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↳ personnages attendus

Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l'Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite.

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 seriously ? (olivia)

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MessageSujet: seriously ? (olivia)   seriously ? (olivia) EmptyMar 30 Juil 2019 - 22:53

Le service est plutôt calme, ces derniers temps. Ce n’est pas une mauvaise chose, ça fait du bien de souffler quelque peu. La tasse de café sur ma main et une clope au bec, j’ai le regard perdu à l’horizon. Je prends une pause, j’en profite. Il n’en fallait pas plus pour que mon téléphone de service sonne. Je grimace légèrement avant de décrocher. La régulation, on me présente un nouveau. Un homme de cinquante-deux ans, victime d’un grave accident de la circulation à la sortie de la ville, présentant une hémoptysie importante. L’hémothorax est suspecté, il n’a pas été intubé par l’équipe sur place car score de Glasgow à quatorze et de bons paramètres vitaux à leur arrivée. Je me dis que c’est un coup pour moi, c’est bien ma veine. Ce patient devrait animer ma journée très calme. Je demande plus de renseignements à l’interlocuteur, notamment pour pouvoir préparer la sédation en amont. J'acquiesce et lui précise qu’il ne passera pas par les urgences, que je vais le prendre directement en charge à son arrivée. Moi et mon équipe. Autant éviter les conflits de services. Il faut aller vite et éviter à cet homme de se noyer dans son sang, on va s’en occuper. Je raccroche avant de finir d’un trait ma tasse et de jeter ma cigarette. Je retourne dans le service et demande à l’équipe de se réunir rapidement. Il ne faut qu’une dizaine de secondes et je prends la parole pour leur présenter le cas. Tout s’organise vite, les paramédicaux préparent la chambre, le set d’intubation, le respirateur, la sédation, les attaches-poignets, tout. Je passe en attendant des coups de fils pour préparer les examens radiologiques, guettant l’heure. Moins de cinq minutes, l’équipe ne devrait pas tarder. Sonnerie dans le sas, j’hoche la tête en me levant. Je vais la chambre et commence à me laver les mains pendant que les équipes transfèrent le patient. Il s’est apparemment dégradé sur le chemin, il commence à s’agiter et présente un évident balancement thoraco-abdominal. Il faut faire vite, putain. J’enfile un masque et va à la tête du patient, encore relevée. Il est maintenant scopé et la saturation chute lentement.  « Quelqu’un me lance la sédation, s’il vous plaît. » dis-je en enfilant mes gants stériles, calme et concentré. Soudain, je lève les yeux et fronce les sourcils.  « Stop. » dis-je, sèchement à la l’infirmière blond, que je ne connais pas, qui allait brancher la seringue auto-pousseuse à la perfusion, déjà posée. « Le propofol est un liquide opaque blanc, tout le monde le sait ici, et pourquoi il est translucide, là ? » Je me sens bouillir intérieurement. Le pire, c’est qu’elle ne bouge pas, cette gourde. « Bordel, faites-moi une seringue correcte et vite ! Maureen, go. » Je bous intérieurement, ça se ressent dans mon ton que je ne rigole pas du tout. Putain, le patient est en train de lutter pour ne pas mourir, il crache beaucoup de sang maintenant. Je suis prêt et les secondes sont précieuses. Je capte l’attention du patient et lui explique ce que je vais faire, qu’il va bientôt être endormi. Je fais tout mon possible pour ne pas péter mon câble devient le patient. Dès qu’il sera endormi, ça va voler. Maureen revient avec la seringue et la branche, je suis le propofol filer dans la tubulure et arriver dans la circulation. Je respire un grand coup et mon regard oscille entre le patient et le scope. « On y va. » Patient endormi à plat, lumière sur lui. « Aspiration trachéale. tu peux gérer ou même ça, tu n’es pas compétente ? » dis-je, froidement et sans lever les yeux vers la blondasse que je soupçonne d’avoir préparer la mauvaise seringue. « Laryngoscope, Agata. » On va le sauver, cet homme. Par contre, je vais arracher la peau du cul de cette infirmière. C’est évident, ça.
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MessageSujet: Re: seriously ? (olivia)   seriously ? (olivia) EmptyVen 2 Aoû 2019 - 1:21

♛ yeah... seriously. ;
i know we're daring, this hour's drawing off. already kings because we simply wait the worst. i know your anger and all this stuff from us, it's not the time I guess for giving up now. inside we're cold, i mean colder than ice, but your haze i swear we already wait the worst. you're all i need, that's why i peg for us, there's no better time to stay for holding up now

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Il aurait simplement fallu qu'Olivia prenne ce coup de fil dix minutes avant. C'est sur cette pensée qu'elle quitte la chambre du patient désormais plus ou moins stable, auprès duquel elle vient de faire malgré elle une erreur qu'elle n'a encore jamais faite. Elle est humaine, comme tous ceux qui bossent dans le domaine médical, et par conséquent loin d'être à l'abri des erreurs, mais qu'on le lui fasse ressentir de la sorte l'a beaucoup remuée. Elle ne vient pas souvent en réanimation, et fort heureusement, car elle ne se sentirait pas de faire face au regard accusateur du Dr. Moriarty, qu'elle appréciait pourtant bien jusque là.

Une collègue à elle vient dire à Olivia que le médecin présent avait fait préparer à l'équipe tout le matériel nécessaire à la prise en charge du patient fraîchement arrivé, pendant qu'Olivia prenait son coup de fil important. Elle tente de la rassurer comme elle le peut, qu'Olivia ne culpabilise pas plus que de raison. Non, elle aurait dû faire plus attention et se saisir de la bonne seringue, plutôt que de se laisser distraire par le caractère urgent de la situation. Heureusement, Olivia est restée maître d'elle-même et a su réaliser l'aspiration trachéale demandée sans encombres aucune. En est sorti un sentiment de fierté, la sensation d'avoir réellement servi à sauver ce patient, même si son erreur a retardé la sédation d'une minute...

Le large couloir paraît encore plus grand à Olivia. Son regard passe de la salle de pause au bureau des médecins jusqu'à la paillasse sur laquelle les seringues sont préparées. Elle s'adosse au mur juste après la porte et termine de se frictionner les mains, se concentrant sur ce geste pour ne pas se mettre à pleurer. Elle déteste faire des erreurs aussi stupides. Et elle sent qu'elle va passer un très mauvais quart d'heure, quand elle recroisera le Dr. Moriarty. Justement, elle entend sa voix alliée à des mouvements, depuis la chambre dans laquelle toute l'équipe se trouvait. Ni une ni deux, Olivia s'éclipse vers les toilettes et fond en larmes. Elle a besoin de se lâcher, sans quoi son noeud risque de l'empêcher de travailler tout le reste de la journée. Et il lui reste encore huit heures de boulot, avant de pouvoir prendre le chemin de la maison.

Il ne lui faut que cinq petites minutes pour se calmer. Elle refait son chignon un peu plus serré, se passe de l'eau sur le visage, et part rejoindre ses collègues. Sauf que pour arriver jusqu'à elles, Olivia est obligée de passer devant le bureau des médecins, dont la porte est malheureusement ouverte. Priant pour que le Dr. Moriarty ne s'y trouve pas -et espérant d'ailleurs ne pas avoir à le recroiser de la journée entre ses soins et la pause déjeuner-, Olivia se dépêche. Personne ne la hèle, tant mieux. Un rapide coup d'oeil lui indique que le médecin est de dos, face à l'ordinateur. Peut-être pourra-t-elle l'éviter jusqu'à la fin de son poste... Ses pensées se font interrompre par un binôme un peu plus loin dans le couloir, l'appelant à l'aide pour la mobilisation d'un patient.

[...]

L'heure du déjeuner est arrivée sans encombres. Olivia n'a pas recroisé le Dr. Moriarty, ce qui la soulage particulièrement. Elle n'aurait pas su quoi dire, et n'est pas d'humeur à se faire rabrouer encore une fois, après ce qu'elle vient déjà de se prendre, et devant toute l'équipe de réanimation. Olivia ne s'y sent déjà pas vraiment à sa place, mais si en plus elle se fait humilier par le médecin responsable, comment peut-elle apprécier y être postée ? C'est débarrassée de sa blouse qu'Olivia prend place dans la file d'attente à la cafétéria. Personne ne se place derrière elle, jusqu'à ce qu'elle arrive au niveau des plateaux. Et, en se saisissant de l'un d'eux, la blonde se rend compte avec gêne que le Dr. Moriarty vient de prendre la file à sa suite. Elle se retourne instantanément, espérant qu'il ne la reconnaisse pas.
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MessageSujet: Re: seriously ? (olivia)   seriously ? (olivia) EmptyVen 2 Aoû 2019 - 17:29

Franchement, après réflexion, j’y suis peut-être aller un peu fort. Ce n’est pas de ma faute, je suis tellement inflexible face à l’erreur médicale. Je ne veux même pas savoir ce qu’il y avait dans la mauvaise seringue, ça aurait pu tuer le patient. Ce n’est pas compliqué de suivre une prescription claire et précise, quand même. Enfin bon, l’intubation s’est plutôt bien déroulée. La blonde semble s’être reprise et a su gérer l’aspiration trachéale. Dieu merci. J’ai envoyé le patient au body scan par la suite, un chirurgien se tenait prêt pour intervenir en cas de lésions profondes et j’ai bien peur que ce soit le cas. Je pense que ce dossier risque sérieusement de se compliquer au fil de la journée. Alors que j’attendais les images avec le radiologue, j’ai appris que la famille était présente en réanimation. J’ai regardé l’heure, j’ai jugé bon de les recevoir avant que j’ai les images. Je me doute qu’ils attendent des informations rapides, c’est légitime. Dans le salon des familles, j’ai fait face à des yeux rougis par les larmes, des teints blafards et une lucidité saisissante. J’ai passé du temps avec cette famille, a savoir les directives que souhaitait le patient, a leur explique que son pronostic vital était désormais engagé. Il fallait que je les prépare à toute éventualité, j’étais comme ça, dans mes prises en charge. Je ne préfère pas laisser une once d’espoir, je sais que mes collègues réanimateur aime attiser cette flamme. Ce n’est pas mon cas, jamais. Un appel. Face aux lésions, le patient vient de partir au bloc opératoire. J’ai une description des lésions téléphoniques, que j’aurais le compte-rendu rapidement. J’informe la famille et les prévient que je vais revenir rapidement vers eux avant de les saluer. J’appelle le service et demande si tout va bien, profitant de ce creux pour aller déjeuner. Je ne pouvais pas faire plus pour lui, pour le moment.

En tenue, je descends à la cafétéria. En général, je préfère manger dans mon bureau, au calme. Seulement, je ne m’étais pas fait à manger hier soir donc rien pour aujourd’hui. Je m’insère donc dans la file et je finis par lever les yeux. Devant moi, je vois la blondinette à la seringue translucide. Je roule des yeux. Comme si je n’étais pas assez contrarié par cette histoire. Je soupire légèrement, imperceptiblement. « Olivia, c’est ça ? » dis-je, d’un ton presque neutre. Elle tourne la tête vers moi et je suis presque soufflé sur place. Seigneur, je n’avais pas remarqué qu’elle était sacrément bonne à regarder. Je ne vois que ça, à présent. J’ai soudainement envie de savoir comment tombe cette cascade blonde, étriquée dans ce chignon bien trop stricte. Je referme mes lèvres entrouvertes. Du calme, Aeden, pas les collègues. Pas question. Trop de prise de tête et je n’en veux pas. J’ai d’autres petits culs à aller fouetter, clairement. Je choisis le tutoiement, c’est plus simple pour chacun ici. « Tu es certaine que tu vas finir la journée, dis donc ? » dis-je, un petit air sournois sur le visage et un sourire vorace. Je suis le plus gros connard de cet hôpital, c’est officiel. Je le vois à dix kilomètres, qu’elle a pleuré. Seulement, là, je cherche à éloigner de me la faire dans une réserve en la repoussant, elle, alors qu’elle ne m’a rien fait. C’est cruel mais nécessaire. Je choisis une mousse au chocolat en dessert et relève les yeux azur de la demoiselle. « Ne fais pas cette tête, ce n’est pas la dernière fois dans ta carrière, que tu vas te faire souffler par un médecin. » Je l’enfonce encore un peu plus et même temps, je cherche à l’endurcir un peu. Elle semble si fragile, je pourrais la briser en deux en un claquement de doigt, si je voulais. Seulement, je ne suis pas de ceux qui détruisent des vies. Je me mords l’intérieur de la joue, observant les courbes de son visage. Bordel, cette beauté. Est-ce qu’elle s’en rend compte ? Bonne question.
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MessageSujet: Re: seriously ? (olivia)   seriously ? (olivia) EmptyVen 2 Aoû 2019 - 21:11

♛ yeah... seriously. ;
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Apparemment, le mouvement brusque d'Olivia pour éviter le regard du médecin-réanimateur n'a pas été suffisant. Il prononce son prénom, et ça ne peut pas être une coïncidence. La blonde déglutit avec difficulté, se retourne à peine et répond du ton le plus neutre possible :

- C'est ça. Vous avez dû lire mon badge, tout à l'heure, ajoute-t-elle néanmoins, pour paraître moins sèche.

Non, elle n'a aucune envie de lui parler. Elle est vexée comme un pou depuis ce matin, de n'avoir pas été présente lors de la petite mise au point concernant le cas. Bien sûr, le médecin ne devait pas être au courant... Et même si Olivia le lui précise, il risquerait quand même de lui rappeler que c'est de sa responsabilité de ne pas prendre ses pauses n'importe quand, même pour un coup de fil important.

Elle se saisit d'une tranche de pain de mie et avance un peu son plateau, mais le Dr. Moriarty lui adresse à nouveau la parole, lui envoyant une pique bien sentie qui ne fait qu'accentuer sa gêne. Elle hausse les sourcils, dos à lui, notant sans mal le tutoiement qu'il emploie. Elle ne s'en offusque pas, habituée à cela, mais remarque toutefois qu'il est assez familier avec elle, alors qu'ils ne se connaissent principalement que de vue, n'ayant jamais été confrontés à une situation de travail à proprement parler. Se croiser lors de quelques transmissions, ce n'est pas ce qu'Olivia appellerait une situation de travail...

Forte de ne vouloir montrer que l'aspect dur de sa personnalité, elle se retourne tout à fait, un sourire scotché sur ses lèvres.

- Bien sûr, je ne fais que mon travail, répond-t-elle avant de reprendre sa position initiale.

La file avance un peu, jusqu'aux desserts. Olivia se saisit d'une banane dans la plus grande des douceurs, mais le médecin s'adresse une nouvelle fois à elle, lui rappelant que ce n'est pas la dernière fois qu'elle aura un accrochage avec un médecin. Olivia se retient de soupirer, et se retourne à nouveau vers lui, le regardant se saisir d'une mousse au chocolat avant de lancer :

- Je ne l'a pas pris comme une soufflante, ne vous en faites pas pour moi.

Son sourire a du mal à rester accroché sur ses lèvres. Olivia a un noeud au fond de la gorge. Elle ne pensait pas que son teint clair la trahirait aujourd'hui, s'étant auto-validée plusieurs fois dans le miroir concernant ses yeux rougis. Peut-être le sont-ils encore un peu...

- Je vous souhaite un bon appétit, Dr. Moriarty, fait-elle le plus respectueusement du monde une fois qu'elle a pu payer au bout de la file.

Elle se saisit de son plateau, et avec toute la prestance dont elle est capable, Olivia se met à la recherche d'une table libre. Il en reste une, pas très loin. Elle s'y installe et commence par ouvrir sa bouteille d'eau. Elle a furieusement besoin de se détendre... Mais elle préfère avoir croisé le médecin dans la file d'attente de la cafétéria plutôt qu'en service quelques minutes plus tôt, où elle aurait pu craquer à nouveau sous la pression qu'il lui a mise. Et au moins, il ne lui a pas fait plus de reproches que cela, ce qui est à souligner.
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MessageSujet: Re: seriously ? (olivia)   seriously ? (olivia) EmptyMar 6 Aoû 2019 - 23:29

Il a bien quelque chose qui m’a frappé soudain, c’est comme si je la voyais vraiment pour la première fois. Comme si je prenais vraiment le temps de la regarder, cette blonde aux yeux clairs. Je trouvais vraiment belle à regarder, il fallait être relativement con ou asexuel pour ne pas que quelques pensées impures traversent l’esprit. Seulement, plus je la regardais, plus je sentais que j’allais être déçu de ce qui pourrait se trouver dans sa boîte crânienne. Pitié qu’elle dépasse le mythe de la blonde sans cervelle, bon sang. Puis même, je ne dois pas envisager ça une seule seconde. La règle du ”je-ne-baise-pas-les-collègues-parce-que-c’est-trop-d’emmerdes” brille comme un gyrophare dans ma tête. La file avance et je la vois se servir avant de le lever une mine souriante vers moi. Je secoue légèrement la tête, de gauche à droite. Je ne suis pas dupe de son petit jeu, elle est loin d’être aussi assurée qu’elle le prétend. Je ne réponds rien, ce qui est bien étonnant, d’ailleurs. Enfin, ce n’est que de courte durée puisque je continue de la chercher. Décidément, elle est têtue, s’enfonçant dans le rôle de la fille blindée et que rien ne peut atteindre. Je suis certain qu’elle n’est pas comme ça, je sens la femme fragile derrière ces pommettes rosées et ces yeux azurs. Je ne dois pas m’en faire pour elle, apparemment. J’ai un léger ricanement dans ma barbe de trois jours, comment on peut mentir ouvertement ainsi ? Je salue le chef cuisinier, que je commence à bien connaître maintenant, avant de répondre. « C’est donc pour ça que tu as encore les yeux rougis par les larmes, Olivia ? » Question rhétorique avant d’appuyer son prénom, qui roule presque sur mes lèvres. Je veux lui montrer que je peux lire en elle comme un livre ouvert, qu’elle n’est pas aussi endurcie qu’elle le prétend. Ce petit jeu commence à me lasser, je n’aime pas ça. Se donner un genre pour paraître ce que l’on voudrait être. Je crois que je l’ai vexée, d’ailleurs, car elle me souhaite un bon appétit et s’éloigne avant même que je puisse lui répondre. Je roule des yeux. Elle n’a pas l’air d’être drôle, en plus de ça. Enfin, bon. Je décide de faire signe au chef que je prends le plateau dans mon bureau, un grand sourire sur le visage. Il a l’habitude que je fasse ça, quand j’ai le temps de venir chercher à manger. Je jette un dernier regard dans la salle de la cafétéria. Elle est là, calme mais un air renfrogné sur le visage. Je me détourne, sentant mon estomac me réprimander pour ne pas le nourrir. Direction la réanimation, à présent.
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