just a drink (florian)

Assise sur l'un des tabourets devant le comptoir du Hendrix, tu lèves enfin les yeux de l'écran de ton téléphone pour terminer ton verre et en commander un autre, qui sera déjà le deuxième de la soirée. Tu commences à bien connaître le barman qui te voit ici plusieurs soirs dans la semaine et qui discute parfois avec toi même si tu es persuadée que c'est parce qu'il a pitié de te voir tout le temps seule. Ou alors parce qu'il apprécie les pourboires que tu laisses à chaque fois. Une fois le deuxième verre posé devant toi, tu le remercies et bois quelques gorgées avant de tourner instinctivement la tête sur la droite lorsque tu vois un homme s'asseoir au bar, un visage qui t'est familier. Avec un sourire aux lèvres, tu prends ton verre et tes affaires avant de te lever et de t'approcher doucement de ce jeune homme que tu reconnais bien maintenant que tu es à sa hauteur. « Salut cher colocataire de Freja. » dis-tu avec un large sourire aux lèvres. Tu t'installes sur le tabouret à côté de lui tout en le regardant. « Ma soeur m'a interdit de te toucher mais j'ai le droit de te parler... Enfin je crois. » Tu ris légèrement en repensant à ta conversation avec Freja le jour où tu avais débarqué chez eux et que son colocataire t'avait fait entrer. « Et même de boire un verre avec toi, si t'es libre. » ajoutes-tu avec un sourire en coin. De toute façon, Freja n'est pas obligée de le savoir. « Promis si elle râle, je dirai que c'est moi qui t'ai obligé. » ajoutes-tu avant de rire.

Habituellement, le jeune canadien n'allait pas forcément au Hendrix. Mais ce soir, il fallait changer les bonnes vieilles habitudes. Il avait passé une sale journée aujourd'hui. Des nouvelles de son pays natal, et de son affaire était ressorti. Sa mère l'avait appelé pour le tenir informé de ce qu'il se passait. Mais comme il lui disait si bien, Bowen est bien trop loin de Montréal pour qu'il s'en préoccupe. Alors ce soir, le brun voulait simplement se vider la tête. Penser à autre chose que ces satanées histoires. En prenant le chemin vers son bar habituel, il changeait de direction au dernier moment pour se diriger vers ce bar un peu underground qu'au fond il aimait bien. La musique était différente, les gens étaient différent. Et c'est ce qu'il y avait de bien. Sortir de son quotidien et de sa routine. Parti s'assoir près du comptoir pour commander une téquila, comme à son habitude, il remarqua qu'une jeune femme vint s'assoir près de lui. « Salut, cher soeur jumelle de Freja » répondit-il amusé de la situation. Lorsque la jeune femme est arrivée à l'appartement de sa soeur, c'est lui qui lui avait ouvert et qui lui avait indiqué où était la chambre de sa colocataire norvégienne. Florian avait été surpris de la ressemblance entre les deux jeunes femmes, ce jour là. « Interdiction de me toucher ? Pourquoi ça ? » demanda-t-il avant de rire légèrement. Avec Freja, il y avait quelques histoires de sexe, c'est vrai. Mais le garçon se demandait quand même pourquoi elle avait dit ça. « Avec plaisir, qu'est-ce que tu bois ? » finit-il par demander à la jeune femme. « Ne t'inquiète pas, je peux gérer une Freja en colère » dit-il en rigolant à la brune qui venait de l'accoster. Après tout, il aimerait bien apprendre à connaître sa soeur. S'il s'entendait aussi bien avec Freja, pourquoi pas avec la soeur de cette dernière ?

Florian est le colocataire de Freja, celui qui t'avait ouvert la porte le jour où tu as débarqué chez eux il y a trois mois pour faire une surprise à ta sœur. Vous n'aviez pas vraiment discuté, il t'avait seulement indiqué où était la chambre de ta jumelle pour que tu attendes tranquillement qu'elle rentre. Les mots de Freja ce jour-là t'avaient fait sourire, tu avais même pensé que c'était son petit ami et que c'était pour ça qu'elle te mettait en garde. Mais ce n'est pas le cas alors ce soir, lorsque tu le vois, tu décides d'aller l'accoster. Tu ne dis pas non à un peu de compagnie pour la soirée, s'il n'a rien d'autre de prévu évidemment. « Je sais pas. » réponds-tu en haussant les épaules. « Elle doit avoir peur que je te fasse du mal, elle me prend pour un monstre. » ajoutes-tu en riant toi aussi. C'est un peu vrai, elle ne veut pas que tu lui brises le cœur et qu'ensuite, il la déteste en parce que vous vous ressemblez beaucoup. Ça ne fait pas partie de tes intentions, de toute façon. « Ça sera vodka-orange pour moi. » dis-tu en terminant le fond de ton verre d'une traite avant de le reposer sur le bar quand il te demande ce que tu bois. Tu ris légèrement en écoutant ses mots à propos de Freja. Même si tu sais qu'elle ne sera probablement pas en colère pour ça, et surtout, elle n'est pas obligée de le savoir. « Ah oui, j'oublie que tu  la connais probablement mieux que moi. » Un léger soupir s'échappe de tes lèvres. Florian vit avec elle, tu ignores depuis combien de temps mais dans tous les cas, c'est certain qu'il connaît ta sœur mieux que toi. « Ça fait longtemps que vous êtes colocs ? » demandes-tu avec curiosité en regardant le jeune homme.

Lorsqu’il lui avait ouvert la porte, ce jour là, Florian avait était frappé par la ressemblance entre Sofia et Freja. D’autant plus qu’il trouvait déjà que sa colocataire avait de fortes similitudes avec sa meilleure amie. Alors sur le coup, il avait été légèrement perturbé. Ca c’était surement vu lorsqu’ils s’étaient rencontrés. Elle était venu vers lui, ce soir, alors qu’il était accoudé au comptoir tel un pochetron, il n’avait qu’une envie c’était de picoler un peu. Mais le marin avait été dérangé dans ses pensées par la soeur jumelle de sa colocataire et il avait bien sûr accepté de discuter un peu avec elle. Pourquoi pas, après tout, hein ? Il aimait beaucoup Freja, et il aimerait surement aussi Sofia. « Carrément, un monstre ? » demanda-t-il à la brune en arquant un sourcil. Leur relation semblait étrange, et le jeune homme l’avait de suite remarqué. La preuve, tu savais que ton amie avaient des frères et soeurs, mais pas une jumelle. « Et puis, j’suis pas en sucre, je sais me défendre » ajouta-t-il avant de rire en écho au rire de la norvégienne. Il lui demanda ce qu’elle buvait ce soir, pour finalement commander au barman deux boissons. Une vodka orange pour madame, et une téquila pour lui. Une fois la commande prête, le canadien portait un regard sur la jeune femme, voyant son air un peu déprimé. « Oh… c'est une impression ou bien vous ne vous entendez pas si bien que ça ? » osa-t-il demander à sa partenaire de boisson. Il posa son coude sur la table, pour y poser sa tête sur sa main, tout en regardant la norvégienne. « Un peu plus d’un an, je dirais. J’étais… à la rue. Et ta soeur m’a sauvé de cette jungle » avoua-t-il avec un mince sourire sur ses lèvres. En pensant à cette situation, il ne pouvait s’empêcher de se remémorer ce moment, celui où Freja lui a dit qu’il pourrait finalement avoir un toit sur la tête tous les jours. Un des meilleurs moments de sa vie.

Tu secoues la tête en souriant. Freja ne te prend probablement pas pour un monstre mais vu sa mise en garde, elle sait de quoi tu es capable, surtout avec les hommes. « J'exagère peut-être un peu mais on en est pas loin. » réponds-tu en haussant les épaules. Vous riez ensuite sur le fait qu'il sait se défendre tout seul. De toute façon, tu n'as pas vraiment d'arrière-pensée en venant l'aborder ce soir. Tu es en ville depuis peu de temps et si tu peux faire de nouvelles rencontres, ce n'est que mieux. Certes Florian est bel homme et tu l'as tout de suite pensé dès que tu l'as vu pour la première fois, mais ce n'est pas pour ça que tu vas te jeter sur lui. Il était seul et toi aussi alors autant passer un moment ensemble. Ta remarque à propos de ta jumelle et du fait que son colocataire la connait sûrement mieux que toi fait tiquer le brun qui met tout de suite le doigt sur le problème. « C'est... compliqué. » dis-tu en baissant les yeux pour regarder ton verre en te rendant compte que Freja n'a probablement jamais parlé de toi à son entourage et ça, ça te fait mal même si tu as du mal à te l'avouer. « On a jamais été très proches. En fait, on s'est jamais vraiment bien entendues toutes les deux. » Tu relèves les yeux vers le jeune homme avec un demi sourire. « Je suis justement venue ici pour essayer de renouer un lien entre nous mais je sais pas trop si c'est possible... » avoues-tu en soupirant avant de lui demander depuis combien de temps il vit avec ta sœur. « Oh c'est vraiment cool que ça se soit arrangé pour toi. Ça a pas dû être facile. » réponds-tu avec un air désolé, même si maintenant il a enfin un toit sur la tête et en plus, il est entre de bonnes mains.

La ressemblance entre les norvégiennes le frappait encore plus alors qu’il parlait avec la jumelle de sa colocataire. Ouais, c’était bizarre mais il fallait qu’il prenne l’habitude, le Florian. Il ne répondit rien à ce qu’elle venait de dire. Après tout, il ne connaissait pas l’existence de Sofia avant de la voir devant le perron de leur appartement il y a quelques mois. Sa colocataire ne lui en avait jamais parlé, et il se demandait toujours pourquoi. Mais si elles ne s’appréciaient pas, c’était surement la raison. « Les problèmes de famille compliqué, ça me connait » répondit-il en riant légèrement pour détendre l’atmosphère. C’est vrai que le marin avait lui aussi son lot de problème avec son grand frère dont il n’avait plus de nouvelles depuis des années maintenant. Alors il ne pouvait que mieux comprendre le malaise que la norvégienne était entrain d’évoquer. « C’est toujours possible. Si chacun y met du sien, je suis sûr que tout se passera bien. Après, je connais pas votre histoire, donc je veux pas trop m’avancer. Mais je ne vois pas pourquoi ça ne marcherait pas » finit-il par dire avec un sourire bienveillant. Il rêverait qu’on lui dise la même chose à propos d’Henri. Et il rêverait que son frère fasse le même chemin que Sofia pour renouer les morceaux avec lui. Puis, le canadien évoqua sa rencontre avec la jeune femme alors qu’il était encore dans la rue. « Non, c’était très dur. Mais heureusement qu’elle m’a accueilli, sinon j’me dis que j’serais surement encore dans la rue aujourd’hui » dit-il en haussant les épaules disgracieusement.