The Latin girl is hot-blooded

Ana et moi vivons toujours notre amour en secret, à l’abri des fanatiques, du harcèlement médiatique et ce aussi grâce en partie à une certaine journaliste qui nous couvre à présent puisque sa participation aux affaires familiales l’a au final largement impliquée. Je me souviens de cette interview récente donnée aux journalistes pendant la convention annuelle sur la série TV. L’un d’eux avait alors fait la remarque que j’étais devenu très pieux, que je priais beaucoup, ce à quoi j’avais répondu :

"Oui, je prie beaucoup les seins."

Assise alors à coté de moi, Ana avait "explosé" de rire spontanément pendant que je prenais pour ma part un air innocent, le tout provoquant l’hilarité générale, je me demande bien pourquoi … Surtout, je ne m’attendais pas à ce qu’on lui demande alors son avis sur la question, et quel avis !

Aujourd'hui, j’avais invité trois amis du tournage avec leurs parents pour nouer un peu plus des liens amicaux. Une villa secondaire sur front de mer me semblait le lieu idéal pour ce petit repas "improvisé ». Bien sur, c’était l’occasion détournée pour rencontrer la mère et le père d’Ana sans attirer l’attention sur nous et sans avoir à rencontrer au moins la moitié de sa famille même si je suspecte que ça va finir par arriver de toute façon.

Moi aussi, je me souviens parfaitement de la convention sur notre série TV. Le parterre de journalistes pour un show somme toute assez prévisible mais dans une ambiance bon enfant. La différence c’est que je commence à être moi aussi une vedette avec moi, j’ai fait une ascension fulgurante et on me voulait à ses cotés, comme quoi j’apporte encore plus la joie et la bonne humeur. Mademoiselle bonheur, c’est moi ! Les questions défilaient, prévues à l’avance même si certains tentaient d’avoir des informations inédites sur la prochaine saison. Qui allait coucher avec qui, qui allait quitter qui, qui serait en couple avec qui, qui passerait en deuxième année. Je plaisante pour la dernière. Puis venait une question inattendue concernant la vie privée de Jason et cette fois-ci, il y répondait avec humour. Je riais aux éclats en l’entendant, provoquant l’hilarité générale et amenant alors la journaliste à me demander ce que j’en pensais. Tiens donc ! Alors je prenais un air amusé avant de répondre :

"Je pense que Jason est devenu plus croyant parce que quelque part, une partie de lui s’inspire un peu de son personnage et réciproquement pour lui donner plus de vie. Or, moi c’est l’inverse, Mon personnage d’Ana s’inspire sur ma vie dans certains aspects de ma vie. Ainsi, je suis issue d’une famille très croyante et de fait Ana aussi. Nos personnages sont en couple et Jason est de fait plus croyant. D’ailleurs, je voudrais placer un éventuel micro-spoiler sur ce qu’il pourrait arriver s’ils continuent dans cette voie."

Je me taisais alors et il régnait alors "un silence de cathédrale" dans la salle, on aurait entendu une mouche péter. Jason me regardait avec perplexité de même que la totalité de l’équipe, se demandant si j’allais trop parler mais je les rassurais d’un sourire et d’un léger mouvement de tête avant de continuer.

Je ne m’attendais pas du tout à ce que Ana allait dire sur ce qui était à la base un prétexte à un humour certes un peu léger, surtout que mon amour semblait bel et bien sérieuse quand elle expliquait ensuite ce qui n’était en fait pas du tout un spoiler, au soulagement de l’équipe mais pas au mien, en fait c’est sans doute ça qui a précipité ma rencontre avec ses parents.

"Ca m’a fait plaisir aussi de vous rencontrer et je viendrai pour votre anniversaire de mariage, promis."


Ana a rusé. Je devais rencontrer amicalement la famille de quatre amis acteurs de tournage, elle incluse mais en fait, elle a accaparé les trois autres familles et j’ai donc passé l’essentiel du temps avec ses parents. Ils sont un peu envahissants mais sympathiques, et beaucoup trop futés. Ce qu’ils sont tactiles aussi ! C’est ce que je n’ai pas l’habitude moi, mes parents ne sont pas du tout comme ça. Et leurs sourires, leurs regards entendus devant Ana et moi ! Elle ne leur a rien dit à notre sujet, je n’ai aucun problème à la croire parce que nous ne nous cachons rien du tout, sauf moi peut-être, concernant une certaine inquiétude.

"Tes parents sont très chaleureux."

C’est le moins que je puisse dire ! Evidemment, tout ça amuse mon âme sœur, moi aussi quelque part, même si appréhende de rencontrer l’armada qu’est la famille d’Ana. Tant de sœurs, de frères, de tantes, d’oncles, de neveux, de nièces, de cousins et cousines ! J’appréhende aussi pour autre chose, j’ai quelque chose d’assez important au demeurant à dire à la jeune femme. L’inquiétude, en effet, voire mes inquiétudes à présent.

Je me souviens de ce silence total durant la convention avant de que je poursuive, rompant ainsi ce suspense à la fois "bref et si long" :

"Si Ana et Jason continuent dans cette voie, il y aura sûrement un mariage à venir vu que conformément à leurs croyances, ils ne mettent pas de préservatif quand ils font l’amour, aussi il va forcément par s’arrondir. Ce n’est pas encore le cas !"

Je concluais en me levant, en soulevant le bas de mon T-shirt et en posant la main sur mon ventre plat, provoquant un émoi certain parmi le fan service dans la salle mais Jason était le plus troublé !

Oh, des beaux souvenirs depuis notre première fois en apesanteur, il y en a plein ceci dit. Le nombre de fois ou nous nous retirons sous le moindre prétexte pour nous embrasser en cachette, moi piégeant les ex en diffusant leur sex tapes sur internet, ça leur apprendra à prétendre que mon chéri en a une petite ! Les autruches n’ont d’ailleurs toujours pas sorti la tête du trou tellement elles ont honte. Quand on est frigide, on ne fait pas de vidéo de sexe ! Oui bon, je n’en ai qu’une, c’est la journaleuse qui nous a filmés à notre insu et j’y suis volcanique, en toute modestie ! Et puis il y a nos ballades secrètes, nos rires et bien sur nos câlins ! Plein de bons moments puis ce repas où ma mère s’accapare très vite Jason, j’y ai veillé. Elle est maligne, ma maman, elle a deviné que je suis amoureuse et il suffit de me voir auprès de mon âme sœur pour qu’elle comprenne que c’est lui. Elle adore Jason et pas seulement parce qu’il est très riche mais aussi parce qu’il est aussi superficiel que moi. On se ressemble tellement.

"C’est le moins qu’on puisse dire !"

Je ris en répondant ça quand il me parle de mes parents, je suis sure qu’il l’a pensé. Moi je connais déjà les siens mais c’est pour des raisons professionnelles puisqu’on s’est vus à la convention par exemple mais c’est très impersonnel au demeurant même si son père m’aime bien. Quant à sa mère, elle n’aime personne donc rien de personnel !

"Pas d’employés de maison ? Tu commences à vivre "dangereusement", hihi."

Lui dis-je avec un grand sourire, pressentant qu’il va peut-être prendre de vrais risques dans les minutes à venir !

Que de bons moments passés avec Ana même s’il me manque encore à voir des personnes qui comptent beaucoup aussi pour elle, ses deux meilleures amies. Je ne compte pas le nombre de fois où nous avons ri ensemble et ce sont des moments d’une grande complicité entre nous, le nombre de fois ou nous avons fait l’amour, des moments de surcroit d’une grande intimité, des moments qui n’ont pas de prix mais comme elle l’a dit à la convention, jamais sans la moindre protection et là je me dis que je joue avec le Diable en fait. Je vais finir par la mettre enceinte et je pense que nous sommes trop jeunes pour devenir parents, ça et le fait que ça gâcherait notre amour encore plus beau parce qu’il est anonyme, parce que c’est notre secret.

"Bien vu, d’ailleurs, je vais avoir besoin de ton aide pour débarrasser la table, laver la vaisselle et tout ranger."

Dont acte, ça ne la dérange évidemment pas parce qu’on le fait tous les deux. On range la vaisselle dans le lave-vaisselle et j’ai à peine le temps de lancer le processus de lavage qu’Ana me saute dessus et on s’embrasse passionnément. J’évite juste qu’on pousse le câlin trop loin et trouve le courage de lui parler quand il ne reste plus qu’à ranger.

"Je pense qu’on devrait prendre des précautions quand on fait l’amour, sortir couverts pour reprendre l'expression."

Voilà, c’est dit. Il reste qu'à découvrir si ma chérie va bien le prendre ou pas, ou du moins, dans quelle mesure elle va mal le prendre ?

Bien sur que j’aide mon homme pour la corvée domestique après le repas, il aurait du mal s’il avait été seul alors avec toute la vaisselle engendrée par cet événement ! Quinze couverts ! Moi j’ai l’habitude et de bien plus que ça, largement plus que ça même si un peut tout le monde est mis à contribution après chaque repas dit familial et pas que les femmes, mais pas lui. Je le sens tout de même tendu pendant qu’on s’active dans la cuisine, ce qui rejoint mon sentiment qu’il a aussi planifié tout ça pour me parler de quelque chose d’important. Non, ça n’est pas une demande en mariage, il y mettrait plus les formes, ni sa proposition d’arrêter qu’on se voit en cachette, je pense que c’est lié à la convention et il se lance pendant que j’observe la qualité de sa vaisselle. Ca sent bien la résidence secondaire, tout ça est beau mais mériterait d’être changé. Puis il a parlé et je me fige, une assiette à la main et toute une pile à portée de main, justement. Sans oublier tout ce qu’il y a dans les étages ...

"Tu voudrais mettre une capote …"

Il m’aurait demandé de sacrifier au Diable notre premier enfant, ça m’aurait moins choquée. Je plisse les yeux et observe le jeune homme en éprouvant le coté aérodynamique de l’assiette … Il plaisante peut-être … C’est mon homme, il m’aime, je l’aime, et ça m’amène ces quelques paroles mélodieuses en tête :

*Et si tu m’aimes … Et que je t’aime ...*

Ana et moi filons le parfait amour mais il ne faudrait pas que je le conjugue au passé dans un avenir relativement trop proche comme aujourd'hui ! Or, j’ai l’impression que la température vient de tomber d’une trentaine de degrés depuis que j’ai dit ce que je devais dire et Ana me regarde comme si je venais de vomir une portée de crotales. Je l’aime et elle m’aime mais il y a comme un froid brusquement ! Je sens que j’ai touché un point sensible, je ne pensais pas qu’il serait aussi sensible, quelque part, c’est très flatteur pour moi mais je devine que je vais devoir trouver les bons mots très vite. Du coup, je me dis qu’il me manque un casque de soldat, ou au minimum de chantier ainsi que "quelques" sacs de sable pour ériger un mur où j’aurais pu me retrancher dans les instants à venir. Je déglutis péniblement en voyant l’assiette dans les mains de ma chérie, une simple ustensile de cuisine qui semble à présent devenir létale.

"Ca serait juste une précaution et avec le progrès, on les sent presque plus, ça ne diminue pas le plaisir. C’est juste que nous sommes trop jeunes pour être parents. Ni toi ni moi ne voulons de cette charge si tôt."

Je dis ça en lui vouant mon sourire le plus séducteur, affectant une assurance que je suis alors loin de ressentir. Preuve en est, à lieu de faire un grand pas vers elle, j’en ai fait un petit en arrière vers un abri dans la cuisine. On se demande bien pourquoi !

*Et si tu m’aimes … Et que je t’aime … Prends garde à toi !*

J’écoute les arguments de mon homme qui vient vraiment de prendre des risques et quelque part c’est courageux mais ça ne va pas le sauver en fait ! Loin de là ! Je sens notre première dispute de couple survenir mais une dispute où c’est en fait moi qui vais le disputer, faire abattre sur lui le châtiment divin. Une dispute à sens unique, une punition ! Il devrait vendre des capotes, ce que je m’en fiche des qualités de ces trucs !

"Mes parents ont eu leur premier enfant à ton âge, alors trop jeunes … Et tu viens de donner mon avis à ma place. Non, tu as donné ton avis, je te donne le mien ..."

Dix secondes plus tard, Jason fuit la cuisine sous un bombardement d’assiettes qui explosent tout autour de lui pendant que je déverse des flots d’injures en espagnol, dont celles-ci :

"No me jodas ! Que te follen ! Cabrón !"

Voilà, ça c’est mon avis ! J’évite d’impliquer sa mère qui n’a rien à voir là-dedans. Si je ne tenais pas à lui, je devrais dire "No pasaran" ! Puis je respire un grand coup, je fais comme si je me suis calmée et je l’appelle d’une voix mélodieuse :

"Jason, tu es toujours en vie ? Montre-toi !"

Il me reste encore plein d’assiettes à lui envoyer dessus et je ne peux pas le poursuivre en portant tout ça dans mes bras, j’attends donc que ma cible montre le bout de son nez pour continuer le bombardement.

Sauve qui peut ! Tous aux abris ! En fait on ne peut pas dire qu’Ana l’ait vraiment mal pris en fait, sinon elle aurait lancé les couteaux ! Puis soit elle vise très mal, soit elle fait exprès de me rater quand elle me bombarde littéralement d’assiettes mais je me protège le visage contre les débris qui explosent autour de moi. J’effectue ce qu’on appelle un repli stratégique. En arts martiaux, je crois qu’on appelle ça "être ceinture noire en fuite-jutsu".

"Aaaah ! J’ai l’impression que tu le prends mal !"

Ah oui ? Quelle perspicacité ! Je suis obligé de crier parce que la vaisselle qui se casse, ça fait un sacré raffut et elle m’attaque sans discontinuer ! Puis ça se calme brusquement, ma latine au "sang chaud", pardon pour le pléonasme même si ça ne veut pas dire que les autres femmes ont "le sang froid", me demande si je suis toujours en vie et que je me montre si c’est le cas. Je me suis abrité sous la grande table du salon et je fais quelques pas prudents vers la cuisine et donc vers Ana.

"Tu aurais du me dire si c’était la mauvaise période pour toi ..."

Je croise alors le regard d’Ana et je sens que je n’aurais pas du dire ça ! Je m’empare d’un grand plateau argenté en prévision de m’en servir comme d’un bouclier parce que quelque chose me dit que la jeune femme ne va plus me manquer !

J’étais prête à lui envoyer une ou deux dernières assiettes mais là, ses dernières paroles, c’est trop, c’est la goutte qui renverse le vase plein ! La mauvaise période, les règles, les ragnagnas ! Dès qu’on se met en colère, nous les femmes, voila la réponse des mecs, on est hystériques, folles, on a nos règles ! Ce n’est pas le cas mais je vois rouge ! Les insultes repleuvent donc et les assiettes et je vise juste cette fois, heureusement qu’il a pensé à prendre son bouclier, Captain America ! Parce que je balance tout ce qui me tombe sous la main, couverts inclus !

"Viens par là que je "t’opère", tu n’auras plus de risque de donner la vie ! C’est quoi le féminin d Jason ?"

En fait je crois que c’est mixte mais ça n’est pas le sujet ! Je pourchasse Jason dans la maison, me défoulant tandis que couteaux et fourchettes se plantent dans le mobilier tout autour de la cible, jusqu’au dommage collatéral. Une de mes dernières assiettes passe par une des fenêtres ouvertes et percute de plein fouet quelqu’un qui guettait justement à l’intérieur, l’assommant net.

"Oh non, si ça se trouve, j’ai tué un Writer ! Et j’ai cassé la dernière bouteille de champagne !"

Il faudrait alors en acheter une de suite parce que ne pas pouvoir fêter ça, là ça serait l’horreur !

Cette fois-ci, Ana s’applique et mon bouclier improvisé me sauve la mise, c’est le cas de le lire. Je fais alors ce que toute personne en faute fait ce qu’il faut faire dans ces conditions, je me rends ! Je trouve un chiffon blanc et je l’agite au dessus ma tête en me planquant derrière un mobilier qui prend cher ! Je pensais qu’il fallait revoir la déco des lieux, ça tombe bien. Ana semble alors se calmer quand elle touche quelqu’un qui zyeutait par une fenêtre ouverte. Aussitôt, je pense moi aussi à un des sbires de The Writers !

"Je me rends, n’attaque plus ! Je vais voir s’il est mort, au pire on l’enterrerait dans le jardin ..."

Ana n’attaque plus et je tombe sur le gus assommé. Il est masqué aussi, ce qui ne fait guère journaliste. Il a également un sac rempli de bijoux et je comprends que nous avons affaire à un cambrioleur qui venait de visiter nos voisins et pensait profiter du "bombardement" pour piquer quelques affaires. Une erreur ! J’appelle la police avant de sourire à ma chérie au cas où elle s’énerve à nouveau, même si ça semble peu probable.

"Je suppose que tu as quelques idées de prénoms."

Des prénoms latins, mes vieux seraient "ravis" ! Ce disant, je tends la main et caresse la joue d’Ana, remarquant alors qu’elle a les larmes aux yeux, ce qui me chagrine quelque peu.

"Je t’aime."

J’ai un peu les larmes aux yeux quand mon amour me dit qu’il m’aime et qu’il suppose à juste titre que j’ai quelques idées de prénoms.

"Je t’aime aussi, mon amour. Des idées de prénoms, non, pas trop. Enfin, juste un ou deux."

Je ne dis pas "juste pour les deux premiers garçon et les deux premières filles" pour ne pas lui faire peur ! C’est fragile un garçon, l’air de rien. Je dépose un baiser sur ses lèvres alors que des personnes arrivent, alertées enfin par tout ce vacarme. Je n’ai pas tué un des "moustiques" de The Writers et c’est dommage quelque part, hihi ! J’ai néanmoins assommé un cambrioleur et permis ainsi aux voisins de retrouver leurs biens. Du coup "la tempête" dans la maison est expliquée dans le sens où nous avons repoussé ainsi l’intrus, Jason et moi. Nous voila donc des héros, des héros locaux mais des héros tout de même. Je crois qu’on pourra même en faire un épisode spécial, du coup ça en fera deux parce que je compte bien caser la dispute aussi, ça nous fera de l’audimat !

La question de la capote était donc réglée, mon amour et moi allons donc continuer à "la roulette russe de la vie" à chaque fois que nous ferons l’amour. J’ai présenté Jason à mes parents, il ne manque plus qu’à le présenter au reste de la famille et à mes meilleurs amies. Il faudrait tout de même qu’elles le connaissent avant que je me retrouve avec un "colocataire" dans le ventre.