final, Freja était raisonnable pour eux deux, et elle pensait déjà à la suite de leur toute première soirée en tant que véritable couple. Fini les amants maudits, ils embrassaient enfin cet amour trop longtemps tenu à distance. Ce serait bête de ne pas marquer le coup avec cette occasion spéciale que Woody avait voulu leur offrir. Malgré tout, la paresse d’amoureux du trentenaire s’entêta encore pour quelques minutes, repoussant le moment de se défaire de son corps en cherchant les excuses. Une fois le soleil complètement couché à l’horizon, toutefois, il n’eut plus d’autre choix que de suivre Freja jusqu’à la salle de bains. Une fois l’eau chaude à la moitié du bassin, leurs deux corps se retrouvèrent l’un contre l’autre, et incapables de résister à l’appel, ils s’unirent à nouveau, les gouttes d’eau ruisselant sur leur peau après chacune de leurs caresses. Woody sortit le premier, laissant Freja terminer sa préparation à la salle de bain alors que lui n’eut qu’à se sécher, s’habiller et passer un peigne fin dans ses cheveux. Il avait enfilé des pantalons propres, une ceinture noire et une chemise blanche qu’il ne boutonna pas au complet. Ils étaient en vacances, après tout. Il était en train de consulter la carte des différents restaurants offerts sur le resort lorsqu’il entendit la porte de la salle de bain s’ouvrir complètement. Freja en sortit, vêtue d’une longue robe noire bien révélatrice au niveau de sa poitrine. Son regard y descendit automatiquement, pour continuer sa course sur toutes les courbes de la norvégienne parfaitement épousées par l’ensemble. « Tu es … » Un léger rire presque nerveux s’échappa d’entre les lèvres de Woody. Elle lui coupait littéralement le souffle. « Wow. » Et lui enlevait tous ses mots. Elle était la seule à présent, Freja, à pouvoir avoir cet effet sur Woody. Lui qui semblait toujours en contrôle, perdait tous ses moyens face à sa reine. La jeune femme s’approcha de lui, perchée sur ses hauts talons il se sentait encore plus inférieur face à sa splendeur. « I think it’s the other way around. » C’est lui qui ferait autant de jaloux que de jalouses. Il esquissa un sourire avant de l’embrasser. Tout de suite sortis de leur cabane, elle refaisait sa curieuse quant à leur destination culinaire de la soirée. « Le Infinity, c’est un restaurant fusion asiatique, ça te dit ? J’trouvais que le nom nous interpellait. » Woody rit face à sa propre remarque. « À quel point c’était kitsch, ce que je viens de dire. Faut croire que même après tout ce temps, tu sais encore me rendre nerveux. » Il continua à rire avant de passer son bras autour de la taille de Freja alors qu’ils déambulaient à travers les sentiers éclairés d’une myriade de lampions suspendus.  

Vivre auprès de Woody c’est prendre conscience d'à quel point la vie est précieuse. A quel point elle mérite d’être vécue de toutes les façons possibles et inimaginables. C’est pour cette raison que tu veux en faire plus, en voir plus, toujours plus. Mais s’arrêter, le temps de quelques instants, pour profiter de la simplicité du moment, c’est tout aussi important. Alors, tu te laisses aller dans les bras de Woody, jusqu’à ce que le soleil se couche et vous offre un début de soirée aussi beau que la journée. Après une préparation aussi rapide que possible, tu sors de la salle-de-bains pour rejoindre l’australien, prête à découvrir l’île. Ou plutôt ses restaurants. Quand le brun perd presque ses mots alors que ses yeux se posent sur toi et surtout sur ton corps, tu te sens plus chanceuse que jamais. Tout le monde devrait pouvoir être avec quelqu’un qui vous regarde comme Woody te regarde à cet instant précis. Et ce n’est que maintenant que vous êtes enfin réunis, que tu te rends compte de la chance que tu as de l’avoir dans ta vie. « Merci. » Réponds-tu simplement en souriant. Voir que tu lui plais est tout ce qui importe à tes yeux. Les autres, tu t’en fiches pas mal. « Tant que toi tu me regardes, les autres je m’en fous complètement. » Dis-tu avant de sentir ses lèvres venir se poser contre les tiennes durant un bref instant. Une fois à l’extérieur de la cabane, tu interroges Woody sur l’endroit où il t’emmène. Tu ris au même instant que lui lorsqu’il parle de l’Infinity, trouvant tout de même cela mignon qu’il souligne ce nom qui vous parle sûrement beaucoup à tous les deux. C’est niais, certes, ça ne vous ressemble pas mais c’est loin d’être faux. « Nerveux ? Serais-je enfin capable de déboussoler le grand Woody Rutkowski ? » Demandes-tu en t’arrêtant un instant, face à lui, avec un large sourire aux lèvres. « Je suis sûre que ce restaurant sera parfait. » Ajoutes-tu en reprenant finalement le chemin du restaurant, bras dessus bras dessous avec l’australien. Après quelques minutes de marche à observer et découvrir la beauté de l’île, vous arrivez devant un restaurant qui en dit long sur la qualité de la cuisine. Tu es persuadée que les menus seront hors de prix sans même avoir vu la carte. « Woody… t’as pas besoin d’en faire autant tu sais. Être avec toi c’est tout ce dont j’ai besoin, je ne veux pas que tu dépenses des sommes astronomiques pour moi. » Dis-tu en t’arrêtant un instant devant le restaurant, un air gêné trônant sur ton visage. Tu n’as pas l’habitude qu’on prenne soin de toi et encore moins qu’on te gâte. Personne ne l’a jamais fait jusqu’ici alors, évidemment, tu te sens mal à l’aise que Woody en fasse autant surtout quand tu n’as pas l’impression de le mériter.

On lui disait de vivre à fond chaque jour, chaque minute, même chaque seconde parce que dans sa condition, c’était bel et bien en termes de secondes qu’on pouvait compter tellement le minuteur au-dessus de sa tête menaçait de s’égrener plus rapidement que prévu, comme ça, sans prévenir. Mais pour Woody, profiter d’un moment au maximum ce n’était pas seulement de rentabiliser l’instant en accomplissant le plus de choses possibles en peu de temps. Ce n’était pas de passer à travers sa bucket list pour l’épuiser rapidement, par peur de regretter de ne jamais avoir eu le temps de faire ce qu’il en resterait. Si ça avait pu être sa façon de vivre, ce ne l’était maintenant plus tout à fait. Non, désormais, Woody profitait de chaque seconde comme lui l’entendait, pas comme on lui disait de les vivre. Il avait eu envie de garder Freja contre lui un peu plus longtemps encore, et c’est ce qu’il avait fait. C’était peut-être un gâchis, parce que ce genre de moments, ils pourraient le reproduire même lorsque Woody n’aurait plus l’usage de ses jambes, de son corps tout entier même. En fait, ce genre de moment était sans doute le seul auquel ils pourraient s’accrocher plus tard. Et pourtant, Woody ne les avait pas pressés à sortir, à découvrir, à partir en randonnée autour de l’île juste pour se sentir vivant et vibrant. Il n’était jamais plus vivant que lorsqu’il faisait l’amour à Freja ou se blottissait contre elle. C’était à cet instant que son cœur battait à son plus vite, à son plus fort. Ça, ou quand il la regardait dans cette magnifique robe noire qui en laissait juste assez à l’imagination des autres, mais plus à la sienne, non pas la sienne parce que lui connaissait le corps de Freja par cœur et il n’avait qu’à la déshabiller du regard pour se remémorer chaque parcelle de sa peau. « Believe me, je n’arriverai pas à décrocher mon regard de toi ce soir. » Il sourit, amoureux, avant de laisser leurs lèvres se rencontrer à nouveau, comme si jamais ils n’en auraient assez. Une fois sortis, sillonnant les sentiers éclairés de l’île, Woody lâcha la phrase la plus niaise qui puisse exister en annonçant le nom du restaurant vers lequel ils se dirigeaient. Il s’arrêta à son tour, un instant, en se tournant vers Freja, levant les yeux au ciel en riant. « Y’a pas de enfin qui puisse tenir dans cette phrase et tu le sais bien. » Dit-il avec un sourire aux lèvres, avant de l’entourer de ses bras en plongeant son regard dans le sien. « You’ve always been able to make a mess of me. » Un peu trop souvent, d’ailleurs, et pas toujours dans le bon sens. Mais ce soir, si Woody pouvait devenir complètement fou d’amour au point d’en sortir les pires bêtises romantiques, alors ils le prendraient. Ça ferait différent de toutes ces fois où il l’avait faite pleurer de ses dures vérités subjectives. Ils reprirent bien vite le chemin du restaurant, bras dessus bras dessous, dans ce décor enchanteur. Ils auraient pu se croire dans un conte de fée, il était le prince et elle la princesse, sa robe légèrement au vent. Ils arrivèrent à la réception du restaurant, où nulle réservation n’était nécessaire en raison de leur isolement sur cette île. Avant de passer à leur table, Freja l’arrêta pour l’empêcher de dépenser des sommes astronomiques pour elle, pour eux. Il prit sa main dans la sienne. « Toi et moi, on a tout fait à l’envers. On est allé jusqu’à se laisser avant même de s’aimer correctement. Alors pour toutes ces années où on a été ensemble sans l’être, pour toutes ces années durant lesquelles un couple normal aurait enchaîné les sorties au resto, au cinéma, all that crap, laisse-moi rattraper tout ça. Je n’en fais pas trop. Je n’en avais juste jamais fait assez. » Et s’il se souvenait de ce jour-là, chez Woody, ce jour où il avait appris que Freja avait une dépendance qu’elle combattait avec tellement de souffrance. Elle lui avait dit qu’elle ne pouvait pas aimer et être aimée en retour. Elle lui avait dit que jamais elle n’avait été aimée d’un amour inconditionnel. Il voulait juste lui montrer qu’elle l’avait toujours été, pour lui ; aimée. Inconditionnellement.

Tu as rêvé pendant si longtemps d'être l’objet de tous les désirs de Woody, d'être la seule qu’il ait envie de regarder, qu’aujourd’hui, tu as encore un peu de mal à croire que tout ça est réel. Que tout ça arrive pour de vrai. Il va te falloir un petit temps d’adaptation puisque tu n’as jamais connu de vraie relation jusqu’ici contrairement à l’australien. Mais à ses côtés, tu te sens plus forte que jamais, prête à affronter tous les obstacles qui se mettront sur votre route. Parce qu’il y en aura encore, des obstacles, tu en es bien consciente. A commencer par la maladie de Woody. Mais tu ne t’es pas battue pendant de longs mois pour baisser les bras à la première difficulté. Si tu as réussi à te battre contre Woody lui-même, affronter le reste risque d’être plus aisé. « N’oublie pas que mes yeux se trouvent ici. » Le taquines-tu en faisant référence à ce décolleté plongeant qui a immédiatement attiré le regard de Woody quand tu es sortie de la salle-de-bains. Alors que vous marchez en direction du restaurant, l’australien souligne que, même après tout ce temps passé ensemble, tu es encore capable de le rendre nerveux. La vérité c’est qu’il est le seul capable de te faire perdre tous tes moyens, lui aussi. Le seul pour qui tu passerais une heure dans ta chambre à essayer vingt-cinq tenues pour trouver celle qui lui plaira le plus. C’est d’ailleurs ce qu’il s’est passé quand tu as fait ta valise pour cette escapade loin de Bowen. C’est le seul capable de te rendre anxieuse, excitée, impatiente et heureuse à la fois. Et ce, depuis bien trop longtemps maintenant. « En tout cas, sois rassuré, ce n’est plus du tout au programme. » Dis-tu en souriant alors qu’il t’entoure de ses bras. A présent, tu es bien décidée à faire de cette vie à deux ta plus belle histoire. « Quand je me remémore ce par quoi on est passé, depuis cette fameuse tempête sur la plage, je n’en reviens pas. J’ai l’impression que c’était hier et en même temps il y a une éternité. » Ce fameux jour où tu as appris pour la maladie de Woody et où tu lui as avoué tes sentiments alors qu’il était encore en couple avec une autre. Depuis ce jour, Woody Rutkowski a chamboulé toute ta vie, tout ton monde, mais de la meilleure des façons malgré les nombreux coups durs. D’ailleurs, quand vous arrivez au restaurant et que tu te montres réticente face au prestige du lieu et aux menus sans doute hors de prix, c’est en hommage à tout ce temps passé ensemble sans être réellement ensemble que Woody t’emmène ici. C’est trop et tu le sais mais ce qu’il dit est si beau et si vrai à la fois, que tu ne te sens pas capable de le contredire. « D’accord mais à l’avenir, tu as intérêt à me laisser te gâter autant. » Dis-tu, résolue. Tu caresses doucement sa joue du bout des doigts avant de presser tes lèvres contre les siennes, faisant durer un peu plus longuement votre baiser. Puis, ta main toujours dans la sienne, tu suis Woody jusqu’à votre table, t’installant en face de lui.

« J’ai dit que je n’arriverais pas à décrocher mon regard de toi. Je n’ai pas spécifié quelle partie de toi. » Rétorqua Woody, tout aussi amusé. La malice qui brillait dans leurs regards faisait changement de la tristesse trop souvent croisée au cours des derniers mois. Comme le disait Freja maintenant qu’ils étaient en marche vers le restaurant, ça n’était plus au programme, tout ça. De semer le chaos dans la vie de l’un et l’autre. De répandre le brouillard entre eux jusqu’à ce qu’ils ne se voient plus. De se rendre complètement fous, perdus, déboussolés, à la dérive. Au contraire, cette folie dans laquelle ils s’étaient plongés était maintenant une douce ivresse sur laquelle ils se laissaient flotter, comme sur un nuage. Intérieurement, il priait, Woody, pour que rien ni personne, encore moins eux-mêmes, ne vienne troubler leur histoire. Il esquissa un sourire lorsque la norvégienne évoqua la tempête. « Tu parles d’un contexte pour débuter une relation. Pas étonnant qu’la tempête nous ait suivi après. » Mais sous une toute autre forme, plus subtile, insidieuse, espiègle et cruelle. Et aussi, qui avait semblée interminable. Ce baiser échangé sur la plage, alors qu’ils s’étaient barricadés dans une cabane à l’abandon, avait été le point tournant de leur relation. À ce moment-là, ça leur avait semblé une grave erreur, mais lorsque Woody y songeait aujourd’hui, il savait que sans cet épisode-là, sans doute ne seraient-ils pas ici ce soir, à la porte de ce grand restaurant. D’ailleurs, maintenant que Woody avait en quelque sorte rassuré Freja quant à cette sortie qui pouvait sembler hors de prix, elle accepta de le suivre à l’intérieur. « J’y compte bien. » Avait déclaré le trentenaire à Freja, avant de l’embrasser avec un sourire puis de suivre l’hôtesse qui leur attitra une table. Il prit la carte des vins entre ses mains. « Blanc ou rouge ? » Demanda l’homme en relevant le regard vers sa compagne, et une fois le choix fait, il fit signe à un serveur afin de commander ladite bouteille. Il ouvrit ensuite le menu du restaurant, parcourant rapidement toutes les options du regard. « Y’a un menu de dégustation pour deux, si ça t’intéresse. » Il ne voulait pas le lui imposer, mais pour une fois qu’il était dans une relation qui pouvait lui permettre de partager un repas avec une personne, il en profiterait. Le serveur revint alors avec la bouteille de vin, faisant goûter Woody d’abord avant de les servir tous les deux. Une fois l’homme éloigné, le physiothérapeute leva sa coupe. « À ce nouveau départ en beauté, qui compense au moins un peu pour tous les faux. » Tous ces faux départs où ils s’étaient perdus en chemin, ou bien s’étaient figés de peur avant même de franchir le premier pas. « Je t’aime, Freja. Et je suis désolé que ça m’ait pris autant de temps. » Avant de l’accepter, avant de l’accueillir à bras ouverts, avant de le lui avouer, et avant de se l’avouer à lui-même.

En entendant les paroles de Woody, tu mordilles ta lèvre inférieure sentant ton désir se réveiller doucement dans le bas de ton ventre. Avec un simple regard, avec de simples mots, l'australien est capable de faire frémir chaque parcelle de ta peau et surtout de ton âme. Parce que tu lui appartiens, toi, toute entière. Il a fallu un certain temps pour que tu l'acceptes mais aujourd'hui, c'est avec lui et lui seul que tu aperçois un avenir. Et surtout un avenir heureux. Un avenir comme tu n'en as jamais eu jusqu'ici, entourée, soutenue, aimée. Ce n'était pas gagné pourtant. Comme le souligne si bien Woody, vous n'aviez pas démarré sur de bonnes bases. Au-delà du couple qu'il formait à l'époque avec Sara, le contexte n'augurait rien de bon. Mais il faut croire que, malgré tout, vous avez été capables de braver vents et marées pour stopper la course de cette tempête qui a manqué de tout emporter avec elle plus d'une fois. « Malheureusement pour cette tempête, elle est tombée sur plus fort qu'elle. » Réponds-tu avec un sourire au coin des lèvres. Promettant à Woody de le gâter de toutes les façons possibles à l'avenir, tu acceptes de le laisser prendre soin de toi pour ce soir avec ce restaurant sans doute hors de prix. Une fois à table, vous êtes rapidement rejoints par le serveur qui vous dépose la carte des vins. « Blanc. » Dis-tu sans hésiter. Tu aimes le vin rouge mais tu préfères le goût plus fruité, plus doux, du vin blanc. Et puisque votre escapade respire la douceur et la légèreté depuis votre arrivée, autant continuer sur cette lancée. Tu ne peux t'empêcher de sourire plus largement quand l'australien propose de prendre un menu pour deux. « Je pensais pas qu'on serait le genre de personnes à prendre un menu pour deux un jour mais contre toute attente, ça me plait. Beaucoup, même. » Quand le serveur revient pour déposer votre bouteille de vin, vous commandez ce fameux menu avant de lever vos verres au même instant. Trinquer avec Woody n'a jamais été aussi significatif qu'aujourd'hui à tes yeux. « A ce nouveau départ et à toutes ces premières fois qui nous attendent. » La première fois que vous vous afficherez en tant que couple à Bowen, la première fois que tu laisseras ta brosse à dents pour une durée indéterminée chez Woody, la première fois qu'il te présentera comme sa petite-amie. Et tant d'autres encore. Tu glisses ta main dans la sienne en entendant ses mots ayant déjà mis derrière toi ces derniers mois difficiles. « Tu es déjà pardonné depuis bien longtemps. » Dis-tu sans détacher ton regard du sien. Puis, tu portes finalement cette coupe de vin à tes lèvres pour débuter ce repas qui, tu espères, n'est que le premier d'une longue série à deux. Alors que vous attendez l'entrée, tu ne manques pas de parler à Woody de ton père, que tu as revu durant ton voyage à Oslo et qui n'a fait que te rappeler l'emprise qu'il a encore sur toi, aujourd'hui, malgré ces années de séparation. Tu lui parles aussi de sujets plus légers comme ton frère qui n'arrête pas de tout faire pour te pousser dans les bras de Woody. Ou encore de ces deux employées que tu as embauchées au bureau pour t'aider et pour te consacrer aux tâches que tu aimes le plus. Bref, tous ces événements marquants qu'il a manqué durant ces derniers mois pour, en quelque sorte, rattraper le temps perdu. Parce que tu sais pertinemment que le temps est précieux et que s'il file à toute vitesse, il est d'autant plus important d'en profiter au maximum.

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