Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l'Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite.
Sujet: Re: And I'll take you away + Léanche [hot] Jeu 21 Nov 2019 - 4:30
Soirée gravée dans leur mémoire, gestes gravés sur leur peau, ils s'étaient livré dans une danse où ils jouaient, chacun leur tour, le meneur. Tantôt Léo, tantôt Blanche, ici, au beau milieu des locaux, il n'y avait plus de règles à leurs actions. Plus de retenue dans leur couple, plus de règles de la société, plus de réflexion, seuls leurs instincts les faisaient agir, au gré de leurs désirs, jusqu'à terminer la soirée sur le bord de la plage, vision de retour en arrière, comme s'ils remontaient le temps, la machine pointée directement sur leur matinée qui s'était commencée par un réveil sur cesdites plages, tout en douceur. Un réveil qui mena jusqu'à une déclaration d'amour peu réfléchie, mais au combien sincère, au coeur d'un jeu enfantin qui les avait fait se rapprocher. Pas cap de, qu'ils s'étaient lancés, les yeux rieurs, sans même se douter de l'issu de leurs actes. Alors qu'ils regardaient l'océan, qu'ils terminaient leur soirée de rêve, bière en main, éméchés par leur veillée, dégrisant lentement au son des vagues, Blanche eu envie de relancer le jeu, de laisser s'échapper un pas cap de le redire encore une fois dans leur conversation, de l'entendre une dernière fois avant que le retour à leur vie normale ne les frappe. C'était comme si Léo avait lu dans ses pensées, comme s'il avait prédit qu'elle pensait au après Bali, au retour sur leur continent natal, la voix presque tremblante, il lui fit confession de ses désirs étouffés, l'envie de ne plus jamais retrouver leur vie d'avant, de ne jamais retourner à Bowen. Ça lui donnait l'impression qu'il fallait cacher leur relation, qu'il ne fallait pas se montrer l'un avec l'autre, à défaut d'avoir toujours été des amants, toujours sus des habitants de la ville, et de ne pouvoir être rien d'autre que cela, que leur histoire n'en valait pas plus la peine qu'une autre, qu'elle était qu'un amour de voyage, son coeur qui resterait à Bali, avec ses sentiments et les confessions qu'il lui avait faits ce matin-là. Ça lui donnait l'impression qu'il regrettait, qu'il aurait préféré ne jamais avoir à briser leur amitié pour leur permettre de vivre plus. Craintive, manque de confiance, Blanche regarda l'horizon, d'abord réactive, ensuite silencieuse, jusqu'à lui demander une trêve, demander à Léo de rentrer, de terminer leur soirée pour lui permettre de poser sa tête sur l'oreiller, de dormir et de passer à un autre jour pour oublier, garder en souvenir les beaux moments et avancer vers ce que l'avenir leur réserverait tous les deux, chacun de leur côté. Emerson sembla accepter, la tête qui acquiesçait de mouvements ascendants, mais son corps ne bougeait pas, mis à part sa main qui lui tendit son paquet, cigarette en bouche. Elle secoua la tête, Léo demeurait dans la même position, sans la regarder, sans voir qu'elle refusait son invitation à fumer. C'est seulement lorsqu'il se décida à recracher la fumée de sa clope qu'il décida à bouger, qu'il ramena le paquet près de lui, dans un mouvement machinal, et qu'il osa prendre la parole. Je sais, Léo, répondit Blanche en comptant les vagues qui s'échouaient sur le sable plutôt que regarder celui qui s'ouvrait à nouveau. Elle le savait, c'était bien ça le problème, c'était bien ce qui faisait mal. Elle l'avait senti, sa sincérité, quand il lui avait avoué l'aimer, quand il lui avait murmuré près de son oreille, que pour elle, comme si ces autres n'avaient pas à en être témoins. C'était vrai, c'était beau. Ça lui avait réchauffé le coeur. Et, cruellement, on lui refroidissait, comme la journée se terminait, sous les étoiles qu'ils avaient observées, sous les astres qui les avaient baptisés. Il avait peur. Mais Blanche, elle aussi, elle avait peur. Peut-être même plus que lui-même, à force d'avoir épongé des blessures. Et, pourtant, elle était encore et toujours la première à se jeter à pieds joints dans leur histoire, à foncer dans les peut-être et les sait-on jamais. Et reculait-elle devant l'inconnu ? La blonde croisa ses jambes en tailleur, le regard toujours sur l'eau qui s'assombrissait alors que la nuit était tombée, que la noirceur s'intensifiait. Tu sais, Léo, Bali n'est pas la seule raison de notre bonheur ici. Et elle y croyait fortement. Elle soupira, baissa les yeux sur ses talons qu'elle avait laissé s'échouer dans le sable, avant de s'y assoir, incapable de le regarder. Je n'en ai plus la force..., souffla-t-elle en refermant les yeux. Je n'ai plus la force de défendre mon coeur. C'est toi que je veux, pas un autre. Mais, si seulement tu ne ressentais pas la même chose, si seulement tu ne t'en sens pas capable, je t'en pris, Léo, laisse-moi partir.. Elle ouvrit les yeux, osa se tourner vers lui, son regard qui implorait qu'il décide de leur destin, les cartes entre ses mains, la balle dans son camp.
Léo Emerson
MESSAGE : 10382 ICI DEPUIS : 19/03/2013 COMPTES : Marcus & Charlize & Sara & Ash CRÉDITS : @twinny
STATUT : It's you, it's always been you - Alba ♡
Feuille de personnage ∞ mes liens: ⇢ à propos de moi : Il a un fils, Jonah (7 ans), il s'est séparé de sa mère, Alba, avant sa naissance. ‹ il part régulièrement aux quatre coins du monde pour son travail ‹ il est passionné par le dessin, la peinture et la photo depuis tout petit, c'est la photo qui es devenu son métier ‹ il aime les gens, profondément, le contact humain, les rencontres ‹ il a déjà pris part à plusieurs projets humanitaires et tente de faire un voyage par an dans ce but ‹ il voyage un peu moins depuis qu'il a son fils, ça lui manque mais c'est un choix pour rester proche de lui ‹ il aime quitter Bowen mais aussi y revenir, il y trouve ses racines, ses plus proches amis, sa famille et ses repères ‹ il a horreur des soirées de galas et autre mondanités mais y assiste par correction envers sa famille, il a une vraie dent contre le Maire ‹ il est cinéphile ‹ il ne connait pas le rasoir et prend grand soin de sa barbe ‹ il est mauvais dans ses relations avec les filles, doué pour les séduire, il a un don pour tout gâcher et perdre les seules qui pourraient compter ‹ il n'est pas matérialiste, il pourrait vivre dans le luxe, il pourrait tout avoir, mais ça ne l'intéresse pas, il aime consommer de façon raisonnée ‹ il est plus ou moins sportif, ça dépend des moments mais il a un abonnement à la salle de sport, il lui arrive de courir sur la plage et il se débrouille en surf, il est fan de rugby, supporter de l’équipe locale ‹ il cuisine, il est gourmand et aime goûter les plats de différents pays ‹ il ne se considère pas comme fumeur mais il ne refuse jamais une clope surtout en soirée ‹ il est amateur de bons whiskys
Sujet: Re: And I'll take you away + Léanche [hot] Jeu 21 Nov 2019 - 22:05
Il avait tout ruiné, en quelques minutes, une simple phrase et quelques idées noires, Léo avait réussi à foutre en l’air toute une soirée de plaisir, tout un séjour idyllique. Il s’en voulait, en constatant que ça gambergeait aussi dans la tête de sa maîtresse, même s’il ignorait ce qu’elle avait réellement à l’esprit et les doutes qui l’envahissaient elle, il savait qu’il avait réussi à jeter un froid entre eux et ce n’était pas son but. Mais dans sa tête c’était un vrai bordel, c’était l’envie d’elle qui se mélangeait à la peur de mal faire, c’était ces sentiments qui le submergeaient et dont il ne pensait pas être à la hauteur. C’était toutes les attentes de cette fille qui le voyait comme l’homme de sa vie, l’homme d’une vie entière, alors que lui était persuadé d’avoir déjà vécu mille vies et d’en avoir encore tellement à embrasser. Ces vies n’avaient pas forcément vocation à être bercées d’amours différents, il pourrait très bien partir, tout plaquer mais avec Blanche à son bras, il pourrait faire tellement de choses en lui restant fidèle, jusqu’à la fin, qui sait. Mais il était de ces personnes qui avaient laissé l’amour les convaincre qu’il pouvait être multiple, se cacher là où on ne l’attendait pas, dans un sourire, dans un regard inespéré, les frapper là au moment où ils l’attendaient le moins. Il était amoureux de l’amour, autant qu’il le redoutait parce qu’il le savait joueur, fourbe. Et s’il pouvait être doux, il pouvait aussi tout détruire sur son passage. Et la blonde avait déjà fait les frais de ces sentiments qui submergeaient son amant terrible bien trop souvent à son goût. Il laissa la cigarette se consumer doucement sous ses doigts et la cendre tomber dans le sable, s’il avait ce vice, visiblement Blanche ne le partageait pas, elle avait raison, elle ne devait pas abîmer son teint si frais, cette voix si douce. Dieu qu’il l’aimait, il l’avait dans la peau, il le savait, mieux qu’un tatouage, mieux qu’une drogue, sur cette plage et depuis quelques semaines elle s’imposait comme cette évidence. Il l’écouta alors, espérant des réponses, espérant ce coup de pouce qui balayerait ses doutes. Mais il se heurta à tout autre chose, c’étaient la lassitude qui parlait, la frustration de ne jamais être assez bien pour lui, du moins c’était ce qu’elle pensait, il le percevait, jamais assez. Alors au lieu de l’encourager elle lui demandait plutôt d’abréger cette mascarade qu’elle pensait qu’il jouait. Il soupira en tirant nerveusement sur le bout de nicotine. Elle avait raison, c’était à lui et à lui seul de prendre une décision, la sienne à elle était déjà prise depuis bien longtemps. Sentant le regard de Blanche sur lui, Emerson termina sa bière et écrasa son mégot dans la bouteille avant de se retourner vers elle, il pensait affronter un air sévère, dur, mais elle le fixait avec tant de douceur et de détresse que s’en était désarmant. Jamais il ne pourrait lui résister avec un regard pareil, jamais, pas cette nuit sur cette plage, pas même à leur retour à Bowen ni dans dix ans, jamais. C’était la simple vérité, celle qui finalement s’imposait sans aucune ombre, chassant les doutes un peu plus loin. Il attrapa sa main qui jouait avec le sable. Si j’te veux toi, dans ma vie ? Il reprenait volontairement cette question qu’il avait posé en début de séjour, celle qui ouvrait le champ des possibles et la porte à l'espoir. C'est te laisser partir que je ne suis pas capable de faire. Pardonne-moi mes doutes, avec le temps je les oublierai. Je n’veux pas que ça s’arrête, au delà de ce séjour, c’est ça que je veux. Il désignait leurs doigts entremêlés, cette tendresse qui les caractérisait à présent. Sa main remonta du sable jusqu'au visage de la blonde, le caressant avec une infinie douceur.
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"Is that alright ?"
Maybe it's time to let the old ways die. It takes a lot to change a man, it takes a lot to change your plans. And a train to change your mind.
Invité
Sujet: Re: And I'll take you away + Léanche [hot] Ven 22 Nov 2019 - 5:15
Était-ce lui ou elle qui avaient gâché leur soirée ? Lequel des deux était le plus fautif ? D'une part il y avait les peurs de Léo, totalement fondées, celles de tout gâcher de leur amitié, de leur légèreté, en s'abandonnant, en se lançant totalement dans le vide. L'inconnu fait peur, il effraye même, et ils auraient été fous de ne pas ressentir ne serait-ce qu'une once de frayeur quant à ce qu'ils s'apprêtaient à faire, tous les deux, en mettant les pieds sur le continent australien. D'une autre part, il y avait les insécurités de Blanche, les noirceurs qui l'envahissaient quand elle pensait à leur histoire. Elle voulait y croire, elle le voulait lui, mais chaque fois qu'elle avait pensé que leur relation pouvait fonctionner, on lui avait fait atteindre la vérité, lui prouvant au passage que c'était impossible. Ça n'avait jamais été le bon moment, elle n'avait jamais été la bonne. Toutes les autres avaient semblé plus intéressantes, plus séduisantes. Et elle, elle n'avait été que l'amie prête à éponger les coeurs briser. Devant le ravin, devant le recul de Léo, c'est Blanche qui voulu tout abandonner, c'est elle qui voulu se retirer, incapable de regarder leur relation devenir à nouveau échec. Son choix était fait, sa décision était prise, elle le voulait. Mais elle ne le voulait pas à tout prix. Et, s'il pensait exactement comme elle, c'était à lui de venir de la chercher, parce qu'elle lui avait déjà offert son coeur. Et c'est ce qu'elle lui demanda. De la choisir, cette fois, ou de la délivrer de son emprise. De lui subtiliser le reste de son coeur ou de le lui redonner la chance de le soigner pour une dernière fois. Les prunelles vertes de ses yeux qui le fixaient, à présent, implorant qu'il prenne une décision, qu'il change le cours des choses, la main de blanche qui raclait le sable, nerveuse d'avoir mis toutes les cartes de son côté, sans un mot à dire à présent. S'il s'y opposait, elle ne pouvait plus de défendre. Il trouva la main de Blanche, la serrant dans la sienne, cherchant son regard, le soutenant à son tour, laissant glisser entre ses lèvres les paroles d'espoir qu'il lui avait dite, le premier matin de leur séjour à Bali. Et s'il la voulait, elle, dans sa vie ? T'as le droit d'avoir des doutes, lui confia-t-elle en calant sa joue dans la grande main de son brun. Je ne veux pas que tu aies à les oublier, continua-t-elle en souriant. Je veux te les faire oublier. Elle avança son corps pour le coller à lui. Je t'aime Léo. Je le pensais ce matin, je le pensais hier. Les qui affichaient un sourire, elle lâcha un rire nerveux. Alors, si je te dis pas cap de ne plus me lâcher, tu acceptes le défi ?
Léo Emerson
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Feuille de personnage ∞ mes liens: ⇢ à propos de moi : Il a un fils, Jonah (7 ans), il s'est séparé de sa mère, Alba, avant sa naissance. ‹ il part régulièrement aux quatre coins du monde pour son travail ‹ il est passionné par le dessin, la peinture et la photo depuis tout petit, c'est la photo qui es devenu son métier ‹ il aime les gens, profondément, le contact humain, les rencontres ‹ il a déjà pris part à plusieurs projets humanitaires et tente de faire un voyage par an dans ce but ‹ il voyage un peu moins depuis qu'il a son fils, ça lui manque mais c'est un choix pour rester proche de lui ‹ il aime quitter Bowen mais aussi y revenir, il y trouve ses racines, ses plus proches amis, sa famille et ses repères ‹ il a horreur des soirées de galas et autre mondanités mais y assiste par correction envers sa famille, il a une vraie dent contre le Maire ‹ il est cinéphile ‹ il ne connait pas le rasoir et prend grand soin de sa barbe ‹ il est mauvais dans ses relations avec les filles, doué pour les séduire, il a un don pour tout gâcher et perdre les seules qui pourraient compter ‹ il n'est pas matérialiste, il pourrait vivre dans le luxe, il pourrait tout avoir, mais ça ne l'intéresse pas, il aime consommer de façon raisonnée ‹ il est plus ou moins sportif, ça dépend des moments mais il a un abonnement à la salle de sport, il lui arrive de courir sur la plage et il se débrouille en surf, il est fan de rugby, supporter de l’équipe locale ‹ il cuisine, il est gourmand et aime goûter les plats de différents pays ‹ il ne se considère pas comme fumeur mais il ne refuse jamais une clope surtout en soirée ‹ il est amateur de bons whiskys
Sujet: Re: And I'll take you away + Léanche [hot] Lun 25 Nov 2019 - 9:42
Le photographe d'ordinaire si sûr de lui, surtout avec les femmes, celui qui ne reculait jamais devant celles qui l’intéressaient, qui n'acceptait pas d'essuyer un refus et qui finissait, généralement, par avoir ce qu'il voulait, se liquéfiait face à l'engagement que demandait leur relation avec Blanche. Mais malgré ses appréhensions et ses doutes il commençait à comprendre qu'il fallait avancer, quitte à se planter, mais au moins essayer, prendre le risque de tout perdre, prendre le risque d'être heureux. Le bonheur il y avait droit, celui qui n'avait pas à se plaindre, qui menait une vie de rêve selon les autres, il n'avait néanmoins pas souvent goûté aux joies simples d'une vie amoureuse épanouie, sans conflit, il l'avait cherché, en s'obstinant dans des relations compliquées. Et s'il était enfin temps pour lui, jeune trentenaire éternellement insatisfait, d'arrêter de courir après l’utopie de l’amour, et s'il avait, là face à lui, celle qui pourrait apaiser son tempérament idéaliste ? Il ne pouvait nier que ce voyage auprès de Blanche, plus que tous ceux qu’il avait déjà fait avec d’autres femmes qu’il voulait séduire, était tellement naturel, chaque baiser, chaque éclat de rire, chaque instant volé ou silencieux, comme si c’était tout bêtement la chose la plus normale au monde de se retrouver tous les deux, sans conflit, sans gêne, juste du bonheur plus. Evidemment il avait peur de ce bonheur, peur que celui-ci ne dur qu’un temps, peur d’ouvrir les yeux sur une réalité bien moins belle un peu plus tard et peur de faire des erreurs, mais il devait bien admettre qu’il était heureux et ça ne datait pas de Bali, ça avait commencé quand Cambridge avait posé ses valises dans sa grande maison trop vide. Quand elle avait mis sa brosse à dents à côté de la sienne et son bordel dans cet intérieur trop bien rangé. Quand elle avait mis sa touche à sa cuisine et ses traces de rouge à lèvre sur son oreiller, son parfum dans ses draps. C’était bête, mais sentir toujours la même fragrance l’apaisait, lui qui avait bien trop souvent usé ses charmes sur des femmes différentes pour ne pas se coucher seul. Il sourit à cette simple réflexion, et si en effet, au lieu de chercher à faire taire ses doutes, c’était elle qui les lui faisait oublier, à force de l’aimer un peu plus fort tous les jours ? Il caressa sa joue qu’elle avait calé dans les creux de sa paume sans rien dire, parfois le silence valait mieux que tous les mots de la terre. Et face à cette déclaration qui le désarma il soupira, comme un soulagement, une délivrance. Je le sais que tu m’aimes. Depuis bien trop longtemps… Je t’en ai voulu pour ça, de t’accrocher alors que je ne te demandais rien, alors que je te faisais du mal par dessus le marché. C’était une pure folie… Parce que je n’étais pas prêt. Il la serra contre lui en fixant l’horizon, celui qu’ils regardaient enfin ensemble, dans la même direction après bien trop d’années à jouer tour à tour à fuis-moi je te suis. C’était un tout autre jeu qu’elle lui proposait cette nuit, comme lancé à la légère, ce défi qui était pourtant lourd de sens et d’engagement. Léo laissa une ou deux secondes de flottement, pas pour se laisser le temps de la réflexion, sa décision était déjà prise, mais juste pour prendre la mesure de ce à quoi il s’engageait. Cap. Il resserra encore ses bras autour de la blonde et ils restèrent aussi un long moment, laissant la nuit les envelopper de sa douceur feutrée. Ils finirent par rentrer à leur hôtel, sans se lâcher, puiqu’elle le lui avait demandé et ils retrouvèrent le chemin de leur lit, dans ces draps tous frais qu’ils s’empressèrent de froisser le reste de la nuit. Le soleil se leva timidement sur leurs corps apaisés mais ils ne virent rien de ce spectacle, ils s’étaient abandonnés au sommeil après cette folle soirée qui aurait pu virer au désastre, si Blanche n’avait pas trouvé les mots pour rassurer celui qui cherchait toujours à prendre la fuite au mauvais moment. Ce fut le service d’étage qui les réveilla quelques heures plus tard. Léo se leva difficilement pour ouvrir, à sa mine froissée on pouvait lire le manque de sommeil, il accepta le chariot repas et demanda à ce qu’on le lui laisse tel quel, ils allaient se débrouiller pour ce matin. Après avoir refermé la porte et laissé le petit déjeuner dans un coin il retourna auprès de la belle endormie et la laissa se serrer contre lui pour grappiller quelques minutes supplémentaires de sommeil. Aujourd’hui c’était leur dernière journée dans ce paradis.
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Sujet: Re: And I'll take you away + Léanche [hot] Ven 29 Nov 2019 - 3:31
Dans leurs incertitudes, ils trouvèrent réconfort. Dans les mots parfois durs à entendre, dans les insécurités qui faisaient peur, dans le vide qui ne leur assurait pas un avenir sans remous, à l'abri des secousses. Mais dans leurs incertitudes, ils trouvèrent tout de même réconfort. L'envie de voir où les choses pourraient les mener, vers quelle destination leur coeur les amènerait danser. Ici et ailleurs. Peut-être. Ou alors c'était l'effet de Bali, l'effet du soleil chaud sur leur peau qui les rendait, tous les deux, totalement irrésistibles l'un à l'autre. Ou encore l'intimité de leur isolation. Peut-être qu'ils avaient signé le début de leur fin, alors que la blonde se lançait dans les aveux sentimentaux, laissant son coeur parler, demander une trêve à leurs résistances, pas cap de ne plus la laisser tomber. La nuit qui était tombée depuis bien trop longtemps sur leurs deux corps que la soirée n'avait pourtant pas affaiblis, mais ils finir par rentrer, par retrouver le chemin vers ce lit dans lequel ils s'abandonnèrent, à nouveau, douce routine qu'ils s'étaient instaurés, ces draps qu'ils avaient baptisés chaque nuit, chaque matin, qui retrouvaient enfin leur odeur jusqu'à tomber dans les bras l'un de l'autre, dans un sommeil lourd alors que les petites heures du matin tapaient, le soleil qui se montrait près de se lever. Ce ne fut ni le soleil ni la porte qui laissa résonner un toquement sourd, au petit matin, qui sortirent la blonde de ses rêveries, mais plutôt le froid qu'avait laissé Léo en se levant pour réceptionner leur petit déjeuner. Et lorsqu'il réapparut dans les draps, quand il trouva à nouveau le chemin du corps de sa douce, sans même ouvrir les yeux, Blanche posa sa tête conte le torse de Léo. Ça sent bon, souffla-t-elle, toujours un peu endormie, animée par l'odeur de bacon qui embaumait la pièce, dernier matin qu'ils pourraient profiter des rayons du soleil au travers de la grande porte-fenêtre de leur chambre. Yeux fermés, elle pose un doux baiser contre le biceps du photographe. Bonjour, lui adressa-t-elle en se redressant contre la tête de lit, un sourire presque triste sur le visage. Elle se sentait drôle, son coeur à l'envers, alors qu'ils avaient pourtant passé l'une des plus belles nuits dans les bras l'un de l'autre. Je me sens nostalgique, confia-t-elle, fébrile à l'idée de leur départ. Dernière journée sur leur petit bout de paradis, derniers instants dans leur nouvelle vie, avant que la réalité ne revienne les chercher, ne les attire dans la routine et le quotidien qu'ils allaient devoir apprivoiser ensemble. Rentrer, abandonner leurs souvenirs, les laisser derrière eux, sans plus ne jamais pouvoir les toucher, Blanche n'en était pas habituée. Elle qui n'avait jamais rien vécu d'autre que Bowen, que sa ville natale, elle se sentait bizarrement à l'envers dans le même lieu qui, pourtant, l'avait rendue si heureuse. Ils prirent le petit déjeuner, Léo qui rassura son amante. Sa réaction était tout à fait normale, pour celle qui commençait à peine à vivre les voyages, lui assurant au passage que chaque nouvelle destination lui donnerait la force de ne plus se laisser anéantir par cette nostalgie, mais, plutôt, à la transformer en boîte de souvenirs à jamais ancrer dans leur mémoire. Et c'est bien ce qu'elle tenta de faire, leurs dernières heures sur l'ile de Bali, alors qu'ils avaient dû quitter la chambre pour permettre aux employés de l'hôtel de faire leur travail. Et quand l'heure fut venue, ils quittèrent l'Indonésie, la tête pleine de souvenirs, le coeur léger, vers la ville qui les avait vu, pour la première fois, tomber amoureux.