I know, there's a reason for everything. ~ Jorge.

   
   

"I know, there's a reason for everything."

   

Depuis quelque temps, son chagrin lui fait l'effet d'une rivière gelée : il s'avance avec précaution, conscient de pouvoir sombrer à tout moment. Or ce soir, il sent qu'il peut basculer. Il entend la glace craquer sous ses pas. La sensation est si intense, si terrifiante, qu'il en a le souffle coupé. - David Nicholls

   
   

   Elle le sait. Dés que son réveil avait résonné tard dans la matinée, elle le savait que cette journée s'annonçait mauvaise. Levée du pied gauche. Elle s'était mangé le sol après que ses pieds s'entremêlent dans un jean laissé parterre la veille. Sa douche ne lui avait pas offert d'eau chaude. Elle s'est habillée de manière classe, avant de se renverser son café brûlant. Elle s'est à nouveau changée. Avait loupée son bus. Toutes ses filles étaient occupées. Le bar était fermé.

Sa journée est passée à une vitesse.. morbide. Assise tel un cadavre sur le banc d'un parc peu peuplé, Émeraude laisse sa tête tomber vers l'arrière et fixe sans envie le ciel, teinté d'une belle teinte orangé. Intriguée, elle vérifie les chiffres de son téléphone sur l'écran de veille ; dix neuf heures ?! Ses yeux s'écarquillent, elle laisse son bras tomber lourdement sur le banc dans un soupire de dépressive. Mais elle a trop attirée l'attention, avec cette attitude de suicidaire. La jeune femme se redresse donc, balayant les environs du regard. Et il apparaît, comme un ange descendu du ciel pour mettre un peu de joie dans sa vie : l'enseigne d'un bar peu fréquenté, où elle peut boire jusqu'à plus soif, sans prendre le risque d'être retrouvée. Un sourire illumine soudain son visage, pendant qu’Émeraude se redresse, le corps articulé telle une morte-vivante. Alors qu'elle pousse la porte du bar, sans que rien ne puisse tuer son bonheur, elle voit du coin de l'oeil le barman pousser un soupire las. Mais Emy, elle s'en fiche ! La jeune brune s'installe au bar telle une reine, prête à faire un massacre.

   

Code by Sleepy

P’tain. Tous les gens d’la ville arrêtent pas d’parler d’cette putain d’cérémonie et toi ça t’casse les couilles. Et truc et machin. Et forcément qu’les gars qui t’connaissent bah il te d’mande par rapport au Jorge Award. Les emmerdeurs putain. T’aurais du y’aller à c’te putain d’cérémonie et lui foutre dans son uc son award de merde là. Et là les gens ils en auraient eu pour leur spectacle de merde. Strass, paillette et tout l’bordel là. Costard cravate, robe à trois mille boules, du maquillage à t’en faire des clowns ? T’aurais débarqué là avec ta ch’mise et ta gueule à putain qu’on t’aurait r’gardé bizarre. Et t’aurais bien emmerdé les gens ouais. Bien profond. Encore plus le p’tit emmerdeur de merde là. Enfin bref. Dans pas longtemps ce s’ra qu’du passé tout ça. Là faut juste encaisser l’bazar. Pis faire c’que sait faire de mieux, t’en battre les couilles. Ou défoncer la gueule d’un rigolo qui traite de connard. Au moins y r’commence plus. Pour pas qu’on t’emmerde du coup t’as décidé d’aller au bar. C’lui où y’a pas grande monde. Pour y prendre un putain d’redbull ou un truc du genre. T’peux pas d’vider la tête avec d’l’alcool nan. Sinon t’vas r’partir dans un sale délire et tu finiras avec une autre totalement cramée c’te fois. Ou pire. T’es là donc. Pas grand monde donc. Tant mieux. Pis t’vois du coin d’l’oeil une nana débarquer. Une brunette. Ah t’la connais celle-là. Enfin plus ou moins quoi. T’sais pas si elle a un blem avec l’alcool mais en tout cas elle tûte. L’a d’ja du finir plus d’une soirée la gueule dans les chiottes. T’attends d’voir c’qu’elle commande. Ce s’ra pas d’la piquette ça tu l’sais. T’la r’gardes du coin d’l’oeil. Va d’voir app’ler un taxi c’soir. J’me trompe ? Sous-entendu qu’elle va finir morte pleine. Bon elle a pas l’air trop du genre l’alcool méchant. Toi t’es d’ja pas sympa de base mais si en plus tu buvais putain tu s’rais pire. Journée d’merde hein ? Général’ment l’cas des types et des nanas qui viennent ici. Journée d’merde, vie d’merde. Sauf que eux boivent des trucs pour oublier. Toi tu … toi t’as tes putains d’soft.