[terminé] On ne change pas les vieilles habitudes ⊱ GALADRIEL

Galadriel & emrys

« Un cappuccino Emrys ! » « Ouep ! »Sept heures. Dernier client, dernier café et il allait enfin pouvoir souffler un peu. D’ailleurs Emrys ne manqua pas de faire un signe à ses collègues comme quoi il ne tarderai pas à céder sa place à son remplaçant pour le reste de la soirée. Alors qu’il préparait ce dernier cappuccino dans les règles de l’art, le jeune homme jeta un rapide coup d’œil au fauteil près de la plante verte, côté baie vitrée. Elle était toujours installée là, la jeune femme aux cheveux plus blond platine que ça, tu meurs. Mais elle était surtout la personne qui lui remettait un peu de baume à ces fin de journées exténuantes après une journée érrintante entre ces cours, stage de journalisme et heures au café. Ca lui faisait beacoup de bien de parle de tout et de rien du tout, sans se prendre la tête avec une jolie tête blonde presque tous les soirs de ses journées au café. C’était devenu une habitude dont il ne pouvait plus se passer… Lui qui pourtant n’était pas du genre routinier, c’était l’exception ! Un dernier sourire pour accompagné le café au dernier client, et il retira son tablier en moins de deux avant de filer dans le vestiaire récuperer le reste de ses affaires. Il attrapa son sac et sa veste dans les deux mains et sortit sans prendre le temps de mettre quoique ce soit en place.
Galadriel était toujours là, encore heureux ! Emrys s’approcha d’elle, toujours plongée dans ses occupations. « Je ne suis pas en retard j’espère … » dit-il en souriant.

Emrys Ҩ Galadriel

« L'âge de raison, l'âge des choses. L'âge de la première douleur qui se voit elle-même. »

Ce café, c'était un peu mon refuge. J'y venais, et puis je déballais tous mes cours sur la table, toujours la même ; celle près de la plante verte. En général, je venais ici tout de suite après les cours. Je m'asseyais, commandait un chocolat, et puis je le buvais tout en révisant ou alors en faisant mes devoirs. Je pourrais très bien faire tout ça chez moi, mais je préférais être ici. À la maison tout était trop calme, il n'y avais pas de bruit de fond, pas de gens autour, pas de vie. Bon, y avait bien mon père, mais le bruit qu'il faisait était semblable au bruit que fais un hamster.

« Je ne suis pas en retard j’espère … » Je relevais la tête d'un coup, surprise, sans l'avoir vu arriver. Je lui rendais son sourire, secouant la tête et rassemblant mes fiches pour les ranger par la suite « hm.. je dirais pile à l'heure ! »

Je le laissais s'asseoir, et rassemblait encore mes fiches, alors que ma carte d'identité tombait du paquet de feuille que j'étais entrain d'entasser. « oh non ! Elle est passé où? »Je l'utilisais comme une règle, c'était pratique les cartes, sauf que cette carte était importante, et que je ne laissais jamais personne la voir. Pour ma tête de tueuse dessus, et aussi pour mon second prénom, qui attirait souvent des moqueries. « oh, elle est à tes pieds, tu veux bien me la donner s'il te plaît ? », sauf que ma carte d'identité contenait un autre détail auquel j'aurais du faire attention..

Galadriel & emrys

« hm.. je dirais pile à l'heure ! » Elle commença à ranger ses fiches en un petit tas bien droit et s’en voulait légèrement de l’interrompre dans ses révisions… Oui, bon, deux secondes après il avait totalement oublié. En aucun cas il n’aurait loupé ce petit moment précieux de fin de journée avec la charmante Galadriel. Emrys se laissa tomber dans le fauteuil d’en face et posa plus délicatement son sac au sol pour ne pas empiéter sur la table. « oh non ! Elle est passé où? » Le jeune homme releva la tête vers Galadriel qui semblait avoir perdu quelque chose. C’est tout naturellement qu’il lui vint en aide et balaya le sol du regard lorsqu’il aperçut une carte à ses pieds. Il s’apprêtait à se baisser pour la ramasser au même moment où elle le lui demanda gentiment. Trop gentiment. Elle était trop polie. En principe il aurait débattu comme pas deux, mais c’était la fin de journée et la fatigue commençait à se faire sentir, mais il n’allait tout de même pas la laisser échapper à la règle ce qui le fit sourire. L’envie de la taquiner était plus fort que lui. Il ramassa le carton puis la garda contre lui en lançant un regard malicieux à la jeune étudiante. « C’est regardable ou je risque de tomber dans un coma éthylique en survolant ta photo ? » fit-il le plus sérieusement possible. Ah… les photos d’identités ! Elles n’étaient jamais comme il le fallait et étaient souvent sujet de raillerie, surtout quand certain possédait une photo vieille de dix ans. Il fit tourner la carte entre ses mains avant de finalement céder à la tentation. « Ca va … Tu n’es pas si mal. Je m’attendais à pire ! » fit-il en souriant à la jolie blonde. Il devait lui rendre sa carte à présent, mais il n’avait pu s’empecher de survoler brièvement les autres informations personnelles qui y étaient inscrites sans vraiment s’y attarder, et tandis qu’il lui rendait sa carte, son sourire se crispa doucement. Non, il avait dû mal voir…

Emrys Ҩ Galadriel

« L'âge de raison, l'âge des choses. L'âge de la première douleur qui se voit elle-même. »

 « C’est regardable ou je risque de tomber dans un coma éthylique en survolant ta photo ? » Un rire s'échappa de ma bouche après cette phrase. « un coma si énorme que tu survivra jamais ! Après ça, impossible de te réveiller ! », je le regardais avec un sourire aux lèvres, tendant ma main pour qu'il me la rende rapidement, pensant que ça allait le dissuader de regarder. Alors que ma main était tendu comme quelqu'un qui faisait la manche par dessus la table, Emrys s'amusa à la faire tourner entre ses doigts. Puis son regard s'arrêta sur l'objet en question. « Ca va … Tu n’es pas si mal. Je m’attendais à pire ! » Je souriais, baissant la tête pour ne pas voir mon sourire gêné. Mes yeux fixés dans mon sac afin de retrouver mon porte feuille, je n'avais pas remarqué son moment d’arrêt sur ma carte. « Ce que je cherche à cacher, c'est surtout mon second prénom.. parce qu'après je suis certaine qu'on se moque de moi. » Je relevais la tête vers lui et repris ma carte pour la ranger, non sans faire attention à son sourire un peu trop figé à mon goût. Je fronçais les sourcils, et regardais à nouveau ma photo, puis la rangeais, riant un peu. « Tu vois, je te l'avais dis. T'es trop sensible pour survivre à la tête que j'ai sur la photo, fallait m'écouter », je prenais ça à la rigolade, évidemment. Je savais bien que personne -ou du moins très peu de monde- avait une bonne tête sur sa carte d'identité. Ces photos là sont les pires qu'on prend de nous, peut-être parce qu'elle manque de vie et de naturel ? Enfin bon.. au bout d'un léger temps, je me mordais la lèvre et le regardais, un peu intrigué par son sourire quand même étrange. « ça va.. ? T'as pas l'air bien du coup.. rassure moi, tu vas pas vomir ? », ma photo allait être question de maladie dans nos prochaines conversations, et ça m'amusait déjà.

Galadriel & emrys

« Un coma si énorme que tu survivras jamais ! Après ça, impossible de te réveiller ! » Le jeune homme l’écouta tout en hochant la tête prenant conscience doucement des risques qu’il prenait. Elle avait un humour qui lui plaisait beaucoup et il était si facile de parler avec elle. Même après ça, il ne pouvait que céder à la tentation. Emrys lui rendit son sourire, avant de jeter un coup d’œil à la photographie qui lui couterait sûrement la vie. Elle avait une mine plus pâle que la normale, mais il était fort probable que c’était un effet ajouté à la photo noire et blanc. Mis à part ça, elle semblait avoir une jolie mine dessus. Après ça, il tendit la carte à Galadriel, ses yeux dérapant par la même occasion sur les informations complémentaires de la jeune femme… ou fille ? « Ce que je cherche à cacher, c'est surtout mon second prénom.. parce qu'après je suis certaine qu'on se moque de moi. » Perdu dans ses pensées, ces dernières paroles lui avaient à peine éffleurer les tympans en réalité. Complétement déconnecté du monde réel l’espace de quelques secondes, il se secoua pour reprendre ses esprits et se reconcentrer sur ce que venait de dire Galadriel. Il dit doucement « Hein ?... ah oui ? Je n’ai pas vraiment vu … » Plouf. Il était retombé aussitôt dans ses pensées. Et elle avait bien remarqué que quelque choe n’allait plus depuis. En même temps, pas besoin d’être Sherlock pour le remarquer, et elle lui en fit part avec humour, pensant qu’il s’agissait de sa photo dont il ne s’en remettait pas. « ça va.. ? T'as pas l'air bien du coup.. rassure moi, tu vas pas vomir ? » Emrys tourna la tête vers la jeune femme… (fille ?), puis esquissa un petit sourire histoire de la rassurer, avant de soupirer pour évacuer toutes ces questions qui lui trottaient. Il se pencha, les coudes sur les genoux. « Hum… Tu étudiais quoi avant que je ne t’interrompe ? » Intérieurement, il priait pour qu’elle lui sorte un de ces cours dont il n’en avait jamais entendu parler. Quelque chose de bien compliqué quoi. Quelque chose qu’on étudierai si on était à la fac, ou au lycée… Faut dire que la jolie blonde avait tout pour plaire, et oui, honnêtement il aurait bien été dégouté de savoir que son âge ne collait pas avec son allure beaucoup plus mature.

Emrys Ҩ Galadriel

« L'âge de raison, l'âge des choses. L'âge de la première douleur qui se voit elle-même. »

 Il avait l'air perdu, totalement perdu, et je ne comprenais pas réellement pourquoi. « Hein ?... ah oui ? Je n’ai pas vraiment vu … » Je souris, sans comprendre. Habituellement, la première chose que les gens remarquait, c'était mon second prénom. Ils ajoutaient souvent que mes parents n'avaient pas pensé à mon avenir en me donnant un prénom pareil, et que ça me fermerais des portes pour l'avenir, qu'ils disaient. Je n'y croyais pas. D'après moi, un bon patron juge à l'expérience, et non pas aux prénoms ou aux noms de famille, mais peut-être que je rêve encore d'un monde trop utopique. Oui, je rêve encore trop de toutes ses choses, mais qui peut me blâmer ? Je suis encore une enfant.

Il esquissa un petit sourire, peut-être pour me rassurer. J'avais trouvé ça vraiment étrange qu'il soit dans ses pensées si longtemps. Ou alors, peut-être qu'il jouait merveilleusement bien la comédie. En tout cas, je ne relevais pas, même si j'avais l'impression que quelque chose n'allait pas. Il se penchais sur la table, et je rangeais mes cours. « Hum… Tu étudiais quoi avant que je ne t’interrompe ? » Je secouais la tête, finissant de mettre la dernière fiche dans mon sac. « Un devoir d'histoire, j'ai contrôle demain. » Je lui souris, et me penchais comme lui, le regardant avec mon sourire fins aux lèvres. « mais on s'en fout, j'veux pas parler des cours si t'es là, ça fait une heure que je suis dessus. » Mon chocolat posé sur la table était fini depuis longtemps, et il restait désormais qu'une tasse vide. Mes yeux le regardait toujours avec autant d'attention ; « dis moi comment tu vas plutôt ».

Emrys Ҩ Galadriel

« L'âge de raison, l'âge des choses. L'âge de la première douleur qui se voit elle-même. »

« Je vais bien, un peu crevé en fin de journée, surtout après les heures au Café, mais bon faut bien le faire ! » Je souris en l'écoutant. À chaque fois, chaque soir, quand j'arrivais, il était déjà là à travailler, alors je supposais que ces journées étaient certainement plus longues que les miennes. « Alors ce fameux deuxième prénom ? Je me suis concentré sur ta petite tête d’ange alors je n’ai pas vu… le reste. » Son sourire voulait tant dire. Je suis sur qu'il attendais de me charrier sur mon second prénom. J'aimais le voir sourire, ça rendais son visage tellement plus sympathique. Je me pinçais la lèvre, et dis doucement « Tu me promet de ne pas te moquer ? », je trifouillais dans mon sac, et ressortie ma carte d'identité. La tendant vers ses yeux pour qu'il regarde à nouveau, afin de lire mon prénom. « Allez tiens, fais toi plaisir. » Je souris, amusée, « mais j'te préviens, j'ai déjà TOUT entendu là dessus, alors si tu fais original comme vanne hm.. t'aura un cadeau ! ». Je lui souris, attendant cette fameuse vanne sur ce fameux second prénom : Zelda.

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« Tu me promet de ne pas te moquer ? » Emrys la regarda avec un petit sourire en coin, comme quoi il ne pouvait rien lui promettre, mais au fond, il ne se moquerait pas. Lui-même ses parents n’étaient pas arriver à conclure sur un choix de prénom dont ils seraient tous deux d’accord, alors ils lui avaient donné les deux. Voilà le résultat ! « allez tiens, fais-toi plaisir. » sa gorge se noua légèrement et il se pencha au-dessus de la table pour regarder à nouveau le prénom de celle-ci… Zelda. Galadriel Zelda Wellington. Le jeune homme sourit amusé par ce choix, mais il aimait bien « Zelda ? Comme la princesse Zelda ? » Evidemment que ca ne pouvait être que ca ! . Il fallait vraiment être passionné pour donner à son enfant des prénoms tout droit sorti de grand film ou jeux vidéo. [color=royalblue]« Arrête c’est original comme nom ! Au moins tu as un nom unique ! »[ /color] Comme il se devait, ses yeux dérivèrent tout naturellement vers l’information du dessous et ses yeux se posèrent sur la date de naissance de la jeune fille. Il n’était pas dur de son calcul mais il en était sur, elle ne faisait sûrement pas l’âge qu’il lui aurait donné. Son cœur battait la chamade, et vous vous demandez pourquoi il se mettait dans tous ces états pour une simple histoire d’âge. Il n’en aurait d’habitude pas fait tout une histoire s’il ne s’était pas senti un minimum intéressé par une jeune fille de… quoi ? quatorze ans ? Il lui en aurait facilement donné dix-huit. Maintenant il s’en voulait, comme s’il venait de commettre un crime. « T’as quatorze ans .. » bordel il voulait dire. Mais il se tut avant de rajouter quoique ce soit.

« Zelda ? Comme la princesse Zelda ? » Je souris et hochais la tête. Mon père était un vrai passionné, et ma carte d'identité le démontrait parfaitement bien. J'avais vu son sourire, et en effet, il ne se moquait pas, et j'appréciais ce geste. « Arrête c’est original comme nom ! Au moins tu as un nom unique ! », « ah ça, pour être unique, il l'est, c'est sur ». Je rangeais ma carte, et j'entendais un  « T’as quatorze ans .. ». Mon cœur se mit à battre d'une façon anormale. La seule chose que je voulais lui cacher, c'était bien mon âge. Je savais qu'il m'en donnais plus, sinon il ne parlerais pas autant avec moi. L'espace d'un instant, j'oubliais tout, ne pensant qu'à lui, qu'à ce qu'il pensais, de moi, de lui, de nous. Est-ce qu'il se sentais mal ? Est-ce qu'il m'en voulait ? Est-ce qu'il allait arrêter de me parler ? J'avais énormément de question en tête, sans aucune réponse. Je levais la tête vers lui, me mordant la lèvre en cherchant un truc à dire, mais je ne trouvais rien. Rien du tout à dire. Je laissais comme ça un moment de silence, et dis tout doucement « est-ce que ça change quelque chose pour toi.. ? », je redoutais le oui, mais au fond je savais que ça allait être sa réponse. Je baissais la tête, tristement. Je sentais une boule dans mon ventre, une déchirure sur mon cœur, je ne savais pas quoi faire. Et puis je pensais, je réfléchissais, et j'arrivais à la même conclusion : j'allais le perdre. « parce que pour moi ça change rien.. on s'entend bien, on.. », je soupirais, alors que mes mots se perdait dans ma voix tremblante. « je me sens bien avec toi.. que tu ai vingt ou quarante ans ne change rien à ça.. ». Mon cœur allait exploser, je le sentais. Je rangeais rapidement mes affaires en les jetant tout dans mon sac, oubliant deux-trois trucs sur la table, et pris mon manteau en me dépêchant vers la sortie du café. Ce que je voulais ? Courir, sans jamais m'arrêter, et me cacher le plus loin et le plus profond possible.

Galadriel & emrys

« ah ça, pour être unique, il l'est, c'est sur » Ses dernières paroles lui effleurèrent les tympans seulement. Sa gorge et son estomac s’étaient étrangement noués et fort heureusement pour eux, il n’avait que très peu manger ce midi et avait bien eu le temps de digérer. Est-ce qu’il se sentait mal ? Effectivement oui. C’était peut etre normal et mignon de voir deux jeunes gens se parler. Jusque là rien d’alarmant… si les gens savaient que Galadriel n’avait que quatorze ans, il était presque sûr d’être poursuivi avec fourches et flambeau. « est-ce que ça change quelque chose pour toi.. ? »
, Instinctivement, ses yeux se portèrent sur les gens autour d’eux, il avait du mal à rester concentré sur quelque chose. Sa respiration se faisait de plus en plus rapide et se sentait étouffé. Il voulait lui répondre que non, mais ca revenait à lui mentir. « parce que pour moi ça change rien.. on s'entend bien, on.. » Sa voix se faisait tremblante. Il aurait voulu la rassurer, mais rien ne sortit. Il avait beau se forcer, il n’arrivait plus à parler.
« je me sens bien avec toi.. que tu ai vingt ou quarante ans ne change rien à ça.. » C’était sûrement son jeune âge qui lui faisait dire ca. De son point de vue c’était assez simple, mais du sien c’était une toute autre chose. Elle commenca à ranger ses affaires en quatrième vitesse, les grands gestes attirèrent son regard sans pour autant qu’il se rendee compte de se qui se passait. Elle partait. Alors qu’elle se dirigea vers la sortie, il bondit de son fauteil pour la rattraper par le bras.« Hey attends ! » Il relacha le bras de Galadriel aussitôt, parano. Il soupira avant de porter une main sur son visage puis son front, pour s’aider à remmettre les idées en place dans sa tête. « Ecoutes, on peut pas faire comme si ca compte pas non plus.» Tiens donc, pourquoi disait-il ca. Si elle savait que lui avait flashé sur elle… Bon sang de bonsoir, tout aurait été plus logique pour elle. Comment avait-il pu passer un détail pareil… « Je te raccompagne chez toi ? » de ce fait il l’invitait à se parler sur le chemin. Il avait grandement besoin d’air frais, l’atmosphère du café devenait irrespirable.

J'étais triste et déçue à la fois. Je ne pensais pas que mon âge changerais autant. En face de moi, j'avais l'impression d'avoir un corps sans âme, j'avais l'impression de n'avoir plus personne. Juste une enveloppe, une coquille, une sorte de carapace. J'avais mal. Mal de me rendre compte que finalement je n'étais qu'un âge, et non pas une personne. Mal de voir que tout s’effondrait à partir du moment où mon âge était dévoilé. J'étais partie pour pleurer dans mon lit, et manger de la glace, prétextant une excuse débile à offrir à mon père pour expliquer ce chagrin. Je me voyais mal dire « hey papa, un type de vingt-et-un ans viens de me lâcher parce que j'en ai que quatorze ».. déjà, le fais de parler d'un garçon, ça passais mal, mais si en plus il savait l'âge, j'allais finir bonne sœur. « Hey attends ! » Il venait d'attraper mon bras, et quelque part, je me sentais un peu soulagée.. sans savoir pourquoi. Il avait réagit, et même si la suite de la phrase était un « non rien », ça m'allait. Il avait juste réagis. Je levais les yeux vers lui, attendant la suite. « Ecoutes, on peut pas faire comme si ca compte pas non plus. » Je fronçais les sourcils.. j'avais peur de ne pas comprendre. Je n'eus le temps de rien dire, que déjà il reprennais  « Je te raccompagne chez toi ? », j'hochais la tête en silence, sans rien ajouter. Je profitais de l'air frais qui se cognais contre mes joues, leur donnant une couleur rosée. Je sourias parfois toute seule, en me rendant compte qu'Emrys était là, à côté de moi, et qu'il me raccompagnait encore, malgré mon âge. Au bout d'un petit temps, je fini par dire « tu as dis qu'on.. pouvait pas faire comme si ça comptais pas mais.. en quoi ça compte ? » j'haussais les épaules en le regardant, voir sa réaction « j'veux dire.. c'est pas comme si c'était interdit de se parler.. mais si ça te gêne de, j'sais pas, te montrer avec moi, je comprends.. ». Après tout, c'est vrai, qui aimerais être vu entrain de parler à une gamine ? Être ami avec une gamine, c'était s'attirer à coup sur des moqueries, ou des remarques comme « et le babysitting ? ». Je joignais mes mains entre elles et les rapprochais de ma bouche, soufflant dedans pour me réchauffer un peu. Je réfléchis encore un peu, et dis, malgré moi et à contre cœur « et si tu veux qu'on arrête de.. de se voir, de se parler ou.. enfin.. sache que je comprendrais.. »

On continuais de marcher dans la rue, et le ciel était sombre. L'air était frais mais j'étais bien trop dans mes réflexions pour remarquer quoi que ce soit. Je réchauffais doucement mes mains, et les frottait entre elles. « Non, bien sûr que non... C'est juste que... » Il parlait d'une voix basse, et je me disais que je ne l'avais jamais entendu parler ainsi. C'était la première fois qu'il était.. comme ça avec moi. Si j'avais su que mon âge allait lever autant de doutes.. J'attendais la suite sans soupçonner qu'en fait, il y en avait pas. Quelque chose le gênait, et il ne voulait pas me dire quoi. Je sais que c'est par rapport à mon âge, et que ça le laisse perplexe de savoir que j'ai quatorze ans. Je lui proposais donc qu'on arrête de se voir. Je savais que rester avec moi devait certainement le gêner, la différence d'âge le dérangeais certainement plus qu'elle ne me gênait moi.
« Dis pas de bêtises, c'est pas ce que je veux. » ce froid soudain dans sa voix m'arracha un frisson. Décidément, une autre première fois. Néanmoins, je suis tout de même assez contente de voir cet autre Emrys. Sa phrase me fit sourire, sans réellement savoir pourquoi.  « Excuse-moi... » Je tournais mon visage vers lui « non ça va, t'excuse pas », et lui adressait un sourire compréhensif. Je murmurais alors, à peine audible un petit « Alors dis moi ce que tu veux.. ». J'étais tout de même un peu mal à l'aise de devoir parler de ça, en fait, mes sentiments n'étaient pas très clair pour Emrys, et je ne savais même pas pourquoi. Après tout, j'avais déjà quelqu'un. « Tu passes quand tu veux au Café de toute façon. » ouais.. enfin maintenant, passer au Café.. je serais un peu gênée. Il me traitait comme quelqu'un de son âge, mais maintenant.. il viendra vers moi, et m'amènera mon chocolat comme on amène un jouet à un enfant. Avec un sourire rapide et hypocrite, qui dis « amuse toi bien ». Je n'ai pas répondu à cette phrase, parce que je n'étais même pas certaine de vouloir y retourner après ça.  « Mais tu devrais peut être passer plus de temps avec tes amis de ton âge et moins avec moi. »  Je fronçais un peu les sourcils, affichant un sourire perplexe. Des amis de mon âge ? Je haussais les épaules, sans savoir quoi lui répondre. Comment lui dire que les « gens de mon âge » sont pas amis avec moi ? J'ai un copain, ouais, et c'est bien le seul qui arrive à me comprendre un peu, parce qu'après tout ça reste un garçon. J'avais deux choix, soit lui dire « chouette, merci du conseil j'vais l'appliquer à l'avenir » ou alors lui dire « les gens de mon âge comme tu dis, sont tous plus ou moins retardés ». Qu'est ce que j'y peux si j'ai un père qui m'a appris à grandir ? Si je suis les technologies comme d'autres suivent les match de foot, ou les nouvelles paires de chaussures ? Si j'écris mes sms correctement, alors que d'autres continuent à les écrire en abrégés et de manière illisible ? « Tu sais quoi ? » j'allais pas en revenir, de ce que j'allais dire. « merci de m'avoir accompagné un peu, je vais finir la route toute seule. Te sens pas forcé de rester avec moi parce que t'a peur de faire pleurer une gamine si tu la laisse comme ça, ça va j'm'en remettrais » je lui adressais un nouveau sourire compréhensif « je comprend.. si demain j'apprenais que depuis tout ce temps j'étais amie avec un gamin de cinq ans, je réagirais peut-être pareil. Parce qu'après tout, c'est une question d'âge, je me trompe ? » non.. bien sur que non je me trompe pas.. « et puis c'est pas grave, on se voit demain soir au Café, pour mon habituel chocolat, non ? », je souriais encore, souhaitant un sourire sincère, faussement sincère. Un mensonge, voilà ce que je venais de dire. Demain je n'irais pas au Café.