better love me cause i'm here to stay (bella²)

C'était instinctif, quand la fin de l'université sonnait, que les étudiants se préparaient à très certainement passer de longues heures sur la plage, exposant leurs corps fatigués d'avoir tout donné pour des contrôles et des travaux au soleil, les centres et complexes sportifs de Bowen devenaient le nouvel endroit tendance. Ils attirent des habitués, mais aussi des novices qui, eux, sont parfois là seulement pour rendre leur corps beach body approved. Certains ont simplement trop de temps libres, ne sachant pas comment l'occuper, d'autres en ont fait une routine depuis des mois, bien avant que la fin des cours ne sonne. Peu importe leur raison, il n'était pas rare de croiser ces jeunes, en plein jour, ou en pleine nuit, jouer avec les machines sculptante dans le but de découper leur corps de rêve. Bella était coupable. En vrai, elle s'était abonnée au centre sportif de l'université pour s'aérer l'esprit, vider sa tête. Et forcer, donner tout ce qu'elle avait dans le ventre, c'était la parfaite solution pour s'enlever celui dont elle tentait de ne plus prononcer le prénom de la tête. Lui, celui qui lui avait brisé le coeur, le soir de l'open house. Affairée sur une machine de musculation, musique dans ses oreilles, Bella était concentrée sur sa respiration dont on lui avait promis être la clé à l'endurance. Elle inspirait et expirait au moment opportun, poussant sur la barre de fer qui soulevait les poids. Une fois son entraînement bien entamé, lui restant que le cardio, elle quitta la pièce des machines pour se diriger vers les tapis roulants. Au loin, une tête brune qui lui était familière discutait, shake protéiné en main. Bellamy. Elle lui sourit, lui fit un signe de tête en guise de salutations, mais ne voulant pas l'interrompre elle se rendit au tapis roulant qu'elle mit en marche, juste après être sauté dessus. Elle courrait, les pieds un à l'avant de l'autre, se concentrant sur la chanson qui résonnait dans ses oreilles, fort, tellement fort qu'elle ne sentit pas une présence près d'elle.

Les dernières semaines avaient été chaotiques. Les finaux, ce n'étaient rien à côté de sa vie sentimentale. Elmo, Milo, Lux, Axel, était-il possible d'ajouter un acteur de plus dans l'équation de ses troubles ? Et alors que la plupart des étudiants prétextaient leur remise en forme sur la santé, alors qu'on savait bien qu'ils ne le faisaient que pour avoir un corps de rêve sur leurs photos instagram, Bella, elle, elle se défoulait. Pour oublier la merde qui l'entourerait, toute la douleur qu'elle ressentait quand elle se mettait à penser. Ça faisait mal, ça lui serrait tellement le coeur qu'elle avait ce besoin intense de vider son esprit. Et courir, ça ne lui demandait pas de réfléchir. Cerveau à off, la musique dans ses oreilles, elle courrait, vigoureusement, sans arrêt. Un pas, elle chassait Elmo de son coeur, un autre et elle chassait Milo de sa tête. Plus rien ne pouvait l'arrêter. Plus rien, excepté une ombre qui s'approcha d'elle, s'appuya contre la machine. Bella leva la tête pour le regarder. Bellamy. Il diminua la vitesse du tapis roulant, la forçant à s'arrêter. Cherchant son souffle, elle reposa ses pieds des deux côtés du tapis avant d'y descendre. Je fais mon cardio, répondit-elle en attrapant sa bouteille d'eau pour s'hydrater. J'ten veux à toi d'avoir interrompu mon training, oui, souffla-t-elle en riant avant de lui faire un clin d'oeil et de renouer sa queue de chevale beaucoup trop décoiffée. Ça va, les finaux t'ont pas trop tué ? Il savait, il savait tout, c'était évident. Bellamy, c'était le meilleur pote d'Elmo. Évidemment qu'il lui avait tout raconté

Peut-être que son training était, en effet, plus vigoureux qu'il n'aurait dû l'être. Peut-être qu'elle se donnait trop. Mais ça lui donnait l'impression d'être vivante, sans pour autant sentir la douleur dans tout son être, sans sentir son coeur se serrer. Ça lui libérait l'esprit, à Bella, de tout relâcher sur le tapis roulant; la pression, la haine et la douleur d'un seul coup. Elle devait souffrir en silence, seule, éviter d'en parler ou de le faire paraître. Garder la douleur à l'intérieur, mettre un sourire sur son visage et encaisser. Retenir l'émotion jusqu'à être enfermée, seule, dans sa chambre. Et là, seulement là, pour le laisser paraître, pour elle, pour elle seule, devant son miroir. Elle n'avait jamais pensé que cette histoire, cette relation ambigüe, la mènerait là, les mènerait là. Mais elle y était. Elle remontait les manches, l'étudiante, et elle se changeait les idées comme elle le pouvait. Et pourtant, malgré tout, certains autour d'elle savaient. Et pas que ce qui avait été raconté en ragot. Bellamy s'était avancé vers elle, la forçant à souffler, à respirer un peu. Et dans ses sous-entendus, il était clair qu'il faisait partie de ceux qui connaissaient l'histoire d'une source fiable. C'était évident, Bellamy était le double d'Elmo. Pareils, mais différents, ils étaient toujours fourrés ensemble. Dragueurs, fêtards, c'était le duo de choc dans les soirées et les beuveries. Et, par-dessus tout, c'était son meilleur ami. Évidemment qu'il savait. Elle avala sa gorgée d'eau, reposant la bouteille sur le porte-boisson de la machine avant de lui sourire. Oh, Bel, c'est tellement sweet de t'en faire pour moi, répondit-elle faussement charmeuse. Je tâcherai de respirer la prochaine fois, j'avais oublié comme c'était nécessaire à la survie, ajouta-t-elle sur le même ton moqueur que lui. Une shape comme ça, ça s'entretient, dit-elle en désignant son corps svelte dans son legging et son soutif de sport avant de rire à l'ironie quand il s'excusa d'avoir interrompu son entrainement. Et pour faire diversion sur les raisons qui l'avaient poussé à te mettre à courir comme une débile de la sorte, Bella enchaîna sur les finaux qui venaient à peine de se terminer pour eux. Elle lui souriait toujours, sourire qui prit fin alors qu'il prononça le prénom d'Elmo. Elle hocha simplement la tête en guise d'approbation lui prouvant qu'elle était d'accord avec ses dires. Mais il renchérit, répliqua sur son état à elle et la fort certaine cause de celui-ci. Bella fit mine de ne pas comprendre, fronçant les sourcils. J'vois pas où tu veux en venir, Bellamy, commença-t-elle en croisant les bras sur sa poitrine. Les finaux ont été rough, ça doit être pour ça que j'ai cette mine. J'vois pas ce que ton meilleur ami vient faire là-dedans. Oh oui elle le savait, elle le savait bien trop.

Bellamy roula les yeux avant de sourire, amusé par la situation qu'il contrôlait beaucoup trop pour la Costaricaine. Bella croisa les bras sur sa poitrine en le regardant dans les yeux, plissant ses paupières. Tu te penses drôle ? Dit-elle en souriant. Qu'est-ce que tu me veux, Bel ? T'as rien de mieux à faire, vraiment ? Finit-elle par lâcher en roulant, sans se cacher, les yeux au ciel. Il se moquait d'elle. Et quand il se mit à rire, Bella l'imita dans un gloussement franc et sincère. De la répartie, la brune en était pleine, et ce qu'elle aimait de Bellamy, c'était sans aucun doute sa faciliter à entrer dans le jeu, à se lancer la balle dans ce genre de compétition amicale pour découvrir qui était le plus énervant des deux. T'as tout compris, perspicace comme médecin ! Ajouta la brune en guise de moquerie supplémentaire. Mais ces blagues prirent fin rapidement alors qu'il évoquait Elmo et son air dépité. Se sentant prise au piège, Bella se cherchait un échappatoire, un moment pour le laisser là, retourner à son entrainement et éviter la confrontation. Il ne fallait pas se voiler la face, Bellamy et Elmo étaient amis proches, ils se connaissaient par coeur. Bellamy était sans doute au courant de la situation, dans les moindres détails. Entre les regards des étudiants et les mots tranchants de Milo, elle n'avait pas envie de se faire faire la morale à nouveau. Son coeur en payait déjà assez le prix. Non, j'vois vraiment pas, confirma-t-elle en soutenant son regard, t'as aucun exemple, tu ne sais pas du tout de quoi tu parles, continua-t-elle essayant de se convaincre elle-même qu'il n'y avait rien à ajouter, rejetant la faute sur les finaux qui venaient à peine de se terminer, ce que Bellamy ne laissa pas passer. Il s'objecta, parlant de lui, de Vega et de leur facilité à se remettre de leurs examens. Bella haussa les épaules. J'imagine qu'on ne vit pas les événements de la même façon, tous les quatre. Puis, elle lui sourit en attrapant da bouteille d'eau. Si tu n'as rien d'autre à ajouter, Bel, j'vais reprendre mon entrainement, ajouta-t-elle, prête à disparaitre dans la salle de sport.

Clairement, entre eux, c'était Bellamy qui menait la discussion. Il avait l'avantage, sachant des éléments que Bella, elle, ignorait. Il avait eu la chance de parler à Elmo de toute cette histoire, sous un autre angle que les disputes de leur relation inexistante. Sa version des faits, sa vision des choses. Bellamy avait l'avantage et il le savait bien. C'est pourquoi il se jouait de la brune et qu'il y prenait un malin plaisir. Alors que Bella, elle, s'en mordait les doigts. Et si ça semblait comme une compétition sur le premier à craquer, tu étais fièrement la première à prendre ta retraite. On est bien, oui. Par contre, j'suis attendue ailleurs. Désolée, dit-elle en lui souriant et en commençant à s'éloigner de lui. Mais Bellamy n'avait pas dit son dernier mot, et il n'avait pas joué sa dernière carte. Il rattrapa Bella sans difficulté, l'exposant alors au vif du sujet : Elmo. Cette discussion irrita la belle rapidement. Il répéta après elle, questionnant s'il ne savait réellement pas de quoi il parlait alors qu'ils savaient, tous les deux, qu'il était bien trop au courant. Il joua à l'ami protecteur, décrétant qu'il savait tout. Mais, en réalité, il ne savait pas tout. Il n'avait que la version d'Elmo, celle qu'il avait bien voulu lui donner. Et Bella, dans tout ça, on ne l'avait pas vraiment questionné. Même s'il l'avait fait, elle aurait refusé de lui répondre. Tu sais rien, Bellamy, cracha-t-elle. Tu penses que tu sais tout parce qu'Elmo t'a dit ce qu'il voulait bien te dire. Mais tu sais rien. Elle secoua la tête. J'ai pas peur de toi. J'ai pas peur de ce que tu pourrais dire. Tu veux dire qu'on a couché ensemble, tu veux le crier dans toute la salle de sport ? Vas-y, fais-toi plaisir. Comme si personne ne le savait ici. Tu m'veux quoi, sérieusement ? Parce qu'il commençait à la saouler.

hors jeu : j'suis un peu gênée de demander ça, mais on voit pas vraiment tes paroles avec cette couleur sur le nouveau fond