but I will never bore you, and there's a lot of lame guys out there (tahlia)

Est-ce que c’est ça, ce qu’on appelle vivre la crise de la quarantaine ? Sauf que je serais alors en train de la vivre à trente ans ? Après avoir pris une pause d’avec Zelda sans raison valable, après avoir laissé mon cœur s’emporter avec Athéna pour mieux la laisser me rappeler que j’étais juste un cœur d’artichaut voué à l’échec, après avoir couché avec Freja, et après avoir fait un ménage à trois avec deux parfaites inconnues rencontrées dans une autre ville, je semblais ne pas en avoir terminé avec ma rébellion de la trentaine. Peut-être que c’était le fait d’avoir appris quatre ans en retard que j’étais papa, qui me revirait tout à l’envers, aussi. Ça avait basculé ma vie et pourtant je ne savais même pas si je pouvais m’accrocher à mon fils pour m’assurer de ne pas passer par-dessus bord, parce que j’ignorais quelles étaient les intentions d’Ally, encore à ce jour. Je continuais donc à m’enfoncer dans ce tourbillon de conneries auxquelles je m’adonnais, en tâchant de ne pas me poser trop de questions quant aux lendemains. Quand j’avais entendu parler d’une fête un peu underground à la salle de fêtes, qui n’était pas annoncée au grand public justement parce qu’elle était peut-être un peu à cheval entre la légalité et l’illégalité, j’avais eu la brillante idée de m’y rendre avec des amis aussi peu rangés dans leur vie que moi. Jeff n’était donc pas de la partie. Eilynn m’aurait certainement assassinée d’un simple regard. Je m’étais habillé tout de noir parce que c’était les indications que j’avais reçues à propos de cette mystérieuse fête. Je m’étais rendu avec des amis mais après trente minutes à peine sous le toit de la salle de fêtes, je les avais déjà tous perdus. Il y avait une foule monstre, visiblement la capacité de l’endroit avait été dépassée, ce qui ne faisait que rendre le tout encore plus louche. Les gens dansaient, buvaient, avalaient des trucs dont j’ignorais la provenance, obéissant au rythme lancé par le DJ en plein centre. Après un moment, à travers ces gens, je repérai Tahlia. Je m’approchai d’elle, me faufilant entre tout le monde jusqu’à ce que j’arrive à la hauteur de la policière suspendue de ses fonctions. Malgré que je sois pertinemment au courant de cette information, je lui lançai : « Hey ! T’es undercover pour la soirée ? » Parce que de savoir quelqu’un des forces de l’ordre ici, ça soulevait certainement des interrogations, même si c’était Tahlia. « Parce que si c’est le cas, promis, j’ai pas encore touché à ces p’tits bonbons en forme d’étoile ! » Dis-je avec un grand sourire.

Depuis qu'elle avait été virée des forces de police, Tahlia avait accès à toutes les soirées qui flirtaient avec l'illégalité. C'était comme si on l'acceptait dans le côté obscur, elle, qui autrefois bossait pour l'ennemi. Et cela tombait bien. Ce genre de soirées convenait parfaitement à l'état d'esprit dans lequel elle se trouvait. Cet état d'esprit qui la faisait tout remettre en question, qui la faisait tout détruire. Dernier dérapage en question ? Le baiser qu'elle avait échangé avec Ciàran, alors qu'elle était en couple avec Carter. Carter qui lui en voulait énormément, qui ne voulait pas la voir pour qu'elle s'explique. Alors, privée de son pilier, Tahlia accepta l'invitation à une fête presque privée, puisque la majorité de la population n'était pas au courant de son existence. Vêtue d'une robe noire qui mettait en avant ses courbes, ses cheveux bruns détachés sur ses épaules, Tahlia rejoignit un duo d'amis. La fête battait déjà son plein. Les gens s'amusaient, riaient à gorges déployées, sous l'effet de l'alcool, des pilules et de la poudre blanche qui circulaient sans s'en cacher. Elle l'avait remarqué de suite, ne pouvant tromper ses vieux réflexes de flic. Près du comptoir où elle avait fini par perdre ses amis, elle fut surprise de voir une silhouette qu'elle connaissait trop bien s'approcher d'elle. Concho. Concho qui lui demanda si elle était infiltrée ce soir. Enfonce le couteau dans la plaie, Concho ! « Tu as le don pour mettre les pieds dans le plat, toi. » lâcha-t-elle dans un soupir. Mais elle ne lui en tint pas rigueur, parce que c'était Concho et qu'elle lui pardonnait bien plus à lui qu'à d'autres qui se seraient permis une telle question. Elle arqua un sourcil en l'entendant parler de petits bonbons en forme d'étoile. Et contre toute attente, elle répliqua, en le défiant du regard : « Si tu ne veux pas que l'agent undercover te coffre, il va falloir que tu partages tes trouvailles. » Avec ce qui traînait autour d'eux, ils avaient de quoi passer une bonne soirée.  Au lieu de savoir ce qu'il fichait là – sa présence ici montrait qu'il était tout aussi paumé qu'elle, visiblement – elle ne trouvait rien de mieux que de l'entraîner avec elle dans sa chute.

Je fis une grimace coupable en l’entendant me dire que j’avais le don de me mettre les pieds dans les plats. Oh, elle n’avait même pas idée. Ma bouche étirée, donnant l’impression que mon visage et mon cou ne faisaient qu’un, reprit finalement sa position normale alors que je regardais Tahlia vêtue de sa robe noire, les cheveux détachés tombant en cascade sur ses épaules. Normalement, je la voyais soit les cheveux remontés en queue de cheval, prête à aller arrêter les bad guys, soit en pyjama et démaquillée, prête à s’enfiler les pires films d’amour avec moi. « T’es vraiment très jolie par contre hein, peu importe si c’était un costume ou non. » Essayais-je de me rattraper, toujours bien maladroitement. Continuant sur ma lancée d’imbécilité, je lui parlai de ces petites pilules en forme d’étoiles qui étaient échangées et trafiquées un peu partout dans cette salle bondée de gens un peu louches. Tahlia ne me prit jamais plus au dépourvu qu’à ce moment-là. J’haussai les sourcils, surpris de l’entendre me dire que j’allais devoir partager mes trouvailles avec elle. « Non mais t’sais que j’ai bien compris que t’étais pas undercover hein alors ton excuse-menace, elle fonctionne pas. » Je secouai la tête, un rictus au coin des lèvres. « Mais si t’en veux … t’as qu’à demander … » Je plongeai ma main dans la poche de mon pantalon noir, pour en ressortir une toute petite quantité de ces fameuses étoiles magiques. Le regard pétillant d’une malice qu’on ne me connaissait pourtant pas pour ce domaine-là, j’ouvris la paume entre Tahlia et moi, discrètement. Je relevai les yeux vers elle. « Si c’était une blague c’est le moment de me le dire parce que si t’es all in, t’as même pas idée à quel point je suis all in aussi, Tahl’. » Tant qu’à déconner avec certains de mes colocataires, autant déconner avec chacun d’entre eux. Ce serait encore plus un joyeux bordel au #17.

Comment pouvait-on en vouloir à Concho quand celui-ci mettait les pieds dans le plat et qu'il vous regardait avec cette mine coupable, bonne à vous faire craquer ? Tahlia leva les yeux au ciel, laissant croire qu'elle était exaspérée, mais son sourire montrait tout le contraire. Et toute dernière trace éventuelle de nervosité s'effaça quand il la complimenta, avec cette maladresse adorable, après avoir observé son apparence. C'était rare qu'ils se voient si bien apprêtés. Comme ils vivaient ensemble, ils avaient davantage l'habitude de se voir en tenue décontractée. Tahlia posa son regard sur lui, réajustant simplement le col du haut de Concho, avant de poser sa main sur son torse qu'elle tapota dans un geste complice : "Je te retourne le compliment. Tu es beau tout en noir !" Il était bel homme, Concho, il fallait tout de même le dire ! Mais cela n'occultait pas la question que Tahlia se posait. Que faisait-il là, dans cette fête un peu louche ? Leur présence ici, lui, l'homme destiné à aider les jeunes en difficulté, elle, l'ex-policière était bien la preuve qu'ils étaient à un tournant décisif de leurs vies respectives. Mais alors qu'elle aurait pu le réprimander, comme elle l'aurait fait autrefois, elle retourna totalement la situation en lui lançant une fausse menace, qui ne fonctionna pas. "Mince, j'aurai au moins essayé d'être dissuasive." répondit-elle, faussement innocente. C'était surtout pour lui lancer le défi de partager ce qu'il avait en stock. Concho plongea sa main dans sa poche et sortit justement ce qu'il avait récupéré. Tahlia s'avança encore d'un pas, afin de réduire la distance et agir en toute discrétion. Elle releva la tête et plongea son regard dans le sien, trouvant une lueur malicieuse dans le regard de Concho qui faisait écho à la sienne. C'était surtout la lueur de la connerie. Une connerie dans laquelle ils étaient prêts à plonger tous les deux, sans même chercher à se dissuader. Enfin presque. Concho lui affirma qu'il était encore possible de faire marche arrière, qu'elle devait lui dire si c'était une plaisanterie ou non. Lui était totalement partant, comme il semblait si bien le dire. Avec un ton malicieux et en penchant la tête vers lui, comme si elle voulait le mettre dans la confidence, elle répondit : "ça tombe bien... parce que ce n'était absolument pas une blague.". Sur ses mots, elle prit l'une des petites pilules qu'il détenait dans ce sachet. Relevant un regard plein de défi vers lui, elle fit un signe de la main comme si elle trinquait avec lui avant de glisser cette petite étoile magique entre ses lèvres. Puis elle baissa le regard vers ce sachet qu'il gardait en main, faisant simplement un signe de tête pour l'inviter à faire de même. Ils allaient être bien beaux, tous les deux, d'ici quelques petites minutes...

Les mains de Tahlia s’approchèrent de mon col, pour replacer ce dernier de ses doigts fins et de ce mouvement doux qui me fit sourire. Mon regard se plongea dans le sien, dans ces yeux parfaitement soulignés d’un noir perçant. Je ris alors que la paume de sa main tapotait mon torse, la jeune femme me retournant le compliment. « Merci. Je me suis dit que j’essaierais de faire original. » Dis-je à la blague alors que tout le monde ici était habillé exactement pareil que moi ou que Tahlia. Par contre, ce n’était pas tout le monde qui avait en ses poches des trésors cachés comme dans les miennes. Je les sortis, d’ailleurs, alors que l’ex-policière semblait ouverte à l’idée de non seulement décrocher des étoiles ce soir, mais aussi de les dévorer. Et des étoiles, après ça, on en verrait par dizaine de constellations. « Tiens, une étoile pour l’effort ! » Un peu comme à la maternelle avec les autocollants pour féliciter les bons coups des petits sauf que cette fois, c’était de la drogue que j’offrais à Tahlia pour ses efforts de dissuasion, paume ouverte vers elle. Mais avant, je voulais m’assurer qu’elle était totalement sérieuse. Si elle se jouait de moi, j’allais très certainement vivre une monumentale déception. Heureusement, ce n’était pas le cas. La jeune femme était visiblement prête à vivre la même descente que moi. J’aurais probablement dû l’arrêter dans cette décision, et elle dans la mienne, mais nous n’en avions pas grand-chose à faire ce soir. Mon sourire s’élargit alors que je reproduisis son mouvement pour trinquer avec elle, troquant l’habituel verre pour une pilule. Je la regardai avaler la petite étoile rosée, avant d’en faire de même lorsque le regard de la brunette m’y invita. Je rangeai le sachet dans ma poche. « Et maintenant ? » Demandais-je, bien débutant dans le domaine.

Replaçant le col de Concho avec une douceur qui détonnait complètement avec son caractère de feu, la brune esquissa un sourire à la plaisanterie de son colocataire. Elle tourna légèrement la tête pour voir que tous étaient exactement habillé de la même façon que Concho. En même temps, c'était le dress code, mais Tahlia rentra complètement dans son jeu en répondant : "Et c'est réussi ! Tu te démarques totalement." Elle lui adressa un sourire complice, en haussant légèrement les épaules. A ses yeux, il se démarquait puisqu'elle l'avait vite remarqué au sein de la foule. Et c'était à croire qu'ils étaient faits pour se retrouver ce soir, comme si c'était ensemble qu'ils devaient faire cette connerie monumentale. Ces petites étoiles qu'il avait dans le sachet, ils feraient mieux de les balancer bien vite ! Mais l'un comme l'autre s'apprêtaient à prendre un tournant qui ne leur ressemblait pas, alors qu'ils devraient être les premiers à s'empêcher de franchir cette limite. Mais quand Concho glissa cette étoile dans sa paume, en lâchant une expression digne d'un enseignant en maternelle, ce fut un large sourire qui se dessina comme simple réponse. Se défiant du regard, comme s'ils se demandaient silencieusement s'ils en étaient capables, Tahlia glissa cette pilule entre ses lèvres, sans aucune hésitation. Pourtant, elle devrait se souvenir de cette soirée chez Landon durant laquelle elle avait pris de la cocaïne, pris le risque de briser son amitié avec Freja et subi une descente insupportable. Mais elle était dans un tel état d'auto-destruction qu'elle ne savait plus quel moyen employer pour mener à bien sa mission. Dommage qu'elle embarque Concho avec elle dans les plus profondes abysses... L'invitant à faire de même, ce fut un rire qui vint rompre ce silence entre eux quand Concho avala à son tour sa petite étoile rosée. Et maintenant ? "Maintenant ? On trinque avant d'atteindre la jouissance absolue." Pour avoir travaillé dans la police et côtoyé les différentes drogues, Tahlia savait pertinemment ce qu'était cette petite étoile rosée et ses conséquences sur l'organisme. Elle avait eu l'euphorie qui se dégageait de ces personnes sous l'effet de la drogue. Elle les avait vu désinhibés, tactiles, rieurs. Elle récupéra deux verres au passage d'un serveur, lui adressant simplement un sourire angélique quand il lui annonça que c'était une commande qu'il apportait à des clients, avant de reporter son attention sur Concho, à qui elle tendit le verre. "Première fois ?" demanda-t-elle à propos de cette prise de drogue. Quitte à trinquer, autant trinquer à une première fois !

Ravi que Tahlia rentre dans mon jeu, je ris à sa réplique, regardant à mon tour autour de moi pour me perdre dans cette boîte noire de monde, et noir, c’était le cas de le dire. Tout le monde avait respecté le dress code et c’était encore plus fascinant. Je n’imaginais même pas à quel point ça me fascinerait encore plus, d’ailleurs, une fois que j’aurais ingéré ces petites étoiles qui se trouvaient maintenant dans la paume de ma main. Rapidement, l’une d’entre elles se retrouva entre les mains de Tahlia, récompense qui n’était qu’un cadeau empoisonné sans doute, quand on sait à quel point ça risquait de nous briser encore plus que nous ne l’étions. La voyant glisser la pilule entre ses lèvres d’un mouvement assuré, j’en fis de même, l’avalant sans même me soucier de l’état dans lequel ça me plongerait. Et maintenant ? fut la seule question qui me vint à l’esprit, parce que je ne savais pas ce qu’il fallait faire, après. Attendre ? Je ne savais même pas après quoi j’attendrais. Tahlia me répondit qu’il était temps de trinquer avant la jouissance absolue, et cette expression suffit à me rassurer. J’en avais besoin, de cette jouissance. De cette délivrance. « Ok. » Répondis-je simplement, un sourire aux lèvres en le regardant voler une commande à un serveur. J’attrapai le drink qu’elle me tendait, le portant à mes narines pour en deviner le contenu, avant de le positionner entre nous deux pour trinque. « Ça paraît tant que ça ? » Demandais-je avec un rire intimidé, à propos de cette première prise de drogue. Du moins, de ce type-là. « À la jouissance absolue ! » Dis-je en reprenant ses propos, cognant doucement mon verre contre le sien avant de caler mon verre d’un coup. « J’avais la bouche sèche et pâteuse. » Me défendis-je. Je gardai le verre vide dans ma main jusqu’à ce qu’un serveur repasse par là et que je puisse le lui confier. « J’ai envie de danser, tu viens danser ? Viens on va danser ! » Décidais-je malgré ma question qui aurait dû attendre une réponse. J’attrapai Tahlia par la main et l’entraînai avec moi parmi la foule.

Ce qu'ils attendaient ? Sûrement un moyen de s'échapper brièvement de leur quotidien qui était bien pesant pour en arriver à ce stade. Ce fameux stade où ils cherchaient le paradis artificiel pour oublier tous les soucis. C'était triste, finalement. Triste et étonnant de la part de Concho. Concho, c'était la bonne humeur du 17, c'était celui qui redonnait le sourire à tous, qui prenait sous son aile les jeunes en difficulté du coin. C'était l'homme droit dans ses bottes. Le voir ici, avec ses pilules dans la poche, aurait dû faire réagir Tahlia. Elle aurait dû le convaincre de tout laisser tomber. Mais elle n'était pas dans un tel état d'esprit. Elle était venue là pour plonger. Pas pour jouer la moralisatrice. Savoir pourtant que c'était la première fois de Concho la rassura quelque peu, quelque part au fond d'elle, là où sa raison tentait de lui passer un message. Le lendemain sera peut-être si rude qu'il oubliera vite ces pilules colorées. Mais à cet instant, ce fut un rire qui se joignit à celui, plus timide, de son colocataire. « C'était surtout ta question qui m'a mise sur la piste. » répondit-elle, malicieuse. Mais ce fut un regard surpris qui anima son visage quand elle le vit descendre son verre d'une traite. « Je n'ai rien dit. » répondit-elle, un rire s'échappant de ses lèvres rosées quand il se justifia. Il avait quand même une bonne vivante devant lui,les nombreuses soirées au 17 le témoignant bien. Elle leva à son tour son verre pour le boire en une gorgée. Elle grimaça sous le goût de cet alcool qu'elle ne pensait pas si fort, mais qui eut le mérite de lui mettre un coup de fouet. Elle s'empressa de déposer le verre sur le même plateau que Concho, lâchant une exclamation de surprise quand il l'attrapa par la main pour l'entraîner sur la piste de danse, sans même attendre la réponse à sa question. « Je suis toute à toi. » répondit-elle en riant, afin de montrer qu'elle le suivait pleinement dans cette subite envie de danser. Se faufilant parmi la foule, ils trouvèrent un endroit où ils pouvaient bouger un peu plus facilement. La musique électro, les effluves d'alcool, la bonne humeur des gens et les effets des drogues ingérées faisaient exploser les dernières barrières qu'ils s'imposaient. S'amusant d'abord avec des pas de danses improvisés, qui relevaient davantage de la plaisanterie, l'atmosphère changea au fur et à mesure que la drogue faisait effet sur eux. Tahlia, elle, commençait déjà à planer totalement. Elle se déhanchait sous le rythme de la musique, sensuellement, un étrange sourire sur les lèvres. Ses sens étaient complètement bouleversés. Elle avait l'impression d'être à mille à l'heure, et paradoxalement, chaque mouvement de son corps se faisait langoureux. Elle entendait la musique au loin, mais chaque note retentissait dans sa cage thoracique, se liant à son rythme cardiaque, comme lorsque l'on se trouvait trop près d'une enceinte en plein concert. Son champ visuel se réduisait à quelques mètres, de façon à voir seulement ces quelques personnes qui dansaient à ses côtés. Et Concho. Concho qu'elle voulait comme seul partenaire de danse, ce soir. Un partenaire qu'elle trouvait bien trop loin à son goût. Alors elle l'invita à s'approcher, en riant, son regard éclaté posé sur lui. « Allez viens... » l'intima-t-elle, en espérant qu'il était lui aussi perché à mille lieues d'ici.

« Ah, ouais … » Dis-je en riant. Certes, celui qui demande quoi faire deux secondes après avoir ingéré une pilule d’ecstasy a tout d’un débutant. Je n’avais aucune idée de l’effet que ça me ferait, ni de combien de temps cela prendrait d’ailleurs avant que ledit effet se fasse sentir. Sans doute que ce manque d’information aurait dû me sonner une cloche, me faire réfléchir à si oui ou non je voulais vraiment aller de l’avant avec ce plan foireux. Malheureusement, mon bon sens m’avait quitté en même temps que mon estime de moi-même. En blessant Zelda, en apprenant que j’avais raté les premières années de vie de mon fils, en me rendant compte que j’étais incapable de vraiment aimer, en enchaînant les relations sans but, les derniers mois avaient été une gifle monumentale. J’avais réalisé que derrière les apparences, je n’étais pas l’homme droit que j’aurais voulu être. Alors tant qu’à me sentir tout croche, aussi bien l’être complètement. I was embracing it, au moins pour cette nuit. Visiblement, Tahlia était dans le même état d’esprit. Rien ne nous arrêterait, là était le problème. Suivant mon élan, l’ex-policière descendit son verre au même rythme que j’avais descendu le mien. Je la regardai avec bonheur ; bonheur mal placé. Je l’entraînai finalement sur la piste de danse sans prévenir. De toute façon, c’était bien l’une des seules choses à faire dans un endroit pareil. Au début, nos rires s’entremêlaient alors que nos mouvements témoignaient bien de notre je-m’en-foutisme. J’enfilais les mouvements d’avion, de macarena et de flossing de manière désorganisée. Puis, au fil des musiques, l’humour laissa place à la sensualité, et je me surpris à avoir envie de me rapprocher de Tahlia alors qu’elle se déhanchait face à moi, totalement esclave de la musique électro. Je m’abandonnai à mon tour à la musique, cette fois pas dans le but de trouver les mouvements les plus ridicules. Je laissai mon corps bouger comme il l’entendait, chaque note réveillant un nouveau muscle. Et je les sentais tous. Chacun de mes muscles. Je n’avais jamais autant ressenti les choses. La musique. Les déhanchés de Tahlia. L’éclairage psychédélique. Mon corps. La main de Tahlia se tendit vers moi, m’invitant à me rapprocher. Sans hésiter, mes pas réduisirent la distance entre nous deux. Je posai mes mains sur sa peau et ce contact me donna l’impression que toutes mes terminaisons nerveuses s’étaient retrouvées sur le bout de mes doigts. Je laissai donc mes mains parcourir les bras de ma colocataire, puis ses épaules, sa nuque, sans cesser de danser près d’elle, contre elle par moments. « Ta peau est tellement douce … » Lâchais-je. Je ne savais même pas si elle m’entendait. Je ne m’entendais pas moi-même, ni parler, ni réfléchir. Je ne réfléchissais de toute façon plus. J’obéissais à quelque chose de plus fort encore que ma raison. « Ça donne envie de te toucher partout … » Continuais-je, sans trop me soucier des sous-entendus possibles. Parce que c’était vrai que mes sens décuplés me donnaient envie de tout redécouvrir.

Le rire de Concho laissa un sourire attendri sur les lèvres de Tahlia. En effet, avec sa question, il s'était de suite affiché comme un vrai débutant. Tant mieux, se disait-elle, parce que cela ne pouvait devenir qu'un accident de parcours, une erreur bien vite mise de côté durant les prochains jours. Elle l'espérait, du moins. Concho était une personne entière, si légère que sa simple présence illuminait la pièce dans laquelle il se trouvait. Elle ne l'imaginait donc pas se perdre aussi facilement dans les paradis artificiels, tels que la drogue. Mais un petit écart restait acceptable et c'était sur ce constat-là que Tahlia n'avait pas empêché son colocataire d'avaler cette pilule. Il y avait une part d'égoïsme aussi, parce qu'elle ne voulait pas vivre seule son état d'euphorie. Alors, pour se mettre dans l'ambiance, elle avala cul sec le verre subtilement dérobé sur le plateau d'un serveur, sous le regard amusé de son ami. A peine reposa-t-elle le verre sur un plateau que Concho l'attrapa par la main pour l'amener jusqu'à la piste de danse. Evidemment, au début, ils firent ce qu'ils savaient faire le mieux : les cons. Le floss parfaitement maîtrisé de Concho laissa Tahlia fascinée qui, elle, avait toujours du mal à coordonner ses gestes. En revanche son Gangnam Style était à tomber par terre. Tout comme ce déhanché lascif qui remplaça doucement les pas de danse stupides, quand la drogue commença à faire effet. D'ordinaire, Tahlia n'était pas du genre à danser de cette manière, mais là, l’ecstasy rendait chacun de ses mouvements langoureux, voluptueux. La lenteur de ses gestes l'aidaient à ressentir chaque partie de son corps qui se mouvaient dans cet espace. Elle se sentait libre. Vivante. Une sensation qui l'avait quitté depuis trop de jours, la laissant traîner son corps comme une coquille vide. Là, elle le redécouvrait, ce corps tant oublié. Elle renouait avec ses sens, à l'affût. Et cela, elle voulait le partager avec Concho, qu'elle invita à venir près d'elle. Dansant à ses côtés, parfois tout contre lui, elle se laissa envoûter par son parfum qu'elle connaissait pourtant, par la douceur de ses mains qui se posèrent sur elle. Cela agissait comme une décharge électrique, particulièrement agréable. Sa peau, frissonnante, réagissait comme si on la touchait pour la première fois. Like a virgin, comme le disait Madonna. Sa main, remontant à son tour sur le torse Concho, s'arrêta simplement quand ses doigts furent capable d'effleurer la peau nue de son colocataire. La voix du jeune homme parvint à ses oreilles et étira les lèvres rosées de la brune. Sans la moindre once d'hésitation, elle répliqua directement : « Alors, ne t'arrête surtout pas... » Elle avait relevé son regard jusqu'à lui, plongeant intensément ses yeux verts dans ceux de son colocataire, pour approuver davantage l'invitation qu'elle venait de lui lâcher. Alors que sa raison s'était clairement enfuie, sa peau, quant à elle, réclamait entièrement les mains de son colocataire...

Ce n’était pas la première fois que Tahlia et moi nous adonnions à des dance battles ridicules. Ce n’était pas la première fois que nous lâchions notre fou d’une manière démesurée et inattendue. L’alcool, au #17, avait bien souvent engendré des soirées toutes plus folles les unes que les autres. Ce soir toutefois, j’avais un sentiment différent lorsque la musique changea et que nos mouvements devinrent eux aussi complètement à part. À part de tout ce que nous avions pu vivre jusqu’à présent, Tahlia et moi. Elle n’était plus seulement que ma colocataire. Elle n’était plus seulement qu’une amie. Elle était bien plus que ça, avec son feu dans le regard et sa chaleur dans les mouvements. Elle avait cette emprise sur moi, sur mes yeux rivés sur elle, sur mes mains posées sur sa peau, scotchées, incapables de se détacher. Je savais Tahlia dotée d’une beauté désarmante. Je n’avais toutefois jamais encore été la victime de sa séduction. Et god, elle avait visé en plein dans le mille. Mon corps se rapprochait du sien dangereusement, mais le plus dangereux était notre raison qui semblait avoir carrément quitté le navire. Je ne songeais plus aux conséquences, je ne songeais plus au poids de mes gestes et de mes mots. Je ne pesais plus rien, encore moins ma pensée. Je ne suivais que mes envies, et celles-ci étaient multipliées en raison des effets de l’ecstasy. Tous mes sens réclamaient Tahlia. Mes yeux sur elle. Son rire et ses murmures dans mes oreilles. Son odeur chatouillant mes narines. Sa peau contre mes doigts qui parcouraient son corps comme une course. Il ne manquait plus que le goût de ses lèvres, le goût de sa peau, salée par cette danse endiablée. Et quand la brunette me répondit de ne pas m’arrêter, et qu’elle plongea son regard émeraude dans le mien, je me décidai à satisfaire le cinquième sens en soif de Tahlia. Si sa lumière verte n’était que pour le toucher, je me permis de mener plus loin encore cet outrepassement de notre amitié en plaquant mes lèvres sur les siennes. Sans prévenir. Sans demander la permission. Mon corps se rapprocha encore plus du sien, cessant de bouger en rythme avec la musique mais plutôt en harmonie avec le moment. Mes mains se posèrent de chaque côté du visage de Tahlia. Et tout en moi sembla exploser. Et tout autour était comme en suspens.

Ils en avaient connu des soirées animées, avec les colocs, au 17. Mais celle-là dépassait tout entendement. Déjà, ils n'étaient que tous les deux, eux qui avaient toujours eu l'habitude de voir Freja, Florian ou Perry traîner dans le coin. Et ils étaient tous les deux bien loin de leur état habituel. Les substances ingérées ce soir, la musique chaleureuse, les corps qui se rapprochaient brouillaient leurs esprits. Tahlia oubliait l'ami et le colocataire. Elle ne voyait que l'homme. L'homme dont elle appréciait les mains sur sa peau, son parfum enivrant et son regard déterminé. Il lui faisait tout oublier : son mal-être, ses angoisses et les soucis du quotidien. Il lui faisait oublier le manque de Carter, de ses mains qu'il était le seul à poser sur le corps de Tahlia, peu de temps auparavant. Et à cet instant, elle se contrefichait du lendemain, des limites à ne pas franchir, des « on-dits » et des conséquences. C'était comme si sa raison s'était faite la malle, laissant libre cours à un besoin primaire, instinctif, presque animal. C'était tout son corps qui réclamait Concho, sans aucune culpabilité ou sursaut de conscience. Ses yeux ancrés aux siens, elle lui souffla cette envie de ne pas le voir s'arrêter. Pas en si bon chemin. Pas alors qu'elle n'avait aucune envie de le lâcher. Pas alors qu'elle se damnerait pour obtenir plus de lui. Sans doute avait-il les mêmes envies puisqu'il vint rapidement plaquer ses lèvres contre celles de Tahlia. Leurs corps se rapprochant naturellement l'un de l'autre, les mains de la brune vinrent se poser sur les poignets de Concho, comme si elle souhaitait se raccrocher à lui de toutes les manières possibles. Alors que ses lèvres découvraient avec plaisir celles de son colocataire, sa langue vint rencontrer la sienne, rendant ce baiser plus langoureux, plus fougueux. Désirable. Ce ne fut qu'en reculant quelque peu son visage, à bout de souffle, qu'elle reprit conscience de la musique assourdissante, des rires et bribes de conversation de leurs plus proches voisins, dont elle avait occulté la présence. Mais son désir, lui, était toujours bien là, bien vivant, éveillant chaque partie de son corps. Frôlant ses lèvres des siennes, le regard joueur, elle demanda, alors que sa main remontait lentement le long de son torse : « ça te dirait de trouver un endroit... plus calme ? »

Les effets de l’alcool et de la drogue, combinés à l’ambiance de feu qui planait autour de nous tout autant qu’on planait nous-mêmes, m’enlevèrent toute raison, toute capacité de réflexion. En temps normal, sans doute aurais-je bien vite compris que ce n’était pas une bonne idée, que je jouais avec le feu, que Tahlia et moi risquions beaucoup trop. Et Tahlia, elle, n’en avait absolument aucune idée. Elle ignorait à quel point nous mettions en jeu notre amitié avec Freja, la bonne entente de toute la colocation. Elle ignorait qu’encore une fois, Freja et elle jouaient dans la même cour. C’aurait dû être moi qui freine. C’aurait dû être moi qui nous arrête, pour éviter le pire. Pour préserver ce qu’on avait. Au lieu de ça, je laissai mon esprit s’embrouiller encore plus alors que je posai mes lèvres sur celles de Tahlia. Le désir était bien trop brûlant, incontrôlable, un incendie ravageur qui mettrait des heures à s’éteindre. Autant de temps qu’il en faudrait pour que l’ecstasy cesse de jouer avec mes pensées. Pour le moment, ses effets en étaient encore à leur apogée et je ne répondais plus de moi. C’est pourquoi, lorsque la jeune femme se pencha à mon oreille pour me proposer un endroit plus calme, je ne pus retenir le sourire sur mes lèvres. J’étais bien, j’étais loin. Sa main sur mon torse était le seul contact qui me gardait sur la terre ferme. Je plongeai mon regard dans le sien et, les yeux rieurs, je demandai : « Chez toi ou chez moi ? » L’option restait la même, et sans doute n’était-elle pas la bonne. Je ne songeai même pas au fait que Tahlia et moi pourrions être surpris par Perry, par Florian ou pire encore, par Freja. Mon esprit s’était juste automatiquement dirigé vers notre demeure commune, parce que cela me semblait le meilleur endroit pour nous abandonner à cette douce et enivrante folie. Mais, traversé d’un éclair de malice, j’ajoutai : « Or are you feeling wild ? » La question ne se posait même plus, Tahlia et moi étions définitivement dans un état sauvage, rebelle, ne nous souciant guère de toutes les conséquences de nos actes. Peu importe le lieu, au fond, on s’y perdrait tout autant.

Si seulement, elle savait. Si seulement elle savait vers quoi cette soirée les mènerait, elle n'aurait peut-être même pas posé ses yeux sur Concho. Mais comme d'habitude, la brune était la cinquième roue du carrosse, la carte Joker. Celle qui ne voyait rien. Qui ne se doutait de rien. Qui ne se doutait pas un seul instant de cette relation menée par son colocataire et Freja. Freja, dont elle empiétait une nouvelle fois sur les plates-bandes. Et pour qui elle risquait de se prendre un revers phénoménal. Mais Tahlia était loin de s'imaginer tout cela. A cet instant, elle ne pensait qu'à Concho, qu'à lui, qu'à elle, qu'à eux. Qu'à ses lèvres posées sur les siennes, qu'à ses mains sur son corps, qu'à cette invitation chuchotée au creux de son oreille. Rencontrant les yeux rieurs de son colocataire, Tahlia fit une légère moue peu convaincue par ses propositions, léger sourire aux lèvres : "Je ne sais pas..." Elle ne savait pas si c'était une bonne idée de terminer à l'appartement, à vrai dire. Non pas parce qu'elle craignait de voir ses autres colocataires pointer leur nez - même si cela serait absolument gênant - mais parce que... "C'est trop loin." ajouta-t-elle, avec un sourire malicieux. Sans doute craignait-elle un réel sursaut de conscience de son colocataire. Sans doute craignait-elle un rejet soudain. Un rejet qui mettrait fin à ce feu qui s'animait dans le regard de Concho, à cette sensation d'être complètement vivante. Alors quand il laissa sous-entendre une autre alternative, les lèvres de la brune s'étirèrent davantage. "A ton avis ?" répondit-elle, dans un murmure, avec ce même éclat de malice qui brillait dans le regard de Concho. Et sans lui laisser le temps de répondre, elle attrapa sa main et l'entraîna à sa suite, sortant de la salle des fêtes pour se diriger jusqu'au couloir réservé au personnel. Un interdit de plus outrepassé... Tahlia ouvrit diverses portes avant de tomber sur une pièce qui devait servir de bureau. Elle entra à l'intérieur, lâchant la main de Concho et referma derrière eux. Puis, elle revint vers son colocataire, toujours avec un sourire malicieux. Ses mains remontèrent sur son torse, ses doigts détachant les boutons de sa chemin un à un. Ses lèvres glissèrent le long du cou de Concho, le picorant de baisers jusqu'à rejoindre sa bouche qu'elle embrassa avidement, pour relancer ce feu qui n'avait pas pleinement disparu. "C'est assez sauvage pour toi ?" s'amusa-t-elle à le questionner, alors qu'elle recula de façon à s'appuyer sur le bureau, son corps plaqué contre celui de Concho, le réclamant dans sa globalité.

Ni dans ma chambre, ni dans la sienne. Bien sûr que c’aurait été une mauvaise idée. C’aurait été la pire idée de risquer qu’on nous voie, ensemble, complètement high, complètement envoûtés par l’autre. Tahlia n’imaginait d’ailleurs même pas jusqu’à quel point. En même temps, comment aurait-elle pu ? Freja et moi avions gardé ce secret-là, celui de notre relation encore naissante à ce moment, comme s’il s’agissait d’une question de vie ou de mort, presque. Tout comme Tahlia et moi allions sans doute emmener l’issue de cette nuit jusque dans notre tombe. C’était à croire que toutes les décisions que je prenais depuis quelques mois étaient de celles qu’on ne révèle pas, de celles qui peuvent nous faire tout perdre. Malgré cela, quand Tahlia me répondit que le #17 était trop loin, je souris malicieusement, imitant la mimique de ma colocataire. J’étais déjà parti bien trop loin pour qu’une telle distance me fasse changer d’avis, mais je comprenais l’envie pressante de la brunette. Je la ressentais aussi. Ce brasier dans mon bas-ventre, ce désir incontrôlable. Il me fallait courir vers la délivrance avant que je n’implose. Laissant donc nos côtés plus sauvages ressurgir et prendre les commandes, je laissai mon regard s’animer un peu plus encore quand elle me renvoya la question. J’ouvris la bouche pour répondre mais Tahlia m’attrapa la main et m’entraîna vers l’extérieur de la salle. Elle emprunta un long couloir vide et silencieux, en raison de sa limite réservée au personnel de l’établissement. Personnel déjà bien assez occupé avec toutes ces âmes en quête de réponses existentielles, à l’intérieur de la salle que nous venions de quitter. Après avoir entrouvert quelques pièces, la brunette entra finalement dans un bureau. Je la suivis, m’adossant contre la porte qu’elle venait de fermer. Tahlia entreprit de déboutonner chacun des boutons de ma chemise noire, sous mon regard brûlant de désir. Je penchai la tête vers l’arrière en sentant ses lèvres parcourir la peau de mon cou. Mon menton ne s’abaissa à nouveau que pour venir retrouver ses lèvres, ses lèvres qui incendiaient mon corps. « Je pense qu’on peut l’être juste encore un peu plus … » Répondis-je à sa question, nos deux corps en parfait accord alors qu’elle reculait et que j’avançais, pour qu’elle s’appuie contre le bureau. Je posai mes mains sous ses fesses et la relevai le temps de venir l’asseoir contre le bois. Je remontai le tissu de sa robe noire moulante pour venir lover mon bas-ventre contre son entre-jambe. Sans jamais cesser de l’embrasser. Sans jamais que mes lèvres ne quittent sa peau, qu’il s’agisse de ses lèvres, de son cou, de ses épaules, ou du début de son décolleté.