lightning then the thunder (sofia)

Ta journée a été plutôt calme comme d'habitude. Tu as pris le temps de finaliser le dernier article de ton blog et de le poster, répondre à quelques mails et t'occuper des réseaux sociaux. Une journée banale en soi. Moment chiant de la journée, tu as appelé ton père pour lui rappeler qu'il ne doit pas oublier de te faire le fameux virement du mois. Les conversations avec lui ne sont jamais très longues, tu ne prends même pas la peine de demander comme il va ou comment va ta mère, tu n'en a pas grand chose à faire à vrai dire, mais tu veilles à ce qu'il n'oublie pas ce qu'il te doit. Ces appels t'angoissent à chaque fois mais tu ne lui laisses rien entendre, seulement de l'indifférence alors qu'entendre sa voix te noue l'estomac. Tu as déjà pensé à tout arrêter, couper les ponts définitivement avec lui et tu le feras probablement un jour mais pour l'instant, tu préfères profiter de son argent, c'est la moindre des choses après tout ce qu'il t'a fait subir. Tu sais que ça l'ennuie, même si ce n'est pas l'argent qui lui manque, il le fait sous la contrainte et il n'a pas l'habitude qu'on le contrôle. Lorsque tu raccroches avec lui, tu mets tout ça dans un coin de ta tête pour ne plus y penser même si c'est là, quelque part en toi, et pour toujours. Mais tu ne te laisses pas abattre car il ne mérite pas que tu te sentes mal à cause de lui, c'est déjà arrivé beaucoup trop de fois. Après cette journée de travail, si on peut appeler ça comme ça, tu décides d'aller te promener. Même si cette ville n'est pas ta tasse de thé, tu essaies de faire des efforts pour connaître quelques endroits et pourquoi pas des gens aussi, car tu n'as pas envie de partir d'ici. Tu veux rester pour essayer de renouer un vrai contact avec ton frère et ta sœur, ce qui, tu le sais, ne se fera pas en cinq minutes. Tu dois donc t'habituer à cet endroit. Tu fais un petit tour en ville en ne manquant pas d'entrer dans quelques boutiques et même de faire quelques achats. Un moment après, alors que tu marches dans les rues de Bowen pour regagner l'appartement, le temps se mets à se déchaîner. Le ciel était déjà gris depuis quelques heures et le vent soufflait mais à ce moment-là, tout se gâte vraiment. La pluie commence à tomber, les rafales de vent se font plus fortes et tu n'as rien pour te protéger. Les gens autour de toi, sûrement habitués à ce climat, accélèrent le pas probablement pour rentrer chez eux plus vite et se mettre à l'abris. Toi, tu continues de marcher tranquillement, sans vraiment te rendre compte qu'il faudrait que tu te mettes à l'abris. Ce n'est que lorsqu'une rafale de vent te pousse sur le côté et que tu manques de tomber que tu comprends qu'une tempête est en train de se préparer à passer sur la ville. Tu entres sans réfléchir dans une bâtisse, une petite épicerie. C'était l'endroit le plus près et accessible pour se mettre à l'abris. Quelques personnes te suivent dans le magasin et l'une d'entre elles avertit la caissière pour qu'elle prévienne les personnes présentes dans l'épicerie, elle disparaît instantanément à travers les rayons à la recherche des gens. Tout en te recoiffant, tu parcoures les rayons en te disant que puisque tu es là, autant prendre de quoi remplir le frigo en même temps. L'endroit n'est pas très rempli et les personnes qui viennent d'arriver sont restées à l'entrée. En arrivant à la rangée des vins, tu aperçois un homme qui n'a pas l'air très au courant de ce qu'il se passe dehors. Tu t'approches de lui. « Évitez de sortir, y a une tempête dehors. » lui dis-tu en faisant un signe de tête vers l'entrée.