total eclipse of the heart (henri) (18+)

Je suis sage. Depuis trois ans maintenant, je suis très calme et très sage. Difficile à croire lorsqu’on sait d’où je viens, lorsqu’on m’a connu il y a de cela quelques années. Et pourtant. Le temps change, les personnes nous changent. Maxwell était le premier à m’avoir changée, à m’avoir bousculée, bouleversée même. Par définition, son géniteur aussi m’avait changée, d’une drôle de manière, j’en conviens. Puis, il y avait ma mère, qui elle aussi m’avait changée, mais pouvions-nous réellement parler d’un changement positif? J’en doutais très fortement.

Installée de bon matin dans le Starbucks de Bowen, je devais plancher sur de nombreux dossiers. J’avais engagée une baby-sitter pour s’occuper de mon fils alors que moi, je devais passer quelques coups de fils en Nouvelle-Zélande concernant les dossiers de ma mère ainsi que contacter quelques auteurs en terre nord-américaine. Un latte avec une dose supplémentaire d’espresso pour bien commencer la journée! Je m’affairais à cette longue et pénible liste de choses à faire, celle qui incluait aussi de nous trouver un logement à Max et moi pour éviter les frais de l’hôtel qui commençaient à me mettre sur la paille. Quelques heures plus tard, je m’étire et je vois ce visage familier... Était-ce... Non?! Impossible! « Henri? » prononçais-je plus à l’australienne qu’à l’américaine ou même à la française. « Qu’est-ce que tu fais ici? » lui demandais-je plus heureuse de le voir que surprise.

Aujourd’hui, en 2019, on prônait la liberté, l’ouverture d’esprit et la tolérance à tous les coins de rues et sur tous les feeds instagrams, pourtant certains stéréotypes avaient la dent dure. Que c’était malheureux…Oui, j’étais un homme de trente ans passé, avec une belle situation professionnelle, de l’argent sur mon compte en banque, des responsabilités et non, je ne buvais pas mon café noir. Merde ! Etait-ce si inconcevable ? Je détestais le café noir et je n’arrivai pas à comprendre en quoi boire cette mixture amère faisait de moi quelqu’un de plus viril, je n’avais pas besoin de ça, il me semble ! Pouvait-on un jour en finir avec ces préjugés ? la serveuse du Starbuck ne semblait pas avoir assimiler cela et me regardait avec un drôle d’air, comme si je lui avais demander la lune, ce qui était loin d’être le cas.
— Je voudrais un grande, répétai-je pour la troisième fois, tout en gardant le sourire, avec deux doses de café, une dose de lait de soja et un trait d’arôme noisette, c’est possible ?
À New-York, je n’avais jamais eu de problème mais il fallait croire que dans la petite ville côtière de Bowen, on n’avait jamais vu ça. Un homme qui boit du lait de soja, quelle idée ! Cela m’amusait assez en réalité et, avec le sourire et une fois mon petit gobelet de papier délivré, je me cherchai une table quand je tombais tout à coup nez à nez avec un visage familier.
— Ally ?! m’écria-je, surpris
Ca alors, c’était incroyable ! Je ne m’étais pas attendu à la voir ici. Nous nous étions fréquenté à NY, professionnellement d’abord puis plus intimement par la suite. J’étais heureux de tomber sur elle par hasard. Elle n’avait presque pas changée.
— C’est complètement dingue ! fis-je en lui ouvrant mes bras, pour ensuite venir l’étreindre. Bon sang, le monde est si petit ! Je…euh…je suis venu retrouver mon petit frère. Il habite ici depuis…pfiou…quatre ans maintenant. Et toi ?

Il commandait son café aisément et cette commande, j’aurais pu la reconnaitre entre mille. L’homme a dû attendre un bon moment avant de recevoir son café et je pouffais de rire en voyant la situation. « Les doppio, c’est toujours un drame ici! » Lui expliquais-je avec un petit sourire. L’homme m’étreignait rapidement et je profitais de cette étreinte. Une étreinte que j’aurais voulu faire durer un peu plus longtemps, une étreinte réconfortante. Un visage connu dans un monde qui me semblait si inconnu. Je soupirais de bien-être quelques instants. J’aurais pu me mettre à trembler, à pleurer, mais je ne le fis pas. Je ne prenais que quelques secondes de réconfort que je lui tirais. L’homme me disait que c’était complètement dingue et je ne pouvais qu’opiner en riant doucement. « Tu as bien raison! Ohhh, tu as un frère à Bowen? » Voilà qui faisait une nouvelle. On n’avait jamais réellement parlé de nos familles respectives. Peut-être avait-il seulement entendu les nouvelles de ma mère et il connaissait bien Maxwell... C’était tout. « Ma mère est décédée et j’ai dû prendre un sans solde pour venir régler sa succession et tout ce qui en découle. » expliquais-je avec douceur. « Tu comprendras que Max s’en réjouit presque trop : des vacances, des amis, des récompenses parce que maman se sent hyper coupable. » Je riais doucement en essayant d’alléger la situation. « Et ton frère va comment? » lui demandais-je gentiment pour faire la conversation en prenant une gorgée de mon latté.

New-York, à l’échelle du Monde, était petite, toute petite, pourtant, on pouvait passer plusieurs semaines, des mois, voire des années entières sans croiser une connaissance. C’était encore plus incongru pour moi de croiser Ally à Bowen, en Australie. La jolie rousse et moi avions longtemps travaillé ensemble, l’alchimie était passée toute suite entre nous, si bien que nous avions fini par nous fréquenter en dehors du bureau, puis sous nos draps, quelques fois. Ally et moi avions été amants, occasionnels mais toujours dans le respect l’un de l’autre et en toute transparence. Ni elle, ni moi ne cherchions une vraie relation, ce qui était plutôt compréhensible avec le travail que nous effectuions tous deux. Il n’y avait pas la place pour cela, sans compter qu’elle avait un petit garçon, elle, de son côté.
— Oui, Florian…c’est vrai que je ne t’en ai jamais parlé.
En réalité, je n’avais pas vraiment parlé de Florian à New-York. Les choses, à cette époque, étaient compliquées entre nous. Nous nous étions disputé, puis Florian avait été accusé d’un meurtre, à tort, et incarcéré. Je l’avais pratiquement rayé de ma vie, chose que je regrettai aujourd’hui. J’espérai pouvoir réparer mon erreur, mon manque de discernement, le manquement que j’avais fait à mon rôle de grand frère, la trahison que je lui avais fait subir…bref, j’espérai qu’il me pardonnerai un jour d’avoir été un affreux connard. C’était d’ailleurs la raison principale de ma venue à Bowen. Pour Ally, non plus, le sujet « famille » semblait compliqué, pour d’autres raisons. J’imaginais de toute manière qu’il n’était simple pour personne.
— Oh, je suis désolée, Ally…je ne savais pas. Ca va toi ?
Quand elle évoqua Max, son petit garçon, le visage de mon amie s’illumina, c’était très plaisant à voir.
— Tu m’étonnes, il doit être heureux, commentai-je. Ca fait des lustres que je n’ai pas vu ce petit bonhomme, il doit avoir tellement grandi !

New York était un monde petit, beaucoup plus qu’on pouvait le penser. Bowen, encore plus. Ça en était troublant de retrouver Henri dans le coin. À New York, Henri comblait en partie mes jours, mais aussi mes nuits de solitude. Il était parfois là lorsque j’étais réellement paniquée intérieurement et il ne disait rien. Il n’en savait sans doute pas autant que moi. Dans tous les cas, nous étions égaux et tout nous allait puisque tout était libre, clair et précis. L’homme poursuivait en me nommant Florian. Je fronçais les sourcils en effectuant un scan de ma mémoire et je secouais finalement la tête négativement. « Ça me dit pas grand chose. » avouais-je en toute honnêteté en haussant les épaules.

L’homme poursuivait en se désolant pour moi et je haussais les épaules. « On était pas très proches, ça va encore. » Après, il y avait toute la partie emmerdes que cela occasionnait mais j’allais m’en contenter. « J’étais plus proche de mon père. » Expliquais-je sans donner davantage de détails... Ça mènerait à beaucoup plus que ce que je ne désirais et puis, Henri n’était pas obligé de tout connaitre. C’était mieux ainsi d’un certain sens. Il ne connaissait pas la fille d’antan, il ne connaissait pas l’insécure qui s’était retrouvée avec un couteau à la gorge, il ne connaissait pas non plus la fille qui maniait les armes comme personne. Il ne connaissait pas une certaine partie de ma noirceur. Entre temps, la lumière me prenait sous son aile puisque mon fils ne demandait que ça! « Il pousse, il pousse! » Admis-je alors avec un fin sourire qui tirait mes lèvres. « J’avais jamais réalisé qu’un enfant pouvait grandir aussi vite! » Admis-je en bonne mère que j’étais. « Je me sens coupable, mais je devais le faire garder, ce matin. J’ai un lot de paperasse à régler. » Dis-je en grimaçant. « D’ailleurs, il te demandait l’autre soir. Il serait bien heureux que tu passes à l’hôtel. » Je baissais le regard vers le sol... « Et moi aussi pour d’autres raisons. » Avouais-je en toute honnêteté. « Tu vois quelqu’un? » Lui demandais-je en espérant ne pas avoir fait d’avances à un homme déjà pris. Je m’étais promis d’être une bonne personne, mais les bonnes personnes ne font pas ces coups, ou du moins, elles ne les font plus.

Ca n’avait rien d’étonnant que le prénom de mon frère ne dise rien à Ally, je n’en avais jamais parlé du temps où j’étais à New-York. J’avais préféré occulter son existence pour m’éviter une souffrance inutile. Aujourd’hui, pourtant, tout me revenait en pleine poire, avec la violence de mille ouragans. Un bon retour des choses sans doute, je devais l’avoir mérité. Malgré tout, je n’avais plus peur de cette douleur, je n’avais plus peur d’affronter mes torts, au contraire…c’était étrange d’y penser, mais d’un côté, elle me faisait du bien. C’était comme s’il me fallait tomber, au plus bas, pour mieux me relever. Je l’acceptais, en toute sérénité. J’avais mal, mais je l’acceptais. Cela m’avait pris plusieurs années pour réaliser qu’il me fallait en passer par là pour chasser à tout jamais cette boule que j’avais dans l’estomac. J’écoutai mon amie parler et à mesure qu’elle m’expliquait ce qui se passait dans sa vie, une envie de la prendre dans mes bras grimpait en moi. Elle d’ordinaire si souriante, si pleine d’entrain…je n’aimais pas la voir comme ça. Elle était triste. Elle semblait à la fois débordée et complètement perdue, entre son fils qu’elle devait gérer seul, sa mère et ce retour aux sources qui semblait lui tomber dessus. Je ne fus pas surpris quand Ally, me demanda, sans détours, de lui accorder un peu d’affection, elle semblait en effet en avoir grandement besoin.
— Ca me ferait plaisir de venir voir Max, dis-je en toute sincérité, mais je me fais du soucis pour toi, Al, t’as pas l’air bien…tu m’diras, je suis pas au top non plus.
Je ris du nez, puis m’approchai d’elle un peu plus. J’attrapai ses mains et les caressai du pouce.
— Je ne vois personne.
Je laissai ma phrase en suspens, plantant mon regard dans le sien, puis replaçai doucement une mèche de ses cheveux. C’était tellement étrange de la croiser ici, à Bowen, et pourtant si rassurant. Ne trouvant rien pour me retenir, je me penchai vers elle et l’embrassai avec tendresse.

L’expérience en était ainsi faite, il fallait tomber bien au creux du baril pour en remonter la tête hors de l’eau quelques instants plus tard. Henri poursuivait en me disant que ça lui ferait plaisir de voir Max. J’esquissais un sourire. « Il va être heureux de te voir, ça va lui faire un peu comme la maison. » dis-je alors en ne sachant pas trop si Bowen redeviendrait ma propre maison. L’homme poursuivait en me disant qu’il se faisait du souci pour moi et que je n’avais pas l’air bien. Je secouais la tête négativement. « Fais-toi en pas! C’est juste une question de décès, de paperasse et de trucs que j’aime moins. » lui expliquais-je simplement. Puis, j’avais appris à me mettre derrière mon fils pour mieux gérer tout ce qui se passait. Il me disait qu’il n’était pas au top, lui non plus. J’esquissais un petit rictus. « T’as envie d’en parler? » que j’lui demande alors qu’on est restés pas mal en surface jusqu’à maintenant. Il attrapait mes mains et mon cœur battait un peu plus fort à chacune de ses caresses, pourtant si douces! Il ne voyait personne et cette fois, cela m’apaisait un peu plus. J’avais l’impression de naviguer en eaux connues. Je respirais doucement et je l’observais replacer une mèche de mes cheveux. Il m’embrassait et mon estomac a dû faire 2 ou 3 tours. C’était particulier tout de même de se retrouver ici, là... maintenant. Le baiser était tendre, différent de ce qu’on avait pourtant l’habitude autrefois. Je prolongeais le baiser quelques instants en me collant un peu plus à lui, tirant sa nuque vers moi pour intensifier le baiser. Nous n’allions très certainement pas être chaste au fil des heures et même des jours, ça se sentait.

Parler était probablement la dernière chose dont j’avais envie pour le moment. Après peut-être, mais pour l’instant, une envie plus brûlante se diffusait dans mon ventre. Retrouver la pulpe de ses lèvres réveillait en moi les souvenirs de nos étreintes passées. Ally et moi nous fréquentions depuis plusieurs années à New-York, échangions souvent bien plus qu’une simple conversation amicale. Je l’appréciais beaucoup, la trouvai drôle, brillante. Belle aussi. L’intensité de notre baiser ne sembla pas passer inaperçu au milieu du starbuck, et quand je migrai dans le creux de son cou, je ne pus m’empêcher de rire.
— Ta paperasse, elle peut attendre ? demandai-je en embrassant son lobe, me souciant assez peu des regards qui se tournaient vers nous, mon hôtel est tout prêt.
Mon invitation ne pouvait pas être plus explicite. Il n’était pas encore midi, pourtant j’avais une folle envie de retourner au lit, avec elle évidemment.

Les moments passés entre nous revenaient nous hanter tous les deux. Ça allait être un bon moment, un excellent moment. Nos corps se connaissaient par cœur, nos préférences aussi. Ses baisers dans le creux de mon cou me faisaient frissonner et je cambrais la tête histoire d’en profiter davantage. Son rire me sortait de ma rêverie, sa question aussi. Ma paperasse, quelle papera.... Oh. Je hochais positivement la tête. « J’vais juste la ramasser avant. » que j’glisse. Y’avait des trucs minimalement confidentiels dans tout ça. Je me décollais à contrecoeur en échappant un sourire concernant son hôtel. « Parfait. » Je me rapproche de la table que j’occupais et mes mains tremblent un peu. Je n’ai pas eu de réels rapprochements depuis un moment déjà. Je range mes affaires, la tête clairement ailleurs que sur les épaules. Je mets le sac sur mon épaule et j’attrape sa main pour lui faire savoir que j’étais prête. « Tu m’as manqué. » que j’souffle à son oreille en attendant les prochaines directives.

Je n’avais pas vraiment eu la tête à ça moi non plus, depuis un petit moment. Avant de décider de venir à Bowen pour retrouver mon frère et lui demander de me pardonner de l’avoir lâchement abandonné toutes ces années, j’avais pas mal cogité et n’avait pas vraiment couru les jupons. Sans compter que, comme Ally, mon travaille me prenait un temps considérable, j’avais parfois du mal à concilier vie professionnel et sociale. Revoir Ally m’apportait un réel plaisir et l’alchimie qu’il y avait entre nous semblait avoir repris, à peine mon regard posé sur elle. La voir se précipiter, ranger ses affaires en tremblant légèrement m’arracha un sourire. Sa nervosité transparaissait à vu de nez, aussi quand elle colla sa main dans la mienne, je ne pus m’empêcher de la serrer avec douceur, comme pour lui dire qu’elle n’avait pas de raison d’être nerveuse avec moi.
— Toi aussi, tu m’as manquée, lui répondis en déposant un baiser délicat sur son nez.
Je l’entrainai alors avec moi, hors du Starbuck et me dirigeai à pied, ma main toujours serrée dans la sienne, vers mon hôtel, à deux rues de là. J’avais hâte de retrouver son corps, dont je devinais les formes sous ses vêtements. Elle était belle. J’embrassai son épaule quand nous entrâmes dans le hall de l’établissement, puis la tirai vers l’escalier et, arrivé au deuxième étages, quittai sa main pour aller cueillir mes clefs ans la poche arrière de mes jeans. J’étais impatient, si bien que mon ventre était parcouru de petits fourmillements délicieux. Porte ouverte, l’excitation grimpait. Je me tournai vers elle, attrapai son visage en coupe avec mes deux mains et l’embrassai avec plus de feu que la première fois.

Mon sans-solde avait fait en sorte que je conserve mon emploi, je devrais bientôt recommencer le travail, mais je souhaitais sincèrement me débarrasser de tout ce que je détestais de ma mère. Ensuite, je verrais bien. Retournerais-je à New York prochainement? Rien n’était moins sûr. Notre complicité ne s’était pas perdue malgré le temps passé. Lorsque ma main joignait la sienne, il la serrait en me confirmant ce que je croyais déjà. Je le suivais à ses côtés et nous avions été étonnamment sage durant le trajet. En même temps, il n’était pas bien long. L’homme embrassait mon épaule alors qu’on entrait dans l’hôtel. Je riais doucement et je le suivais dans les escaliers, l’envie était palpable. La porte s’ouvrait finalement, je laissais tomber mon sac sur le sol instinctivement alors qu’il me prenait par le visage pour m’embrasser. Je prolongeais le baiser avec envie, avec fougue. Je pris une seconde pour regarder la chambre et je dirigeais l’homme vers le lit instinctivement. Je l’embrassais en le faisant glisser sur le lit, mes baisers s’attardaient sur ses lèvres, son cou. Je mordillais même son oreille quelques instants. Mes mains se dirigeaient instinctivement vers sa chemise que je détachais un bouton à la fois pour faire durer le plaisir. Je tremblais, j’avais envie de lui et ça me manquait de passer à l’étape suivante. J’me mordille les lèvres en réalisant que j’ai sans doute l’air d’une pucelle. J’laisse tomber sa chemise derrière lui et je l’embrasse encore et toujours. Mes mains caressent son torse, son ventre, ses abdos puis ses flancs avec douceur. Je redécouvrais l’homme encore et encore. « T’as ce qu’il faut? » que j’lui demande en me doutant de la réponse. Hors de question de retomber enceinte de si tôt. Je m’affaire à détacher son jeans pour le faire tomber à ses pieds même avant d’avoir sa réponse.

Son empressement me fit sourire, j’avais à peine ouvert la porte de ma chambre d’hotel, que je me retrouvai assis sur le lit, Ally dans les bras. Tandis qu’on s’embrassait à perdre haleine, comme si nous ne nous étions pas vu depuis des années et qu’il nous fallait comble le manque, elle s’affairait à déboutonner ma chemise, et m’en débarrassa rapidement. Mon pantalon suivit le même chemin, alors qu’Ally s’assura que j’avais des protections avec moi.
— Ouais, lui confirmai-je, avant de passer une main dans ses cheveux pour l’embrasser encore. Je me retrouvai en caleçon et ne pus, ainsi, plus vraiment, cacher mon envie d’elle. J’attirai la jolie rousse, à moi, me reculant un peu plus sur le lit, pour qu’elle prenne place sur mes genoux. Mes mains s’aventurèrent sous sa robe, je les caressai avec envie jusqu’à la barrière de ses sous-vêtements. Je voulais prendre le temps, ne rien précipiter. Ma bouche quitta la sienne pour longer sa nuque, que je couvris de baiser, jusqu’à sa poitrine, que j’embrassai à travers le tissu. Mes doigts, au même moment, passèrent sous sa culotte.

Il avait dit oui, il en avait. Je poussais un soupir de soulagement. Je ne me voyais pas trembler en manque flagrant de sa peau. Lui semblait plus sûr de ses gestes, alors que moi, je refusais qu’il ne me file entre les doigts : j’avais besoin de lui. Et lui aussi avait besoin de moi, je le savais. Je le sentais surtout. Je m’installais sur lui à califourchon tel qu’il le souhaitait et ses mains découvraient ma peau de plus belle. Il devait sentir la chaire de poule me prendre au fil de ses caresses. Je me cambrais de plus belle lorsqu’il m’embrassait le cou, puis la poitrine. Je soufflais. Ma poitrine le suppliait de la dénuder pour plus de baisers, plus d’intensité. Je savais ce que je voulais et j’étais bien déterminée à l’obtenir. Je sentais sa main passer sous les dernières barrières. Je me mordillais la lèvre alors qu’il savait quoi faire. Il me connaissait par cœur et c’était bien ce qui était le plus positif. On se connaissait l’un et l’autre, dans nos plus grandes faiblesses. Je caressais son membre au travers de ses sous-vêtements. Je le regardais avec un grand sourire. Il était aussi gros que dans mes souvenirs, il se raidissait encore plus aussi pour mon plus grand plaisir. « J’ai envie d’toi. » que j’lui dis très ouvertement. Il devait le savoir, c’était bien évident... mais juste au cas, je le lui rappelais.

Je la sentais vibrer sous mes doigts et cela ne faisait qu’augmenter mon désir pour elle. Mes caresses s’accentuèrent, rendant sa respiration plus bruyante. Le feu se diffusa dans mes reins quand sa main saisit mon membre à travers mon sous-vêtement. La réaction fut instantanée, je me dressai encore davantage. Je collai ma bouche à la sienne, sitôt après qu’elle eût déclaré avoir envie de moi. J’avais tellement envie d’elle, moi aussi, que c’en était presque douloureux. N’en pouvant plus, je lui retirai expressément sa robe et défis sont soutien-gorge pour venir embrasser ses seins. Je peinais à respirer. La saisissant soudain par la taille, je la fis basculer sur le lit. Ma langue passa sur son corps, que je couvris de baisers, jusqu’à son ventre que je vins taquiner.
— T’es sublime, Al, lâchai-je dans un souffle.

Ma respiration devenait plus difficile, haletante. Je le touchais toujours, un peu plus difficilement dû à ses caresses qui me faisaient perdre la tête. Presque pour me faire taire, il m’embrassait et je ne pouvais que prolonger ce baiser tant désiré. Il me dénudait et je lui retirais l’une des dernières limites que nous avions pour le découvrir dans son habit d’Adam. Je ne m’en lassais pas. Il en faisait de même de son côté et j’offrais ma plus belle vulnérabilité. Je me retrouvais sous lui en quelques secondes à peine. Mon corps se crispait aux passages de sa langue, mais retrouvait sa forme détendue suite à ses baisers. Il me complimentait et si je n’étais pas déjà rouge, je devenais pivoine. « Merci. » que j’parviens à articuler et souffler. « Toi aussi. » échappais-je finalement tout en me délectant de ses caresses. J’attrapais son membre pour le caresser de plus belle, avec plus d’intensité. J’aurais voulu lui procurer toutes les sensations qui m’habitaient et je savais que c’était l’une des façons d’y parvenir. « Tu me laisses faire? » que je lui demande, sourire en coin alors qu’il doit pertinemment savoir ce qui arrive.