Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l'Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite.
Sujet: nothing's gonna hurt you ▽ (jules) Sam 15 Juin 2019 - 14:00
nothing's gonna hurt you
Fauve terminait de laver son assiette, qui avait contenu son repas de midi, ses iris verts contemplant par la fenêtre le jardin qu'elle affectionnait tant. Elle aimait le rendu visuel des choses, et c'était pourquoi sa maison et son jardin étaient décorés avec soins, dans ses goûts bohèmes. La jeune femme y trouvait de l'apaisement et les pièces qui constituaient son cabinet étaient tout aussi joliment décorées, de façon aérée et lumineuse, ce qui rendait un effet chaleureux et sécurisant. Le bâtiment était doté de nombreuses baies vitrées, Fauve ne supportant pas de se sentir enfermée et de vivre dans un environnement sombre. Elle avait besoin de voir le dehors sans arrêt, de se sentir libre. La brune consulta l'heure, son prochain rendez-vous n'allait pas tarder à arriver. Elle mis l'assiette et les couverts à sécher avant de repasser par le bureau, qui faisait plutôt office de deuxième salon ou de salle de détente, et où pendait un hamac et quelques guirlandes de tissu. Elle saisit son long gilet qui traînait sur une chaise, l'enfilant par-dessus son top et attacha ses mèches en un chignon lâche en se dirigeant vers son cabinet, à l'opposé de la maison, qui était assez grande. Elle s'installa derrière le bureau, s'occupant de quelques notes de ses rendez-vous du matin en attendant l'arrivée du prochain. La sexologue rencontrait la patiente, Jules Craig, pour la première fois. On sonna finalement, s'annonçant dans le parlophone et Fauve ouvrit la porte du bureau pour accueillir la jeune fille. « Bonjour Jules, entre donc. » salua la slovène d'une voix pleine de chaleur, serrant la main de la patiente avant de la laisser entrer dans le bureau aux murs clairs et recouverts de nombreux tissus. « Ça te convient si on se tutoie ? » demanda-t-elle une fois que la jeune fille fut installée dans le canapé face au sien. Fauve avait pour habitude de se tutoyer avec ses patients, et ils s'appelaient par leurs prénoms. Elle préférait, ça établissait un lien plus proche avec le patient et c'était plus facile pour travailler de manière efficace, supprimant l'habituelle distance médecin/patient qu'on retrouvait classiquement, au profit d'une ambiance plus détendue et confiante.
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Sujet: Re: nothing's gonna hurt you ▽ (jules) Mar 18 Juin 2019 - 16:35
En arrivant devant l'entrer, je marquais un stop, une hésitation. Tout le courage dont j'avais fait preuve pour venir jusque ici venait de s'envoler en quelques secondes maintenant que j'arrivais à destination. Je n'étais vraiment plus sur de vouloir faire ça même si cela pouvait certainement m'aider à avancer, à faire en sorte de me retrouver moi-même, laissant derrière moi le traumatisme, voir même les traumatismes, que j'avais vécu et qui avaient fait de moi celle que je suis aujourd'hui et que je déteste. Je reste donc immobile devant l'entrer, ma respiration s'emballant sous le coup de l'angoisse qui me submergée totalement. Mon coeur tambourinant douloureusement dans ma poitrine, j'appuyais sur la sonnette, refusant de me laisser aller à la peur. Cela avait trop durée.
La porte finit par s'ouvrit et une jeune femme apparue. « Bonjour Jules, entre donc. » Me salua t-elle chaleureusement et avec une bienveillance transparaissant déjà, ce qui apaisa un peu mes angoisses. Elle tendit la main vers moi et je la lui serrais, un timide sourire sur les lèvres. " Bonjour. " Dis-je alors qu'elle s'effaçait pour que je puisse entrer et la suivre jusqu'à son bureau. Ne pouvant m'en empêcher, je regardais, curieuse, tout autour de moi. Il était évident que tout avait été fait pour mettre à l'aise et ça marchait. On s'installa donc l'une en face de l'autre, chacune prenant place dans un confortable canapé. « Ça te convient si on se tutoie ? » Me demanda t-elle alors. Je souris et hochais la tête. " Oui bien sûr ! Pas de problème. " Au vue de toutes les choses personnelles que j'étais venue abordée avec elle, lui dire "tu" ne me dérangeais pas le moins du monde. Je crois même que ça m'aiderais à m'ouvrir à elle afin qu'elle puisse m'aider. En tous cas je l'espérais. Comme je l'avais dis à Scar, je ne pouvais de toute façon pas continuer comme ça, à survivre sans vivre véritablement et pleinement. Je voulais plus. Je refusais que mon passé est autant d'emprise sur mon présent et que ce qu'Il m'a fait me définisse plus longtemps. Je ne savais simplement pas comment passer à autre chose. C'était la raison de ma venue malgré toutes mes angoisses.
Un silence s'installa et je ris, nerveuse. Je glissais une main dans mes cheveux avant de ranger une mèche rebelle derrière mon oreille. " Je suis désolée ... " Dis-je avant de me mordre la lèvre inférieur. " Etre ici, c'est ... déstabilisant pour moi. " Avouais-je, fuyant son regard pour être capable de parler. " Je sais pas par où commencer ... " Lui dis-je avec franchise. Je levais alors les yeux vers elle. Des yeux perdue, dégoulinant d'une lassitude et d'un véritable appel à l'aide.
Elle avait senti la poignée de main hésitante, comme souvent lors d'un premier rendez-vous, de sa patiente. Comme elle pouvait percevoir la nervosité latente qui se dégageait de sa personne. Fauve avait l'habitude, en tant que sexologue, c'était plutôt normal de se retrouver face à des personnes qui avaient du mal à se sentir à l'aise, surtout au début. Venir d'un un nouvel environnement face à une inconnue pour parler de choses qu'on passait généralement sous silence au quotidien et qui nous dévoraient de l'intérieur, ce n'était jamais facile. Jules accepta qu'elles se tutoient et les deux jeunes femmes s'installèrent dans le bureau, décoré de façon cosy. Un léger silence s'installa, que Fauve allait briser mais la jeune fille face à elle le fit en premier, un petit rire emplissant la pièce, avant qu'elle ne s'excuse. « Ne t'en fais pas, tu n'as pas à t'excuser dans cette pièce. Si tu cherches un endroit où toutes les réactions, normales ou non, sont autorisées, c'est ici. Je suis là pour t'aider, pas pour juger qui que ce soit. » répondit la brune d'une voix douce, un sourire gagnant ses yeux verts. Elle avait l'habitude de gérer cette nervosité et son travail était de dissiper la tension autant que possible, ou au moins de la laisser s'exprimer et se libérer. « Ce n'est pas grave. Tu peux commencer par me dire pourquoi tu te sens déstabilisée. Simplement, essaie de mettre des mots dessus, sur comment tu te sens, ici. On va partir de là. » proposa la jeune femme pour rassurer Jules et commencer la séance et ce premier contact en douceur, tandis qu'elle croisait son regard presque désespéré. Elle semblait réellement en proie à une réelle angoisse, et Fauve l'encouragea du regard, sans insister.
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Sujet: Re: nothing's gonna hurt you ▽ (jules) Mar 23 Juil 2019 - 8:56
Être entrer, c’était une victoire pour moi. Une grande victoire sur le chemin, je l’espérais, de la guérison ou en tout cas un chemin qui me permettrait d’aller mieux. J’acceptais de la tutoyer et me retrouver assise en face d’elle, ne sachant pas quoi dire, quoi faire, luttant contre mon état habituel de fuite, de refus de tout contact. Je finis par rire, m’excusant. « Ne t'en fais pas, tu n'as pas à t'excuser dans cette pièce. Si tu cherches un endroit où toutes les réactions, normales ou non, sont autorisées, c'est ici. Je suis là pour t'aider, pas pour juger qui que ce soit. » Dit-elle. Je la regardais et étrangement, ses paroles me rassurèrent. Je me mordillais la lèvre. « C’est une partie du problème … Je voudrais être normale. » Soufflais-je. Je détestais être comme je l’étais. A moi âge, je devrais pouvoir profiter de chaque instant, faire des rencontres, n’avoir peur de rien et au lieu de ça, j’ai peur de tout et créer un lien est quelque chose que quasiment insurmontable pour moi. Être là, c’était déstabilisant par ce que je savais qu’elle m’observait, observait mes réactions. Je lui avouais ne pas savoir ou commencer. « Ce n'est pas grave. Tu peux commencer par me dire pourquoi tu te sens déstabilisée. Simplement, essaie de mettre des mots dessus, sur comment tu te sens, ici. On va partir de là. » M’encouragea-t-elle alors que nos regards se croisèrent. Je prenais une grande inspiration. « Avant … J’aimais rencontrer des gens, le contact ne me faisait pas peur. Mais maintenant … Je … J’ai tout le temps peur d’être blesser, peur de souffrir. Alors j’évite au maximum les gens, et je ne parle même pas d’avoir quelqu’un dans ma vie. » Avouais-je difficilement, les émotions vivent se lisant sur mon visage. « Je déteste être comme ça, je déteste ce que je suis devenue, mais c’est plus fort que moi … Je suis incapable de me lier, je suis comme vide. » Lui avouais-je durement. Je glissais mes mains sur mon visage. « Je sais que c’est peut-être impossible, mais je … Je veux redevenir celle que j’étais et ressentir tout un tas de chose sans en avoir peur. Même quand j’ai quelqu’un dans mon lit quand mes besoins se font sentir, il n’y a jamais aucune émotion … » Continuais-je à vider mon sac, coude sur mes cuisses, doigts entortillaient les uns aux autres, mon cœur battant plus vite. « J’ai besoin d’aide … Ce n’est pas une vie. Pas pour moi. » Dis-je, ma voix se faisant murmure sur la fin. J’ignorais ce qu’elle pouvait faire pour moi, ni même s’il y avait quelque chose à faire mais il était certain que je ne pouvais plus continuer comme ça.
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Sujet: Re: nothing's gonna hurt you ▽ (jules) Sam 27 Juil 2019 - 15:11
Fauve hocha la tête, plongeant le vert de ses yeux dans ceux de la jeune femme quand elle sembla tenter une première confidence. Elle l'encouragea du regard pour que cette dernière poursuive, gardant cette note mentale de ces premières paroles. Jules continua sur sa lancée, avec une difficulté évidente qui était assez courante quand on se retrouvait à devoir ressortir tout ce qu'on gardait enfoui au fond de nous. La sexologue pouvait percevoir les sentiments négatifs que sa patiente semblait éprouver à sa propre encontre et elle l'écouta poursuivre avec attention. Si elle ne savait pas encore quelle était l'origine du problème, elle avait une assez bonne idée de ce qu'il en était. Mais elle ne dirait rien tant que Jules n'en parlerait pas par elle-même. Peut-être qu'elle se trompait, bien évidemment, mais c'était son rôle d'analyser les paroles, les gestes, postures, et les ressentis des gens face à elle, et d'en tirer des conclusions. Ce sentiment de se détester soi, de redouter le contact avec les gens et plus particulièrement les hommes, et en même temps d'en avoir envie... C'étaient des signes assez classiques chez les personnes victimes d'agressions sexuelles. Fauve prit quelques notes rapides dans son carnet, juste pour garder en tête pour les séances suivantes ce que Jules confiait aujourd'hui sur son état d'esprit. « Quand tu dis que tu as peur, c'est d'être blessée émotionnellement ou physiquement ? Ou les deux ? » demanda Fauve une fois que son interlocutrice ait terminé toute son explication. Son ton était doux, mais sérieux, et elle guettait les réactions gestuelles de Jules tout autant que sa réponse. « Que voudrais-tu ressentir, plus précisément ? Des émotions, un plaisir physique, sentimental ? » continua à creuser Fauve sans se départir de sa sérénité, esquissant un faible sourire pour encourager sa patiente. C'étaient des questions difficiles, mais c'était tout le but d'une thérapie : creuser au plus profond pour voir quels étaient les réels enjeux, les réels besoins, et les barrières qui entravaient le chemin de ses patients vers cet épanouissement qu'ils cherchaient à retrouver, ou trouver, tout simplement.
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Sujet: Re: nothing's gonna hurt you ▽ (jules) Mer 28 Aoû 2019 - 10:36
Parler de mon agression et de ses conséquences sur moi et sur la vie que je menais depuis étaient vraiment difficile même encore aujourd'hui. Surtout par ce que je détestais celle que j'étais devenue. Je détestais d'être incapable de m'en sortir seule alors que je m'en étais jusque là toujours sortit. Pourtant, alors que la femme en face de moi me regarde et m'encourage, j'arrivais petit à petit à me dévoiler, lui donnant ce que je pouvais pour qu'elle puisse m'aider. C'est du moins ce que j'espérais. Je ne pouvais ni ne voulais continuer comme ça, mais je ne pouvais pas y arriver seule, je l'avais maintenant bien compris. Alors j'étais venue ici, ayant désespérément besoin d'aide et de réponses. « Quand tu dis que tu as peur, c'est d'être blessée émotionnellement ou physiquement ? Ou les deux ? » Me demanda t-elle en rebondissant sur mes confidences. Je reste silencieuse quelques secondes, cherchant en moi la réponse à cette question. " Les deux... On m'a blessée émotionnellement en trahissant ma confiance et également physiquement. Je crois que ce qui me blesse le plus c'est que j'avais confiance en lui et qu'il ... Qu'il a abusé de moi. Que par sa faute, j'ai vécu l'enfer et c'est encore le cas aujourd'hui... " En dévoilais-je encore un peu plus, un colère, une rage, transparaissant de mes mots.
« Que voudrais-tu ressentir, plus précisément ? Des émotions, un plaisir physique, sentimental ? » Me demanda la jeune femme par la suite, continuant de creuser, de chercher à faire sortir de moi ce dont elle avait besoin pour me comprendre d'abord et m'aider ensuite. Je me redressais et glissais une main dans mes cheveux. " Je voudrais être capable d'éprouver des émotions, des sentiments et bien sûr pouvoir les partager. A quoi bon sinon ? Le plaisir physique, c'est ... facile, mécanique même parfois ... Mais seul, ça ne m'intéresse pas. Pour moi il n'y a jamais eu le sexe pour le sexe. Vous voyez ce que je veux dire ? " L'interpellais-je en la regardant. " Il y a toujours quelque chose derrière, normalement des sentiments pour le partenaire, une connexion. Et aujourd'hui, ces émotions que je recherchais en plus, je ne les ressens plus. " Soufflais-je, les yeux embuées de larme. J'étais fatiguée de ne plus aimé celle que j'étais.
HJ : Désolée pour la longue venue de la réponse
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Sujet: Re: nothing's gonna hurt you ▽ (jules) Mar 3 Sep 2019 - 1:50
HJ:
Y a pas de problème
Fauve écoutait avec attention les réponses de sa patiente, notant d'un regard très bref et imperceptible les gestes de la brune, qui trahissaient l'énorme difficulté qu'elle rencontrait à parler de ces choses-là. Rien de plus normal, et cela demandait du courage et du recul, ainsi qu'un certain contrôle de soi, d'être capable de mettre des mots sur ce qu'on ressentait et ce qu'on désirait, après une expérience traumatisante. La sexologue hochait la tête de temps à autres, encourageant Jules à poursuivre sans intervenir, attendant qu'elle termine pour prendre la parole sans la brusquer. « C'est totalement compréhensible et normal. Es-tu plus en colère contre la personne qui t'a blessée ou contre toi-même ? Je veux dire, techniquement cette personne te prive d'un épanouissement auquel tu avais accès, et que maintenant tu n'arrives plus à atteindre. Mais tu peux aussi avoir le sentiment que c'est toi qui t'empêches de t'épanouir, ce qui peut générer une frustration qui nourrit le cycle de colère. » commença Fauve en posant ses yeux verts et chaleureux, bien que très sérieux et attentifs, sur la jeune fille. La culpabilisation était une réaction plus que répandue dans le cas d'une agression sexuelle. La thérapeute préférait se focaliser d'abord sur le problème général plutôt que de creuser dans les détails de l'agression qu'avait subi sa patiente. Cela pouvait être utile, surtout si la patiente en avait besoin, mais le plus important était de faire prendre conscience à la victime qu'elle avait un pouvoir, et de l'aider à utiliser ce pouvoir pour permettre de reprendre confiance, de reprendre du plaisir, ou peu importe le but recherché. Fauve nota que la relation entre Jules et son agresseur était à développer plus tard, car cela pouvait apporter des éléments révélateur sur les carences émotionnelles actuelles et sur la peur d'accorder sa confiance. Elle continua toutefois sur la lancée qu'avait tracé la jeune fille, explicitant ses attentes par rapport au sexe. « Je vais te poser des questions plus intimes sur ta sexualité, n'hésites pas à m'arrêter si tu ne souhaites pas en parler pour l'instant, on y travaillera plus tard si tu n'es pas à l'aise avec ça. » dit la brunette avec un sourire rassurant, avant de poursuivre. « C'est totalement compréhensible et répandu de vouloir rattacher des émotions, un certain sens, à un plaisir purement physique régulé par des hormones. Il existe plein de façons de se réapproprier le sens que l'on donne au sexe. Mais avant de parler de la connexion entre deux personnes, j'aimerais qu'on explore la connexion entre une personne et son propre corps. T'arrive-t-il de te procurer du plaisir seule ? Est-ce qu'il y a eu un changement là-dedans relatif à l'abus dont tu m'as parlé ? » La sexologue commençait généralement par creuser le rapport que les gens avaient à leur propre corps, leur propre sexualité, en essayant de l'isoler de celle entretenue avec une autre personne. Certains ne pratiquaient jamais la masturbation, et en souffraient ou non, d'autres étaient très à l'aise avec ça. Mais une agression pouvait fondamentalement changer ce rapport à sa sexualité et c'était le premier point que Fauve souhaitait aborder, si Jules se sentait assez à l'aise avec ce sujet.