Confidences [Aisling]

Invité

Après ses retrouvailles avec une certaine amie d'enfance, Asl était rentré à la maison au volant de sa nouvelle voiture qu'il avait laissée au garage. Là, le jeune homme avait été happé par "la tornade Ais" et n'avait pas pu lui parler de l'arrivée de Lin et de leur accord. C'est à peine s'il avait pu dire quelques mots sur ce véhicule mais ça avait été vite en quelque sorte noyé dans le reste de la conversation, Ais parlant surtout seule et énergiquement quand elle était quelque contrariée. Comme sa sœur était de repos le lendemain et n'avait pas de projet bien précis, le jeune homme comptait l'inviter à faire une ballade sympathique à cheval. Depuis son retour la veille, il avait été encore plus aux petits soins pour Ais et Sio. Ce matin-là, il avait fait le petit déjeuner, ça c'était habituel mais en réunissant tout ce que Ais aimait manger, ça c'était déjà nettement moins habituel. A son âge, Sio commençait à manger toute seul, Asl l'aidait à contrôler sa motricité quand elle amenait la cuillère de compote de pomme à sa bouche. Il entendait sa frangine revenir du garage et les rejoindre dans la cuisine pendant "les grandes manœuvres".

"Une cuillerée pour maman, une cuillerée pour tonton ... Non, pas par le nez trésor, oui voilà, c'est mieux. Non, tu es adorable mais ce n'est pas pour tonton, c'est pour toi. Voila, comme une grande. Et maintenant, les céréales."

La veille, Ais n'avait pas du réaliser de quel genre de voiture il était le propriétaire et sans être luxueux, le véhicule dépassait largement du budget de son frère. Ais savait pertinemment qu'une banque ne lui aurait accordé un crédit sur plus de quarante-mille dollars australiens, ce qui devait la rendre quelque peu suspicieuse ! Sio regardait alors Ais et Asl faisait de même.

"Bonjour sœurette. Je t'ai fait un petit assortiment pour le petit déjeuner et je me suis dit que je pourrais t'offrir une ballade en cheval ce matin avec ton frère unique préféré, que du bonheur. Oui, j'aurais effectivement deux-trois trucs à te dire mais rassures-toi, je n'ai pas braqué une banque ni fait quoique ce soit d'autre d'illégal mais on pourrait d'abord profiter de ce bon petit déjeuner en famille."

Proposait le néo-zélandais avec sérieux parce que s'il souriait en la circonstance, ça serait perçu à juste titre comme une forme certaine de provocation.

-M'offrir une balade à cheval ? Je crois pas non, tu m'offres rien du tout.

grande sœur

-Bien sûr que non, tu te serais tiré dans le pied.

-Quand est-ce que tu as eu le temps de faire tout ça...

Invité

Asl aurait bien répondu à Ais que l'amour fraternel se prouvait aussi par des actes mais il le faisait déjà en gardant sa nièce et en rendant toutes sortes de services à la maison. Il grimaçait lorsque sa grande sœur lui répondait qu'il se serait tiré une balle dans le pied s'il avait braqué une banque. Quelque lui disait qu'elle préférerait bientôt qu'il se soit inspiré de Clyde Barrow !

"Tu sais que je me lève toujours tôt, là je me suis levé un peu plus de bonne heure. "

Comme elle le regardait avec suspicion, il enchaînait avec un air un peu plus grave :

"Je l'ai aussi fait pour moi, les émotions, ça me creuse. Lin est à Bowen, on s'est croisés par hasard au parc hier mais je me demande si c'était vraiment un hasard. Elle m'a dit qu'elle était arrivée depuis peu mais je n'en suis plus si sur. Elle m'a engagé pour m'occuper d'Ais et de Liam et reste assise, elle m'a proposé un demi million l'année. Pas des yens. Des dollars australiens. Tu te doutes que j'ai refusé alors elle a revu son offre à la baisse."

Disait-il en donnant à manger à Sio qui ne se rendait heureusement pas compte de son changement d'humeur et mangeait bien mieux.

"Je sais que j'aurais du t'en parler avant d'accepter, j'aurais même du refuser son offre mais j'ai l'impression que Liam a besoin de moi. Je sais, c'est bête mais si tu le voyais quand il est avec Sio et moi, ce n'est plus le même. En tout cas, je dois dire que l'attitude de Lin m'a laissé perplexe. Je suppose que tu n'as plus faim."

Sujet: Re: Confidences [Aisling] Mer 6 Mar 2019 - 20:58

-Laissé perplexe ? T'es vraiment qu'un bisounours.

-C'est sûr que vu l'état mental de sa mère, il doit être rassuré de voir des gens normaux.

-Mais que les choses soient claires, elle ne t'embauche pas pour t'occuper de ma fille, parce que si c'est ce qu'elle croit, je trouverai quelqu'un d'autre pour s'occuper d'elle.

-Où est-ce qu'elle habite ?

Invité

Ais connaissait très bien Asl donc elle devait avoir raison de dire qu'il était "un bisounours". Il n'était pas surpris mais peiné de la voir réagir ainsi. Il lui aurait bien dit que la chaise ne lui avait rien fait mais ça serait perçu comme de la provocation ! Le néo-zélandais la laissait s'exprimer, passant pour le moment sur la basique, voire traditionnelle accusation de folie.

"Dans une propriété en bord de mer, pas loin d'ici à dix minutes de route sans se presser. Je pense qu'inclure Sio était une façon habile de m'amener à ce que je ne m'occupe que d'eux."

Vu qu'il lui manquait des informations essentielles, Asl ne pouvait qu'avoir une réflexion erronée.

"Ecoute, ça m'a intrigué que Lin vienne vivre à Bowen mais j'y ai réfléchi et je pense qu'elle essaie peut-être de faire amende honorable avec toi. Son argent n'est sans doute pas un pouvoir contre nous mais un soutien amical. Elle a le droit de garder des choses pour elle mais c'est mon amie et je pense qu'elle mériterait une deuxième chance. Elle ne te ferait jamais du mal ni à Sio."

Bisounours for ever ? Ceci dit, Asl mettait confortablement sa nièce adorée dans sa chaise à elle et se levait pour venir s'adosser en quelque sorte contre l'évier, à coté de sa sœur qu'il regardait aussi calmement que fraternellement.

"Dis-moi ce qu'elle t'a fait en dehors du fait qu'elle t'a dit lors de votre première rencontre que je devais apprendre à me défendre tout seul ?"

Lin avait parlé de déshonneur, c'était une accusation lourde mais la mort de sa tante peu de temps auparavant avait du la perturber. Hier, le néo-zélandais avait été vexé d'apprendre que son amie lui avait caché ça vu qu'ils étaient censés ne rien se cacher mais tel était Asl, il réfléchissait ensuite et pardonnait à la jeune femme mais ... Jusqu'à quel point ?

Sujet: Re: Confidences [Aisling] Sam 9 Mar 2019 - 22:29

-Amende honorable ? Mais qu'est-ce que tu racontes ? Quand on soutient amicalement les gens, on étale pas son argent de la sorte. Elle veut t'acheter et m'humilier, c'est tout.

-Tu vas essayer de me faire croire que le problème vient de moi ?

-On peut pas se voir. Mais c'est pas ça le principal problème. Tout ça, son offre, son argent, même ses agissements en général depuis vingt ans, tout est suspect ! Elle a un problème je te jure. Un problème avec toi.

Invité

Asl avait parlé avec le cœur, il avait tenté d'apaiser sa sœur mais elle aussi parlait avec son cœur mais pas dans le même but. Le jeune homme demeurait calme en l'écoutant, calme, très calme en apparence. Tout le sang semblait quitter son visage qui devenait blême.

"Je ne pense pas qu'elle cherche à t'humilier mais vous devriez peut-être en discuter … Posément. Une chose est sure, je ne t'accuse pas ..."

Jusqu'à quel point peut-on se mentir à soi-même ? Le néo-zélandais ne le pensait pas pour sa sœur en l'écoutant mais pour lui. Il sentait étonnamment un terrible poids peser sur ses épaules et s'il restait droit physiquement, toute faim le quittait lui aussi. Heureusement qu'il n'en avait pas trop cuisiné, il avait du le sentir quelque part. Un problème avec lui … Un problème avec lui ?

"Un problème avec moi ? Comment ça, un problème avec moi ?"

Quelqu'un avait dit que toutes les vérités étaient bonnes à dire, Asl n'y croyait pas, certaines vérités devraient rester enfouies à jamais selon lui et il n'était pas sur de pouvoir entendre ce que sa grande sœur pourrait lui dire. Quel problème Lin pourrait-elle avoir avec lui ?

Sujet: Re: Confidences [Aisling] Dim 17 Mar 2019 - 14:16

-Asl, je ne suis pas très douée pour discuter posément.

-Mais ne t'inquiète pas pour ça, on en discutera.

-Laisse tomber.

Invité

Asl appréhendait en écoutant Ais et plus encore puisqu'elle éludait la question puis il se tapait le front du plat de la main.

"Que je suis bête !"

Et ceci dit, il prenait place à table, visiblement soulagé.

"Je redoutais que Lin soit atteinte d'une maladie incurable. Je craignais que tu me l'annonces mais c'était ridicule, tu ne ferais pas cette tête si c'était le cas. Tu ne sauterais pas au plafond de joie mais tu ne ferais pas cette tête. Et puis elle me le dirait."

Le néo-zélandais commençait à dévorer le petit déjeuner avant de regarder sa sœur, percutant seulement maintenant sur certaines de ses paroles.

"Discuter ? Alors que tu avoues toi-même ne pas être douée pour discuter posément ? Je pourrais arranger des retrouvailles. Je ferais l'arbitre ..."

Le jeune homme regrettait déjà ses paroles qui signifiaient qu'il risquait de se prendre quelques coups en essayant de séparer deux furies, une blonde et une brune parce que Lin pouvait être virulente elle aussi. Une chance d'ailleurs quelque part puisque son art martial y perdait beaucoup d'efficacité. Ceci dit, Asl mangeait donc à nouveau. Il ne voyait pas comme un tort de se soucier de la santé de son amie d'enfance qui sans être aussi proche de lui que sa grande sœur, faisait en quelque sorte partie de sa famille à ses yeux. Il aimait bien Lin.

Sujet: Re: Confidences [Aisling] Mar 26 Mar 2019 - 19:23

-Je ne vois pas comment je pourrais avoir ce genre d'informations.

-Je préfère discuter avec elle sans toi.

Invité

Asl écoutait Ais en se demandant si elle se rendait vraiment compte de ce qu'elle venait de dire, puis il hochait lentement la tête quand sa frangine lui disait qu'elle préférait parler à Lin sans lui.

"Je comprends. Un conseil, si tu dois la contrarier, fais-le à fond, plus elle sera furieuse, moins ses attaques seront précises mais évitez de vous entre-tuer. Quant à l'information, tu étais copine avec Mei avant de venir t'installer à Bowen et je pensais que tu l'avais revue depuis son retour il y a … Je ne sais pas, un peu avant que j'arrive, quelques semaines je crois. Je ne l'ai pas revue depuis le voyage en Italie. Pas une seule nouvelle en trois ans. Si quelqu'un pouvait t'avoir renseignée là-dessus, c'est bien Mei. Donc ça me rassure parce que si c'était le cas, elle le saurait aussitôt et te l'aurait dit très vite."

Le néo-zélandais méditait sur ça quelques instants avant de continuer :

"A la réflexion, elle se ferait une joie de me le dire aussi même si elle ne m'a pas envoyé une seule nouvelle en trois ans. Je crois que nous sommes tous deux les seuls à nous être rendus compte que Mei faisait semblant d'être copine avec Lin. A notre retour de Venise, je les ai revues une seule fois ensemble. Lin nous a tourné le dos à un moment et Mei lui a lancé un regard qui m'a fait froid dans le dos. Elle la regardait avec haine, je me demande pourquoi. Et depuis, je n'ai pas eu une seule nouvelle en trois ans."

Puis il concluait sur un ton qui se voulait plus enjoué mais qui redevenait un petit peu contrarié sur la fin :

"Ah, et grâce au père de Lin, je me débrouille en arts martiaux. Tu aimerais faire quelque chose ce matin avec moi ? Si possible sans me cogner. J'avais pensé à une ballade à cheval mais je comprendrai si ça ne te dit rien. Au risque de me répéter, tu seras d'accord avec moi, pas une seule nouvelle en trois ans, c'est beaucoup."

Se débrouiller, c'était ce qu'on appelle un doux euphémisme mais il lui était difficile de lui annoncer d'un coup qu'il s'était beaucoup entraîné ces seize dernières années, et avec Lin de surcroît. Dire que Mei ne lui avaient pas donné une seule nouvelle en trois ans, après ce qu'ils avaient vécu à Venise. Quelle bonne idée d'avoir pensé à elle, il n'avait plus faim du tout. Il lui semblait alors que sa grande sœur le regardait d'une drôle de façon.

-Ne t'inquiète pas, je n'ai pas l'intention de mourir tout de suite, mais merci pour le conseil.

-Je pense que tu surestimes beaucoup trop mon amitié avec Mei. Et non, je ne l'ai pas revue. Je t'avoue que je n'ai pas suivi grand chose, pour ainsi dire rien en fait, de ses problèmes avec Lin. Les gamineries, ça me passe un peu au-dessus.

-C'est une bonne chose, il faudra que tu me montres comment t'es fort alors. Et oui, je serais contente de faire une balade avec toi, si t'es capable de tenir sur le dos d'un cheval.

-Oui mais tu sais, ce sont des choses qui arrivent, les gens s'éloignent...

Invité

Ais esquissait un sourire, ça faisait plaisir, surtout le fait qu’elle réalise à quel point Lin pouvait être dangereuse, même s’il n’accepterait en fait pas que sa sœur soit en danger, même pas un petit peu. Il lui avait surtout donné ses avertissements pour qu’elle le réalise et Ais était probablement la plus intelligente de la famille. Il toussotait quand sa frangine parlait de gamineries puis souriait quand elle évoquait les arts martiaux et l’équitation.

"Ca va, je me débrouille, je te montrerai. Je te l’ai dit, Blue est une très bonne instructrice et elle est aussi une super amie, ça ne m’étonne pas que vous vous entendiez bien."

Ca soulageait Asl qu’elle prenne bien tout ça, sa grande sœur tentait même de le réconforter au sujet de Mei, certes à sa façon mais c’était l’intention qui comptait.

"Tu es la meilleure sœur du monde, Ais, me réconforter alors que tu es contrariée mais tu le sais. Tu l’as toujours su. Je ne sais pas comment tu fais, j’ai peut-être un comportement un peu différent, ou la jeune femme en question mais tu as toujours su faire la différence entre une simple copine et celle un peu plus qu’une simple copine. Je veux dire, toi tu t’es confiée à moi mais pour ma part presque pas. En fait je ne te parlerai pas de cette semaine à Venise, ni toi ni moi ne désirons que tu rendes ton petit déjeuner fait avec affection par ton petit frère. Alors, une ballade à cheval pour digérer ? Je ne dois pas t’arriver à la cheville mais je tiens en selle et peux y rester tout le long de la promenade et c’est déjà pas mal vu que j’ai commencé en novice total. Ha si, je savais déjà nettoyer le cheval pour t’avoir vu faire."

Concluait-il sur un ton un peu plus jovial.

-C'est souvent comme ça quand on partage les mêmes centres d'intérêt.

-Tu m'en parleras un autre jour alors.

-Je serais heureuse de te voir sur le dos d'un cheval alors, c'est une occasion à ne pas rater.

Invité

Ais avait appris l’équitation en Nouvelle Zélande. Asl l’accompagnait au centre équestre et il l’aidait à nettoyer le cheval mais il avait été initié par Blue qui avait été patiente et pédagogue. La jeune femme était aussi charmante mais le courant n’était pas passé entre eux. Elle était son amie et ça lui faisait plaisir. Par contre, le néo-zélandais manquait déglutir de travers quand sa sœur lui disait qu’il lui en parlerait un autre jour. Non, il ne lui parlerait plus de Lin, son amie avait trop empoisonné la vie de sa sœur du fait même de son existence. Evidemment, Asl ne savait pas à ce moment-là qu’il aurait bientôt un nouvel écran de fumée sur lui en guise de vérité, qu’il serait mystifié comme jamais. Pour l’heure, il souriait à sa frangine.

"Hou, que c’est vilain de se moquer de son petite frère !"

Tenant sio d’une main, il tendait l’autre et chatouillait un peu les cotes de sa frangine en riant et la fillette riait aussi alors il la chatouillait aussi et elle se tordait de rire cette fois.
"Pour Sio, c’est loin d’être une punition."

Asl ne se lassait pas de son rire.

"On pourrait faire une ballade maintenant et je ne te l’offrirais pas puisque tu ne veux pas mais je paierais pour moi. Par contre, ça me gêne de laisser Sio à la crèche même si elle y a plein de copains et de copines."

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