(CJ) Et ton corps qui se tord seulement pour me plaire

Je regarde la vieille dame sortir enfin du magasin en soupirant. Je dois dire que parfois, je leur mettrais bien un coup de pied aux fesses sauf que ce n'est pas du tout ce que j'ai prévu pour le salon, la courtoisie, l'esprit familial, c'est tout ce que je veux pour cet endroit. J'ai envie d'y aller sereinement, j'ai envie d'avoir envie d'être là. Ce qui est le cas à 95 % du temps, il faut avouer que quand mes stupides fournisseurs me disent qu'il manque 3 kg de farine sur ma commande de 3kg de farine, j'ai plutôt envie de retourner me coucher. Heureusement, aujourd'hui, c'était une bonne journée, une de celle ou tout ce passe bien, ou les clients sont gentils, souriant et serviable. Enfin... Ça, c'était sans compter sur le dernier stupide client qui vient d'entrer. Je l'entends d'ici me dire que c'est inadmissible qu'il ne puisse pas prendre de thé à 18h50 soit dix minutes avant la fermeture. « Bonjour, veuillez m'excuser, mais, le magasin ferme dans dix minutes..» Dis-je sans avoir relevé la tête tout en continuant de balayer. Je me rends compte qu'il n'a pas l'air de vouloir sortir du magasin. Et si c'était un cambrioleur. Calme toi Dan et retourne derrière le comptoir. « Oh monsieur Valentine, il me semble que vous êtes un peu en avance non ? » Je ris un peu, je sens que mes joues deviennent toute rouge. Je ne sais pas vraiment pourquoi, mais, cet homme dégage quelque chose de spécial. J'ai du mal à soutenir son regard, et même si, il faut l'avouer, je ne suis pas du genre à regarder les clients dans les yeux plus de 3 secondes et demi quoi qu'il arrive, avec CJ c'est encore pire. Je me sens un peu comme une petite fille. « Tu n'as qu'à t'installer, je termine juste deux trois petites choses et j'arrive tout de suite. » Elle lui lance la clé du magasin en souriant « Oh, est-ce que tu peux fermer la porte s'il te plaît, je suis certaine que si on la laisse ouverte, des gens vont continuer à entrer » lui dis-je en riant alors que je retourne dans l'arrière-boutique après lui avoir demandé ce qu'il voulait boire et manger pour préparer le tout pendant que je range la caisse et arrête toutes les lumières à l'arrière.  

Aujourd'hui tu avais un rendez-vous avec une jeune femme. Tu avais fini par atterrir dans son salon de thé il y a des jours de ça et en discutant avec la propriétaire, tu t'étais plutôt bien entendu. Au point de revenir tous les jours de la semaine suivante rien que pour la voir et lui parler. Et aussi pour savourer les petites pâtisseries qui accompagnait le thé. Tu étais un amateur de bonne bouffe, alors tu avais forcément apprécié les saveurs qu'elle proposait à ses clients. Puis finalement, tu l'avais invité à prendre un café un autre jour et depuis, tu la voyais assez souvent. Il ne s'était pas passé grand chose entre vous, tu l'appréciait et ça semblait être réciproque. En tout cas, c'est ce que tu pensais, tu ne pouvais pas vraiment le savoir. « Oui, être à l'heure c'est déjà être en retard ! » ajoutais-tu avec un léger sourire. La ponctualité ça avait toujours été quelque chose d'important pour toi. Surtout dans ton métier actuellement, lorsque tu annonçais que tu allais livrer un colis à telle heure, tu faisais en sorte d'être là à la dite heure. Tu savais que c'était toujours compliqué, que lorsque une heure était annoncée, certains livraient avant, d'autres bien après et c'était toujours la merde. Mais toi, tu t'engageais à faire les choses bien. « Je m'en occupe, je ne voudrais pas qu'on t'importune. » Sans plus tarder, tu fermais la porte derrière toi et tu tournais la pancarte qui indiquait si c'était ouvert ou fermé. Tu tournais le verrou intérieur pour lui permettre que le prochain qui tente d'ouvrir la porte, ne puisse pas le faire. Après quoi, tu tirais une chaise pour t'asseoir le temps qu'elle revienne vers toi. « Tu as passé une bonne journée ? » demandais-tu en haussant le ton de la voix pour qu'elle puisse t'entendre malgré le fait qu'elle n'était pas dans la même pièce que toi. Tu en profitais aussi pour lui dire que tu prendrais bien n'importe quel thé et ce qu'il lui restait en pâtisserie, tu n'étais pas très difficile quand il s'agissait de nourriture.

"Être à l'heure, c'est déjà être en retard" je ris dans ma barbe, il est certain que CJ risque d'être surpris, si on est amenés à se recroiser plus fréquemment, de constater que je ne suis pas de ceux qui sont très ponctuel. Je suis une diva, j'aime me faire attendre. En réalité, c'est plutôt parce que j'aime traîner en serviette sur mon lit une fois sortie de la douche et que je me rends compte 15 minutes plus tard qu'il ne me reste plus que cinq minutes avant d'être à la limite du retard. J'aime profiter de mon temps au maximum. Si j'ouvre le magasin à 9h, je ne suis pas là avant 8h45, juste ce qui me fait pour faire la caisse. Quand il ferme la porte, je ne peux m'empêcher de glousser intérieurement, cet homme et tout ce qu'il y a de plus sweet. Je me retiens énormément parce que parfois, je pourrais le serrer dans mes bras, juste pour les petits phrase cute qu'il dit. « Je m'occupe de notre breuvage » l'avantage à tout faire moi-même et en petite quantité, c'est que quand il n'y en a plus, il n'y en a plus. Le magasin à une politique Zéro contre le gaspillage et si parfois, il m'arrive de me retrouver avec trop de pâtisserie en rab, si je ne peux pas les passer le lendemain, je m'efforce de trouver des gens à qui cela ferait plaisir, les sdf, les associations. On peut dire merci à Sydney de m'avoir fait voir la vie differament. « Oh, tu sais, c'est une journée comme les autres, mes petits vieux étaient là, à la même heure, avec leur même thé et pâtisserie. C'est bon d'avoir une clientèle fidèle et aussi gentille. » Je finis par revenir et m'installer près de lui en posant le plateau devant nous. Je retourne le sablier et lui indique lequel il doit suivre, le vert. « Et toi alors ? Tu n'as perdu aucun colis ? » Demandais-je en riant légèrement. Le peu qu'elle en avait appris sur cet homme lui laissait à penser que c'était quelqu'un de rigoureux et de consciencieux, il aurait été un atout considérable pour son magasin s'il avait été à la recherche d'un emploi. « Je t'ai apporté un cinnamon roll au lait de coco. Tu verras comme c'est délicieux, tu ne sens presque pas le coco, mais au moins, c'est sans produit animal » dis-je fièrement, la tête haute. Je mange toujours des produits tel que la viande, le poisson et les produits laitiers ect, mais j'essaye au mieux d'en consommer moins, je pense que c'est des petits pas que tout le monde pourrait être capable de faire. « Au fait, tu aimes le cinéma ? J'aimerais aller voir Dragon 3 si tu veux te joindre à moi » demandais-je en haussant les épaules comme si ce n'était rien de plus qu'une demande entre amis. Je ne sais pas vraiment ce que pourrait donner l'amitié qui est en train de naître en nous, mais, CJ est un gars cool et j'aimerais vraiment continuer à le voir régulièrement.

Tu lui fis un grand sourire, la regardant disparaître l'espace d'un instant. Mais pas totalement puisqu'elle parlait suffisamment fort pour que tu puisses entendre ce qu'elle avait à te dire. Puis avant la fin, sa voix se fait moins forte et la voilà qui revenait dans ton champ de vision. Ton sourire n'avait toujours pas disparu. Elle pose le plateau et s'assoit juste en face de toi. « C'est vrai que ça doit être agréable, mais t'as pas l'impression parfois de vivre les mêmes journées ? » demandais-tu un peu curieux. C'était une routine au final pour elle, et pendant longtemps, tu avais pensé que la routine serait quelque chose qui t'ennuierait à mort. Pourtant tu étais à Bowen depuis presque trois ans maintenant et tes journées étaient souvent similaires pendant tes huit premières heures. Par contre la suite de tes journées variaient et ça te permettait de casser ce sentiment de lassitude dont tu avais si peur. Toi qui pendant des années, ne pouvaient pas rester en place, maintenant tu avais l'impression de ne plus pouvoir quitter cette ville. « Zéro ! Il y avait assez peu de courrier aujourd'hui, du coup c'était relativement calme comme journée. » Tu avais eu le temps d'offrir un grand sourire et un soupçon de conversation à chacune des personnes à qui tu avais dû remettre un colis en main propre. Lorsque tu en avais un paquet à livrer, tu offrais toujours un sourire mais tu n'avais pas le temps de faire la causette à tous. Tu aimais ces petites journées comme celle-ci parce qu'on prenait même le temps de t'offrir un café à boire. Et c'était une petite attention qui te faisait chaud au cœur. « J'ai hâte de goûter ! » Elle arrivait toujours à te proposer quelque chose d'hyper alléchant. Tu en avais l'eau à la bouche rien qu'en l'écoutant parler, tu avais vraiment hâte d'en prendre une cuillère. Quand ce fut le moment de goûter, tu te retrouvais aux anges. C'était si léger en bouche, si savoureux. Et elle avait raison, on sentait très peu la coco mais on avait bien le goût en arrière bouche, juste derrière la cannelle. « Je passe très peu de temps devant la télé en règle général, mais je ne dis jamais non pour un film, j'aime découvrir ! » Tu aimais les activités manuelles, tu y avais pris goût lorsque tu avais dû remettre en état la maison de tes grands-parents dont tu étais l'héritier. Ton cousin Karel y vivait toujours et toi tu y passais la moitié de ton temps. Tu avais toujours ta chambre chez Aino, où tu passais pas mal de temps avec la fille d'Aisling lorsqu'elle était là. « Mais simple question, il faut avoir vu les deux autres pour comprendre le film ou ça devrait aller ? » Un trois impliquait forcément une trilogie et si certains films peuvent se voir sans avoir vu ceux d'avant, tu voulais savoir si c'était le cas. Après elle ne devait pas encore ce qu'il doit se passer dans le troisième opus mais l'expérience avec les deux premiers devraient lui suffire pour te répondre. Tu te souviens qu'à l'époque, le premier film d'Harry Potter que tu avais vu, c'était le 4ème, accrochant alors à l'univers de ce film. Tu avais tout repris dans l'ordre par la suite, et aujourd'hui tu ne te lassais pas de tes marathons pour tous les revoir.