samuel † premier jour du reste de ta vie (w/ nate)

Il était sept heures du matin, et il avait donné rendez-vous à son nouvel adjoint : Nate. Il fallait commencer à se connaitre et à travailler ensemble pour instaurer une confiance mutuelle, et aujourd’hui, Samuel avait un interrogatoire. Premier jour, observation. Sauf si Samuel décidait de faire intervenir le nouveau. Il n’allait pas le considérer comme tel mais c’était trop récent pour donner sa bénédiction sur les compétences de Nate, donc il se devait d’être professionnel. Il prit le téléphone pour appeler la base et lui amener le suspect. Il était accusé de violences physiques et sexuelles sur sa belle-fille de dix huit ans. Et il fallait prouver sa culpabilité. Il avait la tête de l’emploi, en plus.

Il était assis sur le fauteuil de son bureau, les lunettes de soleil sur le nez, et les yeux fermés pour faire un somme de quelques minutes. Il avait passé la nuit ici et il devait attendre son nouveau protégé. Il sentait l’odeur du café chaud frôler ses narines, mais il ne savait pas d’où cela provenait, et c’est ce qui le fit se lever. Il frotta ses épaules et s’étira vivement pour aller boire cette boisson. Elle devait appartenir à la secrétaire. Au pire, il lui en repayera un.

Nate était en avance. Après avoir expérimenté le sommeil profond pendant trois ans, il pouvait bien se lever tôt. Premier jour de boulot. En observant la façade du bâtiment et les portes qu'il allait bientôt franchir, il se demanda une fois de plus s'il n'hallucinait pas sur toute cette histoire. Sa vie avait pris une tournure tellement imprévue, limite surnaturelle. Ca faisait un peu comme ces films où les héros se réveillent un beau matin avec dix ans de plus ou de moins et gèrent la situation comme ils peuvent, sauf que lui c'était réel. Quoiqu'il en soit, jamais il n'aurait imaginé qu'il travaillerait dans un tel domaine... Cependant, l''opportunité avait été trop belle et inespérée pour qu'il la refuse. Oui, il avait eu beaucoup de chance et il en était conscient. Il avait besoin d'argent et il allait sûrement apprendre beaucoup de ce boulot. Son portable vibra dans sa poche, sa mère avait relancé son abandonnement alors qu'il était encore à l'hôpital. Le problème c'est que maintenant, elle ne pouvait plus s'empêcher de le harceler pour savoir s'il allait bien. Il prit quand même le temps de la rassurer rapidement avant de l'éteindre. Cette fois, elle lui souhaitait aussi bonne chance. Allez, on se redresse, une bonne inspiration et en route. L'adaptation était une qualité qu'il ne pouvait que développer en ce moment, vu le contexte. Allez. Go. Le trac, c'est comme sur scène, ça disparaît une fois qu'on est lancé. Bonjours, sourires et présentation. Nate passa le stade des secrétaires et demanda à rejoindre l'agent Nightingale... Chemin indiqué. Justement, il sortait de son bureau ! Bienvenue chez les fédéraux !

- Bonjour !!

Ce qu’il appréciait avec Nate, c’est qu’il apprenait vite. Il avait ce don d’autodidactie qu’il aimait beaucoup car il était très intelligent, et Samuel pouvait facilement se reposer sur ses capacités à réfléchir rapidement quand il avait passé la nuit dehors, à traquer le mal. Il avait le droit de prendre des décisions un peu plus souples pour permettre au jeune de faire ses marques dans le monde de la justice. Et aujourd’hui, il commençait à laisser son empreinte. Il commençait doucement, et il avait raison. Il posait les bonnes questions. Le tout était de savoir si ce qu’il allait découvrir allait le déstabiliser. Il connaissait ce type depuis quelques temps. Il fallait seulement que Nate voie quel genre de monstre il était. Un manipulateur avec des symptômes de bipolarité. Il n’était pas médecin, mais il devait le diagnostiquer. Après plusieurs tentatives de le mettre dans un asile, Samuel avait échoué à faire comprendre que cette pathologie dirigeait ses crimes –qui n’en restait pas moi atroce. C’était au tour du jeune garçon d’apprendre le métier. Mais Sam avait la main sur son arme au cas où le fou dérapait. Malgré son détachement face à la situation, il avait les réflexes qu’il fallait pour protéger son… protégée. Il avait l’autre bras dans sa poche, et il regardait la scène de loin. Derrière la vitre blindée se trouvait la famille de la victime. La pression était lourde sur les épaules nouvelles de Nate, mais je savais qu’il allait gérer. Je passais derrière lui, lui posant une main sur l’épaule discrètement pour l’encourager dans cette voie, et je me mettais derrière le prévenu. La vitre en face de lui ne se reflétait pas donc si Samuel donnait une information à Nate, le prévenu ne pouvait le savoir, car il était dos à lui, et face à Nate. Il se penchait vers le meurtrier et murmurait doucement « Tu ferais mieux de tout nous balancer. »

Il avait bon les réflexes, les bonnes questions, le bon ton de voix, la bonne persuasion. Il était bon, professionnel, perfectionniste, parfois maladroit mais il se rattrapait toujours. Assez fier de son élève, il resta derrière lui, à regarder l’homme barbare. Il voyait qu’il était en train de se perdre dans les paroles de Nate, il s’embrouillait, perdant le fil de la conversation. Il n’avait pas l’habitude d’être aussi malmené. Il pensait que ça allait être moi, l’ancien, le dur qu’il connaissait. En tombant sur Hellington, il avait eu le sentiment de pouvoir prendre le dessus car il était novice en la matière. John était persuadé que sa jeunesse allait le tromper dans les résultats du final. Mais il avait eu tout faux. Aux premiers abords, on pourrait croire que Nate était un garçon qui n’y connaissait pas grand-chose, se laissant un peu écraser, mais une fois qu’il avait saisi le truc, il était plus redoutable que tout. Un sourire s’affichait lentement sur le visage de Samuel quand il comprit que John Red pétait un plomb, littéralement. Heureusement que les menottes étaient accrochés aux barreaux de la table, car il essaya de se lever, obligé de rester sur sa chaise à cause des chaînes.

Samuel prit le soin de fermer les stores, de façon à ce que personne ne voie à l’intérieur de la pièce. Même si il n’allait rien se passer d’exceptionnel mais ça laissait sous entendre au prévenu qu’il risquait de subir… pas mal de dégâts, et le forcer à parler. Il fallait savoir où était sa planque. Il laissa son camarade trouver le moyen de découvrir l’endroit. Un peu de pression, et il risquait de craquer. Il croyait en Nate. Enormément.