Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l'Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite.
Sujet: walk me home in the dead of night (leanche) Sam 20 Avr 2019 - 5:09
Au matin, Blanche avait ouvert les yeux dans une pièce qui lui était si familière et pourtant où elle n'avait pas l'habitude de se trouver aux petites heures. Une brise caressait son corps nu, à moitié couvert par les draps, la fenêtre entre-ouverte qui donnait sur un matin ensoleillé, Léo respirant dans son oreille. Elle avait passé la nuit là, dans son lit, dans sa chambre, dans sa maison, ils avaient franchi une nouvelle étape dans leur découverte. Il avait fini par ouvrir les yeux, elle lui avait souri en le saluant d'un Bon matin enjoué et leur journée s'était embranchée. Ils s'étaient quittés ce matin-là avec un long baiser, une promesse de vite se revoir, parce que la veille ils avaient scellé un arrangement : ils devenaient temporairement colocataires. Les jours et les semaines suivantes servirent à la blonde à organiser son déménagement. Des cartons, des meubles à entreposer, elle n'avait pas le temps de s'ennuyer entre ça et les obligations financières. Parfois, Léo venait l'aider. Il apportait une bouteille de vin avec lui, un repas à partagé, et ils faisaient ensemble quelques cartons jusqu'à ce qu'il soit trop tard pour penser clairement, à ce moment elle lui donnait congé en le remerciant de faire autant pour elle. Puis, de fil en aiguille, Blanche avait fini par tout organiser. Le temps était venu pour elle d'emménager. Elle avait emprunté la mini-van que Charlize, sa meilleure copine, utilisait normalement pour les livraisons et qu'elle lui avait gentiment prêtée pour la journée. Dans la voiture blanche, elle y avait entassé tous ses cartons, ceux qu'elle avait à déposer dans le sous-sol de son studio pour entreposage, mais aussi ceux qu'elle prévoyait emporter avec elle chez Léo. Et dans cette catégorie, il n'y en avait pas beaucoup. En réalité, mis à part un sac de vêtements et deux ou trois cartons contenant des essentiels, elle n'avait pas beaucoup d'items pour encombrer le photographe. Elle s'était d'ailleurs promis de se faire toute petite, tellement discrète qu'il en oublierait sa présence. Loin d'elle l'envie de vouloir se montrer dérangeante. Il était d'ailleurs déjà bien assez généreux de son espace de lui avoir proposé ce coup de main, cette échappatoire à la rue. Ce matin-là, Blanche était passée au salon déposer les cartons. Seule, elle avait vidé la caravane et entassé les boites dans un coin du sous-sol, prête à subir l'indignation de son futur colocataire. Elle l'entendait déjà la sermonner d'avoir tout fait ça toute seule, de ne pas oser avoir demandé de l'aide, qu'il aurait été heureux de lui donner un peu d'aide. De l'aide, il en donnait déjà suffisamment ainsi. Lorsqu'elle arriva chez le brun, le camion presque vide, il était presque midi. Un t-shirt noir ample, un jean troué et sa casquette des Yankees qui dissimulait sa longue queue de cheval décoiffée, deux cartons empilés l'un sur l'autre dans ses bras, elle sonna à la porte pour y découvrir un Léo, tout sourire. Bonjour. Dit-elle en tachant d'éviter de faire tomber le contenu de ses boites. Charlize m'a prêté sa van, j'ai pu laisser les cartons dont je n'avais pas besoin au salon. Elle accordant au globe-trotteur un grand sourire avant de s'empresser d'ajouter : Il reste deux ou trois cartons dans le camion et des sacs de vêtements. Tu veux bien m'aider ? Elle lui faisait déjà des yeux qui le suppliaient de flancher, comme pour l'amadouer, alors qu'elle savait qu'il n'allait pas lui refuser cette faveur, lui qui était avenant de nature. Tes un amour ! Ajouta-t-elle en lui soufflant un baiser alors qu'elle entrait déjà dans la maison et prenait le chemin vers la chambre du fond, celle qui lui était attitrée dans l'idée d'y poser les deux premiers cartons. Pour le tri, elle le ferait plus tard. La chambre d'ami était isolée, elle avait son intimité. Épurée, comme le reste de la maison, elle ne contenait pas beaucoup de décorations. Un vase sur la grande commode, un fauteuil dans le fond et quelques cadres entassés dans un coin. Le lit était grand, bien fait, avec une literie qui semblait inventante. La blonde s'avança dans la pièce et posa sur le sol ce qu'elle portait dans ses mains. En se penchant, son oeil fut attiré par les photographies que contenaient les cadres. Elle y reconnaissait la touche de son amant et son style particulier. Elle s'avança vers les pièces d'art pour les observer de plus près. Son coeur manqua un battement alors qu'une tête blonde, dos à l'objectif, y était encadrée. La blonde, qui n'était pas celle de la photo, sourit tristement en fermant les yeux, un soupire maladroit lui échappa, mais elle se ressaisit rapidement alors qu'elle entendait déjà le photographe approcher de la pièce. Lors que Léo entra dans la chambre, elle se tourna vers lui. Merci... tu peux les poser là. Pointa-t-elle avant de s'avancer vers lui. Ses mains moites se frottaient contre son jean, quelque chose clochait. Elle se sentait intruse dans cette pièce qui n'était pas à elle, dans cette maison qui n'était pas chez elle. Léo, t'es toujours certain de vouloir m'héberger ? Commença-t-elle. Il n'est pas trop tard, j'peux toujours dormir au studio si tu changes d'avis.
Léo Emerson
MESSAGE : 10359 ICI DEPUIS : 19/03/2013 COMPTES : Marcus & Charlize & Sara & Ash CRÉDITS : @showmeyouricons
STATUT : It's you, it's always been you - Alba ♡
Feuille de personnage ∞ mes liens: ⇢ à propos de moi : Il a un fils, Jonah (7 ans), il s'est séparé de sa mère, Alba, avant sa naissance. ‹ il part régulièrement aux quatre coins du monde pour son travail ‹ il est passionné par le dessin, la peinture et la photo depuis tout petit, c'est la photo qui es devenu son métier ‹ il aime les gens, profondément, le contact humain, les rencontres ‹ il a déjà pris part à plusieurs projets humanitaires et tente de faire un voyage par an dans ce but ‹ il voyage un peu moins depuis qu'il a son fils, ça lui manque mais c'est un choix pour rester proche de lui ‹ il aime quitter Bowen mais aussi y revenir, il y trouve ses racines, ses plus proches amis, sa famille et ses repères ‹ il a horreur des soirées de galas et autre mondanités mais y assiste par correction envers sa famille, il a une vraie dent contre le Maire ‹ il est cinéphile ‹ il ne connait pas le rasoir et prend grand soin de sa barbe ‹ il est mauvais dans ses relations avec les filles, doué pour les séduire, il a un don pour tout gâcher et perdre les seules qui pourraient compter ‹ il n'est pas matérialiste, il pourrait vivre dans le luxe, il pourrait tout avoir, mais ça ne l'intéresse pas, il aime consommer de façon raisonnée ‹ il est plus ou moins sportif, ça dépend des moments mais il a un abonnement à la salle de sport, il lui arrive de courir sur la plage et il se débrouille en surf, il est fan de rugby, supporter de l’équipe locale ‹ il cuisine, il est gourmand et aime goûter les plats de différents pays ‹ il ne se considère pas comme fumeur mais il ne refuse jamais une clope surtout en soirée ‹ il est amateur de bons whiskys
Sujet: Re: walk me home in the dead of night (leanche) Dim 28 Avr 2019 - 1:18
Les semaines étaient passées à une vitesse folle. Depuis la soirée des Bowen awards et cette nuit hors du temps à déambuler dans les rues de la ville avec la blonde à son bras, terminée au petit matin, épuisé par leurs étreintes et avec une promesse d’emménagement sous le même toit pour lui éviter la rue. Depuis ça il y avait eu tellement de choses dans la vie de Léo, il y avait eu la concrétisation de son voyage humanitaire avec Salomé, un autre séjour en Asie également au pied levé avec Milo qui avait débouché sur un passage en quarantaine à l’hôpital bien moins exotique de Bowen, puis quelques jours bien mérités avec son fils qu’il n’avait pas vu depuis bien trop longtemps. Il avait beaucoup travaillé et ses efforts s’étaient vus récompensés puisqu’il avait obtenu quelques contrats avec des magazines réputés, plusieurs photos dans leurs pages, de la visibilité supplémentaire pour son travail. Tout ça pour dire qu’il n’avait pas vu le temps passer et les semaines avaient défilés si vite qu’on arrivait déjà à la fin avril, le jour de l’emménagement de Blanche. Il avait revu la belle Cambridge plusieurs fois depuis leur nuit chez lui, assez rapidement à chaque fois, le temps d’une soirée tout au plus, parce que tous les deux étaient assez occupés chacun de leur côté. Mais chaque rendez-vous avait été une douce parenthèse dans leurs emploi du temps respectifs. Emerson n’avait pas réellement pensé au tournant nouveau qu’allait prendre son quotidien, en vérité il n’avait pas songé un instant que ça puisse bouleverser quoi que ce soit, il connaissait la blonde, il se sentait toujours bien en sa présence, surtout depuis quelques mois que des sentiments nouveaux étaient nés entre eux, il cherchait sa chaleur bienfaitrice alors il ne voyait pas le mal à ce qu’elle vienne s’installer chez lui. Pourtant il y avait comme un décalage qu’il ne réalisait pas, parce que si dans sa tête et dans sa façon d’agir il la considérait encore comme une amie, avec quelques avantages supplémentaires, dans son coeur elle prenait une place toute autre et néanmoins il y avait comme un blocage entre les deux. Le jour où il réaliserait que ce n’était pas si simple d’être amoureux d’elle, de savoir qu’elle l’était aussi de lui et d’agir pourtant de façon si détachée ne pourrait pas fonctionner, il allait se manger un mur monumental. Mais pour l’heure tout ça ne l'atteignait absolument pas, parce qu’en accueillant Blanche chez lui, Léo pensait juste l’aider à remonter la pente et il comptait bien l’aider à s’installer confortablement. Il avait passé sa journée à mettre la maison en ordre, des draps frais dans le lit de la chambre d’amie et à travailler sur un projet professionnel. Quand on avait sonné à la porte d’entrée il s’était levé puis dirigé d’un pas léger pour ouvrir la porte à sa nouvelle colocataire. L’accueillant avec le sourire, celui-ci s’élargit un peu plus en la découvrant bras chargés devant la porte. Entre ! Bienvenue chez toi. Il attrapa un carton qui menaçait de tomber du haut de sa pile, dévoilant en même temps le visage de Blanche dissimulé derrière son fardeau il se pencha alors pour l’embrasser rapidement sur la joue. Tu aurais dû en porter encore plus d’un coup ! Si tu me l’avais demandé je t’aurais évité de te briser le dos en t’aidant. Mais elle riposta rapidement en lui demandant de l’aider à terminer de décharger la camionnette. Tout le reste de ton appartement est au salon ? Tu es folle d’avoir tout fait seule, je t’avais dit que j’étais disponible si tu avais besoin. Il la sermonnait gentiment mais en vrai le mal était déjà fait alors il ne râlait que pour la forme. Il soupira finalement tout en se dirigeant déjà vers le véhicule. En deux allers-retour tout était déchargé, Blanche savait quelle était sa chambre et Léo la rejoignit pour y déposer ses affaires alors qu’elle s’y trouvait déjà. Il la vit alors penchée à observer quelque chose, mais il n’y fit pas vraiment attention, déposant les cartons là où elle le demandait. Tu as besoin de quelque chose ? Je peux ramener la camionnette à ton amie si tu veux, le temps que tu t’installes. Remarquant le malaise soudain entre eux il regarda en fronçant les sourcils. Quelque chose ne va pas ? Evidemment que je veux toujours, c’est quoi cette question ? Il n’était pas du genre à revenir sur une décision, Blanche le savait. Et même s’il ne prenait clairement pas toute la mesure de l’engagement qu’il prenait envers elle et des conséquences que leur cohabitation auraient, il ne comptait pas l’abandonner alors qu’elle avait besoin d’aide. Non, non, je ne change pas d’avis, qu’est ce qu’il te prend ? Décidément, Léo ne comprenait pas ce qu’il arrivait à la blonde qui, quelques minutes plus tôt, apportait avec elle sa joie de vivre et son sourire contagieux. Il l’observait, s’approchant d’elle, sondant l’expression de son visage pour tenter de comprendre. Il attrapa ses mains qu'elle frottait nerveusement sur son pantalon, cherchant à l'apaiser, se disant que, peut-être, elle prenait peur à l'idée de s'installer chez lui, avec celui qui lui avait déjà fait tant de mal par le passé.
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Sujet: Re: walk me home in the dead of night (leanche) Mar 30 Avr 2019 - 5:55
Ces dernières semaines s'étaient écoulées plus rapidement que la blonde ne l'avait anticipé. Et tous ces changements rapides avaient quelque chose d'effrayant. Elle avait assurément un toit sur la tête, la générosité de son amant ne lui faisait jamais faux bon, mais le reste demeurait un néant. Un gros trou noir qui semblait sans fin, sans issu. La suite, elle n'y avait pas vraiment pensé. Toute cette histoire de colocation était temporaire, les termes de leur entente étaient clairs, et pourtant elle n'avait pas imaginé la suite de l'histoire. Il lui faudrait trouver un appartement, quelque chose dans ses moyens, près du salon et de l'université, peut-être même une nouvelle colocation. Et si seulement c'était leur seul enjeu, trouver un nouveau toit, mais il s'agissait plutôt d'une couverture à quelque chose de bien plus effrayant, quelque chose de bien plus troublant. La vie en colocation avec l'homme de qui elle était tombée amoureuse adolescente et pour qui son coeur battait encore. Quelles seraient les répercussions sur leur amitié, sur leur éventuelle future relation ? Est-ce que cet échange de générosité leur serait profitable ou serait-il l'enjeu qui mettra fin à leur possibilité d'avenir ? Tant de questions sans réponses qui lui avait trotté dans la tête alors qu'elle déchargeait la camionnette des meubles et des cartons qui logeaient, autrefois, son petit appartement. Elle n'y avait pas pensé plus tôt, beaucoup trop préoccupée par l'enjeu entourant l'emménagement dans la maison d'Emerson. Et c'était là, jour J, qu'elle s'était mise à penser, à redouter, à remettre en question. Puis, machinalement, elle s'était rendue chez le barbu, décidant de mettre de côté les craintes. Tant pis pour ces peurs, si elle ne les affrontait pas, jamais elle ne serait en mesure de construire, si tel était le désir de l'homme. Il fallait plonger les deux pieds dans l'inconnu et tenter au risque de se brûler les ailes, au risque de perdre des minutions au passage. Pour en sortir vainqueur, Blanche devait essayer. C'est donc avec assurance qu'elle toqua à la porte, les mains pleines de cartons qui menaçaient de s'effondrer sur le sol et de mettre en éclat leur contenu. Léo l'accueillit avec un sourire qui témoignait de sa bonne humeur. Il posa ses lèvres contre la joue blanche de la blonde qui s'empourprait sous le picotement de sa barbe. Il lui faisait toujours autant d'effets, ces petits papillons qui prenaient envole dans son bas ventre et son coeur qui s'emballait. Si je me brise le dos, tu seras forcé de me masser et d'être à mes petits soins. C'est une tactique infaillible. Lança-t-elle à la blague, un clin d'oeil taquin accompagnant sa réplique. Comme prévu, le photographe la grondait d'avoir tout fait d'elle-même ce à quoi la blonde rétorqua en lui demandant de l'aide avec son plus beau sourire. Léo s'exécuta sous le rire angélique de Blanche qui entrait déjà dans la maison et se dirigeait vers la chambre qui serait sienne, sa bonne humeur contagieuse teintant leur échange et son chemin vers la pièce du fond. Bonne humeur qui fana alors que son regard fut porté sur les photographies mises en évidence sur le sol. Et d'un coup, ses craintes revinrent la hanter. De toute évidence, certains fantômes de son passé n'avaient pas quitté totalement sa maison et les choses évoluaient peut-être trop rapidement pour eux. Blanche s'attachait, elle était bien dans leur histoire sans prise de bec, mais cette photo, posée innocemment sur le sol, était son retour à la réalité. Et elle était sans doute plus importante qu'il pourrait le laisser paraitre. Léo entra dans la pièce, les mains encombrées des bagages de son invitée. Un malaise planait entre eux alors que la blonde ne savait pas comment aborder la situation. Comment dormir dans cette maison qui n'était pas la sienne sous le regard caché de cette mystérieuse blonde ? Mais les crises, ce n'était plus son genre. Elle prenait sur elle, tentant de sonder les réelles intentions de son hôte, tentant de savoir s'il avait laissé la photo comme un signal qu'il fallait interpeler. Merci, mais ça va aller. Je ne crois pas que Charlize soit très heureuse d'apprendre que j'ai laissé sa camionnette à quelqu'un qu'elle ne connait pas. Annonça-t-elle en haussant les épaules. Puis, sortir, ça lui ferait peut-être du bien après la discussion qu'ils auraient. Il avait senti le malaise et, d'une voix réconfortante, il s'était tenté à la questionner, à sonder ses hésitations. Sa réponse fit sourire la tatoueuse, il se présentait rassurant. Les mains de Léo trouvèrent celles de Blanche, effrayée. Elle tremblait, malgré son sourire qu'elle affichait sincèrement sur ses lèvres. Je ne veux pas te sentir pris au piège avec moi... Commença-t-elle le regard fuyant. On en a déjà parlé, je sais. Puis elle soupira longuement. Et, tu sais que j'étais sincère quand je disais que tes habitudes ne devaient pas changées simplement parce qu'une blonde vivrait sous ton toit. Mais s'il te plait, épargne-moi. Ses yeux étaient à présent rivés sur ses converses qui se voulaient blanches, mais qui avaient été salies par l'usure. Elle l'implorait d'épargner son coeur fragile. Je ne tiens pas à savoir ce que tu fais de ton temps libre, d'accord ? Je veux dire, avec les autres. Blanche avait cette douceur dans la voix qui était surprenante vue la situation. Toutes autres filles auraient probablement sorti les crocs, d'un ton irrité. Mais la blonde était calme. Tout ce qu'elle voulait, c'était du respect. Pas de promesses, pas de mensonges. Elle l'aimait au point de lui accorder toute sa liberté, sans se briser au passage. Ses yeux passèrent de ses chaussures aux cadres posés sur le sol. Cette blonde ne devait plus lui faire peur.
Léo Emerson
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Sujet: Re: walk me home in the dead of night (leanche) Mar 30 Avr 2019 - 16:36
Elle avait réponse à tout, Blanche, tout comme Léo elle ne se laissait pas faire généralement. Et quand il la sermonnait gentiment elle trouvait la parade pour lui clouer le bec en lui arrachant un sourire. Si c’est un massage que tu voulais tu n’avais pas besoin de tout ça pour l’obtenir tu sais… Léo n’était jamais contre donner de sa personne pour ce genre de choses, surtout pour elle. Vous voyez, le réel problème de cette cohabitation soit disant amicale, c’était exactement ça, les regards qu’ils échangeaient, les sous-entendus qu’ils laissaient planer, les sourires et tout le reste qui rendait leur relation bien trop ambiguë pour que ça puisse fonctionner. Evidemment ils parlaient d’une situation provisoire et dans leurs têtes à tous les deux c’était assez clair, mais ils n’avaient jamais réellement parlé des termes de leur vie commune et encore moins de ceux de leur relation, entre sentiments mal assumés et amitié qu’ils ne voulaient pas briser. Mais comme toujours Léo faisait l’autruche, Blanche avait besoin d’aide, il avait une solution pour elle, point, il ne voulait pas voir plus loin que ça, même si c’était une erreur. Il lui lança un regard qui en disait long avant de s’éclipser pour prendre les dernières affaire qui restaient encore dans le véhicule puis retrouver la blonde dans la chambre. Le barbu était encore tout à sa joie de vivre, heureux que cette journée se déroule bien, pour lui tout semblait parfaitement s’accorder, encore une fois il se prenait à réaliser combien tout était facile avec Blanche, presque logique, sans qu’ils aient à se poser mille questions et il appréciait cette sérénité qu’il ressentait en pensant à elle. Pourtant elle fut vite entachée par la froideur avec laquelle Cambridge l’accueillit. Dis que je conduis comme un chauffard ! Mais il remarquait déjà que son visage s’était assombrit, quelque chose clochait et ses blagues n’auraient aucun effet sur elle. Il s’approcha alors attrapant ses mains tremblantes, sans comprendre d’où venait son trouble. J’me sens pas piégé… Il la laissa continuer, atterré parce que Blanche lui disait. Il la força alors à relever la tête pour lui faire face, ayant horreur qu’elle fuit son regard, surtout pour dire des choses aussi stupides. Pour quoi tu me prends Blanche ? A t’entendre je serais un coureur qui ramène une nouvelle fille tous les soirs. Il soupira, visiblement déçu qu’elle se fasse de fausses idées sur lui, se rappelant cette dispute qu’ils avaient déjà eu dans la voiture alors que Blanche pensait qu’il avait prévu une soirée avec une femme, même plusieurs, quand Léo avait juste rendez-vous avec les étoiles. Si sa réputation avait fait de lui un homme à femmes, en vérité cela faisait des mois qu’il n’avait pas été en quête de séduction, il n’avait plus envie de s’amuser à ce jeu-là et pour être totalement honnête, son cœur le tourmentait déjà bien assez pour qu’il ait envie de jouer le Don Juan de surcroît. La seule femme qu’il ait mis dans son lit, autre que Blanche, c’était Salomé il ne comprenait encore pas vraiment pourquoi ni comment c’était arrivé et il ne le regrettait pas, mais il n’avait aucune envie de recommencer pour le moment, avec elle ou avec une autre. Du temps libre j’en ai plein tu sais. Mais c’est pas pour ça que je le passe à coucher avec tout Bowen. Et puis si j’avais ce genre de comportement je ne t’aurais pas proposé de t’installer ici, j’te respecte un minimum merde ! Elle le faisait sortir de ses gonds, alors que Léo pensait vraiment que tout allait bien se passer, pour la première fois il doutait que leur vie commune fonctionne, très clairement il n’avait pas anticipé les sentiments de Blanche, sa jalousie et sa fragilité quand il s’agissait de lui. Il remarqua son regard qui fixait le cadre contre le mur. Il l’avait presque oublié, du moins il ne voulait pas y penser, cette chambre il y allait rarement sauf pour y ranger des choses et changer la literie. Ce cadre avait une toute autre place à une époque, il trônait avec quelques autres dans le grand couloir d’entrée de sa maison mais à présent c’était trop douloureux de le regarder alors il l’avait relégué à la chambre d’amis. Sans jamais penser qu’une autre blonde que celle de la photo viendrait y prendre ses quartiers. Il lui sembla comprendre alors le malaise de Blanche. Même si on ne voyait pas le visage de cette fille, on ne faisait que le deviner, même si s’aurait pu être n’importe quelle photo et n’importe quel model, on percevait malgré tout une émotion particulière, celle du photographe bouleversé par la beauté de ce corps à moitié nu dans les premières lueurs du jour, ce visage qui se dérobait à son objectif parce qu’elle n’aimait pas être photographiée et qu’elle préférait regarder le soleil se lever à travers la baie vitrée. On devinait beaucoup de choses par les draps froissés et les cheveux décoiffés, on devinait les sourires qui se cachaient, tant celui de Grace que celui de Léo qui s'était empressé de la rejoindre dans le grand lit après lui avoir volé ce cliché. Il y avait toute une histoire derrière cette photo et tellement d’amour à cette époque, une époque révolue, pas oubliée, mais brisée. Emerson ferma les yeux pour chasser ses regrets puis détourna son regard du cadre qui remuait trop de souvenirs. Il s'était radouci avant de s'adresser plus gentiment à Blanche Regarde-moi. Je suis photographe, c’est mon job de faire de belles photo. Il n’y a pas d’autres femmes que toi. Et cette chambre tu n’y dormiras que si tu en as marre de moi. Il se justifiait, maladroitement, pas vraiment de la meilleure façon. Il mentait presque, parce que Blanche avait sûrement compris que cette photo n’avait jamais été proposée à la vente, elle était bien trop personnelle. Et en plus il pensait s’en sortir en sous-entendant qu’elle dormirait plus souvent dans son lit à lui qu’ici.
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Invité
Sujet: Re: walk me home in the dead of night (leanche) Mer 1 Mai 2019 - 5:43
Pris au piège entre l'amour et l'amitié, le problème était là, dans un entre-deux qui ne portait aucun nom et qui pourrait tout autant bien se dérouler que terminer en cauchemar, ils se laissaient guidé lentement et avec une légèreté propre à eux. C'était leur relation, tout en logistique, qui coulait à flots, qui leur rappelait à quel point ils s'entendaient bien, qu'ils formaient un bon duo, mais qu'ils ne se laissaient pas la peine de le tenter. Amour frivole qu'ils évitaient comme une autruche, ils s'étaient embarqués dans cette histoire de colocation sans réellement savoir ce que ça voulait dire, ce que ça impliquait. La réplique que l'homme avait fait plus tôt, celle lui offrant un massage seulement lorsqu'elle en avait envie, en témoignait, lui qui sous-entendait que les rapprochements étaient presque normaux entre-eux, alors qu'en réalité ils ne savaient pas s'il fallait franchir le pas de l'amitié ou demeurer timidement derrière la porte d'une relation plus sérieuse. Les sourires, les regards, les sous-entendus, toutes ces façons de se comporter qui envoyaient des messages subliminaux contradictoires et qui pourraient induire en erreur et cette photo posée sur le sol, presque caché, presque là pour être découverte. Prise dans son coeur qui s'affolait à l'idée de le mettre dans une position qu'il ne souhaitait pas adopter, Blanche était en état de panique, son corps qui tremblait alors que Léo tentait de la faire rire. Son humour, pourtant naturellement réparateur, n'arrivait pas à la calmer des fausses idées qu'elle s'était implantées dans la tête. Léo attrapa son visage, força la blonde à le regarder, ce qu'elle fit avec une tristesse dans les yeux. Ce n'était pas ça, ce n'était pas du tout ça. Il comprenait de travers ce qu'elle tentait de lui dire. Il pensait qu'elle ne le voyait encore que comme ce séducteur en série qui s'enchaînait des filles les unes après les autres alors qu'il avait tout faux. Elle l'avait compris, le soir où il l'avait invité à regarder les étoiles, il avait été clair sur l'homme qu'il était devenu. Et même, même s'il était encore cet homme, ça ne la regardait pas. Blanche n'était pas maître de sa vie. Elle ne voulait pas qu'il interprète ces paroles de cette façon, elle qui tentait seulement de lui faire comprendre qu'il pouvait bien mener sa vie comme ça lui chantait, qu'elle n'était qu'une invitée dans cette bien trop grande maison et que bien qu'elle y apporterait sa chaleur et sa joie de vivre, sa liberté, il l'avait toujours à ses côtés. Mais elle était maladroite et toutes ses phrases s'entremêlaient dans des mots qui dépeignaient le pire d'elle-même, sa jalousie refoulée, alors qu'en réalité il n'y avait aucune raison de l'être. C'était elle qui était sous son toit, c'était elle qui partagerait ses soirées, c'était elle qui pourrait le rejoindre dans son lit le soir venu, même si tout cela avait une prescription qui menait à échéance. C'est pas ce que j'ai dit... Se défendit-elle alors qu'il avait terminé d'exprimer sa colère et sa déception bien placée. Ce n'était pas de cette façon dont elle avait imaginé leur première journée de cohabitation et par ce commentaire, cette crainte non affirmée, elle avait fini par tout gâcher. Visiblement fâchée contre elle-même, son visage se refroidit et sa mâchoire se resserra. Elle s'en voulait. J'veux pas que tu me vois comme la fille possessive qui habite sous ton toit et j'veux pas que tu te sentes obligé de rester avec moi le soir simplement parce que tu m'héberges, tu comprends... J'ai envie de sentir que si tu restes avec moi, c'est parce que tu en as envie réellement, que tu ne veux pas passer ta soirée avec personne d'autre. Elle haussa les épaules, ses joues rougissant entre la frustration et la gêne. C'est parce que je tiens à toi que je suis maladroite dans ma façon d'expliquer ma pensée... Elle voulait être un choix, pas une obligation, c'était clair dans sa tête, mais ses mots se perdaient quand ils arrivaient près de sa bouche et elle déblatérait des idioties qui lui faisait passer pour une ex-copine soupçonneuse. C'est à cette pensée que ses yeux dévièrent vers la photo pleine d'émotions sur le sol, la photo d'un corps presque nu devant un lever du soleil qui semblait intime, une photo qui n'avait rien à voir avec un portrait pour la vente, une photo qui était un souvenir. Et ses yeux s'emplirent d'eaux, parce qu'elle, elle n'avait pas encore ces souvenirs avec lui, avec personne d'ailleurs, elle ne s'était jamais accordé d'aimer au point de capturer des moments de tendresse. Il ne l'avait jamais pris en action, immortalisant de son objectif des moments de leur vie, il n'en avait jamais eu le réflexe alors que cette photo, souvenir lointain, avec quelque chose de particulier. Cette blonde qui n'était pas elle, possiblement Grace, qui trônait encore ici. Blanche savait qu'elle ne disparaitrait jamais de l'esprit du photographe, elle était tatouée dans son âme jusqu'à la fin des temps, personne ne prendrait sa place, pas même Blanche, elle créait la sienne, et ce n'était pas ce qu'elle lui demandait. Elle ne voulait pas qu'il l'oublie, elle avait marqué son passé, une partie de sa vie et elle avait contribué à la personne qu'il était devenu. En fait, Blanche ne savait pas vraiment ce qu'elle voulait. Cette photo l'avait tourmenté, elle l'avait déstabilisé, elle qui imaginait leur journée comme un conte de fées, une bulle de bonheur sur leur coeur, elle ne pensait pas tomber sur ce fantôme qui hantait la pièce. Il la força à le regarder à nouveau, elle s'exécuta le regard brillant et écouta ses paroles qui lui faisaient un peu de bien au travers de tout ce nuage d'incertitudes. Elle avait envie de croire en ses paroles, de le croire lorsqu'il disait qu'elle était la seule femme dans sa vie, pour l'instant. Je doute que cette photo soit purement professionnelle... Chuchota-t-elle timidement. Mais je dois l'accepter parce que j'oublie parfois que ton passé et le mien sont différents. Et tu sais, j'ai pas envie de cette image teinte notre cohabitation. Elle soupira. Je sais qu'elle existe, mais je n’en avais pas vraiment pris conscience avant aujourd'hui. C'était un mythe si loin de ma réalité. Maintenant que je la vois de mes propres yeux, c'est un choc. Blanche posa sa main contre la joue de l'homme, caressa sa barbe de son pouce. Essaie de me comprendre, ne te fâches pas, je t'en pris, pas notre première nuit ensemble. Sois en colère demain, si tu veux, mais pas maintenant. Je t'en pris. L'implora-t-elle. Essaie de me comprendre, mets-toi à ma place... Comment te sentirais-tu si on inversait les rôles, si, dans une pièce qui n'est pas la tienne, sous le regard capturé d'un homme qui a représenté une grande partie de ma vie, tu devais t'installer ? Elle baissa les yeux, de nouveau timide. Je ne te demande pas de répondre, je veux juste que tu comprennes ce que j'ai pu ressentir quand j'ai vu le souvenir laissé à la dérobé. Puis, elle prit place sur le lit, s'asseyant pour mieux réfléchir alors que tout ce qu'elle disait était un pèle-mêle d'absurdités. Elle représente beaucoup pour toi, je le comprends. C'est une belle photo. J'aimerais voir un aussi beau lever du soleil une fois dans ma vie, loin de Bowen.
Léo Emerson
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Feuille de personnage ∞ mes liens: ⇢ à propos de moi : Il a un fils, Jonah (7 ans), il s'est séparé de sa mère, Alba, avant sa naissance. ‹ il part régulièrement aux quatre coins du monde pour son travail ‹ il est passionné par le dessin, la peinture et la photo depuis tout petit, c'est la photo qui es devenu son métier ‹ il aime les gens, profondément, le contact humain, les rencontres ‹ il a déjà pris part à plusieurs projets humanitaires et tente de faire un voyage par an dans ce but ‹ il voyage un peu moins depuis qu'il a son fils, ça lui manque mais c'est un choix pour rester proche de lui ‹ il aime quitter Bowen mais aussi y revenir, il y trouve ses racines, ses plus proches amis, sa famille et ses repères ‹ il a horreur des soirées de galas et autre mondanités mais y assiste par correction envers sa famille, il a une vraie dent contre le Maire ‹ il est cinéphile ‹ il ne connait pas le rasoir et prend grand soin de sa barbe ‹ il est mauvais dans ses relations avec les filles, doué pour les séduire, il a un don pour tout gâcher et perdre les seules qui pourraient compter ‹ il n'est pas matérialiste, il pourrait vivre dans le luxe, il pourrait tout avoir, mais ça ne l'intéresse pas, il aime consommer de façon raisonnée ‹ il est plus ou moins sportif, ça dépend des moments mais il a un abonnement à la salle de sport, il lui arrive de courir sur la plage et il se débrouille en surf, il est fan de rugby, supporter de l’équipe locale ‹ il cuisine, il est gourmand et aime goûter les plats de différents pays ‹ il ne se considère pas comme fumeur mais il ne refuse jamais une clope surtout en soirée ‹ il est amateur de bons whiskys
Sujet: Re: walk me home in the dead of night (leanche) Mer 1 Mai 2019 - 23:41
Emerson ne pensait pas que sa journée aurait pu prendre ce genre de tournant. Il avait imaginé une installation dans le calme et la bonne humeur, celle qui leur était contagieuse à tous les deux depuis ce début d’année. Il appréciait grandement que tout soit simple sans grande mise au point ni discussion importante, juste l’essentiel et le bien que ça lui faisait de partager du temps avec la jolie tatoueuse. Pourtant au fond il savait bien que beaucoup de choses restaient à régler et en priorité ce sujet qu’il évitait depuis un moment, celui de son passé amoureux, bien trop lourd pour que Blanche puisse trouver sa place sans en connaître au moins quelques aspects. Pour savoir comment se positionner si d’aventure ils s’essayaient à une relation plus qu’amicale. Elle savait pertinemment qu’elle n’avait pas été la seule dans le cœur du photographe, que plusieurs femmes l’avaient chamboulé et avaient pris la place qui aurait probablement dû revenir de droit à la jeune Cambridge, elle savait que plusieurs choses importantes étaient nées de ses relations tortueuses, comme un enfant non désiré au départ, ou d’autres qui avaient forgé le caractère particulier de cet homme échaudé. Mais elle ne savait pas tout, loin de là. Est-ce qu’il serait vraiment bon qu’elle se lance sur ce genre de chemin avec lui, qu’elle cherche à mettre son nez dans des histoires qui n’étaient pas les siennes et qui assurément pourraient la blesser, c’était toute la question, cependant Blanche était du genre obstinée et gageons qu’elle se rongerait petit à petit jusqu’à obtenir les réponses que Léo voudrait bien lui donner. Le problème étant que si l’homme était bavard en règle générale, il se montrait bien plus taciturne concernant ses histoires personnelles, ses sentiments et elle ne le savait que trop bien, elle en avait trop souvent fait les frais. Je te l’ai déjà dit, si j’ai envie de faire ma vie je la ferais. Si je veux aller prendre un verre avec des amis ou regarder un match quelque part je ne te demanderais pas ta permission. Et j’espère aussi que tu te sentiras aussi libre même en vivant chez moi. Je penses qu’on est d’accord sur ce point. Evidemment si Léo ne comptait pas chambouler son quotidien pour la blonde, il allait de soi qu’elle devrait se sentir aussi à l’aise également, Blanche pouvait bien faire ce qu’elle entendait, ça ne regardait pas tellement le barbu. Ce serait peut-être moins évident pour elle parce qu’il serait plus délicat qu’elle invite des amis ici. Ou il ne verrait sûrement pas d’un bon œil qu’elle ramène un homme dans sa chambre mais après tout, si elle se sentait ici comme chez elle il n’aurait rien à dire, il ne comptait pas la surveiller. Ceci dit il sentait que cette crise n’avait pas vraiment à voir avec leur future colocation, elle partait de bien plus loin, de quelque chose de plus profond. Et il compris quand le regard de Blanche glissa vers la photo qu’il n’avait pas encore remarqué. Alors maladroitement il tenta de dissiper ses peurs, même si elles étaient totalement justifiées. Il n’y avait pas si longtemps que ça Léo espérait encore le retour providentiel de Grace dans cette ville, il espérait qu’elle lui revienne, qu’elle ait compris que sa vie était ici et son bonheur auprès de lui. Mais à force d’espérer il avait fini par presque passer à côté de Blanche, celle qui attendait patiemment qu’il la remarque et qu’il comprenne que si son cœur battait différemment pour elle, il avait malgré tout des sentiments qui méritaient d’être découverts, ranimés. Alors il avait mis ses espoirs de côté pour se laisser griser par son attirance pour sa belle soupirante. Mais si un jour son ex refaisait surface il était incapable de dire qu’il ne plaquerait pas tout pour elle, il l’avait déjà fait une fois, il savait qu’elle était sa faiblesse, peut-être son âme-sœur en quelque sorte, sa muse très clairement, il l’aimait d’un amour qui ne l’avait jamais animé avec aucune autre femme et qui balayait tout sur son passage, qui faussait même son jugement. Cependant Grace n’était jamais revenue et il ne pouvait pas l’attendre indéfiniment, il était encore jeune, bien trop jeune pour se mourir d’amour alors qu’il pouvait avoir le monde à ses pieds. Et il ne pouvait plus ignorer que son cœur s’emballait à la vue de Blanche, il ne s’agissait pas d’une simple attirance, il en était à présent pleinement conscient. Il baissa les yeux quand elle hasarda sur le fait que la photo n’était pas professionnelle, c’était plutôt évident, il ne pouvait pas la berner sur ce point, elle le connaissait bien trop. Je vais la mettre ailleurs. Ou m’en séparer. J’avais fait en sorte de la mettre dans un endroit où je pourrais l’oublier mais il faut croire que ce n’est pas si simple. Il l’écouta distraitement, un peu dans ses pensées, réalisant qu’ils allaient avoir ce genre de conversation qu’il détestait, ne voulait pas s’y résoudre. Tu ne sais pas de quoi tu parles. Mais elle le savait pertinemment, si, lui seul se voilait la face, il serra les mâchoires pour chasser la colère qui menaçait de gronder en lui, faisant presque tourner le bleu de ses yeux au gris orage. Colère que Blanche apaisa de sa main douce sur sa barbe. J’suis pas en colère contre toi. Vrai, il s’en voulait à lui, de lui faire encore du mal alors qu’il cherchait pourtant à faire les choses correctement pour une fois, mais il fallait croire qu’il était toujours aussi mauvais quand il s’agissait de Blanche et encore une fois elle ne faisait les frais. Une ombre de sourire triste passa rapidement sur le visage de Léo, les paroles de la blonde étaient cruelles quand on savait que le seul homme qui ait jamais réellement compté dans sa vie c’était lui. Il ne pouvait même pas être jaloux, il savait bien qu’elle avait eu des ex, CJ, ou d’autres, mais Emerson était sa faiblesse à elle et il en était totalement conscient. Conscient aussi qu’il avait tout fait pour la garder aussi sensible à lui durant toutes ces années, comme s’il refusait qu’elle s’éprenne de quelqu’un d’autre au risque de l’oublier. Alors que Blanche s’éloignait de lui pour aller s’installer sur le lit, Léo s’adossa au mur et enfouit ses mains dans les poches de son jean. C’était pas voulu, crois-moi. Mais j’peux pas mentir, tu me connais trop pour ça. Elle a été importante. Je ne compte pas m’en excuser, si c’était à refaire je referais tout, quitte à finir aussi misérable que je suis… Il passa une main dans sa chevelure en désordre comme pour se remettre les idées en place, définitivement gêné par ce qui se passait dans cette pièce. ...Que j’étais. J’m’en sors petit à petit, de mieux en mieux. Et tu n’es pas étrangère à ce changement. C’est toi qui me redonne le sourire. Qui me donne envie d’y croire à nouveau. C’est toi qui me fait avancer. Il sourit, un peu gêné par le compliment de Blanche sur la photo et par les sous-entendus qui allaient avec, le concernant lui et concernant son envie d’avoir une belle histoire elle aussi, ce besoin qu’elle semblait avoir de quitter Bowen pour le réaliser, avec ou sans lui mais assurément sans les souvenirs qu’il emportait avec lui. C’était une très belle histoire. Mais elle est terminée. Il fuyait son regard, incapable d'y lire la tristesse ou une forme de pitié pour lui. Le levé du soleil a toujours quelque chose de magique quand il est partagé avec la personne qu’on aime. Il ne pouvait pas lui promettre de lui en offrir un aussi beau un jour, même s’il aimerait. Il avait appris à économiser ses promesses à Blanche quand il n’était pas sûr de pouvoir les tenir, sous peine de la décevoir une nouvelle fois.
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Sujet: Re: walk me home in the dead of night (leanche) Jeu 2 Mai 2019 - 6:03
La douceur les avait caractérisés en ce début d'année, tous deux hypnotisé par la facilité de leur relation nouvelle et surpris de ne s’en être jamais aperçu avant, avant d'en avoir été blessé. Parce qu'entre eux, tout coulait naturellement. Il n'y avait pas de malaise. Se connaissant depuis toujours, ils n'appréhendaient pas les réactions; ils les prédisaient, ils ne supposaient pas les réflexions; ils les connaissaient. Depuis le début de l'année, ils s'étaient montrés inséparables, comme des gamins qui redécouvraient l'amour d'un nouvel angle, en se donnant le droit cette fois de vivre pleinement les émotions qui en découlaient, sans se brimer à refouler pour éviter de tomber. S'ils perdaient la face, Blanche et Léo le feraient ensemble. Leur rapprochement était logique et même si on aurait pu le prédire des années auparavant, avant que Grace arrive dans la vie de Léo, ou même n'importe qu'elle autre de ces femmes qui ont fait de lui l'homme éperdu qu'il était aujourd'hui, leur découverte prenait le rythme qu'ils avaient besoin. Dans leur jeunesse, on les avait souvent taquinés. À trente ans, vous serez mariés, que l'on disait, quand il était question d'eux. Et pourtant, passé le cap de la trentaine, ils n'en étaient point là, tous les deux pas encore prêts à s'avouer totalement à l'amour. Blanche par peur de perdre à nouveau ses ailes, Léo toujours blessé par son passé. Et peut-être même que ça ne leur arriverait jamais, de s'avouer officiellement leur flamme. Peut-être qu'ils ne finiraient même pas ensemble, après ce début d'année en accalmie. Tous deux savaient qu'à un moment où à un autre, il faudrait crever l'abcès. C'était nécessaire à leur avancement, à ce qu'ils puissent redevenir la Blanche et le Léo à la joie contagieuse qu'ils étaient depuis janvier, depuis qu'ils s'étaient retrouvés. Dans d'autres circonstances, la discussion n'aurait peut-être pas eu lieu en cette fin avril, peut-être aurait-elle était repoussée éternellement, mais la cohabitation et la trouvaille dans cette chambre qui n'était pas la sienne avait accéléré le processus. Et ils y étaient là, maintenant. Prêts ou pas, ils y étaient confrontés. Blanche l'avait adressé, d'abord discrètement en lui demandant s'il était certain de son choix, s'il regrettait d’avoir accepté, mais Léo ne regrettait rien, jamais. Il avançait, c'était tout, il acceptait que ces choix ne soient parfois pas les bons et il construisait sa vie autour de ce qui en découlait. Puis, elle lui avait demandé de l'épargner, pour éviter à son coeur de vivre une seconde guerre, parce que même si elle le voulait libre, le savoir libre avec d'autres lui ferait mal. Et la guerre explosa. Il lui demandait d'être à l'aise chez lui, mais elle ne le serait pas. Il serait irrespectueux de ramener un autre homme sous son toit, qui plus est, elle n'en avait pas envie. C'était lui qu'elle voulait dans ses bras, de la liberté charnelle, elle n'en voulait pas. Plutôt se contenter de son propre corps que de se ruer dans les bras d'un autre et de ressentir continuellement le manque qu'elle ne pouvait combler qu'avec Emerson. Peut-être aurait-il des rancarts, peut-être pas, ce n'était pas parce qu'elle se l'interdisait qu'elle lui demandait de même. Ils étaient d'accord, il sujet était clos. Ce fût la photographie qui prit le dessus de la discussion, une fois l'argument passé. La photo qui trônait dans la pièce depuis longtemps, mais que personne n'avait appréciée depuis, pas même Léo qui avait tenté de l'oublier. Léo qui l'avait oublié, jusqu'à ce que Blanche ne puisse s'empêcher de la lui remettre sous son nez. Était-ce de la jalousie ? Pour certains, oui. Pour elle, il ne s'agissait que d'adresser ses craintes. Je ne t'ai pas dit de t'en séparer, ce serait stupide de le faire! Elle s'était presque indignée d'un tel comportement. Tu y es attaché, pourquoi t'en débarrasser? Blanche soupira et même si son coeur avait eu mal, même s’il aurait été logique d'être heureuse de l'entendre dire vouloir s'en séparer, elle renchérit. Je t'ai demandé de continuer à vivre ta vie comme tu la vivais avant mon arrivée ici. Ce tableau en fait parti. Il fallait qu'elle l'aime vraiment pour lui avouer tout ça, pour le laisser garder une photographie de son ex, presque nue, qui renfermait une époque de sa vie où Blanche n'avait été qu'une ombre attristée. Léo était fâché, sa mâchoire était crispée. Il ne pouvait le cacher, ses yeux assombris en témoignaient les effets. Il l'accusait de ne pas savoir alors qu'en réalité, il était le seul à se voiler les yeux. Si tu le dis..., finit-elle par lâcher, déçue. Elle le sentait encore en furie, incapable de totalement s'apaiser. Il s'adossa contre le mur, la tête entre les mains, pensif, et il ouvrit finalement son coeur à ce que cette photo représentait réellement pour lui, à l'époque, mais aussi aujourd'hui. Et les compliments déguisés qu'il lui faisait la firent sourire de loin, assis sur le matelas de la chambre d'invité. Je sais que ce n'était pas voulu..., finit-elle par lui avouer d'une toute petite voix, cachant son regard derrière la lisière de sa casquette de baseball. Léo, le regard fuyant, s'éloignait de la blonde et ses paroles, impersonnelles, lui firent un coup au coeur. Blanche tourna la tête vers la fenêtre de la pièce et s'y avança, dos à l'homme, incapable de lui faire face. J'ai espoir qu'un jour, chacun de nous deux puisse le vivre à nouveau. Ensembles ou séparés, peut-être goûteraient-ils à l'amour. Elle appréciait son honnêteté et son abstinence de promesse qu'il ne pourrait peut-être pas tenir, il démontait une forme de respect qu'il n'avait jamais apprivoisé avec la blonde, le respect de l'incertitude. Merci d'avoir été honnête, je l'apprécie. Un mince sourire s'afficha sur son visage alors qu'elle se tournait pour lui faire face. Ça te rend encore plus séduisant...
Léo Emerson
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Sujet: Re: walk me home in the dead of night (leanche) Mer 8 Mai 2019 - 10:47
A trente ans vous serez mariés. Qu’on n’avait eu de cesse de leur répéter, plus ou moins de cette façon, durant de longues années. Charlotte voyait déjà son fils épouser la cadette Cambridge et lui faire de beaux petits enfants, de chères têtes blondes totalement légitimes qui auraient couru partout pour son plus grand plaisir. Peter avait déjà vu en ce couple le futur de sa lignée, le sang bleu de l’Australie, la crème de la crème et ça plaisait à son égo. Alors était-ce pour faire mentir tous ceux qui les voyait déjà avec un avenir tout tracé tandis que le jeune Léo rêvait déjà de liberté et de s’éloigner de son patronyme trop lourd à porter, ils avaient déjoué tous les plans de leurs aînés. Et à trente ans bien passés regardez-les, aussi seuls l’un que l’autre, chacun à sa manière, chacun avec ses blessures et son parcours, si différents et pourtant encore à se chercher. Il fallait croire que le temps n’abîmait que les belles choses mais entretenait les mauvaises habitudes. Ils avaient fait mentir les autres avec un pied de nez à leur façon mais était-ce vraiment une bonne chose ? Il fallait avouer que Léo était à l'initiative de leurs nombreux naufrages, il n’avait jamais voulu croire en eux, sans jamais chercher à savoir pourquoi, se disant que ce serait trop facile, qu’il pouvait trouver une histoire plus belle ou bien qu’il avait bien d’autres choses à vivre, il ne voulait pas s’attacher à cette fille avec qui c’était trop facile. Sans jamais penser qu’il avait peut-être simplement la trouille. Parce qu’un Emerson n’avait jamais peur, c’était bien connu… Le bonheur, si facile d’apparence ne l’était pas forcément, il fallait compter sur la longueur, entretenir l’amour, la flamme, les sentiments et tout le reste, mais ça Léo n’y pensait pas, il voulait de la passion, il voulait un coup de foudre, il idéalisait bien trop l’amour. Pour ce que ça lui avait coûté, de vivre un amour passionné, de goûter à l’idéal pour finalement le voir se briser avec fracas... A présent il était prêt à s’ouvrir à Blanche, à commencer ce chemin vers l’acceptation de sentiments présents depuis toujours mais qu’il avait préféré ignorer, Léo ne croyait pas forcément à une belle histoire d’amour avec la blonde, mais il était prêt à se laisser tenter, pour voir jusqu’où ça pourrait aller, à se laisser surprendre par cette évidente facilité qui lui faisait du bien. Pourtant ce n’était pas encore gagné, son passé pesait lourd, il le traînait derrière lui sans pouvoir s’en défaire et parfois il se montrait sournois, se glissant sur sa route comme pour lui rappeler que le chemin ne serait pas facile. Et ce tableau, qu’il avait posé dans le coin de cette chambre, comme pour qu’elle le voit tôt ou tard, comme s’il fallait que Blanche tombe dessus, avait mis le feux aux poudres. Léo la savait jalouse, possessive, il la connaissait fragile et si facile à briser. Une fois encore il lui faisait du mal, même involontairement en exposant son bonheur fané à celle qui n’avait jamais pu y toucher. Parce qu’il remue trop de souvenirs. Et qu’il m’empêche d’avancer. Parce que penser à Grace, inlassablement, l’espérer encore, malgré le temps qui passait et le silence qu’il laissait derrière lui, c’était refuser de continuer ou de s’ouvrir à l’avenir. Il savait bien au fond de lui qu’il serait bien incapable de se séparer totalement de cette photo, elle avait trop compté, elle était chargée de tellement de souvenirs, de bons moments, d’une sensation de plénitudes qu’il n’avait jamais ressenti aussi fort qu’à cette période là. Mais il pouvait le ranger soigneusement, loin des regards, pour peut-être le ressortir plus tard, dans quelques années, quand le souvenir ne serait plus douloureux, mais juste une sensation agréable en repensant à cet amour qui l’avait fait grandir. Un sourire indéchiffrable passa sur les lèvres d’Emerson, un mélange de douceur et de mélancolie. Je ne vais pas changer mes habitudes mais ta présence va changer beaucoup de choses, faut pas se mentir. Ce n’était pas négatif, pas du tout malgré le ton un peu sec employé. Il allait partager son toit avec cette fille et leur relation allait indéniablement évoluer, Léo le réalisait, il espérait simplement que ce soit en positif et qu’il n’avait pas tout gâché en lui proposant de l’héberger. Sa colère se dissipa rapidement grâce à la douceur dont Blanche était capable pour apaiser son amant, elle l’aimait, ça crevait les yeux, elle faisait mille concessions pour celui qu’elle espérait depuis si longtemps et le barbu n’était pas certain d’être à la hauteur de cet amour, ni même de le mériter. Alors il osa quelques confidences sur celle qui s’imposait comme rivale, l’autre blonde, celle qu’il avait aimé, plus que Blanche, celle dont il ne prononçait pas le nom mais qu’elle connaissait, au moins par les rumeurs. Une sorte de malaise s’installa à nouveau, différent du précédent, une gêne parce qu’ils n’arrivaient pas à s’avouer qu’ils voulaient vivre quelque chose tous les deux, parce que Cambridge avait peur d’espérer pour rien à nouveau et que lui ne voulait pas faire de promesses en l’air. Pourtant à ce moment là ils en avaient envie tous les deux, de ce levé de soleil, ensemble, loin de Bowen, ils aimeraient croire à ce rêve. Léo s’approcha de Blanche et quand elle releva la tête pour lui faire face il se pencha pour déposer un baiser sur sa bouche. Il m’en faut peu pour être séduisant, tu sais… Il raillait son pouvoir d’attraction, celui qu’il avait sur elle, en toute circonstance. Je te laisse t’installer, j’ai un peu de travail. Il lui sourit doucement avant de quitter la pièce pour descendre au sous-sol où il avait sa chambre noire, il s’enferma dans la pièce avec pour seul éclairage la douce pénombre teintée de rouge qui lui permettait de travailler ses clichés argentiques. Blanche connaissait cette pièce, du moins elle avait dû y entrer une fois, elle était la bienvenue, si elle avait besoin d’aide ou d’une présence, mais pour entrer elle devrait frapper à la porte et attendre que Léo lui ouvre sous peine de voir tout son travail réduit à néant en l’ouvrant au mauvais moment. Dans cette pièce le photographe se sentait bien, il adorait travailler ses clichés, les voir se révéler comme par magie, celle de la chimie des produits, il aimait la patience et la minutie que demandait ce genre de procédé.
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Sujet: Re: walk me home in the dead of night (leanche) Mer 8 Mai 2019 - 22:37
Elle n'était pas crédule, elle connaissait son homme, Blanche. Elle connaissait ses manies, quand il disparaissait de son champ de vision un peu trop longtemps il n'avait pas à lui dire qu'une nouvelle flamme avait envahi ses pensées. C'était évident, elle le devinait. Mais Léo, il avait toujours été assez respectueux envers Blanche, et sa compagne, pour ne pas se mettre dans une position délicate. Ainsi, il n'avait jamais fait de la blonde l'amante servant à tromper, celle qu'on cache l'existence à la réelle personne que l'on aime, juste pour avoir du plaisir. Léo, il n'était pas comme ça. Il ne trompait pas. Il tombait amoureux, souvent, et il quittait pour voir ailleurs, voir où l'avenir le mènerait, mais il ne trompait pas. Du moins, pas de ce que la blonde savait. Dans ses périples amoureux, il revenait inlassablement à la même personne. Et cette personne, ce n'était pas Blanche. Non, Blanche, c'était physique, c'était charnel, c'était agréable, mais ça n'avait pas été de l'amour, pas jusqu'à tout récemment. C'était plutôt la blonde de la photographie, celle dont on voyait la chair hérissée sur sa peau nue et dorée par le soleil, celle qui représentait encore beaucoup de douleur pour l'homme. Elle aurait pu s'en réjouir, Cambridge, mais qu'il annonce vouloir se débarrasser du tableau n'eut pas cet effet. Elle était l'autre femme, elle était celle qui devrait sauter au plafond quand il lui affirmait avoir envie de se détacher de ce que cette photo lui apportait comme sentiment, mais, trop gentille, Blanche ne voulait que le bonheur de son homme. Leur conversation se termina par un doux baiser qui se voulait réconciliant, qui voulait chasser leurs démons et leur donner une chance, juste une toute petite chance d'être heureux dans leur cohabitation. Peut-être faisaient-ils une erreur, peut-être avaient-ils tort, l'avenir leur dirait. Mais il leur fallait essayer, se planter et se réajuster. Léo lui confia avoir du travail, comme quoi ses habitudes n'étaient en effet pas trop perturbées. Blanche lui répondit d'un sourire sincère. Merci, qu'elle souffla en le regardant s'éloigner. Elle profita de son absence pour défaire quelques boites et quelques sacs de vêtements qu'elle rangea dans les tiroirs vide de la commode, juste à côté de cette photo qui était toujours la propriétaire de la pièce. Blanche, c'était elle, l'intruse. Puis, elle sortit, rapporta le camion à Charlize et en profita pour rapporter des pâtisseries fraîches qu'elle posa sur la table de la cuisine avec, pour note, je suis désolée. Elle s'enferma dans la pièce qui lui revenait pour le reste de la soirée, tentant de faire de l'ordre dans son bordel. Tard, elle se glissa dans le lit d'Emerson, alors qu'il dormait, incapable de passer trop de temps séparé de lui.
FIN
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Sujet: Re: walk me home in the dead of night (leanche)