Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l'Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite.
" Jules, c'est à toi. " M'annonce le responsable de la salle ou je joue ce soir. Je glisse une main dans mes longs cheveux roux avant d'hocher la tête en lui souriant timidement. Je me dirige ensuite vers la scène ou trône un magnifique piano. Je prend une grande inspiration et je rentre sur scène. Mes talons claquent sur le sol de la scène et au moment ou je m'installe derrière mon piano, confortablement assise sur le tabouret, je suis déjà dans ma bulle, coupée du monde extérieur qui me fait peur et coupée des gens, nombreux, dans le public. Je place mes doigts au dessus des touches. Touches que je connais par coeur. Je vide mes poumons et je commence à jouer. Je joue comme si j'étais seule, comme si rien d'autre ne comptait, par ce que c'est le cas. Sur scène, quand je joue, c'est comme si j'étais une autre personne. La personne que j'aurais été si je n'avais pas été agressée, si ce que j'étais n'avait pas été réduite à néant, me laissant vide et effrayée de tout et de quasiment tout le monde. Cette personne que je n'aimais pas être. Les notes s'enchainent, mes doigts glissent sur les touches sans que j'ai à vraiment y réfléchir. Bientôt, c'est ma voix qui s'élève. J'ai commencée à chanter quand j'ai compris que cela pouvait être mon moyen d'expression. Un moyen de dire ce que je pensais, ressentais et que je ne pouvais pas dire autrement car cela me rendrait trop vulnérable. Je ne me considérais pas comme une chanteuse pour autant. C'était encore tout nouveau pour moi.
Les secondes passent, tout comme les notes et les morceaux que j'enchaine. Je reste dans cette bulle, dans cette espèce de transe qui me permet d'être moi-même. Les dernières notes raisonnent et la bulle s'évapore instantanément. Je reviens comme toujours difficilement à la réalité. Je ferme les yeux quelques secondes puis je les rouvre et me relève, le souffle court et fait face au public. " Merci ... A très vite ! " Dis-je avec un sourire avant de sortir de scène, me sentant dans une sorte de brouillard familier qui ne me fait pas peur, que j'apprécie même. Je ne me sens jamais aussi bien qu'après avoir fait ce que j'aime : joue du piano et partager ça avec le public présent. J'allais ensuite jusqu'à ma loge. J'y entre et m'assois sur le fauteuil en face du grand miroir. Je capte mon reflet dans le miroir durant quelques secondes, me retrouvant encore une fois seule avec moi-même jusqu'à ce qu'on toque à ma porte. C'et l'un des membres de la sécurité. Quelqu'un souhaiterait me parler, me rencontrer. Je n'ai pas l'habitude d'être demander comme ça mais j'accepte et bientôt, je vois une jeune femme de mon âge, blonde s'approchait de moi. Je souris. " Salut ... Désolée pour la sécurité. Je vois pas en quoi c'est nécessaire mais bon. " Dis-je en roulant des yeux, intimidée. Je n'étais pas Elton Jones ou Céline Dion quand même ...