Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l'Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite.
Le temps était une chose intéressante, fascinante et également imprévisible. Qui aurait cru il y a des années que je serais celui que je suis maintenant, père de deux garçons et de plus en plus en paix avec moi-même et mon chaotique passé ? En tous cas, moi je n’y aurais pas cru une seule seconde. Pourtant je mesurais néanmoins maintenant tout le chemin que j’avais parcouru. Certains doutaient encore que j’ai pu changer, évoluer. Et je les comprenais très bien au fond de trouver ça difficile à croire puisque je n’y croyais pas moi-même la plupart du temps. Je ne leur en tenais donc pas rigueur. C’était pourtant le cas et les personnes qui comptaient vraiment dans ma vie, elles, en étaient convaincue et c’était le plus important à mes yeux. Evidement, je ne suis pas devenu un ange. Bien au contraire. Je resterais toujours cet homme à l’importante par d’ombre que j’ai toujours été et que je serais probablement toujours. La vie m’a faite ainsi et changé ça c’est presque impossible. Même avec tous les efforts du monde. J’avais fini par l’accepter et c’était ce qui avait apaisé tous mes maux. Je m’améliore et c’est quelque chose dont je suis fière.
Aujourd’hui, comme régulièrement, je passais la journée à la maison. C’était une promesse que j’avais fait à mes fils et je m’y tenais le plus possible même si avec la gestion de mes deux business, je n’avais parfois pas autant de temps que je le souhaiterais à leur accorder. Max faisait son ado et passait plus de temps je ne sais ou qu’avec moi et Alek était encore trop petit mais c’était important pour moi qu’ils voient que j’étais là pour eux, quoi qu’il arrive. Ce n’était pas tout les jours faciles et des obstacles se dressaient et se dresseraient encore sur mon chemin mais, plus sage, je me pensais maintenant capable de les affrontés sans problème, sans partir en vrille comme je l’aurais fait il n’y a encore pas si longtemps. Soudain la sonnette de la porte d’entrer raisonna dans la maison, mettant un terme à cette solitude plutôt bienvenue. N’attendant personne, je me dirigeais vers la porte, lançant mentalement des hypothèses sur qui je trouverais en l’ouvrant. Mes amis se comptaient sur les doigts d’une main …
En ouvrant la porte, je marquais un temps d’arrêt. Chevelure blonde, visage d’ange et pourtant ce n’était celle à qui je pensais. « Charlize ? » Lançais-je, si surpris que je ne pu retenir les expressions sur mon visage. « Qu’est ce que tu fais là ? » Demandais-je avant de glisser une main dans mes cheveux. Je prenais une inspiration. « Désolé … Entres. » Lui intimais-je avant d’ouvrir en plus grand la porte et de m’effacer de son passage.
Dernière édition par Jeremy M. Strauss le Mer 22 Mai 2019 - 12:25, édité 1 fois
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Sujet: Re: hello darkness, my old friend | CHARLIZE Lun 20 Mai 2019 - 15:04
Perdue, voilà ce que j'étais, totalement paumée dans cette vie et dans cette ville que je ne reconnaissais pas. Cela faisait quelques semaines que j'étais revenue, que nous avions posé nos valises, Romy et moi, dans cette grande maison que j'avais tant aimé, avant. Avant de tout quitter pour le voyage de ma vie, celui qui m'avait valu tant de joie et tant de peine. Une pause de près de deux ans dans ma vie pour me consacrer à ma famille, pour s'aimer plus fort, pour croire que tout serait possible et pour la voir se détruire, tous mes rêves de bonheur se déliter devant moi petit à petit jusqu'au point de non retour. Étrangement ce ne fut pas la mort d'Axten le plus douloureux, ni les quelques mois qui s'en suivirent. J'étais entourée, choyée dans un cocon de bienveillance de la part de ma famille Polonaise, durant ces quelques six mois j'ai vécu à l'abri de tout et certainement dans le déni aussi. Alors autant dire que le retour à la réalité, avec mes quatre valises ouvertes dans mon grand salon et ma fille qui ne reconnaissait pas sa maison, cherchant son papa dans toutes les pièces qui portaient encore bien trop de traces de sa présence, m'a envoyé une énorme gifle dans la figure. Depuis je ne dormais plus, incapable de me coucher dans ce grand lit où nous nous étions aimé, j'élisais domicile dans le canapé toutes les nuits et je m'assoupissais dans un sommeil ampli de cauchemars qui me réveillait en sursaut et me laissait insomniaque pour le reste de la nuit, inlassablement, chaque soir. Je pensais à lui, qui me manquait terriblement et à ma fille dont j'étais à présent incapable de m'occuper correctement. Je pensais à mes boutiques qui menaçaient de faire faillite et ma dispute avec Jake. Notre retour à Bowen s'était voulu bénéfique, retrouver notre famille, notre vie et pourtant c'était un enfer pour moi. Aujourd'hui était une nouvelle journée à broyer du noir, moi d'un naturel si pétillant, si enjoué, je n'étais plus que l'ombre de moi-même et j'avais horreur de cette image que mon miroir me renvoyait, cernée, fatiguée, triste. Sans savoir pourquoi je repensais à ma journée d'hier, j'étais dans une boutique, dans le bureau quand j'avais entendu une voix familière s'adresser à la vendeuse. Jeremy, cela faisait bien des années que je ne lui avais plus parlé, j'avais comme oublié son existence alors qu'il avait eu une place importante à une époque. Une époque si lointaine que je n'en gardais que des sensations floues. La vie avait fait de nous des étrangers et pour tout avouer je n'étais pas totalement innocente dans l'histoire. Il était devenu le genre de personne que je voulais éviter, un homme de la nuit, un homme de l'ombre, pas vraiment fréquentable, bien trop différent du jeune Strauss que j'avais connu et que j'aimais fut un temps. Pourtant le souvenir de cette voix et de tout ce qui se rapportait à lui à présent me revenait en tête et surtout une chose, une seule, qui devenait comme une obsession. La rumeur disait qu'il vendait de la drogue, de tout, illégalement bien évidemment. De tout comme des médicaments par exemple et moi j'avais besoin de dormir, de me sentir mieux, d'oublier. J'avais besoin d'aide et aucun médecin ne me donnerait quelque chose d'assez fort sans m'enfermer dans un hôpital. Cette obsession m'avait mené aveuglément jusque chez lui. Sans m'en rendre compte, tel un automate j'avais mis une jolie tenue et peint mon visage d'un maquillage délicat, mes cheveux dorés tombaient autour de mon visage en ondulations douces, j'avais presque l'air joli, si ce n'était la détresse qui se lisait dans mes yeux quand il ouvrit la porte. Un mince sourire dessiné sur mes lèvres j'observait celui qui avait changé, pourtant il avait toujours ces mêmes yeux d'un bleu profond, ce genre de regard qui vous transperce, même s'il était bien plus dur que dans mes souvenirs. Salut ! Il était surpris, il y avait de quoi, j'étais là, devant lui, tel un fantôme du passé qui s'imposait. Tu attendais quelqu'un d'autre... Sûrement pas moi en tout cas. Je cru me faire jeter, claquer la porte au nez, mon orgueil en aurait pris un coup, mon moral également. Pourtant il me laissa entrer. Sans le quitter des yeux je m'avançais, en grande fille consciente d'entrer dans la gueule du loup. Merci. Je te dérange peut-être ? Il était temps d'y penser jeune fille... en même temps je ne savais pas vraiment comment m'y prendre, je n'avais encore jamais fait ça, chercher ma dose.
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Sujet: Re: hello darkness, my old friend | CHARLIZE Dim 26 Mai 2019 - 19:56
La voir aussi soudainement sur le pas de ma porte d'entrer me fit l'effet d'une apparition, d'une hallucination et peut-être d'un bad trip. Cette surprise, cette confusion que j'éprouvais, devait franchement se lire sur mon visage. Quand elle finit par me sourire, quelque chose en moi changea sans que je ne puisse mettre un mot sur ce que c'était. Charlize représentait mon passé. Elle m'avait connue dans différentes phases de ma vie avant de disparaître, trop pure et blanche colombe pour continuer à côtoyer celui que j'étais devenu et si quelqu'un pouvait vraiment se rendre compte des changement que j'avais opéré sur moi, c'était bien elle. Je ne lui en voulais pas d'avoir pris ses distances avec moi quand j'étais devenu la pire version de moi. Cela n'a fait qu'ajouter au dégout de moi-même que je ressentais envers moi-même à cette époque. Elle avait bien fait de partir, je ne méritais clairement pas une amie comme elle à l'époque. " Salut ! " Dit-elle simplement. " Tu attendais quelqu'un d'autre..." Ajouta-t-elle, sur ses gardes, certainement en l'attente de ma réaction, guettant mes gestes, après sa disparition et le fait qu'elle débarque comme ça chez moi un beau jour. " Je n'attendais personne non ... " Dis-je, essayant de reprendre contenance. Je fixais mon regard dans le siens. " Mais je ne me plaindrais pas d'avoir une magnifique femme sur le pas de ma porte. Non, ça jamais. " Lui dis-je, un sourire en coin sur mes lèvres, ne pouvant m'en empêcher pour ne plus être déstabilisé par sa présence dont j'ignorais encore la raison. Malgré ce mélange d'émotion, je m'effaçais pour la laisser entrer. Elle en sembla surprise. Qu'aurais-je pur faire d'autre ? Lui fermer la porte ? M'en prendre à elle pour m'avoir délaisser au moment ou j'avais le plus besoin de quelqu'un pour croire en moi ? J'aurais pu, mais je n'étais plus cet homme-là. Et j'étais aussi un peu curieux. Que faisait-elle là ? Après tout se temps ?
Fermant la porte derrière elle, je l'observais évoluer dans mon environnement. Elle aussi m'observait, rendait le tout un peu étrange. " Merci. Je te dérange peut-être ? " Me demanda t-elle une fois entrer. Je souris devant sa question. " Crois tu que je t'aurais fait entrer si c'était le cas ? " Lui dis-je en esquissant un sourire et en la dépassant, la frôlant pour la conduire jusqu'au salon. " Tu ne me déranges pas. " Une fois au salon, je me retournais vers elle et la regardais. " Mais j'aimerais néanmoins savoir ce qui t'amène ? Je ne pense pas me tromper en avançant que tu n'es pas simplement là pour voir un vieil ami ... N'Est-ce pas ? " La confrontais-je en ne la quittant pas des yeux. " Installe-toi. Je peux t'offrir quelque chose ? " Lui demandais-je alors que je me servais à moi-même un verre d'un liquide ambré qui était lui aussi un vieil ami.
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Sujet: Re: hello darkness, my old friend | CHARLIZE Mar 18 Juin 2019 - 16:07
Je ne pouvais pas dire que je connaissais l’homme à qui je faisais face. Il était pour moi un parfait étranger. Avec son regard perçant fixé sur moi comme s’il cherchait à sonder mon âme et cette attitude presque désinvolte qui offraient un mélange contrasté ajoutant à mon embarra, je n’arrivais pas à savoir s’il était dérangé par ma présence ou s’il n’en avait simplement rien à faire. Heureusement que je pouvais reconnaître sa surprise, celle qui allait le pousser à m’inviter à entrer, trop curieux de savoir ce qui m’avait poussé à frapper à sa porte. Mais pour tout le reste, mis à part un nom, un visage qui n’avait pas tellement changé et des souvenirs fanés, j’avais affaire à un total inconnu et ce n’était pas simple pour le genre de demande que j’avais à lui faire. Pourtant j’aurais pu me comporter le plus naturellement du monde, lui demander ce qu’il avait à me refiler, payer et repartir, point. Ce n’était néanmoins pas dans mes habitudes et ce genre de requête n’avait rien de naturel pour moi. L’espace d’une seconde je retrouvais par surprise le Jeremy de mes souvenirs, charmeur, qui n’hésita pas une seconde à me complimenter, de cette façon il retrouvait tout son panache et moi, rougissante, je baissais les yeux pour fixer le bout de mes chaussures en souriant à demi. Les compliments de ce genre faisaient parti de son vocabulaire, je n’avais pas à m’en formaliser réellement, mais ce n’était jamais désagréable d’entre ce genre de mots de la part d’un homme comme lui. Lui qui était doté d’un charme qui ne m’avait jamais laissé totalement insensible et qui semblait en gagner d’année en année. Sur ces belles paroles il me laissa donc entrer et un frisson me parcouru lorsqu’il referma sa lourde porte derrière moi, comme la sensation que je ne pouvais plus faire machine arrière. De sa voix bien plus assurée que la mienne, Strauss confirma que je ne le dérangeais pas, avant de passer devant moi non sans me frôler au passage. Nouveau frisson, intérieurement je paniquais, autant que j’étais impressionnée par sa prestance, il imposait quelque chose que je ne définissais pas, un respect peut-être, sûrement un peu d’effroi et le tout se traduisait chez moi par la sensation de me sentir toute petite et pas à ma place. Même si j’aimais le regard qu’il posait sur moi, ce sentiment d’être regardée comme une femme, ce qui ne m’était plus arrivé depuis un moment, à moins que je ne le remarquais plus, depuis Axten. Je ris, un peu trop nerveusement. C’est vrai, le coup de la visite amicale ça ne fonctionnerait pas alors ? En même temps pour qui m’aurait-il prise, depuis toutes ces années, après lui avoir tourné le dos, de quel droit aurais-je pu venir lui demander de ses nouvelles et me croire légitime ? Le liquide qu’il versait dans son verre avait tout d’un scotch, d’un whisky ou d’un rhum bien trop fort pour moi. J’avais l’habitude d’un verre de vin ou de champagne, un martini peut-être, tout au plus. Néanmoins ce soir j’avais comme l’intuition que quelque chose de fort ne serait pas de trop pour dépasser ma trouille. La même chose ce sera parfait, merci. Alcool plus médicaments, je la voyais déjà se profiler, la parfaite nuit de sommeil après cette soirée. Tout va bien pour toi Jeremy ? Sa maison semblait témoigner d'une certaine réussite mais ce n'était que la coquille, moi aussi j'avais une belle maison, ça ne faisait pas tout.
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Sujet: Re: hello darkness, my old friend | CHARLIZE Mar 2 Juil 2019 - 15:16
J’observais la jeune femme, un sentiment étrange dans les yeux et dans le cœur. Elle avait tellement compté à un moment de ma vie que de voir les étrangers que nous étions devenus l’un pour l’autre me laisser un gout amer même si j’imagine que je ne pouvais m’en prendre qu’à moi pour ça. Elle m’avait délaissé, c’est vrai et je ne l’oubliais pas, mais lui avais-je donner le choix à l’époque ? J’en doutais. La rancœur était là, mais Charlize avait simplement fait ce qu’elle pensait être le mieux pour elle et l’homme que j’étais aujourd’hui ne pouvait pas lui en vouloir pour ça. J’étais néanmoins surpris de sa visite après toutes ses années. « C’est vrai, le coup de la visite amicale ça ne fonctionnerait pas alors ? » Me demanda-t-elle, souriante mais nerveuse. « Il y a eu une époque où cela aurait suffi, oui… » Avouais-je, honnête. « Ça ne m’empêche pas d’être … D’apprécier ta visite. » Assurais-je même si tout était encore confus dans ma tête. Ce débarquement me perturbant plus que je ne le laissais paraitre, la voir faisant ressortir de vieux souvenirs que j’avais enfermé depuis longtemps. Me comportant en hôte exemplaire pour le fantôme du passé qu’était Charlize, je lui proposais un verre alors que je m’en servais. « La même chose ce sera parfait, merci. » Je la regardais, en silence, la bouteille en l’air. Cela ne dura que quelques secondes. Je souris, amusé, avant de sortir un autre verre et de remplir du même liquide présent dans le miens. Je reposais la bouteille, la refermer et tendis son verre à la jeune femme. Je fis ensuite tinter mon verre contre le siens avant de prendre une gorgée, ma gorge me brulant délicieusement à mesure que l’alcool glissé. « Tout va bien pour toi Jeremy ? » M’interrogea-t-elle une fois servit. Je glissais ma main libre dans mes cheveux, un sourire en coin sur mes lèvres. « ‘Bien’ est un grand mot … Je n’ai jamais eu l’impression d’aller bien de toute ma vie. Enfin à part à quelque reprise. On peut dire que oui, ça va plutôt bien. » Avouais-je en haussant les épaules. J’étais tellement peu habitué à ce qu’on s’intéresse à moi que j’ignorais quoi faire. « J’ai eu de pire période, c’est sûr. » Concédais-je. Elle avait ratée pas mal de chose de ma vie. Souvent des choses plus douloureuses qu’heureuses. Des périodes où j’aurais eu besoin d’elle, de quelqu’un à mes côtés même si je repoussais tout le monde. Je la regardais ensuite. « Et toi ? Qu’est-ce qu’il se passe Charlize ? » Lui demandais-je en vrillant mes yeux dans les siens. J’avais beaux ne plus vraiment la connaitre, au fond, je savais néanmoins qu’elle ne serait pas ici sans une bonne raison. Un étrange pressentiment courait dans mon esprit. Tout été trop lisse et ce n’était pas elle. Pas dans mes souvenirs. J’allais vers le canapé, que je débarrassais de quelques jouets de mon fils. « Installe-toi. » Lui intimais-je. « A moins que tu n’ai pas l’intention de rester ? » Poursuivis-je, l’observant. Quand elle m’eut rejoint, je lui fis face. « Parle-moi, beauté. »
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Sujet: Re: hello darkness, my old friend | CHARLIZE Sam 6 Juil 2019 - 23:23
Jamais je n’avais vraiment su définir ce qu’il y avait eu entre Jeremy et moi, nous étions amis, nous nous connaissions depuis toujours. Et puis je m’étais éloignée de lui, quand j’avais jugé qu’il n’était plus une personne assez fréquentable pour moi. C’était cruel c’était idiot, mais j’étais jeune, j’ai fait quelques erreurs dans sa vie et c’était l’une d’elles, assurément. Aujourd’hui je débarquais, la bouche en cœur, avec une faveur à lui demander, pensant presque qu’il aurait oublié comment je l’avais laissé tomber à une période où il avait eu besoin de ma présence. Il me répondit gentiment, poliment même, mais les mots étaient dits, il se méfiait, il n’était pas dupe et il avait raison. La j’hochais alors la tête en signe que j’avais compris, mais ce n’est pas pour autant que je lui donnais la raison de sa visite. Juste parce que je ne savais pas réellement quoi lui dire, je ne savais pas vraiment pourquoi j’étais là, face à lui, pour des médicaments, certes, mais en laissant mon regard se perdre dans celui, interrogateur de Strauss, je comprenais que je cherchais peut-être plus que ça. Probablement une bouée à laquelle me raccrocher alors que j’avais l’impression de me noyer depuis trop longtemps. C'était étrange de me dire que j’avais inconsciemment pensé à lui. Je tentais de donner le change, de paraître assurée, en le suivant sur la boisson, je pensais que ça fonctionnait, jusqu’à ce qu’il affiche ce petit sourire presque moqueur, je n’étais pas du tout crédible et j'eus envie de me terrer à l’intérieur du canapé. Mais qu’est-ce que je foutais là ? Une gorgée de poison et je ne pus retenir une légère grimace, de toute façon il avait compris que ce n’était pas tellement mon truc, l’alcool me brûla littéralement la gorge, c’était infect, infâme et je compris pourquoi je n’en buvais jamais, il s’en fallu de peu pour que j’ai une quinte de toux mais je réussi à rester digne, du moins je crois. Il devais me prendre pour une cruche, le contraire était impossible. Pourtant je n’arrivais pas à déchiffrer son regard, celui qui ne me lâchait pas, tellement impassible, hypnotique, dérangeant même. Je me souvins de ce regard, il l’avait toujours eu, peut-être pas tant travaillé quand il était plus jeune, à l’époque il ne savait probablement pas encore comment en jouer, mais il était capable de vous faire passer pour la personne la plus importante au monde et vous pétrifier en même temps, c’était particulier, peut-être étais-je la seule à penser ça, mais ça m’avait toujours impressionné à vrai dire. Je réussis finalement à articuler quelque chose, une question bateau, facile, pour donner l’impression que je maîtrisais encore un minimum la situation. Sa réponse était étrangement honnête, triste, il ne chercha pas à me mentir, ne cachant rien de ce mal-être qui le bouffait depuis toujours. L’impression de ne jamais être à la bonne place… Je répondais presque pour moi-même. Non pas que je le comprenne totalement, je ne pouvais pas dire ça, je savais si peu de choses de sa vie. Et moi j’avais toujours eu la chance de me sentir heureuse, jusque là. Mais je connaissais à présent cette sensation désagréable. Tu as l’air… bien, oui. C’était facile de dire ça alors que j’avais l’impression d’être une épave. Je l’observais débarrasser le canapé des jouets d’enfant, un sourire se dessina sur mon visage, je connaissais ça aussi, le joyeux désordre et l’impression de ne plus jamais avoir une maison rangée. Je n’entendais pourtant aucun rire d’enfant, aucun pleure non plus, la maison était silencieuse, mais il était tard, peut-être que son fils était couché, à ce moment là j’eus l’impression de déranger. Peut-être que ce n’est pas une heure convenable pour passer. Ma fille… elle est chez mes parents. Je ne savais pas pourquoi je ressentis le besoin de le préciser, il ne savait probablement pas que j’étais maman. Son regard toujours sur moi m’intimait de rester, je le suivis sur le canapé, non sans avaler une grosse gorgée d’alcool, qui me donna du courage. J’haussais les épaules en baissant les yeux. Je ne sais pas quoi dire. Je ne pensais pas que ce serait si difficile Jeremy. Difficile d’avouer que j’avais besoin d’aide, difficile de frapper à sa porte. Difficile de revenir à Bowen. Et difficile aussi de détacher mon regard du sien qui était d’un étrange réconfort, tout comme sa voix chaude qui me donnait envie de lui parler, à lui et à personne d’autre. Je crois que je perds pieds… je suis si… épuisée. Je levais les yeux en l’air avant de terminer mon verre d’une traite. C’est idiot, je ne suis pas venu là pour que tu m’écoutes me plaindre. J’voulais juste. Tu as des médicaments, pour dormir, quelque chose de fort ? Voilà, c’était dit, j’avais osé, sûrement que le verre avait aidé, à présent je le fixais les yeux brillants, espérant qu’il ne me prenne pas pour une folle.
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Sujet: Re: hello darkness, my old friend | CHARLIZE Lun 5 Aoû 2019 - 13:22
« L’impression de ne jamais être à la bonne place… » Répondit-elle presque à ma place, avec une compréhension qui me surprit. Charlize n’était pas quelqu’un de mauvais, et ne l’avait jamais été, mais elle m’avait blessée en s’éloignant de moi alors même que j’avais le plus besoin d’elle, besoin qu’on me rassure. Voir aujourd’hui de la compréhension dans son regard, dans ses mots, me laisser perplexe. Je hochais la tête. « Oui … Pas à la bonne place ou le sentiment qu’aucune place ne sera jamais pour nous, par ce que trop différent … » Ajoutais-je, me rappelant l’enfant perdu et seul que j’avais été. Mais je ne pouvais pas nier que les chose s’étaient arrangées dernièrement. Mais, prudent comme toujours, je ne tenais rien de tout ça acquis. Cela serait être idiot et j’étais beaucoup de chose mais ça non. « Tu as l’air… bien, oui. » J’esquissais un sourire qui voulait tout dire. « J’en profite. Qui sait combien de temps cela va durer ? Je n’ai jamais eu beaucoup de chance dans la vie. » Dis-je, amusé.
Je m’interrogeais sur la raison de sa présence ici. Elle semblait … étrange. Je sais bien que je ne pouvais pas dire que je la connaissais, plus maintenant, mais quand même, quelque chose clochait et rien ne me ferait changer d’avis. Je débarrassais les jouet d’Alek du canapé pour faire de la place. « Peut-être que ce n’est pas une heure convenable pour passer. Ma fille… elle est chez mes parents. » Me dit-elle. Je tournais le regard vers elle. « Ta fille ? … » Répétais-je en la regardant. Un signe de plus de tout ce temps qui nous séparait maintenant et que peut-être jamais ne s’effacerait même si une part de moi l’espérer, désireux de retrouver une personne qui compte. Elles étaient si peu nombreuses … « Ne sois pas bête … Mon fils dort, mais la maison est grande. Tu ne me déranges pas. Tu es venue jusqu’ici Charlize, cela doit bien vouloir dire quelque chose. » Dis-je en la fixant avant de m’asseoir en lui ordonnant presque, de s’asseoir et de me parler.
Elle prit une grande gorgée du verre que je lui avais servi et vint ensuite me rejoindre. « Je ne sais pas quoi dire. Je ne pensais pas que ce serait si difficile Jeremy. » Je la regardais et hochais la tête, compréhensif. « Je comprends, mais, quoi qu’il se passe, tu as fais le plus difficile non ? Tu t’es rendu dans la gueule du loup. » Avouais-je en la regardant avec un léger sourire aux coins des lèvres. « Je crois que je perds pieds… je suis si… épuisée. » Dit-elle, me glaçant le sang avant de finir son verre. « C’est idiot, je ne suis pas venu là pour que tu m’écoutes me plaindre. J’voulais juste. Tu as des médicaments, pour dormir, quelque chose de fort ? » Ses paroles eurent l’effet de dizaine de coup de poignard dans le ventre. Je fronçais les sourcils, n’en revenant pas d’entendre ce genre de demande venant de sa part. Comme si le monde ne tournait plus rond … Il fallait bien ça pour que Charlize en vienne à me demander que je la fournisse. Je finissais moi aussi mon verre, sous le choc. Les secondes passèrent alors que je la fixais, oscillant entre colère et inquiétude. « Putain Charlize, qu’est-ce que tu fou ? Tu veux te défoncer maintenant ? » L’acculais-je, sachant que ce n’était pas la bonne solution mais ne pouvant m’en empêcher. « Qu’est ce qui se passe au juste ? J’ai surement ce que tu demandes mais compte pas sur moi pour te donner quoi que ce soit sans que tu ne m’en dises plus. » Lui assurais-je. Je n’en revenais pas de vivre ça. C’était le monde à l’envers.
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Sujet: Re: hello darkness, my old friend | CHARLIZE Lun 12 Aoû 2019 - 23:29
Les paroles de Jeremy me glaçaient le sang, elles me clouaient sur place tellement j’avais cette impression de les comprendre, de trop bien les comprendre pour être honnête. Le vertige de ma solitude actuelle, du trou béant qui s’ouvrait chaque jour un peu plus sous mes pieds m'effrayait. J’avais cru pouvoir m’en sortir, j’avais cru m’être préparée à la mort d’Axten, celle-ci avait été orchestrée, organisée, ce n’était pas arrivé brutalement du jour au lendemain, j’avais tenu sa main jusqu’au bout, jusqu’au dernier souffle rendu et croyez bien que ce ça n’avait pas été long parce qu’il ne s’était pas battu. A force de lutter durant des mois contre cette foutue maladie il avait juste laissé faire les médicaments et il s’était éteint, silencieusement. Il ne s’était pas battu, dans tous mes cauchemars, dans mes insomnies, je revoyais son visage presque serein. Parfois il me faisait du bien, il m'apaisait, parfois j’avais envie de le gifler, ce visage d’ange qui s’offrait au ciel. Il avait cessé de se battre pour sa vie et pour les notre, à Romy et moi, comme si nous n’étions plus suffisantes face à la peine ressentie… c’était cruel, souvent je me disais que je lui en voulais et puis je m’en voulais davantage à moi de penser de cette façon. C’était un cercle vicieux, j’étais un putain de serpent qui se mordait la queue. Et je broyais du noir. Je ne m’en sortais pas sans lui, je n’avais quasiment connu que lui, il était, je le disais en grande romantique et je le pensais sincèrement, l’amour de ma vie. Mais je n’avais que trente-deux ans quand il était mort alors que je prévoyais de passer ma vie entière avec cet amour là. Alors je ne savais pas faire, j’étais incapable d’avancer sans lui, pas après qu’il m’ait quitté une seconde fois et de la pire des façons. Sans ce pilier j’avais l’impression de ne plus jamais être à ma place et je comprenais enfin Strauss, après l’avoir évité durant des années. Il m’avait fallu être tombée aussi bas que lui pour enfin revenir vers lui et je n’en étais pas fière, croyez-le. Pour toute réponse je lui souris doucement, après tout je ne connaissais de lui que ce qu’il avait bien voulu me dire, même à l’époque. Gênée une nouvelle fois de m’introduire chez lui à cette heure sans savoir si je dérangeais vraiment ou non, c’est maladroitement que je mentionnais Romy et le regard qu’il me lança en dit long, il ne savait pas. Romy, c’est son prénom. Elle a trois ans. Un sourire léger et empreint d'une douceur folle se dessina sur mes lèvres, cette enfant était ma bouée de sauvetage, mon seul phare dans tout cet enfer, elle était mon sang et la seule qui me donne encore envie de me lever le matin. Il m’impressionna à nouveau avec la façon dont il m’invita à m’installer près de lui, ça n’avait rien d’une invitation d’ailleurs, dans sa bouche c’était presque un ordre. A partir de là je bafouillais, je devenais incohérente et les doses d’alcool que j’avalais n’aidaient sûrement pas à ce que je sois claire, même si elles me donnaient le courage nécessaire à ce que j’arrive enfin à parler, à lui donner les raisons de ma présence. Et quand enfin je réussis tout bascula, Le Jeremy un brin charmeur, celui qui m’offrait une oreille attentive n’était plus. Il posa sur moi un regard outré, glaçant, j’eus l’impression qu’il me jugeait et c’était probablement le pire dans tout ce cauchemar. Piquée à vif je me relevais vivement du canapé et me dirigeais d’un pas décidé vers la lourde porte de sa maison. Laisse tomber. Je savais que c’était une mauvaise idée. J’trouverais une autre solution… Je m’arrêtais net et fis volte-face vers l’homme qui me suivait de près. Je te faisais confiance, il n’y avait qu’à toi que je pouvais demander ça parce que je ne donne pas dans ce genre de saloperie. Mais des dealers y’en a tout un tas, quitte à avaler de la merde, de toute façon qu’est ce que t’en as à faire. On est des étrangers l’un pour l’autre aujourd’hui. Il m’avait blessé, je le giflais à mon tour, pas par le geste, mais par mes mots qui lui iraient droit au cœur. Je sombrais un peu plus, comme si ce trou noir n’avait aucun fond, rien qui puisse arrêter ma chute.
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Sujet: Re: hello darkness, my old friend | CHARLIZE Mar 13 Aoû 2019 - 18:56
Etre en face d'elle était bizarre, à la fois d'une bonne et d'une mauvaise façon. D'une bonne par ce qu'elle était ma plus veille amie, que la retrouver était agréable même si elle ne devait pas être là par hasard. D'une mauvaise façon par ce qu'elle me rappelait celui que j'étais, celui qu'elle avait quitter, abandonner à son sort peu reluisant. Elle laisse échapper qu'elle a une fille et je me rend compte encore plus vivement à quel point le temps à passer et combien les choses ont changés. " Romy, c’est son prénom. Elle a trois ans. " M'explique t-elle avec le ton et le regard que seule une femme, une mère peu avoir en parlant de son enfant. J'esquissais un sourire, heureux qu'elle connaisse le bonheur d'être mère, d'avoir une raison de vivre dès plus puissante. " Je suis content pour toi. Elle a de la chance de t'avoir. " Soufflais-je, sincère. Malgré tout le ressentiment que j'avais à son égard, je n'oublierais pourtant pas qu'elle avait compté à mes yeux, qu'elle continuait de compter même sans que je ne m'en rende compte avant de le voir en face de moi.
Pourtant, je sens que quelque chose ne va pas, qu'elle ne me dit pas tout. Je l'invite à s'assoir, un verre à la main, lui intimant de me parler. Et elle le fait. Et ses mots, les paroles sortant de sa bouche me glace. Pas elle ... Non pas elle. Sous le choc, l'inquiétude et l'incompréhension, je réagis vivement et pas comme je l'aurais voulu. Je n'en reviens simplement pas de ce qu'elle me demande. La fournir ? Pour qu'elle ruine sa vie ? Impossible ... Ma vive réaction entraine la sienne. Elle se lève du canapé, se dirigeant vivement vers la porte d'entrer. " Laisse tomber. Je savais que c’était une mauvaise idée. J’trouverais une autre solution… " Lâche t-elle. Je la suis, le coeur affolé en imaginant ce qu'elle pourrait faire dans son état. A cette instant, elle n'avait plus rien de celle que j'avais connue. " Charlize, attend ! " Lançais-je, derrière elle. Elle fait volte-face. C'était une femme brisée que me faisait maintenant face. " Je te faisais confiance, il n’y avait qu’à toi que je pouvais demander ça parce que je ne donne pas dans ce genre de saloperie. Mais des dealers y’en a tout un tas, quitte à avaler de la merde, de toute façon qu’est ce que t’en as à faire. On est des étrangers l’un pour l’autre aujourd’hui. " J'inspire vivement, accusant le coup.
Ses paroles sont autant de coup de couteau que je mérite probablement. Mon sang boue dans mes veines. " Charlize, reste là. Ecoute moi !... " M'emportais-je en attrapant son bras, l'empêchant de partir sans pour autant lui faire mal. " Ne t'en vas pas. Pas comme ça. Je ... " Commençais-je, le nerf à fleur de peau. " Je suis désolé. Je n'aurais pas du réagir comme ça. " Commençais-je en essayant de faire revenir le calme. " C'est simplement que je ne connais que trop bien la voie que tu veux emprunter et ça ne finit jamais bien Char' ... Jamais, tu m'entends ? Et toi, plus que quiconque, j'avais espéré que jamais ça ne t'arrive. " Avouais-je, le souffle me manquant à la fin de ma tirade. Je vrillais mon regard dans le siens. " Que t'es t-il arrivé ? " Soufflais-je en venant glisser ma main sur sa joue de porcelaine.
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Sujet: Re: hello darkness, my old friend | CHARLIZE Mar 3 Sep 2019 - 17:26
Je doutais fortement aujourd’hui que Romy ait de la chance de m’avoir comme maman. A l’époque où elle avait été conçue et les premières années de sa vie j’avais tout fait pour qu’elle soit l’enfant la plus heureuse et la plus épanouie au monde. J’étais l’une de ces mamans modèles qui allaient avec brio sa vie de femme active et de famille auprès de sa fille et son mari, j’étais toujours là pour cajoler, pour soigner les bobos et les chagrins, je redoublais d’imagination pour que ma fille ne manque de rien et soit heureuse, j’étais une superwoman et j’en étais fière. Mais à présent ne j’étais plus que l’ombre de cette femme si forte, ma fille restait l’unique bouée qui m’empêchait de sombrer et même si je l’aimais plus que tout je perdais parfois ce courage inépuisable à l’époque. Je la laissais jouer seule pour parfois m’enfermer dans ma chambre pour pleurer lorsque je n’en pouvais plus. J’étais loin d’être fière de celle que j’étais devenue, pire, j’avais honte pour mon enfant, honte d’être sa mère et de ne plus être capable d’assumer. Même si tout le monde pensait le contraire. Un merci timide sortit de mes lèvres mais je ne méritais pas les compliments de Jeremy. Et tout d’un coup tout s’emballa, il m’avait demandé de m’ouvrir à lui, de lui dire pourquoi j’étais venu jusqu’ici, il fallait bien que ça arrive, je le savais. Mais j’étais maladroite, je ne savais pas comment le dire ni comment le convaincre sans l’affoler. Alors dans ma panique intérieur j’avais tout sorti, ma détresse, ma fatigue, quelques mots simplement mais qui traduisaient à quel point j’étais désespérée pour me montrer dans cet état face à lui, bien loin de la Charlize parfaite en apparence que je servais à tout le monde. Et face à sa réaction bien trop violente je me brisais en mille morceaux. Il ne m’avait fallu que ça pour que je finisse plus bas que terre, j’étais déjà bien bas mais à présent je glissais dans les limbes. Si lui refusait de me donner son aide alors j’étais foutue. Ma réaction ne se fit pas attendre, je décidais de quitter sa maison sans me faire prier, il venait de me rejeter de toute façon alors je ne comptais pas attendre qu’il me fasse la morale en prime, j’avais assez à faire avec ma propre conscience. Il tenta de me retenir et pour toute réponse je lui crachais au visage, c’était ma peine qui parlait, j’étais injuste, il ne méritait pas tant de dédain. Son regard me fusillait, j’avais visé juste, pile là où ça faisait mal et malgré moi j’appréciais de le voir déguster, au moins je n’étais pas la seule à être blessée, comme s’il n’en avait pas déjà eu assez. Je cherchais des yeux la poignée de la porte d’entrée pour la saisir quand je sentis la pression de sa main sur mon bras qui me força à me retourner. Il ne me faisait pas mal pourtant en me trouvant face à lui je grimaçait. Lâche-moi ! J’écoutais ses mots qui se voulaient plus doux, qui cherchaient à m’apaiser pourtant ils me faisaient mal, parce que même dans son regard à lui et dans ses paroles je reconnaissais la déception, la parfaite petite Charlize n’était finalement pas si droite, je tombais de mon piédestal et pas que pour lui, petit à petit je lisais ce genre de déception chez tous ceux qui m’entouraient, ma famille, mes amis. Et un jour je le lirais dans les yeux de ma fille. Je ne suis pas meilleure que les autres Jer’... Même si j’avais longtemps tout fait pour qu’on le croit. Petit à petit le verni craquait et en dessous tout pourrissait doucement. Son regard sur moi qui me réchauffait par sa bienveillance, il s’inquiétait, je le voyais. Moi qui avais cru ne trouver qu’un vieil ami qui aurait peut-être été amusé que je vienne jusque chez lui pour lui demander des pilules magiques, moi qui pensais qu’il n’en avait rien à faire de moi, après tout ce temps, je me trompais visiblement. Et cette attention me touchait, autant qu’elle me brisait. Si habituellement je faisais bonne figure en me disant que les gens savaient, ils connaissaient mon histoire et celle, tragique, d’Axten, Bowen était une petite ville, les nouvelles allaient vite. Visiblement Strauss était le seul à ne pas savoir, j’aurais préféré qu’il sache, je n’avais pas envie de lui dire. J’eus un infime mouvement de recule en voyant sa main s’approcher de mon visage mais finalement j’accueillais cette caresse en fermant les yeux. Sa main n’était pas douce mais elle me fit un bien fou. Une larme roula sur ma joue et je me maudissais de ne pas avoir été assez forte pour la retenir. Ouvrant mes grands yeux brillants pour le fixer j'esquissais un demi sourire triste. Mon mari est mort. Et j’ai l’impression d’être morte avec lui.
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Sujet: Re: hello darkness, my old friend | CHARLIZE Lun 14 Oct 2019 - 16:16
Cette conversassion était vraiment difficile. Toute la situation était difficile. Depuis qu'elle avait franchit les portes de ma maison, j'étais sur des chardons ardent et cela venait de s'envenimait un peu plus. Je sentais Charlize au bord du précipice et je n'aimais pas ça. C'en était même douloureux alors qu'elle avait autant compter pour moi. Certe aujourd'hui, plus rien n'était comme avant, tout avait changer et j'ignorais comment tout ça allait finir. Après que le ton soit monter, elle se rua vers la porte d'entrer. Bouillonnant, je me lançais à sa suite et l'attraper par le bras pour la retenir. Elle se retourna et me fit face, le visage marquait par les émotions. " Lâche-moi ! " Lâche t-elle, remonté en me fusillant du regard. Je la relâchais et essayait d'apaiser les choses comme je le pouvais. Elle allait mal et malgré tout, il était hors de question pour moi que je la laisse repartir dans cet état-là. Je ne me le pardonnerais pas. Je ne pouvais qu'être inquiet pour elle. Je ne connaissais que trop bien l'état dans lequel elle était. Je n'en connaissais pas les raisons, mais, elle plus que personne, j'avais espérer que jamais elle ne vive ça, qu'elle soit heureuse toute sa vie. Savoir que ce n'était pas le cas me crevait le coeur. D'autant que je me rendais compte que je n'avais pas pu être là pour elle et ça m'attrister énormément. " Je ne suis pas meilleure que les autres Jer’... " Dit-elle, semblant résignée. Je respirais mieux maintenant que les tensions étaient légèrement redescendus. Je soupirais. " Je sais bien et personne ne s'attend à ce que tu le sois ! Je ... C'est juste que je suis impuissant face à ta douleur et quelque part je me sens coupable de ne pas avoir été là pour t'aider avant que tu n'en arrives là. " Avouais-je simplement, vibrant de sincérité. Elle ne méritait pas de souffrir autant. Pas elle.
Je voulais l'aider, l'apaiser même si j'étais probablement la dernière des personne bien placé pour ça. Je m'approchais, frôler sa joue, demandant ce qu'il s'était passer pour qu'elle en arrive là. " Mon mari est mort. Et j’ai l’impression d’être morte avec lui." Avoua t-elle en ouvrant ses yeux et en les plongeant dans les miens. Je fermais les yeux quelques secondes, directement replonger dans les mois les plus difficiles de toutes ma vie. Mon coeur saigne de nouveau. Pour elle. Pour moi. Mon front se pose sur le siens. " Je suis tellement désolé ... " Soufflais-je en me reculant, fébrile. Je flirtais dangereusement avec la limite de ce que je pouvais supporter mais je ne pouvais l'abandonner, pas cette fois. " Je ... Moi aussi j'ai perdue quelqu'un ... La mère de mon plus jeune fils. Elle ... Elle est morte lors de l'accouchement. " Lançais-je, presque froidement, détaché alors qu'on font de moi c'était un gros merdier. " Alors je ne peux que comprendre ce que tu ressens. Quand je l'ai perdue ... Je n'étais plus moi-même non plus. Elle m'avait aidé à changer, à évoluer. Tu aurais été fière de moi, j'te jure. Alors quand je l'ai perdue, tout s'est envoler et je suis redevenu celui que j'étais. J'ai fais de gros efforts pour m'en sortir, pour mes enfants. mais je vais pas te mentir, c'est un combat quotidien... " Commençais-je à lui expliquer, à lui racontait mes failles et mes faiblesses. Ce que je ne faisais que rarement. Ëtre vulnérable n'était clairement pas quelques choses que j'appréciais et ça ne datait pas d'hier. Je glissais une main dans mes cheveux. "Mais tu peux t'en sortir, relever la tête. Ca ne sera pas facile mais je suis là, et tu as ton enfant. Tu peux y arriver avec du temps et même si tu penses actuellement que c'est impossible. " Lui dis-je d'un ton assurée.
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Sujet: Re: hello darkness, my old friend | CHARLIZE Dim 20 Oct 2019 - 23:09
En frappant à cette porte j’avais espéré acheter un peu de quoi me soulager, auprès d’une personne de confiance qui ne poserait pas de questions, auprès d’un vieil ami qui n’en avait probablement plus grand chose à faire de moi, puisque l’on ne se fréquentait plus depuis bien trop longtemps. Mais il fallait croire que tous mes plans allaient de travers en ce moment. Strauss avait pour réputation d’être un homme froid, détaché, de ne penser qu’à son business sans aucun état d’âme, c’était cet homme là que j’étais venu chercher ce soir. Et pourtant je m’étais vite retrouvée face au garçon que j’avais connu plus jeune, celui bien plus attentionné que ce qu’on pensait, celui qui vous écoutait et qui se sentait concerté. Celui que j’appréciais et je n’étais pas préparée à ça. Quand je finis par enfin lui donner la raison de ma venue jusqu’ici, loin d’une visite de courtoisie, donc, mais plutôt un besoin inavouable de me sentir mieux et vite, je déclenchais une colère en lui que je ne lui connaissais plus. Il était sanguin, Jeremy, mais je ne pensais pas qu’il serait si furieux comme si je l’avais réellement déçu. Et je l’avais déçu, même après tant d’années, ça se lisait dans son regard trop expressif, dans toutes les expressions de son visage qui se crispait sous la colère. Alors il me renvoyait à ma propre honte, à mon incapacité à gérer la situation, à mes échecs qui semblaient être légion en ce moment. Je ne m’en sortais pas, je prenais l’eau, pire, je coulais, totalement au fond du trou. Sa tentative de me rattraper par le bras me fit l’effet d’une brûlure, il aurait pu me laisser partir, seule, humiliée mais encore digne, pourtant il me retenait et moi je fulminais, nous étions tous les deux remontés, se défiant presque du regard, simplement parce qu’on était incapable de réagir de façon raisonnée face à cette situation qui nous dépassait chacun différemment. Légèrement radoucie, grâce à ses paroles, à son ton encore ferme mais qui se voulait plus doux, je finis par lâcher que je n’étais pas meilleure que d’autres. J’avais longtemps tout faire pour ne décevoir personne et j’avais eu cette chance que le destin allait dans mon sens, j’avais réussi dans mes études puis professionnellement, j’étais une femme cheffe d’une entreprise florissante, j’étais heureuse en couple, toujours très souriante, prête à aider n’importe qui, investit dans diverses associations, de bon conseil, à l’écoute. J’étais ce genre de fille qui agaçait les autres avec mes cheveux parfaitement coiffés et mes tenues tirées à quatre épingles, un peu trop BCBG, un peu trop coincée et pour couronner le tout, les avis des jalouses je n’en avais rien à faire. Aujourd’hui elles pouvaient rires, ces dindes qui me détestaient, je n’étais plus que l’ombre de moi-même, je me maquillais bien moins, je me moquais presque de ce qui m’habillait, mes cheveux étaient généralement relevés en coiffures informes et plus que tout, j’avais perdu mon sourire. Penchant ma tête de côté et gratifiant Jeremy d’une moue attendrit par son aveux, j’étais touchée qu’il se sente coupable, même s’il n’avait aucune raison de l’être. Je finis par lui offrir un rictus qui s'apparenterait à un sourire avant d’ouvrir la bouche. Tu n’as pas à t’en vouloir, je te jure, personne ne pouvait rien pour moi. Et puis j’ai été la première à me détourner de toi… Je n’étais pas meilleure que lui, même pire, et si lui s’en voulait, je ne me sentais pas mieux, loin de là. Sa main sur ma joue m’invita à me confier à lui une nouvelle fois. J’avais peur qu’il me juge, qu’il ne comprenne pas, je redoutais sa réactions mais je ne m’attendais pas à celle là, à son front qui se posa contre le mien, à son visage si près du mien et nous souffles courts qui se mêlaient. Il semblait bouleversé par mon aveux et moi je ne comprenais pas pourquoi ça le touchait tant. Il finit par se reculer en me paraissant sincèrement désolé et moi je le fixais en cherchant à comprendre. Quand enfin il s’expliqua et ce fut à moi de couler sur lui un regard compatissant. Je suis désolée, Jer… avais-je répondu dans un souffle. On était visiblement tous les deux dans la même galère et à en juger des jouets que j’avais vu dans son salon, son fils ne devait pas être bien vieux, peut-être le même âge que Romy. Son enfant était orphelin et lui souffrait de la perte de cette femme, la vie était injuste et nous étions ses pantins. Malgré moi je laissais échapper un mince sourire Strauss me certifia que j’aurais été fière de lui en le voyant meilleur grâce à la mère de son fils. Je me redressais doucement en baissant les yeux. Je n’ai toujours connu que le Jeremy fréquentable… c’est quand on a commencé à parler de toi que j’ai coupé les ponts… avant de ne plus te reconnaître. Je n’étais pas fière de cet aveu, mais il était véridique, quand les rumeurs ont commencé à circuler sur mon vieil ami j’ai préféré ne plus le fréquenter, fuir plutôt que de me rendre compte par moi-même si les rumeurs étaient fondées ou non. Mais la vérité c’était qu’il avait toujours été charmant avec moi, jamais il ne m’avait fait de mal, de près ou de loin. Il continuait à se confier et j’étais touchée qu’il le fasse, lui qui était d’ordinaire si froid, impassible, lui qui ne montrait que rarement ses faiblesses. Je m’approchais de lui, plongeant un regard empli de larmes dans le sien, l’émotion me gagnait et la grande émotive que j’étais avait toujours autant de mal à la contenir. Ma main vint trouver la sienne, doucement, avant de l’agripper plus fermement. Comment tu fais ? Même entourée j’me sens si seule... J'avais beau avoir ma famille, des amis, il me manquait cette présence masculine.
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Sujet: Re: hello darkness, my old friend | CHARLIZE Ven 24 Jan 2020 - 15:13
« Tu n’as pas à t’en vouloir, je te jure, personne ne pouvait rien pour moi. Et puis j’ai été la première à me détourner de toi… » Mon cœur se serre. Oui, elle m’a abandonnée. Oui, elle m’a laissé seul sans explications. Oui, je lui en ai voulu de tout mon cœur pendant des années, pendant toute une vie même. Pourtant, maintenant qu’elle était là, en face de moi, reconnaissant ses torts, je ne pouvais pas faire l’autruche et ignorer les miens. Elle était partie mais lui avais-je vraiment laisser le choix ? Je prenais une inspiration, laissant le flot d’émotion mélangé circulait en moi. « Je … Je ne sais pas si je peux mettre ça derrière moi … Que tu prennes tes distances m’a vraiment fait du mal, tu sais. J’étais dans une mauvaise passe et que tu partes n’a pas aider à ce que j’ai une bonne image de moi alors que je me sentais déjà comme un moins que rien. » Confessais-je, estimant qu’elle le méritait bien. « Mais je sais maintenant que tu n’as pas tous les torts. Bien au contraire. J’aurais, je crois, simplement aimé que cela se passe autrement. Pour tous les deux. » Lui dis-je avant de glisser une main dans mes cheveux.
Finalement, elle se confia à moi, me raconta comment elle en était arrivée là. Mon cœur se sera encore plus et ses paroles me ramenèrent douloureusement à mes propres blessures, mes propres déchirures. Je décidais d’être honnête et de tous lui révéler sur ce que j’avais vécu. Peut-être que grâce à cela, elle me prendrait au sérieux, moi et mes conseils. La perte d’un être cher, je connais. Je connais même très bien. Surement un peu trop si vous voulez mon avis. Je lui parlais alors d’Amélia et de ce que sa mort m’avait fait. « Je suis désolée, Jer… » Dit-elle, compatissante. J’esquissais un pauvre sourire. « Merci … J’ai passé des moments difficiles et ce n’est probablement pas terminé, mais j’avance. Jour après jour. Pour mes enfants et par ce qu’elle m’aurait foutue un coup de pied au cul si je me laissais trop aller ! » Avouais-je entre tristesse, nostalgie et amusement. J’étais quelqu’un de différent avec elle, de meilleur sans aucun doute. Elle avait avec beaucoup de patience atténuer les souffrances de mon passé. L’homme que j’étais avec elle me manquait beaucoup parfois. Je faisais néanmoins mon possible pour rester celui qu’elle avait aimé, non sans heurts.
« Je n’ai toujours connu que le Jeremy fréquentable… c’est quand on a commencé à parler de toi que j’ai coupé les ponts… avant de ne plus te reconnaître. » J’esquissais un sourire. Le « Jeremy fréquentable » dont elle parlait, je ne l’étais plus depuis très longtemps, mais ça me rappeler néanmoins que je l’avais un jour été, qu’il était donc possible que je le redevienne un jour. Ouais … Pas vraiment. C’était trop tard pour moi. Je l’avais accepté. Je hochais la tête. « Cela m’a blessé, je ne vais pas te mentir, mais je crois que je peux comprendre pourquoi tu l’as fait, pourquoi c’était la meilleure chose à faire pour toi à l’époque. En tous cas, sache que j’ai changé. Avoir une femme dans ma vie, mes enfants, jamais je n’aurais cru dire ça un jour mais oui, ça m’a changé. » Je continuais à m’ouvrir, à parler. Ce qui n’était clairement pas dans mes habitudes. Je voulais qu’elle voit, qu’elle comprenne. Sa vie n’était pas finie. Elle pouvait se battre. Elle avait perdu un être cher, un être qui compter plus que tout. S’en remettre est difficile, si jamais qu’on puisse véritablement s’en remettre un jour. Mais c’est possible. La douleur s’estompe avec le temps. Rien n’était plus pareil, bien sûr, mais il y avait encore de bons et beaux moments à vivre. « Comment tu fais ? Même entourée j’me sens si seule... » Me demanda-t-elle. Je venais gratter ma joue, rugueuse avec ma barbe de quelques jours. « Je ne sais pas vraiment … Je crois que j’essaie encore de m’en sortir, même après tout ce temps. Comme je te l’ai dit, elle voyait le bon en moi, de la lumière moi qui n’avait toujours pensé n’être que d’ombre. Alors, les jours ou elle me manque le plus ou même me lever sans elle me semble impossible, je pense à ça, à ce qu’elle voyait en moi, je regarde notre fils, ce merveilleux cadeau qu’elle m’a offert. Et j’avance, même si j’ai mal qu’elle ne soit plus là, même si j’ai peur sans elle de ne pas être le père dont mon fils à besoin. Par ce que quelle autre option j’ai ? Crever et abandonner mes enfants ? » Soufflais-je, le cœur lourd.
HJ : j'espère que la rep te convient
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Sujet: Re: hello darkness, my old friend | CHARLIZE Mar 11 Fév 2020 - 15:37
Autrement… autrement comment ? Jeremy et moi avions toujours été différents l’un de l’autre, cette différence nous avait rapproché à une époque et puis il me montrait cette sensibilité qu’il cachait aux autres, avec moi il ne mentait pas. J’aurais pu tomber amoureuse de ce garçon quand j’étais gamine, j’avais d’ailleurs eu ce petit crush pour lui que je n’expliquais pas. Mais le jour où il avait tiré vers le côté trop sombre, trempé dans de sales affaires, je m’étais détournée de lui. Je n’avais pas tellement honte de le dire, de toute façon il l’avait bien compris, moi je cherchais la lumière, la beauté de ce monde alors que lui était attiré par les ténèbres. Oui, les choses auraient pu être différentes, lui qui avait toujours été franc et honnête envers moi, j’aurais pu lui tendre la main, l’aider à ne pas aller, tel un papillon de nuit vers les lumières artificielles qui lui grilleraient les ailes, j’aurais pu mais je ne l’avais pas fait. Et je l’avais regretté, je le regrettais toujours, parce que j’avais perdu un ami, pire je l’avais laissé tomber. Depuis le temps avait passé, il avait pansé les blessures et apaisé les peines mais ce soir alors que nous nous retrouvions pour la première fois depuis des années les choses méritaient d’être dites. J’aurais aimé prendre mon courage avant ce soir, bien avant, pour frapper à ta porte. Pas comme ça, pas dans cet état. Mais on ne défait pas le passé. Strauss et moi nous ressemblions bien plus que ce que je pensais, nos parcours de vie même si différents se retrouvaient pourtant dans de similitudes troublantes, comme si le deuil que nous vivions tous les deux était fait pour nous rapprocher. Un sourire triste aux lèvres je l’écoutais et ses paroles faisaient écho à ma propre histoire, mon couple, mon mari. Axten aurait détesté me voir comme j’étais aujourd’hui, il aurait hurlé s’il avait su que j’avais frappé à la porte de Jeremy pour quémander de la drogue. Mais je me sentais tellement désemparée sans lui que je n’arrivais pas à me raisonner. Il avait changé, Jeremy, il avait cette étincelle dans les yeux que je ne lui avais jamais connu, c’était sûrement d’avoir rencontré l’amour, grâce à ses enfants aussi, il me confiait tout ça avec pudeur mais beaucoup de courage, je me demandais si beaucoup connaissaient cet homme là. L’amour change beaucoup de choses. Il peut tout détruire mais faire aussi de grands bonheurs. Tu n’as pas à m’assurer que tu as changé. Tu ne me dois rien. Mais je le vois. Tu es différent. C’était loin d’être un reproche, bien au contraire. Il avait changé et moi je n’arrivais plus à trouver de réconfort en pensant à cette vie si douce que j’avais vécu, pensant que je ne pourrais jamais la retrouver, même avec ma fille, je touchais le fond. Je savais que c’était dû à la fatigue accumulée, le manque de sommeil faisait des ravages et il avait commencé son travail de démolition sur mon moral. Je rêvais de dormir. Il avait raison, Strauss, il fallait être fort pour les enfants, parce qu’ils n’avaient pas à subir l’abandon d’un deuxième parent mais parfois je ne pouvais m’empêcher de me dire que ce serait bien plus simple de rejoindre Axten. Tu es fort, tu sais ? Et je crois que tu seras le père dont ton fils a besoin, n’en doute pas. J’attrapais cette main qui frottais nerveusement sa joue, je la pris dans la mienne pour mieux le rassurer. J’étais venue pour du réconfort et j’étais à présent celle qui apaisait. Je regardais cette main que je tenais dans la mienne en laissant le silence s’installer quelques secondes. Prends-moi dans tes bras. Je relevais la tête, les joues un peu rougies par ma demande, hésitant à croiser son regard. Si tu ne veux pas me donner de médicaments alors sers-moi contre toi, s’il te plait. Je ne savais pas tellement ce dont j’avais besoin ni ce que je recherchais en réclamant cette étreinte mais je savais que sa main dans la mienne m’apaisait et m’apportait un certain réconfort, j’avais envie de plus.
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Sujet: Re: hello darkness, my old friend | CHARLIZE Ven 6 Mar 2020 - 12:52
Je la regardais, elle et son visage d’ange malgré les traits tiraient qui apparaissait ici et là. La voir était vraiment étrange. Cela avait de bons et de mauvais côtés. Elle était toujours aussi magnifique qu’autrefois, même si les années et la vie avaient marquer sa peau, son corps, tout comme elle m’avait marqué. Je décidais néanmoins de ne me focaliser que sur les bons côtés. Elle m’avait manquée. Des décennies qu’elle me manquait sans que je ne m’en sois rendu compte. J’aurais aimé que les choses soient autrement entre nous. Que je ne sombre pas du mauvais côté, qu’elle ne m’abandonne pas, qu’on soit là l’un pour l’autre, mais le passé était le passé et aucun de nous ne pouvait changer les choses maintenant. C’était trop tard. A l’époque elle était la lumière et j’étais les ténèbres. C’était un fait. Mais aujourd’hui, alors que la lumière refaisait une irruption timide dans ma vie, les ténèbres envahissaient la sienne. Ironique ? Peut-être qu’a une époque j’aurais éclaté de rire avant de la laisser à son sort, qu’elle comprenne ce que cela faisait, mais j’avais changé. Je ne l’abandonnerais pas. « J’aurais aimé prendre mon courage avant ce soir, bien avant, pour frapper à ta porte. Pas comme ça, pas dans cet état. Mais on ne défait pas le passé. » Je hochais la tête. Je comprenais. Je glissais une main dans mes cheveux. « Honnêtement, j’ignore si ma réaction aurait été la même si tu l’avais fait. Je ne suis pas croyant ou toutes conneries de ce genre mais je me dis que ça devait peut-être se faire comme ça après tout… » Avouais-je en haussant les épaules avec un léger sourire en coin.
Je lui parlais d’Amélia, de ce qu’elle avait fait pour moi. Me redonner vie, me donner l’amour que je ne pensais jamais mériter, faire de moi un homme différent et surtout meilleur. « L’amour change beaucoup de choses. Il peut tout détruire mais faire aussi de grands bonheurs. Tu n’as pas à m’assurer que tu as changé. Tu ne me dois rien. Mais je le vois. Tu es différent. » Je tiquais. Entendre ça venant d’elle, c’était comme une claque. Ça rendait le changement que je ressentais réel même si peu de personne devait véritablement le voir. Au fond de moi, un soulagement prit place, soulagé et heureux qu’elle voit ce changement, elle qui avait connu le pire de ce que j’avais été. « Je ne te dois rien, je sais. Mais tu n’as pas pris tes distances pour rien, je le sais aussi. Si je pouvais, je ferais probablement les choses différemment. Seulement à l’époque, j’étais si mal que je me foutais de tout, même des personnes auxquelles je tenais. Alors merci de voir que je ne suis plus le même. Peu de gens en sont capable. » Lui dis-je, sérieux. Ma réputation me tenait au corps et au final, je crois que ça m’allait bien. Les gens étaient tenue à distance et j’avais moins de chance de souffrir et de les faire souffrir également.
Elle me demanda ensuite comment je faisais pour vivre, survivre sans celle que j’aimais. Je tentais d’expliquer des choses que je ne comprenais pas totalement. J’avançais simplement des hypothèses. Il y avait mes enfants, le fait qu’elle n’aurait en aucun cas accepter que je manque à mon devoir. Elle me connaissait mieux que personne et savait également qui je pouvais être. « Tu es fort, tu sais ? » Me rassura Charlize. Je grimaçais, n’étant pas franchement convaincu. « Je ne le suis pas toujours. J’essaie de faire du mieux que je peux, j’espère simplement que cela suffit. » Avouais-je honnêtement. « Et je crois que tu seras le père dont ton fils a besoin, n’en doute pas. » Dit-elle encore en attrapant ma main dans la sienne. Je souris franchement en la regardant. « Ce n’était pas à moi de te remonter le moral ? » Lançais-je, amusé de voir la tournure des choses. Elle prenait le temps de me rassurer alors que c’était elle qui était arriver en mauvaise posture, elle qui n’allait pas bien. Le silence s’installa quelques secondes. Plutôt plus réparateur qu’angoissant. En tous cas pour moi. « Prends-moi dans tes bras. » Demanda-t-elle, brisant le silence, levant sa tête sans pour autant croiser mon regard. « Si tu ne veux pas me donner de médicaments alors sers-moi contre toi, s’il te plait. » Je la regardais, les secondes s’égrainant, les battements de mon cœur bourdonnant à mes oreilles. Je prenais une inspiration et l’accueillait entre mes bras, que je refermais autour d’elle. Je la serrais contre moi entre force et tendresse, sans retenue. Je fermais les yeux, son corps frêle contre le miens. J’ignore ce que j’étais entrain de faire, je savais simplement qu’à cet instant, c’était ce dont j’avais envie. L’avoir près de moi, l’empêcher de se détruire. Et j’avais le sentiment que j’étais le seul à pouvoir le faire … « Je suis là. Je ne te lâcherais pas … Tant que tu auras besoin de moi. » Soufflais-je dans ses cheveux, la serrant toujours contre moi.
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Sujet: Re: hello darkness, my old friend | CHARLIZE