(hot) #17 - i just wanna take off flying high (conja)

J’étais choqué qu’elle me dise aussi ouvertement que la fellation n’était pas nécessairement un plaisir pour elle. C’était un peu le genre de truc qu’on ne dit jamais à voix haute, qu’on fait pour l’autre en se donnant à fond – enfin on parle de fellation mais dans mon cas c’était plutôt le cunnilingus que j’avais en tête quand je me mettais à sa place. « Tu crois que les hommes raffolent d’avoir les lèvres aussi mouillées que le Mekong quand on s’fout la tête entre vos jambes ! En plus c’est pire quand t’as un peu de pilosité faciale parce que ça fait comme un rappel-saveur et c’est pas toujours une saveur dont on veut se rappeler … » J’haussai les épaules. « Le truc des ananas ça fonctionne que pour les mecs. » Suite à ce léger affront homme vs femme, elle revint rapidement sur le sujet principal en me parlant de mes fantasmes, qu’elle oserait même peut-être un jour réaliser. Et ce jour-là, je serais prêt, je la désirerais, tout autant que je la désirais ce soir. J’avais beau tout mettre sur le dos de l’alcool, ce soir, je savais aussi qu’une fois que j’aurais goûté à Freja, je ne pourrais plus jamais revenir en arrière. Je voyais bien l’effet qu’elle avait sur les hommes. Je ne me considérais pas assez différent pour croire que ce ne serait pas pareil avec moi. Et déjà, à peine quelques secondes rentrées dans ce jeu, j’étais à elle. Complètement à elle. La norvégienne avait entouré mon membre de sa main et du même coup, elle s’était emparée de toute mon attention, de tout mon désir, et de toutes mes pensées. J’étais finalement délivré de toutes mes incertitudes et de mes regrets. And it felt so good. Mais je voulais aussi que Freja se sente comme moi, animée d’une passion dévorante et nouvelle, presque insupportable tellement le feu ragerait en elle. Alors je laissai mes doigts trouver leur chemin jusqu’à son sexe, et je sentis rapidement le corps de Freja coincer ma main entre nos deux corps, pour une pression encore plus excitante. Au bout de quelques gémissements, elle rattrapa ma main qu’elle remonta jusqu’à ses seins, et elle se releva le temps de s’installer sur mon sexe, me laissant rentrer en elle sans prévenir, la surprise décuplant le plaisir. Un sourire de satisfaction mêlé à la fierté se dessina sur mes lèvres quand j’entendis mon prénom sortir d’entre les lèvres de Freja et pour une fois, ce n’était pas suite à une moquerie ou une futile querelle. Je lui procurais ce plaisir. J’étais la source de son bonheur sexuel. Rapidement, je sentis la respiration de ma colocataire s’accélérer et tout d’un coup, exploser. Orgasme #1, check. Je n’en avais pas fini avec elle non plus, alors quand elle m’ordonna de l’emmener dans ma chambre, j’obtempérai sans attendre. Je la soulevai et je marchai un peu aveuglément à travers la pièce. Je percutai, avec ma cuisse, une table basse sur laquelle un pot de fleurs se trouvait. Ce dernier alla s’écraser au sol et par miracle ne cassa pas, mais la terre se déversa sur le plancher. « J’ai rien fait ! J’ramasserai ça après, c’pas grave. » M’empressais-je de dire pour ne pas freiner le moment. Je la portai finalement jusqu’à mon lit, après avoir refermé la porte derrière nous. Je l’y étendis, tête posée sur mon oreiller, et sans plus attendre je la pénétrai à nouveau une fois au-dessus d’elle, en son intérieur humide de désir. Ma bouche retrouva la sienne, ma langue jouant avec la sienne alors que j’accélérais les vas-et-viens, en contrôle cette fois.

Je levai les yeux au ciel, exaspéré par ce débat même si on le prenait quand même à la légère. On sentait quand même que je prenais pour les hommes et elle pour les femmes, ce qui était quand même logique au fond mais quand même. C’était le genre de débat un peu inutile parce qu’on ne cesserait jamais de sortir des arguments l’un contre l’autre. « Si c’est le seul moyen pour certaines alors le partenaire a franchement pas des doigts magiques ! » Parce que mon pourcentage de réussite à donner des orgasmes en doigtant était de 100%, il me semble bien. « J’te le prouverai que ça a une incidence sur le goût ! » Et comment j’allais le lui prouver ? Ah, ça, il faudrait voir le reste de la soirée mais surtout, nos réactions du lendemain et du surlendemain. Notre relation amicale pouvait en prendre un sacré coup, cette nuit, tout comme elle pouvait juste évoluer et pas nécessairement en mal. Je n’avais franchement aucune idée de ce qui allait se passer mais ce que je savais, c’était que j’avais envie de Freja et que je n’attendrais pas le dénouement de notre débat des sexes. Je préférais enlever le « d » à débat. D’abord sur le fauteuil, je portai ma colocataire jusqu’à l’orgasme alors qu’elle ne me laissait pas en reste moi non plus. De la sentir trembler contre moi, de la sentir jouir contre mon membre en elle, de sentir ses ongles s’enfoncer dans ma peau, de voir sa tête basculer vers l’arrière dans un soupir de plaisir, ça avait failli me faire exploser à mon tour. Mais elle revint vers mon oreille juste à temps, me priant de la porter jusqu’à ma chambre, ce que je fis sans attendre en ne ratant pas le pot de fleurs au passage. Mon rire se joint à celui de Freja. « J’vais quand même essayer de limiter les dégâts, surtout genre pour pas casser mon lit ou ma queue, mais j’prends bonne note. » Je souris avant de nous enfermer tous les deux dans ma chambre, pour ce qui s’annonçait être une nuit torride. Aussitôt Freja allongée, je surplombai son corps pour la pénétrer à nouveau. Mon sexe se durcissait à nouveau, juste parce qu’il la retrouvait enfin, après cette courte pause qui avait quand même généré le manque en moi. Ça y est, I was wrapped around her finger. Après quelques minutes, ma colocataire remonta ses jambes pour les entourer autour de mes épaules, me dévoilant toute la flexibilité dont elle pouvait faire preuve. Son souffle contre mon oreille me fit tressaillir. Après quelques caresses et baisers, je me redressai un peu afin de la pénétrer plus profondément et obéir à ses désirs : après quelques coups de rein, ma respiration devint saccadée et je me stoppai dans mon mouvement, mon membre plaqué au plus profond d’elle alors qu’il se déversait en elle. Je la pressais contre moi, mon corps tremblant de plaisir pendant l’éjaculation, avant que mes muscles ne relâchent tout.

J’hochai la tête, acquiesçant au moins à ses propos sur le fait que tous les hommes n’étaient pas doués avec leurs dix doigts, tout comme ça ne pouvait être toutes les femmes qui soient bien à l’aise de leurs mains ou de leur bouche. Heureusement je pensais pouvoir me compter parmi ceux qui s’en sortaient pas mal, à moins que les femmes que j’aie fréquentées soient vraiment hyper douées pour faire semblant. À propos du jus d’ananas, je répondis : « Si tu vois des cartons traîner un peu partout, tu sauras quoi faire … » Je ris, avant qu’on ne débute les choses sérieuses – même si demain, j’allais avoir du mal à croire que ce soit sérieux, tout ce qu’on allait avoir vécu cette nuit. Nos premiers ébats se déroulèrent en plein milieu du salon, inconscients que nous étions. Tahlia et Florian auraient pu débarquer à n’importe quel moment, découvrant une Freja en plein orgasme par-dessus moi. Je préférais ne pas penser à leur réaction, et de toute façon, j’avais l’esprit bien trop occupé par la sensualité de ma colocataire pour m’en soucier. C’est elle qui eu au moins le bon réflexe de me demander de la porter jusqu’à ma chambre, là où nous aurions un peu plus d’intimité. Intimité que je ne pensais jamais avoir avec Freja. En chemin vers mon lit, je cassai le pot de fleurs posé sur la table dans laquelle j’avais foncé, ne voyant pas où j’allais. La réplique de Freja me fit sourire. « Autant que tu veux. » Pacte ambigu, je ne voulais pas qu’elle s’en serve un peu encore, j’avais envie que ça ne se termine jamais. Alors je retrouvai bien vite son corps pour en profiter au maximum le temps que ça durerait, la pénétrant à nouveau pour ne faire qu’un avec elle. Nos cris de plaisir se mêlaient les uns aux autres alors que mes coups contre elle se faisaient de plus en plus forts, de plus en plus rapides. Les mots que me susurra Freja furent le coup de grâce et, quelques secondes plus tard, je laissai mon corps entier imploser. Je sentis, au même moment, le corps de la norvégienne se crisper de plaisir alors que le mien se déversait en elle. Nos muscles se détendirent, nos corps cessèrent de trembler, et nos souffles s’apaisèrent, dans une parfaite harmonie. Freja laissa ses jambes redescendre le long de mon corps et je souris en fermant les yeux en sentant sa main courir dans mes cheveux. « Je ne regrette rien du tout non plus. » Dis-je en rouvrant les yeux, un sourire aux lèvres. Difficile de regretter alors que j’avais encore l’esprit engourdi par l’alcool. À la demande de la brune, je répondis : « Bien sûr … », avant de déposer un baiser final sur ses lèvres et de sortir d’elle, pour me laisser basculer à ses côtés, la prenant dans mes bras et l’attirant contre moi. « J’suis vraiment chanceux de t’avoir dans ma vie, Frej … » Dis-je, la tête posée sur mon oreiller, mes yeux clos, mon esprit prêt à me laisser quitter cette douce réalité.

Ton rire se joint au sien en imaginant des messages subliminaux partout dans l'appartement venant de ton colocataire. « Et peut-être que moi je me baladerai plus souvent avec mon tee-shirt ananas... » Dis-tu en te mordillant la lèvre, ton regard malicieux rivé sur celui de Concho. L'atmosphère se réchauffe et bien vite, tu te laisses guider jusqu'au corps de ton colocataire, incapable de lui résister ce soir. L'alcool aidant sans aucun doute mais tu t'en fous parce que tout ce que tu veux, à cet instant précis, c'est de sentir le corps du brun contre le tien. Après un éclair de lucidité malgré l'alcool qui coule dans tes veines, tu demandes à Concho de te porter jusqu'à sa chambre et il s'exécute sans tarder. Il doit être conscient tout comme toi que si vos colocataires vous trouvent dans le salon, ça risque d'être assez gênant. « C'est pas tombé dans l'oreille d'un sourd, ça. » Réponds-tu quand il affirme que tu peux te servir de son sexe autant que tu veux. Tu ne sais pas si demain, en prenant conscience de tout ce que ça implique, tu oseras revenir dans le lit de Concho alors pour le moment, tu te promets de profiter de l'instant au maximum. De profiter de tout ce que ton colocataire a à t'offrir. Quand l'orgasme vous submerge quasiment en même temps, tu laisses ton corps retrouver son calme, passant une main dans les cheveux bruns de ton colocataire. Un sourire se dessine sur tes lèvres quand il reconnait que, lui non plus, ne regrette rien de cette soirée. Et quelque part, tu espères que demain cette phrase sera toujours aussi vraie. Tu te blottis dans ses bras quand il roule sur le côté, posant ta tête contre son torse. « Moi aussi. Merci d'être toujours là quand j'en ai besoin. » Ce soir, Concho avait été présent d'une manière totalement inédite, totalement différente. Mais au fond, tu n'aurais voulu vivre cette parenthèse avec personne d'autre que lui.

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