➳ bonfire beach party (ouvert à tous)

Tu avais abandonné Effy au loin dans la foule mais tu savais qu'elle ne serait pas perdue. Il y avait bien des gens qu'elle connaissait et elle ne resterait pas seule longtemps. Et puis de toute façon tu la rejoindrais après, pour lui offrir la belle soirée que tu lui avais promis à s'enfumer le crâne et boire jusqu'a en perdre la raison. Le cachet d'ecsta que tu avais pris avant d'entrer commençait à faire effet, tu le sentais. Ta tête tournait, tes yeux étaient de plus en plus rouges et te piquaient un peu plus que d'habitude. Comme si tout était normal, tu souriais à Elmo avec qui tu traversais la foule pour rejoindre le reste des membres du groupe. « On va leur montrer de quel bois on se chauffe » rétorquas-tu à l'italien avec un sourire sur tes lèvres. Sur l'arrière scène, tu voyais Lilith qui arrivait à bout de souffle. Ca te faisait rire, elle était toujours comme ça, à la limite du retard mais tu t'en fichais, ça ne t'embêtais pas et puis tu n'étais pas un exemple non plus de ton côté. « On met le feu, évidemment ! L'inverse serait mal nous connaître » rétorquas-tu à la chanteuse. Vous vous retrouviez tous ensemble pour finaliser quelques trucs avant de monter sur la scène où les gens vous attendez vu qu'Axel avait fini sa prestation. Et puis voilà votre tour. On vous présenta, le Monkey Squad. Y'avait mieux comme nom de groupe, mais c'était pas ça le plus important dans tous ça. Tu attrapais ta guitare que tu mettais à l'épaule et tu retournais ta casquette pour qu'elle soit à l'envers sur ta tête. Un espèce de rituel. Lilith prit le micro pour vous présenter tous afin de pouvoir commencer à jouer. Vous ne jouiez quasiment que des reprises, du coup les gens connaissaient la quasi-totalité de vos sons. Même si vous essayiez de faire des sons un peu plus personnels de temps à autre. Ton regard se perdait dans la foule, alors que tu cherchais Effy du regard pour la surveiller de loin, toujours entrain de performer avec ton groupe. Et lorsque ton regard balaya la foule, tu aperçu Bella avec ses amies entrain de vous regarder. Pourquoi était-elle là ? Elle venait de te dire qu'elle partait pour le Costa-Rica, quelques heures plus tôt ! Tu ne comprenais pas vraiment pourquoi. Ton esprit était entrain de flancher, mais tu essayais de continuer le concert comme tu pouvais. Plusieurs mélodies s'étaient enchainées depuis le début du concert, et après quelques chansons c'était fini tu ne répondais plus de toi. Tu ne sentais plus tes jambes, ta tête tournait beaucoup trop et tes mains ne jouaient plus en rythme. Plusieurs fois tu avais manqué de tomber, jusqu'à la fois fatidique où tu ne te souviens plus de rien. C'était surement le cachet de trop.

Le groupe de Milo monta sur scène, et Effy observait de loin, toujours accoudée au bar, son verre en main. Le concert commença et la brune au corps frêle termina son verre d’une traite, en commandant un deuxième. Son corps commençait à assimiler la drogue prise plus tôt dans la soirée, elle sentait les effets monter et se mêler à l’alcool dans son système. Elle allait finir par terre si elle continuait, mais là était tout l’intérêt. Malgré sa carrure de brindille, son métabolisme était tellement habité à toutes les merdes qu’elle prenait régulièrement qu’elle y avait développé une certaine résistance, assez impressionnante. La jeune femme finit par se diriger vers la foule, se fondant dans celle-ci et se rapprochant de la scène, son verre en main, qu’elle buvait à un rythme rapide. La drogue pulsait dans ses veines et elle commençait à se sentir mieux, dans son élément, se laissant porter par la musique pour se laisser emmener dans son monde à elle, seule, tranquille, ailleurs. Elle dansait de cette allure féline et sauvage, fermant les yeux, percevant de loin des corps de passage la frôler, sans qu’elle n’y prête attention, trop loin dans sa propre bulle mentale. Jusqu’à ce que la musique s’interrompe brutalement. Effy ouvrit les yeux, son regard perçant se teintant de panique quand il se posa sur la scène, découvrant ce qui avait causé cette interruption, tandis que son oreille captait les murmures inquiets qui parcouraient la foule. Milo était au sol. Un vent de panique souffla sur la brunette, qui resta figée un instant. Merde. Putain de merde. Elle tentait d’exhorter son esprit au calme, de réfléchir logiquement, de ne pas laisser la drogue prendre le dessus sur son mental. Son visage pâle trahissait sa terreur. La terreur bien connue de la douleur, de l’abandon, tandis qu’elle fixait Milo, inconscient. Elle sentait déjà l’hyperventilation arriver, son corps trembler tandis qu’elle parvenait enfin à bouger la tête autour d’elle, incapable de décider ce qu’elle devait faire. Finalement, au bout d’un temps qui lui parut interminable, elle laissa tomber son verre, s’élança vers la barrière qui séparait la foule de la scène et l’escalada, pour rejoindre son ami, la boule au ventre et les poumons incapables d’inspirer suffisamment d’air. « Milo. Milo ? » La voix neutre et impassible qu’on lui connaissait d’ordinaire avait disparu, pour laisser place à une voix blanche, tremblante, au bord de la crise. Son pouls s’était accéléré tandis qu’elle passait une main glacée sur le visage de son ami. Elle n’avait aucune idée de quoi faire et elle lança un regard désespéré autour d’elle, la gorge sèche et bien trop serrée. Il fallait qu’il se réveille, et vite. Elle s’efforçait de garder son calme, de repousser la vague de culpabilité qui attendait aux portes de son esprit. Ses mains tremblantes cherchèrent dans ses poches pour trouver difficilement son portable, prête à composer le numéro d’urgence. Tandis qu’elle espérait une intervention rassurante, quelque chose qui prouverait qu’une ambulance n’était pas nécessaire et que tout irait bien d’une seconde à l’autre. Elle criait intérieurement à Milo de se réveiller, alors que des gouttes de sueur froide commençaient à perler sur son front et que le bad trip pointait le bout de son nez, réaction des effets de la drogue face à cette situation.

Alors qu’Elmo, Milo et Jae se préparaient à l’arrière-scène, en se lançant des phrases de motivation et d’encouragements, Lilith arriva enfin au pas de course, la respiration haletante une fois à leur hauteur. « Fashionably late, c’est ça ? » Demanda Elmo en roulant les yeux, avant de rire en serrant son amie de jeunesse dans ses bras. « Pas trop le feu, hein, y’a déjà le bonfire qui va me donner un peu trop chaud derrière. » La scène n’était certes pas à côté de l’emplacement du grand feu de joie, mais tout de même, la température était tout de même montée en flèche depuis qu’il avait été allumé. Elmo tourna la tête vers la scène temporaire où Axel faisait ses derniers remerciements, avant de la quitter et de laisser la place aux quatre singes. C’est Lilith, au micro, qui présenta chaque bandmate, Elmo levant ses baguettes dans les airs à son tour. Puis, il prit place sur son banc et ferma les yeux, quelques secondes, avant de lever à nouveau ses deux bâtons pour les cogner ensemble le temps de lancer le rythme et d’annoncer le décompte aux trois autres. La première chanson débuta, les autres s’enfilèrent avec fluidité, la plupart étant des reprises afin de s’assurer que la foule lèverait en chantant et en dansant sur des hits connus. Leurs chansons composées par eux, c’était plutôt dans les bars qu’ils les testaient, pas lors d’aussi grands événements. Ça viendrait sans doute, un jour. Le regard du batteur se concentrait sur sa batterie, cherchant à tout prix à ne pas perdre son focus en se perdant dans les yeux de Bella. Trop souvent, lors des dernières répétitions, il avait perdu le rythme parce que ses pensées se dirigeaient automatiquement vers elle. Ce soir, Elmo faisait un effort surhumain pour ne pas laisser la présence surprise de la jeune femme le déstabiliser. Il eut quelques ratés, quelques regards jetés vers elle par faiblesse, mais rien d’énorme. Contre toute attente, celui qui semblait en arracher le plus, c’était Milo. Plus le spectacle avançait, plus ses doigts semblaient moins précis sur les cordes. Puis, en plein milieu d’une chanson, le rythme lui manqua totalement mais surtout, son équilibre. Jusqu’à ce qu’il tombe, d’un coup, la guitare s’écrasant dans un lourd bruit à côté de son corps immobile. Elmo, qui avait vu toute la scène de dos, lâcha la batterie et laissa tomber ses baguettes pour accourir vers son ami. Les membres du groupe furent les premiers autour de lui, rapidement rejoints par Effy. « Milo !? Milo, tu m’entends ? Réveille-toi, fuck. » Son regard se releva pour se plonger dans celui de la jeune femme aux yeux bleus. Elle tenait son téléphone entre ses mains. « Qu’est-ce qu’il a pris ?! Et qu’est-ce que t’attends, appelle les secours ! » Lui n’avait pas son portable, pas lorsqu’il performait – certainement l’un des seuls moments où il n’était pas prisonnier de ce monde virtuel. Pour une fois, l’avoir sur lui aurait pu être utile. Elmo reporta son regard sur son ami, la détresse, la culpabilité, la honte et la peine le submergeant. « Wake up, idiot. Don’t you fucking do this to us. » Grogna-t-il entre ses dents.

La scène, le chant, c'était son monde à elle en plus du piercing. Quand elle chantait, elle partait ailleurs, c'était sa façon a elle de relâcher la pression. Même si, elle se la mettait elle même en arrivant toujours en retard. Heureusement, les garçons ne lui en voulaient pas le moins du monde et elle les aimait pour ça. T'as tout compris. dit-elle en riant à Elmo, son ami d'enfance mais aussi la personne grâce à qui elle était là ou elle était aujourd'hui. Finalement, ils échangèrent des mots d'encouragement et se fut vite leur tour. Tout se passait bien, encore mieux qu'au répétition, il faut le dire. Les mecs géraient totalement. Du moins, au début. Elle voyait Milo faiblir et elle lui jetait des regards inquiet. Il avait sûrement trop abusé sur la drogue. Elle connaissait son penchant pour celle-ci. Finalement, c'est un son lourd qui fit taire toute la foule. Elle lacha son micro, se précipitant vers son ami qui était désormais à terre. Milo, déconne pas, lève toi, bordel. Effy les rejoints assez vite. Appelle les urgences, si t'as ton téléphone. dit-elle à son amie. Elle pressa le bras d'Elmo qui parlait un peu mal à Effy pour le coup. Tranquille, ça va aller. dit-elle à Elmo même si elle n'était pas sur de ce qu'elle avançait, elle était aussi inquiète qu'eux, mais si tout le monde paniquait, ce deviendrait vite le bazar.

Elle avait l'impression d'évoluer dans un univers parallèle, les cris inquiets et les mouvements vifs autour d'elle lui parvenaient comme à travers un mur de plexiglas. Elle était concentrée sur Milo, qui était simplement étendu là, sans bouger. Et elle ne pouvait pas bouger non plus, une vague de panique déferlant sur elle, comme si elle se tenait paralysée devant un tsunami qu'elle ne pouvait que voir venir. La culpabilité, la peur, la colère, la phobie de l'abandon, de la perte. Effy se battait intérieurement pour s'arracher à cette contemplation stupéfaite du drame qui se déroulait devant eux, pour plonger des mains fébriles dans ses poches, qui peinaient à trouver son téléphone, la frustration des trois secondes qui s'écoulaient tandis qu'elle parvenait difficilement à tenir son portable dans ses mains tremblantes. Elle était en totale incapacité de réfléchir, jusqu'à ce que la voix d'Elmo lui parvienne, dure et toute aussi paniquée qu'elle, lui aboyant dessus pour savoir ce que Milo avait pris et la pressant de contacter les urgences. Effy croisa son regard, comprenant à cet instant que Milo ne se réveillerait pas d'ici quelques secondes, que ce n'était pas qu'une petite frayeur. « Il a... Je... » L'anglaise était incapable de répondre, de s'exprimer, d'aligner ne serait-ce que deux mots, son cerveau était prisonnier de son angoisse, tandis qu'elle composait le numéro des urgences, tapotant sur l'écran de ses doigts pris de tremblements incontrôlables. La voix de Lilith lui parvint et Effy leva un regard implorant vers elle, avant de lui tendre le téléphone. Sa gorge était trop serrée pour qu'elle ne puisse parler, sa poitrine comprimée par l'angoisse fulgurante qui prenait possession d'elle, la privant d'air. Elle ne savait même pas quoi dire, elle ne savait même plus prononcer un son, il fallait que son amie prenne la relève car elle était incapable de prendre la moindre décision. Sa vision était trouble et elle ne comprenait pas le chaos alarmé qui se déchaînait en elle. Cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas ressenti une émotion aussi puissante. Elle ne savait pas quoi en faire, pas comment la gérer, elle était juste pétrifiée. Elle voulait s'enfuir, oppressée par toute cette agitation et cette peur autour d'elle, émanant d'elle, la dévorant. Sans doute était-ce la drogue qui lui donnait littéralement l'impression de se faire bouffer par un million de bestioles. Elle laissa Lilith gérer l'appel aux urgences, tandis qu'elle restait prostrée à côté de son ami, avant de s'écarter légèrement, ses genoux frottant contre le sol de la scène, les yeux écarquillés fixés sur son ami. Incapable de bouger, désormais. Elle n'avait plus été terrorisée de la sorte depuis longtemps, et ça lui rappelait pourquoi elle ne s'attachait jamais à personne, pourquoi le faire était une grossière erreur. Elle refusait catégoriquement que Milo puisse l'abandonner. Il ne pouvait qu'aller bien, c'était un fait. Ce n'était pas possible autrement. Elle ne pouvait que contempler la scène, attendant l'ambulance, en se raccrochant à cette certitude, cette vérité qu'elle avait établie comme absolue.

La panique avait désormais pris entière possession de pas mal de personne ici présente. Lilith ne savait pas plus quoi faire que les autres, simplement, garder son calme lui semblait la meilleure des options. Effy n'avait vraiment pas l'air dans son assiette alors la jeune italienne n'hésita pas une seule seconde quand elle lui tendit le téléphone. Elle composa le numéro des urgences, se rongeant les ongles attendant que quelqu'un décroche. Allo ? Oui on est a Grays Bays, j'ai un ami qui est tombé à terre. Oui, il a sûrement du ingérer de la drogue, j'en sais rien. Elle leva les yeux vers ses amis. Qu'est ce qu'il a prit les gars ? Elle tremblait, elle aussi désormais. Il respire, mais il est tout pâle, d'accord. Elle regarda Elmo. Mo' met le en pls au cas ou qu'il vomisse, on sait jamais, et les autres laisser le respirer. Il lui faut de l'espace. Elle savait bien que son ami avait de sérieux problème d'addiction, mais elle ne s'imaginait pas que cette situation là arriverait un jour. Qu'est ce qu'il lui était passé par la tête ? Elle raccrocha finalement. L'ambulance arrive, en attendant faut le surveiller. dit-elle en soupirant, priant pour qu'ils arrivent vite.

Aucune réponse. Ni de Milo, toujours immobile au sol, ni d’Effy, paralysée par la peur, incapable de dire à Elmo ce que le guitariste avait pu prendre. Le batteur savait qu’il l’avait laissé dans un état de vulnérabilité, la dernière fois qu’ils s’étaient vus avant aujourd’hui, mais jamais il n’aurait imaginé que ça se rende jusque-là. Il n’avait pas voulu y penser. Il se souvenait alors des paroles de Milo quand il lui avait dit qu’il était déjà au fond du trou, qu’il ne pouvait pas faire pire que ça. Et bien bravo, Milo, il avait réussi à leur prouver le contraire à tous. Il pouvait faire pire encore, en se retrouvant à moitié mort sur la scène où leurs rêves auraient dû prendre leur envol, pas s’évanouir dans ce bruit lourd. Sous l’effet de sa propre peur, Elmo avait levé le ton face à Effy qui gérait tout aussi mal que lui la situation. Lilith posa alors sa main sur le bras du jeune homme, pour le calmer et le ramener à l’ordre, aussi. « Qu’est-ce que t’en sais que ça va aller, Lili ? » Il snappait envers tout le monde, même envers celle qui le connaissait mieux que n’importe qui. Parce qu’il ne s’imaginait pas perdre Milo, encore moins alors que leur relation n’avait jamais été autant mise en péril par sa propre connerie. Finalement, Effy tendit le téléphone à Lilith, cette dernière étant visiblement la seule à pouvoir prendre en main les événements. Elle appela les secours et expliqua la situation, leur demandant ce que Milo avait pris. « J’en ai aucune idée, il avait déjà pris d’quoi en arrivant. » Il tourna les yeux vers Effy, parce que c’était avec elle qu’il était arrivé. Et elle avait les yeux aussi rouges. Et elle avait l’air complètement out. Lilith continua à parler avec le répartiteur, ordonnant à Elmo de mettre Milo en position latérale de sécurité, ce qu’il fit en basculant son ami sur le côté sans plus attendre. Il hocha la tête quand son amie affirma que l’ambulance arrivait, qu’il fallait le surveiller. « Je peux pas croire que c’est en train d’arriver. » Il secoua la tête de gauche à droite. « C’est d’ma faute. » Son cœur se débattait dans sa poitrine, des larmes d’angoisse et de honte lui montaient aux yeux. On entendait déjà les sirènes au loin.

C’est clair que je vais pas admettre que Bel est parfait. Déjà parce que c’est faux et ensuite ça serait admettre qu’il n’est pas qu’un petit con et que les fois où nous avons couché ensemble n’étaient pas des erreurs. Je n’ai pas envie qu’il croit que je l’aime bien et qu’il y a quoi que ce soit entre nous. Je lève les yeux au ciel à sa réplique suivante. « Tu sais gêner les gens c’est pas forcément bon signe. » Je réplique tandis qu’il se vente d’avoir fait rougir Penny. Je sais pas si c’est parce qu’elle le trouve mignon ou au contraire parce que son comportement la gêne qu’elle a les joues rouges mais je préfère parier sur la deuxième option, pour ne pas trop gonfler l’ego de Bel. Ils partent ensuite tous les deux dans une discussion qui est sans doute référence à leur rencontre. Ensuite elle nous propose d’aller l’aider à décharger la cargaison de sa patronne. Je lève les épaules, j’ai pas grand-chose à faire de toute façon.Je vois juste qu’au loin on dirait qu’il y a de l’agitation et je n’ai aucune idée de ce qu’il se passe mais il n’y a plus de musique. Je décide de pas trop m’en faire et je retourne mon attention sur les deux futurs tourtereaux – ça serait quand même marrant non ? Une fois de plus Bel se vante et cette fois c’est Penny qui le remet à sa place ce qui me fait bien rire. « J’veux pas être méchante mais j’suis plutôt d’accord avec elle. » dis-je en regardant Bel. Nous partons ensuite tous en direction du camion pour aller tout décharger et il y a de quoi faire ! « Salut. » je lance à l’attention de la patronne de Penny (Fauve) en attendant d’avoir des trucs à porter. Je retourne mon attention vers la scène quand Penny dit que ça doit être juste quelqu’un qui a renversé son verre. Je vois des gens un peu partout mais j’ai du mal à voir ce qu’il se passe mais Elmo doit bien gérer ça. Les soirées c’est son truc, temps qu’il est pas encore trop bourré pour plus rien contrôler. « Montre nous donc ta super-force ! » dis-je à l’attention de Bel pour l’embêter. J’entendais des sirènes au loin, sans trop m’en préoccuper, n’imaginant pas qu’elles allaient se rapprocher et venir pour la fête.

Présentations faites avec Jason, Ana expliqua aux filles qu'ils vivaient une relation cachée à cause de leurs familles respectives. C'était compréhensible mais tant qu'Ana était heureuse, c'était le principal. La blonde ne put s'empêcher de sourire lorsque Bella mit déjà en garde Jason pour qu'il ne fasse pas de mal à leur amie. Belle avait toujours été bienveillante avec ses copines, ce n'était pas étonnant. Alors que le groupe Monkey Squad s'apprêtait à monter sur scène, Lena lança un regard inquiet à sa meilleure amie. Elle savait qu'en voyant Elmo et Milo sur scène, elle ne se sentirait pas forcément bien et elle n'avait pas envie de la voir dans cet état. Elle tenait tellement à elle, et la savoir dans cette situation plus qu'inconfortable l'attristait vraiment même si dans l'immédiat, elle ne pouvait rien faire d'autre que la soutenir, être là pour elle. Elle lui sourit tendrement lorsqu'elle lui promit que ça irait bien avant de se tourner vers Ana qui demandait déjà à son petit-ami de partir. « Il peut rester un peu avec nous tu sais. » Puis elle se regarda Jason. « Tu nous déranges pas. » affirme-t-elle avec un sourire aux lèvres. Il était vrai que les trois amies aimaient passer leurs soirées qu'entre filles mais elles pouvaient bien faire une exception pour apprendre à connaître l'amoureux d'Ana qui semblait être vraiment très amoureuse de lui. Jason accepta finalement de boire une bière et proposa qu'ils échangent leurs numéros, mais Lena n'écouta pas la suite de sa phrase car son attention était attirée par la scène. La musique avait cessé et quelques personnes qui se trouvaient juste devant la scène semblaient bouger dans tous les sens. La blonde fronça les sourcils et s'adressa à Bella. « Il se passe quelque chose. » dit-elle en faisant un signe de tête vers la scène. Elle ne voyait plus Milo, ni Elmo, elle était presque prise de panique alors qu'elle ne les connaissait même pas, mais il semblait vraiment se passer quelque chose de grave.

Tout tournait autour d'elle dans un chaos infernal et elle sentait une crise d'angoisse pointer le bout de son nez. Elle tentait de rester aussi concentrée que possible sur ce qu'il se passait, sur les paroles des personnes autour d'elle, mais tout ce sur quoi elle pouvait porter son attention était son ami étendu au sol, qui ne reprenait toujours pas connaissance. Et le poids de sa culpabilité qui se frayait un chemin jusqu'à son esprit déjà bien assez torturé. Elle était trop occupée à se rassurer mentalement, ou bien au contraire à se fustiger, que pour prêter attention au reste. La brune restait simplement à terre, à un mètre ou deux de Milo, le regard rivé sur lui. Elle ramena ses genoux vers elle, les entourant de ses bras et se balançant doucement en attendant l'arrivée de l'ambulance. Elle avait l'impression que le temps s'était allongé, tandis que des spasmes angoissés parcouraient toujours son corps de temps à autres. Plusieurs fois, la question de ce qu'avait pris le guitariste fut soulevée, mais Effy ne les entendait plus. Elle était entièrement concentrée sur la torture infernale que cette situation faisait subir à son esprit et même à son corps. La peur de perdre Milo venait par vagues, monstrueuses et oppressantes, qui menaçaient de l'engloutir. Elle croisa le regard d'Elmo, et baissa tout de suite les yeux, revenant au brun devant elle. Il était d'une pâleur effrayante, pire qu'elle. Une nouvelle voix lui parvint, assourdie à cause de ses oreilles qui semblaient victimes d'une quasi surdité soudaine, et elle vit apparaître une silhouette féminine dans son champ de vision, mais à nouveau, elle était incapable de se concentrer dessus et de comprendre ce qui se disait, encore moins d'y apporter une réponse. Elle chantonnait intérieurement, pour se calmer. Elle n'aurait pu le faire à haute voix, ses cordes vocales semblaient bloquées, tout comme le reste de ses muscles. Finalement, l'ambulance arriva, et Eff' releva la tête d'un coup, suivant le personnel urgentiste du regard jusqu'à ce qu'ils parviennent à la scène. Elle laissa les autres expliquer la situation, coulant un regard larmoyant vers Lilith. Elle aurait besoin de lui parler, absolument, après l'épisode de ce soir. Mais là tout de suite, elle n'avait qu'un seul besoin impératif, c'était de rester auprès de Milo, jusqu'à ce qu'il se réveille. Parce qu'il allait se réveiller. C'était une obligation. Elle se leva soudain, comme si on venait de lui administrer un shot d'adrénaline, quand Milo fut embarqué sur un brancard et qu'un des urgentistes se tourna vers elle. Sans doute parce qu'elle était la seule à savoir ce qu'il avait pris. Ou bien parce qu'elle semblait être dans un état de choc grave et que son état n'était pas rassurant et qu'ils comptaient l'interner, qui sait. La brune se moquait des raisons, sa voix semblait soudainement être revenue ainsi que sa capacité à réagir. Elle planta son regard bleu dans celui de l'ambulancier. « Je viens. » Comparé à tout à l'heure, son ton sans réplique faisait preuve d'une assurance sans faille. Elle n'accepterait pas de réponse négative, elle allait monter dans cette ambulance avec Milo et ne le quitterait pas des yeux. Elle se moquait de qui viendrait avec, elle savait par expérience qu'ils n'emmenaient généralement qu'une personne supplémentaire dans l'ambulance, mais peu importe ce qui se passerait, qu'elle soit seule ou qu'ils soient dix, elle resterait auprès de lui.