Todos están pendiente a ti + Bella & Salomé

Après la perte de son défunt mari, Salomé tenait à porter encore son nom d'épouse Delacroix. Mais Salomé est née sous le nom complet Salomé Soshanna Korshia.

La famille Korshia est une immense famille, de confession juive. Fille unique, Szlome avait toutefois une tripotée de cousins et de cousines. Son père avait six frères et soeurs et sa mère cinq soeurs. Ses cousins/cousines étaient donc les frères et soeurs qu'elle n'a jamais eut. Tous soudés, ils se protégeaient les uns et les autres.

Salomé, depuis un certain temps, parlait beaucoup à son cousin cadet Isaac. Il était tombé amoureux d'une fille dont elle connaissait bien, une fille qu'elle connaissait depuis qu'elle était toute jeunette. Étant son aînée, elle  se sentait responsable à son égard. Bella était sa petite protégée.

Seulement, voilà que les choses ont dérapé. Isaac, brisé, lui parla à coeur ouvert. Bella ne désirait pas de relation sérieuse. Pourtant il était un garçon charmant, doté de valeurs et de jolis attentions. Salomé ne comprit pas la raison que leur aventure n'ait pas abouti à une belle histoire d'amour. Elle était surtout consternée que Bella ait agi avec tant de désinvolture.

Sa visite n'avait donc rien d'un hasard. Salomé sonna à sa porte, sans muffin, sans cookie. Juste une rage exacerbée. La porte s'ouvrit et à son grand soulagement ce fut Belle qui apparut. Salut dit-elle froidement, le regard noir. 

Seule à la maison pour toute une semaine, toute une semaine. Ses parents avaient fui les touristes, préférant s'échapper à l'humidité du Costa Rica. En fait, c'était surtout une excuse pour visiter la famille. Ses trois frères avaient suivi, tous des mordus de ce pays. Bella, elle, ne voyait pas l'intérêt d'y aller. Il n'y avait pas grand-chose à faire, il faisait beaucoup trop chaud à ce temps-ci de l'année et elle avait beaucoup de révision à faire pour les finaux. Puis, rarement elle se retrouvait complètement seule à la maison. Et ce silence lui faisait du bien. Quotidiennement encerclée aux tapotements des touches du clavier de son grand frère obsédé par les jeux vidéos ou par le rebond du ballon de basket du frère du milieu, le silence était sa thérapie. Pas de fêtes, pas de débauches, on te fait confiance Isabella. Lui avait répété sa mère sans cesse avant de partir et de laisser s'échapper un Te amo mas que nada cariño. Protectrice, elle l'appelait par le biais de FaceTime tous les soirs pour s'assurer que tout allait bien, mais surtout pour vérifier que sa maison n'avait pas été infestée de jeunes étudiants universitaires en quête de plaisirs.
Cet après-midi-là, Bella s'était attelée aux tâches ménagères dans l'espoir que la maison brille autant au retour de ses parents que lorsqu'ils avaient quitté le nid familial. Gants de caoutchouc jaune pour se protéger les mains, elle frottait le carrelage de la cuisine avec frénésie quand on sonna à la porte alors qu'elle n'attendait personne. Aucune visite prévue pour la journée. Un questionnement dans les yeux, elle retira les gants, l'étudiante laissa sur le sol, et se dirigea vers la grande porte d'entrée qu'elle ouvrit pour y découvrir une surprise inattendue. Salomé, juste là devant ses yeux. Bella eut d'abord un large sourire en y voyant son amie de longue date, celle qui, toute petite, lui avait fait du tutorat et qui connaissait beaucoup de ses secrets. Mais son sourire se fana rapidement alors que la brune affichait un air froid et sérieux au visage, sans gants blancs pour le lui montrer. Salut S'enquit-elle, des points d'interrogation dans les yeux. Qu'est-ce qui t'amènes, Salomé ? Y'a quelque chose qui cloche ? Elle n'y comprenait rien, mais la belle tentait réellement de lui faire passer un message. Mais qu'avait-elle bien encore fait ?

D'une beauté incroyable, Bella avait un visage rond, un vidage de poupée. De longs et beaux cheveux bruns, révélant son charme latin. Un regard profond, sombre et une bouche joliment dessinée. Des airs angéliques. Elle resplendissait donc il n'y avait d'étonnant que les hommes soient tous à ses pieds.

Salomé avait conscience de son potentiel physique mais elle ne voyait pas Bella telle une mangeuse d'homme. Elle était sa petite protégée et portait une grande affectionn pour elle. Ainsi, quand son cousin Isaac lui confessa qu'elle lui avait brisé son coeur, Salomé tomba de haut. Dans une colère noire, elle ne se pria pour se rendre chez elle.

La jolie Bella lut bien à ses traits, que quelque chose n'allait pas. En effet, rétorqua Salomé avec raideur. Visiblement Bella ne semblait pas comprendre pourquoi. Salomé croisa les bras et ne se pria pas longtemps pour l'éclairer sur la raison de sa visite. Je peux savoir ce qu'il s'est passé avec Isaac? vociféra-t-elle d'une voix inflammée. Elle perdait contenance. 

Chaque mot était froid, glacial. Elle la regardait avec une haine dans les yeux, un dégoût presque, alors que Bella, paumée, était figée, immobile, sans réellement savoir ce qu'elle avait fait pour la rendre dans cet état. Jamais elle n'avait voulu faire de mal à Salomé. Elle était une grande soeur pour elle, elle qui n'avait vécu qu'avec des garçons et qui avait dû apprendre à se féminiser par elle-même, sa mère n'étant pas le genre de femmes à porter du maquillage ou à faire attention à sa tenue. Salomé avait été son guide dans son évolution. Et à présent, elle la fusillait du regard. Impuissante, elle attendait d'avoir des explications, ce que la brune s'empressa de lui donner. Isaac ? Demanda-t-elle d'une toute petite voix. Elle savait très bien qui il était, Isaac Korshia. Beau, grand, brun, ténébreux. C'était le cousin de Salomé, c'était d'ailleurs par cette entremise qu'ils s'étaient connus. Puis, elle l'avait trouvé intéressant, charmant, et après un rendez-vous ou deux, ils s'étaient adonnés à des plaisirs physiques qui en étaient restés là. Elle n'était pas amoureuse. Elle ne pouvait plus l'être. Son coeur battait déjà trop fort pour celui qu'elle avait perdu, celui qui maintenant ne la voyait que comme une amie. Elle fronça les sourcils, à présent sur la défensive. Et je peux savoir pourquoi c'est toi qui me poses la question et pas lui ? Elle posa ses mains sur ses hanches. Sauf ton respect, Salomé, ce qui s'est passé entre lui et moi ne concerne que nous. Pas toi. Je n'ai pas de compte à te rendre.