Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l'Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite.
Sujet: hello, stranger (judas) Mar 30 Juil 2019 - 21:30
octobre 2018, queens beach state school, école primaire Presque deux mois depuis la rentrée scolaire. Les enfants commencent à prendre leur routine et toi, tu commences à te faire à ton nouveau poste. La direction, ce n’est pas du tout ce que tu pensais faire en entrant dans le monde de l'enseignement. Tu as un parcours d'enseignante, une longue carrière qui, il y a trois ans, s'est terminé par une ouverture comme directrice adjointe à l'école où tu enseignais. Une chance en or, on t'avait dit, il aurait fallu être folle de ne pas la saisir. Une ouverture de poste, dans l'école où l'on enseigne, c'est assez rare. Et, cette ouverture, trois ans plus tard, t'a mené, aujourd'hui, à occuper le poste de directrice. L'ancien directeur, un homme qui croyait fortement en tes capacités, a pris sa retraite et t'a laissé, avec tout son savoir, les reines de son royaume. Et ça t'angoisse peut-être un peu, tu dois l'avouer. D'autant plus que, à cet instant, t'es en plein divorce et ça aussi, ça joue sur tes nerfs. Deux mois maintenant que tu diriges cette école que tu connais déjà depuis vingt ans, deux mois que tu apprivoises ton nouveau statut et les problèmes qui s'en découlent. Et des problèmes, il y en a. Même si l'école vient tout juste de commencer. L'horloge de ton bureau affiche 17h30, tu soupires en reposant tes lunettes de lecture contre le bois du meuble où tu es assise. Tu te frottes les yeux, laissant ton dos s'appuyer contre la chaise de bureau. T'en as assez fait pour aujourd'hui. Tu te lèves, attrapes ta veste et t'entreprends de quitter l'école, de reprendre demain où tu en es avec les calcules des demandes de matériels des enseignants, ça peut attendre. La clé dans la serrure de ton bureau, sac de travail bien sur l'épaule, veste en main, tu déambules dans les couloirs et tu t'arrêtes devant le local du service de garde pour avertir l'éducatrice de ton départ, jetant un coup d'oeil au local où quelques enfants jouent encore en attendant leurs parents. Une petite tête brune interrompt votre conversation, pointant derrière vous. « Miss Lodge, y'a mon papa qui est arrivé. » Un sourire sur son visage, il pointe son père derrière vous, dans le cadre de la porte. Tu lèves les yeux vers lui, rencontrant l'homme pour la première fois. Edgar, le jeune garçon, n'était pas le genre d'enfant que tu rencontrais à ton bureau pour des problèmes scolaires. Et dans tout son parcours à Queens Beach State School, tu n'avais que rencontré sa maman. Tu souris à l'homme, tendant la main en te présentant. Bonjour monsieur Kirke. Miss Scandizzo, je suis directrice ici. Tu souris, entreprenant de le laisser récupérer son enfant. Heureuse d'avoir fait enfin votre rencontre. Vous saluerez madame Renard pour moi.
Halsey ne peut pas aller récupérer Edgar à l'école, aujourd'hui. D'habitude, c'est lui qui emmène son fils et elle qui va le chercher, mais pour une fois, la routine est bousculé. Bien qu'il aurait préféré rester chez lui, grognon comme il l'était depuis qu'il s'était réveillé du mauvais pied, parce qu'on avait refusé sa candidature à un emploi, il avait fini par se lever et se préparer pour y aller. Le problème d'aller chercher Edgar si tard à l'école, c'est qu'il n'aurait pas l'occasion de rencontrer les parents des autres élèves avec qui il a l'habitude de discuter. Il grimpe pourtant sur sa trottinette après avoir accroché celle de son fils sur son dos, et il se met en route en direction de l'école. Il y arrive très rapidement, en pleine heure de garderie puisque l'imprévu s'est montré au dernier moment. Il passe les portes et traverse les couloirs vides, suivant les différentes portes, espérant trouver rapidement la salle. Lorsqu'il y parvient, il s'arrête au pas de la porte pour observer la salle, plus souriant que lorsqu'il était parti de chez lui. L'ambiance ici était plutôt calme et adorable, c'était agréable de voir les enfants s'amuser autant en faisant leurs devoirs. Puis le regard de Judas se posa sur la femme blonde qui est ici, sac à la main, qu'Edgar interpelle aussitôt. Le tatoué sourit alors à la femme quand leur regard se croiser, et se permet un rapide coup d'oeil incontrôlé sur son corps et sa tenue, par la même occasion, avant qu'elle ne se présente. « Miss Scandizzo, enchanté. » Il tendit la main dans sa direction, serrant la sienne chaleureuse, ne la lâchant que lorsque son fils s'accrocha à sa jambe. Il lui porta de l'attention en s'accroupissant pour le serrer dans ses bras. « Tu as passé une bonne journée ? Maman devait venir te chercher mais elle n'a pas pu. Et j'ai ramené ta trottinette, mais tu ne diras rien à maman, c'est un secret. » Leur complicité était évidente, et on même s'il n'était pas le père biologique de l'enfant, il en donnait parfaitement l'illusion. Souriant, il se redressa, intimant à son fils d'aller chercher son sac et de mettre son manteau. « C'était un directeur, l'an dernier. Vous venez juste de prendre poste ? Je vous aurais remarqué avant sinon, j'en suis certain. » demanda-t-il finalement à la directrice, s'humectant les lèvres sans s'en rendre compte, ne la lâchant pas du regard. Miss Scandizzo était une belle femme, et il ne sait pas pourquoi, elle dégageait un certain charisme qui lui donnait envie d'en savoir plus sur elle. Une petite question innocente donc pour commencer était donc parfaite, accompagnée d'un petit numéro de charme.
Tu t'habitues à ton rôle de directrice de jour en jour. Il faut dire que ta présence entre les murs de cet établissement depuis des années t'y aide fortement. D'abord enseignante, ensuite directrice adjointe, puis principale, tu as su voir tout l'envers du décor de Queens Beach State School. Mais les parents, tu ne les rencontrais que très rarement dans ces précédents rôles. Tu t'occupais plus des enfants, de leur réussite et de leur bienêtre dans l'école. En tant que directrice adjointe, tu réglais plutôt les problèmes concernant le comportement inadéquat d'un élève en classe ou bien les disputes sur la cour de récréation qui prenaient des proportions bien trop exubérantes. Maintenant que tu portes fièrement le titre de principale de l'école, tu rencontres les parents. Et, depuis le début de l'année scolaire, tu commences à reconnaître les têtes, à associer des visages à des noms. Mais celui qui se porte à toi ce soir, Monsieur Kirke, tu n'aurais pu le reconnaître. Parce qu'il s'agit de votre première rencontre. Tu peux deviner son nom en te souvenant de celui de son fils, Edgar. Edgar Kirke. Et, comme c'est son père, évidemment, ils portent le même nom de famille. Deux plus deux, ça fait quatre. Il serre ta main chaleureusement, tu souris, son regard t'hypnotise. Il a ce je-ne-sais-quoi. Mais tu te forces de cesser de planter tes yeux dans les siens. Parce qu'il est sensiblement vingt ans plus jeune que toi, mais aussi le père d'un des enfants qui fréquente ton établissement scolaire. Et que flirter avec avec un parent ce n'était pas vraiment dans tes valeurs. Il interagit avec son enfant, ça te fait sourire et, pour éviter d'être de trop dans la conversation, tu entreprends de t'éclipser, lui laissant comprendre que tu as été ravi d'enfin le rencontrer. Ton ton est chaleureux et invitant et tu lui accordes un dernier sourire avant de remettre ta veste sur tes épaules, cachant la dorure de ta peau par ton blazer qui se fait tout à coup formel. Ils ont l'air d'avoir une belle relation et ça t'émeut. Si tous les enfants avaient cette chance, penses-tu, le monde serait définitivement meilleur. Mais ce n'est pas le cas. Et tu le vois. Certains parents sont absents, d'autres mal outillés pour répondre aux besoins de leurs enfants. Edgar est bien entouré. Sa maman et son papa l'aimaient profondément, ça se voit. Et ça te rassure. Un enfant de moins sur lequel te ronger les sangs, un enfant de moins dans ce monde qui souffre inutilement. Tu dis au revoir à la responsable du service de garde, puis lances un dernier regard à la famille Kirke, mais au moment où tu t'apprêtes à sortir du local, le père t'interpelle à nouveau alors que Edgar s'est sauvé pour récupérer ses affaires. Je vous aurais remarqué avant sinon, qu'il lance en humectant ses lèvres. Ce n'est sans doute pas du flirt, ce n'est sans doute que dans ta tête, parce qu'il est attirant, qu'il parait bien avec ses airs de mauvais garçon que tu pourrais dompter, et surement parce que des hommes qui posent ce genre de yeux sur toi, il n'y en a pas des tonnes en ce moment, mais t'as quand même l'impression qu'il te drague. Une chance que tu as enfilé ton blazer, ça te fait sentir un peu plus professionnelle devant lui. Parce que ta robe à bretelle, elle ne ferait pas le poids devant un homme qui tente de te charmer. Bien observé, lui dis-tu en lui laissant comprendre que le poste est tout nouveau. J'étais directrice adjointe avant, je connais l'école par coeur comme j'y aie aussi enseigné longtemps. Tu tais le nombre d'années, par contre, parce que ça pourrait trahir ton âge. Et, la quarantaine, t'as vraiment du mal à l'assumer. Je gérais surtout les élèves à problèmes. Et comme Edgar est un bon élève, je n'ai pas eu à vous convoquer. Sans quoi, nous nous serions sans doute croisé avant.