no one know me like you (sacha)

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Être chanteuse est loin d'être un métier facile mais lorsqu'en plus vous êtes mère célibataire, c'est une vie mouvementée et imprévisible qui vous attend. Pourtant, même si ce n'est pas tous les jours facile, tu n'échangerais ta vie contre une autre pour rien au monde. Ta fille te comble de bonheur tout comme ton métier qui grandit et te permet de grandir, toi aussi, de jour en jour. Le seul problème dans le milieu de la chanson, c'est qu'un rendez-vous peut tomber à tout moment et qu'il faut être prêt. Il n'est pas question de dire non surtout quand c'est un rendez-vous important comme aujourd'hui qui peut jouer ton avenir. En l'occurrence, il s'agit de, peut-être, signer un nouvel album dans un label encore plus important et surtout très réputé en Australie. Tu ne veux pas faire des plans sur la comète mais ce rendez-vous s'annonce assez prometteur. Le seul hic c'est qu'il a lieu pile au moment où tu dois aller rechercher Rosa, ta fille, à l'école. D'habitude tu peux compter sur tes parents quand tu as un imprévu mais aujourd'hui, ils ont eux aussi des rendez-vous importants de leur côté. C'est pourquoi, tu as fait appel à Sacha, ton meilleur ami à qui tu voues une confiance aveugle. Ce n'est pas la première fois qu'il s'occupe de Rosa et en ce qui la concerne, elle adore passer du temps avec lui. Elle le considère vraiment comme un membre de la famille, un peu comme un tonton, et chaque fois que tu les vois ensemble, ça te remplit le coeur de bonheur. Par chance, Sacha est libre aujourd'hui et il accepte avec plaisir de s'occuper de ta fille le temps de ton rendez-vous.

Vers dix-huit heures environ, tu sors enfin du studio pour retrouver ta petite famille. Le rendez-vous a été plus que concluant mais tout reste encore à faire. Rien n'est encore gagné. Bref, après avoir roulé quelques minutes jusque chez Sacha, tu sonnes à la porte, impatiente de retrouver ta fille et ton meilleur ami. Lorsque le jeune homme vient t'ouvrir, un large sourire se dessine sur ton visage. « Hey. Comment tu vas ? » Demandes-tu en t'avançant pour le serrer brièvement dans tes bras. Entendant ta voix, ta fille arrive en courant, aussi heureuse que toi de la retrouver. « Coucou mon coeur. Tout s'est bien passé avec tonton Sacha ? » Demandes-tu en jetant un regard amusé à Sacha à cause de l'emploi du mot tonton. « Ouiii. On a beaucoup ri tous les deux. J'ai encore appris plein de trucs ! » Le contraire t'aurait étonné, Sacha est vraiment super avec ta fille. Néanmoins, tu ne peux t'empêcher de le taquiner, comme à ton habitude : « Des trucs ? Pas des bêtises j'espère... » Tu fronces légèrement les sourcils, feignant d'être fâchée avant de rigoler en voyant la tête de Rosa changer. « Encore merci de l'avoir gardée. Tu m'as sauvé la vie. » Dis-tu en te tournant vers Sacha.

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Il était en train de s'entraîner dans l'une des chambres aménagées quand son téléphone a sonné. Au départ, il l'avait ignoré, jusqu'à ce qu'il se rende compte que cette sonnerie annonçait un message de Sahara. Posant ses lames sur le buffet, il prit le temps de le lire, un sourire s'affichant progressivement sur son visage. Elle lui demandait une fois de plus de lui rendre un petit service. En temps normal, il aurait renvoyé dans les roses n'importe qui osant se procurer ne serait-ce qu'un seul de ses services. Parce qu'en temps normal, seules les personnes les plus odieuses osaient le lui demander. Sauf que cet après-midi, c'était sa meilleure amie qui avait besoin de lui, et il ne pouvait pas refuser de l'aider. Elle avait toujours été là pour lui, même dans les pires moments, et l'avait soutenu même lorsqu'il avait fait des choses peu recommandables. Dans ces moments-là, elle avait aussi pu le faire revenir à la raison, le calmer aussi, avant que ça n'aille trop loin. C'est donc sans hésitation qu'il lui répondit pour accepter sa demande sans rechigner, et la minute d'après, il était déjà à la douche, prêt à aller chercher la fille de Sahara à l'école.
Même s'il était ravi d'être chargé de ce rôle, il ne pouvait pas s'empêcher d'avoir le trac dès qu'il mettait un pied devant l'institution scolaire. En effet, il préférait éviter ce genre de lieux où il était vu comme un paria. Aux yeux des autres, il n'existait pas plus malsain que lui, pour avoir osé mettre enceinte deux sœurs, dont les enfants vivaient en pleine crise puisqu'il se refusait à arborer son statut de père. Il s'attendait toujours à ce qu'on le regarde de travers à cause de ses tatouages, qu'on rigole dans son dos ou qu'on interdise à n'importe quel enfant d'approcher ses enfants, ou pire, Rosa. Sauf que ce n'était pas arrivé, et ça n'arriverait effectivement pas de sitôt. Parce qu'une fois qu'il voyait la bouille de cette fille ressemblant énormément à sa mère, il se sentait tout de suite mieux. Son sourire innocent ravivait la joie de vivre au fond de son cœur, et il en oubliait absolument toutes les mauvaises pensées qui l'avaient habitées la minute d'avant.
C'est ainsi qu'il repartit avec Rosa perchée sur ses épaules -elle adorait se faire porter de la sorte pour être plus grande que les autres enfants et pour avoir l'impression de toucher le ciel, et il trouvait cette réflexion très adorable, et ce, malgré le fait qu'à dix ans, n'importe quel enfant aurait refusé d'être porté ainsi, parce qu'ils voulaient tous donner l'impression d'être grands avant l'âge-. Avant de rentrer chez lui, il s'autorisa à lui acheter un goûter à la boulangerie et passa à pieds par le parc où il la laissa courir et se défouler, appréciant la joie dont l'enfant faisait preuve. Il discuta même avec quelques parents qui avaient eu la même idée que lui puis décida qu'il était temps de rentrer, parce qu'il avait plein de choses à lui apprendre. Ce soir, c'était un cours de magie improvisé qu'il proposa à la petite Rosa. Rien d'extraordinaire puisque ce n'était pas son domaine, mais cela sembla suffire à réjouir la petite, dont les rires ne cessaient de résonner dans le grand salon, si vide depuis quelques semaines, puisqu'il n'y avait désormais plus aucun jouet pour traîner sur le tapis.
C'est peu après dix-huit que la sonnette retentit, rappelant au lanceur de couteaux qu'il avait oublié un point important ce soir : aider Rosa à faire ses devoirs. Il espérait donc, en se levant pour venir ouvrir la porte, que Sahara ne lui en voudrait pas trop. « Salut, моя красота » [ma beauté] salua-t-il la jeune femme, la serrant un instant dans ses bras avant de la laisser réserver le même sort à Rosa, qui n'avait pas mis longtemps à arriver en courant. Sacha profita de l'instant pour fermer la porte derrière eux, observant ensuite la mère et sa fille se saluer, embaumant son cœur d'une douce lueur de joie. Il était fier de voir que malgré les moments difficiles traversées par sa meilleure amie, et ce, bien avant qu'ils ne se rencontrent, elle ait pu trouver un peu de paix et d'amour dans son travail et dans sa relation avec l'enfant.Il roule juste des yeux d'un air amusé au surnom de tonton, avec lequel il a toujours eu du mal à se faire. Il se mit à rire ensuite quand la brune s'inquiéta de ce qu'il avait bien pu apprendre à sa fille. « Je suis trop sage pour avoir des bêtises à apprendre, tu me connais. » plaisanta-t-il, sachant très bien qu'il s'agissait du contraire. Les bêtises étaient probablement devenues son quotidien. « Je t'en prie, t'aurais fait la même chose pour moi. » Il lui lance un clin d'oeil puis s'éclipse dans la cuisine le temps d'aller chercher deux bières et des gâteaux apéritifs. En revenant, il s'avance vers le salon, faisant signe à son amie de le suivre. « Tu as quand même le temps de rester boire une bière ? Je veux savoir comment ça s'est passé. Avec tous les détails, évidemment. » Il avait beaucoup de mal à contenir sa joie. Il avait vraiment envie qu'elle puisse réussir et que ça fonctionne pour elle. Parce qu'elle avait énormément de talents, et qu'il se battrait s'il le fallait pour l'aider à conquérir le monde artistique. Après tout, ils partageaient les mêmes valeurs en tant qu'artistes, bien que leurs domaines soient légèrement différents l'un de l'autre.

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Connaissant le passé de Sacha et le voyant avec Rosa, tu ne peux qu’imaginer qu’il ferait un père génial. Malheureusement pour lui, il n’a aucun droit de paternité sur ses enfants mais le veut-il vraiment ? Tu ne sais pas, au fond. Même si c’est ton meilleur ami, ce n’est pas un sujet facile à aborder avec lui. Et surtout, il n’en dit pas tellement même si tu sais que ce sujet le fait pas mal souffrir et réfléchir. En tout cas, tu es heureuse de l’avoir soutenu par le passé car aujourd’hui, il est vraiment une constante dans ta vie. C’est un pilier dont tu ne pourrais te passer malgré toutes les rumeurs qui courent à son sujet. Toi, tu n’as jamais fait attention à tout ça et de toute façon, tu sais ce que le jeune Kheinov vaut. Ton sourire s’élargit en l’entendant parler le russe même si tu ne saisis pas vraiment tout. Tu connais bien quelques mots par-ci par-là grâce à Sacha mais ça s’arrête là. Tu espères qu’un jour il pourra faire part de ses origines à ta fille et pourquoi pas lui apprendre sa langue natale. Tu ris à nouveau en l’entendant se qualifier de « trop sage », sachant pertinemment qu’il est loin de la sagesse, Sacha. Mais avec Rosa en tout cas, il est parfait alors tu ne peux pas lui enlever ça. « M’ouais. » Rétorques-tu peu convaincue avant d’ajouter : « Evidemment, toujours là pour toi. » Ce ne sont pas des paroles en l’air, bien au contraire. Votre amitié est solide et tu espères qu’elle perdurerait encore dans le temps. Tu as du mal à imaginer une vie où Sacha ne serait pas et maintenant qu’il fait également partie de la vie de Rosa, tu es presque certaine qu’il ne quittera jamais votre quotidien. Tu ne l’aurais jamais laissé s’investir dans la vie de ta fille si tu pensais que votre amitié n’était pas assez solide. Voyant le jeune homme revenir avec des bières et quelques apéritifs, ton sourire s’élargit une nouvelle fois. « Bien sûr, on peut même manger ensemble si tu veux. On aura qu’à commander quelque chose. » Réponds-tu en te dirigeant vers le salon pour prendre place dans le canapé avec ton meilleur ami. Attrapant la bière qu’il te tend, tu arrêtes de faire durer le suspens afin de lui expliquer ton rendez-vous. Un rendez-vous des plus importants, Sacha le sait. « C’est en très bonne voie… » Dis-tu en jetant un coup d’œil à Rosa qui joue un mètre plus loin. « Je ne veux pas trop m’avancer mais il est très probable que je signe un nouvel album chez Neon Records. Ils ont signé Skrillex, Rudimental, David Guetta, Milky Chance et bien d’autres encore, je n’en reviens pas qu’ils veuillent de moi. » Dis-tu encore sous le choc de cette nouvelle. Il y a encore du travail avant de signer le contrat définitif mais selon ton agent, c’est déjà à quatre-vingt pour cent sûr. Cette nouvelle te réjouit évidemment mais tu as peur d’être moins présente pour ta fille, pour tes proches et de passer à côté de beaucoup de choses. « J’ai juste un peu peur de mettre trop mon rôle de mère de côté… » Ajoutes-tu en faisant part de tes inquiétudes à ton meilleur ami.

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Même s'il ne répond rien, il n'en pense pas moins. Il sait que Sahara est sincère. C'est une certitude acquise depuis des années. Parce qu'elle aurait pu déjà il y a bien longtemps lui tourner le dos, et le laisser dans la merde dans laquelle il s'était fourré. Sa confiance, elle l'avait probablement accordée à ces demoiselles qui partageaient à l'époque la vie de Sacha. Période durant laquelle il aurait pu aisément mettre fin à la vie en elle-même. Plongé dans les passions qu'étaient devenues l'alcool, la drogue, le sexe, les couteaux et la folie. Il vivait sur son nuage, comme s'il était inatteignable. Sauf que la réalité avait fini par le rattraper, cette réalité même qui lui avait fait comprendre à quel point il était minable. Son père en avait payé les frais. Et alors que tout le monde lui tournait le dos, Sahara, elle, était là à le soutenir. Elle l'a aidé à remonter la pente, à se rappeler que la roue finit toujours par tourner. La joie retrouvée, il avait embrassé les passions qui le faisaient vivre. Et aujourd'hui, il se considérait comme entouré par les deux femmes les plus merveilleuses du monde. Pia et Sahara. Son assistante, amante, et sa meilleure amie. Il avait beau dire qu'il était froid comme la pierre et qu'aucun sentiment ne l'habitait, il avait tort. L'amour qui leur portait était unique. Sans compter la présence de Rosa, qui lui donnait l'impression d'être aimé et utile. Parce que les enfants se moquent des préjugés. Ils n'y connaissent rien, dans leur enfance. Ils aiment une personne et ce, peu importe tout ce qu'elle a pu vivre, peu importe l'image qu'elle renvoie. « Pizza, ça te va ? » propose-t-il, sourire aux lèvres. Il n'y a rien de plus simple et de meilleur que ce genre de plats. Peu chers, ils apportaient pourtant tous les nutriments nécessaires et comblaient l'estomac. Et puis, autour des pizzas se racontaient les meilleurs histoires, c'était certain. Il commanda donc sur son téléphone avant qu'ils n'aillent tous les deux s'installer au salon. Ce salon même qui paraissait si grand et si vide, faisant douter Sacha quant à la tournure à prendre par rapport à ce sujet. Il n'avait pas les moyens d'acheter autre chose, et restait, mais ne pouvait pas s'empêcher de revivre des scènes qui s'étaient déroulées sur ce même canapé. Il s'y installe, tend ses longues jambes pour caler ses pieds sur la table basse alors qu'il ouvre déjà sa bière pour y tremper ses lèvres. En même temps, il écoute sa meilleure amie, fière de l'entendre parler de Neon records. « S'ils ont signé Skrillex, fonce. Et c'est pas étonnant qu'ils veuillent de toi, tu es géniale. » Même si ce n'était pas du Marylin Manson, Skrillex avait déjà sa petite réputation. Si Sahara pouvait avoir le même avenir, ce serait merveilleux. Cependant, avant même qu'elle ne prononce la suite, il la voit déjà douté. Son front plissé et son regard tourné vers Rosa montrent à Sacha à quel point la décision est difficile à prendre. Il pousse un léger soupir, et secoue vivement la tête avant de se remettre à boire. Parce que ça lui rappelle des choses, et que ça le met mal à l'aise par rapport à son propre rôle de père, qu'il n'endosse pas. A côté de lui, Sahara dédiait sa vie entière à sa fille. Il s'était toujours étonné de voir à quel point elle était dévouée. Il se redressa légèrement, ramenant ses pieds au sol par instinct. Sur ce point, ils étaient l'opposé l'un de l'autre. « T'es pas qu'une mère, t'es aussi une femme. » Lance-t-il en haussant un sourcil. Son regard se pose à son tour sur l'enfant, qui semble être la joie incarnée. « Regarde-la, elle est si heureuse et épanouie. » lâche-t-il naturellement, sincère. Puis, il se met à regarder Sahara, sourire aux lèvres quand il pose sa main sur son bras pour la soutenir. « Tu t'occupes déjà très bien d'elle, mais tu oublies de penser à toi. Si tu signes pas, tu vas regretter dans quelques années. » Lui, il a bien compris ça. Prenant une poignée de gâteaux apéro pour grignoter, il poursuit. Il sait même pas d'où lui viennent ces bons conseils, mais il les donne, sans vraiment avoir de filtre, oubliant presque de contrôler son langage spontané. « Si t'as envie d'un truc, fais-le. Que ce soit de te taper ton voisin de pallier ultra sexy, de manger deux burgers dans la journée, de flinguer ton salaire dans une robe que tu ne porteras qu'une fois dans ta vie, ou de passer ta journée en pyjama. Pour le boulot, c'est pareil. » Il hausse les épaules, machinalement. « T'as du talent, et la chance de faire ce que certains peuvent pas faire. Si j'étais toi, j'irais direct. Tu trouveras toujours un moyen de garder du temps pour ta fille, tu l'as toujours fait. » Et en tant qu'enfant unique, Rosa devrait bientôt apprendre ce que c'est, la vie sans sa maman. L'adolescence ne serait peut-être pas facile, mais tant pis. La vie n'était pas facile en soi. Raison de plus pour en profiter et aller au bout des choses.

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Tu sens ton sourire s’élargir quand Sacha propose de commander des pizzas. Vous connaissant, vous ne pouviez choisir autre chose. « Evidemment. » Réponds-tu avant de commander une pizza végétalienne que tu partageras avec ta fille. Être vegan est un vrai mode de vie et si tu n’obliges Rosa à rien, elle apprécie la cuisine végétalienne autant que toi. Elle y est habituée depuis toute petite et en plus, à la maison, tu ne cuisines que ça. Rapidement, tu expliques à ton meilleur ami l’issue de ton rendez-vous, n’omettant pas de parler des grandes figures de la musique qui sont passées par-là, avant toi. C’est donc un réel honneur pour toi de signer dans ce nouveau label même si tout n’est pas encore définitif. Tu souris à Sacha quand il souligne que ce n’est pas étonnant, te complimentant au passage sur ton talent de chanteuse. Tu doutes bien trop souvent de toi mais le soutien de tes proches est ce qui compte le plus à tes yeux et surtout ce qui te booste par dessus tout. Puisque le jeune homme travaille lui aussi dans le milieu artistique, il sait que les places sont chères et qu’il faut sauter sur toutes les occasions qui se présentent. Mais tu ne peux t’empêcher de te questionner sur ton rôle de mère que tu ne veux aucunement mettre de côté pour la musique. Quand Rosa est entrée dans ta vie, tu t’es jurée de toujours la faire passer avant tout le reste. Mais maintenant qu’elle est grande, qu’elle va bientôt avoir dix ans, n’est-il pas temps de penser un peu à toi ? Sans doute. « Merci. J’y réfléchis beaucoup en tout cas. » Réponds-tu simplement avant de te concentrer sur Sacha qui te rassure sur ton rôle de mère et qui n’hésite pas à te secouer un peu pour que tu penses à ta carrière et à toi, pour une fois. Tu sais qu’il a raison et qu’il sait de quoi il parle mais c’est plus fort que toi. Tu t’en voudrais bien trop si tu manquais des événements marquants dans la vie de ta fille. « Je fais tout pour qu’elle le soit en tout cas. » Dis-tu en posant ton regard sur ta fille en même temps que Sacha. Tu redoutes sans cesse qu’elle manque d’un père, qu’elle vive mal de faire partie d’une famille uniparentale mais tu ne vas pas mentir, tu vois que ta fille est heureuse et bien entourée. Que ce soit grâce à tes parents ou grâce à Sacha qui est une figure masculine géniale pour elle. Tu portes ta bière à tes lèvres, écoutant les conseils de ton meilleur ami. « Oui, je sais… Je refuse de vivre avec des regrets mais les regrets peuvent aller dans l’autre sens aussi. » Tu peux aisément croire que tu vas peut-être regretter d’avoir mis ta fille de côté pour ta carrière. Et sans doute même culpabiliser. Mais Sacha n’a pas tort et tu le sais. Tu ris alors qu’il t’intime de répondre à tes désirs peu importe leur nature. « Me taper mon voisin sexy ? » Demandes-tu en riant, amusée par l’exemple choisit par le jeune homme. D’autant plus que tu ne l’as pas encore dit à Sacha mais il y a bien un homme qui se glisse souvent dans tes draps à présent. « Je comprends ce que tu veux dire et tu as totalement raison, je le sais, dans le fond. C’est juste difficile de prendre ce genre de décisions pour moi. » Dis-tu en soupirant légèrement avant de prendre quelques biscuits apéritifs en mains, les grignotant au passage. « En plus, la dernière fois que j’ai jonglé de la sorte entre ma vie professionnelle et privée, ça s’est plutôt mal terminé. Je n’ai pas envie de reproduire les mêmes erreurs. » La dernière fois que tu as consacré autant de temps à ta carrière c’était au lycée et tu as fini droguée et enceinte jusqu’au cou à seize ans. Tu ne diras pas que Rosa est une erreur, pas du tout, mais elle est arrivée bien trop prématurément. « Bon je vais arrêter de te saouler avec mes doutes. » Rétorques-tu en riant légèrement. « Comment tu vas, toi ? » Demandes-tu, bien décidée à faire dévier la conversation sur Sacha plutôt que sur toi.

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Certains parents ont tellement de mal à rendre leurs enfants heureux. Sacha a remarqué depuis longtemps que ses deux enfants ne l'étaient pas. Ils avaient grandi dans un environnement familial plus qu'étrange, bien plus encore que Rosa. Parce qu'ils avaient deux mères folles à lier, un père diagnostiqué névrosé dès son plus jeune âge. Un père qui n'en avait rien à faire d'inviter des femmes qu'il prenait avec passion sous leurs yeux effarés. Un père qui ne s'assumait pas comme tel, qui battait leurs mères, leur faisait vivre un véritable cauchemar. Parfois, il se demandait comment il pouvait être au contraire aussi doux avec Sahara et Rosa. Certains pensaient que c'était pour mieux masquer les apparences et cacher ce qu'il pouvait bien se passer une fois qu'ils avaient franchi la porte de la maison. Vous comprenez, un papa et tonton tatoué, qui travaille de nuit dans un cabaret, qui n'a aucune limite physique et mentale, ça fait peur. Il pourrait tout aussi bien être le protagoniste d'un bon polar que ça fonctionnerait. Des fois, ça le fout en rogne qu'on puisse s'imaginer autant de choses sur lui, alors qu'il essaie quand même de s'n sortir. A côté, sa meilleure amie est une mère modèle. Il se surprend même à penser que ne pas avoir de père du tout vaut parfois mieux qu'avoir un père comme lui. Sauf qu'il en dit rien, parce qu'il a pas à exprimer de telles pensées. Pessimistes, à son image, briseuses d'ambiance. Et puis vient le sujet des regrets. Là non plus, c'est pas un modèle, le garçon. Il aimait pas dire qu'il regrettait. La seule chose qu'il pouvait haïr de ce qu'il avait fait par le passé, c'était le fait d'avoir fait des gosses, encore et encore. Il aurait mieux fait d'ouvrir les yeux, de les dégager. Ce regret, c'est tout sauf un secret pour Sahara. Il a déjà bien fait comprendre que les enfants et lui, c'était pas l'amour et ce le serait jamais. Bière à la main, air de rebelle sur le visage, c'est pas difficile à le croire. Et dire qu'il y a quand même cette lueur d'espoir au fond de son cœur. Il se dit qu'à force de prendre soin de sa meilleure amie et de Rosa, il pourrait prendre goût, à cette vie de papa poule. « Dans les deux cas, t'auras peut-être des regrets, alors. Raison de plus pour tenter. » Soit elle regretterait de ne pas avoir signé ce contrat, soit elle regretterait de ne pas avoir pris soin de sa fille. Pour lui, c'était certain, elle devait foncer. Parce que même si le destin avait une allure de danger, elle pourrait contrer les remords en se disant qu'au moins, elle s'était faite plaisir et qu'elle était allée au bout des choses. La vie est faite comme ça. On fonce, on sait pas où ça nous mène mais ça nous procure une putain de sensation de bonheur. Indescriptible. « Je sais, mais tu prendras la bonne décision. Et même si t'as pas l'impression. Parce que t'es pas toute seule. » Sous-entendu, quoi qu'il arrive il pourra toujours la réceptionner et la soutenir. C'est son rôle désormais, un rôle qu'il prend plus à cœur qu'il ne le laisse paraître. « Le voisin ou n'importe qui d'autre, j'disais ça comme ça. » lance-t-il, sourire aux lèvres alors qu'il l'observe. Elle ne laisse rien paraître, il n'arrive pas à savoir si oui ou non elle a quelqu'un en ce moment pour se satisfaire de ce côté-là. C'est pas le genre de choses qu'elle lui confie immédiatement, il le sait bien puisqu'il est pareil. Du moins, pour tout ce qui concerne Pia. Et si elle avait trouvé quelqu'un qui la rendait heureuse, il en serait soulagé pour elle. Elle méritait tout le bonheur du monde. Elle était le jour, et lui, la nuit. « Tu me saoules pas du tout. La dernière fois, t'étais jeune. Tu avais p't'être pas le recul nécessaire, pas c'lui que tu as aujourd'hui. » Tente-t-il de la réconforter en hochant la tête, buvant une nouvelle gorgée de bière, manquant de s'étouffer à sa question. Son petit air rieur sur le visage ne lui dit rien de bon. Il agite un instant la bouteille presque vide et hausse les épaules, par réflexe. Il aimait pas parler de lui, ni de sa situation Et il détestait quand Sahara s'amusait à détourner ainsi la conversation sur lui. Levant les yeux au ciel, il détourna le regard. Il avait pas forcément envie de faire le point sur ce qu'il s'était passé ces derniers temps. Pas du côté de sa vie sentimentale, et encore moins du côté de sa vie sexuelle du moment qu'une oreille d'enfant traînait dans le coin. Reposant le regard sur la brune, il finit par évoquer ce fameux road-trip qui s'était mal terminé. « J'ai pris deux jours de congés et j'suis partie faire un road-trip avec deux inconnues. Gagné à la radio, le truc qui pue la merde à des kilomètres à la ronde, tu vois le genre. » C'était le genre de voyages à la noix qu'il gardait pour lui. Pourtant, rien qu'en y repensant, il avait envie de rire, si bien que ses lèvres arborèrent un sourire malgré lui. « On est tombés en panne la première journée. Les deux jeunettes m'ont pris pour un psychopathe. J'crois que je tenterais plus jamais de gagner quoi que ce soit à la radio. » ajoute-t-il en riant. Bien qu'il avait apprécié cette étrange escapade au milieu de nulle part, il lui restait comme un goût amer en bouche en y repensant. Cette nuit-là, ça avait remué quelque chose en lui. Il était rentré plus apaisé, sans vraiment savoir pourquoi c'était ce genre d'ambiance qui lui plaisait.

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En devenant maman très jeune, tu as dû faire face à des responsabilités que beaucoup n’imaginent pas. Tu as dû mettre ta carrière en pause pendant quelques années, le temps de terminer le lycée et de voir ta fille grandir. C’était un choix difficile mais garder ta fille t’a sauvé, en quelque sorte. Ca t’a maintenu loin de la drogue, loin de tes tentations les plus sombres et ça t’a boosté pour reprendre ta vie en main. Elle n’est pas arrivée dans un univers très sain, Rosa, au début. Mais très vite, tu as su lui offrir un foyer sécurisant principalement grâce à tes parents. Bien que tu sois adoptée, tu as toujours été reconnaissante de la famille dans laquelle tu as grandi, entourée de parents aimants. Et c’est pour cette raison que tu es inquiète à l’idée que Rosa manque de quelque chose, manque d’un père, au fil des années. Ce sont des doutes qui ne te quittent jamais mais quand on devient parent, on accepte de vivre avec des peurs, des doutes et des questionnements. Tu imagines que même s’il ne le montre pas, Sacha vit la même chose de son côté. Même s’il ne voit pas ses deux enfants, tu ne doutes pas qu’il s’inquiète pour eux à sa manière. Et tu espères qu’un jour, il pourra faire face à ses problèmes et s’épanouir en tant que père comme il s’épanouit en tant que tonton avec ta fille. « C’est vrai. Je t’emmènerai avec moi le jour où on signera le contrat définitif. » Réponds-tu avec un large sourire. Qui de mieux placé pour t’accompagner dans cette nouvelle aventure que Sacha ? Tu poses ta main sur celle de ton meilleur ami quand il souligne qu’il sera toujours là pour te soutenir, pour t’épauler. Tu ne lui dis pas assez souvent mais Sacha est vraiment un pilier pour toi, une constante dans ta vie dont tu ne pourrais te passer. Et s’il n’avait pas été là pour te soutenir aussi régulièrement, tu aurais été plus d’une fois plus bas que terre. Ca ne fait aucun doute. Mais c’est ça, être meilleurs amis. C’est se rendre la pareille dès que l’occasion se présente et se soutenir dans les bons comme dans les pires moments. « Merci. J’ai tellement de chance de t’avoir. » Dis-tu avec sincérité. Ton sourire fait écho à celui de Sacha quand il t’intime de t’amuser avec le voisin ou n’importe qui d’autre. Sans doute est-ce le moment idéal pour lui parler d’Azriel. Tu ne sais pas encore de quoi sera fait demain mais pour l’heure, il est plutôt clair que vous êtes pratiquement un couple, Az’ et toi. « Et bien il se pourrait bien qu’il y ait quelqu’un qui partage mes draps. » Réponds-tu en parlant moins fort à la fin de ta phrase. Les oreilles de Rosa trainant partout et encore plus depuis qu’elle approche des dix ans, tu ne voudrais pas qu’elle entende ce genre de choses à ton sujet. « Sans doute. Et puis, maintenant, j’ai l’expérience nécessaire pour ne pas refaire les mêmes erreurs. » Enfin normalement. Tu l’espères en tout cas. Mais ayant l’impression de trop parler, de t’éterniser sur ta propre vie, tu tentes de détourner la conversation sur Sacha. Tu sais qu’il n’aime pas parler de lui mais tout ce qui touche à sa vie de près ou de loin t’intéresse, toi. Tu secoues légèrement la tête en apprenant qu’il a fait un road trip avec deux inconnues. C’est bien son genre ça. C’est le genre de trucs spontanés, complètement fous et imprévisibles que tu ne ferais jamais. Mais ça colle bien à l’image de ton meilleur ami. « Tu t’es pas dit que c’était sûrement une arnaque ce truc ? » Demandes-tu mi-amusée, mi-curieuse. Tu ris en entendant que les deux jeunes femmes l’ont pris pour un psychopathe. Connaissant Sacha, il a dû faire des réflexions pour faire flipper les autres à coup sûr. « T’as vraiment la poisse pour ces trucs-là, toi. T’as détesté ou tu t’es bien plu quand même ? » On ne sait jamais avec lui. Tout peut arriver. « Si tu veux faire un road trip, demande-moi la prochaine fois. Tu prendras moins de risques. » Plaisantes-tu avec un sourire au coin des lèvres.

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No one know me like you

Grand sourire aux lèvres, Sacha est ravi. Il serre la main de Sahara dans la sienne, hochant doucement la tête. Il lui arrivait si rarement d'être véritablement heureux qu'il profitait de ces instants comme si c'étaient les derniers. Son visage changeait du tout au tout, quand son sourire était sincère. Il ressemblait enfin à quelqu'un de normal, et qui n'aurait aucun problème mental derrière. Si seulement c'était le cas, tout aurait été beaucoup plus simple, sauf qu'il ne serait peut-être pas entouré des gens qui l'aime et qui l'aiment aujourd'hui. « C'est la meilleure idée que tu n'aies jamais eu. » En tant qu'artiste, il savait négocier ses contrats. Disons que si Neon Records exagérait sur le prix à payer, il pourrait subtilement les convaincre de faire augmenter la donne, parce que les chanteurs ne sont pas tous aussi bien rémunérés qu'ils le devraient, et qu'il ne supportait pas l'idée que le talent de Sahara soit acheté pour seulement une pièce. En lui apportant son soutien et son amitié, il essayait de faire en sorte qu'elle soit un peu plus détendue dans sa vie. Partager ses problèmes, et essayer d'y faire face à deux, c'était toujours plus agréable qu'être seul. Parce que quand on est seul, on peut avoir envie d'abandonner, et abandonner, c'est la pire chose à faire dans une vie. Et dans un sens, même si Sahara se confie qu'elle est chanceuse de l'avoir à ses côtés, Sacha pense le contraire. Que c'est lui qui est le plus chanceux des deux. Parce qu'elle savait qu'il était névrosé comme son père, et qu'il ne supportait pas l'idée de lui ressembler. Elle connaissait bien plus de secrets que certains à son sujet. En temps normal, il n'aurait pas supporté cette idée, ayant l'impression d'avoir un intrus dans sa vie. Se renfermer, taire le problème, ça lui avait évité plus d'ennuis qu'il n'aurait dû en avoir. Et en parlant d'intrus, il n'hésite pas à faire dévier le sujet. Même si elle était adorable et en apparence pure, Sacha ne doutait pas une seule seconde qu'elle sache se faire plaisir autour du sujet du sexe. Pour lui, ce n'était même plus un tabou, mais quelque chose de naturel. Peut-être parce qu'il avait mis les deux pieds dedans de la manière la plus improbable possible, et que l'expérience avait été assez bonne pour que ça devienne son péché capital. Sa meilleure amie ne dit d'abord rien, elle finit par se confier, et Sacha manqua de cracher la bière qu'il était en train de boire tant il ne s'y était pas attendu. Les yeux ronds, il posa la bouteille sur la table et regarda son amie, plissant le front. Il voulait savoir, maintenant, ce qu'elle lui cachait au sujet de cet homme mystère. Sauf qu'elle ne restait pas longtemps sur le sujet, du moins, pas assez pour assouvir sa soudaine curiosité. « Tu vas devoir m'en dire plus, là. J'te laisse pas partir tant que je sais pas tout. » Est-ce qu'elle était attachée à cet homme, depuis combien de temps ils se voyaient, est-ce que c'était sérieux ? Lui aussi, savait qu'il cachait des choses, mais peut-être qu'il oserait enfin avouer quelque chose si elle parlait un peu plus, ce soir. Quelle boucle infernale dans laquelle ils s'étaient embourbés. « J'avais besoin de prendre l'air, alors j'avais plus aucune raison. » C'est peu de le dire. C'était si soudain qu'il n'avait prévenu personne de son départ, le fourbe. Il se mit à rire à la question de Sahara et secoua vivement la tête, amusé. « Y'a que toi pour me demander ça. Ouais, j'ai kiffé. L'hôtel dans lequel on est tombés était vraiment sympa. Même si j'suis le seul à penser ça. » Les deux filles, en revanche, avaient eu peur à la minute même où ils avaient franchi la porte. « Promis, la prochaine fois, je pars avec toi. D'ailleurs, c'était prévu, j'pensais que j'pourrais choisir mes compagnons de route. » Disons que ça aurait été une bonne excuse pour faire se rencontrer Pia et Sahara. Mais il n'eut pas le temps de rajouter quoi que ce soit, on sonnait déjà à la porte. Lançant un clin d'oeil à son amie, le jeune homme disparut jusqu'à l'entrée pour aller chercher les pizzas. Il paya gracieusement le livreur, et revint poser le tout sur la table, après être passé chercher du coca dans le frigo. « Ta fille a de la chance, je n'ai pas que de la bière dans le frigo. » Il ouvrait déjà la canette pour en verser dans un verre, histoire que Rosa puisse elle aussi profiter du repas. « Tu viens manger, ma puce ? » dit-il alors qu'il étalait le tout sur la table basse, avant de jeter un coup d'oeil à Sahara. « Tu pourras me taper sur les doigts et pour le coca, et pour le repas sur la table basse plus tard. Promis. » Parce que c'était là une mauvaise habitude qu'elle pouvait prendre, Rosa, mais il sait que ça fait toujours plaisir à un enfant de ne pas toujours manger à table.

Codage par Libella sur Graphiorum

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Quand on vous voit, Sacha et toi, on peut difficilement imaginer que vous soyez meilleurs amis. Point de vue physique, vous êtes à des opposés tous les deux. Toi, tu as un style plutôt classique contrairement à Sacha qui a un style bien à lui. Un style qui lui va à merveille et qui est parfaitement à son image quand on le connaît. Mais au-delà des apparences, vous vous rejoignez sur bien des points tous les deux. Et le côté artistique en fait définitivement partie. C’est pour ça que tu te considères chanceuse de l’avoir dans ta vie. Parce qu’il te comprend sur bien des points et surtout, qu’il est capable d’avoir un regard différent des autres vis-à-vis de ta musique. Tu ne réfléchis pas longtemps, du coup, pour lui proposer de t’accompagner le jour où le contrat sera enfin définitif et prêt à être signé. La meilleure idée de ta vie, d’ailleurs, aux yeux de Sacha. « J’espère que tu diras à nouveau ça quand tu auras entendu l’album. » Réponds-tu avec un large sourire. Après quelques minutes à grignoter et à boire vos bières, ton meilleur ami t’interroge sur ta vie sentimentale. De façon plutôt détournée au début et maintenant de manière bien plus directe. Tu en as trop dit pour ne pas lui donner davantage de détails même si tu préférerais le faire autre part que devant ta fille. Tu t’assures qu’elle joue et qu’elle est concentrée sur sa tâche avant de reprendre la parole pour donner plus d’informations à Sacha, impatient d’en savoir plus. « C’est récent… enfin, ça fait un moment qu’on se tourne autour et qu’il y a un petit jeu de séduction entre nous mais ça s’est concrétisé il y a peu. Je sais pas vraiment si on est en couple ou pas mais on passe de bons moments ensemble. » Dis-tu sans parler trop fort. Tu n’as pas encore présenté Rosa à Azriel, c’est bien trop tôt pour ça. Alors, tu ne veux pas qu’elle apprenne comme ça que sa mère voit quelqu’un. Surtout si ça ne va pas plus loin entre vous. Tu hoches la tête quand Sacha répond qu’il avait besoin de prendre l’air et que, du coup, ce road trip est tombé à pic. Tu te promets de revenir sur le sujet plus tard, mais en attendant, tu désires connaître les détails de son voyage. « C’est parce que je te connais trop bien. » Dis-tu en souriant quand il souligne que tu es la seule à lui poser ce genre de questions. « Laisse-moi deviner, c’était un endroit glauque c’est ça ? » Ajoutes-tu quand tu apprends qu’il a été le seul à apprécier l’endroit. Tu sais que c’est le genre de choses dont raffole Sacha alors ça ne t’étonne pas vraiment. « Ohhh tu comptais m’emmener ? » Demandes-tu avec un large sourire. « Et qui d’autre comme troisième personne ? » Ajoutes-tu en prenant un air faussement innocent pour inciter Sacha à se confier. Après quelques minutes, on sonne à la porte et tu laisses ton meilleur ami se charger d’aller ouvrir. Sans doute le livreur de pizzas. Tu secoues légèrement la tête en voyant Sacha revenir avec du coca pour ta fille. C’est elle qui va être ravie, toi, un peu moins. Tu souris à Rosa quand elle s’approche et s’installe entre vous pour commencer à manger. « Ouais, j’compte bien prendre ma revanche parce que c’est pas toi qui auras du mal à la coucher ce soir ! » Rétorques-tu avec un sourire au coin des lèvres. « Profite, c’est la fête chez tonton Sacha. » Dis-tu à ta fille avant de couper votre pizza. « Tu me diras ce que je te dois pour les pizzas, j’y tiens. » Ton meilleur ami t’a déjà dépanné, il ne manquerait plus qu’il paie le repas en plus de ça.

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