Just like fire + Leanche (-18)

Son attitude ne la surprenait plus, après ses années passées dans la vie l'un de l'autre, de près ou de loin, elle connaissait Léo sous plusieurs coutures. Pas toutes, certes, certaines lui demeuraient encore secrètes, mais son côté impatient et exigent, elle l'avait vu maintes fois. Ce n'était pas ce qui la dérangeait, en somme, elle le connaissait bien, Blanche, elle savait comment il pouvait se montrer persuasif quand une idée se logeait dans son esprit, mais aussi elle le connaissait généreux de sa personne et de son temps pour les gens qui comptaient dans sa vie, généreux sans compter au point de lui avoir prêté des centaines et des centaines de dollars. Ce n'était pas vraiment lui qui avait fini par convaincre la blonde. Dans sa vie, elle choisissait ses batailles, surtout quand il était question de Léo. Et celle-là, elle ne valait pas la peine d'être menée. L'enjeu, au final, l'aidait grandement dans son problème : il lui offrait la chance de souffler avant de se remettre sur pieds. Quand il lui rétorqua qu'elle aussi, elle avait réponse à tout, Blanche sourcilla. Ce n'était pourtant pas le premier trait de caractère qu'on lui octroyait. Non pas qu'elle n'avait pas de la répartie, pour ça, elle en était pleine, pourtant on misait toujours sur son caractère bouillant et explosif quand venait le temps de la décrire. Tantôt douce, tantôt ferme, elle était un vrai sac à surprises presque qu'impossible à prévoir. Elle prenait plaisir à penser que c'était ce qui faisait son charme et qui rendait les jours près d'elle peu ordinaires, moins routiniers. Elle n'était pas fermée au changement, elle n'était pas restreinte dans une routine qui l'empêchait d'ajouter un brin de folie dans son quotidien et elle était pleine de couleur quand on étalait sa personnalité. Mais ils avaient reçu une partie de la même éducation, habitués à demander pour obtenir, et c'était peut-être bien ça qui avait motivé le commentaire de Léo. Surtout quand ça te concerne. Ajouta-t-elle à sa réplique, un clin d'oeil moqueur en plus. Léo adoucit leur conversation par un commentaire qui charmait la blonde, celui évoquant son talent. Elle gribouillait ici et là, un peu partout où il était possible de le faire, parce que ça lui faisait d'abord du bien, mais aussi parce que dans toute sa vie elle n'avait jamais su faire autre chose. C'était instinctif, c'était inné, l'art faisait partie de tout son âme. Et que Léo en reconnaissait son talent, que d'autres ne voyaient pas derrière les tatouages, pris dans un préjugé qu'il ne s'agissait pas réellement de l'art, c'était touchant.Merci. Se contenta-t-elle de dire, un peu gênée. Elle n'avait pas l'habitude de se faire complimenté, pas même sur son physique. Elle était plutôt du genre discrète, elle ne se faisait pas vraiment draguer ou aborder parce que de prime à bord on pensait qu'elle était déjà casée ou alors beaucoup trop sage, sa douceur morphologique en était la grande coupable. Rarement elle se faisait dévorer des yeux par un homme, rarement elle se faisait inviter à sortir. Ce soir, Léo lui avait fait du bien en la faisant sentir femme, désirable comme elle l'était réellement, mais la reconnaissance de son talent était d'autant plus émouvante pour la tatoueuse qui restait souvent dans l'ombre quand il était question d'autres médiums que l'encre pour la peau. Léo l'eut peut-être compris, ou pas, peut-être animé par le désir qui était encore visiblement bien présent dans son corps, il fit basculer sa douce sur le grand lit, menaçant de tout faire tomber, plats et verres de vin, sur son passage. Dominant, il se moquait d'elle en désignant qu'il n'avait pas à la séduire. Séduite, elle l'était déjà et il avait dit vrai. T'as raison... Avoua-t-elle en premier lieu, répondant à la moitié de son affirmation. Mais que pour la première partie de ton affirmation. Précisa-t-elle avant qu'il prenne une gorgée de son verre de vin. S'il pensait que sa compagnie pour la lui était acquise, il avait tort. Elle l'aimait, ça, c'était évident. Mais il ne fallait pas la voir comme un trophée gagné d'avance. Elle voulait se laisser séduire, sentir le jeu de l'attraction se créer entre eux, sentir qu'elle était une découverte à part entière pour lui et pas seulement qu'il reste accroché à la facilité de la connaissance qu'il avait déjà. Il y avait tant de choses qu'ils pouvaient découvrir, au rythme dont ils le voulaient. Elle se montrait parfois docile, parfois déjà charmée, parce qu'il savait bien la saisir, mais il ne fallait pas oublier que l'Australienne était pleine de surprise et qu'elle pouvait vite changer de chemin. Elle protégeait aussi encore un peu son coeur, puisque trop souvent elle s'était laissé blesser par ses attentes qui n'avaient pas pu se réaliser : faute de moment, faute d'envie, faute de timing. Léo se tenait fier au-dessus de la blonde, son envie apparente par la nudité qu'il arborait encore. Elle n'avait pas à le regarder, elle pouvait le sentir se former contre elle. À défaut de la mettre à profit, il se sentir joueur, moqueur, abordant les termes de la cohabitation que la belle Cambridge avait touchée. Il se moquait visiblement d'elle, mentionnant sa vie de célibataire endurcie et les jolies filles qu'il était capable de séduire. Comme simple réponse, la blonde leva les yeux au ciel, sourire taquin sur les lèvres alors qu'il l'observait du coin de l'oeil. C'était effectivement ce qu'elle entendait par là, quand elle lui avait demandé de ne rien changer à ses habitudes. Elle l'avait un peu cherché, elle l'avait précommandé. Et il cherchait à la faire réagir. Évidemment que la vision de son ex dans les bras d'une autre ne l'enchantait pas et pourtant, elle ne s'y opposa pas. Parce qu'en réalité, si tel était son désir, elle le laisserait faire. S'il la voulait elle, il saurait où la trouver, simplement. Pour les prochaines semaines, elle allait partager une partie de sa vie et peut-être que celle-ci impliquerait d'autres filles, mais elle impliquerait aussi bien de nouvelles choses. L'intimité quotidienne, la quête d'une place l'un pour l'autre dans leur vie, la réalisation du quotidien de l'autre, toutes ces choses auxquelles ils n'avaient pas été confrontés encore. C'était bien ce que je voulais dire, oui. Dit-elle en le suivant des yeux alors qu'il reposait son verre sur la table de chevet et qu'il se faufilait à nouveau près d'elle. Alors tu ne verras pas d'inconvénients à ce que je fasse la même chose de mon côté. Commença-t-elle, taquine. Je veux dire, que je rencontre moi aussi des hommes, tous plus musclés les uns que les autres. Que je passe peut-être même la nuit ailleurs, qui sait ? Elle sourit à pleines dents, épiant sa réaction. Léo, de nature jaloux, ne laisserait sans doute pas passer ce commentaire, lui qui avait l'habitude de toujours tout obtenir ce dont il voulait. Possède-moi, Léo. Fais de moi tienne pour la nuit, je ne demande que ça. Répliqua-t-elle dans un murmure alors qu'il l'embrassait sur sa poitrine fraîchement dévoilée, après avoir retiré le grand t-shirt qui voilait son corps. Elle se retrouvait nue, tout comme lui, avec seuls ses baisers comme couvertures qui descendirent jusqu'à son bas ventre, droit sur son intimité, là où il faisait bon de ressentir le plaisir. Agile avec ses baisers coquins, Léo s'appropriait cette partie de son corps laissant la blonde onduler contre lui par le contentement qu'il lui offrait. Le dos de Blanche se cambrait contre le matelas, sa respiration haletante accélérait alors que Léo augmentait la vitesse de ses caresses jusqu'à ce qu'elle atteigne un gémissement profond qui lui fit resserrer ses jambes l'une vers l'autre. Il lui faisait du bien, elle le lui laissait savoir par ses soupirs qui s'accéléraient au même rythme que sa jouissance. Emerson osa lever les yeux vers elle affichant un sourire qui lui donnait un air encore plus séduisant, sachant qu'il était la raison de cet effet. Il se redressa sur elle, remontant vers son visage et la blonde lui vola un baiser avant de caresser son torse guidant ses doigts vers son intimité à lui, celui qui pointait son excitation. De ses douces mains, elle le caressa, regardant l'homme fermer les yeux sous son plaisir. Elle vint lui murmurer à l'oreille, juste avant d'embrasser l'extrémité de son lobe : Cette nuit, tu m'appartiens aussi, Emerson. Elle le poussa gentiment sur le dos. Et je compte bien t'en faire profiter jusqu'au matin. Elle agrémenta sa dernière phrase d'un clin d'oeil annonçant ses envies avant de descendre, à son tour, sa bouche vers l'intimité de son amant, le dominant à son tour par ses actions. La nuit qui suivi fut rempli de douceurs, de passions, de sentiments qu'ils se laisseraient peut-être la chance de vivre un jour, mais pas demain.

FIN