| | Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l' Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite. |
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| talking as a fisrt step of healing (iphigénie) | |
| | Auteur | Message |
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Invité | Sujet: talking as a fisrt step of healing (iphigénie) Mer 26 Juin 2019 - 6:38 | |
| Un, deux, trois, elle compte les tuiles au plafond de la chambre d'hôpital qu'elle ne supporte plus de voir. Quatre, cinq six, elle compte les minutes entre son désir de rencontrer la psy et la réelle discussion. Sept, huit, neuf, elle compte le nombre de repas sautés dans les dernières semaines. Bella est une épave. Blême comme un fantôme, la fatigue qui l'emporte, les nuits qui sont courtes et difficiles, le sommeil qui ne vient pas, elle se sent lâche. Lâche d'être ici. Lâche d'avoir besoin d'aide. Lâche de penser ainsi, même suite aux confessions d'Elmo. Elmo, le premier à avoir mit les pieds dans cette chambre, à avoir tenté de guérir son coeur qui souffre, même s'il en était en partie responsable. Bella avait accepté de voir la psy. Pas pour lui, mais à cause de lui. Sans son témoignage, la brune n'en aurait peut-être jamais eu le courage, croyant pouvoir s'en sortir sans l'aide d'un professionnel, sans l'avis d'un expert. Voilée de la vérité, dans le rêve que toute cette histoire s'envole, qu'elle puisse oublier qu'un jour son état mental l'a rendu aussi malade que de se retrouver entre ces quatre murs sans vie. Maintenant, elle s'ouvrait enfin les yeux. Et elle tenterait l'expérience. Peut-être que cela ne la mènerait que vers un échec, un terrible échec et que la case départ sera bien vite retrouvée, son tour de jeu terminé sèchement par un échec. Mais, au moins, elle pourra dire avoir tenté le coup, s'être laissé tenter par la chance que cela fonctionne, s'être laissé hypnotiser par l'envie de retrouver la quiétude, d'enfin dormir une nuit sans faire ces mauvais rêves qui la tiennent éveiller la nuit, ceux qui la dépeignent morte, maigre, à force de s'être privé de nourriture, sous-alimentée. Elle voulait tenter, tenter l'expérience d'enfin se sentir normale, normalité qu'elle ne semblait, au final, jamais vraiment avoir touché privée de sa liberté de jeunesse, privée de ses choix, privée de sa raison. J'suis prête à voir le psy, avait-elle dit à l'infirmière, dès qu'elle était entrée dans la pièce pour ouvrir les volets, pour laisser le soleil y pénétrer, soleil qui, métaphoriquement, pouvait symboliser l'apport à l'ouverture qu'elle voulait essayer. J'veux le voir, vraiment, avait-elle insisté, croyant que l'employé ne la prenait pas aux mots, croyant qu'elle doutait de sa sincérité. L'infirmière l'avait quitté, lui assurant qu'on tenterait de lui trouver une place rapidement avec Dr Kostas. Bella avait grimacé. C'était concret, elle pouvait à présent mettre un nom sur ce qu'elle redoutait. Kostas, ça sonnait ferme, ça sonnait rigide. Avait-elle fait une erreur ? Avait-elle bien raisonné ? Trop tard pour faire marche arrière, elle doutait tout de même. Et, après ce qui lui parut une éternité, on lui annonça que la visite se ferait aujourd'hui. Elle entra dans le bureau de l'aile psychiatrique, vêtue de la chemise bleue qui constituait son uniforme des derniers jours, pour faire face à une blonde, yeux perçants. Bella se sentait déjà sondée, son attitude se referma aussitôt. L'infirmière sortit de la pièce, laissant le soin au Dr Kostas de faire son travail alors que l'étudiante, elle, la fixait, intimidée par la prestance qu'elle imposait.
hors jeu : c'est moche, pardon, je suis nulle en début. j'espère ne pas trop te rebuter.
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| | | Invité | Sujet: Re: talking as a fisrt step of healing (iphigénie) Mer 26 Juin 2019 - 9:44 | |
| assise dans un bureau qui n'était pas le sien, iphigénie pensait. elle pensait à ce qu'elle faisait là. elle pensait à cette occasion qui se présentait à elle et dont, en étant tout à fait honnête avec elle-même, elle aurait bien aimé se passer. et pourtant, elle en avait cruellement besoin. ces dernières et premières semaines qu'elle avait passé à Bowen n'étaient pas franchement concluantes. cinq. cinq, c'était le nombre de patient qu'iphigénie avait réussi à fidéliser. plus ou moins. et cinq, ça n'était de toute évidence, pas suffisant. du tout. et à ce problème, il avait fallu trouver une solution rapide, parce que l'argent qu'elle avait emporté avec elle, en quittant Vienne, ne lui tiendrait plus longtemps. de fil en aiguille, après des recherches, du hasard et certainement un peu de chance, elle était parvenue à mettre la main sur une porte de sortir, une échappatoire. l'hôpital lui avait paru être la façon la plus simple de palier à ses soucis financiers qui pointaient le bout de leur nez, bien que ce n'était pas du tout ce qu'elle préférait. iphigénie avait déjà eu l'occasion de travailler en milieu hospitalier alors qu'elle était encore étudiante. à l'occasion de stage particulièrement bouleversant, mais qui l'avait laissé de marbre, elle avait redécouvert une face du monde qu'elle avait si longtemps côtoyée. les lumières trop blanches, les murs trop rapprochés, les pièces trop aseptisées. on ne pouvait pas dire que cette période avait constitué la meilleure de ses études, mais voilà qu'elle revenait presque au même point, et on pouvait le dire. elle n'était pas franchement à l'aise. ce n'était pas le genre d'iphigénie de se sentir dans l'embarras, mais en tant que nouvelle et remplaçante de la psychologue alors en congés maternité, elle se décomposait presque face à la pile excessive de dossiers qui s'accumulaient encore, et encore, et encore, et... quand on toqua à la porte, elle faillit sursauter. ainsi, entra une infirmière qu'iphigénie fixa d'un regard froid. de quoi lui faire comprendre qu'elle la dérangeait. 'docteur, mademoiselle garcia est prête à vous voir.' il fallut quelques secondes à iphigénie pour réagir, avant de se contenter d'un signe de tête. la porte aussitôt refermée, elle fouilla dans la paperasse pour en extirper le dossier de la concernée. dossier qu'elle ne connaissait pas. ou pas bien. rapidement, elle feuilleta les divers documents, retenant les informations les plus importantes. troubles alimentaires. anxieuse. facilement sous pression. c'était tout ce qu'elle savait et ça ne l'arrangeait pas. elle soupira longuement en s'enfonçant dans ce fauteuil bien trop confortable. elle pinça l'arrête de son nez entre ses doigts en pensant à son âge. bella était une jeune fille. une jeune fille dans la fleur de l'âge qui bousillait sa vie. iphigénie n'était pas du genre sentimental, mais, en pensant à sa misérable existence, elle avait tendance à juger sans le vouloir, ces personnes qui ne profitent pas, ne vivent pas, et préfèrent se meurtrir. en quelques secondes, elle refoula tous ses préjugés et se redressa tandis que la jeune femme entrait. en signe de politesse, la psychologue se leva et indiqua d'une main l'un des sièges qui se trouvaient face à elle, de l'autre côté du bureau qui les séparait. 'je t'en prie, bella, prends place.' la gosse était mignonne, quoi qu'un peu maigre. 'je suis ravie que tu aies accepté cette entrevue. c'est très important de discuter et d'être compris, quand la vie nous joue des tours.' quand elle y pensait, peut-être qu'elle aussi, elle aurait bien aimé pouvoir discuter, à une époque. 'peut-être que tu as peur d'être jugée, ou méprisée, mais sache qu'ici, chaque patient est libre de parler de ce qu'il veut et que tout restera entre ces murs. évidemment.' elle esquissa alors une sourire délicat, plein d'empathie. un sourire qu'elle n'était capable d'avoir que lors de ses consultations. parce qu'iphigénie n'était pas vraiment du genre à sourire. 'bien. commençons si tu es d'accord. y-a-t-il quelque chose dont tu voudrais me parler, en particulier ? qu'est-ce qui se balade dans ta tête, bella ?'
hrp : @Bella Garcia c'était parfait, ne t'inquiètes pas j'espère que ma réponse t'iras |
| | | Invité | Sujet: Re: talking as a fisrt step of healing (iphigénie) Lun 8 Juil 2019 - 6:51 | |
| La conversation qu'elle a eue avec Elmo a fait son bout de chemin, certes, mais il y a aussi cette envie fulminante de se tirer d'ici qui motive sa décision. Une part de son appel à l'aide est juste, l'autre est faussé. Elle n'en peut plus de ces murs qui la déprime bien plus que la situation, ni même d'être prise au piège, d'être surveillé par les infirmières qui lui demandent sans cesse « as-tu mangé tout ton repas ? » Elles font leur travail, c'est rassurant et tout ça, mais ça l'épuise, Bella, d'avoir des comptes à rendre à tout le monde. À ses parents qui, même à l'autre bout du monde, s'inquiètent pour elle. À ses amis qui lui demandent de ses nouvelles alors qu'elle n'a rien d'autre à leur raconter qu'elle a mangé des petits pois pour le diner. Au personnel de l'hôpital qui contrôle toutes ses activités, même ses sorties aux toilettes. À elle-même, aussi, qui souffre de cette emprise que la nourriture a prise sur sa personne. Elle en a marre de mal dormir, de se demander si elle sera toujours malade, toujours considérée vulnérable aux yeux de tous. Tous, excepté Elmo, qui lui a assuré qu'il voit en elle bien plus que ce putain de trouble. Et ça, c'est rassurant. Elle a au moins une personne sur qui compter. Son histoire, à lui, l'a inspiré, lui a donné le courage qui lui manquait pour finalement décider de rencontrer le professionnel qui pourra l'aider à sortir d'ici, à prendre sa vie en main. Ça fou la trouille, elle ne sait pas du tout à quoi s'attendre de cette décision, mais Bella appelle l'infirmière pour lui faire part de son choix. Elle veut voir le psy. Maintenant. Pas demain, pas dans une semaine, maintenant. On lui explique qu'elle n'a pas de pouvoir là-dessus, qu'il faut que docteur Kostas soit libre. Évidemment, elle le sait. Mais elle est aussi impatiente d'enfin rentrer chez elle. Et cette docteur Kostas, c'est bien la seule qui pourra lui donner son congé. Bella, finalement vêtue de vêtements propres qu'on lui a apportés au courant de la semaine, s'installe dans le bureau de la psychologue quand elle l'invite à s'assoir sur le fauteuil face à elle. Le bureau est froid, comme les chambres de l'aile psychiatrique. Rien pour donner envie de s'ouvrir. C'est plutôt tout l'inverse. Ça manque de chaleur. La chaleur, c'est la psy qui tente de l'amener en ouvrant le dialogue. Pourtant, Bella n'ose rien dire. Quand la vie nous joue des tours, ça raisonne dans sa tête. La vie se moque bien d'elle, pense la brune, souhaitant presque lever les yeux au ciel. Mais, par respect, elle ne fait que le penser. Ce n'est pas la faute de la psy si la vie a voulu s'en prendre à elle. La suite de son monologue est juste. Elle a peur, Bella. Peur d'être jugée, peur d'être incomprise, peur d'être étiqueté, peur de l'inconnu, en fait, peur que sa vulnérabilité, ce soit elle, finalement, qui lui joue des tours. Qu'elle se confie de travers ou, pire, à la mauvaise personne. À quelqu'un qui ne pourra pas la comprendre ni l'aider. Bella affiche un mince sourire sur ses lèvres, confirmant les dires de docteur Kostas, sans vouloir lui donner raison par la voix. Elle se veut rassurante, leur échange commence bien. Quand elle lui demande ce qui se bouscule dans sa tête, Bella baisse les yeux. Trop de choses, pense-t-elle. Trop de choses qui lui font mal. Elle essuie nerveusement ses paumes contre son jean, avant d'oser répondre, d'une voix presque inaudible : la honte. La honte, oui, elle en avait beaucoup. Face à elle, face à ses actions, face à ses choix. [color=#990033]J'ai honte d'être ici, d'abord/color], commence-t-elle en relevant les yeux vers la blonde qui tient un crayon entre ses doigts. Pour cause de mes choix. La honte d'avoir fait peur ou mal aux autres. Ou même un peu des deux, il faut croire. La honte de mon comportement des derniers mois. Bella prend une pause, soupirant quelque peu. Et de n'avoir su gérer. Avant, je gérais... Je ne me rendais pas malade. Je l'ai échappé et j'ai ouvert une porte sur ma vulnérabilité. Et j'veux pas. C'était difficile d'avouer tout ça. Déjà, la brune regrettait sa décision. Finalement, les murs de sa chambre n'étaient pas si mal, elle aurait pu les endurer encore quelque temps.
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