Mauvaise nouvelle...|pv Bessie

C'est à propos de votre mère monsieur Morgan elle est.... 

Cette phrase que j'ai coupée raisonne dans ma tête. J'étais dehors, je venais de recevoir l'award du connard de la ville. Bien entendue, j'ai bien rembarré tout le monde. C'était obligatoire, l’existence même d'un tel prix était en soit une mauvaise idée, on pouvait y voir clairement les mauvaises intentions. J'ai beau être l'avocat des criminels, je ne cautionne pas pour autant la méchanceté, ce qui est ironique quand on voit comment je me comporte. Dans le fond, quand on y réfléchit bien, je ne vaut pas tellement mieux que ceux que je défends Jazz à entièrement raison la dessus, mais pas pour les raisons qu'elle pense. Quand Bessie me demande ce qui se passe, je décide d'être bref avec elle refusant de perdre du temps. Je décide d'arranger cette histoire le plus rapidement possible. 

« C'est ma mère, je dois aller à l’hôpital. »

Je me dirige vers ma voiture et laisse Bessie me suivre, plutôt surpris sur le coup, mais là ou pas ça ne change rien à la situation. Je fais un petit rictus quand je vois qu'elle a pris mon award avec elle. Peu importe, pas le temps de chipoter pour ces détails futiles. Une fois tous les deux dans ma voiture, je fonce, direction hôpital. 

Une fois arrivé, je laisse à peine le temps à ma seule proche de Bowen de sortir de véhicule. Je me précipite vers l’accueil, je m'y présente énervé nerveux et la jeune femme ce contente de me dire qu'un médecin va venir me voir. Agacé, je me dirige vers l’ascenseur.

« J'en ai assez de cette comédie, je vais aller la voir moi-même ! »

J'ouvre les porte de l’ascenseur en appuyant sur le bouton et me dirige vers sa chambre. Je fronce les sourcils en voyant la porte entre ouverte. Au travers, j'y vois une personne couverte d'un drap blanc. Je me fige sur place, refusant de voir ce que je suis en train de voir. Ma mère serait... Morte ? Je reste un moment figé sur cette vision jusqu'à ce que quelqu'un m'aborde sans doute pour me dire la nouvelle que je suis en train de voir. Fou de rage et par réflexe, je le saisis par le col et le plaque contre le mur.

« Qu'est-ce que vous lui aviez fait ?! »

Je suis en colère, je ne voulais pas le croire, au point que j'en oublie que Bessie est avec moi en ce moment même. Je le cogne contre le même mur.

« Répondez ! »

Je tenais fermement l'infirmier plaqué contre le mur. Je refuse catégoriquement de croire ce que je viens de voir et comprendre. Je voyais rouge, je tenais l’hôpital pour responsable de mon état, de ce que je viens de voir, responsable de la mort de ma mère. Même un idiot aurait compris que c'était la nouvelle qu'on tentait de me donner le plus tard possible. FORCEMENT ! Avec tout l'argent que je leur ai donné pour qu'ils la sauvent et qu'enfin de compte ses incapables l'ont laissé mourir ! Mon corps tremble, ma mâchoire ce serré.... C'est seulement quand je vois soudainement Bessie s’interposer que je me souviens soudainement qu'elle m'avait accompagné. Alors que mon corps tremblait et que l'envie de frapper, ce soit disant médecin se fait sentir, j'écoute ce qu'elle me dit. La voix de la raison... Qui l'aurait cru ? Pas moi en tout cas. Je lâche soudainement l'homme sans détacher mon regard furieux sur lui. Je recule de quelques pas les poings serrés. J'inspire et expire bruyamment dans l'espoir de me calmer, mais en vain. Je n'arrivais tout simplement pas à croire ce qui se passe. Par rage et silencieusement une ou deux larmes sorte de mes yeux. C'est qu'une fois que je me suis sentie de parler que je prononce ces mots.

« Merci... Bessie. »

La mâchoire encore serrée, je m'adresse au médecin qui se relève avec l'aide de deux autres infirmières. Pestant et me retenant de ne pas lui sauter dessus de nouveau 

« Je vous ai donné tout l'argent nécessaire pour la sauver. Vous n'avez aucune, je dis bien, AUCUNE excuse pour votre échec ! »

Je fixe le médecin qui à l'audace de me répondre.

« Nous avons fait notre maximum monsieur Morgan, mais votre mère elle.... »

J'écarte les yeux et outré par ce qu'il compte dire.

« Elle quoi ?! S'est suicidé avec une petite cuillère en plastique ?! »

« Laissé mourir... Elle ne prenait plus ses médicaments. »

Je mets un pas en avant près à en lui mettre une.

« Et vous n'avez pas été foutue de le remarquer ?! Ou de la forcer à les prendre ?! »

Ils sont bien un hôpital non ? Ils sont censé soigné et sauvé des vie ! Pas les laisser mourir !  Je jette un regard sur ma collègue en colère mais petit à petit démunie.

J'en veux clairement au monde entier en ce moment même. Toute lucidité s'envole et j'envisage même déjà intérieurement de poursuivre l’hôpital en justice. Et aussi d'en foutre une au médecin qui se tient devant moi. Mais le contact de Bessie au niveau de ma main m'en empêche. C'est une sensation étrange et inconnue... Elle avait comme le pouvoir de me faire comporter autrement de ce que je voudrais... Comme si... Sa vision de moi était bien plus importante que mes propres désirs... Et ce peu importe la situation. Quand elle tente de me faire retrouver de la lucidité dans mes réactions, je ferme les yeux et inspire un grand coup prenant instinctivement la main de ma collègue de travail sans trop m'en rendre compte. Je ne disais plus rien et ouvre soudainement les yeux sur le médecin quand Bessie demande depuis quand ma mère a arrêté de prendre ses traitements. Ce concentrant plus sur Bessie que moi, il lui répond.

« Un peu moins de six mois... Nous supposons qu'elle jetait ses médicaments aux toilettes pour nous faire penser qu'elle les a prises. »

Je serre la mâchoire et avale difficilement ma salive. Ça tombe au moment où j'ai arrêté de la voir pour mon travail... Être venue lui dire de prendre plus sérieusement ses médicaments n'a fait absolument aucun effet.

« Je veux la voir. »

Je fixe le médecin afin de le dissuader de refuser ma requête. Et ça a fait son effet, car il me fait un signe de tête pour que j'entre dans la chambre. Je lâche aussitôt la main de Bessie et me précipite dans la chambre de ma mère. Le médecin reste dehors devant ma collègue et pour ce moment, amie. Doucement et la main tremblante, je soulève le drap du visage de ma mère pour la voir en effet sans vie et avec ce même air triste que les fois où je suis venue la voir. La gorge serrée la fixant en tremblant légèrement par l’émotion la mâchoire serrée et les yeux humides, je lui murmure malgré ma conscience qu'elle ne m'entende pas. 

« Tu n'as pas le droit de me faire une chose pareille... Je t'ai dit de vivre et prendre ces foutus cachets.. Je t'ai tout donné pour que tu vives. »

Je repose le drap sur elle et m'assois en fixant le vide. La colère était toujours là, mais j'ai encore du mal à réalisé ce qui m'arrive. J'avais presque cette désagréable impression d'être dans un cauchemar et que j'allais bientôt me réveiller. Que tout redeviendra comme avant. Je me cache le visage entre les mains et tente de continuer à respirer calmement sans parvenir à contrôler ces foutues larmes qui coulent sur mon visage malgré moi. Je sens une douleur... J'ai mal. J'ai putain de mal et je suis incapable de savoir comment soulager cette douleur qui me tord le cerveau et la poitrine. 

J'étais perdue, complètement perdue. Pour moi, j'avais tout fait pour que ce jour n'arrive pas. J'ai payé tout ce qu'il y avait à payé sans aucun retard. J'ai même emménagé dans cette putain de ville pour rester au alentour. Je suis intervenue pour la secouer un peu. J'ai bossé dur et surtout, j'ai quitté mon confort en Amérique ! Je me ressasse tout ça pendant que j'avais le visage enfouie entre mes mains. Où est-ce que j'ai raté quelque chose ? Où est-ce que j'ai fait une erreur ? Pourquoi est-ce qu'elle ne m'a pas écouté ? Pourquoi est-ce qu'elle a décidé de me laisser tomber ? Est-ce que c'est de ma faute qu'elle est...

Un bond au cœur se fait quand je sens une main sur mon dos. Je n'ai pas tellement sursauté au contact. Ce contact me... Soulageait, elle me clamait et me donnait une chaleur au cœur que je ne comprenais pas tellement. Mais pourquoi comprendre ? Tout ce que je voulais, c'est que ce bien-être continue... Je dégage alors mon visage des mains quand j’entends la voie de Bessie. C'est elle qui a posé sa main sur mon dos pour me faire ce genre de caresse ? Tout ce que je voulais, c'est que ce bien-être continue... Décidément, elle me surprendra toujours celle-là... Incroyable. Je me force à lui donner un léger sourire touché et cherchant encore à tout prix ce bien-être, sans réfléchir, je pose mon front sur son épaule.

« Tu fais déjà tout ce qu'il faut... »

Je ravale les larmes et inspire un grand coup avant de murmurer les yeux clos.

« Merci... »

Je reste un petit moment comme ça et relève la tête. Il ne fallait pas que j'abuse et ce bien-être alors que je suis à côté du cadavre de ma mère n'est clairement pas normal. J'étais calme maintenant, mais je n'arrive pas à enlever cette expression triste et ailleurs quand je tente de lui sourire de nouveau histoire de rassurer. Je pose ma main sur son épaule et inspire un grand coup.

« Il doit être tard... Je vais te ramener chez toi. »

Sans vraiment attendre son avis là-dessus, je me lève et quitte la chambre m'y éloignant jusqu'à l’ascenseur. Je fixe le médecin et serre la mâchoire tentant de reprendre mon sang-froid et professionnalisme dont je fais normalement preuve dans mon corps de métier. Air qu'on juge comme étant froid et insensible. 

« Faites ce qu'il y a à faire je repasserais demain matin avec tout ce qu'il faut pour sa préparation au... Funéraille. »

Je tire mon regard vers la chambre pour m'assurer que ma collègue en sorte pour me rejoindre.