elijah ∇ just give me a chance

On pouvait dire que le retour à Bowen d'Elijah était haut en couleurs et en chamboulements. Il retrouvait peu à peu ses marques dans cette ville qu'il avait l'impression de redécouvrir, il essayait de sortir un peu, de rencontrer du monde ou de renouer avec d'anciennes connaissances et ça fonctionnait plutôt bien. Finalement lui qui avait cru ne pas se faire à cette vie dans cette toute petite ville par rapport à Sydney, il se plaisait dans ce quotidien bien plus calme, plus familial, même si dans son cas, la famille on pouvait la laisser de côté, la seule figure qu'il avait était sa sœur, Cleo et on ne pouvait pas dire que leurs retrouvailles étaient des plus chaleureuses. Du côté de son travail tout se passait bien, la nouvelle collection avait été lancée avec succès et il travaillait déjà sur une sorte d'inauguration des nouveaux locaux et boutique histoire que tous les esprits se souviennes que le renouveau de la maison se jouait ici, dans le Queensland, avec à sa tête un jeune couturier plein d'ambition. Tout allait bien dans le meilleur des mondes, pourtant chaque nuit Elijah avait du mal à s'endormir, il était comme hanté par des mots, par un visage, par des yeux trop bleus qui l'avaient bouleversé et surtout par fait que c'était un homme qui le privait de sommeil. La dernière fois qu'ils s'étaient vu il n'avait simplement pas pu cacher son malaise d'être attiré par Eirik et des mots bien trop désagréables étaient sortis de sa bouches. Mots qu'il avait regretté presque instantanément mais le mal était fait, il avait gâché toute perspective de quoi que ce soit avec le jeune informaticien. Pourtant il s'était fait une raison et il avait finit par être presque soulagé d'avoir tout foutu en l'air, parce qu'il n'était pas sûr d'assumer un jour son penchant pour cet homme. Mais c'était sans compter sur l'obstination du jeune blond qui l'avait inondé de messages au bout de quelques jours de silence. Elijah aurait préféré faire le mort et laisser les choses se taser mais il avait fini par craquer parce que la tentation était trop forte de voir jusqu'où pouvait aller ce mauvais jeu de séduction. Et après quelques messages tantôt électrisants, tantôt maladroits, tantôt emprunts de timides confidences il avait enfin avoué qu'il mourrait d'envie de le revoir. Le dernier message datait d'hier et nous étions au beau milieu de l'après-midi, Eirik pouvait arriver n'importe quand et Stuart était fébrile. Il reçu un appel de l'accueil, lui indiquant que quelqu'un montait pour le voir dans son bureau, un jeune homme qui avait rendez-vous. Il ne mis pas longtemps avant de comprendre que c'était donc Eirik, il n'avait aucun rendez-vous de programmé pour l'après-midi. Tiré à quatre épingles dans son éternel costume sur-mesure, celui-ci était dans les tons bleu ciel avec une chemise blanche, ses cheveux coiffés en arrière dans un savant désordre et sa barbe taillée de près, il ne doutait pas qu'il ferait son effet auprès du jeune homme, pourtant ça ne l'empêchait pas d'être nerveux et pour calmer ses nerfs il remis son bureau en ordre, il n'en avait pas vraiment besoin, celui-ci était toujours parfaitement rangé. Puis quand on toqua à la porte il se racla la gorge et sen rendit compte qu'il avait soif avant d'ouvrir la bouche. Entrez. Et Eirik apparut. Il se leva alors, fit le tour de son bureau pour s'appuyer juste devant. Mon rendez-vous de seize heure j'imagine. Tu es ponctuel. Il plaisantait mais pardonnez-le, il était fébrile à la vue du beau blond. Je suis content de te voir Eirik. Et quand celui-ci s'approcha un peu plus de lui il s'agrippa au bureau comme pour s'empêcher d'aller l'embrasser alors qu'il en mourrait d'envie.

Un mince sourire se dessina sur les lèvres de Stuart, le jeune blond commençait à bien le connaître, il avait hésité plusieurs fois à lui envoyer un message bateau pour le dissuader de venir. Mais l'envie de le voir avait été plus forte que sa trouille et à présent qu'ils étaient face à face il ne regrettait pas. Evidemment il avait peur et il était déstabilisé, cependant il était ici chez lui et il avait donc l'avantage, il était bien plus à l'aise dans le cocon de son bureau que dans un bar à la vue de tous. Son sourire s'élargit un peu plus alors qu'Eirik le complimentait sur sa tenue, instinctivement il lissa le col de sa veste sans le quitter des yeux. Il gardait le silence, Elijah parce qu'il avait trop peur de dire n'importe quoi, quelque chose de différent de sa pensée, de blessant alors qu'il était heureux qu'Eirik ait une nouvelle fois fait ce pas vers lui alors qu'il ne méritait pas tant d'attention. Tu as eu raison. Pour tout. J'ai été injuste envers toi, excuse-moi encore. Quant au fait d'être amoureux ou non ce n'est pas ce qui me fait peur, je crois. Il l'observa s'approcher tout près de lui, s'appuyer contre le bureau à son tour. Il est possible que j'ai toujours été attiré par les hommes, sans vouloir me l'avouer. Mais toi c'est différent, c'est plus fort encore j'ai l'impression, c'est ce qui me fait peur. Il baissa les yeux sur la point de ses chaussures se demandant pourquoi les relations amoureuses devaient être si compliquées. Un petit rire jaune s'échappa de sa bouche. Oui on s'entendrait bien, il n'y a pas de doute. Mais on ne sera pas amis... Je ne vois pas comment, alors que... Sa main s'était approchée de celle d'Eirik pour terminer par la frôler et il fut parcouru par un frisson. Alors qu'il crevait d'envie d'embrasser ce gamin. Il le fixa d'un œil brillant, témoignant de toute l'envie qui l'envahissait et de la retenue qu'il gardait, incapable de sauter le pas.

Ce n'était pas réellement l'intention de Stuart que de créer ce contact entre lui et Eirik. C'était même une maladresse de sa part et il s'en serait presque excusé, s'il n'avait pas ressentit se frisson dans toute sa colonne vertébrale et lu dans les yeux du blond qu'il ressentait la même chose. Pour être honnête il n'avait jamais réellement eu de coup de foudre dans sa vie, ce n'était pas son truc, il n'y croyait pas. Il croyait en l'attirance physique et peut-être une sorte d'attachement à force de côtoyer la personne, d'apprendre à la connaître, ce qu'il appelait, lui, de l'amour. Le coup de foudre c'était bon pour les films. C'était dire à quel point sa vie amoureuse avait été plate. Et ces quelques échanges avec Eirik avaient alors changé toute la donne. Il n'avait pas réellement eu de coup de foudre, du moins pas comme on pouvait le voir dans les grandes histoires du cinéma ou de la littérature, mais il ne pouvait nier cette attirance, bien au delà du physique, ce besoin de le voir, de respirer son air. Cette légèreté lorsqu'il était en sa présence malgré la culpabilité qui suivait derrière. Il préféra être clair tout de suite, entre eux aucune amitié n'était possible, ils n'étaient pas fais pour ça. Et cette honnêteté sembla plaire à Eirik, comme s'il était conscient, également, que rien ne les attendait sur ce terrain là. C'est alors qu'il se plaça face à Eli, le fixant de ses grands yeux puis pris la décision de l'embrasser, malgré les multiples piques du couturier et son mauvais caractère, malgré la fiancée à l'autre bout du pays, malgré tout, il l'embrassa et Elijah se laissa faire, pas surpris par le geste parce qu'il s'y attendait un peu, autant qu'il le redoutait, mais surpris par sa douceur, par le plaisir qu'il ressentit à se laisser aller avec un autre homme sans se dire qu'il n'avait pas le droit. Il attira le blond un peu plus contre lui pour lui rendre son baiser. Pour quelqu'un qui ne sait pas draguer t'es plutôt bon dans ce domaine. Un mince sourire se dessina sur ses lèvres, plissant ses yeux dans un air espiègle.

C'était à peu près certain qu'Elijah allait passé par une phase de colère, de rejet ou encore de déni par rapport à Eirik, un peu comme il était depuis toujours dans le déni face à son attirance pour les hommes en générale. Mais pour le moment il appréciait la douce caresse de ses lèvres sur les siennes et il avait même envie de plus alors que tout son corps était envahie d'une chaleur agréable. Il rendit son baiser au blond en l'attirant contre lui et celui-ci en profita pour déposer ses mains sur lui en lui arrachant des frissons. Intéressant... Stuart posa sur lui un regard appuyé, piqué par la curiosité, jusqu'à quel point était-il aussi doué ? Avait-il vraiment envie de le savoir d'ailleurs ? Déjà le scénario se dessinait dans sa tête mais il bloqua à l'idée de se retrouver nu face au garçon, à l'idée qu'il soit totalement vulnérable face à lui, manquant cruellement d'expérience et de confiance en lui à ce stade là. Il sourit à la question d'Eirik, c'était chouette, oui, comme il le disait, c'était même plus que chouette, mais ça il s'en doutait bien, la façon dont il lui avait répondu ne devait laisser aucun doute. Si ! Si bien-sûr... j'me moque que tu sois jeune, ou même un peu trop emballé peut-être. Je te fais confiance. Ce gamin là allait être sa faiblesse, il le sentait, Eirik pourrait faire ce qu'il voudrait d'Elijah, il avait déjà réussi à lui voler un baiser, c'était beaucoup. Tu veux boire un truc ? Je peux nous faire monter des cafés ou une boisson fraîche. Tu restes un peu avec moi ou tu as à faire ? De toute façon c'était foutu, avec ce qu'il venait de se passer Eli avait perdu toute concentration sur son travail pour le reste de la journée alors il pourrait lui accorder du temps.

Elijah n'avait jamais été amoureux, même s'il ne s'en était pas rendu compte, il cherchait toujours les mêmes profils, des filles, évidemment, belles, talentueuses dans le domaine qu'elles avaient choisi, ambitieuses et pas forcément très romantiques. Il avait eu très peu d'histoires d'amour en vérité, se contentant surtout d'histoires d'un soir qui fanaient déjà au petit matin. La seule vraie femme qu'il eut aimé ce fut Emma, sa fiancée. Elle était différente, il fallait bien l'avouer, elle avait su le rendre fou comme aucune autre ne l'avait fait, elle avait fait ce qu'elle voulait de lui et il avait pris ça pour de l'amour. Pourtant la première fois qu'il avait su qu'elle le trompait il n'avait rien ressentit d'autre que de la fierté blessée. Et il l'avait laissé faire, encore et encore. Ca ne l'avait pas empêcher de la demander en mariage, parce qu'ils avaient une belle image, tous les deux ensemble. Peut-être qu'il l'avait aimé, cette fille, au fond, sûrement même, mais elle n'était clairement pas l'amour de sa vie. Et elle ne l'avait jamais regardé avec les yeux qu'Eirik posait sur lui cet après-midi. Et il n'avait jamais eu envie d'elle, de son corps mais aussi de la connaître plus, autant qu'il avait envie de cet homme là, de lui tout entier, même si ça le dévorait, même si ça lui faisait encore mal de l'admettre. Le couturier était peut-être sur un nuage, mais il ne voulait pas en redescendre, dans ce bureau, dans son cocon protecteur, mangé des yeux par le blond, il se sentait si bien. J'aurais pu te proposer du Champagne mais je ne voudrais pas trop t'impressionner. Il s'esclaffa alors qu'il observait Eirik faire le tour de la pièce du regard. Ce bureau était assez sobrement décoré, au mur deux grands cadres, une reproduction de Warhol et une autre de Basquiat, témoignant de son amour pour l'art, du mobilier aux lignes épurées et quelques croquis qui traînaient sur son bureau parce qu'il travaillait dessus. Rien de très personnel, n'en déplaise au jeune étudiant. Eirik choisit de prendre la place d'Eli dans son fauteuil, ce qui fit sourire le big boss qui s'installa dans la chaise de l'autre côté du bureau. Une distance entre eux ce n'était peut-être pas mal, au moins ça leur évitait de se sauter dessus, au cas où. C'est un entretient Monsieur... ? Je ne connais même pas ton nom. Tu en sais bien plus sur moi que j'en sais sur toi finalement ! Il se concentra une seconde, cherchant ce qu'il pourrait bien apprendre d'intéressant au blond, mais en vérité il n'avait pas tellement de passe-temps ou de passion en dehors de son travail. J'aime... les sushis, je fais d'excellents makis. En fait je crois que j'aime beaucoup le Japon, la culture de ce pays m'intéresse énormément, j'aimerais bien y aller un jour. Je ne suis jamais sorti de l'Australie parce que j'ai passé ma vie à construire ma carrière depuis que j'ai quitté Bowen. En fait je suis un bourreau de travail, très chiant pour tout dire... Il se sentait con, se disait qu'il n'avait rien d'intéressant à raconter à ce mec qui semblait tant attendre de lui. Et toi ? Tu viens d'où ? Tu aimes quoi ?

Elijah s’esclaffa en entendant la remarque d’Eirik, on pouvait dire qu’il disait ce qu’il pensait, sans détour ! Parfois le blond semblait n’avoir aucun filtre et si ça pouvait être déroutant, ça pouvait être aussi très drôle. Le couturier attrapa alors son téléphone et appela poliment sa secrétaire pour qu’elle fasse monter deux cafés. J’aime ça, oui. Mais pour tout t’avouer je préfère largement une bonne bière fraîche. Je ne sais pas, peut-être qu’il y a un peu des deux, certaines personnes sortent le champagne pour se faire bien voir alors que d’autre savent vraiment l’apprécier. Il avait fait partie de la première catégorie, il fallait l’avouer. Lorsqu’Eli avait commencé à rencontrer le succès et à avoir l’argent qui allait avec, il profitait de celui-ci pour se montrer un peu, pour se donner un genre. Mais cette période n’avait pas duré, quelques mois rien de plus, à présent il était de ceux qui avaient ce chic presque naturel, on remarquait à son allure qu’il évoluait dans un milieu privilégié mais il ne cherchait pas à en faire étalage. Ivanova. C’était sexy, sortit de sa bouche, un nom étranger, comme pouvaient le trahir les traits de son visage, ce garçon n’avait rien d’australien et c’était ce qui ajoutait à son charme. Ce n’est pas d’une embauche dont j’ai besoin Monsieur le big boss… Il lui offrit un sourire et un regards qui en disaient long, l’envie de contourner ce bureau pour reprendre leur baiser là où ils l’avaient laissé ne le quittait pas. Il ne se reconnaissait pas vraiment dans cette attitude ouvertement séductrice, dans ces paroles sans équivoque. Il n’était pas encore 100% à l’aise avec ce nouveau lui, pourtant il se ne se retenait pas, cet après-midi c’était un homme tout à fait différent qu’il se découvrait être, sans savoir si ça allait durer ou non. Finalement Eirik invita Stuart à lui en apprendre plus sur lui, exercice difficile pour celui qui se révélait être un travailleur acharné, à tel point qu’il en oubliait les loisirs et de profiter de la vie. Pour Elijah il n’y avait pas grand chose en dehors de son job et il s’en rendait compte, faisant le constat consternant qu’il n’était pas vraiment intéressant. Si c’est le fauteuil que tu veux on peut s’arranger, au pire tu peux venir me voir régulièrement ici, elle te va bien cette place mais je ne la donne à personne ! Puis le Japon c’est bien mais je ne peux pas y aller seul, ce serait dommage. Il le questionna alors à son tour, curieux de savoir qui se cachait réellement derrière cette belle gueule et ce sourire espiègle. Découvrant alors, au fil de ses réponses, un jeune Norvégien qui semblait bien dans sa peau, amateur de tir, ce point là était tout aussi étrange qu’excitant, qui profitait de ses loisirs, qui aimait s’amuser. Eirik était totalement différent de lui, il s’en rendait bien compte, ils étaient tous les deux de parfaits opposés. Concernant le stand de tir, c’est pas un peu dangereux compte tenu de ta maladresse ?! Il le taquinait légèrement, mais imaginer cet homme avec un fusil à la main n’était pas l’image la plus rassurante non plus ! Par contre l’imaginer dans sa salle de bain, avec sa pomme de douche pour micro, s’entraînant à animer une émission nu comme un ver ça avait le don de le faire rire. Tu sembles avoir une vie bien remplie. Et dans ta liste actuelle il y a quoi par exemple ? Il ne s’en rendait pas compte mais son pouls s’accéléra alors qu’il posait la question. Une liste de choses impossibles, comme faire virer gay un prétendu hétéro, c’était bête mais Elijah y pensait et il aima cette idée. Un mince sourire se dessina sur les lèvres du couturier, un sourire un peu triste. Le monde non. Mais mon monde si. C’est tout ce que je connais, en dehors de mon travail je n’ai rien. J’ai tout plaqué à dix-sept ans pour quitter Bowen, j’ai tourné le dos à ma famille, à mes amis… Mais je peux apprendre, à lâcher prise, petit à petit. Si quelqu’un l’aidait ce serait encore plus simple.

Elijah se souvenait encore de la fraîcheur de la bière sur sa peau et de la sensation désagréable de la chemise trempée qui collait à son torse, ça oui, de la bière il en avait eu ! Mais sa chemise s'en était remise et rien que la tête totalement déconfite d'Eirik à ce moment là valait bien toutes les chemises tâchées du monde. C'est vrai, heureusement que je connais un bon couturier. Il sourit en coin en observant le blond de l'autre côté du bureau tout en se dirigeant sur la pente dangereuse d'un délicieux jeu de séduction tout en regards appuyés et sous-entendu plus ou moins subtils. Elijah était sur son lieu de travail, il devait faire attention à son comportement et en même temps il avait son propre bureau, il était le chef ici et personne n'aurait vraiment rien à redire sur son comportement. Sauf qu'il était officiellement fiancé à une femme, même si personne ici ne l'avait jamais vu autrement qu'en photos et surtout que personne ne se doutait de sa bisexualité. D'autant plus qu'il travaillait dans un monde de ragots et de commères et si on le surprenait avec un homme bien plus jeune que lui dans son bureau, ça ferait jaser, il n'aurait pas fini de l'entendre. J'ai besoin... de toi d'un café ! Et visiblement ma secrétaire est parti récolter les grains au Brésil là ! Il pointait sa lenteur mais il exagérait, cependant il n'était pas encore prête à avoir qu'il avait totalement envie de contourner ce bureau pour embrasser ce gamin qui le rendait fou. D'ailleurs ce fut sans vraiment réfléchir qu'il proposait de venir le revoir régulièrement, le fauteuil n'étant qu'un prétexte comme un autre. Pour Eli ce serait appréciable, mais cette relation serait vouée à rester cacher et même si ce pouvait être excitant au départ, il doutait qu'Ivanova aime vivre dans le secret très longtemps. Quant au Japon, avec ou sans lui, de toute façon ce n'était qu'un rêve inaccessible, il n'avait pas le temps. Adroit, toi ? Je voudrais bien voir ça... Et comme si c'était un invitation, avec en plus sa question sur sa fameuse liste, Eirik se leva pour contourner le bureau, ce que Stuart s'empêchait de faire depuis le départ et il le rejoint de son côté. Elijah se leva à la hauteur du blond, sentant une décharge électrique parcourir toute sa colonne vertébrale, ils ne semblaient pas mesurer, ni l'un ni l'autre, l'effet qu'ils se faisaient. Si ça te semblait si impossible à toi, imagine pour moi. Un soit disant hétéro... Et il se laissa embrasser, un peu trop furtivement à son goût. Mais on entendait déjà des talons claquer dans le couloir d'à coté, merci le carrelage et les murs fins. Eirik s'éloigna et tous les deux eurent sûrement la tête de deux gamins pris en flagrant délit face à la secrétaire qui jeta un regard surpris à Elijah, elle ne demanda pourtant rien, restant à sa place et déposant les cafés sur le coin du bureau. Le couturier pouffa de rire, nerveusement, une fois qu'elle eut refermé la porte. Il eut envie d'ajouter quelque chose à la proposition d'Eirik, mais il ne répondit pas. Ce jeune homme avait une maturité rare, pour quelqu'un de son âge, il semblait l'accepter tel qu'il était, bourreau de travail et dans le déni face à son attirance envers les hommes, mais peu lui importait, il voulait même l'aider, ce garçon était un vrai cadeau. J'ai retrouvé ma meilleure amie au coin d'une rue, depuis on se reparle doucement. J'ai failli casser la figure à l'amant d'un soir de ma sœur en boîte de nuit la semaine dernière, sans savoir que c'était elle au départ, drôles de retrouvailles... Je crois que je fais tout de travers. Personne n'est vraiment au courant de mon retour, non. J'ai comme la sensation que personne ne m'attend, tu vois, je suis parti sans rien dire alors je sais à quoi m'attendre. Il lui adressa un petit sourire triste avant de se rapprocher de lui. Tu parlais de m'aider à lâcher prise, non ?! Pourquoi pas commencer tout de suite ? Et comme ils s'étaient séparés alors que la secrétaire arrivait, Elijah retrouva le chemin des lèvres d'Eirik, sans plus aucune gêne ni peur qu'on les surprenne, il avait trop attendu.