Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l'Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite.
Sujet: Re: sur la buée des fenêtres, le vestige de tes lèvres (judas) Ven 2 Aoû 2019 - 19:19
sur la buée des fenêtres, le vestige de tes lèvres
La raison du silence était si simple, à l'époque. Même aujourd'hui, avec la possibilité de réécrire l'histoire, il est certain qu'il ferait exactement les mêmes conneries, sauf s'il avait la possibilité de connaître ce que lui réserve le futur. Cependant, changer le passé pour redevenir quelqu'un d'autre n'a toujours posé que trop de soucis, d'après ce qu'en disent les livres de science-fiction. « Parce que je voulais pas être moi. Je suis toujours Judas et j'le resterais jusqu'à la fin. » assure-t-il, sans aucune once d'hésitation dans les mots, cette fois. En se présentant comme Judas Kirke, l'australien malade foutu à la porte par ses parents, il ne mentait pas, il se sentait lui-même et ne voulait pas redevenir l'adolescent Bartosz hanté par le fantôme de son frère. Non, être Judas, c'était bien lui, et personne n'y changerait rien. Il trouve malgré tout la force de poursuivre son histoire, de se dévoiler un peu plus à celle qui partagea un jour les meilleurs moments de toute sa vie. Il se souvenait encore du sourire qui pouvait illuminer son visage quand elle venait le voir, de la satisfaction qu'il avait ressenti à être le déclencheur de tout cela, et l'émotion de savoir qu'il était le seul à lui avoir volé sa virginité, parce qu'elle le voulait lui et pas un autre. Malgré les maux, il n'avait jamais été aussi comblé qu'à cette période de sa vie. Plus il parlait, plus il se rendait compte que s'il avait voulu que Noa revienne dans sa vie, s'il avait pris le temps de s'arrêter pour discuter et lui donner des explications, c'est parce qu'il avait envie de se remémorer tout ça. Proche de la trentaine, il lui semblait judicieux de penser aujourd'hui à être lui-même, et il estimait avoir le droit de faire ses proches choix. S'il voulait revenir vers Noa, il était libre de le faire, personne ne pourrait l'en empêcher. « J'aurais voulu te les donner plus tôt. » soupire-t-il, frappé soudainement par la réalité des choses, par ce que ça fait vraiment, neuf ans. Il était devenu un homme, elle était devenue une femme. Et toute cette transformation, cette étape d'entre d'eux, ils l'avaient vécus chacun de leur côté. Peut-être était-ce la raison pour laquelle il avait été malheureux, parfois en se retrouvant seul chez lui à regarder la télé. Parce que dans ses mains il serrait ce porte-clés en remuant les souvenirs du passé, en scrollant son téléphone pour chercher les photos les plus anciennes. Parfois, il laissait échapper une larme de colère envers lui-même, s'enquillait des bières jusqu'à ce que le sommeil le gagne et qu'il oublie tout ce qu'il venait de faire. Et d'autre part, il y avait ces souvenirs, ces moments heureux en tant que père. C'est fou comme il avait pris goût à cette vie. C'était pas de tout repos, il manquait souvent de sommeil, n'avait pas toujours les bons moments, arrivait souvent en retard et ratait de nombreuses soirées, mais ça le rendait heureux d'avoir Edgar dans sa vie. Le petit garçon lui apportait du baume au cœur, et faisait passer ses journées bien plus vite que s'il était seul. Il n'était peut-être pas un père biologique, mais il était au moins un père adoptif, et ce sera peut-être les seuls moments de sa vie durant lesquels il le sera. Tout ça le rend fébrile, mais quand Noa joint ses mains aux siennes, il sent une vague de chaleur et d'apaiser traverser tout son corps, alors qu'il redresse la tête vers elle, un éclair d'espoir dans le regard. Il pose alors son autre main sur la sienne, caresse lentement la peau de sa main et de son poignet, soudainement attiré par la douceur de ces derniers. Ce contact, il est réconfortant, il lui donne la force d'aller au bout des choses, droit dans les yeux, buste penché au dessus de la table inconsciemment. « Je l'ai toujours su. » On aurait dit la phrase parfaite pour clore un chapitre et en commencer un nouveau, dans l'attente du dénouement suivant, tant son ton avait été grave. « Quand j'ai vu Hal venir à moi, dans l'état dans lequel elle était quand elle m'a dit qu'elle était enceinte... j'sais pas ce qui m'a pris. Tu sais, elle était à Bowen que depuis quelques mois, elle s'attendait pas à vivre ça. Elle était complètement seule, pas d'amis sur qui compter, juste deux parents qui s'attendaient pas à ça. » Si seulement c'était tout, si seulement y'avait rien d'autre à ajouter. Mais y'a toujours un mec, un détail en plus à rajouter aux histoires. « Si on a pu avoir des couvertures en plus, des rations de bouffe que les autres avaient pas, et même des livres c'est grâce à elle. J'lui étais redevable. » Lentement, il retire ses mains de l'emprise de la jeune femme, ayant l'impression d'être en train de la trahir. Il fourre ses mains dans ses propres poches, observe les sandwichs qui lui donnent déjà plus envie. « J'me suis dit que si j'me faisais passer pour son mec et le père du bébé, ça apaiserait la colère de ses parents, et que ça l'aiderait à aller mieux. » Il pince les lèvres, ça lui fait mal d'avouer ça. Y'avait vraiment que lui pour jouer au con comme ça. « Parfois, j'essayais de revenir te voir dans le quartier. J'te faisais passer des trucs de la part des autres, pour que t'ailles mieux, et parce que si j'te voyais, j'abandonnerais tout pour toi. Parce que mon histoire avec elle n'a jamais existé. On est pas ensemble, avec Halsey, on l'a jamais été. » Et ça, c'est un peu le coup fatal du mensonge, le dernier point qu'il y avait à éclaircir. S'il avait été plus fragile, il se serait évanoui pour ne pas faire face à la réaction de Noa. Pourvu que la nausée qu'il ressentait soudainement finisse par passer...
Sujet: Re: sur la buée des fenêtres, le vestige de tes lèvres (judas) Ven 2 Aoû 2019 - 20:24
Encore une fois, tu t'aperçois que Judas et toi vous êtes les mêmes. Pas pour tout mais il y a tellement de choses qui vous rassemblent. Tellement de similitudes. Tu connais bien ce sentiment, toi aussi, de vouloir être quelqu'un d'autre avec une autre vie. Une vie plus simple où les emmerdes arrêtent d'affluer sans cesse. Une vie où l'affection, l'amitié et même l'amour priment. Peut-être a-t-il goûté à cette vie-là avec sa copine et son fils ? Sans doute. Toi, tu n'as jamais eu cette chance. Tu sais ce que ça fait d'aimer quelqu'un plus que sa propre vie mais tu sais aussi ce que ça fait quand cette même vie vous l'arrache cruellement. Tu fais l'impasse sur l'arrivée tardive de ces révélations, préférant te concentrer sur l'essentiel. Ce qui compte, à cet instant précis, c'est de comprendre ce qui est arrivé à Judas pendant toutes ces années pour qu'il s'échappe de cette façon de ta vie. Pour qu'il balaie votre histoire d'un revers de la main. Quand tu l'interroges sur son fils, qui ne l'est pas biologiquement parlant, sa réponse te fait à nouveau froncer les sourcils. S'il l'a toujours su, pourquoi ne pas te l'avoir dit ? Cela aurait changé bien des choses enfin, sans doute... « Alors c'était elle ? » Demandes-tu sans attendre une réelle réponse, à propos de tous ces "cadeaux" que vous receviez d'un mystérieux donateur. Tu ne sais pas vraiment pourquoi Judas ne te l'a jamais dit. Encore une chose sur laquelle il a préféré te mentir. « Y'a une différence entre apporter de la nourriture de temps en temps et s'occuper de son fils... » Tu peux comprendre que l'australien se soit senti redevable envers Halsey pour son aide mais pas au point d'élever un enfant qui n'est pas le sien. Et le père dans tout ça ? Quand il retire ses mains des tiennes, tu ressens une sensation de vide mais tu la laisses de côté et t'enfonces à nouveau dans ton siège. « Et toi, dans tout ça ? Tu t'es complètement oublié, en fait. » Il a mis sa vie entre parenthèses pour aider son amie et rien que pour ça, tu sens ta colère envers lui s'effriter. Tout n'est pas pardonné mais comment pourrais-tu lui en vouloir d'avoir élevé un petit garçon qui aurait grandi sans père s'il n'avait pas été là ? Tu soupires en prenant conscience de tout ça, complètement perdue. « J'en reviens pas que tu ne m'aies pas dit ça en neuf ans, Judas. Neuf ans. » Tu ne peux pas t'empêcher de te dire que si tu avais su tout ça plus tôt, les choses auraient pu être différentes entre vous. T'aurais continué à grandir à ses côtés, tu serais devenue une femme à ses côtés. Et surtout, au pire moment de ta vie, il aurait été là pour t'épauler. Mais à la place, tu as dû affronter cette épreuve toute seule et tu as touché le fond. Toi aussi, t'aurais pu être là pour lui dans ses moments de doute, de crainte mais au lieu de ça, une autre a pris ta place. « J'sais pas quoi dire, je crois qu'il me faut un peu de temps pour assimiler tout ça. » Même si apprendre que Judas t'a menti sur les vraies raisons de son départ te coupe l'appétit, tu ne peux te résigner à jeter autant de nourriture. Pas alors que tu ne sais pas quand tu auras à nouveau l'occasion de manger. Alors tu termines rapidement tes frites, perdue dans tes pensées.
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Sujet: Re: sur la buée des fenêtres, le vestige de tes lèvres (judas) Ven 2 Aoû 2019 - 22:17
sur la buée des fenêtres, le vestige de tes lèvres
Il hoche la tête, lentement pour approuver. Oui, c'était elle, le coup de main de l'ombre, celle qui avait tout de même envie que tous les deux soient sains et saufs. C'est vrai qu'il avait eu mille raisons de présenter Halsey à Noa, mais étrangement, il ne l'avait jamais fait. Sincèrement, il aurait eu peur que les deux jeunes femmes ne puissent pas s'entendre, qu'il se retrouve au milieu d'un combat qu'il ne peut pas maîtriser. Il a déjà vu des couples être foutu en l'air à cause d'une tierce personne, d'ailleurs, il a régulièrement été le troisième pied de la chaise. « Je m'en suis rendu compte. » annonce-t-il, conscient qu'il avait fait bien plus qu'il n'aurait dû le faire. Un enfant, c'est un investissement à long terme, faut pouvoir l'assurer, aussi bien physiquement que financièrement. Judas a également l'impression d'entendre en ces mots un certain reproche de la part de Noa, or, il peut aussi le penser sans que ce soit le cas. A vrai dire, il ne sait plus ce qu'il doit faire ni penser, il a le cerveau complètement retourné suite à ces retrouvailles. Les prochains jours risquent de le faire réfléchir, et il ignore s'il arrivera à faire avec toutes les pensées qui vont venir. Entre les souvenirs, les regrets et les espoirs, il risquait de manquer cruellement de sommeil. Le pire, ce serait de se mettre à mentir à Halsey. Il ne pouvait évidemment pas lui dire qu'il avait croisé son ex, et qu'il avait envie de la revoir. Il ne pourrait en aucun cas dire qu'il avait fini par révéler à une personne sur Terre que toute leur histoire était basée sur de sérieux mensonges. De tous les côtés, il était dans la merde jusqu'au cou. « Dis pas ça. J'pense à moi parfois. » Pas vraiment, quand on fait le point. Les seuls moments où il pense à lui, éventuellement, sont les séances de base-ball et les parties de jambes en l'air, mais rien d'autre. C'est vrai que la vie était devenue une inlassable routine, et à part faire de nouveaux puzzle, il se passait pas grand chose. Il serre les dents, pince les lèvres quand le neuf ans lui revient en pleine face, comme si c'était un fait qu'il avait oublié depuis ses longs monologues. Quand il a fini, il sent qu'il a la gorge sèche, et il termine sa part du repas rapidement, comme si ça pouvait faire passer les confessions plus rapidement. Du coin de l’œil, il voit le cuistot qui s'agite, il sent qu'il a envie de fermer pour rentrer chez lui. Et en face, y'a Noa, qui semble être passée par tous ses états ce soir. Judas pousse un long soupir, et hoche à nouveau la tête, ne sachant pas vraiment s'il avait envie de rentrer immédiatement. C'est pas raisonnable de rester, mais en même temps, ça lui donne l'impression que rien n'a changé. Dans un élan d'affection soudain, il se penche par dessus la table, attrape la main de la jeune femme prudemment. « Noa... » souffle-t-il, entrelaçant leurs doigts, et tant pis si c'est pas à faire dans ce genre de situation. « J'espère que tu pourras me pardonner. » lance-t-il, mots à l'opposé de ce qu'il aurait voulu dire au départ. Puis il se rappelle qu'elle a nulle part où dormir, il se sent con de la laisser là comme ça. Lentement, il vient passer sa main sur sa joue, regardant la lumière des néons se refléter sur ses mèches de cheveux. La seconde d'après, il revient à sa position initiale, ce simple contact lui ayant au moins permis de se rendre compte que tout ça s'était bien passé, que ce n'était pas un mauvais rêve dont il se réveillerait demain. « A défaut de dormir dans le canapé, tu peux prendre la balancelle dans le jardin d'un ami. Il se lève pas avant midi, alors si tu pars vers ces horaires, il dira rien. » C'est pas grand chose, mais c'est toujours mieux que rien. Personne ne viendrait l'expulser de là, elle pourrait au moins être coupée du vent et avoir un semblant de matelas pour la nuit, et il serait rassuré qu'elle soit là-bas. « Et... J'peux te laisser mon numéro. Si tu as besoin de quoi que ce soit... Je suis là. » Sa gorge se serre sur ces derniers mots. Il aurait de loin préféré qu'elle puisse se poser définitivement, il était triste de ne pas pouvoir faire plus pour elle, pour le moment. Mais il était sûr d'une chose, il n'avait pas envie que neuf ans les séparent à nouveau.
Sujet: Re: sur la buée des fenêtres, le vestige de tes lèvres (judas) Sam 3 Aoû 2019 - 14:56
Evidemment que Judas s'en est rendu compte, il n'a pas besoin de toi pour lui rappeler tous les sacrifices qu'il a dû faire en reconnaissant cet enfant comme son fils. Il n'était pas obligé, pourtant, il l'a fait. Et pour ça, tu sens toute ta colère à son égard te quitter petit à petit. Tu ne peux pas lui en vouloir quand tu vois qu'il s'est complètement oublié pour un petit garçon. Tu n'as jamais eu une bonne relation avec ton père alors tu es heureuse que le fils de Judas ait cette chance. Tu sais à quel point c'est un important pour un enfant, de grandir entouré de ses parents. Tu ne serais certainement pas dans une telle galère aujourd'hui si tu n'avais pas eu un début de vie bien merdique. « T'es sûr de ça ? » Demandes-tu sans réellement attendre de réponse. Tu le vois bien qu'il se néglige et maintenant, tu comprends qu'il s'est enfermé dans une vie qui n'aurait pas dû être la sienne. Mais si ça a pu lui apporter du confort et du bonheur, c'est le plus important. Tu es toujours blessée qu'il t'ait viré de sa vie de cette façon mais si l'australien a trouvé le bonheur ailleurs, tu es heureuse pour lui. Tu regrettes simplement de ne pas avoir pu partager ces moments de bonheur avec lui. De ne pas avoir pu voir son sourire illuminé son visage, de ne pas avoir pu sentir ses bras t'enlacer sous le coup de la joie. Malheureusement, tout ça s'est envolé à tout jamais. Tu es tout de même soulagée de voir que votre relation, elle, n'a pas disparu dans le néant. Il y a toujours cette petite flamme entre vous malgré les années, malgré la distance. Tu le sens et tu espères que Judas le ressent, lui aussi. Pourtant, malgré cette flamme, tu as besoin de prendre du recul, besoin de réfléchir. Tu ne sais pas encore ce que les révélations de Judas signifient et tu as besoin d'y voir plus clair avant de revenir vers lui. Tes yeux ne se détachent pas de sa main, attrapant la tienne pour entrelacer vos doigts. Ce simple contact provoque un frisson le long de ta colonne vertébral mais pas un frisson désagréable, bien au contraire. Renouer avec sa peau est plaisant, bien trop plaisant pour que tu laisses ce sentiment de côté. « J'ai vraiment du mal avec le mensonge, tu le sais bien. » Parce que ta mère t'a trop souvent menti durant les premières années de ton existence. Elle n'a cessé de s'inventer une vie pour rendre plus crédible ton kidnapping. Et puis après, quand tu as retrouvé une vie totalement différente dans une famille qui n'était pas la tienne, tu n'as cessé de rêver de cette vie, contée par ta mère. Depuis lors, tu ne supportes plus qu'on se joue de toi et malheureusement, c'est ce que Judas a fait depuis le jour de votre rencontre. Tu soupires en entendant la proposition de l'australien, voulant refuser mais puisque tu sais que ce ne serait pas raisonnable, tu acceptes en hochant la tête. « Merci, je partirai vers dix heures pour être sûre. » Cela te laissera le temps de récupérer un peu. Même si, au fond, t'aurais préféré passer la nuit entourée des longs bras de Judas. « Ouais, d'accord, tu peux le noter là-dessus. » Dis-tu en lui tendant ton téléphone. C'est bien la seule chose qu'il te reste, ce smartphone. « Tu me montres où c'est ? Chez ton ami ? » Tu te lèves de la banquette du restaurant, voyant le soulagement dans le regard du patron, ce qui t'arrache un sourire. Puis, tu sors de l'établissement, suivie par l'australien. Tu attends qu'il t'indique le chemin avant de marcher vers un endroit où, encore une fois, tu finiras ta nuit toute seule.
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Sujet: Re: sur la buée des fenêtres, le vestige de tes lèvres (judas) Dim 4 Aoû 2019 - 9:44
sur la buée des fenêtres, le vestige de tes lèvres
Alors dommage qu'il se soit appelé Judas, si elle n'aime pas les mensonges, c'est ce qu'il se dit. Judas a été un traître à Jésus, un traître à l'église et lui, il avait choisi de s'appeler comme tel pour faire fureur à côté de son nom de famille, pour que les gens sachent à quoi s'attendre en le croisant. Qu'ils sachent à quel point il n'aura aucune raison de rester s'ils n'en valent pas la peine. Ceux qui obtenaient sa confiance et sa vérité étaient probablement les plus chanceux de tous, et ils pouvaient se compter sur les doigts d'une main. En vérité, elles étaient deux. « Oui, je sais. » Il l'avait toujours su, et il avait fait des efforts pour ne pas la duper elle non plus, ne souhaitant à l'époque pas lui briser le cœur. Il avait fini par le faire, d'abord sans scrupules, les regrets s'installant au fil des ans, devenant réels en cette soirée. Alors sans réfléchir et sûrement pour se racheter de ses péchés, Judas lui propose au moins un endroit où dormir, bien que ce ne soit pas un hôtel luxueux. La proposition sembla plaire à Noa, qui accepta, bien qu'elle négocia les termes du contrat pour partir à dix heures. Bien, il hoche la tête, satisfait. Au moins il avait une idée d'où elle était, et il savait qu'elle y serait en sécurité, et que son sommeil serait plus calme que sur du béton qui sent la pisse à tout moment de la journée. « Vas pour dix heures. » conclut-il avant d’avoir l'audace de lui demander si elle veut son numéro. Il attrape alors le téléphone de la jeune femme après s'être essuyé les mains avec le sopalin, et entre son propre numéro avant d'enregistrer le contact et de le lui rendre. Elle était la seule à avoir leur relation entre les doigts. Si elle lui envoyait un message ou le rappelait, il y avait peut-être une chance pour que tout redevienne en partie comme avant. Cette idée le soulageait quelque peu. Même s'il ne pouvait pas rester à ses côtés pour veiller sur elle, il savait que de loin, il pouvait le faire. Il suffisait à Noa d'un sms pour qu'il rapplique à la minute. Parce qu'il sait que même s'il fera des efforts pour ne pas se montrer trop impatient et ne pas perdre la confiance de Halsey, il ne pourra jamais supporter l'idée que la brune soit dans le besoin. Cette tâche, il n'a jamais voulu la reléguer à quiconque, il voulait que ce soit la sienne et c'est tout. Il était donc temps de reprendre le flambeau. « Oui, on y va. » Bizarrement, la fatigue semblait enfin se faire ressentir. Il attrapa ses affaires, vérifia qu'il avait tout, envoya un message à sa colocataire afin de la prévenir de son retour prochain et salua le patron avant de quitter le lieu. La rue était soudain devenue plus sombre, avec les lampadaires à moitié éteints et le calme qui régnait ici. Main dans les poches, marchant aux côtés de Noa, Judas resta silencieux le temps du trajet, parce qu'elle lui avait demandé du temps et que c'était ce qu'il faisait. Mais déjà, la présence de la jeune femme à ses côtés semblait apaiser certaines de ses frayeurs enfouies, apaisait aussi son esprit et son cœur. Ils arrivèrent finalement au quartier résidentiel, et le jeune homme s'arrêta devant la maison concernée, endormie à cette heure de la nuit. Il y avait une petite cour, et un sentir derrière des lilas pour accéder au jardin. Il se tourna vers sa partenaire, un peu anxieux de repartir sans elle. « Tu dois passer par les lilas pour accéder au jardin. La balancelle est juste sur la terrasse, tu peux pas la louper. Tu verras c'est sympa, et c'est calme. » Il restait planté là à la regarder, incapable de tourner les talons, voulant prendre le temps pour que son visage s'ancre à nouveau dans sa mémoire, réinitialiser les souvenirs. Il habitait à deux rues d'ici, et rien que d'y penser, il en avait la nausée. « Ça va aller tu penses, tu vas pas avoir trop froid ? » Hors de question qu'il apprenne qu'elle était morte congelée dans le jardin de son ami, il s'en remettrait pas. « J'te laisse mon sweat si t'as besoin d'une couverture supplémentaire. » ajoute-t-il précipitamment, détestant inconsciemment le sweat qu'elle portait ce soir, et qui ne lui appartenait pas.
Sujet: Re: sur la buée des fenêtres, le vestige de tes lèvres (judas) Mar 6 Aoû 2019 - 11:48
Tu ne parles de ton passé qu'à très peu de personnes parce que tu n'as pas envie de devenir "cette fille dont on a pitié". Ni de voir le choc dans les yeux des autres en apprenant que ta mère t'a kidnappée peu après ta naissance ou que ton père a rapidement refait sa vie sans réellement chercher après toi. Mais Judas n'est pas comme les autres et quand tu lui as confié tes plus sombres secrets, tu n'as vu aucune pitié ni aucun jugement dans ses yeux. Il était simplement à l'écoute et c'est de ça dont tu avais besoin à l'époque. Alors, la chute est d'autant plus grande quand tu apprends qu'il t'a menti sur son passé quand toi, tu t'es montrée tellement honnête. Tu viens de retrouver l'australien et pourtant, ses révélations d'aujourd'hui risquent de vous éloigner à nouveau. Quand vous quittez le restaurant et que Judas attrape ses affaires, ton regard se porte à nouveau sur ce porte-clés que tu ne connais que trop bien. Un sourire se dessine sur tes lèvres sans que tu puisses le contrôler alors que l'australien l'enfuit dans sa poche. « T'as encore ce truc ? » Demandes-tu en montrant sa poche de la tête. Les souvenirs affluent et tu te concentres sur ceux-ci durant toute la durée du trajet. Lui aussi reste silencieux et tu aimerais beaucoup lire dans ses pensées mais malheureusement, c'est impossible. Tu aimerais tellement savoir si votre relation a compté pour lui comme c'était le cas pour toi. Judas t'a avoué qu'il t'appréciait beaucoup à l'époque mais aujourd'hui, qu'en est-il ? Tant de questions qui tournent en boucle dans ta tête depuis que l'australien a fait sa réapparition. Une fois devant la maison de son ami, il t'explique ce que tu dois faire pour atteindre la terrasse et tu mémorises rapidement ces informations. Tu hoches la tête, observant la bâtisse qui a l'air plutôt sympa en effet et très calme. Contrairement à lui, tu ne cherches pas son regard parce que tu sais que, si tu t'y perds un peu trop longtemps, tu risques de replonger. Tu risques de vouloir sentir ses bras entourer ton corps, de voir son sourire au petit matin ou encore de sentir ses lèvres contre les tiennes. Tu pensais avoir fait le deuil de ta relation avec Judas mais aujourd'hui, alors qu'il est devant toi, tu t'aperçois que ce n'est pas du tout le cas. Peut-être est-ce à cause de ce lien si spécial qui vous unissait ou de la manière assez brusque dont ça s'est terminé entre vous ? Tu ne sais pas vraiment mais tu ne peux nier ce que tu ressens au plus profond de tes tripes. « Ça va aller, j'ai de la chance d'être née en Australie et pas en Russie. » Dis-tu en esquissant un petit sourire pour le rassurer. Néanmoins, Judas te donne son sweat que tu ne peux t'empêcher de prendre. Comme au bon vieux temps. « Merci... » Tu le regardes une dernière fois puis prends la direction du jardin de son ami où tu pourras enfin te reposer sur un semblant de lit. Mais avant d'arriver à l'arrière de la maison, tu te retournes vers Judas en sentant son regard posé sur toi. « J'espère qu'on ne devra plus attendre neuf ans avant de se revoir. » Dis-tu avec un faible sourire avant de te retourner et de reprendre ton chemin vers cette balancelle qui t'accueillera pour la nuit.
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Sujet: Re: sur la buée des fenêtres, le vestige de tes lèvres (judas)
sur la buée des fenêtres, le vestige de tes lèvres (judas)