every single moment is a coincidence (florian)

Eastern District est probablement le quartier que tu préfères à Bowen, celui où tu passes le plus de temps. Quand ce n'est pas au bar de la plage, ou sur la plage elle-même, ou encore la forêt perdue, tu te balades parfois sur le port comme aujourd'hui. Après tous ces rebondissements des derniers jours, avec la cérémonie des Bowards et tout ce qui va avec, tu as bien besoin de te retrouver seule avec toi même. Il faut dire que tu n'as pas l'habitude de voir autant de monde d'un coup, plus habituée à côtoyer des animaux que des humains, un peu solitaire dans le fond, alors un moment seule te fait le plus grand bien. Sous un magnifique ciel bleu et un soleil qui tape fort, tu as fait une longue balade au bord de l'eau avant de te retrouver sur le port à admirer les bateaux. Cet endroit est plaisant, apaisant et c'est tout ce dont tu as besoin maintenant. Tout en avançant sur le port, à moitié perdue dans tes pensées et à moitié en train de faire attention à ce qu'il se passe autour, tu arrives à la hauteur d'un joli bateau de plaisance. Tu l'observes pendant un petit moment, surprise de ne jamais l'avoir remarqué avant, puis tu te rends compte qu'un jeune homme s'y trouve. « Bonjour ! » dis-tu assez fort pour qu'il puisse t'entendre au loin. « Il est cool ce bateau. Il est à vous ? » demandes-tu avec un geste de la main pour montrer le bateau, toujours en haussant la voix pour te faire entendre. Tu aurais bien aimé savoir conduire un bateau toi aussi, juste pour pouvoir partir en mer quand bon te semble pour échapper à une réalité parfois trop difficile. Lorsque le jeune homme descend pour s'avancer jusqu'à ta hauteur, tu lui adresses un sourire. « Pardon de vous déranger. » t'excuses-tu pour l'avoir fait se déplacer.

Sur son bateau, Florian s’abandonner simplement. Voguer, c’est ce qu’il aimait le plus dans la vie. Même si au départ ça lui avait voulu un séjour en prison, il n’avait pas abandonné sa passion que de vivre sur les flots. Alors à son arrivée à Bowen, après avoir essuyer des galères pendant quelques années, il avait enfin pu s’acheter son propre bateau. Il était capitaine de ce dernier, un petit bateau de plaisance qui permettait aux touristes de s’aventurer dans les eaux de la ville ou bien d’aller explorer les îles alentours. Mais il y avait aussi ces gens qui venaient découvrir la ville où ils habitaient, qui ne connaissaient surement pas les lieux secrets qu’elle pouvait offrir. Et les décors que cette ville offrait lui plaisait beaucoup. Alors que le canadien était entrain de faire quelques ajustements à son bateau, avec un fond de musique qu’il sifflotait comme à son habitude, une voix vint le perturber. « Bonjour » répondit-il en se levant de là où il s’était accroupi. Il baissa le son de sa petite enceinte et avançait vers l’avant de son bateau, croisant le regard d’une jeune femme entrain d’observer son petit bébé. « Merci ! En effet, c’est mon bateau » répondit-il avec cette petite fierté qui apparu en sourire sur le visage du jeune marin. Ce bateau était la chose à laquelle il tenait le plus maintenant. Comme s’il n’y avait que ça maintenant dans sa vie. Alors le jeune homme descendit de sa péniche, il mit les mains dans les poches approchant la brune. « Pas du tout, vous ne me dérangez pas. Vous voulez faire un tour ? » demanda-t-il à cette fille qu’il semblait connaître. Vaguement, elle lui semblait familière mais il ne savait pas pourquoi. Florian aimait faire découvrir son monde aux gens, c’était sa passion après tout, alors il ne se privait pas lorsqu’on commençait à parler de ce sujet, et il s’abandonnait à des explications que les gens ne comprenaient pas forcément. Mais c’était son truc à lui.

Tu souris lorsque le jeune homme confirme que c'est son bateau. Tu peux entendre de la fierté dans le ton utilisé, il faudrait être aveugle pour voir qu'il n'est pas passionné. C'est un peu comme toi quand tu parles de ton métier, ou de ta passion pour les animaux en général, on peut voir cette petite lumière dans tes yeux. Exactement la même qu'il y a dans le regard de ce jeune homme. Tu t'excuses tout de même de l'avoir fait se déplacer pour venir à sa rencontre et tu lui adresses un sourire quand il te demande si tu veux faire un tour. Tu ne peux pas refuser cette proposition. « J'en serais ravie, si ça ne vous fait pas perdre votre temps bien sûr. » réponds-tu en hochant doucement la tête. Il avait l'air occupé, tu ne voudrais pas t'imposer non plus. Tu le suis alors vers la péniche avec un sourire aux lèvres. « C'est fou, je vous avais jamais vu ici alors que je passe souvent. » dis-tu en fronçant les sourcils. Tes balades sur la plage incluent souvent le port, même si tu ne fais pas vraiment attention à ce qu'il y a autour en général. « Vous êtes ici depuis longtemps ? » demandes-tu avec curiosité. Vous montez tous les deux sur le bateau et tu ne peux t'empêcher d'admirer tout ce qui se trouve autour de toi, tu trouves ça vraiment cool de posséder un bateau même si tu n'y connais pas grand chose à ce sujet. Ou même rien du tout finalement. « C'est votre métier ? Ou juste une passion ? » demandes-tu en reposant ton regard sur le jeune homme.

Le jeune canadien était ravi de voir que quelqu’un s’intéressait à son bateau. En vérité, beaucoup de gens s’y intéresse, mais ils ne lui adressent jamais la parole. Pourtant, Florian est assez fier de son bateau, c’est son bijou, son bébé. Beaucoup de fierté s’émane de son regard, et la belle inconnue a du le remarquer à son tour. Alors le jeune brun se déplaçait vers elle, pour pouvoir mieux entendre ce qu’elle lui disait. « Pas du tout, je n’ai pas de rendez-vous. Et ça me fait plaisir » dit-il à la brune avec un sourire. Il l’invita alors à grimper sur son fidèle plaisancier. Lorsqu’elle mentionna venir souvent et ne pas avoir remarqué le canadien, il esquissait un sourire. « Très peu de gens me remarquent » finit-il par dire dans un souffle. Depuis qu’il était à Bowen, il n’avait pas fait l’unanimité dans le coeur des gens. Un ex-taulard, sdf qui plus est, ça plait à personne. Mais il avait reprit sa vie en main, et il était devenu un expatrié normal, qui vivait une vie banale. Ce dont il rêvait depuis des années. « Je suis à Bowen depuis quatre ans, mais je n’ai ce bateau que depuis un ou deux ans » dit-il à la jeune femme avant de se tourner vers elle pour lui adresser un sourire. Après, il se dirigea vers le port pour enlever les liens du bateau qui le retenait à ce dernier et il fit quelques réglages avant de commencer à naviguer sereinement. « Au Canada, j’étais dans la marine marchande. Et… En venant ici, j’me suis dis que faire découvrir la ville sur un bateau serait sympa » dit-il en haussant les épaules, tout en observant l’horizon. « Au fait, je me suis pas présenté, quel ingrat. Je m’appelle Florian, et je pense qu’on peut se tutoyer, enfin si c’est pas dérangeant » dis-tu après avoir posé un regard sur la jeune femme. Elle semblait si familière, mais d’où venait-elle ? C’est encore un mystère.

Tu esquisses un nouveau sourire quand le jeune homme affirme que ça lui fait plaisir de te faire découvrir son bateau. Tu le suis donc pour grimper sur celui-ci en admirant tout ce qui se trouve autour de toi. C'est déjà impressionnant de se trouver ici mais ça doit l'être encore plus lorsque le bateau est en marche. Tu arques un sourcil à l'entente des mots de l'homme, apparemment on ne le remarque pas souvent. « Par chance je vous ai remarqué aujourd'hui. » réponds-tu avec un sourire aux lèvres. Tu hoches la tête à sa réponse à ta question, le laissant s'occuper de tout ce qu'il faut pour pouvoir commencer à naviguer le bateau. Tu suis ses gestes de yeux avec curiosité sans parler pour le laisser travailler correctement et lorsqu'il semble avoir tout réglé, tu reprends la parole pour lui demander si naviguer est son métier ou juste quelque chose qu'il aime faire, comme ça. « Dans la marine marchande ? » Tes paroles font écho aux siennes, tu le regardes un moment sans rien ajouter. Cette histoire te semble familière mais sur le coup, tu penses que ta mémoire te joue des tours, alors tu secoues doucement la tête et reconcentre ton attention sur le jeune homme. « Oh, vous êtes canadien donc. Ça a dû vachement vous dépayser quand vous êtes arrivé ici. » dis-tu en laissant un petit rire s'échapper de tes lèvres. Tu dis surtout ça par rapport au climat. Tu observes à ton tour l'horizon pendant quelques secondes, tu apprécies d'être là et de faire ce petit tour en bateau, c'est apaisant. « Ça me dérange pas si on se tutoie. Je m'appelle Rosa. » Tu lui adresses un sourire en continuant de le regarder. Il y a quelque chose avec lui, quelque chose que tu ne peux pas vraiment expliquer. Il te semble familier et pourtant, tu es sûre de ne l'avoir jamais vu ni même croisé. Une sensation étrange, encore plus forte que les sensations de déjà-vu. « Est-ce que vous me prendriez pour une folle si je vous disais que j'ai l'impression de vous connaître de quelque part ? » demandes-tu sur le ton de l'humour pour te moquer de toi même. Si ça se trouve, c'est ton cerveau qui devient fou, mais tu dois quand même t'en assurer. « Mais impossible de me souvenir d'où. » ajoutes-tu finalement en fronçant les sourcils.

Florian faisait tout pour montrer aux gens qu'il était fier de son petit bateau. Normal en même temps. Il avait allié sa passion avec son métier, et ça, très peu de gens peuvent se le permettre. « Et j'en suis bien content » répondit-il avec un sourire à la jeune femme. Après avoir fait toutes ses préparations pour commencer à naviguer, le canadien proposa à la jeune femme de venir avec lui près de la commande. Comme ça, ils pourraient discuter en même temps qu'ils vogueront. Le garçon remit ses lunettes de soleil sur le nez pour ne pas être aveuglé par le soleil et il expliquait alors à la jeune femme comment il en était venu à être ici, sur ce plaisancier. « Oui, en effet. C'était... compliqué. Donc j'ai arrêté » finit-il par dire en baissant son regard timidement vers la mer. Non, il ne voulait pas aborder le sujet mais il lui semblait que cette femme était si familière. Mais trêve de plaisanterie. Ils continuèrent leur conversation d'un ton plus léger et il sourit en parlant de son Canada natal. « Oui, je viens de Montréal. C'est le climat qui change surtout » ajouta-t-il avant de rire. C'est vrai qu'entre l'Australie et le Canada, la température n'était pas vraiment la même. Et il préférait celle ici, au moins il ne se les caillait pas lorsqu'il partait en mer. « Enchanté, Rosa. J'suis désolé, j'parle beaucoup de moi. Mal poli que je suis. Tu fais quoi dans la vie ? » demanda-t-il simplement en portant un regard vers la brune. C'est vrai, il était un peu égocentrique des fois, mais il le savait et essayait toujours de se rattraper. Depuis l'épisode de la rue, il avait apprit qu'il ne fallait faire confiance qu'à soi-même. Lorsque Rosa lui demanda s'ils se connaissaient déjà, il fronçait les sourcils. Alors le marin n'était pas le seul à avoir cette idée en tête. « Pas du tout, parce que j'ai aussi l'impression de te connaître... » répondit-il en relevant ses lunettes sur son front. Ils étaient en pleine mer, arrêté pour admirer le paysage. Mais c'est une autre tournure que cette petite aventure allait prendre aujourd'hui. « Je... je ne sais pas. Si tu m'en dis plus sur toi, peut-être que je trouverais » dit-il à la brune en haussant les épaules.

Tu acceptes volontiers la proposition du jeune homme de lui tenir compagnie pendant qu'il commande le bateau, comme ça vous pourrez discuter un peu. Tout en admirant la vue tu fais plus ample connaissance avec cet homme qui ne te semble pas inconnu. Lorsqu'il affirme avoir travaillé dans la marine marchande, tu as comme une impression de déjà vu, comme si tu avais déjà entendu cette histoire. Il a l'air un peu gêné d'aborder ce sujet alors tu n'en rajoutes pas, préférant t'arrêter sur le fait qu'il soit canadien. « Oh oui j'imagine que ça doit pas être la même chose. » réponds-tu en riant à ton tour lorsqu'il parle de la différence de climat entre le Canada et l'Australie. « Oh mais non ne t'en fais pas, tu as sûrement des choses plus intéressantes que moi à raconter. » réponds-tu au jeune homme lorsqu'il se dit malpoli de ne parler que de lui. « Je suis comportementaliste canin. » dis-tu simplement pour répondre à sa question. Cette conversation aurait pu se poursuivre naturellement si tu n'avais pas cette impression étrange. L'impression que tu connais déjà Florian, comme si vous vous étiez déjà parlés. Tu lui fais part de ce ressenti en pensant que vous auriez pu vous croiser à Bowen, à une soirée organisée par la ville ou autre, mais tu n'en as aucun souvenir. En plus, il avoue avoir le même ressenti que toi, ce qui te soulage sur le fait qu'au moins, il ne te prendra pas pour une folle. Tu scrutes un instant son visage lorsqu'il remonte ses lunettes, en essayant de te rappeler de lui mais c'est impossible. Tu fronces les sourcils, cette situation étant bizarre au possible. « Et bien j'ai toujours vécu à Bowen et je suis pratiquement sûre de ne t'avoir jamais croisé ici. Puis je suis jamais allée au Canada, alors à moins que tu aies voyagé au Portugal, je vois pas trop où j'aurais pu te voir. » réponds-tu en haussant les épaules à ton tour avant de continuer : « Et si c'était le cas je m'en souviendrai. » Un léger sourire se dessine sur tes lèvres pendant que tu cherches dans les abysses de ta mémoire un souvenir de cet homme. Souvenir que tu ne trouves évidemment pas. Tu finis par rire doucement, un rire qui témoigne de la situation absurde dans laquelle vous vous trouvez. Même si ce n'est pas spécialement important que vous vous souveniez l'un de l'autre, c'est quand même très intriguant.

La jeune femme montait alors sur le bateau du canadien, après qu’il lui ai proposé. Il l’aida à monter sur la péniche et il s’installa aux commandes pour commencer à tout faire pour démarrer l’engin. Après avoir fait tout ce qu’il fallait, il se rediriez vers les commandes et les deux jeunes gens sortirent du port. « Non, c’est différent. Et je préfère faire celui là » avoua-t-il à la brune avec un léger rire. Les yeux rivés sur la mer, il détournait de temps à autre le regard vers Rosa lorsqu’elle lui parlait. Oui, il avait surement plein de chose à raconter mais il était encore bloqué par ce souvenir un peu dur qu’il portait encore et toujours. « Comportementaliste canin, c’est génial ça ! Si j’avais pas été dans la marine, je crois que j’aurais fais un métier en rapport avec les animaux. Ca doit être si bien » dit-il rêveur. C’est vrai qu’il adorait les animaux, Florian. Mais il n’avait jamais voulu en adopter un, de peur de mal faire ou de mal s’en occuper. La conversation dévia, parce qu’ils avaient tous les deux l’impression de s’aitre déjà vu quelque part. Et ça, Florian le sentait tout autant que l’australienne. D’où ? Là était la question. Il réfléchissait un instant, l’écoutant toujours parler du fais qu’elle n’avait jamais été ailleurs qu’en Australie ou au Portugal. « Je n’ai jamais mis un pieds au Portugal » dit-il en riant légèrement. Et c’est là que ça avait fait tilt dans sa tête. Il écarquillait les yeux, pensant à cette idée folle qui lui traversait la tête. « Je… j’ai peut-être une idée… » commença-t-il nerveusement. « Est-ce que tes initiales sont RLT ? » demanda-t-il en arrêtant le bateau au milieu de nul part. Avec toutes les informations qu’elle venait de donner, le marin remontait dans ses souvenirs. Il y avait bien quelqu’un avec qui il avait correspondu en étant en prison. Cette personne était comportementaliste canin, elle vivait en Australie et était d’origine portugaise. Il n’avait jamais eu son prénom, seulement des initiales qui étaient resté gravées dans son esprit.