sister from another mother (lys)

Je n’hésite pas à frapper l’épaule de Maddox quand il évoque l'hypothétique caractère ennuyeux du personnage de Lila. Je sais qu’il plaisante, bien sûr. Il me charrie, comme souvent et je ne vais pas m’en plaindre, ça me donne une occasion de riposter. Notre relation est pareille à celle d’un chien et d’un chat, malgré tout, il y a de l’amour entre nous. Il est mon frère, quoiqu’en disent les liens du sang.
— Tu ne sais simplement pas l’apprécier à sa juste valeur, c’est tout !
je ris au moment où il me dit avoir imaginé un gage de taille pour moi, quelque chose qui me tournera en ridicule, sans aucun doute. Je suis prête à prendre le risque, cela fait partie du jeu. Je le regarde attraper et lancer sa boule sur la piste de bowling. Il fait un strike. Evidemment. Je grogne. Je sais que ce n’est clairement pas gagné pour moi, à ce moment là. Mon score est correct, et je n’ai pas à en rougir, malgré tout, si je ne fais pas tomber toutes les quilles en une seule fois, moi aussi, c’est foutu. Je garde mon sang froid, prend ma respiration et me dirige vers la piste. J’attrape la boule à mon tour et lance. Sept quilles tombent. Je peste. Il a gagné. Il me reste encore une boule à jouer mais je sais d’ores et déjà que les jeux sont faits. Je me tourne vers lui un plissant le nez, j’aurais donné tout pour enlever ce petit air satisfait de son visage. Ok…cela le rend incroyablement mignon, mais là n’est pas la question.
— Arrêtes de jubiler ! m’écriai-je en attrapant quand même ma dernière boule, pour faire tomber le reste des quilles.
Un spare n’est pas suffisant pour gagner assez de point. Mais je le fais pour sauver l'honneur.
— Bon allez…annonce-moi donc cette sentence, je suis prête !

Quand Lys envoie son poing contre ton épaule, tu feignes d’être blessé, exagérant son coup. Puis, tu exploses de rire, frottant à peine ton épaule. « On va dire ça, ouais, sinon je risque de me retrouver avec des bébés hématomes partout sur le corps, demain matin. » Dis-tu en riant, imaginant déjà la brune te frapper - ou plutôt tenter de te frapper - à de multiples reprises. Alors que tu fais un strike, tu lances un regard de défi à Lys pour qu’elle tente de faire mieux. Malheureusement pour elle, même si elle se donne à fond jusqu’au bout, ça ne suffit pas. Tu te pinces les lèvres pour ne pas rire quand la jeune femme te crie dessus mais après quelques secondes, tout l’air sort de ta bouche et tu exploses de rire. « Excuse-moi mais t’es vraiment trop drôle quand tu t’énerves ! » Rétorques-tu en essayant d’arrêter de rire, bien malgré toi. Quand vient l’heure d’annoncer son gage à Lys, tu prends un air triomphant, un large sourire aux lèvres, relevant la tête et bombant le torse, tel un enfant. « Alors alors… Puisqu’on est d’accord pour dire que je suis le meilleur au bowling, je veux que toute la salle puisse l’entendre. » Dis-tu, énigmatique. Tu tournes la tête vers le guichet à l’entrée et le montres de la main à la brune. « Tu vois là-bas, il y a un micro. Je veux que tu ailles jusque-là et que tu dises à tout le monde à quel point je suis balèze et à quel point tu m’aimes. » Ce n’est pas bien méchant, juste un petit gage pour qu’elle se ridiculise un peu et qu’elle dise à tout le monde à quel point tu es exceptionnel.
Ca va les chevilles ?

Quand Maddox énonce son gage, je ne peux m’empêcher de sourire en coin. En effet, je n’ai pas dis mon dernier mot et il le sait sans doute. Je ne suis pas du genre timide, ni forcément très expansif. Je me situe joyeusement entre les deux. En tous cas, prendre le micro devant tout le monde ne me dérange vraiment pas. Je suis prof après tout, je fais ça tout le temps…sans micro et avec des élèves pas toujours très attentifs, cela dit.
— Mais bien sûr, cher monsieur. Un gage est un gage et je vais m’exécuter de ce pas.
Je m’éloigne gentiment, trottinant légèrement, comme pour lui montrer que cela n’a rien d’une corvée pour moi. Je m’approche de l’accueil, offre mon plus charmant sourire au type qui s’occupe de fournir les joueurs en chaussures et lui demande si je peux passer une annonce. J’explique brièvement que c’est un pari. Il ne réfléchit même pas, c’est oui. Je le remercie en me penchant sur le comptoir pour embrasser sa joue. Ok, j’en fais trop, mais ça en vaut la chandelle. Je me saisis alors du micro, puis me met debout sur la table la plus proche. Quelques-uns, autour de moi, ont déjà remarqué mon manège et me fixent avec amusement et interrogation, mais je demande quand même l’attention de tous. Le micro émet un son strident désagréable. Une fois ces affreux larsens passés, je reprends la parole.
— Alors euh…oui, je disais…merci à tous pour votre attention, mais j’ai une annonce très importante à vous faire, et je suis certaine que vous repartirez tous très heureux d’ici après l’avoir entendue. Surtout toi, le petit malin au fond, avec les cheveux mal peignés. Mad, c’est bien de toi que je parle.
Il y a quelques petits rires, dont le mien surtout.
— J’espère que tu filmes parce que ça ne se reproduira pas deux fois. Eh oui, Messieurs, Dames, comme vous l’imaginez, j’ai perdu un pari…enfin, une partie de Bowling, pour être plus précise, mais ça s’est pas jouer à grand chose, que tout soit bien clair. Donc oui, j’ai perdu et je dois clamer haut et fort, que ce petit gars là-bas est un joueur de Bowling EXCEPTIONNEL et surtout que je l’aime de touuuuuut mon cœur.
J’exagère mes propos en faisant de grands gestes, ce qui en fait rire à nouveau quelques-uns.
— Mais en vérité, vous savez quoi ?
Je trouve le regard de Maddox dans la salle et lui souris avec tendresse.
— Je n’ai pas vraiment besoin d’un pari pour lui dire tout ça. Parce que mon amour lui est acquis depuis le jour où il est entré dans ma vie. Il est le frère que la nature ne m’a jamais donné, il est mon confident, l’emmerdeur de mes journées, il est mon meilleur ami, surment. C’est un homme incroyable aussi, qui a tendance à s’auto saboter et à croire qu’il ne vaut pas grand chose, même s’il fanfaronne beaucoup. Il manque cruellement de confiance en lui, mais c’est pas grave, moi j’ai confiance pour nous deux. Je sais qu’il deviendra celui qu’il veut être, ce grand écrivain qu’avait vu mon père en lui. D’ailleurs, Messieurs, dames, retenez bien son nom…Maddox Rothschild, il sera bientôt dans toutes vos librairies. Merci pour votre attention et belle soirée !
J’ai le droit à quelques applaudissements timides, puis, mon sourire n’ayant pas quitté mon visage, je rejoins Maddox à quelques pas de moi.
— Alors…tu te sens con, pas vrai ?
Je rigole puis viens le prendre dans mes bras.

Spoiler:

« Je n'en attendais pas moins te concernant. » Réponds-tu fièrement, impatient de voir Lys à l'oeuvre. Tu laisses s'échapper un rire en la voyant sautiller comme si ce gage n'avait rien d'un gage mais lèves les yeux au ciel en la voyant embrasser sur la joue le gars derrière le comptoir. Faut toujours qu'elle en fasse trop. Une fois le micro dans les mains, tu ne la quittes pas du regard, prenant un air faussement horrifié lorsqu'elle parle de tes cheveux. Mais très vite, ce gage se transforme en quelque chose de bien plus positif, surtout pour toi. Contrairement à ce que Lys peut penser, tu n'as pas sorti ton téléphone parce que tu fais partie de ceux qui préfèrent profiter du moment avec les yeux plutôt qu'à travers un écran. Et quand tu vois le regard que te lance Lys, tu es heureux de pouvoir en profiter sans avoir à te soucier de ton téléphone. La brune est si sincère, si franche et si généreuse que tu n'en reviens pas d'avoir une amie comme elle. Tu n'as pas l'impression de le mériter mais tu n'as aucune intention de la virer de ta vie. Une amitié comme la vôtre, on la chérit pour la garder à vie, ça ne fait aucun doute. Lys te connait par coeur et la réciproque est vraie, elle aussi fait partie de tes plus belles rencontres, de tes amitiés les plus sincères et vraies. Et quand elle revient vers toi, tu ne peux t'empêcher de la prendre dans tes bras, toi aussi. « J'me sens pas con mais chanceux de t'avoir dans ma vie. Tout ce que tu as dit à mon sujet, je le pense de toi. Tu es une amie mais surtout une petite soeur formidable et je sais à quel point j'ai de la chance de t'avoir dans ma vie. Merci d'avoir confiance en moi et de me tirer sans cesse vers le haut. » Dis-tu, en souriant, sincère. Puis, mettant fin à votre étreinte, tu prends la direction du comptoir pour payer votre partie de bowling et pouvoir ramener Lys chez elle. « Allez, je te ramène. » Conclus-tu en prenant la sortie, bras dessus, bras dessous avec la brune.

Fin du sujet