Sujet commun ~ La Quarantaine

En effet, si après trois jours Léo n'était pas mort il y avait encre de l'espoir, visiblement le virus n'était pas mortel, quoi qu'une mort lente et douloureuse... enfin ne parlons pas trop vite, pour l'instant il était encore en état de parler alors tout allait encore. Evidemment si des personnes étant déjà faibles au départ attrapaient ce microbe alors ça serait sûrement autre chose, mais Emerson était un homme jeune et en bonne santé donc on pouvait avoir bon espoir, il n'avait pas encore dit son dernier mot. Enfin, sage décision ou non, Léo tournait en rond comme un lion en cage depuis qu'il était confiné ici. Peut-être que le but était au contraire de ne pas alerter les gens, ils ont sûrement penser s'en sortir avant que ça ne touche toute la ville... et puis ils se sont laissé déborder. Léo spéculait, en vérité il n'en savait rien, peut-être même que tout était de sa faute, mais ça il évitait de l'ébruiter. Il sourit faiblement quand ce gars, qui devenait de plus en plus... vert, ou gris, se rangea de son coté concernant la poignée de main, en effet, il ne valait mieux pas être trop tactile en de pareille circonstances. Salut Concho ! Ca sonne... mexicain. Enfin il n'avait pas du tout l'air typé et puis il était probable que Léo délire un peu aussi. T'as raison, laissons-les s'occuper de nos cas. Et puis au pire on vit en Australie, en ville, pas au fin fond de l'Amazonie, on va bien nous trouver un remède quelque chose. Toujours rester positif, il ne servait à rien de paniquer. Concho changea totalement de sujet et pourquoi pas faire un peu la conversation, après tout ils allaient passé un peu de temps ici, de là à ce qu'ils deviennent amis en sortant, ça leur ferait une belle anecdote à raconter dans quelques temps. Je fais de la photo. Et toi ?

C'était clairement la débandade. Des médecins et infirmiers allaient et venaient dans les allées sans avoir le temps de répondre aux questions de patients apeurés. D'autres, quant à eux, restaient sur des lits, à moitié amorphes, sous le regard désespéré de Tahlia qui se sentait inutile. Le simple fait de se lever et de chercher une fontaine malmenait son corps engourdi, en proie à des frissons qu'elle ne canalisait pas. Mais elle s'en sortait bien, contrairement à d'autres. Alors qu'elle errait dans le couloir, un jeune homme - pas trop mal en point, lui aussi - s'adressa à elle, lui faisant comprendre qu'il cherchait son cousin. Tahlia s'arrêta et lui demanda qui était ce fameux cousin. Quel était le pourcentage de chance pour qu'elle le connaisse, ce cousin ? Peu. Et pourtant, Tahlia haussa les sourcils quand il évoqua le prénom de Léo. La policière avait déjà croisé la route du jeune Emerson, à l'époque où ils n'étaient que deux adolescents empotés. "Vous êtes le cousin de Léo ?" Avant d'ajouter, en secouant la tête : "Je ne l'ai pas vu. Vous avez fait le tour de l'aile ? Il est probablement dans une autre salle..."  Elle montra d'un signe de la main le couloir transversal, où d'autres patients attendaient probablement d'être pris en charge aussi. Le jeune homme lui posa une nouvelle question, une question à laquelle Tahlia haussa les épaules. "Il semblerait. Je viens à peine de voir une infirmière, et d'après elle, j'ai quelques symptômes qui ressemblent à ceux du virus. Mais si ce n'est pas ce virus, il y a de fortes chances pour que je finisse par l'attraper." Elle était carrément dans la gueule du loup, pour le coup. "Et vous ? ça fait longtemps que vous êtes là ?" Ce fut à cet instant qu'une jeune femme arriva. Une jeune femme qui avait une aussi sale mine que la leur et qui semblait connaître le jeune homme avec qui Tahlia parlait. Milo, visiblement.

Tout n'était que brouillard dans ta tête, et tu ne savais quoi faire. Cette nouvelle affolait tout le monde, y comprit toi-même. Le virus était bien là, et tu voyais sur le visage des gens qu'ils étaient dans le même état que toi. Qu'en était-il ? Alliez-vous tous sortir indemne de cette histoire ? Là était la question. Cette femme que tu avais abordé semblait connaître Léo, et tu étais soulagé. « Oui, je suis le cousin de Léo » répétas-tu inconsciemment à la brune. C'était un point positif, elle le connaissait. Enfin ça, c'est ce que tu pensais. « Je marche depuis plusieurs minutes mais y'a trop de monde ici » finis-tu par dire, désespéré à la jeune femme. Tu ne savais plus où donner de la tête, aujourd'hui. Et tu n'étais pas le seul. C'était peut-être une fausse alerte, les gens s'inquiétaient peut-être pour rien. « Je suis revenu de voyage avec lui y'a quelque jours, et le lendemain j'étais ici parce que j'me sentais mal. J'crois que ça fait deux ou trois jours que j'suis enfermé dans cet hôpital » dis-tu en soufflant. Les hôpitaux, tu détestais ça. Depuis la mort de ta mère, dès que tu rentrais dans un établissement médical, tu en avais des frissons. Ca peut se comprendre. En entendant ton prénom au loin, tu te retournais et tu vis une tête assez familière. Tes yeux s'écarquillèrent et tu attendais qu'elle vienne à toi. « Jules ! Bon dieu » lâchas-tu dans ta langue maternelle. Jules et toi, vous étiez des bons amis pendant l'enfance, en France. Et tu avais incité la jeune femme à venir s'installer sur le territoire australien. Tellement tu t'y sentais bien, tu te disais qu'elle aussi pourrait changer de vie ici. « Je... j'ai contracté le virus d'après les médecin. Et toi ? Me dis pas que toi aussi ? » demandas-tu innocemment à ton amie. Après tout, si elle était là, c'était pour une bonne raison. Mais il pouvait y en avoir mille autres. « Cette femme m'aide à trouver Léo, tu l'as vu ? » expliquas-tu à la française simplement.

@Tahlia Wates, @Jules Craig

Je n’étais pas vraiment le mieux placé pour émettre des hypothèses quant aux techniques de gestion de crise. Sans doute que si j’étais le chef d’une telle équipe, ce serait sans cesse le chaos total dans la ville. Je n’avais aucun sens d’analyse pour ce genre de choses, j’étais bien trop impulsif et émotionnel pour réfléchir clairement et logiquement. C’était d’ailleurs un miracle que je ne sois pas en train de complètement paniquer en songeant à ma mort imminente. La rationalité, ce n’était pas trop mon fort, quand j’étais en situation de détresse. Peut-être que cet état-là me viendrait bien assez rapidement lorsqu’on ne parlerait plus seulement de problèmes intestinaux, de mon côté. « Peut-être … » Je secouai doucement la tête de droite à gauche. Si ça devait aller jusque-là, à toucher toute la ville, ce serait catastrophique. Parce que si moi je me portais encore plutôt bien, je voyais bien les autres tomber comme des mouches tout autour de nous. Mon tour viendrait. Je le sentais déjà au plus profond de moi-même … ou peut-être n’était-ce justement qu’un pressentiment. Peut-être que mon état s’aggravait à vue d’œil, et que je n’en comprenais juste pas les symptômes. J’étais toutefois encore assez en forme pour rire lorsque Léo releva le fait que mon prénom sonnait mexicain. « C’est irlandais, en fait. Quand je le prononce au complet, cela dit, et sans l’anglophoniser. Conchobáhr serait plus juste, mais j’ai appris à la dure que c’est pas facile à dire, surtout quand on voit comment ça s’écrit. » Disons que ça ne se prononçait pas du tout comme on pouvait le lire, alors j’avais bien vite abandonné. Tout comme j’avais bien vite abandonné l’idée d’aller en médecine ou un truc du genre, et aujourd’hui, je m’en remerciais. J’acquiesçai aux propos de Léo. Ils trouveraient un remède, oui, il le fallait. La population de Bowen ne serait quand même pas complètement décimée pour un vulgaire virus, ce serait … tragique. « D’la photo ! Cool. Genre … pour des événements ? Des mariages ? Ce genre de choses ? » Demandais-je, un peu essoufflé de mon énumération, avant de répondre à mon tour : « Je … danse. » Je réalisai alors à quel point, résumé comme ça, ce n’était pas très convaincant. J’eus un léger rire, avant de pencher légèrement la tête, et d’ajouter. « J’ai un OBNL pour les jeunes provenant de milieux défavorisés, où on organise des activités artistiques, surtout la danse de mon côté, parce que c’est ce que je connais le mieux. » Expliquais-je, ce qui donnait un tout autre angle à mon boulot, tout d’un coup.

Ce virus s'était propagé à une vitesse folle. A coup sûr, Tahlia allait trouver des personnes qu'elle connaissait, même si elle espérait le contraire. Ce jeune homme lui avait affirmé que son cousin, Léo, était dans le coin. Et l'un des collègues de Tahlia était venue lui dire qu'il avait cru voir l'un des colocataires de la brune. Elle ne savait même pas si c'était Florian ou Concho. Et de toute manière, c'était difficile de retrouver quelqu'un par ici, vu le monde qu'il y avait. Elle hocha la tête quand le jeune homme affirma qu'il y avait trop de monde. "C'est vrai, mais les médecins ont limité une zone. ça va limiter les recherches." Ils allaient le retrouver, ce cher Léo. Elle écouta alors l'histoire du jeune homme qui lui avoua que cela faisait trois jours qu'il était ici. "ça fait trois jours ?" lâcha-t-elle, surprise. La police de Bowen avait eu vent de cette épidémie hier soir, avant la mise en quarantaine de ce matin. "Vous devez être l'un des premiers patients, alors." Elle, ça ne faisait même pas une heure qu'elle était et elle tournait déjà en rond. A cet instant, une jeune femme arriva, soulagée de voir cet homme qui se prénommait Milo. Une femme qui était dans la même galère. Quand elle remarqua sa présence, la jeune femme se présenta. Jules. "Tahlia." répondit-elle avec un sourire. "J'aurais bien dit enchantée, mais vu les circonstances..." Ce n'était pas le moment le plus propice aux rencontres. Son téléphone en main, elle le sentit vibrer, la notifiant d'un message. C'était sa mère qui lui disait qu'elle avait vu les informations, voulant savoir où la policière se trouvait. Tahlia resta vague en disant qu'elle était à l'hôpital - et non pas dans l'hôpital - qu'il ne fallait pas se faire de soucis. Elle en profita aussi pour envoyer un message à son petit ami : Je ne sais pas si tu as vu les infos, mais reste chez toi par précaution. On attend d'avoir des nouvelles sur ce virus. Fais passer le message autour de toi. Je t'aime C'était la première fois qu'elle lui écrivait ces trois petits mots. Fièvre, peur, surcharge émotionnelle y étaient sûrement pour beaucoup. Elle reporta son regard sur Milo et Jules, qui se portait aussi volontaire pour chercher Léo. "Je vous aurai bien dit d'aller d'un côté et moi de l'autre, mais j'ai bien peur de ne pas réussir à vous retrouver dans cette foule..." Sinon, elle aurait très bien pu vaquer à ses activités et les laisser chercher Léo seuls, mais Tahlia préférait se donner l'impression d'être utile. Déformation professionnelle, sûrement.

Irlandais, on était donc bien loin du sombrero mexicain oui ! Léo sourit à Concho, il décrocha quand il prononça la totalité de son prénom, clairement il n'était pas en état pour ce genre d'information. A tes souhaits ! Ouais, Concho ce sera très bien pour aujourd'hui. M'en veux pas, j'suis pas au meilleur de ma forme. Emerson voulait gardé espoir en la médecine australienne, il était sûr qu'ils travaillaient comme des fous pour trouver de quoi ils pouvaient bien tous être atteints et les soigner correctement. Ce serait tout de même bien con de mourir d'une diarrhée ou d'une déshydratation, il il y avait tout de même plus épique, comme fin. Il grimaça à la question de l'irlandais. Pas vraiment. Plutôt de la photo de voyage, des reportages, ce gendre de choses. Je travaille aussi régulièrement pour le journal de Bowen. Cette dernière information faisait moins rêver que de dire qu'il vendait ses clichés aux plus grands magasines du monde ou à des sites internet, mais au moins si ce gars lisait la gazette de la ville il avait peut-être vu passé quelques-unes de ses photos ! Tu danses ? Il releva cette information en l'invitant à expliquer un peu plus, ce que Concho fit en riant. Oh je comprends ! J'ai entendu parler de cette démarche, c'est vraiment chouette. Et tu pratiques une danse en particulier ? Il ne le voyait pas vraiment danseur de ballet, si ce n'était que l'avis de Léo, mais bon, il s'était bien planté sur son prénom alors...
Quelques secondes plus tard Léo vit passer un petit groupe de trois personnes qu'il connaissait bien, surtout une qu'il cherchait partout jusqu'à ce qu'il se fasse aborder par Concho. Milo ? Alors je tourne la tête deux secondes et tu t'enfuis de la chambre pour aller draguer dans les couloirs ?! T'es pas croyable ! Il regarda les deux filles qui l'accompagnaient, Tahlia et Jules.

@conchobáhr rosenbach @jules craig @Tahlia wates @milo putskowski

Trois jours que tu étais là. Trois jours que tu n'en pouvais plus. Mais elle avait raison. Tu étais surement un des premiers patients. Et tu te mettais à penser que tu avais emmener ce virus avec toi dans tes bagages, en revenant de Birmanie. « C'est ce que je me dis aussi » répondis-tu en soupirant à la jeune femme. Jules était apparue comme le messie dans cette situation. Enfin une tête qui t'était familière. Tu l'écoutais parler en français, en te concentrant légèrement. Cette langue avait beau être ta langue natale, tu avais du mal maintenant à tout comprendre d'une traite vu le temps que tu avais passé à Bowen. « Je sais, mais ne paniques pas. Au moins on est ensemble » répondis-tu à la française. Ce n'était pas vraiment sympa de parler dans cette langue alors que la policière à côté de vous ne comprenait surement pas grand chose. Alors te remis les idées en place et tu connectas ton cerveau en mode anglais. « Enchanté n'est pas le bon mot, en effet. Au passage, moi c'est Milo » répondis-tu à Tahlia avec un mince sourire. Elle avait l'air d'être sympa, cette fille. Mais la rencontrer dans ces circonstances n'étaient pas forcément agréable. « Ah non non non, je vous lâche pas toutes les deux » dis-tu en secouant la tête négativement. Surement par peur de se retrouver encore seul à airer dans les couloirs de l'hôpital. Alors vous commenciez votre marche tous les trois, pour trouver Léo. Enfin, essayer du moins. Il y avait tellement de gens qui s'agitait. Même si comme Tahlia l'avait précisé, une zone avait été délimitée par les médecins, tu voyais que pas mal de gens étaient confinés dans un si petit espace. Mais une voix te surpris, alors tu te retournais vers cette personne. « Léo, enfin ! » dis-tu avant d'aller vers ton cousin. Un rire vint sortir de ta gorge, avant que tu ne te mettes à tousser pour la énième fois de la journée. « J'avais faim, tu me connais quand j'ai faim, j'suis sorti et après y'a eu tout ce brouhaha partout » expliquas-tu à ton cousin. « J'ai paniqué et j'ai trouvé Tahlia et Jules dans les couloirs » dis-tu en parlant à une vitesse folle, comme si tu étais encore sous l'emprise de tes drogues habituelles.

@Tahlia Wates, @Léo Emerson, @Jules Craig, @Conchobáhr Rosenbach

« T’inquiète. » Avais-je seulement répondu, jamais bien vexé quand on ne se forçait pas à répéter mon prénom, et encore moins en ce moment, parce que la force elle-même me manquait. J’hochai la tête lorsque Léo m’expliqua le genre de photographie qu’il prenait, dans le cadre de son travail. « Être payé pour voyager, si c’est pas le rêve … Même si j’imagine que c’est pas toujours évident … » Il n’allait sûrement pas toujours dans d’autres pays pour couvrir des événements heureux, au contraire même. Mon commentaire était peut-être un peu con et déplacé, pour le coup. Mettons ça sur le dos de la fièvre qui débutait, même si ce genre de réflexion, je les avais tout le temps. Ce virus n’était certainement pas une excuse pour ma bêtise. « Oh c’est vrai t’as entendu parler ? Cool ! Et perso’, ouais, mon truc c’est plutôt le hip-hop, même si j’essaie de m’ouvrir à d’autres styles … » Expliquais-je. Puis, alors que la discussion se serait probablement essoufflée d’elle-même, un peu comme moi après chaque phrase terminée, Léo aborda un petit groupe de trois personnes qui passaient par là. Je ne manquai pas de reconnaître Tahlia, et je me relevai en la voyant alors que Léo, lui, s’adressait à un dénommé Milo. « Tahl’ ! M’dis pas que toi aussi, t’as ce virus … Florian et Freja vont pas tarder à suivre, si ça continue … » J’espérais que ce n’était pas moi qui avait été le premier à ramener cette saloperie dans la coloc’. Quoique, peu importe qui c’était au fond, c’était un peu inévitable, vu le nombre de personnes qui se trouvaient maintenant en quarantaine. D'ailleurs, mon regard se porta sur la troisième personne du groupe, à la chevelure légèrement rousse. Non, non, non. J'esquissai un faible sourire en croisant son regard, avant de froncer légèrement les sourcils. « Ouf, j’aurais pas dû me lever si vite, moi … » Je portai une main à ma tête et me rassit lentement, faiblement, sur ma chaise.  

@Léo Emerson @Milo Putskowski @Tahlia Wates @Jules Craig

Carlisle ne va pas beaucoup dans les hôpitaux et on dirait bien que ça ne lui porte pas chance. Il est venu pour passer des tests, comme chaque année, suite à une maladie qu’il a contracté pendant son voyage. Tout va bien sauf que non, un virus bizarre se balade et il ne peut plus sortir. Plus personne ne peut d’ailleurs. En voyant le monde dans la salle d’attente, il a préféré dans un premier temps faire demi-tour pour s’isoler. Il a préféré de se mettre dans un coin pendant un moment pour faire de la méditation et se déstresser. Il a pris l’habitude de faire ça en cas stress, ça évite de paniquer et faire n’importe quoi. En effet, avant il avait l’habitude de se tendre assez facilement et répandre son stress et sa mauvaise humeur sur les autres. Finalement il rejoint la civilisation tandis que plusieurs personnes s’étaient mises à discuter ensemble, pour passer le temps. De toute façon à part attendre, il n’y a pas grand-chose à faire ! Il se pose sur une chaise libre près d’une personne qui n’a pas l’air à deux doigts de mourir. S’il peut éviter de choper le virus, ça l’arrange.

(si quelqu'un n'a personne à qui parler, Carlisle est là )

HJ : pardon, j'avais pas vu que c'était à mon tour de répondre

Andreas s'énervait, le ton sec, alors que Cleo confirmait ses hypothèses : elle avait bel et bien entendu parler de lui. Il avait été accusé de consommer de l'alcool sur les lieux de travail et son histoire avait vite fait le tour de l'hôpital. Pas la peine de t'énerver, laisse les gens parler tant qu'ils le veulent, ils ne sont que jaloux. Et dans le domaine de la santé, la jalousie était fréquente. Bien des internes sabotaient volontairement les dossiers de leur collègue pour passer meilleur qu'eux, pour avoir plus de reconnaissance, pour avoir des mentions. C'était un peu la jungle, un pour un et pas pour tous. De son côté, Cleo n'avait été qu'une oreille parmi tant d'autres qui avaient eu vent des ragots qui circulaient à son sujet. Elle était bien plus au courant des faits et gestes de ses collègues internes que du reste des employés de l'hôpital. En même temps, ils étaient plus d'une centaine à bosser pour l'édifice, dur de s'y retrouver.
Un homme s'avança vers eux, forçant Cleo et Andreas à terminer sèchement leur conversation. Il se présentait, Daemon, puis expliqua les raisons pour lesquelles il se trouvait dans la même pièce qu'eux. Alors qu'il se questionnait sur l'état d'urgence et la quarantaine, Andreas lui répondit qu'il n'avait pas vraiment d'informations à lui donner. On est en état d'urgence. Un gros virus se propage partout dans l'hôpital. C'est épouvantable, les gens tombent comme des mouches. Si vous voulez mon avis, on est pris ici pour encore bien des jours. Expliqua la blonde en haussant les épaules en signe d'impuissance.