too good to be true |ft Alek

too good to be true

Le réveil est rude. Tête dans le cul, il sait pas où il est. Dans son crâne, ça résonne, signe qu'il a bien picolé la veille. Il se souvient de rien, ça le fait chier, mais il a l'habitude. Jusqu'à ce qu'il se rende compte que c'était pas arrivé depuis longtemps. Il avait fumé et bu depuis, mais jamais comme ça. Il se réveillait presque tous les matins avec Brooke. Il croit un instant qu'il est avec elle, il tend le bras sur les draps, cherche son corps mais y'a rien là, à part une place vide et froide. Il peste, se retourne. Elle est peut-être partie chercher de quoi grignoter. Sauf que c'est loin d'être sa caravane, qu'il se rend compte en ouvrant les yeux. Il se rend compte qu'il est dans une chambre d'hôtel, froide, et que l'oreiller à ses côtés porte un parfum inhabituel. Celui d'une femme, mais pas de Brooke. Soudain, un haut-le-cœur. Il sort son téléphone, il envoie des messages, à Brooke, puis à son frère. Il passe une main sur son front collant, repousse les draps. Dieu merci, il a encore son froc, mais ça l'inquiète quand même. Il regarde autour de lui, la femme, une petite blonde, sort de la salle de bains, à poil, le plus naturellement du monde. Il la regarde, fronce les sourcils.  « Qu'est-ce que tu fous là ? T'es qui ? Qu'est-ce qu'on a fait, hier ? » Trop de questions qui semblent l'importuner alors qu'elle attrape ses fringues pour s'habiller, agacée du comportement du tatoué, qui a eu le temps de converser avec son frère. Ce dernier devrait pas tarder. « Du calme. On a dormi ensemble. T'as la mémoire courte. On devait baiser mais tu t'es écroulé comme une merde. Après avoir évidemment pleuré comme un con parce que j'étais pas rousse. Parce que j'étais pas ta meuf, et que j'étais pas à sa hauteur. T'es qu'un connard ! » La main de la jeune femme part toute seule s'écraser contre la joue. Sans réflexes, il la regarde juste, en pestant. « Pétasse. » Cette insulte est sortie toute seule. Il grogne, elle s'habille, lance encore des insultes avant de le laisser seul. Lui, il se lève, va au moins prendre une douche et se rhabille. Son frère l'a déjà traité de naze, manquerait plus qu'il ait l'air d'un plouc. En l'attendant, il va juste fumer une clope à la fenêtre. Pendant longtemps il regarde dehors, essayant de décuver, de savoir ce qu'il se passe. Mais quand il a l'impression que ça lui revient, il entend la porte, un cognement. Il s'en approche, allure de zombie sur la tronche, et il ouvre la porte pour son frère avant de retourner s'étaler sur le canapé de la chambre. « Installe-toi, fais comme si c'était pas chez moi. » qu'il lance, s'emparant d'une bouteille d'eau pour en vider rapidement le contenu, avant de détailler son frère, qui était incroyablement flou ce matin. « S't'euplaît si tu veux m'engueuler ou me tuer, crie pas trop fort, j'ai mal à la tête. » lâche-t-il, pas pressé pour un sou d'entendre les reproches de son cadet. Il savait d'avance qu'il allait s'en prendre plein la gueule, c'était inévitable.

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La journée avait pourtant plutôt bien commencé : un peu de sport, un bon petit déjeuner et un appel avec Alix. Mais c'était vite partit en cacahuète lorsque Sacha avait envoyé un message de détresse à son frère. Alek n'avait pas attendu trop longtemps avant de lui dire qu'il venait le chercher. Et ce qu'il fit, avachi dans sa voiture, un air profondément ennuyé sur le visage. Il s'arrêta devant le motel et chercha la chambre que son aîné lui avait indiqué des yeux. Lorsqu'il la repéra enfin, il s'avança en trottinant vers celle-ci et il toqua. En attendant que son frère lui ouvre, il passa une main dans ses cheveux décoiffés. Il sursauta lorsque son frère ouvrit la porte et il leva les yeux vers lui alors qu'un sourire moqueur se dessinait sur ses lèvres. Bah dit donc, t'es pas très frais toi. Le jeune russe entre et ferme derrière lui avant d'aller s'asseoir sur le lit de la petite chambre, pensif. Il observa Sacha tenter de rendre ses idées plus claires à l'aide d'une bouteille d'eau avant de se racler la gorge. Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Pourquoi t'as bu ? J'pensais que c'était fini la drogue, l'alcool. Tu déconnes grave, j'suis pas content là. Mais je me contiens de pas te hurler dessus jusqu'à la fin de tes jours parce que j'ai déjà mal à la tête. Donc on va s'expliquer toi et moi, ensuite je te dépose chez ta meuf. Ah et j'aimerais aussi savoir ce que c'est cette histoire de gosse et de maison vendue, parce que là, je t'avoue que j'suis un peu perdu avec tout ça, grinça le brun, croisant ses bras sur son torse après s'être levé.

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C'est clair qu'il avait connu des états meilleurs, et qu'il n'était pas frais, mais Alek exagérait, du moins, c'est ce qu'il avait envie de croire. Il ne répondit pas, grinçant des dents, avant qu'Alek ne lui lance une flopée de questions, dont les mots s'effaçaient au fur et à mesure qu'il les prononçait. A l'instant, la seule chose qu'il souhaitait était de retourner dormir pour les cinq prochains jours, histoire de récupérer, et de ne pas subir la foudre de Brooke, à qui il envoya quelques sms rapidement pour s'excuser de ne pas être rentré la veille alors qu'elle l'attendait. Un verre qu'il avait dit, mais ce matin, il se réveillait avec un black-out et une inconnue dans son lit. « J'ai juste bu une bière. » qu'il lâcha, peu crédible avant de pousser un long soupir, son regard traçant les traces d'humidité sur le plafond de l'hôtel, à la recherche d'une toile d'araignée à laquelle se raccrocher. « On m'a fait prendre un truc, j'te jure que j'me souviens pas et que j'ai bu une bière. J'voulais rentrer mais j'suis pas rentré. » Génial, ses propos étaient lents et n'avaient plus aucun sens. Grimace sur le visage, il tente de s'asseoir mais abandonne, trop confortablement installé sur ce miteux sofa. « Quels gosses, j'ai des gosses ? » qu'il demande, avant de se remettre à divaguer, un rire fou s'échappant de ses lèvres jusqu'à lui tordre l'estomac. « C'était qu'une maison. J'suis mieux chez Brooke. Oh non... Elle va me tuer. Putain elle va tuer et elle va jamais me croire pour le verre. J'ai envie de vomir bro', j'crois que j'vais me vider de mes boyaux et crever. J'veux pas mourir comme ça. J'veux lui faire l'amour avant de mourir. » Visiblement, la gueule de bois était plus avancée que ce qu'il pensait. Pitoyable.

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