Des retrouvailles forcément amicales

"Le bonheur, c'est simple comme un coup de fil" mais ton ami d'enfance avait du changer son numéro de téléphone peu après son arrivée en Australie. Un problème technique très dépendant de ta volonté et par conséquent, vos retrouvailles seraient une surprise vu que toi aussi tu avais changé ton numéro, une bonne surprise assurément. C'était décidé, ce serait ce matin que tu passerais à la première étape de ton offensive. Ce matin-là, tu raccourcissais ton rituel quotidien parce qu'un certain jeune homme était aussi matinal que toi. Tu te préparais, enfilant un short qui mettait des belles jambes en valeur et un mini top sans manche pour flatter tes bras musclés sans excès. Tu te maquillais légèrement et tu partais avec ton fils.
"On va voir "ta nouvelle nounou" mon chéri."
Tu étais sure de ton fait. Tu prenais le volant de ta Toyota Elite tout à fait faite pour la ville, un petit bolide à trois places pas spécialement conçu pour la famille mais tu en profitais pendant que ton rejeton était tout petit. De toute façon, tu ne faisais pas les courses donc tu n'avais pas besoin d'un grand coffre, à moins d'y mettre une certaine blonde dedans pour la lester de plomb et lui apprendre à retenir son souffle le plus possible dans l'océan mais ça, ça aurait été tout autre chose … Tu aurais bien acheté une voiture de marque chinoise mais tu n'étais pas satisfaite pas leurs modèles actuels.En progrès mais peut mieux faire. Tu as un faible pour Ferrari mais ça te semble un peu excessif pour ta vie actuelle. Tu te gares quelques minutes plus tard près du parc, détache Liam de son harnais de sécurité et te rends avec lui au jardin public. Il y est déjà, comme prévu. Ton ami d'enfance est en train de jouer avec une fillette qui doit avoir l'âge de ton fils. C'est sûrement l'enfant de cette peste blonde … Un souvenir bref te revient alors que tu marches vers eux en utilisant les haies hautes pour te dissimuler jusqu'au dernier moment.
Tu t'arrêtais à un dernier carrefour vu qu'il ne devait pas vous suivre jusqu'au guichet. Ce ne serait pas une bonne idée alors tu lui souriais.
"Je vais t'épargner l'attente au guichet. Merci de nous avoir accompagnés, ça me touche … Tu veux le prendre dans tes bras ?"
Ajoutais-tu en voyant qu'il avait visiblement envie de prendre Liam dans ses bras, dont acte. Là, il lui dit quelque chose à laquelle tu ne t'attendais pas. Il faut dire que ton fils ne demandait des câlins qu'à toi d'habitude, donc qu'il lui en réclame pouvait l'amener à dire ce genre de chose :
"Tu es déjà un beau gosse mon petit bonhomme, et affectueux ! Tu me donnes la fibre paternelle !"
Ah, il faisait le chat de Cheshire, ça faisait "longtemps", avant d'être surpris en voyant que tu t'essuyais rapidement les yeux.
"Ne pleure pas déjà, je ne vais pas le faire tomber. Regarde, je le tiens d'une façon parfaitement sécurisée."
Tu l'étriperais s'il arrivait quoi que ce soit à Liam mais tu devinais aisément qu'il plaisantait et tu avais de surcroît une totale confiance en lui. Ca n'était pas pour cette raison que tu avais pleuré mais le déni est la réaction humaine la plus prévisible.
"J'ai une poussière dans l’œil."
Là il répondait "une grosse poussière alors" puis il te rendait la valise de cabine, vous embrassait et il partait. Liam tendait les mains vers lui, une chose qu'il ne faisait jamais pour quelqu'un d'autre et les larmes coulaient à nouveau, cette fois sans discontinuer et tu partais vers les guichets. Direction l'Australie.
Tu chassais ce souvenir, tu respires bien à fond pour contrôler les battements de ton cœur et arrivée à leur hauteur d'une façon audacieuse, tu t'exclames avec un naturel digne du golden globe de la meilleure actrice.
"Mais qui voit-on ? Mais c'est Blondin. Alors ça, pour une surprise ! Quelle bonne surprise !"

Asl s'était levé de bonne heure et après quelques échauffements quotidiens, il s'occupait de sa nièce pour permettre à sa sœur de "souffler" un peu. Siobhan l'adorait et c'était réciproque, la maison résonnait de leurs rires pour le plaisir de toute la famille. Ainsi, le jeune homme faisait le petit déjeuner pour tout le monde avant de préparer sa nièce puis ils partaient au parc. Là, il tentait de la faire jouer avec d'autres enfants mais là, il y aurait du travail parce que la fillette ne décollait pas de son oncle, c'était le cas de le dire. Il jouait avec elle dans le bac à sable quand soudain, son amie d'enfance apparaissait devant Sio et lui en tenant son fils dans les bras et en ayant l'air presque aussi surprise que lui. Cette vision étonnante le ramenait en arrière, au moment oà il venait de laisser Lin et Liam au carrefour, dans l'aéroport.

Asl venait de laisser Lin et son fils, il commençait à s'éloigner puis brusquement, sur une impulsion, il revenait en arrière, la hélait et les rattrapait en quelques enjambées. Son amie avait l'air surprise de son retour et il voyait bien qu'elle pleurait à nouveau.

"Tu as une sacrée grosse poussière dans les yeux, toi !"

Voila qu'elle le "fusillait" du regard, mais pourquoi ?

"Tu es revenu pour me dire ça ?"

Le jeune homme secouait la tête.

"Non, je voulais te demander, je sais que ça va sembler égoïste Lin mais tu es mon amie, on se connaît depuis des années. Tu as de la famille en Chine mais tu es aussi de ma famille quelque part, et si tu venais en Australie, ce serait sympas !"

Voila, c'était dit, c'était ça l'impulsion, une sorte d'instinct chez Asl qui sans en comprendre la raison, aimerait voir Liam grandir, partager ses joies et ses peines, tout simplement. A ces mots, son amie d'enfance le regardait fixement, se demandant d'abord s'il plaisantait ? Puis elle lui répondait calmement :

"Mes bagages sont déjà dans la soute pour la Chine mais d'accord, je pense que je viendrai à Bowen, j'y ai une propriété après tout. Je t’appellerai pour te prévenir."

Et pour la première fois depuis leur arrivée à l'aéroport, Lin avait semblé radieuse, pour le plus grand plaisir de son ami.

Et elle était devant lui. Elle avait du l'appeler mais il avait été obligé changer de numéro un peu après son arrivée à Bowen.

"Lin ! C'est trop génial de te voir ici ! J'espérais tellement ces retrouvailles, de bonnes retrouvailles amicales !"

Le néo-zélandais se levait en portant Sio dans un bras et il faisait une accolade à Lin en faisant attention à ne pas faire mal aux enfants.

"J'ai du changer de numéro et tu étais toi-même injoignable mais tu es là, c'est tout ce qui compte. Laisse-moi faire les présentations ! Voici Siobhan, c'est ma nièce adorée, la fille d'Aisling. Sio pour les intimes et forcément, tu es une intime. Sio, voici Lin, ma meilleure amie et son fils, Liam. Ils sont tous les deux chers à mon cœur. Pour le dire simplement, ta Copine, ton copain."

Sio regardait Lin puis Sio avant de dire "topine, topin" d'une façon adorable. Muet jusqu'ici, Liam regardait la fillette puis Asl avant de dire "topine, 爸(bà phonétiquement)" en regardant respectivement Sio puis Asl. Ce dernier mot l'intriguait.

"Bà ? C'est du chinois hein, ça veut dire quoi ? Et tu ne m'avais pas dit qu'il ne parlait presque pas, voire pas du tout ?"

"Des retrouvailles forcément amicales ..."
Tu regardes calmement ton fils puis Aslander. La réaction de Liam t'étonne puis tu te demandes brièvement si tu dois dire la vérité au jeune homme devant toi, te disant qu'il serait capable d'oublier ce mot dans cinq minutes mais peut-être pas si tu biaises alors tu optes pour la franchise. La franchise à ta façon.
"Ca veut dire papa mais il appelle tous les hommes comme ça. Monsieur, s'il vous plaît ?"
Un homme sur le point de partir s'approchait aimablement en tenant sa fille par la main, tu lui montres ton fils et ce dernier … Ne dit rien. Tu t'excuses auprès de l'homme pour le dérangement et hausse les épaules pour Aslander.
"Il le fait exprès rien que pour m'embêter. On échange ?"
Tout en posant la question, Tu prends la petite Siobhan dans les bras et Aslander se retrouve avec Liam dans les siens. Vous vous asseyez et tu regardes la petite fille qui joue avec tes boucles noires.
"Tu es mignonne, tu as la beauté de ta maman. Tu briseras plein de cœurs."
Tu te surprends à sourire à Siobhan et à l'embrasser sur le front, ce qui la fait rire. Une gentille petite, trop gentille en fait. Elle aura aussi le cœur brisé. Tu la places mieux sur tes genoux avant de déplier un peigne et de la coiffer différemment pour qu'elle soit encore plus jolie. Puis tu regardes Aslander jouer avec Liam qui a l'air de ne déjà plus être triste. C'est d'ailleurs aussi pour ça que tu es là.
"Pour répondre à ton autre question, Liam ne parle pas, il parle quand tu es là. J'irai droit au but, j'ai besoin de ton aide. Tu as un diplôme en petite enfance et le courant passe entre mon fils et toi. De toute façon tu es le seul en qui j'ai vraiment confiance ici. Alors je t'engage pour t'occuper de lui. Si ça te dit, on rentre chez moi, on passe un contrat en bonne et due forme et tu touches ton chèque annuel, tu me connais, j'aime que les choses soient carrées."

Alors ça, il ne s'y attendait pas et il regardait Liam qui en effet, avait l'air déjà plus démonstratif depuis un moment. Quand il regardait à nouveau son amie, il préférait ne pas voir qu'elle était en train de coiffer Sio à la chinoise, il faudrait qu'il pense à la recoiffer comme avant parce que sa sœur ne manquerait pas de comprendre qu'une telle initiative ne pouvait pas venir de lui.

Tu souris en entendant Aslander te répondre ainsi, comme si tu ne t'y attendais pas alors tu secoues la tête et dépose Siobhan dans le bac à sable pour que Liam et elles jouent un peu pendant que tu discutes sérieusement avec ton ami décidément pas futé.
"Tu plaisantes, ça n'a rien à voir. Tu vis chez ta sœur, c'est un échange de bons procédés et j'aurai beaucoup plus besoin de toi. C'est un véritable travail que j'attends de toi, pas des services amicaux sporadiques et tout travail mérite salaire."
Tu sais que tu vas persuader Aslander et l'engager, il ne t'a jamais rien refusé sauf le plus important.
"C'est moi ou Siobhan est en train de chatouiller Liam ?"
Non mais c'est ça, la fillette s'est aperçue que le garçon était sensible en l'effleurant accidentellement et sous tes yeux médusés, elle lui chatouille les cotes. Il lui rend la politesse et ils se roulent dans le sable en riant aux éclats. Tu devrais être heureuse de voir ton fils commencer à s'épanouir mais tu plisses les yeux, tu fulmines parce qu'il est plein de sable et il risque d'en mettre dans toute la maison.
"Liam, ça va chauffer pour ton matricule ..."
Dis-tu tout bas en te préparant à le recadrer bien comme il faut.

Aslander a pris la défense de ton fils, même s'il n'est pas futé, il est beaucoup plus doué que toi pour le bonheur. Une chance qu'aucune femme ne l'ai encore compris, toutes occupées qu'elles sont à tortiller du derrière pour des voyous, sinon tu devrais leur faire la peau et t'en faire une descente de lit, de ces morues, ou les vendre à un poissonnier, ce qui serait certes plus approprié. Tu es surtout troublée par la façon dont il te regarde ensuite, jusqu'à ce qu'il te parle de ton nez ? De ton nez ! En fait, les enfants viennent défendre le jeune homme dont tu viens de pincer le nez entre ton majeur et ton index.
"C'est un peu court !"
Ca te fait sourire toi-même et tu consens à libérer "l'otage olfactif".
"Tu supposes bien. En route, mauvaise troupe."
Tu ne t'appesantis pas sur la tête qu'il fait en voyant ton véhicule. Il n'y a que six modèles comme celui-ci dans le monde et alors ? Un cadeau de ton ex mari, tu lui as permis d'augmenter sa fortune d'un tiers et il était déjà milliardaire alors des présents, il peut t'en faire et souvent.
Il y a trois enfants dans le bolide mais tu te sens peu à peu happée par la bonne ambiance. Ton ami est un condensé de bonheur à lui tout seul.
Vous voilà chez toi. Tu sens que ça va être cocasse.

Tu observes Aslander pendant qu'il s'occupe des enfants. Même sans diplôme sur la petite enfance, il a toujours eu des rapports sincères et affectueux avec les enfants, dans une époque ou ça devient de suite suspect ou pas loin. Il n'y a pas de trace de vice en lui alors que ton coté sombre gagne en force au fil des ans. Il ferait un si bon père mais s'il savait, il t'en voudrait et pas qu'un peu. En tout cas, tu apprécies que Liam ne soit pas une fille, sinon la préférence d'Aslander pour sa nièce aurait été une provocation. Il en serait de même si la blonde avait eu un fils. Tu trouves la pudeur de ton ami tout à fait normale mais tu te dis que s'ils continuent à se côtoyer, tu vas conditionner Liam pour qu'il considère Siobhan comme sa sœur. Après tout, ils sont beaucoup trop proches de la consanguinité à ton goût. Par contre, tu n'apprécierais même pas que la petite tombe amoureuse de ton fils et qu'il l'ignore, juste pour faire du mal à la néo-zélandaise. Ce serait tellement  mesquin. Ca t'amène à un certain mensonge. Tu as fait exprès d'avoir Liam ... Comment peux-tu encore te mentir après tout ce temps ? Ton sens de l'honneur dépasse l'entendement, il te pousse vers le haut, t'incitant à te dépasser tout en te tirant vers le bas, te conduisant inexorablement à ta perte. Sans ce sens de l'honneur exacerbé, tu n'aurais pas fait d'Aisling ton ennemie mais tu te consoles en te disant que sa possessivité fraternelle l'aurait tout de même dressée contre toi. Surtout, sans ton sens de l'honneur, tu lui aurais peut-être avoué tes sentiments et tout aurait pu être plus simple. Moins compliqué. Tu inspectes les enfants, ils sont propres, la demeure restera immaculée. Tout le monde déchaussé, la visite commence. Tu réponds à la question du jeune homme :"Non."Mais comme c'est trop succinct, tu enchaînes:"S'étaler sur un matelas n'est pas suffisant, il faut y dormir, tu passeras dormir de temps en temps pour tester les lits d'amis l'un après l'autre, ça nous fera plaisir à Liam et à moi". Sauf si je reçois un amant. Je ne vais pas attendre l'âme sœur indéfiniment."Tu as dit cette dernière phrase sur un ton très neutre. Aslander ne comprend pas des signaux plus clairs donc ce n'est pas celui-ci qui lui donnera n sursaut de lucidité. Tu leur fais donc la visite de la demeure en commençant par les scanner tous les deux pour leur donner le niveau maximum d’accréditation."Faites attention les enfants, le marbre est très glissant."Ils ne peuvent pas courir à ce âge mais tout de même. Les enfants ne vont pas avec le marbre italien, l'inverse étant aussi vrai. Le meilleur marbre italien importé directement de Carrare. D'ailleurs toute la maison est décorée dans le plus pur style de la renaissance italienne. Vous commencez donc la visite par l'aile dite publique sur le devant, prévue pour une éventuelle fête, puis une aile pour la famille, les amis, avec cuisine, salles de bain, chambres. Vient ensuite la plus grande partie de la maison à l'accès le plus strict, une piscine intérieure, un jacuzzi, un sauna, le grand salon, la salle à manger, une salle de jeu, une salle de sport, une grande cuisine. A l'étage, des salles de bain, des chambres, une salle de jeu. Enfin, ta chambre, avec un lit très grand, trop grand, menant à la terrasse qui a une vue magnifique sur le jardin et sur l'océan. Tu ne lui parleras pas des passages secrets et de la cave mais tu es assez proche du manoir Wayne. Vous vous retrouvez attablés sur la terrasse tandis que les enfants sont dans leur aire de jeu. Ils jouent à des lego fait pour les enfants de cet âge, bien trop gros pour qu'ils puissent les avaler. Tu penses à tout. tu ne supporterais pas qu'il arrive du mal à ton fils et en voyant la façon dont Aslander regarde sa nièce, tu réalises que tu ne supporterais pas qu'il lui arrive du mal à elle non plus."Aslander, je n'avais aucun doute sur tes aptitudes avant même de te voir à l’œuvre mais là c'est vraiment clair pour moi, tu es donc engagé. Avant d'évoquer les modalités du contrât, voici la rémunération annuelle de ton travail."Tu lui tends le chèque et guette sa réaction avec un air aussi neutre que depuis votre arrivée à la propriété.

Asl était étonné que Lin lui dise non ainsi puis elle détaillait son refus et il comprenait. Du moins, il croyait comprendre.


Amant ? C'était la première fois que la jeune femme lui parlait ainsi. C'était bizarre, il n'avait rien éprouvé quand elle s'était mariée et là, ça le dérangeait sans qu'il arrive à se l'expliquer, puis la visite commençait. Le néo-zélandais était très étonné par la grandeur de la maison qui était même compartimentée mais surtout par sa froideur. Il sentait le léger air frais de la climatisation mais il pensait qu'il n'y en avait pas besoin. C'était beau, c'était raffiné mais ça manquait cruellement de chaleur. Il n'aurait pas aimé grandir dans un tel endroit, d'ailleurs Liam semblait moins ouvert qu'avant et il s'accrochait à son bras comme un naufragé à un radeau de fortune. Le jeune homme avait tendance à être un peu plus jovial avec son amie depuis quelques années, pour compenser peut-être parce qu'elle l'était moins, mais là, l'ambiance des lieux le calmait vraiment.

L'air de rien, tu avais observé Aslander. Tu avais ainsi lu cette brève contrariété dans son regard. Suffirait-il de le rendre jaloux pour qu'il te voit ? Non, pour qu'il te découvre ? Voila qui serait au demeurant intéressant. Par contre, la visite te navre même si tu n'en as pas pris conscience de suite. Aslander n'était visiblement pas transporté d'extase par la décoration, pourtant il aime aussi ce style mais peut-être pas au point d'y vivre. A moins que tu aies oublié quelque chose, un détail mais tu ne vois pas lequel. Ce n'est pas important pour le moment. Ce qui compte, c'est l'instant précis où le jeune homme prend ton chèque et en découvre le montant, cette expression perplexe sur son visage. Tu t'imagines sa réflexion pour aboutir à la réaction la plus logique : Il te demande si tu le paies en yen."Non, en dollars australiens."Tu te prépares à bondir au cas où il tombe à la renverse parce qu'il en serait capable et tu espères qu'il ne pensera pas que tu l'achètes parce que ce n'est pas ça. Tu n'achètes ni sa loyauté, ni son amitié, ni …

Aslander n'est pas tombé à la renverse mais sa réaction ne te surprend vraiment pas. Tu lui saisis doucement les mains et amicalement n'est-ce pas."Tu ne réalises pas à quel point tu comptes pour moi. Dès le premier jour, tu as compté pour moi. J'étais nouvelle, je pleurais et tu as été le seul à venir me parler, à désirer me connaître. Tu as toujours été là pour moi. Tu rappelles quand on jouait à "et si on faisait semblant", et cette pièce de théâtre à laquelle tu as participé rien que pour me faire plaisir. Cet argent, tu le mérites mais si tu considères que c'est trop payé, tu devras simplement travailler un peu plus pour moi. Je te propose de me seconder dans l'enseignement du wing chun, un temps partiel pour les enfants et un temps partiel pour les arts martiaux. Je n'y mettrai qu'une condition, tu ne t'occupes pas d'autre enfant en dehors de Siobhan et de Liam. Si tu veux faire des heures supplémentaires, ça ne me dérangera pas mais elles ne seront pas payées."Conclues-tu avec un sourire malicieux. Tu te doutes qu'il va encore refuser, que ce sera toujours trop mais tu as encore quelques tours dans ta manche. Tu regardes du coté des enfants, ils construisent une tour, à moins que ce soit une sorte de château ou une botte de géant. Le plus important, c'est qu'ils s'amusent. C'est une belle journée et tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes …

Evoquer votre première rencontre t'avait un peu attristée parce ce qu'elle découlait d'un souvenir très éprouvant pour toi et dont tu n'as jamais parlé mais Aslander sait te rendre le sourire. Effectivement, tu te souviens de ces quelques moments où tu as pu l'influencer même si au final, pas assez. Ca doit être ton problème, plutôt que "d'ouvrir ton cœur", tu tentes de manipuler. Puis il t'annonce que c'est toujours trop le rémunérer. Le jeune homme est vraiment prévisible !"J'avoue qu'un demi million de dollars, ce n'était pas la rémunération la plus adéquate mais nous mettrons ça par écrit et tu ne seras pas le moins du monde lésé, je te le promets. Je tiens néanmoins à t'offrir un moyen de locomotion, un beau cadeau et là, interdiction de le refuser, ça m'offenserait."Ou comment arriver à ses fins d'une manière bien retorse."Rentrons."Conclues-tu simplement, te doutant que le jeune homme allait s'inquiéter pour les enfants parce que le soleil commençait à devenir néfaste, la chaleur augmentant rapidement. Bowen, température moyenne de 30° celsius l'été avec des pointes à 40°, parfois davantage.